Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
-db,Google
•S'a///,
3
Harvard Collège
Library
f
FROM THE LIBRARY OP
HERBERT WEIR SMYTH
Elicw Proftwor of Grwfc Litcntun
GIVEN IN HIS MBMOftY
BY ras FAMILY
»937
LAMONT LIBRARY
TRANSFERRED
HARVARD COLLEGE
LIBRARY
jyGoogle
„Google
„Google
GRAMMAIRE COMPAREE DU GREC ET DU LATIN
Première Partie
PHONÉTIQUE
ET
ÉTUDE DES FORMES
Grecques et Latines
jyGoogle
A LA MÊME LIBRAIRIE
Grammaire comparée du Grec et du Latin, par mm. Otmon
RiEMANH et Henri Goelzer, maîtres de conférences à l'École normale
supérieure (Ouvrage destiné à l'Enseignement supérieur, Licence es lettres.
Agrégations des lettres cl de grammaire): Syntaxe. Un volume in-8' raisin
de 900 pages, broche 25 fr.
OuvriK' Tcnironni par l'Avldcaiie dc) InuriplioDi cl Bel Ici- l.*l Ires (l'Hi de Chénîer inliai
i lëeonij'enicr l'aultur dc II meilleute Mcihodc pour Iciudc dc la langue grecque).
„Google
GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU UTIN
PHONÉTIQUE
ET
ÉTUDE DES FORMES
Grecques et Latines
Othon RIEMANN > Henri GOELZER
/!>
PARIS
LIBRAIRIE ARMAND
COLIN
i5, RUB DE MEZIÈUB."
5
1901
„Google
-TT"
^4.
HARVAUI COLLEGE UJ'
MOM THE lIBnAKÏ 0
HERBERT WtIR SMiT.
nnt. 15. 1941
!db(Goo<^le
AVERTISSEMENT
En donnant à cet ouvrage, qui comprend deux volumes (I. Phonê-
tigtie et Étude den formen. — II. Syntaxe), le tilre de Grammaire
comparée da grec et da latin, je ne me dissimule pas que je
m'expose au reproche assez grave d'employer le mot » comparée »
dans un sens contraire à celui que les savants lui assignent.
En effet, la grammaire comparée ne se préoccupe pas seulement,
comme je l'ai fait surtout dans le second volume pour le grec et pour
le latin, d'étudier parallèlement les divers idiomes parlés par les races
indo-européennes ; son objet consiste à rechercher dans ces langues
tout ce qui permet de les rapporter k une origine commune et même
de reconstituer jusqu'à un certain point la langue mère dont elles
sont toutes sorties. Or, il est bien évident que ce n'est pas préci-
sément là le but que je me suis proposé. Sans doute la parenté du
grec et du latin ressort très clairement des rapprochements conti-
nuels qui sont faits dans le livre entre ces deux langues, mais on
n'a pas cherché partout et toujours à montrer ce qui les rattache
l'une et l'autre au tronc dont elles sont les rameaux.
Toutefois il me semble qu'en me servant de l'expression « gram-
maire comparée », je n'ai pas excédé le droit qu'on a toujours
d'employer les mots dans le sens propre. Comparer deux choses,
c'est les rapprocher pour déterminer en quoi elles se ressemblent
et en quoi elles diffèrent : or n'est-ce pas justement ce que se
propose le présent ouvrage pour le grec et le lalin ?
Enfin, même au point de vue exclusif des linguistes, il y a
dans ce travail (notamment dans la première partie : Phonétique et.
Etude des formes) assez de rapprochements avec les autres langues
«■IH. UHF. HP DUC H DU UTi» (Pbon^UqDO cl Cnidil <lr> Tonnci]. 1
jyGoogle
s AVERTISSEMENT.
lie la famille indo-européenne, pour que le titre soil en quelque
façon justifié.
Quoi qu'il en soit, cette grammaire est destinée surtout aux
étudiants de nos Facultés et de nos Écoles supérieures, ainsi qu'fi
tous ceux qui désirent s'initier aux éludes grammaticales ; on y
trouvera donc avant tout ce qu'il csl indispensable de connaître pour
résoudre les principales difficultés du grec et du latin, et, pour le
reste, des renvois fréquents aux ouvrages spéciaux permettront aux
lecteurs curieux ou déjà avancés dans la science de trouver les
renseignemonls et les indications complémentaires dont ils sauront
faire leur profil.
Je n'ai pas cru devoir mettre en tête de l'ouvrage une bibliogra-
phie complète : comme cette grammaire est le résumé de vingt ans
d'enseignement donné par Ricmann et par moi, soit à la Faculté
des lettres de l'Université de Paris, soit à l'Ecole normale supérieure,
enseignement renouvelé sans cesse par la lecture des auteurs et par
l'étude des travaux publiés sur ces matières en France et à l'étranger,
il n'échappera à personne que la liste de tous les livres, de tous les
articles, etc., utilisés par nous, aurait eu une longueur démesurée'.
J'ai cru qu'il valait mieux (au moins dans le volume consacré à
la phonétique et à l'étude des formes] me contenter d'indiquer, à. la
suite de l'introduction, les grands recueils consacrés à la grammaire
des langues anciennes, quitte h. mettre en tète de chaque chapitre
la hste aussi complète que possible des principaux ouvrages h
consulter sur les questions traitées. Dans le volume de Syntaxe, j'ai
suivi la même méthode que Kiihner et ses reviseurs dans leurs
grammaires coniplèles du grec cl du latin : au lieu de placer une
bibliographie développée au commencement des chapitres, j'ai
simplement renvoyé en note, chaque fois que j'en ai eu l'occasion ,
aux grammaires ou aux dissertations spéciales.
iiirea dini K. BumiAir, Criinilriis </«■ rtrsl- Omuim. der Indo-Germ, Sprachea, 1. 1 (i'Mil-,
, p. mil «qq. ; V. Uiui, /•rfeii de gramtHain mmparét du grec et du latin, biiiliogrsphic
, Uachi'lK'. f dâ.) : E. UCsni, nrmdiia m Yorieiimg'n aher dit gritehitthi Syniai (Brriin,
erU, l««3j: GruwMv, m VorlemagtH Bbrr die lalriaiuht Grammittik {i' M.. BHlin. Wrirl-
, ie»l). Df|>Ii», |p]|<iblFs<li!U/l«'«crf.-iA->''iit<. publiera par la Heiuedï PhiLalogic. rci>t»<Mil.
jyGoogle
AVERTISSEMENT. 8
La raison de celte difTércnce, c'est que, pour la phouélique et
pour la morphologie notamment, les travaux vraiment importants
sont nombreux et varient avec les questions traitées, tandis que
pour la syntase il n'en est pas tout à fait de même : sans doute
il y a sur certains points de détail des travaux intéressants à
signaler (comme on le verra dans les notes), mais, pour l'ensemble,
ce sont toujours les mêmes savants qui font autorité, et, par
conséquent, on aurait toujours vu les mêmes titres d'ouvrages
reparaître en tète de chaque chapitre : c'est un inconvénient que
j'ai voulu éviter.
Le fond de l'ouvrage est emprunté aux notes manuscrites laissées
par mon ami 0. Riemann, mort si malheureusement et si prématu-
rément ii y a quelques années. Je n'ai point à m'excuscr d'avoir
passé tant de temps à moLIre en œuvre les matériaux mis h ma
disposition : tous ceux qui sont au courant de pareils travaux savent
combien ils exigent de patience cl de soin.
Au surplus, ma tâche ne s'est pas bornée à mettre des notes au
net; autrement, je n'aurais pas souffert que mon nom RgurtlL sur
le titre à cûlé de celui de Riemann.
Dans l'avertissement placé en tète du volume de Syntaxe
j'explique ce.que j'ai fait : j'ai eu plus à faire encore pour ce qui
est de \d, phonétique et de la morphologie. La linguistique est une
science qui, depuis dix ans surtout, a fait do grands progrès : or la
doctrine suivie par Riemann aurait risqué de paraître un peu
vieillie, si je m'étais borné à la présenter telle quelle et c'eût été
trahir un savant aussi soucieux que lui de se tenir au courant de
toutes les découvertes et de tous les progrès. J'ai donc modifié
complètement celle partie de son cours, tout en conservant scrupu-
leusement l'esprit de sa méthode, qui est d'ailleurs celle de la
philologie et qui écarte les hypothèses aventureuses pour ne s'atta-
cher qu'aux faits bien établis. Je revendique sur ce point toutes les
responsabilités, puisque, pour écrire ces chapitres, j'ai utilisé
surtout tes notes que j'avais prises moi-même en vue d'exposer à
mes élèves de la Sorbonne et de l'École normale les principaux
faits de la phonétique, de la déclinaison et de la conjugaison
grecque et latine. Bien que mes études aient été principalement
jyGoogle
4 AVERTFSSEMENT.
tournées vers la philolog;ie, j'espère cependant avoir moatré que
la linguistique ne m'est point étrangère.
En terminant aujourd'hui cet important ti-avail, auquel j'ai con-
sacré plusieurs années de ma vie, je voudrais me persuader que
mon temps et ma peine n'auront pas élé inutiles.
En tout cas, j'ai conscience d'avoir fait tout ce qui dépendait
de moi pour que l'œuvre fAt digne de Riemann et de moi et profi-
table à ceux qui doivent s'en servir ; mais je n'oublie pas que,
malgré tous mes eiTorIs pour éviter l'erreur, j'ai pu, comme tout le
monde, m'abuser ou me fourvoyer parfois. Je compte, pour me
corriger, sur les observations de la critique, aux jugements de
laquelle je me soumets avec déférence.
Henri Goelzer.
,ï Google
INTRODUCTION
1,'éluile des formes grecques ou latines a été complètement l'enouvelée dans
ce si^le-ci par la grammaire comparée et personne ne soutiendrait plus
aujourd'hui qu'on peut en rendre compte sans s'appuyer sur les principes de
cette science.
I.a grammaire comparée nous a rendu le service de nous débarrasser de toutes
sortes de vieilles explications purement mécaniques, empruntées pour la plu-
part aux grammairiens anciens. De plus, c'est une étude Tort intéressante : il
est curieux de voir que, grflce à elle, nous pouvons savoir aujourd'hui de quoi
est composée une forme grecque ou latine infiniment mieux que les Grecs ou
les Latins De le savaient.
Mais, lout eu accordant à la grammaire comparée Timportance qu'elle
mérite on a le devoir d'avertir les jeunes gens que pour eux c'est tme élude île
luxe; ils ne doivent l'entreprendre que lorsqu'ils savent parfaitement le grec et
le latin. On peut connaître ces langues sans savoir un mot de grammaire
comparée; et la grammaire comparée, par elle-même, n'apprend ni le grec
ni le latin. Elle empêcherait plutdL de les apprendre : il est fort commode,
par exemple, de croire que, parce qu'on a étudié, suivant la méthode des
linguistes, la théorie de la conjugaison grecque, on sait la conjugaison grecque ;
celte opinion dispense du travail pénible et aride qu'il faiits'imposer, quand ou
veut connaître exactemeut les modes et les temps de chaque verbe, mais elle
conduit aussi à remplacer par des barbarismes les formes réellement usitées'.
Enfin [il ne faut pas la dissimuler] les théories de la grammaire comparée
ne sont souvent que de brillantes hypothèses : souvent les formes primitives
dont on tire les formes grecques ou latines n'existent plus, et ce ne sont plus
d^ lors que des formes supposées; ou bien ce sont les formes intermédiaires
qui font défaut. Dans les deux cas, comment vériller les hypothèses' ?
Pour ces raisons, il serait téméraire d'accorder à la linguistique dans
l'enseignement du grec et du latin une importance exclusive et de croire
qu'elle est un moyen d'apprendre ces langues. La vérité, c'est qu'il y aavaotatic
à lui emprunter l'esprit de sa méthode, pour éviter les explications fausses,
c'est enfin qu'elle peut être un couronnement utile des études de grec et de
latin, mais à la condition de bien marquer où Huit la science et où commence
l'hypothèse.
C'est le souci constant qui nous a guidés dans l'examen des diverses théories
dont les sons et les formes du grec et du latin ont été l'objet.
BUiUograpIila >. — I). DelbuCck, Einleilung in dus Spraclislmtium, 2* édil.
Leipzig, Breitkopf et Hilrtel, I88i. — A. Hovelacqlb, La Linijuisliqtie, 2' édil.
Paris, Iteinwald, 1877. — Bopp, Grnmmaire comparée (Irad. Bréal, 5 vol.
I. Il raut lire sur ce uiiel Irt réOcii.nn <■ judIcicuSH r[ ii flura de F. Buii dini sna Aw-
ruiituin).
1. C'eit tr eu, »itt F. Bl>m, de rippclcr tui d^butanU h mol ds DémiMLIitap. que • U dËRanrr
e t an bien ri noe uuvpggrda i. C.t, Du.. VI. H : ïv £i 11 xaivàv -f, ç-jdi; tûv iJ fpovauviuv
iï a-ji^ xixTiiTai çuXaxTi^piov, 8 itâoi» îot' à-jafili x»i oioTr.pKiv.-. Ti olv ëffii toûto ;
„Google
6 INTRODUCTION.
Paris, 1865-1812). — Léo Meyer, Vergtekhende Grammatik der giieckiseken u,
lateinUchen Sprache, Berlin, Weidmann, 2* édit., 1882-84. — Schleicher, Corn-
pendium (/«■ vergleichenden Grammatik der Indogermanischen Sprachcn, 4* édit.
Weimar, i876.
Ces ouvrages, que Ton peut encore consulter avec fruil, conliennent cepen-
dant une doctrine qui parait avoir fait son temps, depuis les travaux d'Osthoff
et (le Briigraann, fondateurs de ce qu'on appelle la nouvelle école linguistique.
On devra donc consulter aussi : Osthoff et Brugmann, Morphologkche Vnter- ■
suchungen, Leipzig, Hirzel, 1878-80. — Osthoff, Forsckungen im Gcbiete iler
Indogermanischen nominaUn Stammbildung , léna, Coslenoble, 1875-1876.
Bas Vcrbum in der NominalcomposUUin, léna, Costenoble, 1878. — F. de
Saussure, Mémoire sur U système primitif des vogelles dans les langues indo-
européennes, Leipzig, Teubner, 1879. — V. Henry, ÉfKrfe sur C analogie en général
et sur les formations analogiques de la langue grecque, Paris, Maisonneuve, 1883.
— V, Henry, Précis de Grammaire comparée du grec et du latin, 6' édit. Paris,
Racbelte. — Les doctrines de la nouvelle école ont été eitaminées par
G. CuHTius, Zur Krilik der neuesten Spruchforschung, Leipzig, Hirael, 1883. —
Enfin nous signalerons, comme source principale, l'ouvrage considérable dont
BnuGMANN et DelbrCck ont entrepris la publication chez Trflbner (Strasbourg) :
Grundriss der vergkickenden Grammatik der Indogermanischen Sprachen; la pho-
nétique et la morphologie des langues indo-européenties sont magistralement
exposées par K. Bbugmann dans les deux premiers volumes de l'ouvrage {t. I,
Einleiiung u. Lautlehre, 2'éd., 1897; t. II, Wurtbildungslehre, 1891-92}, suivis
d'un volume de tables {Indicei, 1893).
A côté de ces ouvrages généraux, il convient de citer les études spéciales
relatives à chacune des langues grecque et latine.
Pour le grec : G. Meyer, Griechische Grammatik, 3* édit. Leipzig, Breitkopf et
Hartel, 1897. — G. Curtius (Ir.id. P. Clairin), Grammaire grecque, Paris,
Vieweg, 1884. — G. Curtius, Erlxalerungen zur meinen griechischen Schulgramma-
tik, Prague, Tempsky, 1870. — G. Curtius, Dos Yerbiim der griechischen Sprache
seinem Baue nack daryeslelU. Leipzig. Hirzel, 1877-80. — KChneb-Blass, Aus-
fùhriiche Grammatik der griechischen Sprache, 3' édit. Hanovre, Hahn (EUmenlar-
tm<(FormenleAreen deux volumes; le premier a paru en 1890,1e second en 1892).
— R. DelbrCck, Die Grundiagen der griechischen Sprache, Halle, 1879 (utile
surtout pour la sjntane : ne s'occupe des formes que par occasion). — K. Brug-
MANN, Griechische Grammatik (dans le lltmdbuch de I. von MOller), 2' édiL,
Munich, Bcck, 1890.
Pour le latin, nous citerons : W. Corssgn, Ueber Aussftracke, Vocalismus u.
Betonung der lut. Spr., 2* édit. , 1868-70 ; Krit. Beitrxge lui- lat. Formenlehre, 1863 ;
Krit. Saehtrxge iur lut. Formenlehre, 1866, H. Mebguet, Die Eiitwieklung der
luleiniscben Formenhiblung urder beslxiidiger Beriicksichtigung der vergteîckenden
Sprachforschung, Berlin, 1870. — Fa. BCchelbr {trad. L. Havet), Précis de la
déelinaison latine, Paris, Vieweg, 1875. — R. KChner, Ausfiihrliclie Grammalib
der lat. Sprache, Hanovre, Hahn, 1877-80. — Fr. Stoi.z, Lateiuische Grammatik
{Laut- vnd Formenlehre, dans fe llundbuch de l. von Huiler). — H. Blase,
G. Lakdgbaf,J.-H. ScHMALZ, Fr.Stolz, Jos. TDssinc, C. Wagenbr, A. Weinhold,
Hislorische Gi-ammalik der luleinischen Sprache, Leipzig, Teubner (t. 1, 1" partie :
Einleiiung u. Lautlehre, 1894; 2' partie : Stammbildungslehre, 189a, par
F, SiOLz). — W.-M. LiNDSAY, The latin Language, an histonciil account of UUin
sounds, steiHS and pej:ions, Uxford, Clarendon Press, 1894.
jyGoogle
GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN
NOTIONS PRÉLIMINAIRES
CHAPITRE PREMIER
PLACE DU GREC ET OU LATIN DANS LES DIVERS SYSTÈMES
DE LANGUES
1. — Divers systèmes de langrues. — Pour bien comprendre
ce qu'a de particulier le groupe de Inngiies auquel appartiennent le
grec et le latin, il faut examiner, brii^vetnent au moms, quels sont les
dtflTérents systèmes de langues'.
On distingue trois formes de langues : les langues motioiijllabiqiiet
ou isolantes, les langues aggliiliiialives et les langues à flexion.
2. — Langues moDosyllablques ou Isolantes. — Les prin-
cipales langues monosyllabiques sont le chinois, l'annamite, le siamois,
le birman et le tliibétain. Tous les mots y sont des racines monosylla-
biques invariables, dont le sens cliange suivant la place qu'ils occupent
dans la phrase : la grammaire de ces langues consiste donc uniquement
dans la syntaxe. Prenons le chinois pour exemple : on n'y distingue
aucune partie du discours; à proprement parler il n'y a ni noms, ni
verbes, ni adverbes. Il n'y a que des racines. Ainsi :
ngan \ ,&' ^' ' rfpo». pi-ocurer le repos, jouir du repos, posrmenl.
ta f .5"B ) grand, grandeur, agrandir, grandement .
laO \ ^ ^ / ravir, alleindi-c, couvrir, di-apeau, fromeni, mener, chemin.
lu I E.' \ déloumer, vfhieule, pierre priicieuse, roaér, forger, chemin.
Fu signifie « père », niii, « mère »; /"w mu signiliera « parente ». yuan
signifie « loin n, kin, « près u; yuan kin, signiliera « distance ». Ta jiii,
a grand homme » ; 711 ta, « l'homme est grand ».
Les rapports grammaticaux que le grec et le latin indiquent à l'aide
des diverses formes de la déclinaison ou de la conjugaison sont donc
marqués ici par la place des mois dans la phrase; ils peuvent l'être
aussi par l'accession do certains mots dont le sens primitif s'est elîacé
et que les Chinois appellent des mots vUes*. Ainsi le mot ise signifie
1. Tov, A. Honticcm, Zn linijuitlique, ï- édil., 1877.
i. Il a dd ; ITUir Atm Im liDguc cbiaoÏK une période de monns^llibisinc plua (nïieaiie, nil loi» In
mot» étsicDl pleini.' la dunoia irpréwolc dsoc Aé\i DOe épDqDe de traa^iliun.
„Google
8 CKAMMAIRE COMPAHÉE DU GREC ET OV LATIN.
■ fils ' OU « Bile ». Mais nan Ue signifiera • flls » et nin Ise « fllie >.
A'an et nin sont des mois Vf'rfes.
Le sujet commence toujours la phrase ; dans les phrases simples, le
complément direct se met après le mot qui contient l'idée de l'action.
Les rapports marcjués par le génitif dans les langues à flexion
s'expriment par la place invariable donnée à la racine exprimant l'idée
du génitif.
Ex. : (/tien txe, (Ils du ciel [lilt., ciel dis).
Le déterminant précède toujours le déterminé.
3. — Lang^aes agglatiaativea. — Sous le nom de langues
agglutinat'wes, on comprend les langues de l'Afrique, de l'Océanie, de
l'Amérique, le japonais, le groupe ouralo-altaïque (samoyède, finnois,
turc, mongol, tongouse), le basque, etc. C'est le système qui comprend
le plus grand nombre de langues.
En réunissant en mots uniques les mots pleins et les mots vides, on
a la forme de l'agglutination : les langues agglutinalives sont donc
formées de mots composés dont les éléments constitutifs ou racines
restent invariables.
Prenons le turc pour exemple :
Soit le mot oda, chambre. En unissant ce mot à différentes syllabes,
on aura les formes et les sens suivants : odada, dans la chnmbre ; odalar,
l(s chamlires, odalarda, dans les chambres.
De même soit le mot tefler, cahier, teflerim signiRera « mon cahier »,
tefkrlerime, mes cahiers, teflerlerimde, dans mes cahiers'.
Sevmek, aimer ; sevmetnek, ne pas aimer; secdirmek, faire aimer;
sevinmek, s'aimer; sevinmemek, ne pas s'aimer; sevdirmemek, ne pas faire
aimer, etc.
4. — Lang^nes à flexion. — Les langues à flexion comprennent
deux groupes : langues à flexion exlérieure, langues à flexion intérieure.
5. — Langrnes à flexion extérieure. — Les langues à flexion
extérieure sont des langues primitivement agglutinatives, mais dans
lesquelles la racine pleine n'a pas toujours la même forme, et dans
lesquelles les racines vides s'altèrent également, si bien que l'origine
en devient méconnaissable. Par suite, on n'a plus conscience de
l'agglutination; les racines pleines et les racines vides sont fondues
en mots qui n'ont plus l'air composés : sans chercher bien loin un
exemple, le mot français (7')aimeîa( parait une forme simple, quoiqu'il
soit pour {J"jaimer ai. De plus, dans les langues à flexion extérieure,
I. Od mnlrquera li romis dilKrfotc d« iflLsbn da ou de, Uf ou If, dana lea nolt cités. C*La
<i*nl i ce i|dc le litre dlslia^c d« v.iyellDi rarlct «I d« Toyellea bibles. Selon qii« la •nyelle d« la
•yllalic principale ost Ti^rle ou falLle, les vnvrilea des s\ llabcs «uiiaaln loal Tories Da CaiUlrs. Lam l'flri-
„Google
^OTIO.^S PRÉLIMIHAIHES. «
une même racine apparaît sous une forme différente dans différents
mots ou même dans différentes flexions d'un même mot; les suTAses
varient aussi de forme, soit d'un mot à l'autre, soit mâme dans le
même mot.
Ex. : XaSih, Xi^Sr — tpcûyitv, (puysiv — 'kj-o-ii.f*, W-e-ri.
Ainsi, ce qui caractérise les langues à flexion extérieure, c'est qu'un
mot s'y compose d'une racine pleine (nominale, verbale, dénomi-
native) et d'une ou plusieurs racines vides (pronominales, attributives,
démonstratives) marquant les rapports grammaticaux.
Ex. : ia-ri, — am-a-Jb-a-m, eu.
On a donné à cette famille de langues le nom de langues ari/aques
ou aryennes; mais il est fort douteux que le peuple qui parlait la
langue primitive, source de toutes les autres, se soit appelé du nom
d'Aryens.
I>es linguistes désignent plutôt ces langues sous le nom de langues
indo-européennes ou langues indo-germaniques.
Les partisans du terme langues incto-etiropéeimes divisent ces langues
en deux groupes -. 1* langues orientales; 2* langues européennes.
Ceux qui préfbrent le terme langue» indo-gei-maniques adoptent la
division suivante : 1* langues du Nord (germaniques, lelto-slaves);
2* langues du Sud (gréco-italo-celtiques, aryennes ou orientales).
Il parait plus scientifique de dire que du tronc primitif sont sorties
deux grandes branches, la branche asiatique et la branche euro-
péenne.Ce qui distingue en effet ces deux grandes branches, c'est que
la première confond avec l'a, long ou bref, 1> et l'o primitifs, tandis
que la seconde les a conservés sans corruption'.
La brancbe asiatique s'est partagée en deux rameaux: l' le rameau
indien, comprenant le sanscrit (langue sacrée dont les origines remon-
tent au delà du dixième siècle avant notre ère) et les langues prâcri-
tiques ou vulgaires auxquelles se rattachent plus ou moins les idiomes
parlés aujourd'hui dans l'Uindoustan, comme l'hindi, l'hindoustani, le
bengali, etc.; 2* le rameau iranien comprenant le zend ou Baktrien'
ou avestique (langue conservée dans l'Avesta el dans les livres sacrés
attribués à Zoroastre); l'ancien perse connu par quelques inscriptions
cunéiformes des rois Achéménides'; enfin l'ancien arménien (que
d'autres, il est vrai, font sortir de la branche européenne}. "" ^ ~. - - - -
1, Toj. ï. Huit, Prfcil, Ilï.
î. Toy. neoue eriliqut, siin. IgSÎ, pp. «l-fli.
pu CDirare rima û déchiffrer.
„Google
10 GRAMMAIRE COMPlRËIi: DU Glir.C ET DU LATIN.
Cette branche européenne s'est divisée en six grands mmeaux :
1" le grec ou groupe hellénique; i' le groupe des langues italiques
dont la principale est le latin; 3' le celtique; 4* le groupe germanique
(gothique, norrois ou Scandinave, bas-allemand, haut-allemand);
5" les langues slaves; 6*" le groupe letlique (lithuanien, lette, vieux
prussien).
6. — Lan^aes à flexion Intérieure. — l,es langues à flexion
inlérieure comprennent les langues sémilignes' et les langues khami-
tiques*. Dans les langues sémiliqttei, on range : 1* l'assyrien, le chaldéen
et le syriaque ; 2° l'héhreu et le phénicien ; 3" l'arabe.
Les langues khamitiques comprennent : 1° le groupe égyptien; 2° le
groupe libyen; 3" le groupe éthiopien.
Voici les principales différences qui distinguent ce système de
langues du système indo-européen.
Dans le système indo-européen, une racine est une syllabe très
simple contenant une voyelle qui lui est propre, qui peut se modifier,
mais sans que ces variations de son entraînent une variation du sens.
Dans le système sémitique, au contraire, la racine est constituée par
trois consonnes et les voyelles intercalées servent à marquer les
rapports grammaticaux.
Prenons l'arabe pour exemple : la racine qll y exprime 1' » idée de
tuer ■ ; on en tire, à l'aide de différentes voyelles intercalées, les mots
suivants :
qalala, il tua. qUl, ennemi.
qatalat, «Ile tua. maqtûlun, lue.
qutHa, il fui luO. qatalta, toi, homme, tu as tué.
qatl, meurtrier. etc.
En outre les langues sémitiques emploient des surfîxes,despréfîxes,
des infixes même parfois; mais l'agrégation d'affixes sur affïxcs
(procédé qui permet aux langues indo-européennes de tirer un dérivé
d'un mot déjà dérivé) lui est inconnue. En revanche, la racine peut
£tre entre deux éléments dérivatifs ou précédée de l'élément
dérivatif; etc., etc.
Ces notions étaient nécessaires pour bien montrer la place qu'occu-
pent nos langues classiques dans le système général des langues. Nous
allons étudier maintenant avec tous les développements qu'elles
méritent les langues du groupe hellénique et du groupe ilalique et
particulièrement le grec et le latin.
jyGoogle
NOTIUNS PRËDHINAIHES. Il
CHAPITRE II
DIALECTES GRECS
Bibliographl*. — Abkems. De Gi-œcx Ungux diatecli», 3 vol. GôUingen, 1839
(ouvrage remania par II. tiBIsTEn, Die Gritc/iitclieii DiaUklt auf Gnmdlaqe de» Werkei
von Atarens neii bearbfiM, 1 BU. Asialisch-âolâcli, Bôotiich, Theaialiich, GOltinfcen,
Vniidenhœtk u. Buprethl» Verlag, 1882; 2 Bd. KUisch, Arkadiich, Ki/piiKh, 1889;.
— GusT.tV Meyeh, Griechiiche Grammatik.y étljl. Leipzig, Breilkopf u. Hàrlel, 1897.
— On consultera utilement les articles de von Wilviiowitz-1I<>i.i.endoi(f daos k
Zellschrift f. Gymnasialweaen de 1877 et la première partie de la Grammaire grecque
de KChner, revue par Biass, oii se trouve aussi l'iiidicalion des monographies tes
plus importâmes sur chaque question particulière.
7. — Classillcatton des dialectes grecs. — La langue grecque
comprenait un certain nombre de dialectes dont on a proposé diverses
classifications.
8. — Division traditionnelle. — On divisait naguère' les dialectes
grecs de la manière suivante :
l'L'/onîen avec son dérivé YAtiique;
l-'VÈolien (dialectes de Thessalîe, de Béotîe, d'Arcadie, d'Élide,
des colonies éoliennes d'Asie Mineure, de Lesbos, de Chypre)
et le Macédonien, selon Bergk.
3° Le Oorien (États doriens du Péloponnèse et de la Grèce du
Nord, colonies doriennes de la mer Egée, de l'Asie Mineure,
de l'Italie méridionale et de la Sicile, de la Crète, de Rhodes,
de Gyrène).
9. — Division rationnelle. — Mais depuis que , grâce aux
inscriptions, les dialectes ont été mieux connus, cette division a été
jugée arbitraire et on l'a renversée. Cependant, malgré les découvertes
et les investigations récentes, il reste bien des points encore obscurs;
car, pour connaître tel ou tel dialecte local, il Taut le trouver repré-
senté par des inscriptions de date ancienne et souvent il n'y en a pas'.
Néanmoins on peut donner comme certains les résultats suivants :
l°Les dialectes grecs forment deux groupes : ceux qui ont
conservé l'a long primitif (çâji.a) ou dialectes de l'Ouest, ceux
qui ont remplacé à par r\ {'^.[J.ri) ou dialectes de l'Est.
2° Le dialecte attique est dérivé de l'ionien.
3° Parmi les dialectes en a, on peut distinguer un groupe dorien*
et un groupe des dialectes de la Grèce du Nord.
I. \aj. FuLiD, Trienii, phil., Il, I «qi). — Bijua, Griteh. LiUralm-gaehichie. I, Sï iqq,
CoujTi c( BicBTii, SamiRlang dtr Dial.-lntchriflen (Gttttiugeo, depuis 18S4].
3. CcrtuDi di>l«trt que Ica Badci» rallachtinil in dorliD ne snnl iiviot ni rfililé da dUlccIu
„Google
19 GRAMMAIHE COMPARÉE DU GREC ET DU UT1N.
4" On peut, si l'on veut, comprendre les aulres dialectes en a
sous le nom de dialectes éoliens, mais rien ne prouve jusqu'ici
que tous ces dialectes aient une origine commune '.
S'UBrcadien el le cypriote sont parents*.
A. DIALECTES EK «.
10. — Carartères grënëraoz. —Ils ont en général la particule xa,
au lieu de fiv, ils ont conservé le F, enfin ils ne changent pas Ti en oi.
11. — Classillcation de G. Heycr. — Cela posé, G. Heyer les
classe comme il suit [Griech. Grammalik, 2* éd., p. XIX sqq.) :
j a) Laconien.
[ b) Dialecte d'HéracIée [Ilalle méridbnnle).
i r) ilcssénien.
\ d) Argien*.
1 f) Corinlbien (corcrr^en, svracusain, .
*• Groupe dorien : ^ Méguri^fi.
j y) Crélois.
I h) Iles doriennes de l'Archipel (Rhodes, Carpalhos,
Cos, AslTpalée, Mélos el Théra avec sa colonie
, Cyrène;.'
^ t) Villes doriennes de l'Italie méridionale.
2' Groupe de la Grèce du Nord (Phocide, Locride*, Étolie, Acarnanie,
Thessatie du Sud ou Phihiotide, Épire).
3° Dialecte de la Thessalie du Nord (dont te principal monument est une
inscription de Larissa, publiée par les Millheilungen d. areh. Intl. in
Athen, vu, 61 et suir.).
4* Dialecte béotien (très importanlpourta question de la prononciation grecque).
5° Dialecte éléen.
6° Dialectes arcadien ' et cypriote" {une tradition rapportée par Pausania!>,
VIH, S, 2, faisait de Paphos une colonie de Tégée),
7° Le dialecte lesbien (éotien d'Asie).
8° Le dialecte pamphylien.
I. Quiod In tut'iem pirlcnl du diiltcle éolka, ils mleDdcut géatrsinncnl la diilpdc parlt 1 Labm
a lor la cAlo iuMfnne d'Aiic Hincdri-.
î. Vo]>. Siunii. Dial.. 11. Ii« i^q. Do plua, «ur l« rsppnrti de c«dtuidi>ieflH arec \'io\im. le
(hnuilcneticMolleii.vaj'.l]. CaïuTi.rfie Vei-aandUcliafIttrThrItniHtdrr gr. rHitltlile,<lt\.^tita< ISSô.
a. L< dialHle argnu coDurve le F li d« plic« où d'ordiDÙn cctta lEltre ■ dispiru. L'arglfn et le
t. Le dislcdo connihicn esl le Kul dialecte en a qui aoit deTena un dilloclA îillirairt; c'Mt «lui
d'Ëgilcbam*, de Sapbron, d'Archimède. On n'en peu! dire autant du diairctc laconien, quoiqu'il lotme le
fiind de la langue d'Alcnia ; ce potle l'a in«léd'èl6uirats emprunta à l'tolien cisurtoullla lanpie épique.
5. C* dialects fut da bonna beure mtlangi de (atmn ttoliennet.
». L'arcadien eil nn dialecte iatenuédiaire entre In dialecieg de l'Ect el ceui de l'Ouest \ en cllel. il a
gardé l'a, diib il emploie oEv (et non xa) el il ehanga ti en oi-
1. Dialecte (crit en caraettm d'orig-ne ciin6i[i>mie; c'pst le se:il dialerte grec qui ail f*TM le j
jyGoogle
NOTIONS PRËUMINAIRES. IJ
Hbiiiirouks.— 1. Les anciens, qui rallachaient au dorjenlesdialectes de taCrècedu Nord,
dislinguatenl l'ancien doriat ou dorien tévért (iKonicD. crtuim, dUlsclc <ie Cjrtnc. dMlccU d«
t'IuJw mMliontlc) et le nouveau doritn ou dorien mjlîgi comprenant tous les autres dialectes
rangés par eux sous le nom de doriens. Le dorien sévère avait I) el u, la où le dorien
mitigé avait ct et Ou (l'ancienne orthographe 0 et E pouvant représenter l'un et l'autre).
ùmûv V1CV0ÛV
tilcà utoû
Tlftiv ll^v (P' (liai)
K)iii(rttvi^t KXttoSiviic, rte.
Dans les p:iys où l'on parlait le dorien sévère, celui-ci fut remplacé pins tard par le
dorien mitigé. On considérait jusqu'ici le locrien comme l'intermédiaire entre le dorien
sévère et le dorien mitigé.
II. Les dialectes en a ont conservé plus fidèlement que les dialectes en t) les formes
primitives : c'est ainâi qu'ils gardent très longtemps le digamma. L'éolien en particulier
a un vt^ril-ible caractère archaïque, aussi est-ce le dialecte grec qui se rapproche le
pins du latin. Toutefois il faut bien prendre garde que le dialecte homérique, dont le
Tond est ionien, et qui date d'une époque pour laquelle nous n'avons aucun munnment
des dialectes en a, a aussi en certains cas conservé plus fidèlement que les dialectes en a
certaines Tormes primitives [gén. en -oto, -oto, -iuav, etc.).
B. DIA.LBOTES SS l).
12. — Caractères gênéraax. — Ils perdent de bonne heure
le F, emploient S,v, et changent Tt en ot.
13. — Classlflcation de G. Heyer. — Les dialectes en i] sont
l'ionien et l'attique.
14. — Dialecte ionien. — L'ionten comprend :
d.Le dialecte de la dodécapole ionienne;
6. Le dialecte des Gyclades (Paros, Thasos, Slphnos, Naxos et Céos) ;
C. Les dialectes de l'Ile d'Bubée (r..A-d. celui de Chalcis et de ses colonies,
Amphipolis et villes de l'Italie méridionale, enHn celui d'ËréIrie) ;
REN.vnoUBS. — I. L'ionien a pour caractères généraux une très grande eilenaion
donnée \ V) pour S, l'extrême rareté des aspirations et enfin une prédilection marquée
pour les rencontres de voifeltes.
11. Hérodote {I, 142) distingue quatre sous-dialectes dan» la dodécapole ionienne :
a) «lui du TJLlM iorueoiKg de Cui* (Hilcl): à) («lui iet villo do Lidie (Épht»); e) «lui da
Chi<H n d'Ei^thi*: (/] celui de Sun».
L'étude des inscriptions confirme cette division. L'ionien de Milut passa k Cos, Cnidc
el Ilalicarnasse '.
ni. Selon von Wîlamowiti-Mcellendorr, l'ionien de Mlleiest l'ionien littéraire. Touletois
il faut remarquer qu'Hipponax écrivait dans le dialecte d'Ëphèse.
1. Celle dernière cille i>a;til« obligée |H«rod., I. i4t)do9^lirde li ligai de l'Iieiapi.lc durieiine:
crKDmc rélioeiil ioniea prMiHiiiDsIl en r.>rie. il irrivi que. du tenpl d'Hèrndals. l'ianlendiTinl U langue
oneielle d'adicunUK : dlni me iDKripliiin du miliau du r* litcla Ireuiée i HaiicamaBae par Mavton.
inltmct el Irte pan de doriim». Cr. Hivin, Traniacliam Bf Ika
p. ISI ; CoariBiTTi, Uiiangei Craiu, p. ITX; Ta. Hiauni L'ia-
:iud«i gncquea, ISSS.
jyGoogle
U CnAMMAIRb COMPARÉE DU GREC ET OU LATr.f.
IV. On distingue l'ancien dialecte ionien et le nouceau dialecte ionien : l'un est la
langue des élégiaques ei des lamlKigraphes ; l'autre, celle des logographes et des
philosophes de l'École d'ionie. Von Wilamuwilz remarque que l'ionien d'Anncréon et
d'Archiloque est conrorme il celui des inscriptions; il pense au contraire que l'ionien
des prosateurs a élé allârë par les copistes ou les grammairiens postérieurs.
15. — Dialecte attiquc. — Au dialecte ionien se rattache le dialecte
attique. Selon von WilamowUz, il serait parent de l'ionien de Chalcis.
On distingue :
à) \jancien dialecte attique (celui dans lequel Solon éi^rivail ses loi') ;
b) Le dialficle atlique moyen {qu'on fiiisjiii commencer au sophiste Gorgias 'j :
c) Le nouveau dialecte attique (que quelques-uns font commencer à l'auteur
du Traité de la République dei AfhfH'eni].
Les anciens avaient conscience que le dialecte attique primitif était
parent de l'ancien dialecte ionien. Aristarque^ remarquait certains
points de ressemblance entre le dialecte attique et le dialecte homé-
rique, par oii l'un et l'autre différaient de l'ionien postérieur : par
exemple, l'usage du duel, remploi de o'3v (nouvel ionien mv), etc.
Toutefois les documents qui nous sont parvenus de cet ancien
dialecte attique ne sont ni assez nombreux ni assez probants pour
permettre de déterminer, dune manière satisfaisante, la nature des
rapports qui existaient entre ces deux dialectes*.
Ce qui est certain, c'est que d'assez bonne heure, par suite des
relations d'Athënes avec divers peuples grecs, notamment les Béotiens
et les Mégariens, l'attique s'éloigna de plus en plus de l'ionien : il
reprit l'a après p, i, t, adopta l'aspiration, l'usage de contracter les
voyelles qui se rencontraient, etc. De là une espèce de dialecte mixte,
comme le remarque l'auteur de la République, des Athéniem^.
16. — Ancica et nouveau dialecte altique. — Vers l'époque
de la guerre du Péloponnèse, il se produisit peu à peu un changement
notable et dans l'orthographe attique et aussi dans les formes :
l'alphabet ionien fut adopté offleipllement en 403 (= Olymp. 94, ï).
De \k la distinction entre l'ancien (moyen) dialecte attique et le
nouveau, l'ancien (moyen) étant représenté par les tragiques et Thucy-
dide, le nouveau par les orateurs". Quant à Aristophane, à Platon et à
S»>»*, TUI, i, ï (p. Î3Î) : Tr,ï jiiv •Hèi Tg n»>.»iï 'AtSfîi -niv a-ir^v ?a[i£ï.
3. V..;. Hir TM question. IMn, d^ Dialeelo art.m rp(û«.**-f(nurliu. Sf-rficN. I, VUI, p. iîT «qq.).
*. [Xtirapiw») R f,«l,l. deiAilif»., [[, S : éneita buïtjv itî(r«ï dxoioïiiî iEeiéSavTO (ol 'AATivaloi)
Tovto |i=ï «X Tr.(, ToCro El ixif.c ■ xal ol (ùv < aX),oi> -ElXiiïeî i£i» [lâUov xal f mvj xai iiaitii
xal a/TiiuiTi -^pâvtai, 'ASr.vaCoi Si xixpsiiivii il ànivruv tÙv 'EUr,vuv xni ^apSipuv.
p. It) Thucjdidï, In trtgiqws. Ariitiiphiue, Aallpbon tt Aorlocidï ipparlienncnt m l'uicirn itlique. Fliton.
ïénophnii, Iwcrtlo ■ppirlirancDl au n»ieD, D^Mlbtsc ot lea aulm wjIrorM. «fin In tuloon de la
jyGoogle
NOTIONS PHËLIHINAinES. 15
Xénophon, ils semblent être sur la limite entre l'ancien et le nouveau'.
17. — Différences entre l'ancien et le nouvean dialecte
attiqne. — Quelles différences y avait-il entre l'ancien (moyen) et
ie nouveau dialecte attique? C'est une question encore mal connue,
bien qu'elle ait fait l'objet de sérieux travaux*. Toutefois voici les
principaux points k signaler : tandis que l'attique reprend xx vers le
commencement de la guerre du Péloponnèse, Thucydide et les
tragiques préfèrent encore le aa ionien ; de même le nouveau dialecte
attique change ps en pp {cf. àppnv, Xtppovflffoî), la préposition Çûv
fait place à vûv, sauf dans certaines locutions consacrées^, ctç est
substitué k èç déjà avant Ëuclide, i) ou T] est remplacé par tt (X«t-
TO'jpY''* *" 'i^" •** )>»lTOupyîa, ^adiXtïî au lieu de paciXflî', iXtXùutv
au lieu de ïkiKûxr\, XCei, 2" pers. sing. pass. au lieu de X-jr), etc.),
un grand nombre de mots changent de forme, par exemple È;:i,aE>o;xx(
disparait devant sîti;xï>>oO;Aat , dès l'an 369 av. J.-C, f)êouXô;j.v]v devient
plus fréquent que i^o-AôiJ-ni, f[\iitt et I^Xuxa remplacent iâXuv et
èâXuKx vers l'an 376 av. J.-C, etc., etc.
En étudiant le dialecte attique, il ne faut donc pas oublier qu'il n'a
pas toujours été identique à lui-même; de plus, il faut se le rappeler,
la langue parléeà Athènes n'était pas la même que celle qu'employaient
les paysans*, et enfin, même à Athènes, il y avait ime langue vulgaire,
pleine de formes incorrectes, à cause du mélange de la population
avec les esclaves et les étrangers'.
n'tuTCllD coméilic »ii( 1m rEprtsriiltnls ilu n«ive1 (lliqup. Buai lu conlrain raltacbe [et poMra da
rucInuK camèdK m nouvean diilnle iltiqur. fl Dcnyï d'Ualwirnimc (p. Hi) dîl i prap'M de Lysiii :
xaBapiî ion tiiï (p[iT,vii«v itivv xal tf.î 'AtTiitf,î yIwttiiî éfptoro; xavùv, oâ r^t ip/aia;,
î xixpiivT»i Ilï.îcuv nal SouKUÎtînî, àWà tf.î xar' ixiïvov tOï -/pivov iici/iapiaïo-jaii!,
w; Ifort Tix^t^pisSii TDÎ; xt 'AvSoxfia'j Uyoi; xal toIc Kpiifeu xst fiXloi; <ruxvoI(. Selon
Phriakboj [Phtiih, BibIMh.. p. 101 B), les lutoun qu'on pouiiil c"D«idérsr eoniiBe le» repr^nlula
du langagr attique Maient PUbin, D6innMbèno tl Ici neuf «Hlrei oraleura. Thurjrtlidr. Xiiiophon, EKhîue
le SocraliquF, Criliag, AiiHilliènr, ArMophane et lei lr<><> Iragiqun. Parmi Inui cci auleun, ]«■ BMillenn,
arina Phrjniclioi, fiaient Platon, Dénoslbisos et Ewhine le Socratique.
I. (.a langue d'ArliInphuie reuirnit IcauFaup du furmcj qu'on ne trnuie pli en proH : jtptaaO,
Acii. ÏTO; (laX).T|Oto, Guêpa, itt; iter^o-oiiai. Paix, 77; tftavoï, Theam.. WS; xsTeavtEv, 'irm.,
UIT.ïIc, DïnéruF, il f a cbei lui dn nnte rare), comme àyùci. r.uAptt, Ml; âinu. Chteal. 1013 i
beiu. ^iKf., tti:^p<iibi,Oit.. tO; ilivju, rAetni., SV8: lfim,(iufpa, U.tl ; ï^itu, £ïi., 119;
Blivo). Ach,, Sat. — Quant à Xénopbon, le ftramnwinen Uelladioi le Byianlin (cunnieBCcmtnt do
ibi-l., p. m B, 13 ; cf. Galion, éd, sahn, KVIII, i, pp. tl* sq.), II eil irai que IVliqDe do Xïnnphiio
ne^t pat toujoun tb»lunwnt pur: il l'y mile d« [anDei innieun», rares nu poéliqun, i'accus. pior.
en -eî( jr nnpiace In toimt régalien en -»«;, a-jv y est employé pnur [uri, etc.
î. Voy. K. Waciu», Carm epigraphiae ad grammalicam tirxcam el poelni iMnicoi prriinenla,
Leipiig. Tcubner, 1389: A. rr» Biiiiu, ThaUaelteH drr aUiKhcn Formfiilehre {eomflct rendiu publiés
daiia 1(1 JaSraberiehIt 'itt phital. Yerriai sn Bartin. t. III et I. VIII): lUi HiawianiP, Lapidum de
diat-clo Alliea IfttirRonit. ttrecht, IS30; HiiiTiiuiin, Gmmmalik dfv allischii Itueltriflen, !• éd.,
Berlin, \t»S:0.nttiÊt.wii.Lpdialecteaaiq<ied'aiiFii In jiuci-jplJan>(Ret. do Philnl., I. V, pp. Itï-lSO;
t. IX, pp. M-»»: cf., ies-i»î).
ï. U locution l-jpSiilerfai -ptip.r|V, u réBéchir i>, se conierTe ju^u'aprts l'arcll»nlal d'Endide.
-i ToDleruia les rurmei on -^; » rcneunlrenl cnciiro i-bei Plalno cl même cbet DénHHt1il"ie.
i. Vny. un iotércMaut Itagment d'Arlitiipbagc cilé cl commenté par Siiiu* Eipuiicn. Àdv. Gramm.,
i. 10.
0. Voy. r. I. A., 1, 3-4. QDC ioKriplian gravée »n< diulc p r u^i Ijpicide étranger cl pleine d'aapl-
jyGoogle
16 CIUHMAIEIE COMPARÉE DU GBEC ET DU LATFN.
G. DISPARITION D£S DIALECTES. — LANGUE COHUUKE.
18. — Causée de la disparition des dialectes. — Les dia-
lectes grecs s'étaient développés d'une façon indépendante, parce que
les divers Etats grecs élaient indépendants les uns des autres. Quand
cette autonomie eut disparu, les dialectes disparurent aussi peu à peu.
L'ionien, ie plus exposé à l'influence de l'atlique, succomba le
premier. Bergk croit même pouvoir affirmer qu'il est en voie de
disparition des l'époque qui suit la fin de la guerre du Péloponnèse*.
Les autres dialectes résistèrent plus longtemps. Le béotien existait
encore après Alexandre : Thespies l'abandonne vers 01. 135;
Orchomène le garde jusque vers 01. 14b',
Le dialecte éléen eut la même fortune que le béotien. L'éolien de
Lesbos et d'Asie Mineure existait encore sous Auguste*.
Mais ce fut le dorien qui résista le plus longtemps : du temps de
Sirabon, c'était encore la langue dominante dans le Péloponnèse; du
temps de Pausanias, les Messéniens parlaient encore le dialecte dorien
avec une remarquable pureté*. A Rhodes aussi le dorien demeura
longtemps très pur". En certains endroits même le dorien déposséda
d'anciens dialectes locaux : ainsi à Tégée, l'arcadien, qui avait subsisté
jusqu'à l'époque des Diadoques, céda peu à peu la place au dorien qui
finit par y prédominer depuis la destruction de Corinthe environ.
19. — Persistance dn dialecte attlqne. — Quant au dialecte
attique, grâce aux grands écrivains qui l'illustrèrent, grâce à la
prépondérance politique et commerciale d'Athènes, grâce aussi à
son caractère de dialecte intermédiaire entre l'ionien et les dialectes
en a**, il se répandit de bonne heure hors de son domaine primitif,
continua à s'étendre même après la chute de l'empire politique
d'Athènes et finit par embrasser tout le monde grec sous le nom de
langue commune (xoivï) Siâ^txTo;'). Mais, en s'étendant ainsi, il avait
beaucoup perdu de sa pureté primitive et s'était mélangé de diverses
se plumt «nlm li» et 11
Migioa il OrchomCno wiiit •
leunedilfluiMHeimiUt
wlon IM CM. SpLid tod
. J.-C.) conlrtdit lomwl-
in parla ptrlont l'altique
1. Toy.
pourlut d«>
OiM
rfeeon-
«p. kfU.. V. p.
u< «mlii-nl une
dinsuiinomprn
î.ïoï. Bull, diorrap
Ml..
4, où Hinl àv/si d
...J.-C.! 1
rh«Hi.
■jwlic
If ea langue comD
didecliMo
im.Enr^slogé
érall,
l-cmpl
iThwp
», l'emploi du di.
dom*.iW
Dn>«<»>inniuni!j»<l
i. Voy.
E«u. lient, i
c. p. Stel Miv.
4. Paiu
5. A*UT
»,4I,'gl3'; <
1. Voir
i-dewn, p. iï
7. Lmw
cici» eoBtidéra
ommc un ci.iqniè
S. ÏO; «td
oecdule do P. Crt
le. cinq di
«IM p™. q
inq-e
A rondùt 1. ju&
WHwMxtit
KœlIcDdort, U
luguo
c ne serait pas u
diiledapop
uliircd'arigim
loukiiQ
lemcnt Mlle opiui.iD. Ariiiîde non
«ppre
d [PanaM.. I, p.
„Google
MOTIONS PRÉLIMINAIRES. - DIALECTES GRECS. 17
formes empruntées aux dialectes locaux, notamment au dialecte
macédonien et au dialecte alexandrin'.
20. — InflDcnce des dialectes macédonien et alexandrin.
— L'influence des dialectes macédonien et alexandrin s'explique assez
par le fait que les armées macédoniennes avaient, depuis Philippe,
propagé la langue grecque et que la fondation d'Alexandrie avait
déplacé le centre intellectuel de la Grèce. Ces deux dialectes conte-
naient des formes très particulières. On a très peu de renseignements
sur le. dialecte macédonien^; mais le dialecte alexandrin forme le
fond de la langue dans laquelle est écrite la version des Septante
ainsi que le Nouveau Testament. Ce qui le caractérise, c'est une
grande altération des formes et de la syntaxe'. Cette langue parli-
i-ulière était parlée non seulement à Alexandrie et en Ég\'pte, mais
en Judée, en Syrie et dans les pays voisins, à l'époque de Jésus-Christ,
et l'on appelait tklr.i-.'jTr.i le Juif ou le Syrien qui parlait grec, d'où le
nom de dialecte hellénistique donné par Scaliger au dialecte alexandrin.
Ce dialecte a joué un grand r<^le dans la formation du grec byzantin,
grlce surtout k l'influence de la littérature grecque chrétienne, qui
exerva son action sur la langue commune dès le temps des apiïtres.
21. — Langue commune. — Cette langue commune {xgivt;,
commune d (oim les pays grecs) était appelée aussi éW.t.vîxv; par oppo-
sition à ftixpSapoi;. Plus tard, ces deux mois eurent un sens péjoratif ■
et signifièrent la langue vulgaire, opposée à la langue nttiifxie. Il est
certain que la langue commune est une langue de décadence; les/
formes et la syntaxe y ont subi des altérations parfois profondes.
Aussi n'est-il pas admissible qu'on la prenne aujourd'hui pour base
de l'enseignement du grec*.
1. Voy. KCuni-BLiu, aatf. Cr. d. gr. Spr.. p. i3 el juif,
1, Vov. ^vn,<hdial.Xiieed.aAiexandrina, Lcipi.. liai. O. A. Vax, Zeilidir. de Kolln, SXII,
101; G. Mk», ffec*. JnArine*.. CXI. 18h.
ï. On IrouTs diai le dialivte ■IriiDilriii d«s lotavi tnrmm i).i',),u6av, inotoCsav, -^VDoaoïv,
lïnaiVBV, etc.; diDi la luguc dn Nouvesu Inliment on relivc ïka.yi'ninpai (Kpb., 3, B). f,).SaTC
Olallh., IS. 3*1, ÏTctmi (Jnan., «, 10). Î)Tu p. cnu (t. Ciir.,' I«. ai, r\e..Hc.). Bfiuvtat.
p. â^IvTE» (Xalth.. 9, t, S], £( iiv p. Sï âv. p,V; pauroùx, ïva dsai luui 1m eu oli l< lalin net Ut. etc.
P. Sehmiedil. Leiptig, Vugel, 1 907) ri dm» Fn. Bi-u», Grammalili dm m»(«W»ien«irA<m Gritchiseh,
GôUingen, 1896. C[. ). Vitiui*. Élude tiir tt grec d« Novman Talament (lo xrbo : irnUie d«
prnpasilionil, PiTH, Bnnillog. 1891.
Kon : La lanfoo CDUmune roTknt 1 oit. au lieu detT. ï ps. au lieudi pp; elle rensnce % rupiratinn
da» un grand onnibre do mnt) (ei.; àBpdo;. âvÙTW, aùnivu, etc.. au Ueu de Ji9pio;, àv-JTo),
avalvu. etc.). elle noililk la forme dea mots (f(ïO[ini p. TiyVDjiai. iiviiax» p. tirvuîffxw, vio;,
ISa; p. lEiût, ).[(«;, àvx6i|ia p. itéAT,fst, aakiam-iii p. aoilnixTii:, xEtTixUniï p- xiti-
nzXT>](. ûiô; p. Oô;, n(VT<iiiou; p. niviiiiou;. UvoSo^û p- ^cvoSaxcû, <iîxte((ïi4 p. olxtipui.
Kpiâpgi p- xpûpgi, àno&viiirxu, )ii[ivT,iri(u, viu^u p. ^ifAi-lyn.io, {(i|ivr;iixui, ircn^u), ÏEf^oiiii
p. )iiJ;o|uii, etc., etc.
FoaaB Di LÀ tàa.t^uvni. — La langue eommane nnpluie asTCo; au lieu do SaTtoi;, yâ.p\-:a au lieu
de tàfit, vaûf au lieu de v?^;, l^Biaf au lieu d'I^flû;, ZP'J"*»! »" ''*" ""^ XP""o'îi '''■• **':
jyGoogle
16 GRAMMAIRIC COMPAIIKt! DU GltEC ET DU LATIN.
Arïslote est sur la limite de l'attique et de la langue commune :
Polybe, Diodorc, Plutarque, Appien, Pausanias et tous les auteurs posté-
rieurs, excepté les Atticlstes, appartiennent à la langue commune'.
22. — LeB Atticlstes. — Déjà sous Auguste, Denys d'Halicar-
nasse avait jugé qu'il fallait que la langue littéraire revint à l'imitation
des modèles attiqiies; mais ce fut à l'époque d'Hadrien et des Antu-
nins que se fonda une école littéraire et grammaticale qui prétendait
ramener le grec à l'ancienne pureté du dialecte aUique; les maitres de
cette école et leurs disciples (Arrien, Élien, Lucien, etc.) sont les
Allicistes. Quelques-uns poussant & l'excès l'amour de l'atticisme vou-
laient imiter les Attiques jusque dans leurs défauts, jusque dans leurs
incorrections : Lucien, bien qu'alticiste lui-même, se moque de ceux
qui font des solécismes à Tattique'.
Ce mouvement produisit aussi un grand nombre de travaux de gram-
maire sur le dialecte attiqiic : c'étaient en général des lexiques, où l'on
mettait en regard les formes et les expressions attiques d'une part et de
l'autre celles de la langue commune. Malheureusement pour nous, ces
travaux sont presque tous perdus.
23. — Le grec byzantin. — Malgré les efforts des Atticlstes, la
langue commune continua à s'altérer et fmit par donner naissance
au grec byzantine Bien que la formation du byzantin remonte jusqu'à
l'époque oQ Constantin transféra à Byzance le siège de l'Empire romain,
c'est-à-dire à l'année 330, il faut reconnaître que jusqu'au sixième siècle
Buv, cie.;l> Vpm. du diifl tXu(TT,v nt noijikiÉe par iVjETOv, 1Ût|, unmiw tQrme alUque, d^lrûiK
X-jei (£* pcH. 1. pi».)i ).voai( reinpl*<;o ).ij<i£ia;, etc. ; l'ûigoienl di'^pariU dini i-j-/_i\i,r,i, iXxx^nv,
àxTiK^Eiv, >^),'jxiiv, oI!r,xid(, ioTijxKv, âviXuxoi (p. T|-j;(d^T,v, ^xa'ov, ijxvixii), tXtlOxr,,
ùSt.xiÛ;, ilïTï.xr,, àir.iioxaj. loi infinitif» eoolricltj l'illËrcnt [ei. : TifiSv p. TH»Sv, St^oîi
f. ÎTjJ.oyv, fiïDvv p. pifûv n 'Ire g\ari o), i,n Irouio d« barbiriinici emmo jr<U(ôt)V, m li*n *
■noyens i «ni passif. Tiii^ffùjiai, fiXT,oo[iai, â^aitai, ÎT,|ii(iijo|iai, et*-, «ont remplaça» pw
'ctif.rfiv\arijLXi, «te. (Pour lo d6tiil. cumparet Us tnciCRiics gramniaJHi grccquca faipl»]i!Fa dans In
iliblisKiiKDti fraii^aii d'cnHigiiomenl aui gruiunalns él(a>enti>r« do HU. Croi»t cl Pstiljran,
KKRianD et Goelicr. qui pronDcnl pour base lo diaiccio atliquc.)
Siniii. — La déiadcncs de l> synliii! n'nt pas mnii» proRiuds ; aioii la langui «munon* <?Bipl«e &;
Su aT« le wperialit, ôi[u>; âv ou ûc av mttc l'oplalif {et. ■nr HaanaiMii. Lripidura leilïmonïn,
rb. ir. % I). Û>;bi« l'oplalif apr«s dd temps principal (cl. iak UianuDii. ifti'if.. cb. IV, JJ; Lict»,
t. ït). le moyen au lieu de l'actif (cf. Lie. i. 1 ; Biii:>iiii>iiii. Syiabolm criiicx i» Strabontm, p. 3i),
|i^ au lieu de ai (cf. GiLstHiBivE. Amrriran Journal o( PAilalogy, I. I. I" Ut., cf. Htrue du
Jteouei, t. V, p. I as), e!; poHr (v (Lucms, Elu», elr.), râiTBOjtiijw itatîdç, p. liciTpoittûùi mai!».
inieouXlvu Tivi, «u lieu de nvi (fl. rfev H., t. V, p. l«fl, et. p. t«9).
1. Voyei lea IraTaui particuliers dunl ta langoe do quelquei-uns de eci auteurs a été l'objet. Puljbc
{Phil. Woek., t. I, 33U) a nne langge plcioc de mois poéliquei ou Tulgaircs. il reelierebe les rerbcs
composés, iD«me do deui ri Imis pr^ilroiii. il confuml les dilftrenta tcoipi, il omet av an mode
irréel, etc. La lang» d'Appien {PiU. Woch.., I. II. tOS6) renferme beauconp do muti poétiques et
bcBDcMip d'emprunts faila à Hérudotr. par ei. : Oflai, p. «iioîi-iiteiTî, p. èittiBr,, de, etc.
ï. LuciiK, Pteudoi., « ; voXo'.xJI^OvTtt 'Aitixiù;. Sur l'Allieiime el In prineipani Atlicisies, iciy.
les traïaui de W. Scaiis, der Allicùmiii in leiaen Haupletrinlern, SiDlIgarl. Sohlbammer. l8S7>g7.
eoaullcr [outre Winer, cité plus haut, p.iur 1rs rapports du grée n eliréiieu ■ avec la grec bjMnllu).
lliuioi, Grammofit der gi: Vatgriapraclie in iïslarîiclttr Enlwitliltmg, Berlin, 185S ; HiTHHtiDit,
Aaxftiiov ia^oplaç rf,; 'ËXXiivixfi; yXiôuot,;, Smyrne, 1871, el l'introduclioD mise par Soraociisen
l4tedesanf>neˣEEicoHa^(Ae Aonnnanrf bg:anlint periodi; etc. New-Vork et Lerpiig. 1830.
jyGoogle
NOTIONS PRÊUMINAIRES. -- DIALICCTES GRECS. IB
le byzantin ne se distingue de l'ancien grec que par un certain nombre
de mots et de tours proserits par le bon usage des écrivains, comme
Jean Ghrysostome, par exempte. Mais, à partir du sixième siècle,
la langue littéraire commence à subir sans résistance l'action de la
langue parlée, et au douzième siècle elle a disparu de l'usage général,
la masse du peuple ne la comprend plus; celui-ci emploie un idiome
(jui deviendra le grec moderne'.
D. DIAI.ECIE3 LinéaiJEEH DA>'S L'aXOIBS aREC.
24. -~ Caractère des dialectes littéraires. — Jusqu'à ce
siècle-ci, on ne connaissait les dialectes grecs que par les auteurs;
mais l'étude des inscriptions a montré qu'en beaucoup de cas les
dialectes littéraires n'étaient que des dialectes artificiels ou de conven-
tion, fort différents des dialectes réellement parlés'.
25- — Dialecte homériqae. — Pour le premier de tous, le dialecte
homérique, la chose est depuis longtemps hors de doute : c'est un mé-
lange de différents dialectes ioniens' et de plus un mélange fortement
imprégné d'éolîen*, comme l'avait déjà remarqué Hellanicus d'Alexan-
drie, ainsi que d'autres grammairiens anciens'. Ce dialecte tout factice
devint la langue épique; il est adopté par le Béotien Hésiode' et par
tous les poètes, épiques postérieurs jusqu'à Nonnus et à son école.
26. — Ionien. — L'ionien proprement dit fut le dialecte de
l'élégie et des ïambes, genres nés en lonic. Le Mégarien Théognis
écrit ses élégies en ionien et n'emploie que quelques dorismes isolés;
Tyrtée écrit ses ([/.^otTÔpiûc en dorien, parce qu'il vit à Sparte, mais
ses élégies sont en ionien mêlé de quelques dorismes.
I. Voici quolquo eiciniitM de c« alKralioni progrmivH : n* liétlr, ompLiii do <j'Ti^iS(iivuv, cnaru-
■inn dt (I( ii«iv, emploi d'Ënu; itcc l'infliiitir. — »• «tcle : iV xâpiv, *u lisu de to xàpa.
[Uiïitcpe: p. (Lefïwv, Tlipati p. ïlipaan, SeXevxtoi p. £i)iiuvsûiri. xûp(t p. nûpto;, iTi')j.'"J''
p. itl\uav, Tt-iiaai p. vrà;, iyà-jaii f. â^aftCv, xtliuia îva, ylfut 'va..., iâv fet rindjcilif
[cf. Btœv "« littdic«littulor, Rtc. c '■ ■-■■--■--
IwgHlillinin. E«0n..m™Tir™.d8t*Sî,
g™
bl«
(lu » perdu
dalit. lertuel. ri
fiuiiir. i-opi>iir,
le mn-fta, la Tulur d le ptrWI. On dil fliico ïpâij.(
(ïP'
T«) ou flÉM.
■fpO'J'u) (rpifi").
Si va ïp£i.^O>,
lii Tpi'fiw. MXm va ipiïu (= fiL-xtXy);
D décime
i, ï.var/«,
rf,{ -fuvaixa^, c
e.; ^ «fttXJi
fiil an pluriel al xip aliSc;, ^ -[vûai; Fail ■
B*-
t^C
ÏViii,;;, Ole
î. C'nt ce qu'on .oil de nos jmra pour lu
rcc
mnde
le: la Ungu
lilléraire y e>t a
»i uue laogue
loul aFtiflcielle; lerralgrcc madcrnc. c'eit liJ
uigu
d«
aj'aanietdea
H.Surrhijloire
in dialectes lilUraim de la Grèce anckinDB. v
j. B
ZlEK
■ a, dit Et^ntehung dPrgr.Lïtl
Leipiir. IBBO.
i. 11 ol Taeile de remarquer, par eiemple
qu
dn
r.,rm» au»i
«.uUiple, que lu
Z, i[i£o, [te-J,
iiuio, laltti — oln, tcù, scia, aifliv, tcoïa
io, do, ÎU
, de, uepomai
ul guère «istcr
oe.
4. Vof . anaiin». de Bomti-icm elocalionii
MJli
ni. p. ïl.l. 3.
S. Vof. Bh«, ffrûcA. Litti-atarBackichl
eu français une ép
ipée, Cirnr/rfe
981).
qui. loutea p
op.,rti.m,gard(.cs,
mélangée eomne celle d^Homèrc. On y trouve
de>
du ¥idi i. 16
é des formel du »
ird, Hns parler
dM romn intertnédiairo, le loul garanti pai
la
iœe.
L-.<rieur ti.a
1 »ni doute aur
cootréea différcolM, cl il a mélangé le dialecte
de .on pa
. [le midi pr
asi dialectea roisisi.
«. ïnt. HucB, rf. Dial. Jet Hciildoa (Jah
b.
Pbil
Suppi, 8i.
:6:.p. Sii^q.)
„Google
!0 GHAHMAlEIt: COMPAREE DU GREC ET DU LATIN.
Ce fut en lonie encore que se développa d'abord ia prose (c'est en
ionien qu'écrivent les logographcs : Cadmos, Hécatée de Milet, etc. ;
— Hérodote; — les philosophes de l'Ëcole naturaliste d'ionîe :
Phérécyde de Syros, Démocrile, Heraclite; — le médecin Hippocrate
de Cos). — Aussi le dialecte ionien fut-il pendant quelque temps le
dialecte de la prose historique, le dialecte de la philosophie et de
la médecine. Ion écrit ses tragédies en attique, maïs ses mémoires
en prose sont en dialecte ionien; Antiochos de Syracuse (vers 423;
écrit ses ^i,x.ù,t/.i en dialecte ionien'. L'élève de Zenon, Parraénide
d'Elée, compose son poème didactique en dialecte ionien mêlé de
quelques dorismes. Sous l'Empire encore, on rencontre des ouvrages
historiques en prose ionienne, par exemple les 'h^i^i d'Arrien, les
Moù<;xt de Képfialion, les œuvres d'Eusèbe, d'Asinius Quadratus, etc.
Deux opuscules attribués (sans doute à tort) à Lucien : le iJtfi rr.i
àiTTpoî.oyiï;; et le Ilif! Tf.i S-jpi/;; tlïoù sont composés dans un dialecte
imité de c<ilui d'Hérodote. Enfin les ouvrages du médecin Arétée
sont aussi en prose ionienne.
27. — L'Ionien d'Hérodote. — On serait porté à considérer
sans examen Hérodote comme le représentant le plus autorisé de
la prose ionienne. Mais s'il est juste de le considérer comme le plus
grand des auteurs qui l'ont employée, il n'est pas vrai qu'il puisse
servir de garant pour les formes ioniennes. C'était déjà l'avis d'Apollo-
nius Dyscole et d'Hermogène'. Au contraire, le dialecte des logo-
graphes était de l'ionien assez pur^
28. — Langrne de la poésie lyrique méllqne. — La poésie
lyrique mêlique, qui est l'expression de sentiments individuels, n'eut
pas de dialecte spécial : Alcée et Sapho s'exprimèrent en éolien,
Anacréon en ionien (avec éolismes isolés).
29. — Lang:ae de la poésie lyrique chorlqne. — Au contraire,
la poésie lyrique chonque eut un dialecte à elle. Kée en Laconie, elle
se développa avec Alcman de Sardes, qui, fixé à Sparte, écrivit en
dorien mélangé de quelques éolismes, et surtout avec Stésichore
qui, par une épuration savante, sut rapprocher sa langue de la noblesse
épique. Dès lors, un dialecte, dont le fond était dorien, devint le
dialecte consacré pour la poésie chorique ; il fut adopté par Pindarc
I. Voj, ^^co^A■i, G<i-vlti„-ltt I.ilfralivgewhifhle. I. I. j.. ÎJJ.
ï. \i-j. HcmiiHtn, nipl lôiûv (p- JIO) : c. Kal éiU.uv Sia/ixTUv i-ififl%7& tiviv 'liXtaci
['tlpdSo:»:;. Il ajnulc t Kal '0|iiipo: txX 'Itpdion; xoil SX^ni gCx àXifai tùv ito-.ITÛv i-/pr,-
«KVTO|iit/xoiléSX).tii(:(alUUinviTipuvei3]ix:uv, TÔ x);sEv:dv [ir,v tà^outri. »cr. iAiW.<|i. si>9;:
■ 'KxiTsEa; & M(Xt,s(o;... t^ ZixXitr.'a... à.t.fi-.a 'lifi xsl oj |i(|ii'rp.ÉVT, -/,pr,aà|j.E«o; a-M
M«TiTÎ>v 'HpôîOTOv nomi).!!. iiCr.BACHii*i!i, Aaecdola, M, p. 3(7 ; o 'O; ('ImtoxpiTriO iïpitw
iJj 'liîi •/_^iim ■ i TÔp 'lIpiSoTOï oviiliiafti niiriv tjj noiriTtxÇ. »
a. lui MmoigiiBf^ tViit Jau la dqIc prècèdcnlc oa pent ajoulcr celui de Dixii d'UiLiciaïuu (I. VI,
p. <1» et K64 Boiiic) ; ■f| UÇi; avTiÔv... xiOapà x»! o«fi;; xai ovvTOiii; ioriv, àno'/pwVTio;
jyGoogle
NOTIONS PRÉLIMINAIRES- - DIALECTES ITALIQUES. !1
dont la lang:ue toutefois est très artificielle, puisqu'on y trouve in<-iés
au fond dorien des éolismes, des formes liomériques et même, à co
qu'on croit, quelques béotismes'. De même, les chœurs de la tragédie
attique eurent une couleur dorienne due surtout k la substitution du
son a à I't]. Corinne parait être la seule qui ait employé l'éolien dans,
la poésie chorique.
30. — Lan^e de l'idylic. — Enfin le dialecte de l'idylle (dans
Théocrite, dans Bion et dans Moschos) est un mélange de formes
doriennes et de formes épiques; il y a même des Idylles de Théocnle
écrites en éolîen'.
31. — Dorien. — Tous ces dialectes sont des langues savantes,
créées par les poètes ; au contraire, les philosophes ou mathématiciens
pythagoriciens, Timée, AIcméon, Arcliylas, Arcliiinède" écrivent en
vrai dorien. Archytas était pour les anciens le modèle du dorien
sévère, et l'on plaçait à cdté de lui les auteurs de la comédie sicilienne,
Épicharme et Sophron.
32. — Attique. — Enfin le dialecte attique finit par détrôner tons
les autres, sauf le dialecte épique et le dialecte lyrii|iie cliurique. Ce
fut d'abord le dialecte de la poésie dramatique, et bienlAt de la prose,
de l'élégie et de l'ïambographte, qui de l'ionien passèrent à l'allique.
CHAPITRE III
DIALECTES ITALIQUES
Bibliographie. — R. S. Co.vn.W, Ihe Italie Dia/ecla, I ToM. II Grammar, Inili<.-i's.
CambridKe, IKÏl. — VoN Planta, Gnimm. d. oak.-umln: Dial., 1. 1, Eiiileimng il. Laut-
lehre, Strasbourg, 189a; t. IJ, FormtnUhre Syntaxe, etc. SlMsboiirg, 18SI7. —
Th. Moumse.s, Vnterilali'clie Dioltkte. Leipzig, IBâO. — Deecbe cl MOller. tlie
EIniÊker. — C. Pwu. Allit. Rtudien, l-V, Hannover, 1883-87. — M. BbÉ(L, lea Tables
Eugiibinet, Paris, VSih. — S. Bugge, Aliilaliache !^luilien, Chrlslianin, 1876. ~
F. BQCQELER, Umbi-ica, Bonn, 18N3. — J. Zvëtaieff, Si/llo're insciiplionum Oscaivm.
Péleribourg, 1818; fmcripdonet Italiœ média: dialeetica. Leipiig, 1(181; Inscinlionea
IlaliK inferiori* dialcclicx. tloscou, 188a. — J. Fbikdl«ndeh, die O'kiichen .Viliizrn,
Lcipiig, 1850. — Th. Adfhkcht el A. Kibchhoff, die Vmbriacken Sprachilenkintplfr,
Berlin, 1849-51. — Deecke, die Faliaker, Strasbourg, 18S8.
33. — Lang-ue Italique. — Au grec il faut opposer, non le
latin, mais la langue italique, dont le lalin n'est qu'un dialecle parti-
culier : la différence entre les divers dialectes italiques n'est pas plus
grande que la différence entre les divers dialectes grecs. La conquête
de l'Italie par les Romains eut pour effet d'élouffer les autres dialectes
avant qu'ils arrivassent à un développement iitléraire : le lalin lui-mrme
jyGoogle
B GBAMMAUIE COMPAHÉE DU GREC ET nU UTI^.
ne parvint à ^tre une langue littéraire que grâce au contact de la
Grèce'.
34. — Division générale. — On peut classer les dialectes italiques
de la manière suivante :
Ombrien Osque' et tabellien Latin
(iluquct H nitichs peut- (CumprCDantl'Oif uc ifu Su<f [Sicile, Bnitlium. (Auquel on nlttcbe le
Htc le diilects pirlé Lacinir. Apulie^, l'Oifue du cenfrt [Campa- f'alitgue*, le diilcctf
par In Vnlvjnrs'l. air, Samniupi], et l'Oigue du JVonf qui etl de Préiusle iH «lui de
l.luWiuneBbiiiibledei/iu;«ieija6*Hienj[P*li- Zanuctum).
piicD*. S*bina, Har»i>, Hirnicina, Vntins]).
35. — L'ombrien. — L'ombrien nous est connu par les tables
d'iguvium {auj. Gubbio), découvertes en 1444 : ces tables contiennent
les détails d'une procession expiatoire qui se faisait autour de la ville.
Décbilfrées par Aufrecht et KirclihotT', elles ont été aussi publiées
et commentées par M. BréaP.
36. — Osqnc. — Dialectes sabellleiie. — Les dialectes sabel-
liens sont peu connus'', mais l'osque a été étudié dans ses principaux
monuments : la table de Bantia, en Apulie', le cippe d'Abella, en
Campanie; les tables d'Agnone, dans le Samnium, etc.
37. — Idiomes divers. — Dans l'Italie ancienne on rencontre
encore d'autres idiomes, qui sont :
a) Le grec parlé dans l'Italie méridionale;
b) Le celtique, dans ta Gaule cisalpine {cf. W. Heteb-Lubke,
Gramm. d. roman. Spracben, t. I, p. 13) ;
c) Dans la Calabre ancienne, le dialecte que Mummsen appelle
meisapirn ou iapygien; il n'est connu que par des inscrip-
tions presque indéchiffrables^.
1. Toutefun l'wquo cul an genre lillérun.l'AIflline; voy.Teuffcl, p. 13el juii. Vu;. uiHÎ 1« raiw»
aéric-usH que donne U. Bai>L(fef Tabli-i EugubiTUt. pp. 383 il 384] pour «tibiir que le> Osquo- onl
ru une lilUrature. Toujnun eil-it que l'mque survécut ionglempi à la lonquMc romaine ; au pn-mier
siècle ai. J.-C, nu se scrrail encore de l'oiqoe rfoni la aeles officiel! aui en'irana de Haplcî.
i. Toy.cfpenclaulBiBTBouJm, fl«:eBl.firi(i«^f.l.Xn, p. B9; cf. ioiiPi.iirti,C™n>iri., elr., I, p. i*.
■i. SurTor^gine et le uns du nii>l Ogqiie, ver. BuiL, 0^. (it., p. 3S3.
t. Vof. H. BaiAL, Ici Tabk> Eugubinet, p. 100 iqq.
S. .^DHiciT et KiaciHDFi', die unbriKlien SprBcMfnkitrlti: Berlin, 1849-1 9^ t.
C. ButAL, Ir» I-oilei SHgHdWi (Bibl. de l'Ecole d« Uiutea-F.iud», 1875).
T. Vof. Ta. UeiiKii, UnUritalinehe Dialtkie, p. 3Î7 iqq. ; el. Diicni (daii< Gaonii. GrunAUt
der ronion. PkU., 1. I, p. 888. 340 iq.): Von Puni, CraniN., etc.. t. 1, p. 18.
8. La table deBanlia codIIciiIud leiloUlia el au telle oaque, maù l'un n*ctt pas la traduction eiailc
de l'autre. Voj, Buat, op. cil., p. 883. Pour les traïaui importanta lur losque. voy. BatiL, op. (il..
pp. 881. 384-385 et m Pukti, oud. cilf, pa»iai. Cf. Complet rendus des téancti de l'Acad. ia
„Google
NOTIONS PRÉLIMINAIRES. — DIALECTES ITALIQUES. sa
d) L'étrusque, langue énigmatique qui a donné lieu aux théories
les plus contradictoires et qui n'est pas encore déchiffrée
aujourd'hui*.
e) I^a langue des Ligures dont nous connaissons à peine quelques
mots (cf. Ed. Mkyrr, Gfjrft. rf. Allerihami, t. Il, p. iSSsql
38. — L'étposqae. — Les études les plus importantes dans le
domaine de l'étrusque sont ducs k Deecke et à Pauli^; mais ce qu'on
sait de science certaine se réduit, somme toute, à ceci : l'alphabet
étrusque est grec, à l'exception du signe 8 = / ; d'autre part, l'alphabet
étrusque vient des Grecs, et non des Phéniciens directement, parce
qu'il contient des lettres étrangères à l'alphabet phénicien et inven-
tées par les Grecs (cf. ci-après, § 100). Grâce à cette parlicularité,
nous pouvons lire couramment les textes en langue étrusque gravés
ou peints sur les monuments; mais, de celte langue, c'est à peine
si nous comprenons ou croyons comprendre un ou deux mots'.
39. — Le latin. — S'il reste encore beaucoup à faire pour que
l'on ait une histoire vraiment scientifique du vocabulaire et de la
syntaxe de la tangue latine, on peut dire qu'après les travaux de
Lachmann*, de Mommsen', de RitschI' et de son école, de Corssen',
de Schuchardt', de Brambacb*, de Neue'*, etc., l'histoire des formes
est aussi bien connue qu'elle peut l'être.
40. — Hiatoire dn latin. — On sait que la litiéralure latine ne
se serait pas développée, si elle n'avait pas été en contact avec la
civilisation grecque; on peut en dire autant de la langue : si elle était
restée abandonnée à elle-même, elle n'aurait pas lardé à se désa-
gréger. La double tendance particulière au latin, de reculer le plus
possible l'accent tonique vers le commencement des mots et de pro-
noncer faiblement les syllabes non accentuées, surtout les syllabes
finales, aurait fini par supprimer les voyelles intermédiaires, par faire
tomber les terminaisons, et le latin serait devenu dès lors ce qu'il
ï. Vny. H. a-il., 1811, ir, îi*o. a. PAif. M'ocA., t. Il, 96rt b(|i|. cl /It. c
ï. Sot l'influfoee de rMfu»i|ue ™r Ib lllin, m;. F. Srou, niip. ril.', p. I i ;
Allerihunu. t. IJ. p. 703.
4. CaaDKiiUtrc m Lucrèce. 3' Jdit., Ii6f.
5. Corpu$ /Bierip/iomim laliaaram, 1. I (imcr. intiquiiiiinis id Cffsariï
1' éâil., pari prior, I89Î). Vqï. «uai Y Index grammalkut de HCbii, lUâ.,
(. Priiez LaUnilalU monuiBiiifa epigraphica, I88S, aicc svpplénKDti,
pluite(cF. E. Bm«ir, dui la Renne de Philoloijif. 1977, pp. ï 1-1 OU),
7. Vtbtr Auapraeht, IWaJfimuJ a. Belomingder lai. Sprache. a'fdil.. Il
sur lut. FormtnMn, 1893 ; Kril. Kachù-àge sur tal. FormenMm. KKG.
8. Dtr VacaliiniiH dai Yalgarlateini, 1888-1888.
». Bit NengeitaUiing der lot. Orthographie. 188*.
jyGoogle
H GRAMMATRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
devint quelques siècles plus lard, une langue romane. Comme en
italien, les voyelles e et o régnent dans les terminaisons de l'ancien
latin jusque vers l'an 520 de Rome (234 av. J.-G.) : Cornelio (p. Cor-
nelias), G. I. L., 1. 1, n" 31, Antioco (p. Antiochum), n° 35, Scipione
(p. Scipionem), n" 32; dede (p. dédit, ilal. diede], 62C, 169, 180;
dedrot, dedro (p. dederunt, en italien diedero), 173, 177'; i et n
ne finissent par prévaloir qu'à partir de la période qui va de 350 à 568
(204 à 196 av. J.-C). Certaines consonnes finales (m, s, t, nt) sont négli-
gées dans récriture, sans doute parce qu'on les marquait à peine dans
la prononciation (cf. Scipione, Cornelio, dede, dedro cités plus
haut); de même n disparait devant b.Ex. : Pianurese qui, dans G. I. L.,
1. 1, n" 173, est mis pour PisaurensoB, mais qui peut remplacer aussi
Pisaurensia (nom. ou génitif), Piaaurense (abl.), Pisaurensem et
Pisaurensi (dat. ou abl.). La déclinaison latine était donc en voie de
disparition *. La cause qui arrêta cette transformation de la langue latine
et la retarda de plusieurs siècles fut l'introduction à Rome de la culture
grecque, qui amena le développement d'une littérature latine et en
m'orne temps d'une langue littéraire, avec une prononciation plus dis-
tincte et plus exacte, soumise aux règles de la prosodie grecque. On
rattache cette révolution importante au nom d'Ennius qui introduisit
dans la littérature latine l'hexamètre grec avec sa prosodie. Dès lors il
y eut une ligne de démarcation plus ou moins rigoureuse entre le latin
des lettrés et celui du peuple et des paysans. Il y eut deux proso-
dies, celle des poètes comiques fondée sur certaines particularités de
la langue populaire et celle de la poésie savante fondée sur une pronon-
ciation plus ou moins conventionnelle'. Il y eut aussi des formes rejelées
peu à peu par la langue de la bonne société, si bien que le latin popu-
laire entravé dans sa marche n'exista plus pendant un certain temps
que comme un faible courant, continuant à couler en-dessous,
jusqu'au moment où la destruction de la prose littéraire lui permit
de reparaître au jour et d'entrainer de nouveau la langue dans la
voie qui s'était ouverte avant Ennius*.
ï. LadispariliDD d» cniiMiiiici Bul«) » nlronTg co «nuquo et «u ombrïon. En étrusqoc, UamiiHcv
cruil piiuToir HcouDiilrc dcui «poqu»; d*n« 1» Mcoudc, tei moU tout tnlirrs; nais dut la prciiii^n-
de I'bcccdI. Do I> des [onaai Ms durci, comiiit Mmvta (p. HCDCria), .Vtnif (p. HfDdtoi). Pulltiir
brtucoup de uii, ce qui lirai i tu que ttt irucriptinni, 1 is dilKrenee des ■□•criptioni ombricnnci el
des iiinonim inscriplioiB laliucs, dalcnt d'une ipoque oIi l'tnibognpbc osquo <!ta<l parraitcmral Bi'^r.
yay. ScHLauiM, CoMpeni/i'uiH, f^Jil., ISTS. p. ïfltti FniiiiD, Trienn. phil., U, p. SSD iqq.
C'est ce qui » pasw ehet noaa. du» lu poAsiea populiiro, ob l'on dil •• le p'Iil obcau. toi' clia'
pein, etc. >. CJiet nuui auisi U poMc lilUrairr. qui comple loujouH eea syliilies muettes, impow
„Google
PREMIERE PARTIE
PHONÉTIQUE
CHAPITRE PREMIER
PRINCIPES GÉNÉRAUX
Bibliographie. — (a) Ouvrages grénéraui : II. Hklhiioltx, Die Lehre von den
Tonempfindiingen, 4* Éilil. Brunsn'ick, 1877. — F. db S.*usst;BB, Mémoii'e »ur le lyalhiie
primilif des roijelle» iliina les laiigurt indo-européennet. Leipzig. Teiibnrr, 1879. —
E. SrEVEHS, Grumtzûge der Phonelik, a- éilil. Leipzifi, 1B85. — K, Bhl'GHvnn, Grundi-U$
der vergUiehenden Grammalik der îndog. S/irachen. lome ). Strasliourg, Trlibner,
1886. — P. Passy, Étude »ur les changements phonétiifues et leurs cai-actèi-es générour.
Paris, Firmin-Didoi. 1890.
{b) Phonêlique grecque el laline : K. BnuGHitHN, Grundriis der vergl. Gr., etc., 2* éd.
— X.llKXRt, Précis de Grammaire comparée du grec et da latin, 6*é(]it. Paris, Hachetlp.
— G. Mkïer, Griechische Gramnialik, 3" édit. Leipiig, Breitkopf el Hârtel, IBtr7. —
K. Bhugxann, Grieckische Grammalik (dans le Uandbuch il'Inan Mûller), S* édil. —
F. Stolz, Lateiaische Grammatik [Laut- und Formentekré) dans le Handiuch d'iwaii
MQIIer; HMorische Grammalik der lateini$ekeH Spraehe [von H. Blase, G. Landgraf,
J.-ll. Sdimalz, Fr. Stolz, Jos. ThUssîng, C. Wagener, A. Weinhold). Ersten Bandes
erste llairte, Einleilung u. JMuUehre, von Fr. Stolï. Leipiig, Teubner, IK91.
On trouvera, dans chacun de ces ouvrages, des bibliographies plus développées,
41. — Déflnltlon de la phonétique. — La phonétique est
proprement l'ensemble des sons d'une langue; mais ce mot a Rni par
désigner l'étude même de ces sons'.
42. — Sons et brnlts. — On appelle son tout ce qui est perçu
par l'oreille. Un son est produit par les vibrations rapides d'un corps
élastique qui, transformées en ondes sonores, viennent faire impression
sur le nerf auditif.
43. — Cette définition du ton est aussi celle du bi-uit; mais l'oreille
ne confond pas les deux choses, et instinctivement elle classe ses
perceptions en tons musicaux et en bruits.
44. — On peut distinguer deux sortes de bruits : les frappements el
les frouements. Les frappements étant produits par des chocs n'ont
qu'une durée momentanée; au contraire les frottements ont une durée
appréciable.
Is (on en ghtéral (Luit) di
jyGoogle
36 GRAMMAGE COMPARÉE DU GREC KT DU LATIN.
45. — 11 peut arriver qu'un son proprement dit et un bruit se pro-
duisent en même temps, sans que l'oreille puisse les distinguer
nettement l'un de l'autre. On dit alors que le ton est mixfe.
46. — Les sons et les bruits peuvent être plus ou moins foris ou
faibles, plus ou moins aigus ou graves, c'est-à-dire qu'ils peuvent varier
en inlennlé comme en hautetir.
h'inUnsilé d'un son dépend de l'amplitude des vibrations et de celle
des ondes sonores qu'elles déplacent: plus les vibrations sont étendues,
plus le son a de force.
La hauteur d'un son dépend de la rapidité des vibrations; plus elles
sont rapides, plus le son est aigu.
47. — Sons maalcanx. — Ce qui distingue les sons musicaux
des bruits, c'est que les premiers sont produits par des vibrations
régulières, tandis que les seconds naissent de vilirationi irréguUères.
48. — Un son est simple ou composé, selon que les vibrations qui le
produisent sont simples ou plus ou moins variées et combinées. Les
sons composés sont les plus fréquents.
49. — Un son composé est une série de sons simples, * dont chacun
a une hauteur spéciale, c'est-à-dire est produit par des vibrations d'une
rapidité donnée. Pour que le son composé soit un son musical, il faut
que les vibrations des sons simples qui le composent soient harmoniçues,
c'est-à-dire qu'ils soient entre eux dans un rapport simple; autrement
dit, qu'ils soient proportionnels aux nombres 1, 2, 3, 4, 5, etc. Si, par
exemple, le son simple le plus bas a 132 vibrations à la seconde (ut de
l'octave basse), le deuxième doit en avoir 264, le troisième 396, etc.' •>
Dans cet exemple, on appellera son fondamental l'ut de l'octave basse et
tous les autres seront des sons accessoires.
Pour se rendre compte des choses, il suffit de jeter les yeux sur la
ligne de musique suivante :
Sans doute une oreille non exercée aura de la peine à saisir les
sons concomitants qui accompagnent le son fondamental, mais l'appa-
reil appelé résonnaleiir^ et qui sert à renforcer tel ou tel son particulier
permet de les entendre distinctement.
50. — La hauteur d'ensemble d'un son composé est déterminée par
le son fondamental : c'est ce qu'on appelle la note. Mais le son corres-
jyGoogle
PHONÉTIQUE. — PRINCIPES tiÉNÉRAUX. i7
pondant à une note donnée n'a pas la même qualité partout et
toujours; elle varie suivant )e nombre et la force des harmoniques
qui l'accompagnent. On appelle timbre le caractère physique du son
résultant de telle ou telle combinaison des harmoniques avec le son
fondamental.
51. — L'org-ane de la votx. — Des bruits et des sons d'intensité,
de hauteur et de timbre variés, tels sont donc les éléments matériels
de la parole. Ces éléments matériels sont produits par l'organe de la
vois qu'on peut comparer à un véritable instrument.
Cet instrument se compose essentiellement de trois parties, les
poumons, le larynx et la double cavité buccale et nasale.
Le courant d'air expiré par les poumons qui agissent comme le
soufflet d'un orgue s'engage dans le larynx, sorte de tuyau sonore,
terminé dans l'arriëre-bouche parla glotte. En arrivant à la glotte, l'air
vient frapper deux muscles appelés cordes vocales qui en forment les
bords supérieurs. Si ces muscles sont au repos, le courant d'air passe
librement, il ne se produit pas autre chose qu'une expiration. Celte
expiration a été notée par les grammairiens. Si elle se produit sans
effort, ils l'appellent esp-it doux (phénomène qui précède l'émission de
toute voyelle); si elle se produit avec un certain effort, ils l'appellent
ctprit rude (phénomène que certaines langues, comme l'allemand,
représentent par h, ex. : ^à)). Mais si les cordes vocales se contractent,
l'air expiré les fait entrer en vibration, et ces vibrations se pro-
pagent à travers la double cavité buccale et nasale qui agit comme
résonnateur, la force et la capacité de ce résonnateur étant modifiées
par les mouvements des joues, du voile du palais, de la langue et
des lèvres.
Lt glotte émet des sons musicaux repercutés et variés par le réson-
nateur ; ce sont les voyelles. Quant aux mouvements de la langue et des
lèvres combinés avec le jeu des autres parties de l'appareil vocal, ils
produisent des bruits variés qui sont les consonnes.
52. — Échelle des voyelles. — L'échelle ou gamme des voyelles
va de l'u (fr. ou) à l'i, le son de u étant le plus grave et celui de i le
plus aigu. Entre les deux se place l'a qu'on peut appeler avec M. Henry
la voyelle d'équilibre'. Ces trois sons principaux sont séparés par des
intervalles oii il y a place pour une foule de sons intermédiaires
diversement nuancés. Entre l'a et Ti se placent l'e ouvert (père) et
l'e fermé (né); entre l'a et l'o on trouve l'o ouvert (homme) et \'o
fermé [&an). De plus les sons 0 et les sons e ont pour intermédiaires
l'Ô allemand (fr. feu) et notre e muet (pelote). Enfin entre l'u et l'i
il y a un son mixte, l'u allemand et l'u français.
jyGoogle
9S GRAMMAIRF. COMPARÉE UU GREC ET DU LATIN.
53. — Voyelles nasales. — I^es voyelles dont nous venons de
parler sont celles qu'on fait entendre, quand le voile du palais étant
relevé, la chambre de résonance est réduite à la bouche. Mais si l'on
abaisse vers la langue le voile du palais de manière à laisser passer
une partie de l'air par le nez, la résonance du nez s'ajoute à celle de
la bouche, et l'on obtient ainsi une voyelle plus ou moins nasalisée.
Toutes les langues ne sont pas également riches en voyelles nasales.
Pour prendre des exemples au français, on reconnaîtra la nasale de a
dans le mot entant, celle de è dans paien, celle de o dans on, celle
de A dans ud, etc.
54. — Semi-voyelles et diphtongues. — Quand deux voyelles
se suivent, il peut se produire trois cas :
1° Les deux voyelles restent voyelles et forment deux syllabes
(ionien izôlfi) ;
2* Des deux voyelles, la première reste voyelle, la seconde devient
presque consonne, comme dans le français aïe;
3" Des deux voyelles, la première devient presque consonne, la
seconde reste voyelle, comme dans l'allemand i«.
On appelle semi-voyelles les sons qui participent de la voyelle et de
la consonne ou, plus exactement, les voyelles qui, en certains cas,
peuvent devenir consonnes.
On appelle diphtongue toute syllabe composée d'une voyelle et d'une
se nii -voyelle, ou d'une semi-voyelle et d'une voyelle.
55. — Voyelles brèves, voyelles longnes. — Quand on prononce
une voyelle soit simple soit en diphtongue, on peut lui donner une
durée très courte ou, au contraire, la prolonger assez longtemps. Dans
le premier cas, on dit que la voyelle est brève, et dans le second,
qu'elle est longue. Il est évident que, suivant les cas, telle ou telle
voyelle est plus ou moins brève, plus ou moins longue ; mais pour
ne pas compliquer les choses, les grammairiens sont convenus de dire
que la longue est h la brève comme 2 est h 1.
56. — Consonnes-voyelles. — Certaines consonnes peuvent
devenir voyelles. Quand je dis : « Voyez-vous cet arbre? » je prononce
le second r comme s'il était voyelle, parce qu'il doit appuyer la
consonne précédente. De même dans : « Mettez-vous h tab/e », 1 est
vraiment voyelle. On peut, en certains cas, dire la même chose de
l'm et de l'n (cf. le fr. isthine et l'allemand ^fen).
57. — Nasales et liquides. — Quand m, d sont consonnes on
les appelle nasales, parce que l'air expiré au moment oii on les fait
jyGoogle
PHOMÉTtQUt- - PRINCIPES GÉafiHAUX. SB
entendre passe par le net, la bouche étant fermée par les lèvres ou
par la langue.
Oh donne à r et à I le nom général de liquides, parce qu'elles
coulent, pour ainsi dire, dans ta prononciation ; mais si Ton considère
la façon dont elles se produisent, on voit que r et 1 sont plus justement
appelées des vibrantes. En effet, pour prononcer r on fait vihrer
soit la glotte, soit la luette, soit le bout de la langue', et, quand
on veut faire entendre une I, le courant d'air arrêté par la langue
se divise el vibre dans l'espace étroit laissé libre entre les joues
et les denisV
58. — Dlvlsiou des consonnes en momentanées et en conti-
nues. — Toutes les autres cotuonnet sont des bruits purs. Suivant que
le bruit produit peut être assimilé à un frappement ou à un frotte-
ment, on dit que la consonne est momentanée' ou continue*.
59. — Sourdes et sonores. — Quand les momentanées et les
continues ne sont accompagnées d'aucune résonance glottale, on
dit qu'elles sont som-de»; quand elles sont accompagnées d'une
résonance glottale, on dit qu'elles sont tonures.
60. — Ciasslflcatlon des consonnes d'après le Heu d'arti-
culation. — On peut classer aussi les consonnes d'après le lieu
d'articulation.
1° Formées avec les lèvres, elles sont dites labiales;
2° Formées avec le bout de la langue, elles s'appellent linguales;
3* Formées avec les dents, elles s'appellent t^eii'a/ej;
4' Formées entre le milieu de la langue et le palais, elles sont
diles palatales ;
H' Formées entre le fond de la langue et le voile du palais, elles
s'appellent vélaiies.
Reii.\rque. — Les consonnes palatales et véluires sont quelquefois conrondues sous le
nom de gulturalei; mais ce terme est trop général.
1. L''' Elntlal ni. en gi'uiriJ, rdu
d« Anboi ; l> de 11 lucllï, celui dti Kran^ajs d l'r liiigul cilui
<lc<lU>U«U'(d»E>|HKiial>.
i. C'oA pour tria qu'on peut ijife
M l une vibmnlt iBInvIf.
Itttmtt «D UD point qq^konquc l'out
c II b<jucbs Qutcrlt pour pron >n«r uat Totcllc intmcplc bnuqur-
» im poiDl quelconque, il le produira uiio i«,pl«ivt. Aio.i d.n, le
KTOupo tppa du .o-bo - ippiria»
, le premier p »1 une implo.i^ et le «eond ans explontt. Vo,.
T. UmT. ou». e/W. p. ïl.
i. Oo e»plow ■<»» r» molf •ph-a
le et fricalhi. Quiod ou dit d'uuo coim-nde que e'ert une ipiranli
„Google
30 GRAHMAIHB COMPARÉt: OU Gh&C ET DU UTIN.
Ces diverses notions sont résumées dans le tableau suivant,
cil l'on n"a fait entrer que les consonnes grecques et latines :
HUILES
LIHGUILES
OINTâllS
ru»u[s
VÉUIRES
Vibrantes
y., m
«, P
P, b
f
p", r
X, 1
T, t
S, d
'ff, ■
a, ■;:;
»t, c
ï. g'
D :<!•.<« utgelns)
g >« diffEM)
X, c
T. 8*
>l0)IEXT\SKEs'
Sonoi-et.
CONItNUES"'
Sourdrt.
Sonoreg.
Iwil i rheurcgai).
H tinlAl d« palilalf) unorcs.
61. — Aspirées. — Il peut arriver que les momentanées soient
arconipagnées de l'expiration forte dont il a été question (S 51),
et qu'on ait les sons composés : ic + * (o), p + Il {p*>); "^ + ' W'
t + h (tli); X + ' (/), c + h (ch). On dit,' dans ce cas (mais bien
improprement), que les consonnes sont atpiires.
63. — Insafllsance des alphabets. — Des observations déjà
faites, il est aisé de conclure que nos alphabets ne renferment pas la
transcription de tous les sons perceptibles dans le langage. C'est ainsi
qu'en grec et en latin les semi-voyelles ou voyelles-consonnes et les
consonnes-voyelles (vibrantes, nasales) employées en tant que voyelles
n'ont pas de notation particulière. Pour remédier à cet inconvénient,
jyGoogle
PHONbTIULK. - ALPHABET UHKC. Hl
on a imaginé certains signes que nous sommes, nous aussi, dans
l'obligation d'employer'.
Nous désignerons donc :
La semi-voyelIc » par y.
La semi-voyelle t* par w.
La vibranle-voyelle >■ par r.
La vibrante-voyelle / par |.
La nasale- voyelle ii par n.
La nasale- voyelle tn par m.
Mais avant d'étudier en eux-mCmes les sons du grec et du latin, il
est indispensable de dire quelques mots sur la façon dont s'est rornic
l'alphabet de ces deux langues et de résumer ce que nous savons de la
prononciation du grec et du latin.
CHAPITRE II
ALPHABET GREC
Bibliographie. — F. Lenorhant, Articlu Alphabet [Anna lu IHct'wnmire des Anli-
t/uités (ie MM. Daremberg et Sûglio. Paris, Hachette). — V" Ehhanuel de RoucÉ,
Mémoire sur l'origine égi/iilieniie de l'aliiliabel phénii^ien. Paris, 187(1. Ce mémoire, lu
pai-M. lie Rougéen 1H59 devant l' Académie des Inscriptions, égaré depuis, retrouvé enfin,
a été publié par Jl. J. de Bougé après la mort de son père. — Kbanz, Eltmenla epigra-
phice* fjracx, Berlin, 1840; on y trouve le premier aperçu sur J'iiisioire de l'alphabet
grec. " KntcHHOFF, Sludien ziir Get'hiehte det griechischi-n A liihabeh (iiémaire de
l'Académie de Berlin, 1863); nouvelle édition. GUtersIob, 1SB7;. — Tu. Mohhsen,
i'nleriiaiische Diatekle (v. ci-dessus). (Tous ces travaux ont élé résumés et discutés par
S. tteiKACH, Trailé iépigraphie grecque. Paris. Leroux, 188.Î, p. 115-330.) — W. Lakfeld,
Griechiiche Epigtvphik (dans le Handbuch d'Iwan von Millier, t. 1, p. 491 et suiv.)>.—
Ph. BEHiiEH. Bittoire de l'Écriture (Imprimerie nationale. Paris, Hachelle. 1802, S- édil.).
I. — Orioine et histoire de l'alphabet qbec.
63. — Ori|çine de l'alphabet. — L'alphabet, on le sait, n'a Tait
son apparition qu'assez tard ; mais, du point oîi nons sommes, l'origine
nous en semble lointaine; car elle remonte vraisemblablement à
quinze cents ans avant notre ère, c'est-i-dire h peu près à l'époque de
Moïse. Les Phéniciens passent depuis l'antiquité pour l'avoir inventé ;
en tout cas c'est sur la côte de Syrie qu'il a paru pour la première
fois. « L'alphabet toutefois n'a pu être créé de toutes pièces; suivant
l'opinion aujourd'hui la plus généralement admise, il est né de l'écrî-
1. Crtls QolgUua spii-iido dilRn sourcnt ircc In aulcars de trailii de pfauDélique^ noua aTDai prit le
(ivli d'adapter le lyal^me da noUliua empluvt ]iar H. Ucurj. parce qu'il eat Iria limjilc cl pareil que
nova y fommei habitufa en ttuxtt.
î. U prmitre Uilion itai( duc à C. Binicu {ihid., I. 1. f. 3->ll-li«j.
jyGoogle
3i GRAUMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LàTIN.
ture égyptienne, comme celle-ci était sortie, par un développement
naturel, des anciennes écritures pictographiques. Champollion, le
premier, avait émis cette idée'; M. de Rongé Ta reprise et en a
entrepris la démonstration à l'aide d'arguments qui paraissent con-
cluants. Les peuples Cananéens ont emprunté l'écriture aux Egyptiens,
comme ils leur avaient emprunté leur architecture, leur art et, en
partie, leur mythologie. Seulement, en l'adoptant, ils lui ont fait subir
la plus grande transformation dont l'histoire de l'écriture nous offre
l'exemple ; ils n'ont retenu de cette immense quantité de signes que
ceux qui correspondaient à des articulations simples, c'est-à-dire aux
consonnes, et ils les ont adoptés à l'exclusion de Ions les autres. Ils
ont ainsi obtenu vingt-deux caractères, qui devaient suffire à rendre
tous les sons d'une langue et toutes leurs combinaisons possibles; et
comme les éléments de la parole sont sensiblement les mêmes chez
tous les peuples, cet alphabet a pu s'appliquer, au moyen de cerlaines
modifications, à toutes les langues*. »
64. — Transmission de l'alphabet phénicien. — La transmis-
sion de l'alphabet phénicien aux peuples grecs est un des faits les
plus anciennement connus et admis'. Les Phéniciens le propagèrent
d'abord dans les îles où leur influence commerciale était le plus
grande, et de là il pénétra dans la Grèce propre. Mais en le rece-
vant des Phéniciens, les Grecs lui firent subir de grandes modifica-
tions : non seulement ils corrigèrent la forme des lettres et réussirent
à leur donner l'allure qui rend si beaux les monuments de l'épigraphie
grecque, mais encore ils en tirèrent les voyelles, amenant ainsi à la
perfection l'admirable instrument créé par les Phéniciens. Ceux-ci
avaient trouvé le moyen de rendre par l'écriture, non plus des idées
ou des mots, mais les éléments même qui constituent la parole arti-
culée; toutefois leur écriture était restée syltabique, puisque la voyelle,
indifférente, était comprise dans la consonne; ce furent les Grecs qui,
par besoin de clarté el de précision, achevèrent l'œuvre entreprise.
65. — Divers alphabets grecs. — L'histoire do ces transfor-
mations et de ces progrès est écrite sur les alphabets grecs que
nous possédons. Kirchboff' en compte jusqu'il trente ; mais on peut
les ramener à un petit nombre de types principaux. Les systèmes
diffèrent avec les savants qui les ont étudiés. Pour Mommsen, il y a
trois types d'alphabets grecs ; l'alphabet de Théra, celui de Corcyrc
I. On 11 Irouic liéji iMi germe dins ce iiitugc i9c Tacile, ,tnn,, \r, li, 1 «iq. ^ ' Primi P" Bgu'"
■nimllhim ^ETP'i' »■>•>" nifnlii e(Bngc4»Dl (ei anliquluimi monumcula incmoriE liuminae inpmu »iii
Grxcim ffioriamquê adfptos^ foHf uam nqtpeftriHt, qut! aeeepfmnt. > {Note de TiuLenr.)
„Google
PHONÉTHllJE. - ALPHABET GBEC. 33
(ou corinthien), et l'alphabet dorien auquel il rattache rattii|ue ;
M. A. Dumont n'en trouve que deux, le corinthien etl'attique; Hinrichs
range aussi les alphabets en deux groupes, le groupe ionien (y compris
l'altique et te corinthien) et le groupe ehalcidien. Enfin Freund'
reconnaît cinq types principaux : lalphabet de Théra. celui de Corcyrc
{ou corinthien), l'alphabet dorien, l'alphabetatlique, l'alphabet ionien.
66. — Alpbabet ^rec archaïque. — L'alphabt-t le plus voisin de
l'alphabet phénicien passe pour être celui des anciennes inscriptions
(le Théra et de Mélos-. Toutefois, en 1H82, on a trouvé à Formelio,
près de Voies, dans une vigne appartenant au prince Gliigi, un vase
étrusque ayant la forme d'une amphore et portant, en manière de
décoration, un double alphabet grec. Ce vase, connu sous le nom
de Vasp de FormeAlo ou Vane Ckifji, nous présente l'alphabet grec
archaïque, à la fois plus complet et plus rapproché do l'alphabet
phénicien qu'aucun autre monument connu jusqu'ici : on y trouve
outre le digamma et le koppa, le hadè phénicien (sous la forme M);
après le lau, on compte quatre signes : le premier est i'upsilon, le
deuxiènnc ressemble au chi de l'alphabet ordinaire, le troisième
est phi, le quatrième ressemble au chi tel qu'il se présente sur de
très anciens monuments'. Comme il parait aujourd'hui démontre
que Tacite avait raison en affirmant que les Étrusques avaient reçu
l'alphabet des Grecs*, la découverte de ce vase est précieuse pour
l'histoire de l'alphabet grec ; elle soulève une question difficile, car
l'alphabet qui y figure, s'il se rapproche beaucoup, pour la forme des
lettres, de l'alphabet phénicien, contient des caractères que l'alphabet
phénicien ne connaissait pas et qui ont été trouvés par les Grecs.
67. — Ancien alphabet attiqae. — L'ancien alphabet attiquo
(|u"on extrait des inscriptions tracées entre les guerres médiques et la
fin de la guerre dn Péloponnèse contient seulement dix-huit lettres
d'origine phénicienne, les quatre autres ont été perdues (la 6°, la 15',
la 18' et la 19").
cip'(Zt.1^riBixX\tv,oit. . p a X
En revanche, trois lettres s'y trouvent qui ont été ajoutées par les
Grecs à l'alphabet phénicien; ce sont ; u, (p, X'
68- — Modincations apportées par les Grecs A l'alphabet
phénicien. — Cet alphabet contient les cinq voyelles : a, e, i, o, o,
comme tous les alphabets grecs, même les plus anciens. Ces voyelles
i. V»j. Fiin. ouB. eiU, p. IT ; Uo-i
1. Tnj. H. BttxL. dam J/il. d'areh. t
— Voï, xiatiï Ulélauo" d'archéologie et
„Google
84 GRAMMAIRE COMPARKE DC GREC ET OU LATIN.
ont été tirées par les Grecs de certaines gutturales et semi-voyelles de
l'alphabet phénicien; de Vakf, ils ont fait a; du hé, s; du iod*, t; de
Vain, o; le )) (en phénicien ehet) n'est pas une voyelle longue; c'est
encore le signe de l'aspiration dans l'alphabet attique; quant à l'u,
il provient du dédoublement du vau phénicien, qui correspondait
au digamma; sous la forme Y, les Grecs le transportèrent à la Sn de
l'alphabet, en lui donnant la valeur de la voyelle upsilon, et le F fut
placé là oii était le vau phénicien; pour la forme, il semble bien
que F soit d'invention grecque ; on soupçonne qu'ils l'ont tiré de E,
en supprimant la barre du bas.
69. — Le digamina. — Le (/f^u»ii»fl^ appelé aussi vau (FaC ou
fSaù) a disparu de bonne heure dans les dialectes en r\^. Mais, dans
les dialectes en a, il se conserva pendant longtemps, puisqu'on le
trouve sur des inscriptions dOrchomène et d'Hérarlée {en Cherso-
nèse), dont lune remonte à l'époque d'Alexandre, l'autre se place
entre 220 et 192 av. J.-C*. et la troisième enfin au premier siècle
avant notre ère^.
Le F se trouvait :
i" Au commencement des mots : Ex. : FsTea p. t-m, F^tiû; (cf. toi);
FtpYOv p. Epyov (cf. ail. Sfflert); FtxocTi, FsixaTi (cf. Tiginti),
FâffTu, Fi'âioî, toutes formes certifiées par les inscriptions:
ajoutons d'après les grammairiens : Fx'vaÇ, Foixo( (cf. viens):
î FA^vïi, Fi;j.a;a, etc. ,.„f .'^ Je -i, mt, irV^iv
2" Dans le corps des mots : Ex. : «FuSoî (béot. p. àoiSôî), xXéFoî,
aiFsî (cf. œrum), iiFi, TÎLCttTtaFo, poFaïoi (cf. rivus), naFùv
(de vaùî), TTùp TE SxFiov chez Alcman, selon Priscien; Ati;/o-
çxFojv et AaFoxôFuv sur des inscriptions, selon Priscien, etc.*.
Pour dresser la liste des mots ou des formes qui contenaient
primitivement un F, on peut puiser aux sources suivantes :
1* Inscriptions des dialectes en a^;
2° Témoignages des grammairiens anciens;
1. UiW. rnt.iilnucscini-voïtllt, a pprsislé dMililphalMl dijpriulf (.lo
SOàîOOar, J.-C.).V„ï..
./( (SltasbourE. 1977),
i. Le nnm de diftlniini h Irnuic pour lu pmniire Ua dans titnit d'HtJir
garnira. Sur la qHWlinnrii.
«•«,^I9-Î0(p.77*,i.l.
a, r:t>t p«r «ceplion qu'on Imurp àKvTOO «ir une BDcIcnnc iawriptinii
aiiennp. i-Of. Battelin i/r
5. Voy. Philoliig. WoeAfKthrift. t. II, p. 39}.
p, 731 ;nfl>i«rfi!> ««!■««
(ncTue do Pbiloiogic). (. I. f. m : V, pp. 157. 1*7.
Bnl.-Holaiiïforj, (SIS.
„Google
PHOSÉTIQUE. - ALPHABET UKEC. aS
3" Indications de la grammaire comparée (qui rapproclie par
exemple FtSsîv et videre, Foïvoç et vinnm, Fî'pi et vi, Fî-Tjr^poi
et Tfispera, FsïjAa [p. fi'yj.%], Ftidr,; et vestis, etc.);
i" Témoignage fourni par la présence dans un mot de certaines
lettres qui remplacent souvent le digamma; ainsi le p (Brikvji
à côté de Fa^^sOç, poixîxp', Psr.Tufi, ppiC» ou pf-'ïSx, paSO
[p.çFaS'i, cf. soavis], Psixar:. Sêfyov, PiSeÎv.; FîX^vx, cf. Belena,
QiiST., I, 4, 15), ou le o (sCxôtv, aC:r,xTo;, vsttJo;. etc.).
Le F joue un nile très important dans l'explication des formes
grecques et dans la question de la métrique d'Homère^. Ainsi beau-
coup d'hiatus disparaissent chez Homère, si l'on suppose devant le mot
où il s'en produit un la présence d'un digamma (exemples : //., XXI,
19 : jAViSfTo Ftp-j-a — 487: Bçp' si FtiSviî, etc.'); ou bien une syllabe
brève finale se trouve allongée devant un mot à digamma (Priscien
[I, p. 20, A'eil] cite déjà : 0-^ô-i.tmi Feî.iviv é^ixùtîiSx et Nf^TOf»
Sï [ïFjoû ;txiEîoî). Il est vrai qu'Homère ne tient pas toujours compte
du digamma. Mais cela peut tenir à deux raisons : ou bien le digamma,
du temps d'Homère, était déjà en voie de disparition, ou bien les
poèmes homériques, dans leur état actuel, sont le produit de plusieurs
époques très diverses*.
Chez Hésiode aussi, de même que chez Sapho, Corinne, Alcéc,
AIcman et Pindare, le digamma parait avoir été supprimé par les
copistes; toutefois ceci est moins sûr que pour Homère, et tous les
philologues ne l'admettent pas'. En revanche, M. Sitzier prétend que
même les élégiaques ont consené le digamma dans certains mots".
En dehors de ces cas, le vau ne s'est conservé que comme signe
numérique sous la forme C ou p que l'on a souvent confondu à tort
avec le stigma, ou abréviation de «t'.
70. — Disparition da aamech. — La quinzième lettre de
l'alphabet phénicien, appelée samech, forme particulière de s, disparut
de l'alphabet grec. Dans l'alphabet ionien, elle fut remplacée par la
lettre inventée pour te son n (S), au lieu que dans l'alphabet dorien
le Ç, sous la forme X, est ajouté & la fin de l'alphabet après T.
I. Cf. FniLiio, Tneiw.phit., 1. ïl, p. iJJ : Philot. Hm/r., l. I, p. 464.
i. Tuy, Knoii. de Digaotmo Homerim, 1 et ]I. l'jiiaE. 187.; et 1873 ; Uaiiii, llamiùirhe Stadien,
i. C'est dos'td» qu'un trouva peiit-«rDJéjidai»'l)<miv'Uiiic.,Jnlrf. Ao:.i., t. iH : ÏSo; ^v toi;
àp-/jili>K "EXÀno-iï i>i T» itoUià itporiOtïai Tiii ovoiiiruv, iniauii xX àp^i'i àitô oiovriivTciiv
éjivov;», Ti)v ou ouXÎaC^v ii\ axitftXia ^pa^(l^i•lr,■l.... ui; FeXivi] lal FaviÇ xa'i fotxD( xai
ra+ip Kal icoUà ■cr—'—
*. V'.]r.a»t.ui, Brlialaranstn s. maner Grieeh. Grammallk, p
1. *î ; fl«.«
erfMflmWT, l-lV.p.
S. Pour Wett M jtlcnin ecpcndiat où ■ dii témoignif;» de gn
, cl DU fragiui^nt d'Al
cf. KLiini-
Bi..., our.fiU, p. 7
6. JVïM /ahrb. f. Pfiit., 1. CXXÏ, p. bOS sqi|. ; cf. Phil. Wo
■]. le dis»!
n„,..l.if«™eC.p.
t:iAIAN. CETOS.
„Google
36 GRAMMAtRE COMPAIIËË DU GHICC ET DU LATIN.
71. — Disparition dn taadé. — La dix-huitième lettre phéni-
cienne, zade ou Isade, autre forme de s, disparut aussi de l'alphabet
grec. En réalité, il y eut, chez les Grecs, confusion entre le za'm
(l' lettre de l'alphabet phénicien) et le isade; il en résulta Ç, qui prit,
avec la forme et la place du zaïn, le nom du tsade : zêta.
72. — Le koppa. — La dix-neuvième lettre koppa (?) se trouve
dans l'alphabet de Théra, dans celui de Corcyre (corinthien) el dans
le dorien ; elle manque dans l'attique et dans l'ionien'. On la ren-
contre sur des monnaies de Crotone, d'Argos, Ae Corinthe* et sur
certaines inscriptions. Elle se trouve surtout devant un o, par exemple
dans of?oç, mais aussi dans d'autres conditions, comme îMt, tÎTOi
qu'on lit sur des vases^. Le koppa a été conservé comme signe de
numération pour le chiffre 90.
73. — Le schin phénicien, — ^lyt^s, (de ciC^, siffler) est le nom
grec du schin phénicien, mais la transcription du nom phénicien est
càv, nom que les Doriens donnent au sigma*. Le san employé sous des
formes particulières, par exemple y, servit à désigner le nombre 900*.
74. — Antiquité de l'upsilon. — V ou T figure déjà dans
l'âlphabet de Théra et de Mélos.
75. — Origine des caractères flgvrant les aspirées et les
lettres doubles. — Dans l'ancien alphabet erétois, ic = ip, jc =x'-
L'alphabet de Théra et de Mélos représente ^ par FH ou par KH. Ce
n'est que dans les alphabets corcyréen, dorien, attique, ionien qu'on
trouve les deux lettres cp et x-
Dans l'alphabet do Théra, KM (c.-à-d. ■/.c) sert de notation au son
es. Seuls les alphabets corcyréen, dorien et ionien ont un signe
particulier, mais chacun lui donne une forme différente et lui assigne
une place différente. L'ancien alphabet attique représente le son es
par xo'.
Un signe particulier pour le son ps ne se rencontre que dans
l'alphabet ionien.
I. Tiiutefriis voy. du» le Battelin de coirapoiulance hellénique (III, i) ua* hucriplion de Kmius
oli cm lit 96fn.
î. Cf. Hec. des Itecuei, l, IV, p. 153, 1. 8 «jq.
3. Cf. LCnjm.-BLH». ouc. cil., l. I, p. «î.
4. BiBoBoi., I. 130 : iitfpiéi; |ùï o*v noiXtoviti, "luvsî HaXy\l,*.
b. Li torme t^ fui agipclée plus tard craviTÏ, i une ligiaquc où l'riD conuiisstll d^l te tigaa luntin (^ .
et oii celle forme piTùtélroU r*uniofi de C*'*** II. Telle lit du moim l'tipliesUon de Komiuen (>ov.
l/nleril. Dial.. p. U). Selon Kfibncr, au cunlnire, Ja foroM I7> viendrait du sadt plitnielen, el ce ligne
■orait été appd« vivitl parce que t'cA le g-iv (c'enl-l-dire II siroanle) qui dîna l'alphibM est k dM
du n. Da reste, loule U question des quatre fornin de s dans l'ilpbabcl phénicien etdn dilTértalH
(artoei qui leur corretpeadcnl dam tel ou loi ilpEiabet grec est des plus obscures. Voy. Honinuen, t. [.
otKûhncr, p- 41.
«. Voy. Bttileiin de coi-retp. hell., I. IV, p. 4«3.
jyGoogle
PHONÉriOUE - ALPHABET GBEC. :n
76. — Caractères ooaveaax. — Les oaraclères nouveaux de
l'alphabel grec sont donc 9, x< €t ^ et <■>. Suivant Hinrichs, ce sont
de simples i-ariantf^s des lettres phéniciennes déjà représentées dans
l'alphabet. Ainsi V ne serait qu'une variante de T. ^ une variante
de î, X u"^ variante de + pour T, etc. Cette hypothèse parait plau-
sible; en tout cas, elle expliquerait pourquoi, selon les dialccles,
y est tantôt ^ ou x- ** ^ tantùl x ou Ç, etc.
La seule lettre nouvelle créée par les Grecs serait donc Q.
77. — Valenr de c et de o. — Dans les anciens alphabets grecs,
E et 0 désignent à la fois c, r^ et o, a.
Il en est de même dans l'alphabet attique.
Dans ce même alphabet, pour représenter et et ou, on écrit
tantôt El, tantôt E, tantôt 07, tantôt 0. l.i règle générale osl colle-ci,
quoiqu'en certains cas l'orthographe soil Hottante' :
!• On écrit El, OT quand t et u sont étymologiques-, c'est-à-dire
quand et et ou sont des diphtongues v'-filks (et. ci-après § 158,
161; 170, 176).
Ex. : nefcxvSpoç (rad. iisiO), poCç (p. *PoF-ç).
De même : KEÎfisvov, Ypx[iu.aTeia, lîfjToivgfa, v/st, E-t/lti^i;, etc.
HoÔtoi;, SîTOUôtiç, BoutxSsî, ippoûpapyoî, etc.
Hkharque. — La régie est la même en dorien.
S" On écrit E, 0 quand et et ou sont un renforcement de c, 0.
ou bien quand st représente s-f e, etou, 0 -j- o, s -l-o, 0 + 1.
Ex. : iy.i, i—fjriiz, ôçe>iTo, àp>.aëïî, ïo-i-aTTa-., K).f,'iv£ç, t»;
iToXe;, i-iô«'>pai, y^f-n^sL-r'X.f^, etc.
ôotvSoa, Ixt3 )ioiv8, HcpaK^Éo;, tÔ; 6x-,'ovO^, ypu'îo;, çiffxocï,
^oXri, âîîoSa-Jat, etc.
Krharques. — I. En pareil cas, le dorien )il E, 0 [et non El, OVj el écrit plus
tard H, Q.
H. L'ancienne orthugraphe et l'inceriitude de prononciation qui devait en résulter
Mpliqnent certaines formes homériques; c'est ainsi qiieXPEOi; donne /pioc/piidî,
/pÉidï, Zftfo'î ; et EOS, Ëfi>î, eïioî, eioî, elc.
78. — Origine des lettres ïj et «. — Déjà, dans les très anciens
alphabets, on avait essayé divers systèmes pour distinguer f de fi,
ô de ù^. Ainsi, dans les inscriptions de Théra, H est tantôt le signe
de l'aspiration, tantôt le signe de ïe long. De même, dans une très
I. V,.t. *. DiiiBitii, :«m Vokalimii! 4. gr. Spi: d»i« la ZfK.ic'.r. de Kiihn, 1801. I. I, p- ^3 ;
jyGoogle
3S GHAHMAIRE COMPAM^E DU GR£C ET DU UTIIN.
ancienne inscription de Naxos', on trouve, à côté de mots où t\
est figuré par e, d'autres mots où B désigne tantôt l'aspiration et
tantôt I't)*.
79. — Ce fut l'alphabet ionien qui répandit l'usage des signes
spéciaux pour 1> et l'ô.
Le dialecte ionien faisant, on le sait, un usage très restreint de
l'aspiration (cf. ^(m[j.x:, à.-' g-j, etc.), on comprend qu'il ait utilisé
l'H pour désigner Vf long; on en trouve déjà un exemple sur des
inscriptions de \'0l. il, 3 (590 av. J.-C). Plus tard, les Ioniens
inventèrent un signe nouveau : ù, pour 0 long; ce signe ns se trouve
pas sur des inscriptions très anciennes, mais on le lit d'une façon
constante sur des inscriptions de VOL 60 (536 av. J.-C),
80. — Extension de Talphabet Ionien. — Cet alphabet ionien,
le plus commode et le plus complet de tous, finit par se substituer aux
autres alphabets locaux. En Attique, lorsqu'en 403 av. J.-C. (01. 94, 2),
sous l'arcbontal d'Eurlide. après l'expulsion des Trente, on réorganisa
tout à neuf, l'orateur Archinos fit adopter une loi prescrivant l'emploi
de l'alphabet ionien dans les écoles'. Cet alphabet fut dès lors employé
dans tous les actes publics, comme on peut s'en convaincre en lisant
le recueil des inscriptions attiques.
Dès lors l'alphabet attique (rà 'Attixà ypâ;jL[ji.aTa), qui comprenait
les caractères signalés ci-dessus (§ 67), fut légalement remplacé par
l'alphabet ionien (-rà 'Iwvixx Ypâ[A;/.aTa) qui comptait vingt-quatre
lettres :
A B r ;\ E Z H 6 l K A M N 3 O ri P S T Y * X »l' 12
Cette mesure fut prise sans doute pour metLre fin à la confusion
qui devait régner à Athènes bien avant Euclide, comme on le voit
par certaines traces isolées laissées sur les inscriptions.
Mais, si la réforme d'Archinos contribua à imposer en Attique l'usage
de l'alphabet ionien, elle ne fit pas disparaître complètement l'anoion
alphabet usité dans le pays. Par la force de l'habitude, on continua
encore à se sen'ir parfois des anciennes notations. C'est ainsi que
jusqu'à VOlj/mpiade 105 (356 av. J.-C), et même bien au delà*, on
trouve sur les inscriptions des traces de l'ancienne orthographe:
pour n'en donner qu'un exemple, au génitif singulier de la deuxièmi>
déclinaison, on continua longtemps à écrire 0 à côté de OT.
*beb : )] ; uriit rciréwiil^ par II, i;
t tùprèsenti par E-
. V'iy. Biiiiiii. Anrcrl. Gr.. I. II. p, T
jyGoogle
PHONÉTIQUE. - ALPHàBET GBEC. ^9
Reharques. — [. Il ne saurail élre question ici de montrer les progrés réalisés par
les graveurs iliins ta forme des lellres, encore moins d'esquisser une histoire de l'écriture
eursive. C'est oiTa ire a.ux auteurs de (ruitiis d'épigniphie et depali'Ogniphie'. Remarquons
simplement ici que la disiinclion entre { et V est toute miHlerne. En style lapidaire, on
écrit Z à la lionne époque, C â une époque postérieure. Les manuscrits en onciales ont C
qui passe de lu dans les manuscrits en minuscules; mai" ceux-ci ont aussi la forme s
qu'ils emploient indifTéremment dans le corps ou à la fin des mois. Ce n'est qu'à une
époque récente que la fonne { (née de C) fut employée k la Un des mots.
II. A l'origine, les Grecs devaient, comme les peuples sémitiques, écrire de droite \
gauche'. Sur les inscriptions de Théra ■ noua voyons l'écriture, qui part de la droite,
suivre en lignes tle^iueuses, les contours du monument et revenir sur ses pas. Plus
tird, on régularisa la chose et l'on prit l'babiiude d'écrire en lignes parallèles dirigées
alternativement de droite à gauche et de gauche à droite. On adonné A cette disposition,
qui rappelait les sillons de la charrue, le nom de boutliopkedon 'ftou9TpoÇT,Sov;. Cette
éci-iture de transition persista as^e; longtemps; enlln l'écrilurc adopta une direction
uniforme, de gauche ï droite, qui a prévalu dans tous les alphabets européens' ». l.es
lois de Solon étaient encore écrites en bouslrophedon, mais c'est vers son époque que
cette façon d'écrire a dâ disparaître'. En tout cas, l'écriture de gauche A droite était tout
i, fait passée dans l'usage au temps d'Hérodote'.
III. A la hcnne époque (cf. Platon, Cratyle, 393d; :
E s'appelle »T T s'appellp 5
0 o3 a £
Les termes de I ijiiXiv et S ■iiXiv dnient de l'époque postérieure, oii eu. se prononçait
é et ot, û. Les expressions t t|ii).ôv i^i i^iXow veulent donc dire ■ sons i*, m représentés
par une lettre timple, et non par une diphtongue'. "
IV. L'usage d'écrire les accents et les esprits, ainsi que du mettre la ponctuation, dule
d'Aristophane de Djiance, au troisième siècle avant notre ère. Sans doute cet usage
était borné A l'origine aux besoins de l'enseignement; il ne devint général que beaucoup
plus lard'. C'est seulement à partir du sepiii'^me siècle de noire ère que l'usage des
esprits el des arcenis devint habituel dans les manuscrits.
V. Le dialecte attique, en adoplant l'alphabet ionien, renonça à marquer l'aspiration.
Mais déjà, avant Eue) ide, la prononciation attique, qui avait à l'origine un grand nombre
d'aspirations, était devenue peu à peu beaucoup plus douce. Aussi, même avant Euclide,
le signe de l'aspiration est-il lanlAt mis el tantût négligé sur les inscriptions, et
notamment qunnd il s'agit do mots d'un usage très familier, comme l'article, le
i-elatif, etc.'.
D'autres dialectes, après l'adoption de l'alphabet ionien, niarquèrent t'aspiraiion |iar
le signe f' : c'est ce qu'on voit, par exemple, sur les tables d'Héraclée, à la lin du
quatrième siècle'", et sur des inscriptions de Tarenle : l'A, hEKASTON, etc.
Aristophane de Byzance adopta ce signe I* el inventa un signe sjiérial (H) pour marquer
I. Vbj. F.. Bu», CHtekirthe P^txographit dins leBaidbuch d'I. ion MDlIcr. t. IV |>. Ht-) cl wiv.
i. Voy. P«u.».. ï, I-, fl.
3. Fm.Bttm», HUIain de fiailuredanilaHiiquIi.-. !• fJil., p. (31.
t. cr.Biui, 0/1. cit., p. 134: KC.rni-BL»), >iiri/. Gr. der Gi-ivlilsch. Sp'iichf. p. is.
S.HtiosBii, II. M.
S. Vnf . CtKin, ErIrateraHgen :, meiata grinhUchea Schiilgraimaatik. p. il ; Sciiiiidt. Zfiiiehi-.
f. Cynnoi.-H'., l»5i, p. 43a «i.|.: Beih-rge ;. Geieh. d. Gramm.. p. 84 ïqq.
T. Vn;. tant*, iiimoira. «le. (arliclctur If papyrus d' A le min) : n'iTimmi. Paléogr,gi-ecqif,[: M.
S. Tajt. Ton fiiunka. JaAreaberitfitt de 1S77. p. i.
9. VoT. BOcu. C. I. G., I, pp. r,!.-; et 44.
jyGoogle
GBAMMAIHE COMPARÉE DU GREC ET DU LAT^.
e voifelle non aspirée commence un mot. Ces signes h et "f , placés au-dessus des
VI. Pour (ouïes les questions d'accentuation et d'esprits, les inscriptions nous Tutil
défaut; or, comme les manuscrits donnent souvent l'accentuation postérieure, il en
résulte que souvent nous sommes r^'iluiis nu témoignage de grammairiens, c'est le cas
pour les mois suivants : Mfioi, Avûtto, aùxtvio — tlfyvujix {inelado}, ctpirtu
{areeo, cf. eoheiveo et coéi-ceo]. — 'Epétpta, ■ la rtmeusc ■ {et non 'EosTpi'ai, StcIsix
(et non Stiipia}, spi^ Jet non iifû ou itpii>î), d'où irpÇpa, etc.
II. — Prononciation grbcqde.
81. — Origrines de la question. — L'étude du grec ancien
ayant été introduite, en Occident surtout, par les Grecs chassés de
Constantinople, on comprend que ceux-ci aient d'abord propagé dans
les écoles la prononciation dont ils usaient eux-mômes. C'est pour
cela que le savant Reuchlin, instruit en Italie par des Grecs, répandit
en Allemagne, où il alla enseigner lui-même, la prononciation grecque
moderne. Mais, quelques années après lui, Érasme émit des doutes
sur la légitimité de celte méthode, notamment sur ce qu'on appelle
Viotadsme, c'est-à-dire le son uniforme donné par les Grecs modernes
à t, ï], u, et, 01*. Bien qu'Érasme ne se déclarât pas l'adversaire
absolu de la prononciation moderne, on s'autorisa de la réserve qu'il
avait faite pour chercher et propager une autre méthode. On a donné
le nom de prononciation à-asmienne (bien qu'Érasme n'ait rien à y voir)
à la prononciation en usage encore aujourd'hui dans nos écoles; en
souvenir de Reuchlin, on appelle quelquefois prononciafion reuchli-
}iient)e celle qui consiste à prononcer le grec ancien à la moderne.
82. — La prononciation dite Crasmienne. ~ Sans vouloir
instituer un débat complet sur la question', on peut dire d'abord que
la pratique donne raison à la prononciation érasmienne. L'expérience
montre, en effet, que prononcer à la moderne dans nos lycées serait
une tentative impraticable. De plus, avec ce système, il serait presque
impossible d'obtenir des élèves une orthographe convenable; c'est co
qui se passe en Grèce même, où les gens du peuple ont une ortho-
graphe barbare et les gens cultivés une orthographe souvent défec-
tueuse. Reste la question scientifique. Comment prononçaient les
anciens Grecs ? C'est un problème qu'on ne peut résoudre complè-
tement, car, la prononciation ayant àù varier selon les pays et selon
les temps, il faudrait étudier séparément la prononciation de chaque
I. Tof. Biiui, Aneed., n, p. BUS. Lt* grammairiciis d'Abiandrie tcriitienl ^p£vDc, iffài,
tiiv«i, 'At|!eÙ(, xcingioc de li l'orUnigraphc pi, qn'on Bbanili)nDoiit)nunJ'lnitit« ni»n.
1. Vof. El»», Œupra (M. de Lcyàc, 15i»), I. I. p. 9U et suit.
a. Voj. Kenii-Bun, Jat/. fie. d. Crirchisehtn Spracke, p. 4
CrieehiKhtJI (a* Mil., Beriîn, I BS>) ; V» Uinnunx, Lapidum
jyGoogle
PHONÉTIQUE. - PRO.NONCIATION GRECQUE. 41
dialecte aux diverses périodes de son histoire. Si l'on restreint les
recherches et qu'on se demande simplement comment prononçaient
les Athéniens au temps de la guerre du Péloponnèse, on no tarde
pas à se convaincre qu'il est impossible de le savoir. Les documents
nous font presque complètement défaut.
On dit : la prononciation érasmienne n'est fondée sur rien. Elle
est fondée tout au moins sur cette idée que les Athéniens devaient
prononcer comme ils écrivaient. En effet, l'orthographe est ou
étymologique ou phonétique; or, nous savons qu'en Attique, alors
qu'il n'y avait pas encore de science grammaticale, l'orthographe
n'était pas étymologique*. Gomme la prononciation érasmienne sup-
pose presque toujours l'orthographe phonétique, il en résulte qu'elle
se rapproche certainement plus que la prononciation des Grecs
modernes de celle qui devait exister en Attique à la honne époque.
En tout cas, la prononciation moderne est exclue par l'orthographe
attique de la bonne époque; car, si la prononciation moderne était la
vraie, on en trouverait au moins des traces dans les inscriptions
attiques du même temps, comme on en trouve dans les inscriptions
postérieures. La vérité, c'est que la prononciation moderne est en
grande partie conforme à la prononciation ancienne du dialecte
béotien. La prétendue supériorité de la prononciation moderne sur la
nôtre tient uniquement à ce que l'accent y est conservé ; mais rien ne
nous empêche de le prononcer,
83. — DÉtautB de la prononciation moderne. — Quelques
détails montreront que la prononciation moderne n'est point conforme
à l'ancienne prononciation grecque.
Remarquons d'abord que les différences portent uniquement sur les
voyelles ï], u (qu'on prononce i); sur les diphtongues at (qu'on pro-
nonce c), et et ot (qu'on prononce i), oo, eo (qu'on prononce soit
(If, et; soit of, pf); enfin sur les consonnes p, y. 8, 6, x, «, <J, T, x-
De plus, les Grecs modernes ne distinguent plus les longues des
brèves. Gette confusion date de l'époque byzantine, où nous voyons la
versification fondée, non plus sur la quantité, mais sur l'accent, les
syllabes accentuées comptant pour des longues et les autres pour des
brèves; c'est l'origine des vers politiques (Tro>iTixoi, c'est-à-dire
Srf^ûSiiî) qui apparaissent dès le quatrième siècle de notre ère. Quoi
qu'il en soit, cette confusion est fautive et les Grecs anciens ne la
connaissaient pas.
Avant d'entrer dans le détail des arguments produits contre la pro-
oHho(r«pli», l'une élTaiologiqiie(tbv \6fOi. iHjïK).i','re(, fif. (
„Google
42 (;ramm-*ibe comparée m ghec et du latin.
nonciation moderne, on peut faire valoir une grave objection tirée de
la linguistique : si les sons et, ot, t sont identiques, que signifient
les formes Jti'xM, î>.iîrov, "kéXonta.? La grammaire comparée montre
que le système de la dÉclinaison et de la conjugaison grecques sup-
pose, dans son développement, une phonétique qu'on ne peut
reconstituer avec la prononciation moderne',
M, — H. — Il est évident, d'après ce qui a été dit plus haut, que i)
est à c comme <a est ào, et que r^ n'a été introduit dans l'alphabet que
pour représenter l'ê long. A priori on peut donc dire que la pronon-
ciation moderne est vicieuse. Mais il y a des preuves plus directes.
Ainsi les grammairiens grecs enseignent que i) est pour t -\- t (^fjlcv,
p. Séi).ov; r,?ii], p. -^Sce)*; il y a des inscriptions attiques vulgaires
où c est confondu avec »] (^v.o(, Tijpiiîv); sur une inscription de la
basse époque*, xi^ est mis pour waf, ce qui prouve qu'alors encore
T| avait le son c'. Dans le Cratyh *, Platon s'exprime ainsi : " Les
anciens disaient t^Epx; plus tard, on dit ijMfx; maintenant on
prononce i\'j.i^%. » Cela prouve que Platon distinguait les sons t et t].
On peut aussi rappeler le vers de Cratinus, si souvent cité :
remarquer que les Latins transcrivent i] par ê, et les Grecs ê par i],
enfin que Denys d'Halicarnasse a soin de décrire la prononciation de r]
et de t et que ce n'est pas du tout la même *,
Mais si la prononciation moderne de l'i] est tout à fait fautive, il
parait aussi certain que nous avons tort de prononcer é; les anciens
prononçaient très probablement é long, comme l'allemand tt ou e[|
(teer ou ©e^ite), c'est ce que semble indiquer la transcription pfjyeç, du
mot latin r£ges. C'était un é fermé, comme «, n'en différant que
par la dwie (et non par la qualité] du son : on prononçait donc
vraisemblablement kephalék.
Chez les Béotiens, l't] inclinait déjà vers t; car, dans des inscriptions
béotiennes, t\ est remplacé par et dès une époque trf's ancienne; or
et est un son intermédiaire entre c et i.
Ex, ; ixiiS^, béotien 6;:i8ef'.
1, tel irguinpul vâul^niioui que fului qu'on lire de reuplionif; Is raiaim druphuoic csl loule iidijtc-
liie. L> gHC moderne nt Irts aKF^lbla ï «nlendrf , M d'iutrc pirl les Grecs d'iqjonri'hui trourenl Is
prononcIMion érasmienne abi-miniblc. Toulornie il fiut «rouer que les coupes de mots où S' clni |iOi |iTi
[I7)X0{ «I Da9().i]fr|, liiri pronone^ ï li moderne sonl rtclleiDenl dfsigriibles,
Ï^Voy. Btu». Anerrfolo, p. 797.
3. Toy. flKitoin de eorr. AeH.,1. IV, 51 i.
4. PutM, Cralglt, p. 4IS. b^r.
5. Frg. iî Ko«. et. Ai.uio«Ai.i, trg. Ui K. Le cri de» mi.Htoni eti biro pf, (el non pCi "•'•'"•' '"
remmniueol eipreuimcnt les geimmsirLcn».
d* conTutioD entre i>| e( i. 1 p4r1ir de 150 iprti J.-C.j onii li conhision di> vj ■•«: i penbte eucorr
iu*,ii'cnî5().p.Ès noire »pe.
jyGoogle
PHO.NIiTIQUE. — PBOSONCIATIOS GRECQUE. 13
85. — r. — Nous savons que cette voyelle se prononçait ancien-
nement ou. Priscien' témoigne que telle était la prononciation des
Eoliens, et cette prononciation parait s'être conservée surtout chez les
Béotiens. En effet, il arriva dans la plupart des mots que o ayant
cessé de représenter le son ou, les autres dialectes écrivirent ou au
lieu de y et que seuls les Béotiens et les Laconiens* gardèrent l'or-
thographe u (prononcez o'j}, par exemple dans ^itXi, ;/.OiTa. Dans
quelques mots l'orthographe ne changea pas, mais la prononciation
fut modifiée ; ainsi, après avoir écrit û-ip et prononcé houpn-, la
plupart des dialectes continuèrent à écrire J-tf, mais prononcèrent
hùper; toutefois le béotien garda partout, à ce qu'il semble, U
prononciation oi>^ figurée dans les anciennes inscriptions béotiennes
par u et dans les inscriptions plus récentes, par ou; de là des
formes comme uoû-^Sixoç, Toi/av, oûisip (cf. super)*. On voit, par ce
dernier exemple, que l'orthographe ou est employée pour figurer
même le son ou bref.
A C(\té du son ou, les Béotiens paraissent avoir connu un son iou,
analogue à celui de Vu anglais; en effet, sur quelques inscriptions
béotiennes, on lit Ttoi/oc, pourTÛyi). Ce qui est sur, c'est qu'ils ne
prononçaient pas y.
Les Attiques non plus ne prononçaient pas y, bien qu'ils eussent
renoncé, avant même l'époque classique, à prononcer ou. Nous
possédons nombre de témoignages qui prouvent que la pronon-
ciation y n'était pas la leur. Denys d'Halicarnasse' décrit la façon de
prononcer u, et du passage il ressort clairement que u n'avait aucun
rapport avec t. De plus, si u et t avaient eu la même valeur dans la
prononciation, comment pourrait-il y avoir une diphtongue Ulî
Le vieux latin transcrit u plus souvent par u que par i.
£x. iSaicfu, lacruma, lacrima ; Llûppc;, Burrus ; Zxx'jvOo; ,
Saguntus, Saguntum, *p'JYiî, Bruges, etc.'.
On voit par certains passages de grammairiens latins^, que l'u grec
avait un son intermédiaire entre u latin et i, c'est-à-dire que l'u avait
probablement le son de l'u français. Comme en latin, un son très
I. Cilïpar MiTTiiu, op. cil., p. 43.
i. Ç.t. G. Hiiu, Gr. Grammnlit!. 1' éilit.. p. 101 9<|q.
4. Voy. Bulûtin de eorr. hell., m, p. iS»; IV, 1 ft luir. Ce mut dfsiniFrrpEiont •rOrchoiDtoe lUinl
lie Î90 1 Ui iTiol J.-C. — U^jrchiM cite comme forme* hcnnicouM to-jvt| {p. tijvi]), xipou»
(p. xàf^a). Gtfaùpa (p. f fpvpoi;, etc. Hsb celle orlhngrapbF. qui repr^ienle J> pronaneiitioo, piriit
«poque rfcenle. Vny. G. Uiiin, Gr. Cr., î'idil.. p. 101 »|q.
3. V..J. D.FI. ■.■a.Lituffl.»., aspl irvve;oiu);, t. H fp. lai, ScAi/-.).
piry. Voy. Kemii, autf. Gr. d. lat. Spracke. p. 1' : Suiiciiiiiit. Volialhmn), clc. I, U, p. iiî M|r|.
T. Vnr. W. BiiH.oi. op. nV., p. lîi !qq.
jyGoogle
41 GRAMMAIRE COMPARÉE DU T.REC ET DU LATIN.
voisin de celui-là existait aussi dans certains mots, quelques-uns
voulurent le représenter par !a lettre grecque T et écrire LTSET,
par exemple. Cette tenlalive échoua. D'autre pari, l'empereur Claude
proposa pour ce son « le signe h (ex. LhBET); or, sur certaines
inscriptions, la lettre de l'empereur Claude est employée au lieu de T
dans des mots tirés du grec, exemple : HhRO, c'est-à-dire Hyro.
A tous ces arguments on en peut ajouter d'autres. Ainsi, au onzième
siècle encore, Tu représentant oc avait un son dift'érent de t, et, >)'.
Quintilien' dit formellement que u est une lettre dont le son n'existe
pas en latin; il s'agit évidemment ici non du son i, mais du son û,
qui, même dans lubêt (libet) optumus (optimus) n'était sans doute pas
franc. Enfin, si ij et u avaient eu le même son, comment aurait-on
distingué f),uEï(, ôfJLtîi;? On aurait abouti à quelque chose comme [j:,k;.
ex; du grec moderne.
86. — Diphtongues. — Il y a en grec treize diphtongues*.
Ht Al ëo At)
A l'origine, il semble bien que ces groupes aient eu (même ov) un
son double; ce sont donc bien réellement des diphtongues.
87. — AI. — Cette diphtongue est réduite de bonne heure à une
simple voyelle e ou t). Ainsi, en Béotie, les anciennes inscriptions
béotiennes conservent at. Mais déjà dans des inscriptions de Tanagra,
qui sont peut-être encore du cinquième siècle, on trouve ac (cf. le
latin ae), et, dans les inscriptions postérieures au cinquième siècle*,
ac est remplacé par *]. Les grammairiens anciens mentionnent déjà les
formes béotiennes iroioûfic^n (p. xoioy[i6vai), XiYÔ{/.svii (p. Jsyofjiiva;).
formes dans lesquelles ») a la prononciation de é*.
En dehors de la Béotie, nous trouvons la même confusion de ai
avec c dans tout le monde grec. On lit yi'rr.Tt sur une inscription
attique de la fin du troisième siècle ; sur des papyrus égyptiens dont
quelques-uns remontent aux Ptolémécs on lit ic-â'^o^c, xi, etc. I-o
grammairien Uérodicn est obligé de donner des règles pour déter-
miner les cas où il faut écrire ai et ceux où il faut écrire c. Donc la
prononciation était la même de son temps.
I. Voj. Cumin. Erlmuler
.ifffn, af
p.
H>» J/ajnnn.. p. Î99, 1
: ri i!; A
(tH niait qui llnbienl m Bi] a
itavia Sii.
y ■î<i),o3 ïpiîtTH
h),t,v toO itpoîî.
î. QcmiLnK. Intiil. wa(.
SU. 10,
l«diphl»D
gur»
pri.nilimdi:«ll«q
-.prè.,Sli7.
,UI, 137
S. DlWmeenBtalic.oné.
rit at (pLu
dn). •nlinidïï.-
- Selon ir.itt»fli»>, OKU.
;m.§9.î.b.
U conruùon d. ai (•« T| od
•.»r.ilp
r«lu
lern AlliqueiMl
«iilOO.prt,Jém.-ChriM
„Google
PHOSÉrtQUE. - PROSONCIATtOK GRECOUE. *'
Mais, si cette confusion entre at et le son c s'est produite d'assez
bonne heure dans le monde grec, il y a des faits qui prouvent qu'au
cinquième et au quatrième siècle avant notre ère la prononciation
attique devait être celle de l'allemand ai. En effet :
1" Al est souvent pour «t.
Ex, : w«E( (p. itiï(), OaijAXTtx (p. tx vj-ktix), etc.
2» Eal èyù donne x-iyà, ce qui eût été impossible, si at se fût
prononcé c.
3° At, suivi d'une voyelle, s'abrège souvent en a dans les inscriptions
attique s.
Ex. : D"Aya!oi on tire 'A-/ji:M6i, mais aussi 'A^aïxoî, ce qui est
un argument en faveur de la prononciation at.
4° On sait que les Béotiens remplacent at par i]. Or, si at avait
eu la prononciation é dans tout le monde grec et aussi
chez les Athéniens, pourquoi auraient-ils eu l'idée d'écrire
Ki^ au lieu de x«('?
S' Denys d'Ualicarnassc, parlant de l'hiatus jtxt 'AOTivaiwv (cf. Thu-
CTD., 1, 1), montre par là même que, du temps de Thucydide
au moins, l'i de %at se prononçait.
De même le grammairien Chœroboscos, suivant une tradition
ancienne et non pas la prononciation de son temps, distingue
at et qi, désignant at par les mots tj àxouvoCcx to !, et a par
les mots T] àve-Açévr,Tov v/wia. to r.
6° Dans les mots empruntés par les Latins, at devient tantôt ae,
tantôt aj.
Ex. : afxïpx, sphaera, mais Aïk;, Ajax, Mxîx, Haja.
7" Aristophane' appelle par plaisanterie nEovt!i7i<;, habitant du déme de
Tîio;, un nxtoviSvi;. Cette plaisanterie eut passé inaperçue et
n'eut fait rire personne si, dans la vie ordinaire, nxioviSr,;
s'était prononcé IhoviSriî*.
8" Enfin 'AXx;a^wv est la vraie orthographe, 'A>x[;.xiwv est une
faute d'orthographe postérieure.
H.-ltl-irŒLL.>«.Éf, Z. f. GîfflFiOI.-
BB. cil.,p. 16.
«, Curx tpigraphkx, tic., p. (0.
lin, <ru Si vai/i xa),b;, xlld; ' âXXà, npiv ijheIv
ù£t oa^iic, Ttx<j ÇTio-i tiï' fiXXot ïz<'-
jyGoogle
46 tiUAMMitHE U)NPAilËE DU GREC ET DU LATIN.
88, ^ El. — Gomme «i s'étaii réduit à e de bonne heure, de
mfime et se prononça t àks une époque assez ancienne.
Ainsi, en Béotie, les inscriptions représentent par c la diphtongue et.
Ex. : ÉTîtSEï = èireiSï;.
Dans le monde grec en général, nous trouvons la même confusion.
Ainsi et et c sont confondus sur des inscriptions attiques, mi'nic avant
l'époque romaine, peut-être dts le troisième siècle'. On trouve
c'jvoSBtra'., au lieu de auvoSlrat, sur une inscription bosphorienne du
troisième ou du quatrième siècle avant J.-G. '. On lit STefpioi pour
ÏTifiot sur une inscription de Phocide datant de la fin du troisième
siècle ou du commencement du deuxième'. Sur des papyrus de
l'époque alexandrine, on lit îai (p. zl\i.i), laiett (p. iazlt], etc. Sous
l'empire romain, et est d'un usage ronstant dans les inscriptions pour
désigner I long, exemple : Tei;iïi(l(i;, et les grammairiens latins* nous
disent que pour les Grecs, comme pour les anciens Romains, et est
un simple signe orthographique pour représenter 1 long. Enfin, chez
les Grecs, I latin est souvent transcrit et.
Ex. : rietVwv, ria-tipio;, etc.
Mais tout cela ne prouve pas que chez les Attiques, au cinquième
et au quatrième siècle, on ait prononcé et comme X long.
Au contraire, voici des faits qui montrent que chez eux et ne se
prononçait pas ainsi :
1" Très souvent et représente eï.
Ex. : 5pEt (p. Dptï), t:61ii. (p. i:oXsï), etc.
2° Nous avons vu que dans l'ancien alphabet atlique, le son et était
noté tant(>t par E, tanti>t par El ; nous n'avons pas vu qu'en
pareil cas on trouvât jamais I.
Il y avait donc deux prononciations, selon les cas :
ou bien et avait un son mixte où c l'emportait de beaucoup,
en inclinant faiblement vers i,
Ex. : II0AE2 (p. tîoïhî);
ou bien et se prononçait, en réunissant les deux sons e et t,
comme dans la prononciation érasmienne.
Ex. : ETKAEIAES (p. EÙ/.ieiSrî).
l'an IdO ■•«ni antre trt. Il y ■ bnuirnup plm Irit qutiqua eiemplea isolés; iiieii n sont pcuE-tlre dn
faut» imputables uii Upiôdrs.
î, Voy. n-ttie da tievuet, I. IV, p. 3 M.
3. Voj. Bull, dttorr. hetl.. t. V. p. 47.
jyGoogle
PHONÉTIQUE. - l'KONOSCIATIOS UHECQUE. 47
3° Dans les mots transcrits du grec, le lutin emploie tantôt 1 tantât 6.
Ex. : Oarîaa, Dardas; — Alezandrîa, Alezandrëa; — hypoUnnsa
(îi-OTcivouca).
Toutefoisiltranscpitordinairementetparîdevant une consonne.
Ex. : NllQS, PoIycUtus, etc.
4" Dans les inscriptions attiques et sur les papyrus, et et i] sont
souvent confondus.
Ex. : 'A),[Ç«vSp;^a, Sacsa-'.YÎisv, etc.
Ce qui prouve que souvent tt se rapprochait plus du son >'
que du son i.
5' Les Béotiens distinguaient t de et dans la prononciation, puis-
qu'ils écrivaient ii:ûti au lieu de itzh^-?,, tandis qu'ils écrivaient
ctpu; au lieu de ^puï. Mais si et se fût prononcé t dans !<*
inonde grec en général, les Béotiens n'auraient pas eu besoin
d'écrire t au lieu de et. S'ils l'ont fait, c'est que la pronon-
ciation i leur était particulière,
(t" Dans les inscriptions attiques, et, suivi d'une voyelle, peut
s'abréger en e'.
1° ce se contracte en et; la lettre E s'appelle eï, et l'ionien emploie
et pour et.
Donc la diphtongue et devait avoir, chez les Attiques, une pronon-
ciation intermédiaire entre e et t, se rapprochant quelquefois plus
de t que de e, mais souvent aussi plus de e que de i*.
89. — 01. — La transcription latine oe prouve tout d'abord que ot
n'avait pas le son i. La question est de savoir si la diphtongue ot se
prononçait comme nous la prononçons en France, ou si elle avait le
son à ou le son û'. Les faits suivants prouvent que les Athéniens, à
l'époque classique, prononçaient comme nous*.
I . a. I* i^buk de l'i diD9 la dimét d'adjcclifi ca -ko;, Btv. dri Jltr.. V, 1 1 ï.
t. T(i(tia(, MiiEiii(. tle. ot pnnivMit tita : la Traie urtbograpbe «il TtEvsi, jUlEai, f^'-: Ttaai,
)iiï«l wnl des faolM d'orlhagripte. De mime Hofjeiîtiiv «1 une taute d'ur[l»grapbe ; on écrivait
rtgBiitremml llootitiôv. — llt.iji>.iit6( (pI non lUvtiXixiî) lupp'iw un primilif lUviiXiia, qui a
itd t%alrr lultftaa i eM de IltyieX)]. — Eofln âXti'^oiv u'ol paa pour âït^uv : tt Bf rfpnheiile pa>
un ( bref de nature, l..ng par potilion. La Tirilé i'«t que i gtt renture* en n (et, û).!TOî)l dan» ce
coaftrtÀit, de mime que dam p:£ii;»v [p. '[lei-jiBï). tt est un renforeenKnt d'uu i primitif ((«ïat).
1. U ne prnt pas être qunliôn du luul de la pranancialion i. Toy. le loita «liranl riL6 par Curtiu>,
Erimul., p. 13 : nisa Xiin linii ti)( xu <Fu)iï(cl!f,c àpx^]t.tii\ Sià tsû v ijfilaû ypàfiTBi nXijv
TOÛ xoïÏQV (or il f a beaucoup de mot! qui conimenccnt par xi). Cf. ci-de»in, p. 44, ii. 1. — Lea mnti
«Uoi. atxoi; correapondanl au latin vici. Tici> no pranirnl rien, foy. Bu», op. eil-, p. 38. Thu-
cydide (II, 54) rapporte bien un oracle où I un pouiait hfaîtor entre Xùl^ii et Xi(lic. »»'• »'il I ■"•"
dJMDHÎDn wr lo leile do roraelc. il n'y t'ail pu une eonluiiun rie pmnoncialion : rny. le icn d'HModo
(rranauzef Jonn, r. 141) dang lequel ),ai^v 6!i.aû xoil }.i|j,6v (il bialeltigibif, ii oi a le i^n t.
par « en latin, rail sur lequel Doui revicndroni plue loin (g Sf, Hii.). p. iS.
jyGoogle
48 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GIIEC ET DU LATIN.
1" Oi est souvent pour o -|- i.
Ex. : olî (p. ôï;), SoîfiXTiov (p. to iy.iTiov), etc.
2*0t est à <at, comme at est à Al, cf. oïo;xoc!, (itG>/.v]v p. ùiôf/.r.v, etc.
Du rapport ^.hb> |i^;AOv«, rapprochez ^ei'iîw ïrtomx : tout cela
indique que dans oi le son o doit prédominer.
3° Les mots uoi Iotiv donnent douortv, f;.oi (Sôxei, iAo{>S6KCt, iyà)
oïjiai, iY$l*"*- f r, cela ne s'expliquerait pas, si oc avait eu. à
cette époque, le son ti ou le son ù.
■i" Dans l'orthographe attique, oi, suivi d'une voyelle, peut s'abréger
en o (cf. y^fôx p. /po-.i).
5° Denys d'Halicarnasse dît que 'O'i.C'/.^irn l-!:i forme hiatus à cause
de la rencontre de c et de e. Les grammairiens grecs parlant
de ot l'appellent tj Êxowov'ra tô i par opposition à <(>.
6° Si ot avait eu, dans tout le monde grec, la prononciation u, la
prononciation béotienne n'aurait rien eu de particulier et les
Béotiens n'auraient pas eu besoin d'écrire àX/.u; au lieu
de âlloi;.
Pourtant cette prononciation « est assez ancienne : l'o de oi s'est
afl'aibli en ii, et l'i s'est assourdi.
Dans les inscriptions béotiennes anciennes, u a le son ou et ot
est gardé; dans les inscriptions béotiennes récentes, ot est remplacé
; par t^ {= ii), et le son ov est figuré par ot»'. Dans des papyrus de
l'époque des Ptolémées, on rencontre déjà des formes comijie àvûyu
p. àvoiyw. A Athènes, la confusion de ot avec u ne se rencontre
. dans les inscriptions qu'à l'époque romaine*.
REUAHgL'E. — Uans le latin vulgaire, œ s'eniplvie quelquefois pour transcrire
u grec. Fleckeisen' prétendait que, avant ou après le sepliùme siècle de Rome, u avait
été transcrit par n, cl qu'au septième siècle, il ftil transcrit par ca. Mais cette opinion
a été combattue, avec raison, par Schuchardt'; rar, si œ pour u avait été l'orthographe
du septième siècle <le Rome, on en aurait des exemples ^pigraphiques ; or il n'y en a
pas. Ainsi les inscriptions donnent laguna eu lagona, mais point lagtena. L'ortho-
graphe « est vulgaire et d'une époque postérieure. Schucliardt a réuni beaucoup
d'exemples empruntés au latin vulgaire, où l'on voit n transcrivant u et j transcri-
1. ïnj. ll,,il.. 1. m. f. 1î:I. In B^lient flolucpl ég.l™™i pu *.
1 MhÉn« ver. ÎH-Î*4 apr»* l-C.
t psriil pu» s'itfe prftdoiio il«ns U
Hiiit le letiquede Saidu (i* ùècir}.
la ([Toope i, n], ei, d'une pari, le gruupc v, oi. diulrc ptrl. tuai
ItaUts m point dg Tue do l'ordre
iK-irhlc ïprt» ; et (Tipl 0, land»
qiH 01 et u «ont plKis ipfS» le t-
3. FUn^sig AriilKl, lu mul laff-rna.
*. V«i. Vui«/-, et.-., 1. H, p. 17S« ,uiv.
„Google
PHONÉTIQUE. - PRONONCIATION CnECQUE. «
vanl ot. Le grammairien Victorinus dit espressémenl : " Si nous n'avions pas Y, nous
écririons Hœlai, Sdephœrai, el non Eylu, Zejbjmit ■■'.
90. — AT, ET. — Il est probable que ces deux dipblongues se
prononçaient aou, éou, et que, tandis qu'on prononçait tbpimua,
èouriski}^ on prononçait ijûptoxov, fioui-iskon. Cette hypothèse est
confirmée par certaines formes qu'on trouve sur des inscriptions
ioniennes de la bonne époque : TioTa (p. tocOtoc), iopy^Tflç (p. eysp-j-j-
tt;;), etc.*. La prononciation moderne (ai-, et,' af, ef) est absurde;
pourquoi ne dit-on pas de mtfme ov et of pour ou? De plus, si en pareil
cas y est consonne, pourquoi ne Irouve-t-on jamais àpTÔ; pour kOto;
dans les alphabets qui ont le F '?
Si au est ai', eu, ec, ce ne sont pas des diphtongues; alors pourquoi
met-on l'accent surt»? Pourquoi ZeC avec un circonilcse? Pourquoi
ta première syllabe de EGxvSpo; est-elle longue 7 11 semblerait qu'elle
dût être brève et par nature (e) et par position (u pour v étant
une consonne simple*)?
Contre la prononciation moderne, on peut encore produire d'autres
arguments :
1° ES est pour k'j, aOtd est pour àubi : donc u est voyelle.
2° -riç est transcrit en latin par -eus {gen. -ei, dut. -eo, arr. -eum).
et l'on trouve même Orpbèùa (dactyle).
3° ECtoç, dit le rhéteur Démétrios, est un mot composé uniquement
de voyelles, sauf la lettre fmale.
4° Si au se prononce ao, eu, eu, les mots 'Atpcûç {Alrcfs), vaOç
(na/i), èxcXcûoeriv {ekelêfslhm), ZcO {Zn-), vaOot (nàfsi),
itcicociSeuvrat [pcpœdei-ntx), etc., donnent des combinaisons
de sons absolument inconnues à la phonétique grecque; de
même a&rÂç {aflàs) *.
S° Les sons latins av, ér sont transcrits en grec soit par ap, T)p, soit
par «ou, T)ot>,
Ex. : Baripoc ou Ba-niouot (Batavl), jJouoxSTot (erocati),
mais non par au, eu, au moins en général. On trouve d'une
façon isolée" la forme Aùevtîvo^, mais qui sait s'il ne faut pas
corriger AoievcîVoç''?
I. Vujf. Gramm. lai. («I. Krill, t. VI. p. I»e, I. 5. CF. Btianicii. op. cil., p. ÎIIT.
Ï.Cr. Batl.dtean-. Ml.. 111.51.
3. On Uoun bipa NaFnixTiV' ù cM du Naùnaxto;; mais le radlrol ds vaû; cat vaF; cela
t. Crtte obwrnlion pnHivi! qu'en lalia en doit «crire Enander, AgauS, (le.
5, Il fuidraii aplot, ef. \e grcf nrodernc naBoiXïiùod; (kavBlliïpsis), dam Irqurl on prononco p. au
l»D de /.
«.CF. tS^TT
jyGoogle
hO GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU UTI>.
6' Enfin les Osques, qui avaient les sons au, eu, ou et on, er, oc,
distinguaient dans l'écriture y consonne et v voyelle ; or,
quand ils écrivaient ces sons avec des lettres grecques, ils
écrivaient air, ev, ov par F, au, eu, ou par o.
Toutefois T consonne et vvoyclle étant parents, il est naturel qu'à
un certain moment la confusion se soit faite dans la prononciation
vulgaire. A quelle époque a-t-elle commencé à se produire ? C'est ce
que ne disent pas les travaux sur la prononciation grecque.
On cite bien Elstathb, Comm. in Dion. Perieg. (dans les Geogr. Gr.
min. de Didot, t. II, p. 288, 1. iiriS) : Kaiaêpia o-j Sii -riiî «u h-^Hà-^-v,,
àiXi Sià ToO p Ypacço'joiv oi «xpiëei;. Mais ce texte ne nous dit pas
quand on a pu prononcer et écrire pour la première fois en confondant
le b latin et la diphtongue ctu. Selon Meisterhans, l'orthographe
îxToO, etc., qu'on rencontre à partir de 74 av. J.-C, représenterait la
prononciation éoiFtcG ; mais cela n'est rien moins que sur; tandis que
la forme etiff^^otat (120 ap. J.-C.) pour îççviëotff! est un exemple
plus concluant.
91. — or. — On prononçait sans doute à l'origine oou, c'est-à-
dire que o« avait le son ôou et ait le son ôou. On peut remarquer
en effet que le vieil allemand Iroum (prononcez tro-oum) est à XvaHHt
(prononcez Ira-oum) comme l'ionien 6ta0{ta (prononcez ikôouma*]
est à 6a0^ (prononcez tknouma). Enfin la double orthographe o
et ou, qu'on trouve sur les inscriptions attiques (voy. d-dessus, § 80).
semble bien indiquer qu'à l'origine il y avait une double prononcia-
tion, selon les cas; tantOt on entendait le son o primitif inclinant
vers ou (Ex. : t3 Ss'^uio pour toù Sïijao'j), tanl(5t on entendait la diph-
tongue véritable {ôou), par exemple dans i^Tro'jSixç, Ta; Poûî, etc.
Mais (le bonne heure OT prit la prononciation ou, en même temps
que T perdait cette prononciation pour prendre le son ù. Nigidius
Figulus* dit en parlant de l'orthographe oo employée par les Grecs
pour rendre le son simple u : inopta fecemnt.
92. — Al, Ht, ùi. — Ces diphtongues ne se distinguent de at, et,
ot que par la longueur de la première voyelle, car elles sont formées
par la réunion de fiï, ï]ï, Mi. On devait les prononcer àye, ?ye, Oy,
c'est-à-dire que â, é, 6 étaient suivis d'un faible son i, analogue au
son du t allemand. Si l'on ne prononce pas l't, ce ne sont pas des
diphtongues. Dans l'ancien attique, cet i se prononçait très faiblement
au dniif pluriel de la première déclinaison; sur les inscriptions de
l'époque, on trouve -!)«, -aoi (pour -i)iot, -Atoi). Dès l'époque de
l'orateur Lycurgue, l'i est négligé quelquefois dans l'écriture. Selon
l.l)rin*iiioriil»linjo"!/r.r (proiiwcpi yrwi.'lf /■ , luif plus li.in, glil (p. TliV
jyGoogle
PHONËTIQUE. - PRO^OISC[ATIO^ GRECQUE. U
Blass et selon Kuhner (aus/, Gy. der gr. Spr., p. S6, 13), c'est vers la
lïn du deuxième siècle av. J.-G. que les inscriptions cessent d'avoir
régulièrement l't. En tout cas, les papyrus de l'époque des Ptolémées
présentent des formes comme x<a Si][ib) [datif), à côté d'autres où l't
est indûment adscrit, comme Hcttut, tffir[isai, <ùX&i (p. à»oc), etc. '.
C'est parce que l'i de ces diphtongues ne se prononçait plus
qu'Hérodien l'appelle àvcx^uvi^TOv *. Mais cette prononciation est
relativement moderne; car, dans les mots grecs latinisés à une
époque ancienne, on voit i{> transcrit par œ, comme oi (cf. tragœdus,
comcedus, etc.}.
Au contraire, les mots où q) est transcrit par o, comme rhapsodua,
ode, odeam, etc., ont été latinisés à une époque plus récente où l't
adscrit ne se prononçait plus'.
Quant à l'habitude absurde de souscrire l'i, elle ne remonte pas
plus haut que le onzième ou le douzième siècle*. Avant cette époque,
i't est soit négligé, soit adscrit'.
93. — TI. — Cette diphtongue est rare. Transcrite en latin par yi,
elle est souvent abrégée par les Grecs en y devant une voyelle. Ainsi
les Attiques disent b&ç et non ulèç".
I, Toult* c» tonan unA cmpruoUn au pipyrua d'B;péridi'. Cr, »quE dil Stuikh, XIV. p. 64« :
Ilo),]ial T^P 'iC'p'c ''"^ ' ^p^■^'i^'^^ là; ioTixâ; xal ixEiï).ouiii £1 ta iSo; ^•jijo.t^w ajciav
OVX ïjov (p»K« que l'i DC H proDon;ail ploi).
1. TmlcIuiB cf. CHmoHMOH (dini Biuia, Àaetd., t. Ut, p. HSS cl suii.). Aprîa aiair dit quo
dam «B diphloqgm» l't Ml iv(xçiivT|toï, il «fiiuM : ot Si (lowffixol xf,^ BKpi6t(«( f povTiïovre;
liTO-joiv £ti Ix^uviItii (iiï, où» tEaxauiTai l\ Sià ti (Uïetloç tûv (laxptôv foivïiÉvTuï.
3. cr. Ja doDbtc ortiiograpiui Tliriex et Thraz.
*. Cf. WATTan*™. op. (■-(.. p. Il,
». KCmna-BLin (ap. cit. p. ti, I) cilo THiiwaiiDt (p. IbB. M. Cî<rldiiiij), qui parle do tÏ i Cnoxiiu
7p«filUïOv. Hais cette aipression peul d«sgHr la graphie «^, qu'on Irouto par ftenplo dam lo
t. On IroD'C cb« l« graoïnairieni gre« diiertea théariei uir Ira diplitnngun
de Denyï It Thnce (cf. Bniaa, Antcd., I. Il, p. 904), In diphlonguei h divivn'
XKxdffdVU
1fliuHudeTiiiûih)aioa(p. 34 «q. éd. fîtFt-
xup(uç îiçao-noi — ; Il tv
Daiu U gramaitire bjtaDliae (rJmnibDscDa. Theodotioa, Scbiilio* de UFoyi le Ibracc. Uotchopouloi)
on diatlnguc tlfil>XT°' '"t' îltlxpàTttnv (on n'entend qu'un acul iôh, qui domiDD l'aulro e( I'HodITc} :
„Google
&a GRAMMAIIIH: COMPAIItt DU GitEC ET DU LATIN.
94. — Consonnes. — Aspirées. — Ni U prononciation
érasmienne, ni la prononciation moderne ne paraissent conformes
à ce que nous pouvons savoir de la valeur des aspirées grecques.
Quintilien' nous apprend que la prononciation du <f était tros
différente de celle de i latin et Priscien* dit formellement que t ne
doit pas se prononcer les lèvres aussi serrées que <p. Et, en effet,
jamais, sauf dans la langue vulgaire postérieure^, les Latins ne
transcrivent 9 par I. Ils le transcrivent par ph et mt-me, dans
l'ancienne langue, par p (cf. ci-après, § i06).
Ex. : Pœni, Pœnîcus, Pœniceoa (cf. ^ofvoiii;), Pilargurus, Pilemo,
Pîlipus, etc.
De plus, si les grammairiens grecs* ont tort de dire que 6 s'écrivail
TH, ils ont raison, nous l'avons vu plus haut', de rappeler que (p
s'ét'rivait IIH et j_, KH. Ce qui est non moins sur, c'est que, en vieux
latin, 6 et X sont transcrits par t et par 0.
Ex. : 6r,ff3tvf6;, tesaurus; 'A-iiBa-/, Agato; 9^aTpov, teatmm;
'A)tlX>t''j;, Aciles (Corp. Inscr. Lai., r, lî»0; cf. TeBBS, ibid., iSOt),
'AvTi'oxoîi Antiocufl, etc.
Enfin les Grecs anciens avaient pour règle de ne pas redoubler les
aspirées : ils écrivaient SaTccpû, et non Satpipû'. Or si <f avait eu le
son de I, rien n'aurait empêclié d'écrire Saffû. En résumé, les
sons <p, 6, )^, qui sont des spirantes pour les modernes, étaient, pour
les anciens, des sourdes aspirées; c'est-à-dire que cp se prononçait
vraisemblablement ic (suivi d'une aspiration). % se prononçait k
(suivi d'une aspiration), 0 se prononçait t (suivi d'une aspiration).
La preuve, ce sont des liaisons telles que : àv6' o5 (prononcez anl
hou), 0(p' oS (prononcez hiip kau), où^ &OTIÇ (prononcez ouk bosth).
D'ailleurs il existe quelque chose de semblable mCme dans la pronon-
ciation moderne; si les Grecs d'aujourd'hui disent eitis (Ix**?)) ''^
a, r„ ueUi(«Miéoai); Si^dov^omati xpî<riv (a-j, tu
gu) ; îfîfloTïoi ««ta BitEoîov {prunon-
cialion ijpar») : iju, uu, ui. On vc«l qur ai et oi Mont ta de
k»r> d» celle di'bwii. L*> Bfianlii» ne le<
llei ne complenl pas cooiine longn» pour
raci'mlBïlioii. Cf. aTr.*n«!i» ; tntiSîi oSv ^ ai Siçttorroî
T| ix:puvaûira t'a i xal >i ot GifBoyta;
oi'îE mi' Imxpitsiiï iloiv o-ïrs xaîi îiiEoîiv o-j'n x
i6iiiii«T0C Tûï SiçOiïïiov, lar:tp-ifir,axv xxi to5 ypivo
w toi: n«p!itD[i£vou t«ï( tifiifioii. il
bcdI que dan« noir.rrli, àiiyvoi, ofxoi ; mab il ne laudnil
poi <c fiiiidCT lur cria pour pr^tcodrc qur
1. /«.(«. oral.. XII. 10, il (pf. 1. i. (4).
î. /,iM. er«»>m.. l. p. Il, il U: ■■ «dB Unicn «ire do
b™iii, qiiiHl uon «lis labris esl prunun-
tiinda r. quonodo p et li ; llqnc hoontun inler»! .. Cf. Bu.
iil. il. Auaprachtdfi fir., î'*d., p. Ri.
3. V»r. Hc»™,uiM. op. cK., I, !.. S6 ; cf. IlCuh-Blui, ou
>[.Gr.do-gr.Spp.,f. 5«.
4. Voï. UATtdi.1, OUI. uW, p. iS.
5. Tige 36 {S T6).
fl. Cf. l'eiempJ» i(at«ne((iivr,ç (au liMi do xaraçOiittviic)
ani U lUfutdt, Anuu, <. IV, p. îtl.
„Google
PHOnÉTIQUE. - PRONONCIATION GRKCtJUE. fi3
prononcent khéra ()(ûpa]. En revanche, nous savons que, dès
l'antiquité, certains dialectes ont commencé par faire des aspirées de
véritables spirantes. Ainsi les Laconiens donnaient au 9 la pronon-
ciation sifflante, comme le prouvent les mots Oeo; écrit otâ;, SecSî'ztoî
écrit S-oîi£!CTa;, Bù.si écrit ai'kii, T.xaBi-^o-.i écrit i:ïf(Jevo!î, etc.
95. — Les Moyennes. — Si l'on en juge par le nom que les
grammairiens grecs leur ont donné (;«'iïa), ces consonnes étaient
intermédiaires entre les faibln (iiXi) et les aspirées (SïTf'x); elles
avaient donc, semble-t-il, une certaine aspiration.
Mais par aspiration il ne faut sans doute entendre qu'un son
analogue à celui de nos lettres b, d, g [g dur), qui est moins bref,
moins sec, plus aspiré que celui des Icllros p, t, c.
La prononciation moderne p = r, 8 = /A limix, y = i allemand
(dans certains cas, par exemple fi, yc = \i, \t : icava^tK, tian^ata)
ne peut donc être la prononciation ancienne ; car les sons c, th doux,
i allemand ne correspondent pas <i des momentanées sonores, mais à
des spirantes, ou pluttU, pour parler le langage des grammairiens
grecs, ce sont des rf^iijwva et non des içuva. De plus, Denys d'Hali-
carnasse dit que p se prononçait comme « et ç, les lèvres serrées
l'une contre l'autre. Cicéron dit que ptvsï et bini se prononçaient, do
son temps, de la même façon. Enfin les Latins transcrivent le p grec
par b.
C'est en vain qu'à l'appui de la prononciation moderne on invoque
la permutation des consonnes parentes è et v dans p'i-jlciy.m, volo, '
ou dans FuJeJ; (prikiy'i). Fiîîfiv (piStiv) ; ces faits prouvent simplement
qu'il n'y a pas trl-s loin du à au v, mais non pas que b se soit
prononcé régulièrement i:
L'argument tiré de la transcription du v latin par p n'est guère
plus solide, sans compter que souvent aussi v est transcrit par ot>.
Ex. : Vergîlius, BEpYÎXioç et Oùepyi'î.to; — Laerius, Aaioûio; —
FulriuB, *o).oû'.o«, etc.'.
Il n'en est pas moins vrai que la prononciation moderne a des
origines plus ou moins anciennes.
Pour le p, on ne voit pas bien à partir de quelle époque il s>st
prononcé c. Selon Meisterhans, ce serait vers le commencement
de l'ère chrétienne, parce que c'est à partir de celle époque que
le T latin est rendu par p dans les inscriplîons.
Quant au S, il avait une prononciation sifllanlc dans cer-
I. Gounn prélODil qw duu ]a nuni proprn f fsI (ranscril laaIAI par p, tarili'it |iar o-j, ri qiir.
V-JOXÎTOi (STOCati) àtét plua hiul (§ 90., ."■.•, p. 49],
jyGoogle
S4 GRAMMAIRE COMPARÉE Dtl GREC ET DU LAT[M.
tains dialectes, puisqu'ils le remplacent dans l'écriture par Ç.
Ex, : AïoÇoToî, béotien, pour Aiô5oto('.
L'inscription n" 362 trouvée dans les fouilles d'Olympie* remplace
constamment S par Ç.
Enfin le y avait déjà le son du | allemand à l'époque alexandrine,
comme le prouve la forme Sapaiciyfjov citée plus haut(p.47,4°]; cette
orthographe suppose, en effet, une prononciation vulgaire ^atapHtm».
96, — Histoire du Z'. — Le Ç est une lettre double, mais bien
difTcronte de Ç et de ^. En elTet, Ç est pour ya ou plutôt pour xa,
et 4' est pour pu ou plutôt pour tcct*. Cela tient à ce que, dans tous
les cas où se produit la combinaison, tj a le son dur, qui change p
en Tt et Y en x. Au contraire, lorsqu'une dentale se trouve devant
un a, elle tombe et ne produit pas un Ç; c'est que Ç est une lettre
double où 9 a le son doux.
Le son primitif de Ç a dû être dz : cf. skr. Dydus, lat. Deus, dies,
dius, dlTus, Jupplter (p, Djuppiter), Diovis, Jovls, le grec Ai6c à cOté
de Zc<ôç, Çot à côté de Sii, sedeo, ëÇo^ai (p. ËSyoy,ai), etc.^ Mais
cotte prononciation dut disparaître de bonne heure.
Les grammairiens grecs enseignent en effet que Ç est composé
de o et de 5*; or c'est une théorie qu'ils n'auraient jamais soutenue,
si Ç s'était prononcé dz. II est donc présumahle que le son dz s'est
affaibli de très bonne heure en ::; en d'autres termes, le son z se
trouve prolongé do façon à faire position, puis finit par se réduire
à un :; simple. Virgile, qui scande Drymoquê Zantïioqne. scande
nemorosâ Zacynthos : donc, dans le mot qu'il transcrit du grec, z
a pour lui le son d'un z simplet
Ce qui a trompé les grammairiens anciens et ce qui leur a fait dire
que Ç est pour o5, alors qu'étymologiquement Ç est pour 5o {a doux),
c'est que certains dialectes, comme le dialecte dorien, avaient
remplacé le dz primitif par irf.
Ex. : ff'jpioSu, pour wpi'ÇM, etc.
I. Voy. Bull, de coït, helt., lll, p. Ht.
ï. Inwr. élécnnu sur bronic, inléricura ï 5S0 iviDl Jtsuf-Chriit. CF. n« iii et SOS du niénici
touitin, cttOf. H. L. ABHMdBP^lsAAnn. .UictniM, IS»0, p. 518 et iuit.
S.Yiif, L. HAm dtait Mémoirti rie la SoeiAé de Uitguiuiq«t. I8TT, p. itîiKMir.: U. Bi.uwi»
dmiislM Annala de la Facatli des_ MIrts <!<■ BwileauT, l»SI, p, 313 H suit.
4.D(>vt n'HiLiciiKiiH, n. ouvflîocidt.p. SI, Ariiti', dlllrt9nelleniCDlqiiDi|i»tpODr«arl|pourx(r.
ï. H. BtAUHUiir lop. ei(.. p. 316) ■ dèinontrc par rirgirnirol luivtnl quo J z= rf: M oon w(. L« raoli
7], ei- : twûoS, eàiaiwfi, î(i)<5, îi^S. de. [.njr. Hino»», ta. Lrqti. i. 151, 18. 1, 33*. 3*1). Au
dp •illoélrengirMoldanjJes non» durieni At'Îï, 'Aïîpo|iéSa ('OJ. Hhocieï, *d. Lenli. î, 75S. 13,
I , S5)]. Or, qusnd il y II un ; ïTint la Torelle Ihématiqui , la nominatir ni ea -S- Donc r = i + „
(dou.).lnon, + S.
6. Voy. Oima u luicc, Anecd. de Bclilcr, p, i)3S ; cf. 5cA»I., p. 'SO; SU; 819; D»i> n'Haii-
ciuiui, Tt. ouïflioiBiC. p. 78, Reiike.
jyGoogle
PHOJiÉTlOUE. - PBONONCIATEON .GRECQUE. 55
Mais cette prononciation est particulière à ces dialectes-là, de
même que ces dialectes prononcent aussi vxt'fc; pour Çiço;, anfkini
pour (('Ô.iov, etc.'.
De tout ce qui précède on peut conclure que la prononciation
néo-grecque du zéla représente peut-être mieux que la prononciation
érasmienne celle qu'entendaient ordinairement les anciens*. Mais la
prononciation érasmienne a pour elle qu'elle représente Isi pronon-
ciation primitive.
Avant que le latin ne fit usage de la lettre z (voy. ci-après, g 104),
le Ç était transcrit :
1" Au commencement des mots par s, qui avait alors lo son doux.
Ex.: Zr9oî, Setus (C. I. L., t. I, n" 1047, 1299), Çwvr,, sona, etc.;
i* Dans le corps des mots par ss (projtoncez z prolongé [ai]), le
double 8 n'ayant sans doute d'autre but que d'indiquer que
le Ç faisait position.
Ex. : ^xSiÇb), badisso (et tous les verbes en -iÇciv, transcrits
-Issare); TpaniÇiTTiî, tarpeesita, etc.; de même Maesen-
tius^ pour Hexentins^
Plus tard, à une époque où di' devant une voyelle avait pris un
son sifflant, dî et z furent confondus dans l'orthograpbe populaire^.
A partir du deuxième siècle de notre ère, on rencontre, d'une part :
Ajjabenica, AiabeoicO <iiiH;r. enlkoniiFiirrle^lHinH-S^rirr'.
hoij's,
Elvua,
2odonu,
ZonjBius, ttr..
et d'autre part :
i' Ariobardianfln,
dl — S J H«dienUlU p. MmBhUm (Virgilc, En., vu, flï4. Corf« PaMlm,,,.
{ Amtdionei, etc.''.
Ces divers témoignages sont corroborés par ceux des grammairiens.
I. cr. Tjiuu, Anecd. Oxon.. IV. 3tC, g i iic)iE<vr,flT,(iav at AîoXeî; xatà ttiv npafopjv, :
Xvtii oSvfiii TpiqiovTtt xoil -A Jifoî oxiipof <ial> lô i^iXiov oitiXiov.
î. Od > rraarqui que 'A6T,va;e ■ bien l'slr A'tin pour 'A^vaij-St, et ri>n peut dire qu'^ps^t. i|i
n'ptl pai un pluriel, iVipliqucpmrruulogiedc A6T,va;E,nia»c'<!>tpcul.4lrc dU i, une ïnilucn» diiirclali
î. Voï. Deeut da Arrun, XU. p. 30J.
4. Va;. BiiiBACii, op. eil., p. âBI-iitl.
S oi
i\m. r.«toriii»i
1 {ta. Keil,
, Cr. ht
Iflli, 1,
Sdaph<BruS pour Zcsveo;, luiii celte tr
li eit d'iJIk
■urs arliili
(.ȕ.
c,-d™u
•xpk^rup
irlqueFu» méi» 1. »d d dod «liri de i ■<*
il pr» un 9.11 titOaDl : et.
. Pr.
d.i p
-Irti
ITMle
iinrien»
LeSmbi
taflud;
il AttilU Qauins (prononcei : clo:«ii,
io». cf. T.-Uv.. II. 18,
r; clausns, c
= eloça
;.«)
dejml
Appi.
„Google
56 GUAHHAIKE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
Au cinquième siècle, Consenlius écrit' que eti&m doit se prononcer
efziam^, et il ajoute que les Grecs prononcent même opteimus (fucui
posl t z grxcwn admisceanl), ce qui est une faute. Priscien* dit que les
anciens Latins prononçaient Hedientius pour Hezentias. Au même
endroit, il parle de la parenté de d, t, avec z et il dit que mendies,
bodie se prononcent de son temps avec un z; il distingue deux i
(sans doute l'un dur, l'autre doux), le premier dans etiam = etsiatn
(s dur), le second dans hodie = hodzie (a doux). Au septième siècle,
Isidore (Ortg., I, 26, 28) dit que jmtitia se prononce justifia (avec
un z dvr sans doute, comme le prononcent les Allemands aujour-
d'hui). Enfin, on rencontre l'orthographe Z[y,ypva, Çëfwû-jxi, etc.,
et de même Zmyma, Zmintheus, zmaragdus*, formes que Brambacli
et L. Millier préfèrent à l'orthographe par s. Schuchardt' cite mùme,
pour l'époque impériale, des formes comme Lezbius, Zozima, etc.
97. — P. — Celte lettre tantôt devait avoir la prononciation simple,
tantôt était accompagnée, ou plutôt suivie d'une aspiration. C'était le
cas, quand elle se trouvait au commencement des mots ou après
un autre p.
98. — S. — Cette lettre avait tantôt le son dur, comme après it ou x,
tantôt le son doux (z français), par exemple dans les cas oii elle peut
ijtre remplacée par Ç : S;j:vf*a, t^vi-^ùta.: , A^oêioî, etc. Nous avons
donc tort de prononcer le a grec partout comme une lettre dure.
99. — Conclaslon. — En résumé, la prononciation grecque
ancienne était, sur presque tous les points, différente de la pronon-
ciation moderne. Il y a cependant des cas où la prononciation
moderne des Grecs se rapproche, au moins en quelque chose, de ce
que devaient entendre les anciens. Il est vraisemblable notamment
que les anciens devaient assimiler la consonne finale d'un mot à la
consonne initiale du mot suivant ; c'est ce qui a lieu en grec moderne
oti "riiv iciXtv se prononce l\m bôUn; les Grecs anciens devaient dire
■Tr,\j. TtoXiv. On trouve, en effet, sur des inscriptions : ifi ■ziXti. — Èy
Kopt'^lO^ iç — iy.f)) fiTajJ^ TTîp TtûU. [i.'.c8b>IIE(i)V ïffTtlJl'TtEpI
i-fki-^ti'i». it»pi — 6i(ô;a lupo; — ià[/, [tiv — ôipEilouffifi ' ^iXéôïijiOç —
S[A Mîôuvaîoi — Toy ypa|/.y,aT^ûc — aùroy xat — tû> >.oyi<rTûv — toX
)>ôyov, etc.'. Weckk'in considère cette prononciation comme vulgaire.
Mais c'est une hypothèse purement gratuite.
1 . ïoy. Cr. lai. (éd. Kfil), I. V. p. 3»i, 3.
2. Cnt la priinoiidalioD allrmando mMlfrilc do etiam. Cf. IVlniiqiK Zimuthe, on" de DinmMr
(fl. rf.il., V, Î03).
î. fjie|i»rB»*BiiicH, op. C.V.. p. i17;cr. p. 3«i.
t, cr. liiKriplioDicil^Jp» A.rf, /).. V, |>. 30i, 1. il.
jyGoogle
PHONËTIOUE. - ALPHABET LATIN. 57
CHAPITRE III
ALPHABET LATIN
ORraiNE ST HISTOIRE DE L'ALPHIBBT IJtJlS. — ObBERTATIONS
SUR l'orthographe et la PHOSOSCIATIOX.
BibUagrapUv. — Th. Mouuï^en, die Vnln-ilalischen DIaUkIe (ISM), p. 26 et suiv.
— E.Ht:B.NER,RfimtsrfteEpijra/iAi*(Janâ le MaiidÈucA d'Ivan Millier, 1. 1', p. 625 el suiv.
— Von Plinta, Gramm. d. oik.-uiiiti: DialekI., I. 4( sqq. — SrËal, Mémoires de la
Société de lînguislique, t. Vil, p. Iî3-13i, li3-l:>6. ~ Fb, Stolz, llhl. Gramm. der lat.
Sprache, \. i Th., Bî sqij.
ItlTSCBU Pi-itcx LaliiiilaUa monumenla epigraphica, Berlin, 1862. — W. Cohssen,
ueber Austprucke, Voeaiitmus tind llelanung der lai, Spr., i* éd., Leipiig, Tcubner,
J868-70, — Edo.'^, Ecriture H Prononciation du latin, Paris, lïclin. — E. Seklm,\nn, die
Auaprache de» Latein nach p/ii/iiolagiscli-hisloriaclien Griindamtien, lleilbronn, I8S5.
100. — Origrinc de l'alphabet latin. — On est d'accord pour
dire que l'alphabet latin dérive du grec; mais, tandis que les autres
savants veulent qu'il soit sorti directement de l'alphabet éolo-dorien en
usage dans la Grande-Grèce, M. Bréal s'est efforcé de démontrer
que l'étrusque a été l'intermédiaire entre le grec et le latin'. Quoi
quïl en soit, on enseigne qu'il y eut deux alphabets grecs en Italie.
Du premier est sorti l'alphabet étrusque, auquel il faut rattacher
l'alphabet ombrien et l'alphabet osque. Du second procède l'alphabet
latin*. En effet, ces deux groupes d'alphabets présentent les diffé-
rences suivantes : l'alphabet étrusque a retenu deux formes de 9 des
quatre qu'avait le phi^nicien, le latin n'en a qu'une ; l'alphabet étrusque
représente le son I par 8, le latin par le digamma; l'alphabet étrusque
n'a pas le koppa, que le latin possède.
L'alphabet latin semble donc bien avoir eu pour origine l'alphabet
des colonies chalcidiennes d'Itahe et de Sicile; ces colonies, bien
qu'ioniennes de race, avaient l'alphabet dorien. On sait quelle
influence la ville de Cumes, notamment, exerça sur les mœurs et
sur les lois de Rome; cette influence dura jusqu'à ce que la Campanie
eût été conquise et que Cumes eût été prise par les Sabins, en 420
av. J.-C. (334 U. G.).
Si nous plaçons l'alphabet latin en regard do l'alphabet des
colonies chalcidiennes, nous aurons les rapports suivants^:
1 . vor- H.
BU.I. Xém.
dtlù
1 Soc. i< l
,. , y[i|
1Ï9
-114: 1
*9-
HS;I«
idéo do l'tul
*af ont
tUittaoéat
t,Bi
'Koin de fÈtrilarc dant
IA<
uiquité
(p.
lir.). qoL no-
Ire lr«i
hi.nip.r.7.
'"i|if "rt
raible do
U Ihéoric. L'o[
• èléwu
IcDue ■•« ro
rcopir
L. H.T.I. Ltç.
M< Ililic Dii
litcu,
, p. *SB, .
idnd quf d. l's
ilphsl
bel gce<
il Hrli( '
l'alphabet «In
^um pfir»iUf. De
r=lph«b«
Ut il
démo
ilphibcb
1 Clmpsao-Ët
«..que.
ed'Ëlniriect
Nfll. Il ï •
del
tire UDC
■.y\.
icelparl
* l-ilphabcl
filinqne
ob rrà t».tc
, MlOD H. Br
n mtliDKC
do l'ilplisbet étruiqi
de «gniltt lc>
r«pporli; nnui
pouvons
1 da
■!> cel OD
iTragc JDiiiln- ur U
forât ii>(>H<l«ltllr«.OD
■i l'en ren
drecomplcmc
lut Pi
. Bi:
.ciié.f. 159
.Quant
i ITÙitoire de
lIlD, <
>i. prui ta
l- l,p« rour
Qb p»f
„Google
59 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
'";;!;;'" ! ABCDEFZHeiKLMNOPÎRSTVX(Ç)'ï>(?)'»'(jr)
(«/rtS,. jABGDEFZH.IKLMNOPQBSTVX . . '
101 . — Lca situes CetK. — Le signe C était donc le g, le signe K
le c dur^. Ainsi C, CN restèrent toujours l'abréviation de Gâiûs, Gamva
{en grec Tiioi, rvoùot)'. K était l'abréviation des mots Kmao, kalendn,
icalumiiia, Icaput, etc. De bonne heure i) aiTiva que la prononciation
devenant plus dure, on ne distingua plus le son g du son c ou k*. Il en
résulta que K disparut presque entièrement de l'usage ordinaire^ et
que C joua le rôle de tennis et de média tout à la fois^. Le choix de C,
comme signe unique, de préférence à K tient, selon Mommsen, à ce que,
dans le jeune alphabet étrusque, le signe C désignait précisément la
tennis. De là, des formes comme celles-ci : pacunt (Loi des XII Tables,
Quint.,I,6,il),acetarep.agitare(Festus,p. 17,30erf.7'/i6«*.îH'A-(;e/'on-M-.
Sur l'inscription de la colonne rostrale, refaite par les grammairiens de
l'empire avec l'orthographe archaïque telle qu'ils se la figuraient, on ne
trouvejaniaisK, mais partout C, soit comme /biVe, soit comme douce, par
exemple dans les mots LEC10IfE[S, HACISTRIAITOS, FITCHANDOD,
CARTACINIEHSis'. C'est grâce à la même confusion de sons et de
lettres que l'orthographe et la prononciation Ticesimos entrèrent
dans la langue, au point d't'tre toujours préférées à vigresimus *.
102. — Orlg^iDO dn G. — Plus tard, la prononciation redevenant
plus exacte, on recommença à faire sentir (d'une façon plus accusée),
une différence entre la gutturale douce et la gutturale forte; pour
celle-ci on garda C, et la doure fut représentée par un C légèrement
modifié, G. Selon Plutarque^ ce signe aurait été inventé par l'affranchi
Sp, Carvilius, le premier qui ouvrit à Borne un ypajA'jiaToSiSaaxaXiïov
et qui fixa l'alphabet romain de vingt et une lettres. Le G prit dans
l'iniFrlptinD de DiKnoo (cr. M. BbIil, ilét, il'ai-cli. rf d'hiil. Je l'KcDle h. do Hono, (. U, p. ItT-IAT.
pi. nij; s* typft rogrnii pir l« u hbrvii (cf. Hw»», C. I. L.. l. I, cdIjIc); 3> lyp« [ouinis parle
dtcKt de Piul'ËinlIe, ISO ir. J.-C. (cT. C. I. L., t. Il, n- S(H\); i' typ« pMUrirun l «ll« dite
(cT. Bi^u», Eztiapla ttriplafm epigniphicm lalinm a Crmrii rliclalotii morte ad atalem JusIlHlaai,
BerlÎD. Igg!>, In-rol. ; H. Cuiiat, Couri tl'épigraphle lalint, Pirii, ThorinJ.
I. C'nl l'ilplulKt de jm^ tl mt leltrea dont pirlo Cictiu, de Xal. dtor., II, J", 93. Vo;. \tt
prapor LiBniT, The Lalin lannuage. p. I. Comme dd le voil, cet ilphebct l'arréUil i l'X.qnc Quiatïlim
(I, 4, 9) ippelle ultima niitravam.
I. Comme da.19 le irolIeJced sur une inwriplion orclm'rqih!, Toy. Brr. ciil.. 188!, I. I, p. îiO.
i. C«t (in» que dus terlsine» p»rlicj de l'Allemagne on pronunee win kfller. rlc.
S. Vm eonfuilan lulague l'élcit pmdu.
de lins., IV. P- 3'^-
T , Celle ÏDwripdaD ■ éU IroUTtc en IS6
cl tricesimnB. ï <M6 de triffiBimus.
bH
l'P. "
■ï-
pli
iH bas, g (
IH, cl J/t
«..
de la Sor.
l cMe pir
Oi
liùl
illeii (1. T
, li) qui
1»
coniidéralt
!■ for
' di
n le lire».
n l-naa
■ .«ruplc.
ique d.
. qu'elle .
'i«e
ntttris
.WEBOS pour
nsul
cil ȉ
1 lil
TF,llPKSIATeRVS.
jyGoogle
PHONÉTIQUE. - ALPHABET LATIN. M
l'alphabet la place du Z, qui disparut vers la même époque' sous
l'influence d'Ap.'Claudius. Martianus Capella nous apprend, en effet,
qu'Ap. Claudius était l'ennemi du Z ; pour en débarrasser la pronon-
ciation latine, il favorisa la prononciation Valerii au lieu de Valesii*
et en même temps appuya l'invention de Sp. Garvilius et l'introduction
de G dans l'alphabet, à la place de Z^. Le G se rencontre, pour la
première fois, sur une monnaie de Signia (C. I. L., I, 11) antérieure
à l'an de Rome 486 (268 av. J,-C.) et sur l'as de Luceria* qui est
antérieur à l'an de Rome 485 (269 av. J.-G.].
103. — Le sig^e K. — Quant au K, il se conserva dans l'usage
populaire, surtout devant A : Jcaussa, mer^tus, judiJtaIldi8^ etc. Dans
certains mois au moins, cette orthographe se rencontre même à
l'époque impériale : ITARTS, VOL£^ANUS, JTARTHAGO, etc.*.
Hais l'usage finit par en être restreint.
104. — Le sigrnc Z. — Le Z, qui fut chassé par Ap. Claudius et par
Sp. Garvilius, existait dans l'ancienne langue latine, par exemple dans
le chant des Saliens^. Il se rencontre encore après l'an de Rome 481
{273 av.J.-G.) sur une monnaie de Gosaoii on Ut COZANO(cf. G. L L,,
I, n" 14). Accius n'employait plus Z'. Les emprunts nombreux Taits au
grec le firent reparaître vers la fin de la République, et il Tut placé à la
tin de l'alphabet en même temps que T (y). Z et T ne s'emploient
que dans les mois grecs latinisés à une époque récente : ex. attl-
ci85o, mais citbarizo. Des formes comme laciyma, ^ylva, inclytus,
Sylla, etc., sont de gros barbarismes'.
105. — Le signe S. — Les anciens Latins faisaient de H un emploi
assez restreint '°, et c'était un signe de mauvaise prononciation, ou,
comme disaient les grammairiens, do rusticité, que d'aspirer les
mots à faux. Toutefois ce défaut semble se généraliser à l'époque
d'Auguste, puisque Nigidius Figulus croit devoir le relever". Quelque
temps auparavant, Catulle se moquail, dans une épigramme (pièce 84
du recueil), des aspirations ridicules d'un certain Arrius. Mais la
a. QainlilieD rrjetle celle orlhogrtpbr. 1, T
10 : « K quid™
'SniBnl, «liwii ut aDl* p.>n>(ur. » Bnipn'Ici
niii [iD cil] qu», cl
T. ïûj. T»i. Lonn, Cramm. lai., l. VII
51, «-î/l.- V.I.M..
B. Tûj. Hu. Vie,., Gramm. loi., t. Yl. |
S, 1. Il Ai. X«l
0. Toi. a»n.T.. I, 4, T.
10. Cf. QD.n., I, S. SO : - Firciainiï *■ t
lero u« cIUiu in t
A'.A.,X(1I,«:«
;.,TII, it{ct. Uni
jyGoogle
60 GRASIHArBE COMPARÉE DU GREC ET DU UTIN.
mode devint plus forte que les protestations des grammairiens ou
des puristes, et nous voyons Quintilien regretter que de fausses
aspirations se soient maintenues dans certains mots'.
Ce qui parait bien sûr, c'est que, dans la prononciation populaire,
le son de h était toujours assez faible. De là l'incertitude oit se
trouvaient les illettrés, et m^me quelquefois les lettrés, qui devaient
se demander s'il fallait aspirer ou non. Déjà, sous la république,
on trouve sur les inscriptions des fautes telles que : Irtius, Oratins,
BUlyrici, etc. Sous l'empire, elles deviennent plus fréquentes; ainsi
on relève sur la table de Salpensa* : Jiac pour ac, itabeat pour abeat;
dans le recueil d'OreUÎ, sous le n" 5580 (inscription datant de la
première moitié du deuxième siècle), on lit:iiac pour ac, /lis pour is^,
enfin, dans l'inscription n* 6087 du môme recueil (inscription datée
de 107 ap. J.-C. i, on trouve sans b différentes formes du verbe habere,
Ex. : abuerat, aberet, abiturum, abere.
Ces fautes ne sont pas plus énormes que celle dont Varron se
rendait coupable en écrivant ortus au lieu d'iiortus, parce que,
disait-il, c'est là que tout pousse, « quod in eo omnia orianlur ».
Quoi qu'il en soit, il est souvent difficile de se prononcer pour l'aspi-
ration ou la non-aspiration ; là où les anciens étaient embarrassés, nous
ne saurions être à l'aise. Toutefois il est possible de donner quelques
règlescertaines^ Ainsi l'on doit écrire iiarenapluti^t quearena(CEiARig.,
Gr. La/., I, 103, 21 sq. Keil; en sabin l'on dit Jareaa, cf. Mommsen,
Unlerit. Dial., 358-9 et Quint., I, 4, 14) et iiariolus plutôt que ariolus
(sahin iaiiolus, cf. H. d. li., IV, 176, 4S); de même l'orthographe
Hadria, Hadrianus est garantie par l'épigraphîe (voy. Monum. Ancyr.);
il en est de même des formes ffannibal, ^amllcar, beres, lianispex, etc.
Quintilien (1, 6, 21) témoigne qu'on disait communément Jiavé, quoique
quelques-uns affectassent de dire avé*. Au contraire, il faut écrire
enis, umor, umenis, etc. Pour tous ces mots, nous avons soit le
témoignage des grammairiens latins, soit celui des bons manuscrits.
106. — GroapeB dans lesquels entre le slgmc b. — L'emploi
de ph, cb, th, rb était inconnu à l'ancienne langue^. On écrivait donc
Bacanal', Cetejus, Iriumpus, pulcer, etc. Cicéron, dans sa jeunesse,
1. V..Ï. OïmT., 1, S. SO ; . Efupil brc>i lemporo nîmius usui, ul rhoionr, c/iti
KuNOBM, pttchona
î. Stioa Btamblcb, celle laicriplian a été rédigée du lempj de Donitien, miii l>i
3. r.'ctl par II mime TmIo de pronontinion que l'c^lique li confuiioD fïitc dans l
nni». defaU,biÛ.
il, lil.
■«(olVw,p.îS.Î9i
L. HDu», de Bt mtirica, p. ÏS.3i ; E. BiiK>»t, UHt. de Fbule, p. 1 L Ter* la fin
t. Voy. plu haal, p. 3S el cf. Qui«i,.i,f. I. S. ÏO.
7. cr. C. I. L., 1. 1, n' ie«. Se. dt BacannlibM {ISi ar. J.-C.i.
„Google
PHONÉTtQUE. - ALPHABET LATIN. 61
écrivait encore polcer', Cetegus, trinmpus, Kartago^. A l'épaquc oîi
parut VOrator, il écrivait Oto (et non Otiio, comme on fil plus tard)
et Bepulcrnm'. L'emploi de ph, ch, th, rh commence vers 10* av. J.-C.
[ëSO de Rome) et ne s'établit d'une façon fixe qu'au commencement
du huitième siècle de Rome*.
Ch, th, ph ne se trouvent guère que comme transcription de x- ®> f
dans des mots grecs latinisés ; on ne les rencontre qu'exception-
nellement dans un petit nombre de mots latins : ainsi incboo est
l'orthographe du deuxième siècle ap. J.-C; l'ancienne orthographe
était încoho {voy. Monum. Ancyr.).
Quant au groupe rh, on s'en servait dans la transcription des mots
grecs, mais surtout dans ceux qui furent latinisés à une époque récente,
comme riietor, r/iTthmus, etc. Mais, dans les temps anciens, on
employait r simple.
Ex. : Bumi8(llûfpoî, voy. Quikt., I, 4, 13), arrabo (Pxautb). etc.
Dans Regium (gr. 'Pïiytov) et son dérivé, Begini, le groupe rh ne
parait jamais avoir passé dans l'usage ordinaire , bien que cette ortho-
graphe eût été proposée par le grammairien Verrius Flaecus, pour
distinguer la ville de l'Italie méridionale de la ville de Regium (d'où
Régleuses), en Gaule cisalpine. Ailleurs que dans les mots d'origine
grecque, l'emploi de rh était barbare. C'est ainsi qu'on doit écrire
rada (et non rëda ni, encore moins, rJieda), le mot d'origine celtique,
qui signifie - chariot à quatre roues "'. En effet, les Grecs transcrivent
pKiSx, px'.Siov, ou, par confusion de prononciation, ptSiov; mais jamais
pïjSûc ou pï)Sl'0V.
107. — Les voyelles longues ; signes pour les dlstingrocr. —
L'alphabet latin, on le voit, a consené au signe H la valeur qu'il
avait primitivement dans l'alphabet grec : c'est toujours le signe de
l'aspiration. Ce n'est pas que les Latins n'aient essayé de distinguer,
par une notation spéciale, les voyelles longues des voyelles brèves.
Accius avait imaginé d'écrire deux fois la voyelle qui avait la valeur
d'une longue. Ce système" était emprunté aux Osques, qui redou-
blaient ainsi a, e, 1, u. Accius écrivait donc aa ^ â, ee ^ ë, no — û,
mais il ne distinguait pas dans l'écriture ô et ô, et, pour noter le
son ï, il employait ei'. On trouve les traces de ce système dans les
I. Cf. Cic.. Oeal.. 48. ICtt.
3. Celte ontaf^riph* n( li Kulc ciirrccli!; -cruID «1 un luffiic Ijiea connu.
*. On lit pulCher wr imo moniiaic do !ou «So ds Raote.
jyGoogle
63 GRAMMAIRE COMPARER DU GREC ET DU UTIN.
inscriplions', depuis les Gracques jusqu'au commencement de la
troisième guerre contre Mithridate '.
Si Accius ne distinguait pas 6 de Ô, c'est qu'il avait emprunté son
procédé au\ Osques, dont l'ancien alphabet n'avait pas la voyelle o.
Quant au signe el, pour ï, en voici l'origine. Il y avait beaucoup de
cas oîi la prononciation hésitait entre é et I; on trouve, par exemple,
au datif, juré. )urei et jurï (jure dicundo est la formule consacrée qui
se répète jusque sous l'empire), on rencontre aussi le datif srS dans
la formule œre, argento, aoro, ou auro, argento, aère; de même, on
connaît les accusatifs omnës, omneis, omnis, etc. Ce son intermédiaire
était naturellement représenté par ei. Mais Accius voulut que ei fût un
simple signe orthographique pour î long. Celte innovation fut vive-
ment combattue par Lucilius' qui voulait qu'on distingiiât l'i tenue de
Vipingue, c'est-à-dire l'i proprement dit de l'i intermédiaire entre e
et i. Il proposait donc d'écrire fauius puerî et faei pnerei*. Mais, malgré
Lucilius, et sauf quelques exceptions, ei devint, comme le voulait
Accius, une simple manière de figurer le son i et fut employé ainsi
jusqu'à la fin du huitième siècle de la ville^; le Monument d'Ancyre
contient encore (rois finales en -ei» de datif ou d'ablatif pluriel.
A partir de Sylla, on se servît aussi de I loni/a', par exemple dans
FELICITER; mais, dès l'époque d'Auguste, ce signe orthographique
est employé arbitrairement. Même sur !e Monument d'Ancyre, où il
est, en général, employé correctement, on trouve déjà IH.
Du temps de Cîcéron et de César, on inventa un autre moyen, pour
distinguer les longues des brèves : on imagina un signe appelé apex
(anciennes formes ; > ??, plus tard t, rarement, à cette époque, s;
par exception oo) qu'on trouve, par exemple, sur les mots této, décurie,
lécit, hdra, crâstum, friigi, ritiis, etc. Plus tard, les grammairiens
prescrivirent de l'employer pour distinguer des formes semblables^,
comme ara (nom.) et aie (abl.)*, legit (prés.) et légit (parf.), malus,
" mËchani », mâlus « mai >., etc. Mais, en dehors de l'école, Vapex ne
semble jamais avoir été d'un usage très répandu.
I était aussi consonne*; maïs, pour figurer l'i consonne, quelques-
uns écrivaient II.
Ex. : AIIO, HAIIAH, etc.
I. On IrnuTC VOOtnm |>. TÛtUm wr Bui^ inscriptlLin faliiqDO, cf. Z\tjxttrr, laicr. Ital. l»f., TO.
i. Vny. L. HiTii, <tr SsUimm rrnr>. p. tîl.
3.V»jr. Qtrin.. 1. 7. IS «qq.
4. Le Boniatlif plurid Hwai primilIrFnnit tfmiint m -OÎ, celle nn*le aboutiBail ii «B, 0, ei, 1. Sur
I» Idén de Ijiciliui, to;. Viiiio tawatt. 5S, T (éd. K»l).
5. Vny. r/<i./<Mr du C. 1. L.. t. 1", V,iici quelqirn eicmplM : dOlcereDt (C. I. L., I, \U); foids-
r*t«i (itid.) i audeiro (c. i. L , i, m); ameicltiam (Ci. i., i. îoo], mc.
T.OiiiiT., ). 7. î «iq.
3.n«p™ionîaiicoininele j likmarid, ef. junrlam; paricB, parjes; elc.
jyGoogle
PHONÉTIQUE- - ALPHABET LATIN. 6i
C'était l'ortbûgraphe de Cicéron'. Depuis la fin de la république,
j, entre deux voyelles, fut figuré aussi par I longa; mais, de bonne
beure, I longa fut employé incorrectement, et, au lieu de eIts, on
écrivit par exemple bIivs, EIIvs. L'I longa devint ici encore le simple
équivalent de l'I ordhiuire.
Le caractère moderne ) vient d'un signe employé dans les
manuscrits de la (in du quînzii^me siècle, exemple : 9ta, etc. D'ailleurs,
la distinction de i, j, comme celle de u, ▼ date du dix-septit-me siècle ;
avant cette époque, il n'y avait qu'un seul signe pour cbacun des
deux caractères, aussi bien dans l'orthographe française que dans
l'ortbograpbe latine^.
108. — Le V latin. — Le V latin était voyelle ou consonne ;
il avait le son du w anglais (cf. silute silûs, genua genila, etc.)^.
Pour distinguer le V consonne, l'empereur Claude avait imaginé la
lettre J {dxgamma invermm)^, mais cette invention ne passa pas dans
l'usage, pas plus que le signe 3 ou anthigma'^, imaginé par le même
empereur pour représenter le son ps qu'on entendait dans les mots
urba et pleJïs, par exempte''.
109. — CoiiHonnes rcdoDblécs. — Jusqu'à Ënnius, l'orthographe
latine ignora l'usage des consonnes redoublées. C'est ainsi qu'on lit
dans le sénatus- consulte des Bacchanales : Duelonai, esent, bacanal,
habuise, velet, necesus, jousiset'. Il n'y a pas non plus de consonnes
redoublées chez Piaule, ce qui lui permet de compter Ué pour deux
brèves, au lieu de ille^. Le redoublement des consonnes est une des
réformes orthographiques qu'on rattache au nom d'Ënnius et par
lesquelles il rafi'ermit la prononciation'. De 174 (U. C. 580) à 134
av. J.-C. (U. C. 620), les deux systèmes se balancent; de 134 (U. C. 620)
à 114 av. J.-C. (U. C. 640), le système de redoublement prend le
dessus, et devient la règle, à partir de la seconde moitié du septième
siècle de la ville. Les grammairiens parlent d'un signe appelé sicilkm
bijngua et anti Jovem- En pareil en, m » prongnîail qu^un »ul i (cf. ce qui i *lè dil p. S7 de U
proniiQr-Blioaila >).[.. BjLni,deSalm-nioveriu,v. BS-ST admcl mime èjùl, CfijÙB cbci !«■ comiqu»;
■uii c'nl douUui, an ppi>ai>ii;ai( plul» ijill)S, Cnj(ll)S.
I eij' Paarqnuï celle incoaséqucocc?
a. L. Haut, op. cil. (p. 8t-8t). imcl l'opiiiiiiD qu* dus l'anciiMiae langue lilioe V D*iHBit pcut-i'lir
ju»i> conwniiie tfcHt 1, r, el qu'on pmeoiitait alon silû». larûa, de.
4. Cr. QciHi., I, 4, B. On possède drui ou Irois iiiscriptiiiui de l'^jinqur. oii m IrouTC ce caneli^rr.
5. Ainii appelé parce que c'élail le sipi» Innaire Q nnverté.
C. Ce» mot) M proooBsaicnt nrp8, pleps, liien qu'ifs fussent écrits «rbl, plsbl depuis qu'il y ivniL
DM tUorie gramnialieile. Cf. Ocirr.. I, 41.9; lojr. aaui, I. 7, T.
T. a. oei«..i, i.y.
>. Vdt. PisTe<(p. 411 éd. The»re«k de Ponnr), k propos du moi taiUaaTtlia, qu'il dirire du mot
quia odIU tonc geniiialiaUir lillera in scribenda. Quan eoniuclud-uem Eouiin mulaiiue lerlnr... s. Sur
la question en géottat. tôt. la ntaumé de Srau. Biit. gramm. dertal. Spr., $ S3 (t. I. p. BJ sq).
„Google
64 GRANMAinE COMPARÉE DU GREC ET DU UTI».
dont les anciens se seraient servis pour indiquer le redoublement,
par exemple : S£'LA, AS'ERES, etc. Mais aucun exemple épigraphique
certain ne vient à l'appui de cette assertion. Peut-être ce signe
n'était-îl employé que dans les manuscrits dont on se servait dans
les écoles'.
ilO. — I et V. — L'ancienne langue ne connaît que 0 ou o dans les
terminaisons; i et u n'apparaissent qu'au commencement du sixième
siècle de Rome. De plus, même en dehors des terminaisons, la langue
populaire remplaçait ï (rar. i) par e fermé, et avait une prédilection
pour le sono. Selon Rltsclil, letu triomphèrent de e, 0, grâce àSp. Car-
vilius. De l'antique orthographe, Quintilien cite (I, 4, 17) : Menerva,
leber, magester, Dijovè, victorë, et {I, 4, 16) Hecoba, notriz, dederont,
probaverout. Sur les inscriptions (C. I. L. I, n° 31 et n" 3â) du fils de
Scipio Barhatus, consul en 259 av. J.-C. {U. C. 493), on lit (n" 31):
Cornelio, cosol, aidiles, et (32) : hoac, oino, cosentiont, duonoro, optumo,
vira, Luciom, filios, consol, mais déjà tempestatibus — ploirumë, foet,
dedet, meretod, mais déjà aidib's, hic, cepit. Sur l'inscription de Barhatus
le père, consul en 298 av. J.-C. (U. C. 456), inscription refaite après
celle du fîls, comme Ritschl l'a démontré, on lit (n° 30) : Cornélius,
Lucius, Barbatus, prognatus, fortis, fuit, cepit, etc., mais encore consol,
Samnio(m). De même le sénatus-consulte des Bacchanales renferme
encore cosolere, tabolam, poplicod. Enfin, à partir du quatrième siècle
ap. J.-C, les formes de la langue vulgaire reprenant le dessus, i et u
sont remplacés de nouveau par e et 0 sur les inscriptions, et l'on a* des
formes comme PERQUODSET {percumt), QTORERE {currere), etc.
C'est pour la même raison que dans certains textes de latin biblique
la terminaison des substantifs en -tor est figurée par -tur.
Ces renseignements épigraphiques font comprendre qu'en certains
cas la prononciation soit restée longtemps flottante entre e et i. On
trouve sibë, sibei, sibî; quasê, quasei, quasi ^; Tite-Live écrivait sibe
et quase*. Le son grec et est transcrit tant<)t par e, tantôt par i^.
Enfin l'on disait indifféremment herë et heri*. Mais, en somme,
prononcer e au lieu de i était pour les gens de l'époque classique
un signe de rusticité. L'orateur L. Aurelius Cotta (qu'il ne faut pas
confondre avec C. Aurelius Cotta) encourait les reproches de Cicéron
parce qu'il prononçait, à la manière des gens de la campagne, speca,
relia, vea^.
I . Cf. Uarik Victdiix i, |>. 8 (K«l) : i Sicul Ippiret ia mullii idhuc Icicribus ili uriplis
cl iuBKUL. Orig.. 1. îa, M.
i.r.t. n. d. fl.,iv, 157, SI.
3. Sbi II qnas!. parce que c'«l*icnl d« m:>t9 de tormc ïambiquc.
4. Oc'irr,.!. T, Ï4.
I. ta ; Brut., 3t, lî7iT*, 15»;(iuiJ.T.,
jyGoogle
PHONÉTIOUE. — ALPHABET UTIN. 65
111. — RedoablemeDt de I et de V. — D'autre part, le latin qui
n'aimait pas la rencontre de il ni de uu', invitait ces deux sons dans
la prononciation.
li était réduit à i : on prononçait généralement di, dis, i, is, e( les
grammairiens, qui écrivent ces formes par deux i, reconnaissent que
la prononciation les traite comme des monosyllabesVSans doute, on
trouve quelquefois éi, dëi chez les portes postérieurs à Auguste; mais,
quand il s'agit d'un texte en prose, ei peut n'être qu'une façon d'écrire i.
Ce qui complique la question et empêche de déclarer fautives les
formes ii et lis, c'est que précisément le nominatif ii se trouve sous
la forme iei sur certaines inscriptions île la République et que le datif
ablatif iis parait aussi fréquent que eis^.
On écrivait certainement âdiciô, âbïciô, êïcïo, CÔnIciÔ, réicïo (d'où
la fin de vers employée par Virgile, Kgl. 10, 96 : reïcè capellas);
l'orthograpbe abiicio, adiicio, etc., est due aux grammairiens, mais
ce n'était pat l'orthogvaphp, usuelle. Aulu-Gelle (.V. .4.. iv, il) veut qu'on
écrive ADIICIO, mais il avoue qu'il n'a jamais vu le mot écrit ainsi*.
Quant au génitif des substantifs en -ius et en -ium, il est en i
jusqu'au premier siècle ap. J.-G. ; ce n'est que sur des inscriptions du
temps de Tibère et des empereurs suivants qu'on trouve -ii à côté
de -i'. Virgile, Horace et Tibutle ne connaissent que la forme -i; la
forme en -ii se rencontre en vers, pour la première fois, cbez Ovide,
Properce et Phèdre*.
112. — Après V {= u, v), l'ancien o se conserva très longtemps'.
Les exemples les plus anciens du groupe nu ne sont pas antérieurs
à la fin de la République. Ainsi l'on trouve SVTS dans la /j-j-
Julia Muniripalin (46 ou 43 av. J.-C), vingt-trois fois le groupe uu
dans les Fastes CapitoUns (C. I. L. i, p. 4i5-3ââ); enfin, sur le
Monument d'Ancyre on lit les formes suivantes : riunm, uïuus,
annuum, suum. Ce fut vers l'époque de Quintilien que uu finit par
l'emporter sur uo, mais uo ne disparut jamais complètement de
l'usage : ainsi on lit encore VOTIVOS sur une inscription officielle
,1. Cf. Siti. o«^. 1 ■
uo.
1. Vn;. Bitmtci. am. ci'l^, p. jOI. Lpi gramniiriiut iu>iiUicnl m^mc nili
COIfLT, COIir.lT, COmCIT. Va;. Bi>i*.rqi, tbid.. p. IS9.
A>ui>dln<aKiiiMriptioD rflilirc ■ Vilmlipini lU [II. d. B., V, Î99) cl dgn
I* dé.'nile de Rxlagiùe (A. d. A.. V. 3U) on (routt «ucon es ^aLlit«i -i.
C. U Hnnumcit i|-Anc>re H»niK i pour ii dui In firmes Miianli
NVNICIFIS. STIFENDIS, COL0HI8, PROVINCIS, COLLàTICIS, i^
■ part, il donnfl il pmrbnt ■illeurr,
T. Toi. Qum.. I, i, Il ; T, ti. Cf. I, e, 33, »ii il fait illuiiuii ^i k fami»
qnod volai pedibu n.
„Google
66 GIUMMAIIIE COMPAIIËË DU GREC ET DU UTIN.
de 289 ap. J.-C, ft VIVOS sur nombre d'inscriptions funéraires, etr,
A cùté de l'orlhographe uo, remplacée par un, il y avait place pour
une troisième : u simple. C'est ce qu'on voit par les exemples suivants :
AEDITVS, sur une inscription de l'an 50 ap. J.-C. (an de Rome 804j:
MORTVS, sur les Fastes Capitolins; FLAVS, sur une monnaie anté-
rieure au septiCme siècle de Rome; TLSINIEIf SIBU8 (à côté de
TvlcientibuB et de Vulso), sur les Fastes Capitolins; EXERCITTH
(gén. plur.), sur le Monument d'Ancyrc; VIVS, à cûté de uiuos et
de uluus, sur des inscriptions funéraires de l'époque impériale retrou-
vées à Lyon'; VLTINIA{p. Voltinia), C. I. L. m, n- 2714 et n' 5030;
DVMVER [ATV8], dans VKphemeri» È'pigrnpliico, 4, n° 3.»3. De même
on lit : IVEMTA, IVENILI, sur des inscriptions de ta République; et
le Monument d'Ancyre reproduit la forme IVENTVTIS (à r.dlé de
inuentatis, iuni), etc. Enfin par certains passages des grammairiens,
on voit que l'orthographe ÀVS, OVM, etc., qu'ils n'admettent pas,
se consena dans la langue vulgaire. La forme BOTM (p. BOVOH,
BOVVM) fut même adoptée par les grammairiens. En tout cas, Quin-
tilien nous apprend* que ni ceniom ni cenium ne rend la pronon-
ciation exacte de son temps.
113. — Le groupe quo. — Quant au groupe QVO, il a été réduit
à QV ou à C7 : en effet le mol occulto est écrit OQVOLTOD sur le
sénatus-consuite des Bacchanales ;equ8s'écrivaitEQ VOS, cum s'écrivait
QVOM, etc. Les grammairiens analogistes voulurent prescrire l'ortho-
graphe EQVS, QVM, mais la façon d'écrire ordinaire ECVS, CVM'
se maintint malgré eux à travers tous les âges. Chez Grégoire de
Tours, on trouve encore subsecnntnr, locuntnr, etc.*. La distinction
entre quoni (conjonction) et cum (préposition) était factice^ Dans
l'ancienne langue, la même forme (cpiom) servait aussi bien pour
la préposition que pour la conjonction, et Fronton, par affectation
d'archaïsme, écrivait encore la préposition sous la forme quom. Quant
à quum, qu'on trouve encore dans trop de textes latins imprimés en
P'rancr, c'est une forme aussi barbare que le serait quur ou quujus ou
ipiui*. Il y a plus; les manuscrits en général ne connaissent pas cette
orthographe quum ; il y en a un exemple dans la Bible de Theodulfe
(niss de l'aris latin, 0380, fol. STO"), d'autres dans un manuscrit de saint
l. /iticripfioin anlii/Hfi rfr /.yan ivprodvileM i'apria les monaiiienli ou rtcaeillitt rians fci miUnn
pai' A. de BnislicB (Lyon, HtS-tS^i).
\. Vny. H. BmniT, It Lalin île Grt-gnirt ^e Touri, p. ii».
». Vc.î,Qi,-.n.,l.l.S.
■=._..__.....__._._.. . . riiquonipiir(|n«in,n»P"
ip queiquomqua par qûiquniDqaeT
jyGoogle
PHONÉTIQUE. - ALPHABET LATIN, ffl
Auguslin datant du dixième sièrie, mais au dL'meurant cVsl très ran>'.
En revanche, le groupe quo est devenu quelquefois co. Quinlilien
dit qu'on écrivait çuotidie ou cotidie*, et, dans les bons manuscrits,
on voit que la forme primilive de coqnere était guoquere.
4i4. — La voyelle u InclinanI: ik i. — En lieauroup de cas, le
son de d voyelle inriina de bonne heure vers i et prit probablement
le son de û; ce fut notamment ce qui arriva dans les superlatifs
optumus, decumus, finitumus, etc., dans des verbes comme recuperare,
lubet, sacrufico, etc., dans les substantifs manuMa, clupeus,
monumentum, lacruma, etc., enfin au datif et à l'ablatif pluriel des
noms de la quatrième déclinaison, ex. : venibus, etc.'. Le premier,
César écrivit, en pareil cas, i au lieu de u* : en ellet, la I^r
Julxa Mutticipalis porte HAXIHVH. Auguste suivit l'exemple de son
oncle : sur le Monument d'Ancyrc, les superlatifs et les noms de
nombre sont en -imus; de plus on y lit finitimus, légitimas, reci-
peraui, etc., à côté de clupei et de Muluium. Auguste disait môme
simus au lieu de sumus^. L'orthographe i prévalut sous l'empire,
bien qu'on rencontre encore des exemples de o*.
115. — DlphtODg^ues. — L'ancien latin possédait les diphtongues
suivantes' :
ai, ei, oi, ui
116. — AI'. — La diphtongue ai existe encore dans l'ancienne
langue, comme l'attestent les formes nombreuses qu'on relève sur les
inscriptions archaïques, et notamment dans le sénatus-consulle des
Bacchanales : Duelonai (p. Bellonse), haice (p. hsec), aiquom, tabelfti
datai, etc. Mais déjà, sur cette inscription, on trouve AEDEM.
A£, au lieu de AL apparaît d'une façon fréquente vers '200 ou
190 av. J.-C. (an de Rome 534 ou 564). A partir d'une période qui va
de 130 à 101 av. J.-G. (i>âi à 053 de Rome), AE triomphe définitivement,
bien qu'au génitif ou au datif de la première déclinaison on trouve
encore AI sur des inscriptions de l'époque impériale, mais d'une façon
isolée. Kiihner cite filial sur un monument de l'an 303 ap. i.-G.".
I.VOÏ
. H, Bi
., 1. *. 8.
p. 139, n. il
i'.rl,
■. (fticr
r.. I, 7, îl : « .
Um oplimiit
ip™»
il, Cal
prInftUiB CoHrili
-oJilu
r ficlul
i. Cf.
SrtT.,
A.ie.. 87.
1. ^«
r le Hgnc inTflilé p>r 1'
™pïreur <;li
mdc.
» liai
l«qoi
ipele
•oui pu.
, pour 1c m.
"""'"'
(rf. (
i-aprf
■'. S
l. ïoy
. Kf«
>■. Am/BAt/. Gr
■. d. lui. Sp,
1. Nu.
ihDll
— m .ïpc 1
afina
leaid
anilf
^roi
.mit
tbci 1
LKrtre H ebfi V
jrgilc : ii n'<
»tp>
liphlo'
nifiic
» p.ji^ium« terrai, pictai, H'-,
jyGoogle
m GKAMHilBIC COMPARÉE UU (iRFIC ET nU LATIN.
On voit par les grammairiens du l'empire que, de leur temps, la
diphtongue ai était à peu près hors d'usage. Claude voulait la remettre
en honneur'. Tout cela prouve que, dans AIO, MAIA, i est consonne
et non voyelle. Il faut donc écrire ajo, Ha/a; dans notre orthographe
moderne aio est un harharisme.
AE se prononçait comme une diphtongue : Caesar, Kafoop, italfar.
La prononciation e était vulgaire. On connaît le vers de Lucilius :
« Cecilius pretor ne rusticus fiât* •<. Varron^ nous apprend que
le mot latin baedus (roprésenlé chez les Sabins par fedus) se prononçait
dans la campagne romaine edus, et âedus ou haedus k la ville*. Le
datif de la prcmit-rc déclinaison est déjà en e sur de très anciennes
inscriptions qui reproduisaient ainsi la prononciation vulgaire. Mais
c'est h partir du deuxième siècle de notre ère que la confusion
augmente entre ae et e. Dans les manuscrits, ae et e sont mis à tort
et à travers; il en résulte pour nous de grandes difficultés orthogra-
phiques. Pourtant il y a certains mots pour lesquels nous avons des
renseignements certains, tels sont: cena, ceteri, saeculum, saepio, etc.
117. — 01^. — Cette diphtongue existait aussi dans l'ancienne langue,
comme le prouvent les mots foideratei, comoinem, oinvorsei qu'on lit
sur le sénatus-consulte des Bacchanales. Mais, vers 100 av. J.-C, oe est
déjà très ordinaire, et, à l'époque classique, oi a tout à fait disparu.
En beaucoup de mots, oi, oe" devint u par l'assourdissement de e et le
changement de 0 en u. Comparez le grec ■I>ot'v(XE; et le latin Foenus,
Punicus, la forme archaïque OINOS^ avec la forme ancienne oenus,
plus tard unus". Toutefois la linale oi fut conservée longtemps dans
quoi pour cui : elle disparut au premier siècle de l'empire*.
Comme ae, oe se confondit plus tard avec e, quand l'élément
vulgaire reprit le dessus dans la langue et dans la prononciation. Sur
l'inscription connue sous le nom de Lex Malacilana"', on trouve
cepissent, ceperint pour coepissent et coeperint. Ici encore, la
confusion des sons oe et e ne nous permet pas toujours de découvrir
quelle doit être pour certains mots la véritable orthographe ; néan-
ri. gu,T.
, j
1. «,,,.,
.v„ï.
r. Dc™.L.
., Jt Ti. Cia»
■iia Cx>an gra.
««.nficoitlberf., 18;
16),
.'. rr^a
.(fd.MO
■f-Dio.., (Jr. i
■a(.. l.l.p, 457.
ieloD But-en
^E
. Vi.j. V.»
iùS, V
in,. Inl
.prou
'""*"""" *
1 Kr.il due ù
l.lcel.le (i
1 PrtnMte 1
On lu ced«rfl. ■
.ulicudt
: caedera sur u
ue Ln«rip.ion ,
.rehutqdi! do Sp
olMe. Vo,
. B«.L. T,
B«g
..p. lOÎ-J
10*.
. cili-.. 1
1 *■
.li,.» de lin
. ÏO «. J.-C. f
Hï» Hvii;, V..!
.ni. 1.30
: Sur l'iiwi
ripliiin dn liU de Scipi
on Birluliv
DuuLwi
Inmve (
nœnufp.
nŒnnm), em
nlnclbn de M
aniuii(:
= d4 nnum,
imeincn
amitu
:lrrio«!
■■). «1
1 lieu de lo
n.'iEille.. non.
vor-Q.»
- ti<
uJ nune me]
Inii.,qt>ndriril
ribui quu potui
lilIcrBi cnolmiH, io
q.,o
puer
piopi™
JU et 01 Dlebantor, HoUlir
ul*billgfi.idl<l
). RMigtc
i r*p"<i
ne de Do
«nitien
1. m*!» gr>.
.:* plu> Urd, .
'"!■ *i-<l«">, p.
e», B. i
„Google
PHONÉTIOUE. - ALPHABET LATIS. 69
moiDS nous savons qu'il faut certainement écrire oboedio (cl non
obedio), incepi (et non incoepi), caelum (et non coelum), Câelins
quand il s'agit de la colline, mais Coelius quand c'est un nom
d'homme. Nous avons, sur ces différents points, les témoignages des
inscriptions ou des bons manuscrits, et quelquefois les deux réunis,
118. — El. — Cette diphtongue se trouve dans des mots comme
l'interjection hei ou ei, deico (gr. ^eix.w>.i), teiAo (gr. icciQu), etc. , mais
il ne faut pas la confondre avec ei simple notation de ï (rf. ci-dessus, p. Qi).
Rehahque. — Selon KQhner (p. 47), ei pour i commence 1 Mre en usn^e dès l'épuque
des Gncques et on en trouve encore des exemples pendant toute iVpcique impériale.
Il ne faut pas con fondre «ï pour! avec le groupe ei dans lequel ieatconsuinieclduit,
dans notre système d'écrilure, être représenlé par un j. Ainsi l'on iJevrii écrire
plebe/ua, Pompa/ni, etc.
119. — AU. — Celte diphtongue se prononçait aou, mais le peuple la
réduisait à o'. C'est ainsi que sur d'anciennes inscriptions on lit Pola,
Plotus, au lieu de Fâulla, Plâutns. Dans une même famille, celle des
Clandii, la branche patricienne était désignée par Claudia gens et la
branche plébéienne par Clodia. Parmi les témoignages des grammai-
riens et des écrivains, on peut citer ceux-ci : >• Orum rusiii-'i ilicebant »
(Festus, p.212, 13, ?7i.). — Suel., Vfsp^'H: « Mrstrium Floram mimi-
larem , admonitus ab eo pl&ustra potius quam plostra dicenda, dk- pvsli-ro
Flaarum salulavit ». Enfin la langue a utilisé, dans certains cas, les
deux prononciations : de plaudo, elle a tiré explodo; à côté de câtipo,
n cabaretier », elle a créé COpa, « cabarelièi-c » OU h danseuse do iJivcrne " ;
tandis que lautus est adjectif et participe, lotus n'est que participe, et
l'on écrit toujours illotus; caudex signifie « bûche » et codez « iivr.' ".
Remahoue. — Dans certains cas, au est devenu a'; ainsi la langue vulgaire |>ost<'-
rieure (ait souvent de Aagnitui, Agnitus (cf. fr. aaài); de Claudins, Cladius; c't'^t ce
qui explique que les noms de ville Pigaunim, Tauromenium, Aaguata suii^nt devenus
en italien Peswo, Taormina, Aotia et que auscultare ait donné ascollare.
120. — ED'. — Cette diphtongue se trouve dans les mots heu, eheu,
heus; neo, sen et ceu. Dans neuter, il n'y a pas de diphtongue, selon
Consentius [Gr. lai., t. V, p. 389, 28 AVi/) : " Si al'iqms dirai neutrum
dUyllabum, quod trisyllahum enunliamus, barbarismum faciel ■>. Cette
ohser\*ation est confirmée par certains passages de poJ.'tcs anciens
oit neoter peut être scandé nëùter. En tout ras, c'est seulement dans
Claudien que neuter doit être nécessairement scandé neuter*. Quant
au mot neutiquam, qu'on lit chez Plante cl chez Tércnce. il a la pre-
I . (Vcsl ain>L quVn allcinud lo peuple prononce gluBdl, (Df*ll. Viiy. sur n\le qucstiun Goi.mv, fnl.
Spraehe. p. T; WSim.», ALlilluratim, p. Î1. Touleroit dsos Sidoine ApoUiniironii trouie (rncoirlejoii
d« mon anre d ors, ce qoi HippoH une proDoucialiou rfifffrenle. Uiis 1* cnutiisioii de au cl de 0 n'est
1. a. Rteiui âaReeaa. IV, lis, 113.
t. Vay, »«i. tal. Farmentehrf. 1. il', p. !.ir:
jyGoogle
■0 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATm.
mitre syllabe brève et devait à celte époque se prononcer ne-o-ti-
quam. De même que de ne-allus on a fait nnllus, il semble qu'on
devait écrire à la bonne époque outiquam et non neutiquam.
Bien qu'on trouve encore Harti Leucetio sur une inscription rela-
tivement récente [Orelli, n" 1356), on sait que cette dipbtongue eu
disparut de bonne heure. Selon Macrobe, il y avait déjà Lucetium
dans le chant des Saliens'.
121. — on. — C'était sansdoute une diphtongue- à l'origine et l'on
prononçait oou^ En tout cas, on la trouve encore dans l'ancienne langue
pour certains mots : abdoucit, poublicom, loumen, plous, plourama,
Loucioa, jous, joubeo, joudez, jouro, noundinae (= novendiiue}, nountios
(— noveotios), etc. On la rencontre aussi dans des formes comme :
souom, iouerint, conilouont, Houoeria, Oufentina, et le sénatus-consulte
des Bacchanales nous fournit les exemples suivants : CONIOVRASE,
lOVSISBT, PLOTS, NOVNDINVM. Cette diphtongue se maintient
jusque vers la guerre sociale (98 à 91 av. J.C. ou 636 à 663 de Rome).
Après cette date, elle ne se conserva plus guère que dans lOVS et
dans les mots dérivés. Dès l'an 230 av. J.-C. (an de Rome 504), on
trouve déjà U à côté de OU,
122. — U I. — Cette diphtongue n'existe peut-être, comme diphtongue
primitive, que dans l'interjection bui et comme diphtongue latine que
dans le datif cui; mais cela même n'est pas sûr. La terminaison du
datif des mots de la quatrième déclinaison, u-ï, ne saurait compter
pour une diphtongue, puisque nous avons afl'aire à deux voyelles
véritables formant nécessairement deux syllabes*.
Remarque. — Dans cùi cilé par Terenliamis Maurus' et dans hnic employi- pur
Sincc, Oh ne peiil voir qiie lies liconcos poiUiques.
123. — CoDSonnes. — La confusion du b et du v qui appartient
à la prononciation vulgaire', commença surtout au deuxième siècle
de l'empire': c'est à partir de cette époque qu'on trouve DanuJbius
au lieu de Danuvius et Suevi au lieu de Suebi (cf. ail. ^iflvabtn).
124. — Dans l'ancienne langue, b et p étaient souvent confondus:
Ennius écrivait encore Bumis et Bruges, au lieu de Pyrrhus et
P(h)ryge8; c'est pour la même raison que le grec tpiiaivx a été
transcrit i>alaena.
Mi/'J flrti.M, IV, I. 164, ].
jyGoogle
PHONÉTIQUE. - ALPHABET L*TIN. 71
125. — A la fin des mots, d et t ' avaient à peu près le tnCnie son
dur*. C'est ainsi que nous prononçons « un flCMu-t- homme ». De lii
sont venues quelques confusions dans l'orthograplie : apot (/.'■j-
Julia Municipale, C. I. L., I. n" 206) au lieu de apud ; quod (C. I. L.
I, 1016), au lieu de quoi. Sur le Monument d'Ancyre on trouve aliqnod
au lieu d'aliqnot, et adque au lieu de atque; el, sur les inscriptions
du temps de l'empire, set (p. sed), quU (p. quid), quot (p. quod). it
(p. id), allât (p. aiiud), quodannis (p. quotannis), reliquid (p. reliquit),
velud (p. valut), vûdd (p. Tixit). La négation haud est éerite lantùt
haut et tantôt bau^. Quant à adque (p. atque), ce peut iHre l'ortliu-
graphe étymologique*; s'il est vrai que at est pour ad, " en outn; >,,
adque signitierait proprement " et en miin.' -.
Dans la prononciation populaire t ou nt final avaient un son faillie ;
aussi l'ancienne orthographe écrivait-elle dede (p. dédit), dedro (p.
dederuDt), dederi (p. dederint). Celte orthographe fut combattue el
écartée par l'école d'Ennius, mais il en est resté des traces dans les
troisièmes personnes des parfaits, comme lecere pour tecemnt^. De
même, c'est le son faible du d final qui explique qu'il ail pu tomber
ù l'ablatif singulier.
126. — C se prononçait E, on disait fdkio, fàku, Kikpio (cf. Kih^
puv); ktniï (cf. mûv[î)^ Notre prononciation est donc tout à fait
défectueuse sur ce point comme sur beaucoup d'autres; car l'on peut
dire que nous prononçons le latin beaucoup plus mal que le grec.
127. — G avait le son dur, et l'on prononçait lè/fo, l'-i/iih, lè^tiit, etc.
(cf. Maet. Cap., III, 261).
128. — T avait partout le son t ; on prononçait Titius (et non Tîcius).
Mais le peuple finit par donner au groupe ti devant une voyelle un
son voisin de celui qu'il a dans nos mots en -tion, en même temps qu'il
affaiblissait la prononciation du c dans le groupe ci'. Cette pronon-
ciation fautive", cette confusion de ti et de ci devant une voyelle ne
remonte cependant pas très haut. Les grammairiens ne mentionnent
qu'à partir du cinquième siècle la prononciation tsi. Mais on trouve
Cr. QuDn., I. 4, Id: 7, S.
t. Atqaa Kriii l'artiwgripiu! phoDéiiqiK, cf. uTpf [|i. urbs). optinuit (i>. obUnuit], form»
|ur QniDtilicD ([. T. 1).
d« poèl» »t doicnup plus grindï. Twilc s'est m*™ srry de !• fnrnie -»n d'une façon Irti origi
u KU du pirlsit {et. a.uw. Zu Ràsigi Voi-iaanqen. p. îit tqq.). Sur la foroie -ero en géuéri
peolcomdlerQi'iRiutiiO, 5. 11 iqq.) tl rjciiu»(Oraf.. 4T, l$T).
S. lA dialMla «arde ■ eouerié ctlle pmNoocl*tiaB : ka-ra y corHtpond i eercns.
1. TuBldiûi là nù ci n'élail pu suiri d'une inyelle. I> proonurialiuii U ^e cniiserra plu> Iniigif
>>nlîlcDenreofikiaa>uruneawnnBH'delaADduTi<si»cle(rt. A.er., ISiJi. I, p. SOI)).
B. CF. KCiiHi, op. cil., p. Il : Bdiatci. op. eil., p. ili sqq. Voir auiai plui luint,p. iiH II.
tSSi, I, p, )0«.
jyGoogle
73 GR.^MMAIRE CONPIBËE DU GREC ET DU LATIN.
déjà, sur une inscription africaine du troisième siècle, les mois
teniiinac]_iones], definiciones; Gommodien, qui vivait dans la seconde
moitié du troisième siècle, compose des acrostiches sur concupiscenciae.
Sur une inscription de Salerne, du troisième ou du quatrième siècle,
on lit dispoùcionem. Mais c'est surtout en Gaule et sur des inscriptions
du septième siècle qu'on rencontre des formes comme negociator,
recordacio, oracio, Stacius, deposicio, etc. Si cette confusion entre ti
et ci n'a pas pris naissance en Gaule, elle s'y est du moins considé-
rablement développée, et, même de nos jours, on continue encore k
confondre -rie et -lie dans des mots comme ckiromanrie et ariiXocmtie
(cf. gr. -v,avTti'a et [-jcpàTtia] --tpxtt'a). Quoi qu'il en soit, les manu-
scrits qui nous sont pan'enus portent souvent la trace des confusions
qu'on faisait entre -ti et -ci. Nous n'avons pour nous gui,der que le
témoignage des inscriptions et de quelques manuscrits de la bonne
époque. C/est de là que nous avons appris qu'on doit écrire Domitins et
propitius, mais patricius, tribunicius, adventicins, etc.; l'orthographe
condicio estla seule que connaissent les inscriptions; il en est de même
de dicio, etc. Quant à contio, il est pour coventio, comme te prouve
l'ablatif COVENTIONID du sénatus-consulte des Bacchanales; l'ortho-
graphe induttae est justifiée par les étymologies qu'en donnaient
les anciens Inde uti jam, in diem otium. Ce sont aussi les inscriptions
qui garantissent l'orthographe nantius et setius " moins » '.
129. — Q*. — L'orthographe latine ordinaire admet seulement qu
devant une voyelle. L'emploi de q au lieu de c devant un u (par es. :
QVM, QVRA, PEQ VMIA) apparaît sur les inscriptions en même temps
que le redoublement des voyelles^. Brambach cite en outre peqnarim,
urblquB (sur des inscriptions de la première moitié du premier siècle
ap. J.-C). De plus Vclius Longus dit qu'Antonius Bufus voulait qu'on
écrivit logutio à cause de la parenté de ce mot avec loquL
Sur des inscriptions de l'époque impérialeS on trouve NEQIDEM,
QINTAE, QA, QAE; on cite aussi NAHQE^ et sur l'inscription
dite de Duenos QOI". Ces fautes, quand on les rencontre sous
l'Empire, paraissent dues à l'application exagérée d'une fausse théorie
grammaticale suivant laquelle le signe Q serait la combinaison de C et
de V. Il est plus difficile de rendre compte de qiioi archaïque.
En H'vanche, certains grammairiens, parmi lesquels Varron, consi-
1. i;hM Pilule
on Ml SecUnS, <|i'i •'Bl
cunp, ■ec-tiot
;.<litt-tius);qui..i;,s
op-c-l-.V- *»; B»'"».
3. Vu;. L. Hav
.1, df S«,«,-„h Uli»<.
qu> colle nnhôgr.
■plie ni due i Arciut.
t. a. Ken»!.
op. cit., p. 40^ Hum
5. Cf. H. d. a.
8. Cf. Z..IA...
■i, ;'n™'. II. Inf.. ±»^
„Google
PHONËTIQUE. — ALPHABET UTIN. 13
déraient q comme une lettre superflue. L'orateur Licinius Calvus ne
s'en servit jamais*. £n(in Scaurus (27, iH. fieil) nous dît que
quelques-uns écrivaient cals pour quia.
130. — L*. — Selon Priscien, qui emprunte cette observation à Pline,
1 avait un son grêle et faible Uxilh). quand il était redoublé, comme
dans îlle, Metellus, etc. ; au contraire il avait un son plein à la fin
des syllabes ou aprj^s une consonne, comme dans soi, silva, flavus,
clams; enfin il avait un son intermédiaire au commencement des
mots, comme dans lectum et lectus. Le groupe 111 avait un son très
faible qui se réduisait souvent à li; ainsi, tandis qu'on prononçait et
qu'on écrivait mille, on prononçait et on écrivait mUia^. C'est pour la
même raison qu'on écrit Hessaiia, mais MessaJina, viJia, mais nJlcus,
i7ico, au lieu de illico, etc.
131. — M. — Priscien {}. 29, 30, Hertz), nous apprend qu'à la fin
des mots ra a un son sourd, plein au commencement des mots, ni
sourd ni plein au milieu. Ce témoignage est confirmé par un passage
de Quintilien*, où il est question de m final. C'est parce que le son m
était sourd à la fin des mots que les finales en -m devant voyelle étaient,
en latin, soumises à la synalèphe^ En d'autres termes, la syllabe finale
en m était bien prononcée, mais si faiblement qu'elle restait étrangère
à la mesure (Freund compare ce qui se passe en musique pour les
petites notes brèves, dites d'agrément). Mais Ennius, qui voulait ren-
forcer l'orthographe et empocher l'apocope des finales, établit qu'en
vers les syllabes finales en m compteraient comme brèves devant une
voyelle. Exemple : militftm octo; dum quidam unus, etc. Cette règle
est souvent appliquée dans Plaute, où l'on trouve : nâm, tûm, quidam,
\Ôm, Bum, qaôm; de Lucilius et de Lucrèce, Corssen cite : cùm eo;
dûm abest, cûm odore, quàœ in bis. La réforme d'Ennius était salu-
taire; car, dans l'ancienne langue, on n'écrivait pas m à la fin des
mots : Taurasia", Coraica", pocolo-, oino", coUegiu-, donn", duonoru",
annoni", parti'', omne°', aide°>, manu'", etc. Dans Plaute, il reste
encore des traces de ce mauvais usage; on cite' : forn", fidè",
qoide", në°pe, animn-, eni-vero, etc. Enfin le grammairien Verrius
1. et. Or»T., 1
1, *,9,;. i3;lï, *
. to.
1. Sur 1» linbi
»lf.L.H.....d»iii
rcAiVdi
iwœirn»
I..1.IX,
,p. IIS»|.
3. L< nwt »(
Mir \e Mon
! p.rtii
^Illlrili do
l'urthogrtpba d'A
«ï«ri..
1, 40 : « tadcn ■![> t
il («-4 qaotir
■» ullimi ta tt <
If» •»!
rbi «,u,
««.uling,!
' powl, «tixmi Kribi
eiprimilur, nt m
m ille
fuiut cDjuxlu. m
min «ilmilur. Kd o
buurtl
liqu int»
duu louln Tdul
InoUHt, ii>ip»c«i
S. Le iFrme éliama [ififjoj ni iiii)irap
ieol dn grunini
• piHl^l
.cgr«
■«.f^, lilUr. mi
Kun ; le Jalla cluiiqm
> rcndKit M
11g idée Ua difféi
ilmi: Ci
" •••cain
rortjungert «. Quinlilien : • coumtej li
ticrc «. st
Pomjgiu.
rt Douai
: décrit
licol ai liai
U .loïKpk. : . dur.
Hlium lubrin 1»
liaqi
» coUi
no ».
t.Vo,.e.tHm
™T,MbrtMiBeA<^.-,
dcPlauu.
ii.lr»t,,pp.5dl
Irf. C»
,—1.. uther Au
Hpr.ytie.
l-.mi„-;i«"
run, Priic. Ul. Mon
. fpig., p. (
„Google
74 ORAMMAinG COMPAREE DU GREC ET DU LATIN.
Flaccus proposait, pour ie cas où m final était suivi d'une voyelle, un
signe spécial I ou demi-H, exemple : HVLTVIILLE.
Peut-être, en pare!) cas, le m latin avait-il un son nasal analogue
à celui du français dans le mot nom, et prononcait-on moultoun ilU.
Dans YAppendix Probi (p. 199, Kcil), on lit : «. passiœ, non passi ;
Dumquam, non nuraqua; pridem, non pride; olim, non olî; idem,
non ide ». Cela prouve que dans la prononciation vulgaire on n'enten-
dait pas m final. A défaut de ce témoignage, on n'aurait qu'à comparer
le latin et l'italien dans les mots suivants : novem (ital. noce), decem
(ital. dip.cï), iara {ital. gia), mecam (ital. meeco*], eccum {ital, erro),
Ticem (ital. vece).
132. — N. — Devants, n avait un son faible; aussi n'était-il pas écrit
toujours, comme le prouvent, sur d'anciennes inscriptions, les mots :
COSOL, CESOR, PISAVRESE*, CRESCES^ SCIES*. Sur le sénatus-
consulte des Bacchanales, on lit à la fois CONSOLERE et COSOLERE.
Quelquefois la place de n est marquée par deux points, comme on ie
voit sur une monnaie de l'époque de César, PARE : S. Mais D avait un
son faible, môme devant d'autres consonnes, si l'on en juge par les
exemples suivants^ empruntés à Plante : tamën, habén (devant une
consonne), ïn manu, ùnde, feréntarium, incitafl, mterpellatis, bioc,
intus, TOlùQtate; peut-être en ces cas-là la voyelle suivie de n avait-elle
simplement un son nasal.
Ce qui prouve, en tout cas, que ns et s simple différaient peu dans
la prononciation, c'est que l'orthographe populaire de thésaurus
(Q/icaypôç) était theusaums, c'est aussi qu'on trouve la forme vulgaire
Campaas pour Campas' et Indigens pour Indiges^. En revanche, la
forme primitive formocsus s'est réduite à fonnosus^. A l'origine, on
écrivait vlcieiis, viceasumus, et, sur le Monument d'Ancyre, on Ht
toujours vîciens, duodevicensimus, etc. Ce sont les grammairiens de
l'Empire qui ont imaginé la prétendue règle en vertu de laquelle on
devait écrire en -ens les adverbes de sens général comme totiens,
quotiens, aliquotiens, mais écrire en -ies les adverbes numéraux
proprement dits comme decies, vicies, etc.
Devant une gutturale, N avait le son nasal, peut-être comme dans
notre mot " angoisse " ou comme dans l'allemand « nngfl "*. En
3. R. â.
n., V. ïaa.
*. G«l
. 1. L.. 1, p. Î83.
S. D*>i>
riossus,
Vamioossui p»r
H Terrucontus, Imperionsus »
! Figulu" : - lulcr lillcntn n cl 9 ni
jyGoogle
PHONÉTIQUE. — ALPHABET (.ATL\. 'A
pareil cas, fe grec écrit ordinairement y ^"' ^^'^*^ ^^ v. Âccius avait
proposé d'écrire de même ag^ulus, agcepa, etr.'
133. — S. — Dans certains cas, s avait un son très dur que
quelques-uns cherchaient à représenter en écrivant as au lieu de s
simple, dans cauâsa, dÎTissio, cassas^. Sur le Monument d'Ancyre.
on lit canasa et [cla]u«sam.
S final avait un son très faible, comme le prouvent les inscriptions
archaïques sur lesquelles il est omis, exemple : Comelio, Fourio, etc. ;
on trouve même Clandi pour Claudius^ A partir de la deuxième
guerre punique, on écrit généralement s final, mais, à toutes les
époques, l'orthographe vulgaire le néglige quelquefois. Ainsi, sur des
inscriptions comprises entre la deuxième guerre punique et l'époque
des Gracques, on lit : locu, Antiocu, lectu; à l'époque de César et des
premiers empereurs, on trouve : Philargnru, Albinn, Floni; à l'époque
impériale postérieure, la prononciation vulgaire reprend de plus en
plus le dessus et les exemples de la suppression de s iînal abondent;
exemples de nominatifs: Longinu, poaitu, filio, vico, pulverario, qui(8),
incomparabili ; exemples de génitifs : securitati, aetati. Jovi; exemples
d'accusatifs du pluriel : anno, saltnosa; exemples de datifs ou d'ablatifs
du pluriel : creati, auni, diebu, laboribo; exemples empruntés à la
conjugaison : biba(B), bi (p. vis), etc. Par conséquent le son s final
fut toujours très faible dans ta prononciation vulgaire. Même dans la
prononciation littéraire, s ne fait pas encore position chez Lucrèce,
ni dans les vers de la jeunesse de Cicéron*.
Quant à s initial il a toujours eu en latin le son dur, comme le
prouve la prononciation italienne^.
134. — X. — Varron et Nigidius Figulus voulaient remplacer x par
C8 ou gs^. On a prétendu que c'était parce que x était étranger à
l'ancien alphabet latin; il est vrai que Priscien et Varron le disent,
afBrmant que la lettre fut ajoutée à l'époque d'Auguste. Mais Quintilien
l'appelle ullhna uostraruni et Monimsen' remarque que si elle avait
été ajoutée plus tard elle eût pris la forme 3 et non X. Du reste,
I est dans l'inscription de la colonne rostrale où l'on a accumulé
tout ce qu'on savait des formes achaïques. D'autre part, Lepsius
prétend que X latin représente kli, et que le son j- élait figuré ft
3. mil c'nl |KDl-«lrc une abréiialion ;
4. Cf. CiE.. a-al., 48, l«I.SDr li q
G. P»u, p. 301 iqq.}.
5. Cr. Phil. Woeh., Il, p. l«l.
a. et. QniT.,!, 4, 9.
„Google
■n GHAHMAIHE COMPARf.E DU GREC ET OU UTIN.
l'origine par ZS, sous prétexte que, sur le sénatus-consulte des Bac-
chanales, extra est écrit EXSTRÂD; mais Mommsen a démontré que
c'est une erreur. Dans l'alphabet dorien, kk est représenté par * et
non par X; on trouve ^H^/jtq^, etc., et pourtant Ç représente es. Donc,
en latin, l'orthographe CS est une imagination des grammairiens.
Dans ï, le son s prédominait sans doute, comme le prouve la coexis-
tence des formes Sextins et Sestios, sexcenti et sescenti, mixtos et
mistiu: un des manuscrits de Tacite, le Medicem aller (du onzième
siècle), porte ansius elestitît; enfin on a en 'tta.yien massimo, laiso, etc.
Du quatrième au sixième siècle ap. J.-C, le son x s'affaiblit en 88
ou ens; de là les formes visit, viftsit. Alesander, felis, etc.'. Mais
déjà chez Plante x avait un son très failde, s'il est vrai qu'on peut
scander èxigere.
CHAPITRE VII
ACCENTUATION GRECOUE ET LATINE
Bibliographie. — KCbnkr-Bl.iss. Ausfùkrliche Grammatik der griechUchen
Sprache, I, I, p. 31J el suiv. (oii se Iruuveiil d'aulre» indications bililiogrnphiquK). —
Kuhneu, AiafOh-l'che Grammalik tier lateinitchen Sprache, p. llâeleuiv. — Schmidt,
Leilfadtn, ett., p. fi et suiv. — Stolz, Hist. Gr. d. Int. Spr., I, W sqq. — S|':elm\nn,
Auapracht des Lnitin, etc., Heilbronn, 1885. — Weil et Benlœw, Théorie généi-ale de
l'aecenlualion laline, Paris, 1855. — Weil, De l'oi'di-e des mot», etc., ch. m '.
135. — DéHnitions. — Diverses sortes d'accents. — Accent
tonique. — Le mot « accent » a. en français, des sens divers qu'il
importe de distinguer; en effet, par accent on peut désigner l'accent
tonique, l'accent métrique, l'accent oratoire, sans compter les signm
orthographiques qu'on appelle aussi accents.
L'accent Ionique est ce que les latins appelaient accentue, du grec
:;f07(i>ota « m. d mot Je chant qui arcompagne les paroles ■> ; c'est proprement
ce qu'il y a de chantant dans le débit, le plus ou moins de hauteur
des sons. Sans doute il y a une différence entre le débit ordinaire et
)e chant : le chant procède par intervalles musicaux justes el nets, dans
le débit ordinaire, les intervalles sont tiioinn nets el moitié reconnainsables,
en même temps la mélodie est plus monotone. Néanmoins on peut
s'assurer que, même quand on parle, on produit, en réalité, des
intervalles musicaux. Les Grecs avaient conscience que leur accen-
tuation était musicale; car, outre le mot de -poctjjSta, qu'ils employaient
pour la désigner, ils se servaient encore du mot tôvo(, et ce mot
I. Vo)-. Linuii, Tke l.aiia language. p. 11)7 (cli. Il, S I j.'<).
Bni^iUDn, C.rundriu', t. I, | inaeioei (p. 9li iqq.).
jyGoogle
PHONÉTIOUE. - ACCEMUATION. '•!
signifie la << tension » plus ou moins forte des cordes d'un instrument
de musique, d'où dépend l'acuité du son'.
Ln latin, l'accent n'était pas comme en grec purement musical;
il semble bien qu'il était caractérisé par .une élèfalion plus grande do
la voix, accompagnée, comme dans les langues modernes, d'une
inlensilé plus grande ^
L'accent rythmique ou métrique est quelque chose de tout différent.
Observer l'accent rythmique, c'est appuyer plus ou moins sur les
différentes syllabes selon les temps Torts et les temps faibles. Les deux
exemples suivants feront comprendre comment les Grecs faisaient
sentir cet accent et comment ils le distinguaient de l'accent tonique' :
Oùx à-ya-6civ ■rco-Xv xot-px-vî -/;" ( - Iç xoi-poc-vo; ïff-Td»
136. — Signes d'accentuation en grec. — Pour marquer
l'accentuation, les Grecs de la bonne époque n'avaient pas besoin
de signes écrits. L'usage des accents comme signes écrits ne remonte
chez eux qu'à l'époque où le sentiment de l'accentuation vraie com-
mençait à devenir incertain, surtout chez des peuples qui n'étaient
pas Grecs, mais hellénisés. On attribue à Aristophane de Byzance
l'invention des signes d'accentuation; en tout cas, c'est à lui et à son
I . Enlrt la sjllidto iiii:rnlu6« il t« aulm il y liait chpi Is Grcn l'iulcriilli! d'uni qniiue. ai> dire Ar
Hiiia d'UiuciBsiui (it. ijUïflw. ovouit.p c. U). Wuthi.l (HeaUcht Gramm.. p. 7 «iq) rocooiuil
qa'cn allinud l'iDlorTalla cM ausii d'une quinlc; iDUIrrui» dam ]« inifrrugilîni» on ciclaoïiliiiii*
passkHini>H, les ■Dleriilln »d1 urdintireiiHnt plus grandi; aïn» chn no hnnime irrité l'iulnrTalle ni
<|ufli|Dcroia de pli» d'nn» octa». cr. Aii»toii1:ii, Harm.. pp. \i, ÏS (llïiboni) : Trjv )ùv a'jv a^vcyjf,
(xhr,aiw) ).oïtXTiv tlvai çaji'v ■ Sialcrotuvuv -jàç i,iiûv ovtm; ■*! ç»vfi xivsî:ai, M«Tà Tinov
w9Tt y-rfix^^ 'TTaoDoK, xatj: it tt|V liifav [t,v tvo^i^aptv GiavtT||iaT(XT|vI ivavTÎw; ni^it
slTit^xi. '\iXk fif îmsitSai ti iox:î xal ncivTi; tôv ToÛTa ç aivi)Livav «oieîv o-jxéti I^yiiv
;3<T(v, àXX' Sittv. AiiSnip iv t$ SisUy'"^'* çiûtoiuv tô Ia:âvai tT|V fuvr,v, âv )i.r) tii itàta;
HOTI tl; coia-jT1]v xivijiTiv iivafxxv4(âtii.EV t'iMlv. CS. Nimmcn. Gia»., JSneA/r. harm., 1, p. ï i -ri.
ouvtjr^i*"*'**!"'''''''!''-*" ili^ioiîXat «ï«ïiYViiffxo(Uv,oiJ»iilav ïjromec àvipiT.v {[tfavilf
TIC Ttôv fSÔYYWv lini; xal SiixMpi|i|Uvzi in' àXX^Îwv TioicE^Bai.
1. V»T. SiDU, LaliMaehe Grnmmaiik (diaa le ffaidftucA d'Iwaa Uilllcr. II>), p. 11». Cr. Sii'in
(LV-, cl. I.Vi>) X • Acnniua ia et •;lUba ul quK plat lonal. QMa nm d(>pTCbn>d<iBna. >i flogimua noa
ad aliqucn longe poiilum clanan; inieninua eniin nilurali ratlonc illan ijrltibara plu aontrc quip rHînr-t
acnntum itqiw utque eodfm niniin lucn amnderF. > Sur «Ile qunlion, taj. ScnOu, De aecenlii lingim
Lalinm commenlaiionum capila l-lir (Di». inaug. Ltipiig, l8Tg).
3. a. lODltfoia «. d. n., IÏT9. p. lî». / :< ,
DigitizsdbyGOO'^le
-18 CHAMNAIHE COMPAHËK W GREC ^T DU UTIN.
élève, Aristarque, que l'on doit les règles de l'accentuation grecque.
On distingue l'accent aigu (itpoatijSta ôÇ(îa), l'accent grave {irpocwS-a
fla.ffî«) et l'accent circonflexe (7:po'î<[>Sîa ôÇuêapsîat, TCEjjwTvwjA^r/) ou
x.ix.XoLGii.l'rfi). L'accent aigu alfecte dans un mot la syllabe sur laquelle
la voix s'élève, l'accent grave affecte celles sur lesquelles la voix ne
s'élève pas, et l'accent circonflexe celle sur laquelle la voix s'élève et
3 à la fois.
Ex. : âv-ôfù-^iî Mâ-ù-ffx Uli-i,-Tr,<i
Les mots TC6pic7;w|Atvfl et xexiKdfievT, indiquent : le premier, que la
syllabe frappée de l'accent circonflexe est, en quelque sorte, tiraillée
entre l'aigu et le grave, et le second, que la syllabe est comme brisée.
Quant aux accents graves, l'usage s'est établi de ne pas les écrire dans
des mots comme ivôpwTio;, par exemple; mais primitivement on les
écrivait; c'est ce qu'on voit sur un papyrus consené à Londres oii le
mot îîTtffïTioovTo est écrit 'EU'ESSE'rONTO'.
L'élévation de la voix produite par l'aigu n'est pas toujours la
même. Dans « cet homme est venu hier », la voix s'élève plus sur /((>)■
que sur homme. Au contraire, dans «j'ai vu hier cet bomme », la voix
s'élève plus sur homme que sur hier. Comparez de même « un grand
homme » et « un homme grand >•. Ces différences, on a voulu les
rendre sensibles dans l'écriture, et voilà pourquoi on a pris l'habitude
d'écrire avec un accent grare les mots qui ont l'aigu sur la dernière
syllabe, lorsqu'ils ne sont pas suivis d'une pause suffisante pour rendre
à l'accent aigu toute sa valeur*. Le grave, employé ainsi, indique
simplement que l'aigu est moins élevé.
On voit maintenant que l'accent tonique n'a rien de commun avec
l'accent oratoire, logique ou pathétique. Faire sentir l'accent oratoire,
c'est appuyer plus ou moins dans la phrase sur les différents mots que
le sens, le sentiment, etc., demandent qu'on mette en valeur. C'est
quelque chose d'analogue à ce qui se passe en musique oii le sens
commande d'accentuer certaines notes (marcato). Ce manato est accom-
pagné en général d'une élévation plus grande de la voix sur les
syllabes accentuées de ces mots-là^. Les anciens avaient soin d'arranger
1. Vojr. KEhuii-Bldii, our. cilf, p. 317. Su. i.
i. Vo,. KCii>«-BL.ti, our. cW, p. Ï3I), et cf. A.hdim. p. Ufl, B : Bttm
». Anted.. n. pp.e^'J-
a. <:r. Qiint.. 1. g, 1 : . Supcml Icctio : in qui pun- iil mtU obi suspfni
1c» ipirilun diïkctl. qun
tel tvbmUt--nda fit rox.
po(Ml », Eo frinjais, on coDibtc quelque cbo» de pliu. l.'accenl orttoire i uu
rcnt poor sITcl de porter
„Google
PHOffÉTIQUE. - ACi:e^TCATION. 79
les mots, de manière à ce que les accents logiques demandés par le
sens résultassi-nt spontanément de la disposition même des mots'.
Nous n'avons à nous occuper spécialement ni de l'accent oratoire,
ni de l'accent rythmique. Mais l'accent tonique est de notre domaine.
137. — Règle commune an grec et au latin. — Les règles de
l'accentuation ne sont pas les mêmes en grec et en latin. Une seule
règle est commune aux deuK langues, c'est que l'accent ne recule
jamais au delà de l'antépénultième. Mais, tandis que les mots grecs
polysyllabes peuvent avoir l'accent sur la dernière, les mots latins ne
l'ont jamais. De plus, l'accentuation latine a des règles très simples
et invariables; il n'en est pas de même en grec. Entin, tandis que
l'accentuation latine est fondée sur la quantité de la pénultième,
l'accentuation grecque est fondée sur la quantité de la dernière.
t; 1. — Accentuation grecque.
138. — Règles foodamentales. — Les règles fondamentales du
grec peuvent se ramener à deux :
1° Quand la finale est longue, le mot ne peut avoir ni l'accent aigu
sur l'antépénultième (Kpo-otpoÇùT&vo;), ni l'accent circonflexe
sûr l'avant-dernière (— po7:ep'.'î;:oi[/,(voî).
2° Quand la finale est brève par nature et que la pénultième est
longue par nature, le mot ne peut pas avoir l'accent aigu sur
la pénultième (îïutpoÇùTOvo;).
Ce sont, comme on le voit, dos règles toutes négatives.
139. — Différences dialectales. — Les grammaires grecques
donnent des règles particulières qui sont celles du dialecte ionien
(attique). Le dialecte dorien et le dialecte éolien en suivent d'autres
tout à fait difTérentes.
i° Ainsi les Doriens accentuent àvQp(J::oi, à'-xOpai, .i^opiiToc!,
6^^P0v(t), iXiJ'îav(T) *, etc., parce qu'ils avaient conservé à la
finale de chacun de ces mots sa valeur naturelle de longue.
De même, selon Chœroboscos' et d'autres, ils accentuaient
;:«i'Sï;, Y^vai'xï;; mais il doit y avoir là une erreur des gram-
mairiens, qui ont sans doute confondu ces formes avec :;atSix^
{p. îtaiSav;), ■fjia.ix.x^i (p. ■^a.ixayç). En tout cas, partout où
•IICfDrnl l'ucmil Ionique.
Vojr. Wmt. de rOrdn dra i
Voy. R, d. R., V, le» ; Fui
jyGoogle
m GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
se rencontre cette accentuation, il faut admettre que les
Doriens considéraient la finale comme longue.
3" Les Êoliens d'Asie Mineure n'accentuaient jamais les polysyllabes
sur la dernière {excepté les prépositions et les conjonctions),
mais ils reculaient l'accent tant que la quantité de la derniitre
le permettait :
Ex. : p6XXoc{: =po'j>îiJ,'AçpâSiiTà{='A9poScTïi), ^(5(i0((— P<i>[AÔîJ,
côço; (— ffooéî), vaCoî (= voioî), Sûvocto; {= Suvoctoç),
Su(T[/.tvT,( (^= ùufff/.Evnç), auTo; (= airôî), 5 «roç (=; ô oôç),
ZeOî (= Zi'iî), etc.'. ■
140. — Remarques parllcalièrcs. — Sans entrer dans le détail
des exceptions, il y a lieu de signaler quelques difficultcs.
1* On accentue xaTùpùE, ■■ souierrain », yoïvïç, mais ôûpiÇ. Selon
Apollonius etHérodien, on doit même accentuer K>îpo^, çoîni^,
(i;j^ûSi-£, " tumeur ". Mais cette orthographe fut contestée plus
tard*.
2° On accentue Mev^euï, irolfwî, 7îÔ)>£uv, parce que «d n'était
considéré que comme une syllabe'.
Ui- même, on accentue Sûnspuî, çiXôyiXtiî, ^ixEott);. Mais il faut
accentuer àyïipdiî (et non pasâyTjpwî, comme le veutGôttling}*,
parce que la forme homérique est à*(-v;pocoî.
3° Dans les mots d'une certaine étendue, il faut admettre qu'il y
avait, outre l'accent tonique principal, un accent secondaire
marquant une élévation moindre de la voix. Mais sur quelles
syllabes devait se trouver cet accent secondaire? Kûhner
suppose'^ que dans les mots composés ou dérivés l'accent
secondaire doit se trouver sur la syllabe qui, dans le mot
simple ou primitif, avait l'accent tonique. Ainsi Aïly.o»jOtvc,î
(Sviy^oî), çuçpotTÙvT) (cûtppov), 'Aixafi^vïiî (ii>xr,), poSoSâxTjXo;
(pôôov), iSupofjL^von (oSwpo;j.ai), AaCpTiiSvjç {AaîpTv;ç), éçEpôftiBa
(ËipEfov), etc. Si ce système est exact, il faudrait noter ainsi
le mot de dix-sept syllabes employé par Platon (Rép., k, ssi e):
ivvt«X(KlEfctOfflXai|-TOXOfflOTt>IX5tâxiî
Ce qui est sur, c'est qu'un mot de soixante-dix-huit syllabes,
comme celui qu'a forgé Aristophane (Ecd., lics-ms) ne peut
être prononce sans accents secondaires.
jyGoogle
PHONÉTIQUE. — ACCENTUATION. 81
4" Les substantifs, adjectifs ou participes devenant noms propres
changent généralement d'accent; ils en changent toujours
quand le mot est composé'.
Ex. ; àynTÔç, "AyïjToç — à^çÔTtpoî, 'AjAçoTîpéî — yelôv, rO-w —
SiOYEVïiî, AtoyivTiî — ().rtf(, "ÉXttiç — çaiSpé;, *«îSf&;
— «(|)Côft6vûî, 2<()Co{t(v6ç — yiauxô;, l'^ocûxoç — «çioç,
'AÇïoî — SavOôî, Sivftoç — Ttvppôç, nùpcoi; — î-aittyri,
AaXâyT] — eic*.
o" Les enclitiquei et les ^irocfifi^uei sont soumis b des règles
qu'explique la nature même de ces mots.
Ce sont des termes peu importants en somme, et qui, par suite,
sont peu accentués. Par conséquent, on ne les accentue pas,
quand ils peuvent s'appuyer sur une syllabe accentuée voisine.
Es. ; a) 6ç Tt Ôç tivoc où tï oû tivgî ùv tivwv.
b) îyZfo. T£ KvSpx [£ou, mais â^Spa 9^;x'', parce que l'encli-
tique est dissyllabique.
c) iv6ptù:;ôî Ti( [/.oïJiTi im.
HEHABtfUE. — L'usage ordinaire demande que les enclitiques soient accentués quand
ils sont cités isolément (cr. ^otl, jj^f, )i.ï, etc.) ; mais, en réalité, ils ne devraient pas
avoir d'accent-
6* Les règles des enclitiques amènent à violer les règles fonda-
mentales de l'accentuation (cf. ci-dessus, § 138).
Ex, : âvSpoc (iou, oûç [;,ou, oùtivoç, x.a.i tivuv, ûv tivuv, vixoufli
TtvuM, etc. .
Mais les règles des enclitiques ayant pour elles l'autorité des gram-
mairiens et des manuscrits, nous n'avons pas à les corriger.
D'ailleurs, les enclitiques étant prononcés faiblement, les
longues n'avaient pas, dans ce cas, la valeur entière des
longues ordinaires; l'irrégularité n'est donc qu'apparente.
Cependant, déjà dans l'antiquité, les grammairiens n'étaient pas
d'accord sur les règles des enclitiques. Quelques-uns vou-
laient accentuer çù<; psù, âvSpa (loO, etc., d'autres ensei-
gnaient qu'on doit écrire «vSpâ ftou, ËvOd itot(, etc.*.
Les manuscrits des Helléniques ont xisÉouç Ti, tï£^ou( ti, eÙEpysfft'x
Té, etc., et le même système d'accentuation est suivi dans le
Paiisinm A de Platon'.
\ . Ynj. Ltnia. dr Aritlai-chi ilalii' homfrici; f. Î73 sqq.
ï. voi- kci....-bl.«. ohb. ciu, t. as*.
Gr. gr.. p. ;j) xoulail qu'on neccoliiit Svîpa (loB, aZ Tiïi;, i.xoujd ti
;vwv, etc. Pour 1» délùlr..
ntucr 5i.Ep^ [Ut KvVERi, cl
S. Vo;. KC-nu-fiuH, ouc. eitë, p. 340 «l mil.
■un». UHr. Hl OllIC tT DD 1>TU (»l»II«ll4IIC CI ËIQdc l]c> runlIOJ,
G
„Google
GRAMHAiriE COHPA&ÉE DU GREC ET OU UTl».
'" Dans certains manuscrits, on trouve aussi les proclitiques unis
aux mots sur lesquels ils s'appuient, ainsi xccTaxpzTo^
(p. KocT« xpxTOî), SiaTOûTO (p. Sià toOto), etc. Certains, au lieu
de oîâs, toûo^e', écrivaient oî^e, tcûitSi, parce qu'ils faisaient
de o! et de ^i un seul mot auquel ils appliquaient les règles
ordinaires de l'accentuation.
i* Si l'on adopte i'orthograplie xiipoÇ, ^oîvï^ (au lieu de x.itf\ti,
çoi'viÇ), Hérodien donne pour règle qu'on peut écrire x^çûi ti,
mais qu'il faut xiîpuÇ twô; (et non xîîpû^ tivo(*).
1" Selon Apollonius, Hérodien et les autres grammairiens, il
faut écrire -7, vy ai îtou Uo<i ï<jxn {Ho»., II., V, 8ia), tt îrép ti;
ai (Aoî ÇTict —ûTS*, etc.
Toutefois ce système parait contraire à la logique de l'accen-
tuation grecque. II semble plus rationnel de considérer le
mot accentué accru de plusieurs enclitiques, successivement
comme une série de mots complets (cf. GOttliho, Accenllehye,
p. 409):
■/i IV ai ^vj
il Tïïp
eï TTïp Ti;
£Î ntp Tt; ai
ït TCEp t(ç 9Ï [JIO!
tX nep Ti; ci {j.o£ t^nai
tX TCtp Tt; et |iOÎ ÇVKT! TTOTÏ
xaî.ô; yi Ti(, xxXo£ ys ïJtîv, etc.
Ce système est appliqué dans le Venelus B de l'Iliade, dû à
un grammairien très instruit du onzième siècle, et dans les
manuscrits et anciennes éditions de la Bible *.
§ 2 — Accentuation latine.
141. — Régules gdnératca. — Quintilien nous apprend que de
son temps on ne savait déjà plus bien l'accentuation et qu'il fallait
donner des règles'.
I. C(. iffll, (ûoTttp, 0-ï^tî, îltlî.
!. Voy. KIÏHini BrAH. sue. ciV. p. 3(1 i?( cf. Biti». .Innif.. lit. p. IU8-M4V.
AiiKd. de Bhui, n, p. SXl): Bin»., I. 531 {éd. Unti).
-dbï Google
PHOiMÏTlQllE, - ACCENTUATION. 93
Ces règles se ram^^ncnt à celles-ci :
1* Dans un mot de plusieurs syllabes, l'accent n'est jamais sur la
dernière ;
i" Il est sur l'avant-dernière, quand elle est longue (c'est alors
l'accent circonflexe) ;
3° Il est sur Tantépénultième, quand l'avant-dernière est brève (c'est
alors l'accent aigu).
142. — Particularités. — Quelques prescriptions contenues
dans certains passages des grammairiens semblent en contradiction
avec ces règles. Ainsi, selon Priscien, dans les apocopes, si la voyelle
qui porte l'accent demeure intacte, elle conserve aussi l'accent intact',
par exemple dans Arpinâs (p. ArpîiUltîs), Quirfs (p. Quiritis), illfc
(p. illfca), bonân (p. bonâne), eAûc (p. eddce), inriUt (p. inritffTit).
Mais on peut se demander si c'est là une règle postérieure ou si elle
est conforme à l'usage réel de la bonne époque.
Ce qui est sûr, c'est que Quintiiien dit forniellement : « Jamais
l'accent ne se trouve sur la dernière syllabe^ ». Or, nous savons
qu'à l'époque postérieure certaines règles de la bonne époque
n'étaient plus observées. Ainsi Aulu-Gelle, en nous faisant connaître
que, selon Nigidius Figulus, on devait accentuer Tâleri {vocatif) et
Valéri {génitif, p. Val^rii), nous apprend en même temps que de son
temps on se serait moqué de quiconque aurait voulu obsen'er
cette règle'.
Voilà pourquoi certaines des prescriptions des grammairiens posté-
rieurs ont paru sujettes à caution; il semble qu'en beaucoup de cas
ils se soient conformés à la prononciation vicieuse de leur temps,
au Heu de la corriger.
Ainsi il semble difficile d'admettre, avec Priscien^ qu'on puisse
accentuer, comme il demande qu'on le fasse, les mots composés de
cale-, tepe-, are-, liqae-, pâte-, consue-, commone-, tàcis, etc.
L. Millier repousse hardiment cette théorie et veut qu'on accentue
caléfacis conformément à la règle générale. Mais si Priscien parait
donner une règle fausse, il ne semble pas que L. Muller tienne compte
dktoa lonoret comperi, tidvlïcct drclïulo * GrxF» vcrbo, qui tivou; dicunl) ici nccciiiui, quai Grcci
«pottiuSiii; •ocanl, cum icut> et gravit alia pro alîl pnDuoluF, al in boc n Ctmillus d, ti icailur pHaa,
■ Ht fr'tiit pro Buta, al • Cithegi» », d hic prima iiruta {nam uc média nutdur) ; lul Oeia pro graii.
Bl Mueipor drcuindncU «qocnti. qaBin ei duabiu sjllabiB in uuni cogenloet diriode Oecdrln dopUcilcr
peccul... o et. But, AA«n. Jlui.. t. XMIV, p. 11.
1. PriKKD ciUpu KCeh», nui/. GnniiH. dtr lai. Spraehe, p. 148.
a. QcuiTlLTU, I, 5, W iqq.
3. Ciu,.. XIII, ïô : • Si qui> nuat Valerium appclUni in cuu Toctndi Mcundum id prarcrplum ^igidli
acoeril pKaLam, aon abcril quin ridealur. »
^. TOT. P""»'- Gramm. Let., 1, II, p. iOi, 10 «il- ('^'<'- Kcil).
-dbï Google
81 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU I.ATIN.
d'une forme comme caltacis dans laquelle la syllabe accentuée aurait
précisément disparu.
Il semble plutôt qu'on accentuait càleficis, soit que le mot composé
fût traité comme deux mots distincts gardant chacun son accent
régulier, soit que ce mot composé fût considéré comme un mot trop
long. Or, nous savons que quand un mot était trop long il avait au
moins deux accents.
Ex. : Magnitûdo, imbulsse, incogltÂbilis, indefessfiniin, cic*.
Et même les romanistes ont découvert, dans le latin populaire, un
principe d'accentuation qu'ils appi^llent principe d'ofcentualion binaire
et qui peut se formuler ainsi :
Dans tout mot polysyllabique, l'accent principal est accompagné
d'un ou plusieurs accents secondaires qui frappent les syllabes de
deux en deux, à partir de la tonique, soit en descendant, comme dans
arborétum, iqiperatdrem (accentuation attestée par le vieux français
empereur), soit en remontant, comme dans pnec/dimus, soit en remon-
tant et en descendant comme dans intercidimus.
143. — Enclitiques. — Pour l'accentuation des enclitiques, les
grammairiens postérieurs* nous ont aussi laissé des règles plus ou
moins discutables. Ainsi, ils veulent qu'on accentue :
Musique et Musique^, plurimàque, bomiDéqne, etr.,
c'est-à-dire que tout mot suivi d'un enclitique a l'accent sur la syllabe
qui précède l'enclitique.
Peut-ëtre y avait-il deux accents en certains cas : on aurait accentué
Mûsàque (cf. MAsa), plurimàque (cf. pliirima), comme en grec (MoCcx
Ti, àvOfu^ïoi te), mais Hosaque ou Husâque (cf. Mdsâ), ce qui est
complètement différent du système grec. Quoi qu'il en soit, les
grammairiens nous apprennent encore qu'ils accentuaient :
siquando, néquando, qnàpropter,
éxinde, période, quôcirca, eic.
Toute cette théorie étant due à des grammairiens postérieurs,
h. Millier lui refuse toute autorité, et il veut qu'on accentue :
Mûsàque, Musftque, magndsqne, plurimàque,
en considérant comme un seul mot l'expression composée d'un mot
I. L'fifniplc de Kilhncr irmameDlâriaUl (d'iprËi Arma) oit ane faulc; il aurait hlJu tunn
armâmeiiUrium.
!. VoT.Serrius, ad Vcrgil., I, fi». Cf. Kabncr. (. /., p. IM.
3. 3«lon KAbner, nuii kIoii Zumpt Hnidqus. Kûhaer ^joulo que tel Kceul Ml liHijnurs l'aigu et
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - ACCE>TUATION. aS
et d'un enclitique. Il est diffîcile de lui donner raison : on ne voit pas
que sa théorie doive prévaloir contre celle des grammairiens; ceux-ci
ont au moins l'avantage précieux à nos yeux de représenter la
tradition de rantlquilé et leur opinion ne doit pas être écartée avec
dédain. Sans eux, les raisons de bien des choses nous échapperaient.
Reharql'E. — Ce sont eux qui nous apprennent encore pourquoi la sjnalèphe nn
doit pas porter sur des monosyllalws comme do, ito, dem, item, ape, rt, vl, etc. En
efTel, si ces mois ne compEenl plus dans la mesure, ils n'ont plus d'accent, ei cependant
le sens demande qu'on les accentue. Au contraire les monosyllabes encliliqtiet (qni,
ifom, li, ni, da, cum, tnm, dnm, nnm, nam, iam, qnam, tam, anm, eic.) peuvent ^tre
éViilés tout comme me, te, le, mi, tn, parce 'lu'ils sont faiblement prononcés et qu'on
peut supprimer (oui à fait leur accent.
§ 3. — Traces de lois plus anciennes.
144. — Accentuation primitive. — Telles sont les principales
rfegles que les grammairiens nous ont laissées relativement à
l'accentuation grecque et latine; mais il est évident qu'elles ne se
sont établies que peu à peu; l'examen de certaines formes prouve,
par exemple, que l'accent pouvait, à l'origine, reculer au delà de
i'antépénultiitme.
C'est sensible en grec, où l'on a, par exemple [;ii{i^vu], |aiW8)v(.>, '
^jtîpLVb) — [rî'.^îïTwJ, îui-::(£)t(i), tïiîîtw, [i-iTctTOv] iKi7u(e}Tov, etthîtov —
y>j-{6)vo[Aai, -^i'^o'^OL'. — à.'i.rfit{ij)iai, liXrfiiix — [uitt-t-n] («(ijikto,
tffTîtTO.
Mais c'est surtout en latin' que s'est fait sentir la loi du recul de
l'accent. Les exemples abondent :
salicêinm (salicetum)
sallctum
■'^ s^miciput (sémciput)
slnciput
arnavisti amà(yi)8ti
scripsiBtU scripsfisjtis
accesMsse a(Xto(8is)se
nàvilragus naûfragns
6pilum«s{C. I. L.. i, 1016} optimus
(decémviria) decûrla
(centùmviria) centùria*
t. Vor- CoHHi, (Vin- Aatipracit, Ole, l(. B)i iqq.; Kril. Brilr.,
SSe MO., /(. .înmpA.iMjqq..
To.. In objeclio,,» dg Echi,, da... U Zeilnhrift de Kulin, t. IX, p. îîl iM,.,., rt du» >« Slodif». 1. LV,
p. Îi3 «iq., «lia de S™(k. d»» l« Arl. ««•. fkil. Lip,., t. VI. ch.
ri. et enlhi »■■« d'F!i,«™i«.,.
^1. inaog., Loipiif. laSJ.
±. Voj. roiMis, feifl- Ausipraelie. iW., Il, SSÎ. r*» ilcut MvraoL
ogin aonl c<»il«lé«. On nldclM
d'où lo tobitintit datur-lta. on
Ir uManlir ia«lar-e<,. Iltin CBIItâr ia {'t. t. b. .11. hmlari |D«rir
e = coi(B-,a] rt le Vicoi-Hjédu»
-db,Google
8S GRAMHAIHE COMPAKÉE DU GREC ET DU LATIN.
c6(ven)tio côntio
exemplaire) exémplar
éiiimal(e] animal
p48tifer(DB) péstifer
qain(que)decem qaindecim
bAl(i)neum bàlneum
jns(i)gium ' jnrgium
Enfin, M. L. Havet^ a conjecturé avec beaucoup de vraisemblance
que tous les mots latins avaient un accent de force sur la syllabe
initiale; et, comme on trouve des traces certaines de cet accent non
seulement en latin et dans les dialectes italiques mais encore en
celtique et même en germanique, il est permis de penser que c'est là
, le fait d'une tradition qui remonte sans doute à la langue indo-
.., f-uropéenne primitive. ?
CHAPITRE VIII
VOYELLES ET DIPHTONGUES GRECQUES ET LATINES
BlbUographie. — K. Bruciiank : Gnindi-ins dey v^gl. Grnmm., t. 1 [3- é.lit.l,
ig 79-301 ip. !)3$qq.); g Ï03-235 (p. 118 sqq.]; Griechischr Gi-ammalik [Aaas \t Uanitbuch
J'iwan Millier), ^ 6-lî; 1418. — V. Henry : Pred» de grammaire compai-ée du grec et
au latin, 1" parlie, ch. II (S 93-11). — G. Meïeb : Griechhche Ci-amm., U 2-157. —
Fn. Stolz : Hiilor. Uramm. der lai. Spr., t. I, ^ 97-aîJ (p. 113-5321 — W.-M. I.i.ndsiï :
Ihe Latin tanguage, ch. iv (p. SIB-STU).
§ 1. — Voyelles.
146. — Système vocsilqne da ^rcc et do latin. — En
étudiant l'alphabet on a vu que les voyelles représentées en grec
et en latin étaient :
à, &; ë, fi; ï, i; ô, ô; â, û.
Ce systiinie vocalîquc reproduit trbs fidèlement, comme on va le
montrer, le système primitif que les bnguistes sont parvenus à
retrouver par la comparaison des divers idiomes issus de la langue
indo-européenne commune.
146. — Cette langue primitive possédait, en elTet, dix sons
vocaliques semblables à ceux que l'on vient d'énumérer; nous les
grouperons de la manière suivante^ :
i, ï; u, ù; e, ë; o, ô'; a, â.
i.D?lasigare [d'ov jnrigare (Puu»] n iurgare), p-imagerr.
1. JV^nioirai (ft ia Sociétr de Linsuiilique, I. VI, 13.
3. Pour l'éïhelle doi loycllM, toi, ci-de»os. § 5i.
i. ErI» l'a «I l'a H plifiit hd) doulc uiid Toy«llc o trti ouitrlf, danl le limbpe H rapproclwît
dî celui lie l'a. Voj. flivMnra, Cnmi/riii, tic. ', t. I, § 77, *nm. i.
-dbï Google
PHONËTIOUE- - VOïEUES ET DIPHTONCUES. S7
Elle possédait aussi une onzième voyelle, de prononciation indécise,
que l'on note par un e renversé (»), mais qui paraît avoir donné en
grec un a, et en latin un a*.
147. — L'ï prîmitir a donné en grec un X et en latin un i; comparez
H-i et qnI-8, [:iï-vij-u ou |xE-vû-9u et ml-nn-o, ml-nor, etc.
C'est encore un i primitif qu'on retrouve dans le suffixe formatif
de certains substantifs comme ôP-l-ç (d'oti ot;) et ot-X-s, dans la
désinence du locatif, AiF-f (d'oii Ait) et dans la désinence de la
première personne du singulier (fftl (p. 'ài-in)-
RBKARQtiES. — I. L'i latin primitif est devenu é :
1° devant r substitut d'un > primitif (cf. | 300), ex. : MTO p- '■j-ao (rf. gr. ,
ÎT||jii) et cinerii pour * cinii-ii (cf. ciiui-culii-s) ■ ;
2° à la fin des mois ; par exemple, au Icwatlf rôr-é, noct-l (cf. gr. vuxt-iJ ei au
nominatif-accusalif neutre singulier martfp. 'mari (cf. maria), lave p. 'lavi
(cf. levi-btu, ISTi-ter et les adjectifs neutres correspondants en grec, comme
tSpi).
II. Mais c'est l'influence de l'analogie qui a remplacé i par é dans les formes d'artiu-
satif comme ignam (cf. îgni-i) et facilsin fcf. tacili-a), de même que dans des nominatifs
comme jn-dex [cf. j&-dlc-ii. gr. Six-r,) et comea [cf. com-f-tem). Les premiers ont suivi
l'analogie des accusatifs comme pad em, etc. Quant aux seconds, les uns, comme
jndoz, ont subi l'influence d'hanupez; les autres, comme cornai, celle de anpertt*!.
148. — L'ï primitif a donné en grec un T et en latin un i; comparez
f-î (p. 'Ff-i;) et vI-8, tô-î (p. *FTfft)-î) et vini-8, ptyo; et Irigu-s, etc.
Comparez aussi les formes d'optatif tï^ev (p. ' i'j-l-'Lfi) et 8-i-inus.
ReMARQue. — Pour la notation de I par ai en ancien latin, voy. ci-dessus, % 107.
149. — L'u primitif se retrouve daûs i^Ayo-v, jâgn-m; IÏtco, s-Sb:
xXO-cô-ç, in-clO-tu-B, cic.
Rrm.^rques. — 1. Dans l'intii-ieur de» mot», il semble que v latin devienne ordi-
nairement Ô devant f, c'est le cas pour Id-ra (cf. ^ù-o>(iixi et fS-tu-m-i) el pour les
génitifs leiDor-ia, jaoor-ia de fernUr el de jecùr.
II. Pour les formes IQbet et Ubet, optûmoa et «ptlmut, voy. ci-dessus, | Ht.
160. — L'a primitif s'est conservé dans 6o-(iô-ç , ïû-mu-s ; [aO-ç ,
mQ-8 [gén. [aO-ôî p. *[jiu«-ôî, mûr-i-B p.'mûs-isj.etc.
151. — L'è primitif est représenté en grec par c et en latin par ë.
Il se retrouve dans les formes nominales -(iio^ et gèDa8, yt'veoî
{d"oû yt'vouï p. '-j-ev-M-oî), gen-ër-is (p. 'gen-ës-is) ; dans les vocatifs
de la deuxième déclinaison, comme Xûxc et lupë, etc.; dans les
finales de l'impératif présent, comme âye, agô; ir^nx, agite, etc.;
dans les thèmes du présent, comme ipéf-u, fér-o; S'ï-tc, es-t; dans
les particules tc et que, etc.
t,i,M. .-'.■ ___„_^ 7-^-
I. Toj, V. HioT, Prêcil, etc.-; p. îï. n. 1. Po.( k déUii, «.J. K. Bko«.iii. Ci-. Ci-aiit»i..~S tt;
3. C«Uc loi ci|ilii]iK pnuFquni è » munlimt derant r, n^mc dus Le CM i-itA il wn quMUon pliii
loin I lïl. Riii.. Cl. : CitlllarO, qtùéTXt, rtt.
-dbï Google
RR GRAMMAEBE COMPARÉE DU GREC ET DU IJITIN.
Reuabques. — I. En grec, i reste oiiiinai'itmml' pur, mais il n'en est pas de même
eii Intin.
En dehors des cas énurriérËs au paragraphe précédent, on peul dire que 1 ne re^le
pjr en latin que lorsqu'il est accentué, lorsqu'il est devant un r [cf. S 1 17, ItEH. 1, 1",
n. 2), ou lorsqu'il se trouve devant un groupe de conM>nnes autres que les nasales,
comme dans oollectni, hampes (p. barn ■p«c-B\ pmpA (p. pra -pei s, de pne-pei-g,
cf. gr. itiT-o-jwi), clc.
II. Ailleurs, Vi peut subir certains changements conditionnels, déterminés soit par
Vnccent, soit par l'influence d'un son voisin. Ainsi :
1° Dam VittUi-ieui- d'un mol, é atone devient ï : à Îy». agd comparez tÉT«ti,
dg/ta. Cette loi rend compte de l 'affaiblissement de é en î dans tes compqsés
cAlUgo (de l^go) et in-splc-io (de*ap^c-io, cf. gr. axéTtTo-jiai). Le» exceptions
& celle règle ne sont qu'apparentes et s'expliquent par l'influence de l'analogie.
Ainsi les formes régulières négligera et iatelllgero ont donné les présents
néglego et intèUego*, et, d'autre part, le présent colUgo a produit coUIgnra.
De même le verbe simple a souvent influencé le composé : ainsi le simple petD
se retrouve sans changement dans tous ses composés. Plus rarement c'est le
composé qui réagit sur le simple, comme on le voit pour pUco, qui. se ratti-
chanlà la même racine quele grecitXtxcu.a subi vraisemblahlement l'intluenco
du composé Implico'.
2° Un ô suivi d'un t devient régulièrement o, c'est-S-dii-e que la labiale T devait
changer pour un Latin le lieu d'articulation de e et le rapprocher de celui de g.
Ex. : n^TSm, en regard du grec Évvia (p, îv-viF-a) ; n^Ttu, en regard du grec
vÉDf (p. vÉFo;) ; lat. arch. toTOi (tnoi), lOTOS (niui), en regard du grec
TtFoç, ÉFdî.
La même permutation d'é en o se produit souvent quand le Tprécèdeau lieu de suivre.
E\. : Tomo, en regard du grec éijLÉu (p. Fe;ji.É(o) ; volQp, gr. Win^-u (p. FcXiro-
(Jiat) ; »o1to, gr. FiWia (cf. aor. IXù^-r^t) ; tôKO [cf. gr. F*it-), etc.
Mais il faut remarquer que, dans certains des exemples cités, l'è primitif est suivi
d'une consonne qui peut influer sur l'articulation de la voyelle, d. Bhugha^x,
oui: cil., t. I, p. 121.
3' Un 4 suivi d'une nasale ou d'une nasale et d'une consonne devient souvent i.
Ex. :llinem (arch. Henervai), qutn-cpie (gr. irivTE), lig-nn-m' (cf. Hoh.,
;/., VIII, ii« : £7:1 8( îùXa TrolXi Xi^ovro), Ug-nn-m (cf. t«g-o, gr.
Cette loi expliquerait pourquoi le correspondant de la proposition év est in en
latin. Si l'on en juge par l'usque [rraiic-tn ligii = bisc« in legibus), par l'om-
brien (ai-ram-en — in arvun) et par l'ancien latin en (C. I. L., i, 195, :i; 199, 12, etc.),
les dialectes italiques avaient d'abord conservé la voyelle c. SI le latin l'a changée en i,
c'est vraisemblablement, comme le remarque M. Henry, sous l'influence de l'analogie.
1. L'««plUHI It pluf iDp
ortuti
t art celle qoa priante tMOî
{Etym. H^in.
.in.
li) p. fxFo;.
CJuret (ln«rip«. d-Argo.) et
, en reg ird du litin «qaDt ; il
riut mcDlKHiaei
N pour iv d»:,
en .re«din,. rt onaTd'Mi™
fermée bel^
dont 1
'«plicelion r<
■(■le (cf. C. Mir». a.r. I
108 H|. : BBiMnim, Grandria*.
,Sliglp. IIS
~1.)-
!. r< »iii a. ]« G.n>i« (Il
agiK ctaxique i raiii, ù l'fpoqite srchiTqiK. m
1 dcviii
\ts^.
cti
iDtelligO, comme 1. p«
urml
UD plrFiil en
-legi
.E.
TL,u, Htci* (cil* p>r Di>
i PriK.); neglMillflt. Sau..
(/.S.. ", .
) ; inteUflïht.' Lt<:>.
(ï.
n)-,int«Uegerit. s.u
>nom>l>«.(l tenir compte
t. T«y. T. a.nT. e,r. <■/,
den
.(. fr. 1,11 [«]. i]}. Hû i
nauei.e.-duf«rl.««implr.
p.Hie. ch. 11. g Si. A, p.
1 I > p<.ul-*lrp
luni.
pnur eiplîqaer
Di» ».u1«, le g laliQ
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - VOYELLES ET DIPHTONGUES. 80
• Devinl un mol à vojeUe initiale en ne changeait pas, en agrif, mais il pouvait
devenir in devant consonne, in domo, puis la forme in a >.'t<^ par analogie l'tcndue ik
153. — A Ve primitif répond régulièrement en grec ») et en latin é.
Ex. : vSl-{Jia, nê-men; i:^ij-fv}ç, plfi-nn-s; rac. riitjv- (gén. k-sbien
fAÏJvii-oç), môns-l-e; eîijî p. 'ii-yti-i), arch. s-id-s, etc.
Rbhaboues. — I. Certaines inscriptions archaïques présentent les formes leigibn*
{C. I. L., XIV, 2S93) et pleib[ei], au lieu de Itfgibnl et de pUbea. Cela prouve peiil-élre
que l'é avait en latin le son d'un é fermé (mais vo^. Dbugmïnn, Grundrîu', t. I,
p. ISi, n. 11.
il. Quant à la permutation de è en i dans des mots comme Ulin-a, propi: Bouiri.fon
(rac. 1#-, (ildicr, cf. l«-mina, «iip n"! ■Hui") el comme auiplcio (i-ac. tfâo-,, elle
s'eipljque peul-ilre par l'influence de Vi \=^ y] qui suit' {vov. ci-après, g 211). ■
153. — Va primitif donne régulièrement : en grec o et en latin à.
Ex. :8^Éw, ôlere; dp-vû-v«i, ôr-io-r; ^6poî, vôrare; ôl-W-vai,
al>-dlere; dx.Tu, octo, etc.
Rbmaroue. — L'ô du grec demeure ordinaîremeni' intact, mais, en latin, il a subi
des modifications aussi importantes que l'é.
i» Dont une vjltabt atone, il devient n, siuf devantr =: a»'.
Ex. : contnli, aidalo (p. li dolo).
Toaiefois ce changement ne s'est opéré qu'à la longue; car, à l'i'poque archaïque,
râ demeurait encore intact, comme le prouvent les formes filid-a, dôno-m, op^a, et
même [on l'a iu, g 112), après u, voyelle ou consonne, il a persisté Jusqu'au huitième
siècle de Rome, comme dans Yijôt, vivdm, vivdnt, eqnâa, aequdntur, etc.
i< Même à la Ionique, \'b est quelquefois devenu a, surtout devant les nasales.
Comparez en effet ancua au grec Syxoi;, nngnii au grec JSvu^, ombo et omhi-
licoa au grec 6tj,f xXdCi et la forme classique honc it la forme archaïque taonc ;
3° Devant un c, 15 est parfois devenu a, comme dans câveo (p. 'côjw, cf. gr,
xoFéu = voio>, Miatr^iter), autumo p. *ifvi-tnnio =■ 'âvi-tnmo, gr. oiu);,
IflTO (p. 'Idro, gr. XoJB>) ;
4* L'a final est devenu é.
Ex. : Mqner0, gr. ÉnE[9]o, cl ii-te (p. *ia-<e'). forme dans laquelle le second
élément peut être identilié au grec ô (p. *ao}.
154. — L'ô primitif a pour correspondants réguliers : en grec u et
en latin A.
Ex. : Sû-po-v, dô-nu-m; É-y^«-v, •f^io-TÔ-i, nôtua (p. gnotus), ctr.
i. V. Hu». o«f, eilé. g Si, A. f.
' ■ ' ■ ~ , I. 1', § iîi(p. Iî().
• dialMla PiBpUJini (et. duii la iflUbn Oinl» : AiFISupau;. Aa[iXTpiDu;.
p. àtltvpot. ATju'ntpioc. giM. AfoVdu(. p. AfavoEi «te.) dut le diilcclo d'Epidaun (cf. ajJlab, Ha. :
Réiiil. Aji[iuvau;), àuu ladiilcwlo (l« Ch^pn (et. Bail» en -tu le. yjvairu] eu regirdde aoklnordi».
-iv), «Bn dui le diileelc tolien d'A»e (cf. diDi lylt. init. ; Ci|i,a;. -jvSÔ;. tiû^it- P- i\tii-
Umpoa. u iisu de 'tempeiia}.
5. Le tn> dâ iriiHinliUblenieDt H'inalugic du t, qni d rfgnlii
,;. ilÔïlO- C(. BtimmiKÊ. Grundriu'. p. lil.
1. L'i) K Diiatienl deiul r = i(«]. ei. : Umporia (p. Hvmpoi-ia, fume refuH!
tiques.
DigitizsdbyGOO'^le
00 UKANUAIItE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
On le retrouve : dans la désinence de l'ablatif des thèmes en o,
Ex, : w (forme locrienne et Cretoise pour <i»-8»), Gnaivôd (areh.
p. Gnaed);
dans la désinence de la 1" pers. du sing. de l'indicatif présent çepu,
lerô, et dans le suffixe -twj, -tor' servant à former des noms d'agent
(ef. SuTCûp, datôrem).
IlEUABQUE. — Ceriaincs moilificalions subies en lalin par 9 n'onl pas encore t^ié
expliquées d'une manière sa(isfiiisan(«. C'esl ainsi qu'on ne voit pas bien pourquoi on
a Kr en regard de ^lûp, ni pourquoi l'A de praUrem a passé a û dans pmtara, ni
surtout comment t'S de notni est devenu î dans cognitm.
155. — Va primitif a donné : A en grec et à en laljn.
Ex. : ^Ypo;, âger; Sblaç, âlin-s; S.-^ti, àgo; dhco. âb.
Rbiiarque. — En grec, l't primilir resle sans ctiangemenl *, mais en latin il subit,
quand il est atone, certaines modifications doni voici les principales :
Il Taut d'alMrd distinguer deux cas : la syllabe où se produit le changement est
ouverltoafennée^.
I' Dan* une nyltabe ouierle, le son fc peut devenir i, comme dans Jnpplter (cf.
pâter), nd-dltui (cf. djitiu], ad-Igo (cf. âgo), canclno (cf. ciino), coutltno
(cf. lUtao), BilUte [cf. "inàtt), etc., ou quelquefois passer k un son inter-
médiaire entre n et i, particulièrement devant les labiales et devant 1 comme
dans mancûpinm et mincIpiiiiD, en regard de oâpio.
3° Dam une syllabe feiifiée, le son A passe ordinairement à e.
E:i. : aco«ptui (cf. odptni), paiti-cept (cf. cdpio), con-feclnj (cf. Mctni),
arti-lex (cf. Ucio et conlfcio, ci-dessus, I"), ac>csiitni (cf. cdnttu),
cdmi-oan ;cf. uIdo et cin-cino), etc.*.
3* Dant une êyllabe fermée , i passe à ù, devant une! suivie d'une consonncautreque/.
Ex. :«nulto (cf. ■iUo), oon-oolcare (cf. calcara\ etc.
f> Les composés du verbe dire sont en -dAra.
Ex. : abden, addere, pwdere, r«ild4r«, clc.^
Ce changement de a en e s'explique vraisemblablement par la même loi qui, des mois
^recs empruntés xa[Jixp3, (piXapa et TÉirirapa, a fait en latin caméra, phalerv, et tosMra.
I. L'a du uIBu! latin, qui Mail primiliicBHnl long, ■'«( abrégé u noniniUr «nu riueuHin deranil.
i, va primilir grK, queliiu'cD uit l'arigiDt, 1 puié k a dans qoelqiHi diilfcla tout rinBumicc de
ctrUisn vomonuM. Ainiii tt L»bivn, ea ThHulirti ri en BéolicD, a dolent o i tHé d'une liquide, el «n
Leabien coametoTheuatirB, a détient odeiutune ouile (et. orpiStof inb., aipoii; béol., p. (riparât
— koatéijOmt. Itéol., p. ipaT<S( — niSpvtdi)'. Inb. béni., p. iiipvui')^— 4vi9i]Ki. lab., ivfSttxi. IbeM.,
p. <iï(6)ixi. Vn^. BiLsain, Grmdriii>. | 178 (p. I«l).
3. On dit que la ijllibe eil euiciie quand elle h lernlne par un* (nlellïi ou dit qu'elle eal lenaàt
qoud elle K lermiiK par uue couMuiie. Aiosidtas((a>tIia.]aB)liaba da- <»* Mittrt*, el dani sd-ditnS,
la ajUabe ad- «1 fermée.
t. La rormo importlO, en regard de pârtiO, priure que primilircmenl impeftîo aTait l'accent nnn
pM ur l'utépénultiéme, mais (ur la première ayllabo. De ménie pdar eipliqaer acceptas, COataCtOa,
accentua, ll taul admelire que ces nott aialenl prlmlliiemenl l'acrent tur le première i}liabe.
S. Si dire reilo lani changement dana cirOUD-, pesaum-, l&Us-, Tennnl-dire, cela lient i ce
el conierrcr chacun un accenl propre : an peut dira peggam dare d venam dÔre [en enmpoiltinn
le> dcui moti nnl dnnné Tendcre); leapoeiet emploient darecircum. lu lieu de circtundare ; eoBn
Cicéron a éri-lt Util dare {•"! AU.. XVI, 6 cl il), romme nn dinit (atis aCCipefe.
-dbï Google
PHONETIQUE. - VOVELt^S ET DIPHTONGUES. 91
5* Enfin A Diial a peut-être permuté en e dans des formes comme pdd-« et ind«, s'il
est vrai, comme le pensent OsthofT' et Drugmann', que la finale é représente
l'indice de l'instrumentât i conservé dans les Cormes grecques ittSÂ (éol.,
dor., arcad.) et ïvSa.
156. — L'a primitif donne régulièrement S. en grec et & en latin.
Toutefois cet â ne se conserve sans changement en grec que dans le
dorien et l'éolien pur; en ionien, tout S primitif devient t).
Ex. : dor. (ui-rrip (ion.-att. (i.i^-nip), lat. mater; dor. &Sù; [p. 'uFaSu;]
(ion.-att. ^Sùî), lat. snâTÙ; dor. ïiTajAt (ion.-att. î'mjtiij,
lat. stâre;
de même dans le suffixe -t«t-, lat. -tât-.
Ex. ; vto-T"flî (p. *veFo-TflT-;), lat. nûTitâs(p. Dori-tât-s), etc.
REKAROtEs. ~ ). Pour le traitement de l'a dans le dialecte attique, vo;r^ ce qui est
dit du nominatif singulier des thèmes féminins en a.
H. Le passage de S à n dans l'ionien est postérieur à la formation des terminaisons
en -etç, comme tïî. tijjiaç (p. tîvî, tiuîvî, elc) et des féminins comme itasa, de
Ttivoï Cretois, p. *TravT-yo, elc.
§ 2. — Diphtongues.
157. — Diphtongaes primitives et Don primitives. —
Parmi les dipthongues (cf. ci-dessus, g 54), il faut distinguer celles
qui sont primitives et celles qui ne le sont pas.
On appelle diphtongues primitives celles qui existaient dans la
langue commune indo-européenne. L^s autres se sont formées après
la séparation des idiomes sous l'inlluence de certaines lois phoné-
tiques propres à tel ou tel idiome.
A. — Diphtongues primitives'
158. — A la diphtongue primitive ey, le grec répond par st, et le
latin archaïque par ei réduit plus tard à i.
Ex. : $c{x-vu-[jLt, lat. arch. deico, d'où dico; -i^tiHiù, lat. arch.
feido, d'où lîdo; tlm, il va. lat. ït*.
159. — La diphtongue primitive eiv est représentée en grec par eu,
mais en latin eu a passé à ou, puis à û (voy. § 130, p. 70).
En effet, tandis qu'on a en grec çeôya, par exemple, à côté de
I.O.™»«,Z«rC«c*.d.P,r/..p.5-7. „ ,, . ^ , : ■ ., r
î. BU.-OII.M, CntîA. C™r«.noIit, S 83- '•■■'' '^ "° ' • '
3. Noui a'tludion* ici qug Ira di|i1iUiDguH dsn> lMquHI« le prcmirr éL^meul cil un^. un 0, ou un a
primiiif. CïIIm doul le premier tlémcot ni une •emi-ioj'ollo ne Kronl êludi*« qu'uvce le» jenii-
.ojelle..
*. U fome Latine srchilque datvo» (C./.Z., I, 175; I78;03i; /«Jer. A'en/).. 5«lt), d^oii divuS,
rapprochée des formel eaques deivai, ileiciimil = divae. divinis. penoel de croire que dant et mal
-dbï Google
93 CRAMMAIHE COMPARÉE DU GHEC ET DU UTIN.
J^UYOv, on trouve en latin dûco, à côté de diix(acc. dûc-em), ce qui
permet de conjecturer une forme primitive 'ieuco, d'où 'douco'.
160. — La diphtongue oy s'est conservée en grec, par exemple
dans les formes verbales Xù.onze, oTSï (p. FolSe), tcjtîoiOè, etc., dans
les noms ioniens o{vô;, seul, otvv) l'as (nu jeu de dés), et dans les locatifs
<lu pluriel de la deuxième déclinaison, comme Xûxotit.
En latin, cette diphtongue a disparu de bonne heure {voy. ci-dessus,
161. — La diphtongue ow s'est conser\'ée en grec, par exemple dans
la forme homérique iù.-riko-j^î, dans les mots àxô^ouOo; «t^ouStj. etc.
En latin, la diphtongue ou s'est réduite de bonne heure à û. De
plus, comme eu aboutit aussi en latin à ou, puis à û (cf. ci-dessus,
§ 159), il est très difficile, dans la plupart des cas, de déterminer à
laquelle des deux on a affaire.
162. — La diphtongue primitive ôy n'est plus représentée en groc
ni en latin; car, en grec, la diphtongue ui, où l't ne s» prononce
plus (cf. g 9i), et, en latin, la diphtongue dl, réduite à 0, ne se ren-
contrent que dans des formations relativement récentes où elles sont
le produit de contractions.
De même la diphtongue primitive ôw n'existe plus en grec', et,
en latin, elle ne se rencontre plus que souS la forme 6 dans les
mots comme mdtus (p. môu-tu-s, cf. m6r-e-o).
163. — La diphtongue primitive ày se retrouve en grec et dans le
latin archaïque*.
Ex. : %l9(i), lin^lcr, atOo;, Teu, flamme, (xî^f , région supérieure de Infr
(^urre du feu), lat. SestUS, grande chaleur, Sestas, élé, Sedes,
chanitirc à feu (p. aistus, alstas, aides, cf. aidilU] — a(ùv,
lcni|)s,dur>.^c, lat. cBrum, lemps, oL'oa (p. *a!xya,d'oÙ 'aiffciz),
partage, lat. arch. aiquos (c. i, L. i, ise, 27) d'où eequus,
pareil, égal, cxOtto;, qui est à gaucbe, lat. SCSBVUfl. — çt'fE-TCCl,
3° pers, sing. moy. et passif. — îS;xiv-ai, inf. hom., etc.
Reuarqur. — En latin, quand In diphtongue était atone', elle se réduisait à I, comme
I. L* rorma abdOacit HlitHtrI'iiiKri|iliDii dcScipion Biibalu) (C./. £., [, JO}. Qiiuil u chingc-
El: WnvSIa = ^tvita, lit. 'l'Eui^.
tl il l'fipliqiie pir l'inDuoDco du second étiïosul do 11 dipfalnngiH.
S. Ouuil igiis oi 1 pxHt i Oft, pnii ii n dii» li lingue iinliniira IS ItT). Biniiin (Cninrfrût*,
; 108, p. ISS) * donc riiiwa de <ltrc que tiM furincs foedoi (luba.). loadas (idj.). poena el PMDUI
«int dn irthlTmies d'orlhogriphc ; «ifln, tuiimt tuï, cul pnur éïilcr lonlo coiiru:iiiin me muniS.
V tbtrgn, rmploii n, qu'an * conscrtc U forme moenia lu mol qui tignlAe i rcmpirl >.
S. Ou icffi liHit à rteare fi 1 77) que mv n'est pu une diplilongue primilivc.
t. Dul le lilin clawique ai l'cil réduil ordinal rrmfai i aS ('). vo]r. ti.Je»u<, ; lia.
plui bu, abSCÎdO, OOCÏdO, requîro. moolrenl qui IVpoque oA en mnla u »dI fiimi*!, l'iccent
r^gle loivic a r^iH|ae rliHlqur.
-db,Google
PHONÉTIQUE. - VOÏELLES ET DIPHTONGUES, 93
on le voit dans les datifs tarrls, etc., en regard du grec r,|jitpxtf, etc., ainsi que dnns
les composés de cado (abs-cldo, con-cldo, d»clda, oc-cldo) el de qiuero ac-qnlro,
coD-quIro, ro-qolro), ele.
164. — La diphtongue aw est rare, mais se retrouve en grec et en
latin dans les mots aQf<o, aùÇàvu, lat. augeo, auxilium, «ûu dans
i;K.Ù9a( {— t^E^Eïv iiMvcH.) lat. haurio.
B. — D1PBTOXGUE8 NOS primitiveë'
165. — Ed grec, une diphtongue at non primitive peut provenir :
1* De la rencontre de a et de i après la chute d'un F ou d'un a
entre a et t (cf. ci-après, § 178, Rb«.).
Es. : -^xiiù, se réjouir ou s'enorgueillir (p. 'YxFtcd, cf. yaîîpo;,
joveux, lat. gaudeo, gavisus) ; §a{b>, brùJer, nllumer (p. 'SiocFiu,
cf. SeSaufitvDç dans Sihonide et Callihaoie) ; xttfu, hnller
(p. 'xaFid), cf. xaûcw), ratu, frapper (p. *;:xFki), cf. lat.
pàvio, etc.) — Kcfafu, mélanger (p. 'xtpxcyt), cf. ly.ifCKj'jt},
[jLatojxai, chercher (p. '[Axi-yo-jiflCi, cf. le futur [ActdfffTai //.,
IX, 3tt) ; valu), habiter (p. 'vairtu, cf. àx-i-vid-ooc-TO, ;/., 11,
62'J); etc.
2» De l'épenthëse d'un t avant v ou p {cf. ci-après, §221, !•) :
Ex. : jAïXatvx, noire (p, ' [ttlav-ya), TX>Cttva, malheurtuse
(p. *TX^avya), çah(i>, montrer (p. 'çuvyt)), ^xxaipa,
heureuse (p. *|/axaoya),
Heharql'E. — Dans le dialecte de Lesbos, une diphtongue nt est due, dans certains
cas, à ce qu'on appelle l'allongement compensatoire (cf. ci'dessous, g 106), c'est-ù-dire
qu'un a primitivement suivi de V + Ç est devenu ai après la chute de la nasale.
Ex.: àxoÛTaiï (p. 'âxoûoavï, ait. inoûaiç), naTaa (p. 'nivsa, ait. naax),
Taï( àp/aft (p- tÎ-vç àoyi-vç, formes primitives conservées en crétois
et devenues tx; 3f/:U dans l'ionien, l'aiiique et le dorien), fttlai, il«
diwni (p. fix^ni, forme primitive conservée en dorien, d'où 'çava/,
atlique fj.(s().
166. — En latin, on ne peut rien dire de certain lourhant le petit
nombre de formes, comme cselum et ees (abl. arcli. airid), dans
lesquelles on croit voir une diphtongue ai non primitive.
ItEMABQUE- — Pour les formes ajo, Gajus, major, voy. ci-dessus, g 107, p. 62 sq.
167. — Une diphtongue Ai non primitive, mais réduite k <f, se laisse
reconnaître dans l'attique ftiSio;, facile. Dans l'éolien fxiSio;, auquel
-dbï Google
91 cnAMMAIRE COMPAREE DU (iBEC ET DU UTtN.
répond l'ionien pi]iSic(, les deux éléments vocaliques sont maintenus
séparés, comme c'est la règle, surtout en ionien, pour les diphtongues
dont les éléments étaient primitivement séparés par une semi-voyelle
et formaient deux syllabes (voy. ci-après § 189).
168. — En gr^c, la diphtongue an non primitive peut provenir ;
i' De la vocalisation d'un F consonne (cf. votO; p. 'vaF-;) ;
2* De l'épenthèse d'un u sous l'influence d'une vihrante, comme
dansa{i>.ô((cf. lat. alvas) et dans -raupoî (cf. a. gall. larcoa).
169. — En latin, une diphtongue an est sortie de la suppression
d'un i dans le groupe avi-, comme le montrent les mots aucella peiii
oiseau (p. avicella), aucepa (p. avirceps), cautus (p. cav-i-tus), etc.
170. — Une diphtongue grecque ci non primitive peut provenir ;
1° De la rencontre d'un t et d'un t après la chute d'un F, d'un y
ou d'un Œ entre c et t.
Ex. ; CflactXrf'i), Hou. ^xaikriiy Héb. ^xmUï, att. poiTtlBÏ; {'fivtm),
ion. '5'sv6ï,att. yMi; »lnv, fliasseoir (hom., p. 'iiiciv.)
S° De l'épenthèse d'un i sous l'influence de v ou de p.
Ex. : XTSfvu, luer (p. *xTSv-yii>}, ffÛTttpoc (p. 'ouTïpya), fém. de
aiii^f, sauveur.
liEMARQues. — 1. Ainsi s'expliquent les formes homériques tiv (devant une vojelle),
p. Èvi (= iv), dUM, et 6seip (p. 'Cutlpl) = 6stp, (ur, itam.
II. Quant à et provenant, BOit d'une eonlraelion de deux t, soi[ d'un allongemenl
compenëalolrf, ce n'est pas une diphtongue, c'est la nolatîon de \'f fermé (voy. sur
celle question, §78, 2°, p. 37; 388, 2°, p. 46).
.Muis cela n'est vrai absolument qu'en ionien, en atliquc et en nouveau dorlen. En
éolleii, le groupe at provenant de la chute d'un v devant a est une diphtongue, comme
le montre l'allongement de S en «t, et de o en ot en pareil cas (vov. ci-dessus, S 165,
Hem., et ci-aprés, § 171, 1» Reh.].
III. En latin, d,ins des mots comme &TDEIRE (C. I. L., I, 198], AHEICITIAH
(C. I. L., 1,200), AHEICORVH, TENEIRE (CI. L., 1,203), ERCEISCVHDA,
DEIVIDTHDA, FEIENT (C. I. L., 1, 205), etc., ei n'est pas une diphtongue,
c'est la notation de \'i long(cr. ci-dessus, g 101)'.
171. — Une diphtongue grecque tu peut provenir :
1" De la rencontre d'un t et d'un u après la chute d'un a ou d'un
y, comme dans le mot »5 (hom. êû, cf. i^oç, bon, brave, noble\
que les uns rattachent à un primitif 'éfftu; (cf. lat. ems,
seigneur, mai(rc) et les autres au radical qui a donné le skr.
véd. âyû-, viO.
I . Il eu «I ilo même de ei il»n« d» rirmcs »feh>"nm» de Doiriiiit^t giluricl coniBH poplel (cUm.
pOpoli), ete.. da dilir-tbliiiT plarid comme pnareîs, tlt. Du» «i fonn». comnt dans d'utm
cncnrc, fli n'«l qu'une nimpla manièrf de flgnnr le tan l.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - VOÏEU-ES ET DIPHTONGUES. »5
2* De la vocalisation d'un F aprJrs t, comme dans les mots en -iO{
(cf. ^xaù.iûç, etc.).
Rekarqubs. — I. La vocalisation de F en i> après un C se reconnaît dans un nsseï
grand nombre de mots ou de formes appirlennnl à l'éolieii d'Asie.
Ex. ;afùa> (cf. skr. véd. ci/ai-a-le), eûiBov (p. 'éFiSov, atl. «iSav), /(tia>
(p. '/eFid), forme lesbienne (cf, Alc., /"f. Il : ly-ytut) reprise par les
poètes épiques postérieurs (cf. No.nn., XVIll, 3ii; Nie, fr. 7t, 3i:
Q. SiiTHS.,111, 491; 0pp., Cyn., II, 127, etc.),aor. ï/iui (p. *i/_«u5a;.
forme épique, elc.
II. Quanta eu remplaçant co dans quelques formes èoliennes ;cf. ^éXeuï, pour
SiXco;, Alc., fr. 15) ou doriennes [ftiùXuioç, 6iiJ^p«iTT0(, etc., p. SeôXutOî, Qti-
ÎpïffTOi;, etc., — viupi»|*;«, p. vio[JiT|V(a, — KXtûçavTOÇ, p. KXwipavrof, etc., —
i*«ù(, i}ï£3, TEûî [ÉrrcHAMCE, SopBBOs, Thèocbite], — çiX«ûïTi, p. ytiiovti,
î&oxïÛ|*it, p. iSoKÉotJiK;, etc. [THÉocRiTe]) ou ioniennes (6i[i6(Uï, (lx()3tuf, etc.,
& cdié de Tt(/to;, xxXXgat, etc., ati], ijuù, tu, à côté de «ÉD, c|ji.(q, îo, etc., f çâCcu,
Éircu, etc., à côté de ippailto, |XTi&to, etc.), on sait que ce n'est pas une diphtongue
primitive : c'est la notation du son particulier qu'a pris dnns ces dialectes, il dilTérenles
époques, la rencontre d'un ■ et d'un o'.
3" De l'épenthëse d'un y, sous l'influence de p ou tle v, comme
dans KtOpoii (cf. lat. nerrus) et dans le gén. pi. ytivuv •
(p. YouvàTdiv) cité par Hésychius et qu'on peut expliquer par ■
une forme 'yivow* venant d'un thème yivu- (cf. genu).
172. — En latin, une diphtongue eu non primitive se reconnaît
dans les mots aea, oeu, ceu, où elle provient de combinaisons
fortuites : Mi-ve, si-ve; néve; *cô-ve ou cel-ve*.
173. — Une diphtongue grecque ijy non primitive se trouve dans
la forme épique ^ôç dont il vient d'être question (ci-dessus,
§171,1').
174. — Une diphtongue grecque oi non primitive peut provenir :
1° De la rencontre d'un o et d'un t après la chute d'un F ou d'une
semi-voyelle w.
Ex. : oîî, brebis (p. ÔFt-ç, cf. Ovifl), «roiii!, portique (cf. AnisTOPH., Eccl.,
est; 686), ion. ctoitî (p. 'irouia, 'oto'jiïi de la racine
ffreu-), x>oiôî, carcan (p. 'xXowio(, de la racine sklew-}.
RBiURQtiB. — Dans le dialecte lesbion une diphtongue ot non primitive s'était
substituée à o devant le groupe vff réduit à a.
Ex- : toIç <txf«tivoiç {Collitz, 215, 38), p. t!>vç «TSatiyovî {= toùç «rpatv,-
Toiiç), — tyout (Collitz, 215, 18), p. Ï/ùvoi, de ï^oïti (= ï^ouffc), —
airaYYiXXotffi (Collitz, 281 a, 34), etc.'.
1. Sort-ha — iuduuMtdilTérmUiliilMlH. vny. KCh«m. Bu», au»/. Gramm. dtr gr. Sp-:,i'l.
p. S0(, 3;ll>4: lOT; III.
S. Voj. LiKHii, Ihe lalia ianguaie, p. UH (cf. p. S»), QuanI i eu iim nsntar, co d'mI pas
ooe diphtongue, pdaqas In grammairicDi latine ont soin dt aam apprendra qae Il(nt«r ni Irisillabc
(cf. CoBimi'i, p. 3S>, Ï8 td. Ktit). Yoj. ei-àeaoM, g lîO.
a. VoT-C. MiTia, OritekiKhf Grammalik. i-***., p. Iil(gllî],
-dbï Google
es GRAHMAERi; COMPARÉE DU GREC ET UV LATIN.
2° De la contraction d'un o et d'un t (voy. ci-après, § 1"8, Rem.'.
Rehahql'e. — Le dialecte lesbien présentait k l'époque ancienne quelques eiemples
d'une diphtongue (iil non primitive dans les Tormes de subjonclit comme 'Y^xaut^i
(COLLITZ, 213, 3; et YLvÛlIXWtfft [COLLITZ, 301 a, 39}'.
175. — Une diphtongue latine oi non primitive (réduite à oe) se
laisse apercevoir dans les formes cœpi (p. coëpi arch. [Llcrëce]*) et
ccetns (de co-itus').
176. — On reconnaissait jadis une diphtongue grecque ou non
primitive dans desmotscomme SoiJXo; (expliqué par '^ôimXo;, cf. skr.-
véd. dàsa, « esclave »), ov, non et oûtoç, celui-ci. Mais l'origine de ces
mots est trop obscure pour qu'on puisse s'y arrêter.
Pour la diphtongue 00 résultant de la contraction de 0 + 0, de
« + o, o + s, e + ou, voy. ci-après, §§ 180, 3°; 181,3°, c; i", b.
Remarque. — Il est irva difficile, dans l'ûial actuel de nos connaissances, de recon-
naître en latin la prd^ence d'une diphtongue on non primitive.
177. — Une diphtongue grecque uu non primitive se reconnaît
dans certaines formes dialectales, où elle provient d'une crase ou
d'une contraction.
Ex. : uÙTÔç, ion. et dor. (p. ô aviTo;), TuiXiov (Théom., ïI, 12,
p. TO iKijXtOv), TCpUuSîv p. TtpOauSsv (Arist., Ois., 536} ; cf. les
formes suivantes employées par Hérodote : ipuuTC'j,
csuuToC, iuuToij (p. èjA^o «ùtoC, «0 ocÙtoù, îo aùroO)*.
§ 3. — Contraction.
178. — Déanitlon. — Lorsque deux voyelles se trouvent en
hiatus dans le même mot ou à la Un d'un mot et au commencement
d'un autre mot étroitement liés entre eux par le sens, elles peuvent
se réunir en une voyelle longue ou en une diphtongue : c'est ce qu'on
appelle contraction''.
Ifsuïc |H«r CM formel quf Im (lo»lc»cn -moi- Toï. c! Mhh. jr, Gramrrf., |i.^l |§ lli).
î. a. L'trch. coiperit(C./.Z,., I.n. i»8. H). CapiO ('Oj. Pum. Men., ilciO, cl cf. CIBpérB,
Puin, Ptri,, III) cil compoii de CUm et da ilcui icrtis apto (et. apèrs. atlaehrr, tiii par Pivl.
■I KitT.). Li forme primilice eu élïil CDJpiD (et. CODCipiOT de cum el de capjo].
3. Vnyoïd'uilrncicmplei dioi Lisnur, iKt Lalin lanpua0«. p. îtT.
i. C'est uni doBle par un fiil da pronoiiciatraD (au = asu) que s'eipliqi^ent ehei Hérodote Suûtiui
(p. 9aù|ia) et Ouu|ixi;i0 (p. Oau[liîu). Enfln deui nu. d'Uérodate donacnl ipuûiui {IV, ISO), forme
qo'oi ntroBTe dm Fni.-H>-I.ctiiii, dt dea Sgrla. !0.
1. Eb gf« mJïB(pnTl(, « rcjacrrnncnt », HiHpnur leigpamniairïciiigre.a(ioï. Cjiaii», Ânnd.Oiv»,,
tV, 3tTi Schol. Uephlil., p. MOlq. [Walplialj, litéo par Kiluii-Biiai, avIf.Gramm. d. gr. Spr,
p. t DO), la •rnMw, comme l'iJiainii (Ëxfilii).!;) et 1. erase {nfàini), rentrait dam ce qu'il! appelaient la
l'aprii cm, nn èrilalt l'hialui KÛI par ]>ll>ion d'une toretle (i:ap' aÙTÔv), Mit par la ijoérèio (to
-db,Google
PnO^ÉTHΫE. - CO.NTRACTION, 97
Le grec et le latin présentent des faits de contraction ; mais autant il
est facile de les étudier en grec, autantil est malaisé de les reconnaître
en latin, parce que cet idiome nous cache la plupart du temps
les formes qui ont préexisté aux contractions'.
Rejudoue. — Nous ne dislinfruoni pu la crase de la contraction proprement dite,
comme le prouve la déllnilion ci-dessus. Mais, avec quelques grammairiens modernes,
on peut distinguer de la contraction proprement dite la aynârése, qui consiste à réunir
deux vovelles en une diphtongue (cf. ci-dessns, % 1S3 sqq.) et dont on peut résum«r )ea
efTeU dans le tableau suivant ;
« +1 = «t (cf. 9 165) » + t = «l {cf. S 110) O + l = CK (cf. g 114)
S+t = qi (cf.M9ï-I67) t) + t = t] (cf. S 82) » + t = V (<•'■ S M).
Les plus nombreux exemples de synërëse se trouvent dans le dialecte atlique (cf.
ci-après, % 179, ce qui esl dit de la prédilection de ce dialecte pour lescontractionE),
A. — De la COUTRACTtOX EX QREC.
179. — Différences dialectales. — II s'en faut de beaucoup
que les divers dialectes grecs fassent le même usage de la contraction :
quelques-uns, comme le béotien, l'éolien d'Asie et surtout l'ionien,
ont une tendance marquée à rechercher les hiatus; d'autres, comme
le dorien, recherchent certains hiatus et en évitent d'autres; seul, le
dialecte attique les proscrit presque absolument. De plus, un certain
nombre d'hiatus semblables sont effacés de différentes façons par les
divers dialectes.
180. — E>ola comtnanes à tous les dialectes. — 11 y aurait
donc Heu d'étudier tes contractions dans chaque dialecte séparément.
Néanmoins, il est légitime de considérer les points sur lesquels tous
les dialectes s'accordent quand ils font la contraction, c'est à savoir
d'abord le traitement de deux voyelles de nature semblable en hiatus.
a) Deux voyelles de nature semblable en hiatus donnent réguliè-
rement naissance à une voyelle longue. Ainsi :
!•« -I- a, « + «,« + «,« + « = «.
Ex. : Sfîrfl* (de îliKat-a, coupes), ISç, pierre (de ).S3C(, Hou., //., IV,
521; o</., Xi, 598), -fi dor. et béot. (cf. y3iîa,Ho«.), ftvSdor.,
béot. et att., 'AOyivS (cf. 'Afrnvocîïi Ho», et 'A$Y,vxtx iusc».,
citée par Ht».. XXII, 12), tSQXk. p. -vk àffki, TiXka. p. tIl
໫,TàY°p? 'ocr. (I. A., 321 a, 20; 32) pour T? àyop? (= T^
àyopS), etc.
I. Il puulbien wriiin (loi. V. Bini, sud. àlé, %Tl) qac dini l'une aninmc du» l'uilr* [anpMlt
araltt^iioa d'm va i l'cicrcn que hf dn huia« pmtéHran A II v^pirtiioo des idiouieB «t réinlUiil de le
•. DuuHntM (cr. Od., XV, 4S«;IX, 153), on • itnS pw relrinclwnieal da dernier tl«iuB( tm>-
ii^ne : ce pUooatne, que J« gnmnairieiu niMleniH milent ippelcr bfpMriH (vf alpMi;, • retrancbe-
■nt ■, et. Funca, CarY. Slad., T[, 87 jqq., eïM par KCiinii-BuH, auif. Gr.é.gr. Spr., p. ISI. p. I),
•aiaa. coar. av hcc ci di: un:- IPImi^ltac tl ËUite dei loniKi!. 7
-dbï Google
08 GRAUMAIKE COMPAREE DU GREC ET DU LATIN.
2' t -]~ * = ^ (noté par t) en éolo-dorien et par et en attîque
postérieurement à l'archontat d'EucUde ').
Ex. : f^y^n Saffh., !S,l(p. Uyiiàe'ifssy^tç,), Tfr,i, éolien, cf. Hërodien,
11, p. 116, 9 {p. Tfiti [Intcr. de Gorlyne], de *Tpey(ç). ^X°^'
^Xxov, cf. Élymol. Magnum, p. 419, 40 (p. Uj^v de 'imyot et
iù.Mt de 'ÎFeXxov, cf. tith. veik-a}, formes doriennes
comme les suivantes : à",-f]Tai, cf. Abht., lysutr., 131*
(p. 'i.yttTo.i de ây^ofACii ^ TiYoù[i«t), irofï), cf. .Uist., Lya.,
1319 {p. îcoi'i» ^ Ttoi'ei), èySixocÇiiTai, èdo^TOC!, tpyocÇi^Tai,
cf. ra6/. d'Bé<vclée, 1, 1Ï9; 13B, etc. (p. lySixaÇfeTai, etc.),
TcpoTiOïjvTi messén. (cf. Caie». Del. *, «, 87) pour 'xpoTiO^-
(VT((^îcpoTi6û<r[), etc.*
Reharoues. — 1. Ce qui vient d'être dit de C + ' s'applique naturel iement aussi û
C + 1^1 à)] + i)qui donnent 1) et àc + *] qui donne «), quand la contraction est faite*.
Zx. : fikér;tt = fikir^-rt, (piXir, = ^iXt,, TtljiTiP^Î {IIÉBOD., I. 63; 11,235;
= TrXV|pT,Ç.
Enfin on doit ajouter id que t + ti=t% {et. ^iXtti = ^tXtï, tXttivo; ^ iXtivci;] .
II. Sur la transcription allique de \'e avant l'archontat d'Euclide (E) et sur des
formes comme AB A ABË2 (= à6Xa^<;etnon à^XccSeî;), HOAES [= n^X^if et
non ir^XnO, voy. ci-dessus, gg 78 et 88.
m. Pour le dialecte ionien, les inscriptions ne nous donnent que des renseignements
exlrèmemenC rares; néanmoins l'inscription de Milet [I. A., 48S) rapportée par
Kirchhoff i. la 60* Olympiade'*' renferme la forme îjtoffv qui est contracte, et dans
l'inscripllon d'Halicarnasse (1. A., 500, 45) on lit ÊTtiKtiXlv.
Quant & la question si controversée des contractions de es chez Hérodote, voy.
MgBZDOBF.Ctirf.Sfutl. ,t.VIlI,p.l46sqq. ; mais les règles qu'il donne ne sont poinlaùres.
3* o + o = U primitivement (son noté par o dans les anciens
alphabets et dans l'alphabet attique antérieur à Euclide, cf.
ci-dessus, § 78).
■e rttroim dtni 1» tama homériques KpiH, afiXï, tle., pour nplaiff, afiiai, etc. t>ui> ioennploi
an>lD a 'n «l abrégée coiuma taule longue en Alolui. lu Isiupi fiibls; miii rsmirqiifli qua du»
rOdyiiée on Irouvo xptS deruil uns consouDr (XVII, 331 ; xpiS no).).ci). de niAoïo dans Iliéocrllc
(Jd..î*. IIS : xpfÏT' iiTti) rtchci Ici AlliquH (et. AiuioTBin, Paix. 19* j I19Î, rtc).
un ti n'csl pu une diphlungue, m» bien nn ( renroret (< + •]-
1. Dent le> I6nne> itUqUM du duel, thJXti, npiaCi). tpiiipi], etc., p. itiXu, ■Kfia€tt, TpiT,pu, etc.,
ou Iroyte un ij, qui eilU notalioa d'nn enniartt. Iln'r idooe pull de dérogelion ui rigla géuériln
t. Calt* redrictioB «t 0««*uiH, puisqu'il ne begil pu ici Kuleneut du diilecbi illiquo. Or, diu le
dUileele botiédqiH, on ne elle qu'un pedl nombre de turinci ennlricln de Mte oiture (cf. 'Ep|i'?|t.
p. 'EptifiiC. Tii\^ai[Od., Il, 101 :T, i»i] p. iii>|tai, Si^^tv {/J-, SVIII, IDOj p. Uir.aft): duii le
SpnehCorm if altiatàKkfn \u\d atlall. Lj/rik, dus lei Beilr. de Beiituberger, t. XI, p. SST tqq.) «(
■urtont CMune Htnffida* (cf. K«DU-BtiH, me. efl>>, I. H, p. 57«, add. 1 1, lOR, t). Seul k dialecte
dnrien contracte pwioot ut, ii], li),duula conjugaiioB, eonii» le dUlccle attique; il la nème parfoli
plot loin que rettiqoe, puisqu'il tait la contraction dans des Terbes comme Sfu, oï la forme se Ironie
réduite t un n>onos;llaba (cf. xa6cA( xa Si;, au lien de Sf^, Inter.de Careyrt, ISéS, I. 138).
t;;». Vûj. Kiacuorr. AlpU., 3' éd., p. 17. cilé par G. K.™, ouf. tili, p. 143 [i\.'-i]'.^
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CO.\TRACTJO>. M
E\. : "i-à-^tii arcad. chypr. éléen (p. '"ya-^on, de* XoyGio, qui vient
lui-même de "koyomo), îtctcw dor. (écrit IfinO dans les
anciens alphabets doriens et attiques), vt5;, vfiW dorien
(p. vôo;, voGv, HoM., HÈ».), îSp(a>;='[Spoo{ gén, de la forme
lesbienne i tSpu;, au témoignage d'HËHODisN, II, 163 (cf.
BuGx, Adtip., 63), attW; (Au., 21) pour alSoo; (forme resti-
tuée par quelques éditeurs comme gén. dViScô; chez
HoM-, Od., m, U), lil<l6ûtvTt ITabl. iTHéraclée, 1, 98J p. (jiutÔÔqvti,
i^lÛVTU'V crét, (cf. Caubb, Deteclua*, 118, 4) pour à^ioO-J-
T(i>v, etc. .
Rehahoue* — Ce qui vient d'être dit de o + 0 s'applique naturellement ausïi il
e + » et à w + **) qui donnent », et à o + V qui donne (^, quand la contraction
esibite.
Ex. : j««fldu> = |iiaftio, ^vùtuffi = yvôiffi, etc., — âjtXi<ii= ÔHtXijS, etc.
ïlais o + ot = oc et o -I- «u = ou.
Ei. : eSvooi = rjvci, [«ffOdw = (Jiisftoî, etc., — [jnoflôouffi = [j:iff9cDoi, etc.
4- t + i = X.
Ex. : A£ pour Ait (l. AnUq., 510, etc.'), néli lesb. béot. et crét.
(p. 'TîûV.-t), çOîTO et «TTOÇÔlJJinv HoM., Ht*, (p. *ç6t-î-T0 et
* àiî0(p6t-i-(i7)v),
b) II est un autre point sur lequel tous les dialectes s'accordent en
principe (quanti ils font la contraction de voyelles en hiatus),
c'est à savoir que, si deux voyelles de nature différente sont en
hiatus, l'une d'elles s'assimile à l'autre de manière à produire
un son unique^; mais oii les dialectes ne sont plus d'accord,
c'est sur le son qui doit l'emporter sur l'autre, comme on le
verra tout à l'heure (^ 181 sqq.) ; en d'autres termes, deux
voyelles en hiatus étant données, les uns font ce qu'on
appelle l'assimilation progressive, et les autres, l'assimilation
régressive.
L'assimilation est progressive quand le second élément vocalique
est assimilé au premier, et régressive dans le cas contraire.
Ri()i*ndUE. — CerlaioeB formes homériques ou épiques semblent présenter les deux
voyelles asaimilÉea et non encore contractées*.
I. Tuy. C. Mirii, Cr. Orammatik, g 118 ^'érj., p. Mt).
t. Tciy. C. Hini, Gr. Gfammatik. g H» (3* M., p. WT,.
a. Toi. KBtnisir, Diuktleigfci iUléraina. p. 40. '*'
1. Sut celle qaolioa trti «mlntcnéc M i laqvcllo a raltscbe ce qu'on i appuli la ditclaie homé-
rigut, Toy. KtaiH-BLiu, aut/. Cmmin. der gr. Spr., g SA (p. 33S aqq.] «1 cf. ii., p. iiî, Aumerk,,
oh K Irourcnt iudiqoéH l« opininui eonlrariictoiro d'UiHciii (I. U, p. 301 iqq.), de Gaitu» {Allg,
Lekn rom Afeeal der gr. Spr.. p. Î7 «qq,), <>• Uo HiKt (d»i.i U Zriliehrifl do Kuho, t. X.
p. 41 iqq. et dans u Vergl. Grammatik, Th. I*, I, p. S34 iqq.). ds DniiicB (dans li Zeiuchrifl de
Koho. 1. Ul[. p. 43i«qq')> <■« HiuHiiui (dans Ih 5liuj>>n de Curliui. 1. VI, p. laBaqq.), doJ. Winia-
■uii.(dmiu lc9 Briirtgt de BMienbcrger, 1. IV, p. i3ï), ds Ptiin Ksioai cl de P. Ci»> diniltur)
idiliiiai d'UoiDire (voy. parlieul. P. ti.vtt.Prtf. Odya.,\,f. uit >qq. ;//.,[, p. iiii K|q.): tire auui
la réfiiUlion de Wackeniagel par Cimiii, Ltip:. Staditn, t. III, p. 105.
-dbï Google
100 GRAMMAIRE COUPARÉtl DU GREC ET DU LATl».
E:i.: Assimilation pi-ogi-ettire : tipiav (p. ipïEv}, ôpictafl» (p. bfivAc),
op«ao9K((p. bpâtoOai)', àvTiiïv [p. àvTiâev), SeSiaa8iri(p. SeSîtoOai),
i«3i ( DÉS., Boucl., iOI, p. âsTai, de 5o), rusMicr), ifiavSiv, tpoiâvm-
toç (p. (pie>ftev, (pamaTOî), elc.
Assimilation t-égrrssivt : àïTio<!vT(.)v (HOH., If., XXIII, 613), p. àvTiBiJv-
Twv, r^yDOoovto (HOM-, H-, IV, t)i P- T|YOp^O*'ï*i ff^of (p- "*<(. cT-
oiov, HOM., /;., XVI, 252]'; elc.
181. — Contractions attiqnes comparées à celles des
antres dialectes. — I^ dialecte attique étant celui qui présente
le plus grand nombre de contractions, il est naturel de le prendre
comme type et de montrer en quoi les autres se distinguent de lui
sur re point.
1° Voyelle H suivie d'une autre voyelle.
a] La voyelle à suivie d'un c se contracte en S.
Es, : TijivxiT! = Ti;xaT[, *Ti(i«ïv = TiiiSv, Cpae = ôpa, etc.
ReuARQUES. — 1. 11 en est de même dana le dialeelt homérique^ et dans le dialecte
Mim d'Asie.
Ex.; HOM., ùpStOLi (p. ipitTii), iïaûSa (p. éSaùSa*}, fixùiv {p. èéxoiv, mais
seulement dans la formule tiù S' oûx àxovts Tr«Téo6T,v), elc.
Dial. fol. : rArshbii [crase pour xal ïttXtov).
htnowel ionien présente aussi quelques exemples de cette contraction, cf. Apyoî
fp. âipY^t), npovSoxtt, yo&Tgci, /pSvOxi, îypfiro, àviSaOeti, ^iSaQxi, ^iStxi, elc.
II. Au contraire, le dialecte don'en contracte S + * en T).
Ex.iEpii, ÉPICH., 91, 12 (p. Spat), «lyïjv (p. aci-iev), éiwëîlTO, Sophh., 43
(p. IXidëzïTo), nor^odo), Alch-, 23, 16 (p. xoTataQu, de itOTXo^t,
TolUger), ÉpiiTïJ, AHI3T., -4cAacn., BOO (p. ifbiTu), bpîjv, AKlsT., Lys.,
ton (p. Ùpiïv) ; cf. che» Théochite : ((poitij (2, 155) et vfxij (6, 46)'.
III. Le dialecte béotien ne foil pas de contraction en pareil cas.
b) La voyelle & suivie d'un i] se contracte en A.
Ex. : TifjiiTiTe = TitiSTî, etc.
Reuarques. — I- Il en est de même dans quelques formes du noutel ionien, comme
AsvS (p. AivxT|], forme employée par Hécatée, au témoignage d'HÉRODtEN il, £56 ;
11, 912), iÔT^f (p. àT|SiQ;), &Ziv\ (p. àrfiti)' et d'après Phrjntchos dans à&oki'iyy\t
(qui serait pour à-pi5oltff/_ii()*-
I.Ed,
'.pporl.
inl ta furnic ipsairïai ii son origine ipiioBiii, on
•uil quo l'iccenUMlion
< ipaStrBai
■Joplécpi
lu tdileun ni tout i Tut
llonlHlH
U-d««t.<
Î-^X
. ™ <i-weai.
î. MU
! tormo
oioî fliplifluc 1. eonlrMti
on flû; (cf. ti-deau,. J-
■. p. 119). De m^e, Il
«tpouibk
(n»» c«l
nuDM pu 1« Aleiiodi
-i°> 'iaéa.
p. i^iiu,
. t- ipiwv, ï(c.) «oiMl rii
;llen.ent«ict««l qu'il r<
Ulilre [pir
n prog.
uv, etc., et Wforo»
4p*, 6p<:
tl'tpctil
1 nombre d« roraiM oii 11 coi
itrietion «t fùle.
lorienu lu ronaci ai (
coinn« d'âilltnn ai)).
"' " «?'
•ont Innjoura conli
ricl&B (lor. AiuB, /)ial.,
n, p. (»î»q(i.).
ï. v«r.
Wicii
iMAflii, Ztilichifl do Kul
tmn. IXVIII. 131), dié
pu SlhDnI-euu, i 5'
0 {p. so»).
e. ïor-
'1 une a
lesi, p. îss.
-db,Google
PHONÉTIQUE. - CONTRACrrOX. 101
II. Le (lialocie dorien qui, on l'a la (ci-deEsus, 1*, i, Reu. 11, p. 100), M sépare du
dialecte alUque pour le irailemeDt de A + c, s'en sépare aussi pour le (raitemenl de
« + 1) : ici encore c'esl le son 4 qui l'emporte.
Ex.: ti((.î1t«, ÈpïJTt, etc.
c) La voyelle A suivie de et ou de r) se contracte en S.
Ex. : Ttp.iït = Tififll, Ti;iàTj = T'.jjia, etc. ; ieiSu :rT ^Sw, etc.
Rbmaboues. — 1. Le dialecte homérique et le nouvel ionitn, dans les formes où ils
font la contraction, suivent sur ce point les mêmes règles que le dialecte altique.
Ainsi chei Homère ôpflt représente k la fois àpati et bpàïi et cheï Hérodote on trouve
les formes contractes "poitS, '/j^^i, /pf, Bii}(â, ijtoBûxiuî (fut. p. àito5oxi(ii.i[iT]i[),
$(3ViC£Sî( (fut. p. S(OLax(Sx[a](i;).
II. Le dialecte dorien reste ici encore (et tout naturellement] fidèle au principe qu'il
applique au traitement de S + > etdett + T): dans ce dialecte, de mfme que A + •
ei â + 1) se contractent en ij, de même a + >t et a + il se contractent en t|.
Ex. : opf]t, SoPHH.. fr. 45 (p. bpiei;). bffl, ËPicH.tRHE, />-. 10 (p. ^ipST]), cniêf),
Tabi. d'H^raclée (conlr. de tmêiïi),
d) La voyelle S, suivie d'un o, d'un ta ou de ou se contracte en u.
Ex. : ^àoî = ÇÛ(, )tip5toî ^ xipw;, — t![i.xq(A£v ^= Ti[u3;jttv, etc.
— Poiw = poû, TiiAitjfisv = Ti[iû[itv, etc., Tiiiio'jcx
= Tiftffldoc, etc.
Remarques. — I. La régie est la même dans le dialecte homérique et dans le nouvel
ionien pour les formes qui admettent la contraction.
Ex. : Hou., àyTipaoî et àYTiftof (Od., V, 218), ôpiotiEv et (>p(Û|ji.tv, ôpàouax et
ipùjff», etc.
Nourel ionien ; vixùjiii, bpûfitv, vcxùivTtt, vixûaa, iteitÙTiuv,
i[eipu^«6a, etc.'.
U. Contrairement A ce qui se passe dans le dialecte attique, le dorien contracte ao,
au, Mm en S'.
Ex. : ycXSvTi et yiXSux (Théocr.) correspondant au.i formes attiques ycXùiai,
YtXûsa, — ôitTSvttî (ÉPICH-, fr. 82), de oirTâcvxeî, fusuii cuire, fiiuai
griller, SiziCEivSfiLtï (Arist.. Acharn., 7iil) = SiOHTdvâpEV, xaTaYeXà|j.i-
voi;, /Mcr.d'ÉpirfametDialekt-Inschr,, 3339). TiiiSvTtiD.I., 1587), etc.,—
È7taEa(THÉ0CH., i, 28), de ÏTraÇao (att. èiriîïio), ixToîoa'iTiiÉocii., 5, 6),
de*ixTâaa(5>, ixTâo«o(alt. èxTriooi), énpi«, ,*«ef(f. Ojon. (3.211, 11;
cf. HÉaoDLE.N, 11, 2SI) de txpi'aao, tnpjso (au. litoiio), npia (Ëpicii.,
/>. 93, corrigé parAhrens), de nsiao^, npiao (att. xpftu, impératif;.
Toutefois, on trouve souvent (et notamment sur les inscriptions) des formes contrac-
tées selon les régies observées en aUique(cr.chez Éfich, : (OTtÛv, !^fivTX, XQvti, part, et
3*per«. pi., X^t\, optai. ; chez Sopbro.n : TiTWuÉva = TiiTwjxtvY, ; chez Arist., Li/i.,
1005 : ifivTi; 1253 : fvixwv; 1162 : Xfiiiit<;; sur des Inscr. : vixSvTt, {ip[xti*|jic-
vouc, etc.).
Cest le cas en particulier pour la première personne du singulier des verbes en -au
(ex. Ti[i5).
I . ToDlefiiis, il □« hul pu oublier que ces rtgin nt wol pu Ippliquén d'une muiËre conilunls d*iii
M dUlKla. De plui, certiini TerbH ta -au h trouvent dtut lei «lu. d'U^rodolc lout k [«me -fu,
esDau iIpwT^u, Apiu, çoiTtu, ïp£ii>|iai, clc.
1. Cella règl« e>l sppliquie pmqur pirioul dans II déclininou fl dini la cunjugaivin.
î. Forme préUrible 1 [xTciiru nvt donne ta Vulgale.
-dbï Google
10! GRAHMAIRE COMPAREE DU GREC ET DU LiTIN.
2" Voyelle à luivie d'une autre voyelle. — Cette combinaison est
exceptionnelle en attique et inconnue en ionien, puisqu'un a
primitif y est remplacé par un i]. Toutefois les grammairiens
(cf. Ml. DioNts. cité par Ei-sTATnK, p. t94i) nous font connaître une
forme attique ïkSi {= i).âa, ilixia.) oii l'on voit S. +il réduit
à a. Cette réduction est do règle en éolien et en dorien (cf.
Y*, ion.-att. yv), de yaîa). Voy. d'ailleurs ci-dessus, g 180,
a, i\ p. 97.
De même en éolien et en dorien S suivi de c se contracte en A,
cf éol. fiXioî p. àO-ioî, dor. fiXioi; (Hob. -fiiXioç, att. r,>.io;).
Enfin, dans ces mêmes dialectes & + o, SL + la = &.
Ex. : Éolien : Kfovi'Sa de Kpovi^âo — tSv otiov^v, de txwv
anwiiun — S; (cf. dor. et béot. à;), de âo; (att. ïu;)
Dorien : 'AXx(«tv, de 'AXx|Aâuv — MEv^a;, de MtvAcco; (cf.
'AfitUTiiaç) — yajji^Tpotî, Tabl. d'Héracl. (de yT.dy.itfx^
cf. att. yi(i)[i£Tp7];, p. frioy-éT^rii par métathëse de quan
tité (cf. ci-après, § 194, p. 112 sq.), — iripapo; (Tkéoch.
XV, 8), de napâopoç, ion. napviopoi; (Abcml.) — 'ArpÉiSa.
de 'ATpiiâao — 'ATpiiSav, de 'ATfii^iuv, etc.
3° Voyelle t tuime d'une autre voyelle.
a) La voyelle c suivie d'un a se contracte ordinairement en t).
Ex. : Ti()fsa = Tef^l], àXnôla = àXïiWl, etc.'.
Toutefois -ri (provenant de -cPa-, -([ijoc-, ix-) passe à a après i , t, v
(cf, ùyiS, ivSsS, iùffiSt, etc.)
Remaroues. — I. Le dialecte homérique admet quelquefois cet(« contraction (cf. x^iç,
p. xÉecp, 'OSuoîî, 1 côté de 'OBuo-TÉa, TuBîj, à côté de TuEta, ^ipoï, p. ï*po( {Hgmn.
à Démêler, v. 455), teû/t, (Hoir., IL, Vil, 201). aivoTtaeîj {Od., XVIII, 201), mais 1b
plus souvent il laisse subsister l'hialusi il en est de même dans le nouvel ionien, où
l'hiatus est de règle, surtout dans les inscriptions.
II. lA dialecte dorien fait quelquefois la contraction et quelquefois il la néglige,
surtout dans tes noms de la 3' défi. (cf. ÏTta & c0lé de £tt|).
Enfin le dialecte éolien parait avoir él^ aussi capricieux que le dorien : si l'on ren-
contre i^p pour Ë9p (Alc. , va ; Safpb., 39), on trouve XafltxoîSta (Alc., ti).
b) La voyelle c suivie d'un S est une combinaison rare qu'on
rencontre dans un petit nombre de mots comme yiviâ.
Rehahoces. — I. La forme BupEdt est relativement moderne et provient de Soiptii',
qu'on lit d'une façon constante sur les inscriptions attiques de la bonne époque, tandis
que les manuiicrils donnent Swpfî*.
11. Parfois la combinaison t^ s'explique par l'action d'un F primitif (cf. ci-dessus
3", a et ci-après, p. UO, n. )), comme dans vîapourveFi-,, xaTÉaya (cf. FsFT,Ya), etc.
I. Leilonon coniiHi y_fiata. = xpvaà ne conitilitenl da cicpplioni ifi'ta appannce ; «« pluricli
eonlraclH nnl it, m efTet, «tr« inOumcéi p*r rantlagic d« lulro nsDtrri m n.
S. Pir réduclioB dt U diptitoagH* ■( à I (rr. ci-iprt>, p. Ot. n. i).
1. Vof. Héihi», 1, 1S5;U, eOlvaiBiui», Z. (. Synin.-ll'., 1S7», p. SiO: 0, Diiiiiiiii, Ap<'Hc<«r
pkil., IX, Si ; HiimTHutn. Gt. drr Ail. Imehrip.*, p. 31 v^.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CONTRACTION. 103
c) La voyelle c suivie d'un o se contracte en ou.
Ex. : Tftj^iof ^ ttlifpuç, f iXto[iiv ^ cpiXoOfACv, etc.
RtVABODES. — I. Cette règle n'est apptiqnée dans le dialecte homérique et dans le
nouvel ionien que dans un très petit nombre de cas (cf. S((«u;, nccfou;. Hom. ; Stouc,
fliPPOCB.). Ordinairement la contraction n'est pas faite ou bien le groupe co donne bu
(cf. 'EpiètMi, 4x}xScu;, Oxpveu;, etc.,firâli!deTt''y(ot, xï^Xto;, elf.iatoet mO, etc.,
Toy. ci-dessus, S 17), Reh. 11).
Sur los inscriptions ioniennes on trouie CO sans contraction' jusqu'au iv sièrie;
de même Coi et cou y restent sans changement {exception faite pour les cas oit ces
groupes se placent après une voyelle, cf. Ttoiot).
A partir de cette époque, les groupes BO et sou donnent su, et celte forme se retrouve
sur les manuscrits des auteurs ioniens (cf. p. Hïrodoti : nXtOvM, itXfiJvz, l\i.f^, à
câté de È^îo, [iiu, (Fiù, h c6té de aiti, ÀttCxeo et ànfxcu, ictiSto et icifSio, ("Xio,
lit», etc. ; chei Arcbiloque [//■., 15] ; /«pi^iu, etc.)-
II. Dans le dialecte dorien, la combinaison CO (quand ta contraction est faite') est
traitée tantôt comme chei les Ioniens et tantôt comme chez les Attiques (sur So = su,
voy. ci-dessus, g 171, Reh. II)'. Toutefois, les formes non contractes prédominent dans
les dialectes doriens de la Grèce moyenne et de la Sicile.
lit. Dans l'éolien d'Asie la contraction de CO parait avoir été exceptionnelle; quand
elle a lieu, elle aboutit à (u(voy. ci-dessus, g 171, Beu. 11).
d) La voyelle t suivie d'un «j se contracte en w.
Ex. : yiviûiv ^ yivÛv*, ç (Xtu ^ fii-Ci, etc.
Rbharoubs. — 1. Cette contraction est eiceptionnelle dans le dialecte ionien ; toute-
fois chez Homère elle est fréquente au subjonctif de l'aor. 2 act. el de l'aor. passif
(cf. [iiOôtu-sv, ôawfiEv, TreipT|0(ùu,4v, etc.).
11. Dans le dialecte dorien, l'tiia tus subsiste en général (cf. âopBiioïf, fr, 14 : itoiÉw;
teiCB., fr. 19: 5uvBïin\si!>, i^taivéoi, etc.; Adcbim. : Ktatftv/^biiavti, âvs^p*-
f(ii>vt[, etc.). Cependant on voit, par les fragments du poète rhodien Timocréon que, si
le groupe su subsistait, il ne comptait souvent que pour une syllabe (cf. tTrnivéu
4" Voyelle o suivie d'une auire voyelle.
I. Touleloia, coninc l« lonitna nolaiml pir EO l> diptalongae lu (cf. AEOKOIS p. Umott,
♦ EOTEIN, p. f liftiv). Mlle ««triioB demniK dooHuM.
S. Poar tedMiil, ioT' K«iu»-Buh. oud. ci(i<, p. ÏOi (9 90, t).
3. ToBteloa, dus le doiwn ttrin, l'uuge dinuodiit que eo 'AI cimlrmdi «o u dioa un* sflUlH
ouTcrtc [ef. ivwnivoc ^ àvouiiivouî, iùxap>aTÙ|u; = iùxapiOT0Û(x«v, /nsn'. Crét.) tt cd o dini
liDo aflltbc rennes (et. xptTiSvTc; ^ xpiTiovTi;. xaa|L<JvTï; = Kai7|t0ÛVTt(, fut. RpisScuaiivTac
mnven de Hgnrtr lu wd Ô lermt : or, dam l« dïalictn ioDico >l tlliqu», Ô (nni a'cft unardi en i) ï
partir du it* tlitie. fl t'ett ce «on usaw-dl que l'alUque ti l'inDten flgurtnl pir du.
QDtnt i U >uhtlitii1h>n ds ii 1 ta lu participa préwnl moirrn (cf. X(iikli|XIVO(. âfaip((|UVOÏ, «te.),
qD'on tmBie dai» le dialerla bfotien. ce n'nl pas à propremept perler une C'MitraetioD, e'Hl une ilinii-
nation ; en elTel, pour étiter Dne lueeeuioa de brtiei trop oombreuiei (xsXEip,iVD;, àfaieiJ|uvo() I*
dialprio béotien a supprimé I' g cl ailon|{« « en El (ni) peur i), coiniiiele prome la fornH xoAiciVi^iuve<.
(lyûv, Tt).e'>v, Ylvûv, ete.)- Toilt'oi». I" po""^'
Hlîuï.iTi'- - ' ' ' '■■ -■- '-' "
(, naftidiv, il-fitai, iTtitov, Jpiuv, etc. (ri. Eiimm, La. SophocItUM, l. II,
. It aiiq. 1 Gmti, dai»]» fmdieR de Curliui, t. I, ï, 13t H|q. ; Srâct, Arialoph. iM. , p. il aq.. Cit.
par KCma-Buu, our. elle, p. i3I, a. 1) el ici manmeriu de Xénopbon domwDl xtij^lav, xtpliuv,
ïpiwv, etc.
-db,Google
101 GRAHHAIRE COHFARÉ£ DU GKKC ET UU LATIN.
a) La voyelle o suivie d'un a se contracte en w.
Ex. : aiSôa = «iSû, pôaÇ = pûÇ, etc.
Rbuabques. — I. Cette conimction eu faite dans lue rormes homériques sîSw et
-^Û)', de méroe que dans xï(6(u et T,iù chez Hérodote (VIII, 111; III, lOS; IV, 19)'.
II. Le dialecte dorien coniracle aussi ou en u dans la troi^ème déclinaison, mais on
trouve exceptionnellement o + a = a dans les formes spÎTOî (p.TtpSiTO(, de wpiJaTOî)
et xpSv (p. icpcdY)v) chei Tbéocrite.
b) La voyelle o suivie d'un c se contracte en ow^.
Ex.; [iiffôoe = fifffOoo, SnW-tn = Sïi^oOv, etc.
Rbkaroues. — I. Dans le dialecte homérique et dans le dialecte d'Hérodote celle
contraction est de régie pour les formes des verbes en -^ comme youv^-io^xi = you-
voôaûïi, /oXti-eTixi = ^oXaûTai, etc.
II. Dans le dialecte dorien celte contraction est ordinairement faite, mais tandis que
le dialecte dorien sévère la Ûgure par w (cf. ci-dessus, p. 103, n. 3), le dorien mitigé
l'exprime par ou comme l'altique, (cf. à^jLitcXupY'^^ P- àuittXoepYixx [Tabl. d'Htr.],
iXâsoUï p. ÊXàsaou;, de tkifsann [AnrsTOPH-, L'jê., 1260J).
c) La voyelle o suivie d'un i) se contracte en ».
Ex.: SiiW>iT( = Sn^ÛTe, y-ti^ifiTot := ^i<;6£Itov.
ItRiUROfEs. — 1. On peut se demander si les formes atliques fiinXîJ, StnX-ijv, etc.,
Eont bien pour BixXd-r], SntX(iT|V, etc. S'il en eat ainsi, on ne peut les expliquer que
par l'analogie de formes d'adjectifs non contractées, comme àyccfliQ, iYnSijv, etc. Mais
T'AN AiriA'ËIAN qu'on lit sur les Tables deGort^ne permet de supposer une forme
accessoire SiirXt'ri qui expliquerait la contraction d'une manière très simple.
II. Cette contraction est une de celles que bit le nouvel ionien, mais seulement dans
certains cas (c(. Ôy5*^*o""> P- ÔYSo^xovta, — vtvu)jLtvou, iwtïaat, éntvtbxKst,
ivv^vWVTO [de voîto], à cité de votjoxî, la-r^amai, iTiiiir^aay , iireïOTiO-r] , iv^TiTo;,
vO':^[ii.(uv, — p&oai, P^^o-i, àviëuciKC, ^tëuixÉvx, npoaiët&fTXTO, iS&^t^ [de ^oxcd,
èèdT|«a, etc.], — îé<&6cov, iëâ^sxv, flw9Ti<i«vTe; [de poTiflio)], à côté de ^orfiitu;,
poijOtt, tëo-rfi-iim, etc.'.
B. — Db la comteaction en latin.
183. — Règries. — Ge qu'on sait de science certaine sur les
contractions en latin se réduit en somme à fort peu de chose.
1° Comme en grec , deux voyelles identiques en hiatus se
contractent en une voyelle unique qui est lon^e, c'est-à-ilire
que a4-a = â, 6+6 = 0, o-)-o = iï, i+i = î, u + H = ù.
1. T^ultloii. Ni.^^,
Vél. flrïiio
rom.
ni, 140
iï, 4Î8, pr«(
ood
wiaucr 1» lo
mn non mntr
cl»t
iriqac doi
é tl 00 -d>i
Sur
Htle quctio»,
ouii. eiU, l, 1. p. *i*.
i, Tuulefoii Hirodien
(II, 391)
ucaulit
ou]» f,4a no
>*Fprcdpkrli,n
tiDC qu. L. «.»
UoD n'élùl pu iwuour.
qu°'u no
rinitiT 0 fcrm
urdi plui Lird
tq >. (= ou).
.Hérod.,
K,. (dl*
p.r KDD..-BL
au. r.W, p. 1
de
riiti uuloga» d>» ]<
di*l«U homéri
a» (cf. fi
li^vt. p. 3
Tff.
vu [H., XU,
iilliméX
p. IniSo'qvaitiK [Od
1, 378;
«5ij).
iïV^W-™.
p- i^y'>r\lIalnt
[Od., XXHI
»H. Oïî<ixo;î«
-db,Google
PUONËTIQUe. - ËLISION. lOS
Ex. : Phrâtes (Mon. d'Ahctbe) à cdté de Phraates, lâttina, à côté
de IftTfttrina (Pompon, com. v*iiR.), etc.;
VAnens à côté de Tehemeiu', prdndere à côté de prèhen-
dere, ndmo pour 'nehemo; sans doute aussi rés p. reyes,
trfis, p. treyes, etc.*;
Cdpia (p. 'co-opia, cf. in-opia), proies (p. 'pro-oles, cf.
snboles, adolesco), etc.
Rll p. nihU, fUl p. lUii, dl, dis p. dii, diù, etc.
Passûm (Plaute, etc.] p. passanm, frnctQm (Varu., de a« nui..
Il, 49 gq.) p. tructuum, currum (Viks., En., Vl.esa) p. cnr-
ruum, maBitm (Vno., £»., vu, tso) p. manuum, exercitum
(Mos. Ancïb., V, *o) p. exercituum, etc.
S" Quand les deux voyelles en hiatus ne sont pas identiques, il
semble que, dans les cas oii la contraction est faite, ce soit le
son de la première voyelle qui l'emporte.
£\. : dêgo p. 'deago, debeo p. 'dehalKO ou dehibeo (cf. piaute,
Trin., 425], cogo p. 'coago, cogito p. co-agito, câpula p.
co-apula, etc.'.
Rkmaboub. — Tout le monde ml d'acconl pour voir des verbes contraciés dans les
rerbes de la première conjugaison qu'on peut rattacher à des radicaux de noms, mais
OD ne s'entend ni sur la nature des formes primitives ni sur la nature des Tormes
inlermMiairts entre les formes primitives et les formes contractées*.
M- — De l'éllsîon.
183. — Déflnitlon. — On appelle élision la suppression d'une
voyelle (ou quelquefois d'une diphtongue) à la fin d'un mot' devant
un autre mot commençant par une voyelle.
En grec, l'élision est orditiairement marquée par l'écriture^; en
mrnt Toctiique initial du Tfrbc limpiF (cl. daimbolare, daar-
lecé i conclurB que la langue latin* r^pugoail ui cnalraclions,
u'élaif nt pu idenlii[u«. Mais, même lonque In vojciln rn
liiatu ttaiFDl idfDLtqDH, la lani^a [aline de Icoail pai ii Tilre la cgolrarlion, puisque ]n tonna refait»
la négligeai gûirilement [cf. desise, deerrars, etc.).
4. Var. dwu BiiTnouiiis. Sladm i. indus. Spi'aeligeicliiellle, II. p. Ut >qq. l'inditilioii de*
priieipaai InTui relatif] i la qunliiin. Four la doetrbe, Tof. V. Hinai, Pricii, etc.. g T3.
5. L'éliiiiHi peut H prodairo Entra In ilémenlt d'un mut compoit
Aiin., Tiâimoph,, iSO ; ImtTVi;, Gren., tIS ; Stxiiii. Sont., 1
)0t: tcAléda ImatHn, ïtxunTK, fnramordiaairnen prou).
e. Le «igné qui Mrt à l'indiquer daui noi leitn a U rn^me rarmc
ialrodoïl daitt l'iciilUK à U toia* tpoqne que lui (toj. ci-demu, |
-db,Google
lOS GRAHMAini-: COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
latin, l'écriture ne l'indique jamais, mais on sait par les préceptes
des rhéteurs et par les règles de la versification latine avec quelle
rigueur l'hiatus était proscrit.
184. — Rëgrles particnliëres an grec. — En grec, on supprime
généralement une voyelle brève et quelquefois même une diphtongue
à la An d'un mot devant un autre mot commençant par une voyelle '.
De toutes les voyelles c'est dtqui fournit le plus de cas d'élision;
puise, puis o, enfin t, qui en donne assez peu; quant à Tu, il ne
s'éltde jamais, sans doute parce qu'en hiatus il devenait semt-voyelle
(u<). Ainsi ;
1** Un A s'élide à la fin des noms neutres sing. ou plur. (cf. EÛpr.^xx,
ffpïyfix, (7w(ix, etc., l'jprjjiaTa, 7:pS;y|xaTa, lûpaTa., etc.,
TaÎTx, -niMzx, àXXi, Suol, xÔTipa, etc.), à la fin des noms de
nombre en a (^^xx, nevTTixovTa, etc.), à l'ace, singul. de la
3° dccl. (i>.T:iSa, TiûCTÉpa, oiiS^va, Ë^ovra, etc.), au nomin. et au
voc. sing. des substantifs de la l"décl. (cl. yXûffffa, ppa^^iîa,
oùda, S^<r7C0Tx, etc.), au parfait actif et à l'aor. V actif (cf.
^^^oixoc, Uuffu, etc.), à la l" pers. du plur. -jiïôa (cf. X'jô^iOx,
tt6y.tHai, it.xHii}i.i^x, etc.), dans les mots invariables en A (cf.
^iit, fj.i.\iiT%, î-EiTx, ivTaO^x, «[xx, etc., iWi, ipx, îvx,
àvx, jtxTi, fAfTX, 6VIXX, etc.).
2° IJn c s'élide au vocatif de la 2* décl. (cf. Çê'v!, ïilo'jTt, etc.), dans
les formes pronominales en c (cf. ijii, ai), dans les mots inva-
riables (cf. TÔTE, Si, o'jSé, \>.r,^é, TE, oÛti, [AÏJTE, eïti, yi,
TÔTc, etc., S-ri, ôiïÔTE, ûure, etc.); il peut s'élider dans les
désinences verbales en c (cf. lîtTuoîrrixt, <pjja6e'€tixe*, éiroiriiixT!,
ït>.T,(pxT£, vojAtîviTS, ymixTEirfti, «J/viçiEÎfl^E, etc.).
S" Un o s'élide dans les formes pronominales comme otiTÔ, tovto,
îxeîvo, toioOto, dans le nom dénombre Svo, dans les désinences
en o (cf.tXoio,Sûvxio, PovXoivTOjyî-j^otTo, BT:oir,(ravTo,à;T£âovTO,
EÛpvivTo, etc.), dans l'adverbe ^Eùpo et dans les prépositions
en o comme iT:6 et ûttô, à l'exception de lupô.
: il àitinpofiii vûv xaXov|i^vi]). qutnri U
vjnjj (xofMïi; " »iïi"' rwonrbé .. et. fiiarn.
outre qiH M ligD
remplie* une ïq;
J^n(«., p. 793,
toucblDl VélnoD
1. L«uon.brD
t*il«. Eo entt. I
sur raoni«r« d'J
,'rlle ilid^A (cf. icaa' ajrav). >'apprlle c
10} qi»i>d il nirq» une eruc (cf. '
, ro.. Keiii.iii.BuB, SS3[p. SÎO).
dM éiiHoat éWt uni doDio en grecbe».
ttoiat obligitoii
proM et cdto toi
3. tn r..rniH
d'.FPçlec le V e.
Taluit Hntir. Puisqi
■t pu l« rigueur» d.
mirtérilion doitîlrel
.eteniquF. Vov. «..
.e«ll8.*gligeDee.
, 1. métrique, à plu
iréMnle 11 l'esprit de
oeno du ringulier .
Lprè,. g LR6.
-db,Google
PHONÉTIOUE. — ËLISION. 107
4' Enfin un X peut s'élîder dans lati et dans ses composés, dans la
forme ^■fijj.i et dans les optatifs en -p (cf. ïj^oijai, pouXtû-
ff«i(jii, etc.), dans l'adverbe m et dans les prépositions àvrî,
(ippE, sm (mais point dans TZi^i).
ItEiiABQUES- — I. Devant le suflixe adverbial 1, qui (erniine certaines formes de
démonsimiirs, la di^sincnce normale du démonsiralif t'flide, si elle est brivt {cf. tout(,
TatjTi, tSi, toSi, ivTïuOi, BEupi) on s'obrège si elle est longue (cf. ii&r»)f, touTOuf,
TûOTw!, TautTji, oÛTOti, !)cûtiï[f, toutes tormes qui ont la valeur d'un créllque (~ " ").
II. Dans le dialecte épique et (|iar imiialion sans doute) dans la langue poétique, on
rencontre certaines élisions rares ou même inconnues dans la langue ordinaire.
Sur celte question, trop particulière pour être traitée ici, voy. Kuhnbr-Bus3, autf.
Gi-ainm. d. gr. Sp., § 53, 5 (p. 23S sq.),
III. Dans le nouvel ionien, bien que l'hiatus soit plutûl recherché qu'évité, il est
remarquable de constater :
i" que la finale des prépositions ivà, Biï, x«tÎ, (i«», irapâ, àjjiçf, ôvtf, lui,
iiw, ÛTtii est bien plus souvent élidée que conservée ;
S* que la conjonction àXXx est pretque toujours êlidée;
3° que Si l'est très souvent et oûBc, jJTiSt assez souvent.
I.es inscriptions ioniennes prouvent que les copistes des mss. d'Hérodote ne doivent
pas être tenus pour responsables de ces faits, car elles offrent elles aussi un assez grand
nombre d'élisions'.
185. — L'élision des diphtongues est assez rare, même chez les
poètes* : toutefois la diphtongue at peut s'élider dans les désinences
verbales ob, au point de vue de l'accentuation, elle équivaut à une
brJtve. Bien que cette élision soit surtout fréquente chez Homère, on
en trouve quelques exemples même chez les prosateurs (cf. Piaton,
Lys., 212 e : ijpEûSsO' 0, Phileb., 38 b : yiyntO' IjtàffTOTS, etc.) et l'on voit les
cas se multiplier à l'époque postérieure'.
186. — Le V enphoniqae. — Au lieu d'élîder certaines finales
en c ou en i, il arrive assez souvent en grec qu'on les fait suivre d'un
V qu'on a appelé euphonique*.
ufH. ft pour iM iDuripliDiit, Fj>m, Curliui S.
'. dU. g sa, S, « « / (p. Sj: »,.). qui m..™
liODi et lui traïui ]«> plm Importun t
r chuuno du quHtiong.
a. Cf. P.. BuH, ^«wpr. d. Ghee/,.. p
«HcvoDi, tout eu TKoniiiiaugl qu'on poBrriiit la r<?aiplic«r wïl p*r • v d< liw»ii •>, soit méEiie pu-
V iBobite • ; m tonl eu, «Ile nul niniiqua It mot ■ pan^giquc » rlurtoul qu' - épheltirtiqns - :
mol paragoffiqut (do Ttapafwy^, " wWHïon d'une Icllr» «) doiiocrait i enlendre que le v M ajoaM
Lnicsrtaini eu au mol tout tatni; oeH pirailcHl^n que cev, bien que condilDinl un iUmenI mabila,
I □éainaÎDi primîlir, mil qu'il rrpr^ento nue aneieune naale, toil qu'il ait prit la place d'aaa
se j «nfia le nnl ipktleyfliqm, qui h Innire en effet dam les graramairieni greca, eil enlendu t
ans |ur lea uedemea : to i iftlxuvrixjv ivri toû V ne peut sigoiSer qu'une ehoM : • L'epai-
lon «tjiropre l atlirrr un v après lui. n Celle quealionriu V de liaiwn ett encore auci b»1 connue :
eu loot cai. 1« Iraïaui nodernea dont le ptus imporUiil e<l celui de Hu»! J. t. H'iHin, de iitltra v
-dbï Google
108 GEUHHAIKE COHPAhËE DU GREC ET DU LATIN.
Mais ce serait une erreur de croire que ce v ne se trouve que devant
une voyelle. La règle que donnent les p^mmaires ne s'est établie
qu'assez tard' et ne convient qu'au dialecte attique*; de plus elle
est incomplète. Voici ce qui paraltsùr :
i' Le V euphonique pouvait s'employer aussi bien devant une
consonne que devant une voyelle; mais tandis qu'on s'en
servait presque toujours dans le courant d'une phrase, on
l'omettait assez souvent devant une ponctuation.
2* Les formes verbales en t sont presque toujours suivies d'un v
euphonique, soit dans le courant d'une phrase, soit devant
une ponctuation.
Beharoue. — Le v euphonique qui se rencontre parfois chez Homère à la 3' pers.
du aing;. du plus-que-parfail ea -et est employé aussi en pareil cas par les Atliques :
E\.: Aristofb., Nuéei, 1341 : VtitoiO*iv oùx... — PuiON, Rifp., 617 e :
eîX^X*™ (devant une consonne). Ci-il. il2 b : xatuxiîxiiv, oîov... —
EuB., Ion, un : fi^Eiv èv (même usage très souvent chez Platon,
quelquefois chez Aristophane, une fois dans le discours contre Polyclés
fausiement attribué ïUémosthène, L, 4i), etc.
GrKCorun pai-agegici juttlionii rpigraphia (Lflpi. Slnd., t. IV. I k|i|.) dteXHiteal ibaolumciit ti
r»g1« enKignée dim In grammiir» flémentvm d'aujourd'hoi. Tuf. auisi Fi. Buii, Auii/ir. i.
GHkK. ', p. J5 sq.
I. Duu ta diiwrUtinn. Hiih J, J. Uaiuh (d', ci-doHi, p. 107, n. f) ■ Atudit uie«»i«nifDl I»
lémoignigH dM grinnniiriFiu, let iaurlpliou cl \r» muuKrila. Voici le rAsumé de >a dé<uuieii« :
d'un trile ds ChnrobiHcai (noa tmprniilé, cansie d'ordiuurs, i Hérodicu).
b) tnicriplitai. L« docmncDli uMcieli ftudiéi pcmcUcnt de contlalcr ceci :
1* AtipI Euclidc, remploi et l'uniuiMn do v piniucnl uui ■rbitriim, luni bien duu le eonrtnl
de U phrue qug deiinl ane ponchillion (ro effet, du» le couruil de la phrue daiul uns
•ojelle. V «1 emplafé îi tn'ia, ouii nuque ÏO fuit ; devant une conioDr. V at taphtji » foie,
mais nuque il loit; — deiiBl une pooeliiitîoD. V eit emploTt J foii deiuil une loyelle,
■uit»
uiqne ît (oit; v est employé » roîi
de.u.
.manque «foi.
) ; tonlefoi..
«t pliu fréquent dam le
: courant de la
,hra« que
deiut
De 403 i
1337, remploi do v«gfn*rdiM:
: dan< 1
le cnuranl de la pbr
.«■, deruitooeT
oyelle, vert
eniplo!
jf «1 roiietmaD
que «fois:
— de'
.J* ail
lia dorant tavelle, employé
37 l«t
et(.mi.3iroi>detulcon»one.
J*
De 3iA i
1 100 on ne reirouie ptja V omii
deiaul
. voyelle, XHl da»
phra». ™t
doiuil
ri») le
coerinl de U pbraw, emplojé go,
"' uoe pooduali
IKiiuoe
remirqi» ptrliculitre u dégage
««riplioo. tMiin
, c-ert qu'à la :
»nguli.
•.t on IrooT» prejoiiB (OHJoiirj -»'
tàtm
le t«,n de U pbraoe ; deianl une
poncluaiion.
c'etl pmquf toDjoon -f t'utl Éudide, i
e 403 il 13T. (V r.
rmporle d*jil »r
f ; enfln de
310 il:
c)
itanaicr
toujour
• V deiant uoe voy
ans» devant
une cm
.«noe:c-.-Urtgl« qu'on IroUT.
(uiiie
aiiuidanilesm»..
les poUei.
«v
hiItidI I<
1 bcuini du rer«; duu U prow.
'il''n'ci " "
htait primiljvemenl que cbei 1« looirna H chei
lei«
Iliquo, d
■où U »t piud dani le langue commnor. 1
.et autres diatcciea i
.e reoploicnl .pi-
iocidemmcol
t"ï.
. ilU., *j
Mi. 3. p. m.,.).
-db,Google
PHONÉTIQUE. - ÉLISIOS. 109
Il en est de mime à la 3' pers. du sing. de l'imparraÉt d' Uvxi qui a une flexion
analogue 1 celle du plus-que-parfait.
Eï. : Abistoph., PIuI., 696 : T:(.oa-/\nv; OùSisw. — Put., Cril., (It d :
itpoirriiiv lÉStoOiv. Tim., 60 C ; ivf,»iv & vc&(. 16 b : à^^f^t^v (devant une
conEonne). 39 a : TrïpiT,etv ■ xf,. 13 b : itpo^n*'^' «o^^oiJ. 33 c : ànf,ïi t(
yxf oûBiv ûùBl TtpOffT(ïi¥ «ùtiû' .
187. — De l'éliHion en latin. — Le soin avec lequel les Latins
évitaient l'hiatus se manifeste non seulement dans leur versification,
mais encore dans leurs écrits en prose'. Cliez eux, toute voyelle finale
d'un mot s'élide devant la voyelle inilialc d'un autre mot et même
devant un mot commençant par h.
Remabques. — I. Cette règle s'applique aussi aux finales en -m, mais ioi l'usage
de l'élision n'est venu qu'assez tard. EnelTetides formes comme circnago, circaeo,e(c,.
semblent prouver qu'anciennement on se contentait de supprimer -m ; de même on
Irouve chei le» vieux poètes des exemptes comme cctuici :
Ennius, Anit., 331 M. (cite par PaiaoEN, I, p- 30 llfilz) : mîUa militnll
oct»*.
Il, Nous n'avons pas à nous occuper ici, puisque nous n'écrivons p»s un traite de
prosodie, des règles générales de l'élision dans la versification latine.
lit. Pour une raison semblable, nous ne nous occuperons pas longtemps do ce qu'on
appelle quelquefois (voy, KChneb-Blass, g j1 E, p. 2t0sqq.) élition inverse ouaphérite.
et qui consiste, après un mot terminé par une voyelle longue ou une diphtongue, k
élider (ou à supprimer) la voyelle initiale du mot suivant, quand elle ejl brevet Cette
loi, qui semble particulière au grec^, ne trouve d'application ordinaire que chei les
poètes* et, par conséquent, ne rentre pas tout à lait dans le cadre de notre étude. 11
I. Tof. KCdh-Buh, 01». tiU, p. itî d, qui noioic l Schrid», ad Ptalen. Civil., X, tl'e,
t. III, p. tsv.
i. Voj.d'iillcan ce qu'ni (Uwnl CicttDl, Oi'af., U, dD; 43. ISi; Qcnr., rnil. oral., II. 4. 11 ;
XI, 1, 11 sq. : St9i«[i, Bp,, 40. On connaît iniai l'iorcdolo de CruiiB ctpportte pir Cicéruo (dt
Die, II, 10) : «iltadlnt dilni U rua un marchlnd cr'itT CaUlttai ■■ Sgiin da Cune ; >. il pauTiil h
BgDnr enlrndre : CSTS n» eai I
1. Oi poamil h dcniutder, 1 co propos, li 11 quinlili dn ftu1« -am, -em, -{m, -Om (-UIU)
n'tilit pu longue : ciT, ■ pirmièrs tuo, il iniiblc qos dus dei eu caiDino rrliii do militûm OCtO on
■illeméiMpbinoinèDequtdiiuccluîdsprilieDda (p. 'prM-bando) et de iUîua, où dtni Je corpi
précédente tu hiiliu itec la voj'fDb initiale d'un mita mel. c'eët la même loi quo ci-dnsus qoi a élA
appliquée par lu laogaga. Haii il eit démontré [cf. eï-aprèi % XI») qne cnSnales étaient bieo bré'M : il
tût donc en conclare qne l'arUcuJilinn de m était luci ndte pooc enpécber qncIqiKTois l'hialui et
eonaéqneiniiient l'éliibn (cf. d'iilleuri ci^deum, | III).
1. Toid qoclqnei eicmpici de cet uiage empninléa i KCanii-BtiH [la-:, cil.) :
So»., PA.. S9I : iiyu' 'iti TOvTOv. — EUH., Hha., 137 ; ijEùi' 'iti toÛtoi;. — A>ut.,
A'u^. usé : £1.01 ^fiaia • 'niiifi -jàp il<iTicû|uS', ûntip roit.
5. £o latin, on Iroate bien dîna let nanuKrili de FUale l'upreuion ainatDI •■ écrite UlMttU,
trône beancoup d'eiemple* dana let langue) romanes (d. Xana-LCaii, Anm. Gramm., I, :0« [S (iï)
dlMglTaJj.
6. TonteroH ce n'ot pas nne limple licence poétique, puisque l'on en Ironre dea eieaplea EièRH dui
lea iaseripUont ienieniiei de(nklH(cI. Ciuia, Oit.i, 4Ï0 * et B). r ' "- '
apbéréao le rencontre cbei In pnwaleun, Toy. KChxib Du», ont. ci
-db,Google
110 GRAHHAIRE COMPARÉE 011 GREC ET DU UTIN.
suTBra donc de dire qu'elle a lieu le plus souvent après [l>î ou r, et porte ordinairement
sur s (parliculièreraenl sur l'c de i'augment, celui de la préposition înf et celui du
pronom 1701), quelquefois sur t'a de nnd, mais jamais sur les voyelles t, o, u'.
§ â. — De la diérèse.
188. — Définition. — La diérèse est le contraire de la contrac-
tion : tandis que la contraction réunît en une même voyelle longue
ou en une diphtongue unique deux voyelles consécutives ou une
voyelle et une diphtongue, la diérèse a pour effet de résoudre une
diphtongue en ses éléments constitutifs (cf. iîài( au lieu de icxiç,
Ttôlsï au lieu de ito^ei, aiSôï au lieu de aiSoî, etc.).
Remarque. — Entendue dans le sens propre et étroit du mot, la diérèse est un
procédé arliBciel ■■ en eïel, elle ne se rencontre véritablement que chei les poètes ou
plutôt ce sont les grammairiens grecs qui ont eu l'idée d'appeler Siaif>evi{ ce qu'ils
prenaient pour la dissociation des éléments constitutifs d'une diphtongue. Très souvent
(el particulièrement dans les plus anciens monuments de la langue grecque] il n'y a
pas, à proprement parler, diérèse ; ce qu'on appelle de ce nom c'est te maintien à l'état
isolé des deux sons qui ont produit plus lard une diphtongue.
Ainsi, dans une forme éolienne comme TcxVf (Safpbo, 3i; 85 : 36 a; lOfi), it n'y a
pas de diérèse, mais le digamma primitif ('itâFif) se faisant plus ou moins entendre
encore dans la prononciation maintenait séparés les sons a et i; etc.*.
189. — Cas de diérèse en grrcc. — De la remarque précédente
il résulte qu'on devrait dans les grammaires grecques distinguer deux
espèces de diérèse.
1* La diérèse qui laisse à l'état de voyelles séparées les éléments
constitutifs d'une diphtongue non primitive (voy. ci-dessus,
giS4, 1«; 163; 170; 171 ; 174);
2* La diérèse qui, postérieurement è la formation des diphtongues,
en dissocie les éléments (c'est la seule des deux espèces qui
scientifiquement mérite le nom de diérèse).
Hbhahoues. — I. Étant donné ce que nous avons dit ci-dessus [%% 161 ; 179) de la
tendance des Ioniens A rechercher l'hlalus, il est naturel qu'on trouve chez Homère et
même chez Hérodote un asseï grand nombre d'exemples de diérèse; mais il ne faudrait
pas cependant les multiplier à l'excès, comme quelque^uns l'ont fait. Ainsi, chez
Homère, dans beaucoup de cas où la métrique autorise indifféremment la présence
dvulvnAaiB Intnir (p- itO, 1) Im taIiodi qui pcrmetlcot de dialin^er l'iphérèse du Lk cru«. Qnclquc-
fob «pcuduit 11 dbtinctioD «t dilDdlo l tttblir : ùnti i mit-il iphtriKoii crut itai le eu d« formel
î\ ■( (^ {[ i() pt |J.{| 'iàffoovBî cil*« par Tjiuerl
I, Pour le dftiil, nj. Kenint-EuH, ouv. cil., p. Ut •"
i. Sor cello qotslioa, Tof. G. Mit», Gr. Cmnini, ',
gricoramaiBi{lt. ISiD-SS; III. (SES; IV. 1S7S);Uih
■qq. ; KDnni-Bun. oac. cili, g SS. p. SiS iqq. (mais en
pUce presque eidiuiicmeDl eu puint de Tue des granimvïi
-db,Google
PHONÉTIOUE. - OUAHTITÉ DES VOYELLES. 111
d'un diicljle ou celle d'un spondée, les grammairiens sont amenés à admettre ou à
rejeter la diérèse, selon l'idée qu'ils se font du vers homérique. En tout cas, il est un
principe qu'on ne devrait jamais perdre de vue, c'est que la iliérëse dvs diphtongues
primitives est inadmissible a priori : seuls les éléments des diphtongues non primitives
pouvaient rester isolés'.
11. On trouve dans te dialecte al tique quelques exemples de diérèse, particulièrement
chez les poète:), mais presque tous peuvent s'expliquer par l'influence de la tradition
homérique ou épique (cf. viVot [hom. vriio;), 'ArpifSxc [Esch., Ag., i23] dans un
chœur [hom. 'ATp«fST,f], 'AfËT,;, àfui, afStjXo;, roniies empruntées i. Homère).
Toutefois les inscriptions nous apprennent que même dans la langue courante
on évit-iil la diphtongaison, du moins pour certains mots (cf. nupxzii à côté de
icofx.'j.i, etc.). Il y a même certaines formes où la diphtongaison est extrêmement rare
(cf. (ùvoïxô;, iZoTcoii^t., etc.), quelques-unes enfin où elle ne se rencontre pas (cf.
'A/wt(t et 'A/aiï, 'AOTjvafi; et 'y\97ivïtfç, iliiivii et iXïMç, etc.)'.
190. — La diérèse en latin, — Le latin ayant de bonne heure
réduit ses diphtongues à des sons simples (cf. ci-dessus, g§ 11K-133;
158-177), il n'y a rien d'étonnant & ce que l'on ne rencontre pas chez
lui d'exemples de diérèse proprement dite (cf. § 198, Rbu.).
Toutefois on peut voir une diérèse dans le procédé qui consiste à
latiniser en -éûs les noms propres grecs en -lû; (cf. Orphéns, etc.].
Enfin on est convenu d'appeler diérèse le traitement que les poètes
ont fait subir à u (t) et à i (j) en leur donnant la valeur d'une voyelle
(cf. ailâa dans Hor., Cai-m., I, 23, i; Épod., 13, a [cf. Pwscibs, I, SI] et Trtïâ
dans Vi»o.,fin.,l,ii9; 219; 111,31)6:596), mais il y a là un abus d'expression'.
§ 6. — HodUications dans la quantité des Toyelles.
191. — DéOnltion. — On appelle quaniité la durée d'une syllabe
et, par conséquent aussi, le temps que prend la prononciation d'une
voyelle (cf. ci^essus, §ISS).
Or, en grec et en latin, certaines voyelles primitivement longues
se sont abrégées, et inversement certaines voyelles primitivement
brèves se sont allongées sous diverses influences, qui ne sont pas
toutes les mêmes dans les deux langues : il faut donc les étudier
séparément, d'abord en grec, puis en latin.
A. — ÂBBÉVIATION un' ALLO^OBUENT EN QRKC.
192. — Voyelle devant voyelle. — Une voyelle primitivement
longue s'abrège souvent en grec devant une autre voyelle ('vifos;, Hom.,
1. Sorlidlirte cb<^
pobt« ioDitlU. TOT. «>!
ïfc.rf.,p..T3«,,.Ct.
î. L» irit ifîio;. qu
i w rcaconln cb«i ica proutnin iltiqo«, ni jinuit 4ti conlrtcU, parce qu'on
It nltacbait plt» oa dm
3. nom fa |»r1«iii i<
.rm» silna et Troia «niot inioiii à leur pUce duu la duipiM oA il un
doDl It premLer élémiiiil «1 udo «mi-ToyelIr, t'»l^-di™. quiad il Hn
-db,Google
1]2 GltAHMAIRE COHPARËE DU GREC ET DU UTIN.
OJ., VI, 303; flÊê).exi, HoM., H.. xi,38o'; Comparez Tattique vtû-* à l'ionien
wiâv. la forme vit; employée par Hérodote à l'ion.-att. vï^c;, l'ionien
Î|6ti en regard de î^wvi, âoàott pour ^atiaii [deôciitâofE, cf. 6«iâ] CI. A-,
II, 841, U [cf. MgietkrhaN!!, ouv. m"/., 52*], ITosiSéuv pour nofftSv)»'*, de
IlociS-ntw-J, etc.).
193. — Loi d'Osthoir*. — Toute voyelle primitivement longue
devient brève devant un y, un w, une nasale ou une ribrante suivis
d'une explosive ou d'un s.
Ex. : îicffoi; de ' ijTirwy; (cf. skr. açvàh), poC; de * pwwî (cf. lat.
bô8}, vay( de vifcî, Y^f- de 'yvoivT-, ï[jiiytv de
*i(jii1'ï)VT, etc.'.
Rexarql'B*. — Les exceplions à cette loi s'expliquent par l'influence de l'analt^ie :
c'est ainsi que l'ionien vY|ïj;esl une forme reTaile d'après vr^Fâ;', que dans le dialecte
Cretois ta 3< pers. du plur. SiiXÉY'r,v suit l'analogie de Sic^iY''ll'-*^' l*^ '^ dorien
cptpu)VTi est dû k l'anali^le de ^ip<o^cv, etc.
194. — Uétatbèse de quantité. — En ionien et surtout en attique
les groupes 1)0., r,ï, vio deviennent respectivement si, tri (par contrac-
tion ti), 1(1) (souvent compté Eu par synizëse) : c'est ce qu'on appelle
métatbèse de quantité.
1" Le changement de r,x en ta. et de -i^s en s-/) ne se rencontre que
dans le dialecte attique : encore est-il borné à la flexion des
mots en -tùî' (cf. ^aLc0.r,x, att, ^ai9iki&, ^adiiiîaî, att. ^occi-
Xéfiî, ^xciiviiî ait. pa<7il4ï)î et par contraction paaiiijî).
3° Le changement de -w en lu est plus fréquent et se rencontre
en ionien comme en attique. U faut distinguer deux cas : a) le
groupe fin est primitif; b) le groupe r,o répond à âo primitif.
a) l/n groupe -no primiïi/" aboutit à eu, en attique, au génitif singu-
lier des mots en -tù^ (cf. ^xtnX'nH l'on-, ^xuikévi Att.,
[Paffilto( en ionien^) et de certains mots en —.ç et en -u;
(cf. ■Kokrfii Ho»., ^ÔXCA); Ait., Tni^iwî Att., etc.).
rc pity-riai [cF. ci<let9U3, ^ ISS), a
ce it« (piSi>]oii, oui' âXiov ^iXo; IxfUYtv...) \a iilLibca ai «1 ou n'en fonncnl i|u'oaï par tgroiiiic,
cunme l< tcuIcdI foui m Franlic : k •«» (/!., XVII, Sï). qu'ila rapprocbrot <<e «lui-ci, pinlllorl iUétt.
ï. Vo>. OaïKirr, Phil. HandKhaii, I. I, p, IJ93 ><|q,, Dl cf. K. Bninaani, CrùrA. Cmmiiiad'lt,
g M.
3, Ct qui w puae pour Vue. plur. iiipaX>( ni un «ITct iatémsul de »Ke loi. Cdtc tormo itfaXic
éqniiinl t 'xifsXSvd ulrenciit elle wriU *xe;)xX^( en hmïeii-iltiqac ; ma» 'xifalSvt. i »b rour,
doH 4ln abrigi d« 'xsçal.tv:, puixpia I« nominalif singulier primitif ctt 'xifaXï- Voj'. V. HmT,
Precii, Pt«., 6 7». t.
i. Vor. K. Bauiain. GnicA. CiMmui., g i6 ; ItorpS. Unitrittch.. I. I, p. Ti iqq.
a. Quant tt vi]iit disfllalK, c'«l une farmalioa pnalèneBrt due iraiKiublableaKDl i, l'analngk)
de Tpnii;.
S. Toutefois il HDibla auui que la forme hunérique ïx>]a ait «i poiu" carreapandaul en altique la
forme ïxik. Ed elTet, hirn qu'on na Irouie dint in liilsi qua îvavaa (et jamaii ïxis). cependaul le
paHicipe xla;, xiavrof, dont on a du eiempln, anable auloriaer le> granniairieDi i miiliitt îxM.
Cr. KCma-BLui, ouv. eili, p. 174. t.
I. C'est an effet de la règle | l»î.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — QUANTITÉ DLS VOYELLES. 113
Rehauque.— Le dialecte ionien, qui, pour la déclinaiwn des Ihèmes en t et en u, suit
une antre maKhe que le dialecte attique, s'accorde cependant parfois avec lui, mais
c'est eiceptionnel. Ainsi le génitif nôXcu; qu'on lit sur une inscription de Chios (cf.
Becbtel, n° 17i, cf. p. iOT) pamlt Être une forme isolée. En tout cas, dans les mots en
-u; le génitif est partout -ïO{ en ionien'.
b) Un groupe vjo répondant à â.o primilif aboutit à tu en ionien et
en altique dans les formations suivantes :
a) /" déclin. Gén. sing. des masculins en ~r,i (-a;) chez Hohëre et
dans le nouvel ionien (cf. dans Hom. : 'Arpti^nç, gén. sing.
'ÂTf£(Sâo et 'ÂTptlSud, LxtTvic, gén. sing. tx^Tâo et ix^TCa>,etc.^;
dans auoD. : StOTïô-m;, gén. sing. S(7t:ôts«>, Ziflm, gén. sing.
Ziflta, etc.').
Gén. plur. des féminins chez IIoiiéiie et dans le nouvel ionien
(cf. chez HoM. : àYOf£<dv à cùté de âyopiuv, iruXiidv à côté de
TïuXduv, etc.*; chez Ht*. : Tijtiwv, oixtîtdv, OuiTtfwv, etc.).
P) //• déclinaiton : Chez Homère on trouve 'AyÙ^ttài à côté de 'Ayi-
Xaoï, etc. ; dans le nouvel ionien et chez les Attiques, \tiâç au
lieu de 1*6; (ivjôi; Hippomai) et les composés Mtv0.iu;, 'Apiwot-
>£<d<;, etc. ; chez les Attiques, vcû; au lieu de v*ô{ (ion. vtiô<;),
t>£u;, îlcuv (au lieu de Vkiai, etc.), XfnrÔYSu; et tous les
composés de -jt,oî', etc.
y) III' déclinaiton : Dans le nouvel ionien, rioaEiEieûv, etc., dans le
dialecte altique ve(&;, gén. de vaut.
S) Conjugaison : Dans le dialecte ionien, ^péuvrai, ^p«<tf[A£vo;, etc.
(cf. /pao[jLoc[, ^pviofjtai, etc.), îjtsû;, TtOvccS; Hïhod.' (cf. TtftvYiwî
HoN., 1(TTY1Û( Hésiode).
19S. — Allongement d'une brève. — Une brève peut être allon-
gée, c'est-à-dire qu'une voyelle primitivement brève ft, X, 0, e, o peut
être remplacée par une voyelle longue ou par une diphtongue', d, l,
0, T] et et, 0) et ou.
1. Si» !■
ligte
que U.UI
«.r (Cri. 5/Kc/.. t. lï, p. Îi6) t .q«Iu éUblif et qui
K tmure [vme.
«,. KO«m.^Bu»
, ont. ClW,
, p. 17*. 3.
«ue
Bulle en
^p. «M.. P. 17Î.
S (0, "h™
irqui
>. do plu. <
|ue tu » réduit ï u iprii nue .ojelle (tf. Alvitu, Bopioi, iO(l(uifu).
3. Uanil'i,
piBlérieap
lu !•' ilèdï, lu dSTeDo lo pu« 1 tu in gteitif lingulii
delà i"dtcl
. Vnj
/jutAr. rf. roit.flifl:., p. IIS. Ln iUlquee ool remplie* .
zMt Boile «m p.r
1. Soila ou d
oU de k 'i
*. t:.(ta S[
llld -
'iuv De co
■xple que pour uoc >jil>be ; de piu> die h riduil 1 -ûv
(cf. Sxaiûï).
*lliq«« „l
it contricté -iuv en -dv.
<!>qiu
1 tuiu le> Cl
Qmpoi^idanl le premier «Unent ai 7T10-, l'»Dieo et l'itljque h rencopIrrDl
poar emploie
r 11 1
:«n«T.«
- (cf. yt«[iétpTi(, ftuiidpos, etc.).
6. Uforro
e Tiflvtwî Bt I
uiei Ktiqoe. Voy. SûMni-Bu», duc. ci'h!, p. IT3.
7. . Diphl,
proprunoDl •lite qn
'ua > tlTiir
e [cf. CHdeBU., 1 1S. 1'. p, 37 ; 1 68, ï', p. iS ; 5 1 70, ï
-, Rh. 11. p. Bi),
Kuf (onlcraii
du»
le diil«el<
Itebin; idiI> «bu nouien Hr>OD>. puuqu'il e.1 cudhci
ET DU un- (Phd^lvK .. Ùudc an tomif.).
■* p«r l'uuge.
8
-db,Google
lu CRAHMAIBE œMPABËE DU GREC ET DU LATIN.
Il faut distinguer deux cas : ou bien l'allongement est dû k l'effet
du rythme dans un vers ou bien il est dû à une loi phonétique. Le
premier cas rentre dans la métrique'; le second est du domaine de
la grammaire.
196. — Allongrement par compensation. — Les grammairiens
anciens avaient déjà remarqué que certains allongements de brèves
étaient dus à une sorte de compensation pour la perte d'une
consonne*; mais c'est seulement de nos jours qu'on a dégagé les lois
de ce qu'on peut appeler V allongement par compensation ou plus
brièvement Vallongement compematoire* .
La chute d'une ou de plusieurs consonnes, soit devant une
consonne soit même devant une voyelle*, entraîne ordinairement en
grec un allongement compensatoire de la voyelle qui précède". Ainsi :
1' Dans certains dialectes, le groupe vF, réduit à t, produit un
allongement compensatoire de la voyelle précédente (cf.
'ÇivFoî*, dor. Çfjvoî, ion. ^rtvoî, etc., voy. ci-après, § 330,1').
3* De même, la réduction de pP en p peut produire en dorien et
ionien un allongement compensatoire {cf. "xôpFâ, jeune fille,
Kùpa iNsca. cnÉi., xoûpï] Ho».; *5pFoç, bome [àpoç Tbéocb.'], OopOî
ion.).
REyAHQUE. — Il sera question plus loin (gg 221 sqq.) des combinaisons dann lesquelles
nn n primitir (placé entre une continue, une nasale ou un r et une vojelle) mouille la
consonne et produit sur la syllabe qui la précède un allot^ment compensatoire (cf.
xi-ayo deveua *toïoo puis toîo, 'xTcvyuj devenu xTïfvij» en ion.-att., *^9(py<i»
devenu <pOitpii> en ion.-att., etc.).
3° Dans tous les dialectes (sauf en crétois et en argien) i<t réduit à
« (cf. ci-après, § 241 et Reh.) produit un allongement compen-
satoire de la voyelle précédente.
I . Ainii c'al li inilriquc qoi détanuag l«a eu d'aUongtDHnl de brèit* à U ctwpc d'un tc» ou 4d
lempa marqué d^nn pîfld. Hiîi il f a musi dva m» d'iUongcaMUit qui a'eipliqDCDt NmplvntCDl pit d«<
nicdiiUi d« •cniSotïoa : p*r «lomplc, connue l« moti àyiifliD;, ii6i|iivo<, etc., procélmuiiliquH
u< pwrnienl pu enlnr diai ta rtra beiunèln, 1t« poila leur unt donnt 1* rortH Jif^^'Od
tlS)i[lïVO(, etc. Voj. KOmn-Bu», obo. aie, p. 160 iqq., où •onl donnia beiueoup d'mntree eiemplet.
ratib «o -ttpDt «> dei doIi ibitrmiu en -crûvri pronv» que In Gmo tUiieut préoccopéa d*«Tiler me
trop Icapie mcceBioii de bcivet : les ooti iriMpùiipD; en rrgird de xauoiSTCpiiCi etc., lipUTÙvTi
1. La penittance de rtllangemeat doranl Due Toidle montre awH combien étaient piiioasU let «OWl
de l'allongemenl par compentalioo, paliqu'ila faiiairnt échec i une aotn loi [celle du % i9%).
S. Ce pbénomfïDe remonte i LVpoque ob^ dani la langue grecque, \'t et l'a avaient pria ie mm de l't
el de l'o fermée, puiique l'allongvmenl donne r^ ou ti, to ou ou, qui aont prAdaéaienl dei notaUnm Ai
i long frrmé el de ô lang {ami. Tof. Diit>icii, dam la Zeilich-ifl de Kobn. t. XIV, p. éS iqq.
é, La légilimilé de celle rentilulion Ht attestée par la tome éolieooe ïfvvof dana laquelle le (niipein
piDTimt éridemment de l'aMinilation d'un F k la natale.
7. Dana IbéocHte, ce mol eil conruodn pour le genre iiec t'a Sf<ii, ' U montagne >.
-db,Google
PHONÉTIQUE. - QUANTITÉ DES TOÏEUJIS. US
El. :*7to>,iv(, tj^flûvç deviennent ttôT-Iî {nouvel ionien), t^Wi^ (tous
dialectes), etc. — 'yi^avrî devenu Y'Y*îi *[/.O.avç devenu
[aAAc, 'ô^ovtï devenu ôSoûf, çs'povTt dor. (d'oii 'qxpovai)
devenu ç^fOUffi {ion.- att.) — tôv^, ràvç {crét. et arg.)
devenus to(î, Tttfî {éol.), t«ç, tÔç (dor.), toûç, tAî
(ion,- att.) — 'it&vma. (de 'itavr-ym) d'où *Ttav«ot devenu
T^tttiTix (lesb.), îtSua (dor,, ion.- att.), etc.
RexabOUE. — Quelques dialectes doriens oa plus exactement certains dialectes locaui
de l'Ile de Crèle, le dialecte de Cjrène, celui de Théra, ixM de Cos, l'ancien dialecte de
Delphes, le dialecte thessalJen et le dialecte arcadien ne conoaisseDi pas la loi de
l'allongeraent compensatoire à la fin dei moti, m^me après réduction de v( à {, dans
la deuxième dàilinalson.
Ex. : t!>ç 6t(iç, tÔî vôftoï, tii xti[iiïO(, toç Trpo;tvo(, tùç xd(r[AO( (Insc,,
CHÉT.), elc. ; TÙc xotviç, P(jj|jiiéo!, ttottiSî pour irpoç toÙç (Insce. DE
CïRÏNB), eic; TÏï yivojxivoî, OTEçivoç, toî vdjioç (Iîiscr, DETH4RA),etc.;
if thi Mç SsëoLSTdt, ■zii àvaYiYp«ii.[iiîvo( (Inscr. db Cos, cf. BuUet.
de Correip. helt., t. VI, p. 2i9 sqq.), etc.; Tbf Atyivcio;, etc., dans te
dâcret des Amphicijons; tôï tvfit (Thessiil.), rôt iniauviirT(i[i.évDt
(Arcad.), etc.
Celte finale of consacrée par ces dialectes parut commode aux poètes qui l'emploient
souvent. Elle est déjà dans UfsiODB {Bouel., v. 302 : XaY(!f); rare cbei Pindabb (cf.
toutefois 0J,,1. S3; Ném., 3, 2S), elle est surtout fréquente chez Tb^ocrite (cf. 1, 90 :
tàï iiap9»vo(. — 4, 11 : ràe Xûkoç. — 6,112; 114 ; etc).
C'est sans doute par l'effet du hasard que les poètes seuls fournissent des eiemptes
de finales en -a; pour l'ace, pi. de la première déclinaison : chez Hésiode, Alcman,
Tjrtée, Pindare, Ëpicharme et Théocrite, ces finales eodI brèves en effet {cf. Hésiode,
Théog.,GO : xoùp(<;',lS4'7t9(iâ;,3E7 'Api[uiâ;,401 ^tttiva.iitai,53i^o\i\ii,S0iiipiaz;
OEurm et Jouit, SB* Tpoirâç, 613 Seivi;, fi-agm. 190 Sxù9bî. — Alchah, fragm. 33 :
tàî Tfoitâî [dactyle). — Tyhték, fi-agm. 4. 5 B-ri|*.iiTBî, 7 St(nriiTa(. — Épcchahme,
fragm. 5|jio>piç, /râpa. fiSitliupiç, />^ffin, 84 àipùaî. — ThÉOChjtb, W., 1, 83 [cf. 4,3]
KÎia;, 1, 134 S/vât, 3, 3 [cf. 4, 2; 5, 42] xi-c&i, 4, 29 NiJ[i.7a(, S, 103 àvToXJ^c,
S, 121 <ixaX5ï, 5, 136 ximb;, 6, 32 [cf. 13, 65] 6tJpSî, 7, 87 [cf. 10, 38) xoliç,
10, 35 xaiviî*, etc.).
L'explication de ces faits est assez délicate^.
B. — Abréviation et allonoehent en latin.
197. — Voyelle devant voyelle. — En latin comme en grec, mats
bien plut régulièrement, toute voyelle longue devient brève devant une
voyelle. Les exceptions sont extrêmement rares à l'époque classique
I (p. 197); FuTucu-Hiuu, Thtokritt GidichU,
^Ticii. etc., S tT, c). Sui>«Dt lui, il riudrlil diitia-
TOfeLlo pfécédenlB (cf. xi.i Syyii, tous àvBpiù-
inne, le v disparilt s«u ■UoDgement (cf. 'A»^v!i:i
reewd d< ii n^n, ■!( el t( «lui lea deui rormH
1.
-OrtB, ,u 1
Ilrincipe de l\
•", 1 11», !•).
VOT. KCMMH-BLUe, 01
iC. Cit., 1
p. 10B(d«rDoriKDiuTl»ak<
Hl«, 1*7)
Celle que don™ K. Bel
,>rT..ti»,
g«Die.» t-T.
gwr
deui eu : 1« gronpe vj
le V
<li>pir«l ..ee .lloiig™tnt eon.p
rautoire de 1
;. ttc); qDUidile.llu
ë^
'A^vïvoît.tb(flw(
«itùVT.,
, «ltlt«ÛTd.
-db,Google
116 URAUMAIIIE COMPAIIËË DU GHEC ET DU UTIM.
(cf.diêi, illîus, fjo], et la loi avait une telle portée qu'elle s'appliquait
môme à des diphtongues en hiatus (cf. prd-hendo, de prœ et de
'heodo).
Reuarqub. — La linguistique el la scansion «les vieux puèles lalins permettent de
retrouver l'ancienne quantité de voyelles longues devenues brèves en hiatus dans i'inl^
rieur d'un mol. (Test ainsi, par exemple, que l'osque Piihoi = Ko atteste plus en
ancien latin', que rerlains vers de Plaute prouvent qu'à son époque on prononçait
encore Ueri, Oamid, etc.*.
198. — iDflaencc de -I, -m, -r, -t flnal. — Toute finale en -1,
-m, -r, -t abrège sa voyelle {sauf dans les monosyllahes, où la voyelle
garde sa quantité primitive').
Ex. ; tribunâi (Dv.) on regard de bacchanâJ (Plalte, AuI., 413 ; ape-
ritur Bacchanài.- ade&t), etc.*; — amëm (en regard de
amës et de amétur), terrâm (en regard du grec yùpâv),
Aeùm en regard du grec Oïùv), etc.; — anidr(cn regard
de amârU p. *amozîs), amer (en regard de amëtur),
ezemplâr iion. (en regard de ezemplâre Lien, 11, 124), etc.;
— amât, âocët, audit, etc. (en regard de amas, docës,
audis, etc.)^
199. — Loi des brèves abrégreantes. — La prosodie des poètes
comiques nous révèle l'existence d'une loi qu'on peut énoncer ainsi :
1° Dans un mot de deux syllabes formant un ïambe, la longue
finale peut s'abréger sous l'influence de la brève initiale ;
c'est ainsi que Plaute et Térence traitent àéâa, àèôs, pôtëst.
dùÔ', etc.
2° Dans un polysyllabe commençant par une brève, la seconde
syllabe, quand elle est longue, peut s'abréger sous l'influence
de la brève initiale (cf. fuisse, vôlûptatem, etc.).
I . Il faut doDC vraiwmblibkinCDl lire pla dai» n /ragmriil d'Eanius cilé ptr Ch^budi', de Hep., I.
41, «4 ; pectofa pla (m», din, dia), teii«t desid«rinia. simul inter | a«M sic memorant ;
■ 0 Rotnule. Romnls die <•.
i. La quaulili primilÎTa t'c)|.<;IIc amiDknaD pliu louglaops qu'on ue le croll ^Dtrtlcincnl ? C'«l ce
qu'on serait Lcnlé de peuier en lisaut dans Sii>ii> {ad Virg. jEn., I, 4KI)quii l'oa doJl dire aadlit.
lanlit (et DOD andiil. lenïit. arec la |>énullitnTC ahr^gi^e CDmine cbci Ici pnilei). Haii il but prendre
garde ici que le maÎDlicn do Tî long éUit dd uns doule (ui fomcj pleine] audmt. leDÎTit, el c'est
par une raison analogue qu'on oipliqueriil fOimag dans rc ren d'Itmii^s, Ann.. 131 U. : nO> •DOIDI
Romani qui fuimnsante Eudini. Vnjr, Linnir, tht Lutin lannuage, f. I3i.
Il Rnalï (il été
-dbï Google
PHONÉTIUOE. — QUANTITÉ DRS ÏOÏELLES. 111
3* Un monosyllabe bref ou un mot de deux syllabes, dont la
première est brève et dont la seconde s'élide, peut abréger
soit un monosyllabe, soit la première syllabe d'un polysyl-
labe qui suit (cf. qnïd ëat, qnis ïncedit, ïn âcculto [Pudts,
Capi., 83], Ubi dMemperem [Plante, Most., 896], ïta ut dixi, ùbl
ûxorflm, etc.).
REUAROIIE.S. — I. Il ne faudrait pas croire que la loi dont il vienl d"élre question
eût seulement son application chei les poètes comiques : nous avons la preuve qu'elle
était observée dans la prononciation réelle. Ainsi Quintilien remarque (1,6, SI] que
l'on doit ilire bavé et non &vê, Phèdre (,4pp., n* 21) nous parle d'un homme qui prenait
la croassement d'une corneille pour ce mot; cnlln Cicéron {de Dir., Il, 40) nous
raconte l'histoire de Crassus conronilant le rri d'un marchand de figues, Canneu
• Rgues de Caunes! •, avec les mois cave' oe eu.
Tout cela prouve que tout au moins la loi des mots lambiques n'était pas un« pure
licence poétique.
Quant ii la possibilité d'abroger la deuxième syllnhe dans un groupe initial Tambique,
elle ne nous est pas attestée par des textes, mais elle s'explique assez bien en théorie.
On peut admettre en effet avec M. L. Havet |cf. ci-dessus, % lU) que tous les mois
latins avaient un accent de force sur la première syllabe. Or, lorsque cette première
sjllabe était brève, il était naturel que, pour rétablir l'équihbre, la voix appuy&l un peu
moins sur la seconde, puisqu'elle venait d'appuyer un peu trop sur la première'.
II. La loi des brèves abrégeantes n'élait pas appliquée dans la prosodie de l'époque
classique. Néanmoins certains mois primitivement lambiques, mais employés couram'
ment dans la langue comme pyrrhiques, sont considérés comme tels même par les
poètes les moins suspects de vutprisme; c'est ainsi qu'on lit chez eux égO, hdmd, vâld
et même cïU (adv.], elc.
Enfin la quantilé de l'S bref final dans ces mois-là explique que les poètes postérieurs
aient cru que dans les formes verbales l'o final pouvait être traité comme long ou
comme bref, k volonté.
200. — Les flDales cd -s. — On a vu ci-dessus (tj 133) que a final
avait un son très faible ; aussi jusqu'à Cicéron les poètes se permettent-
ils de ne pas en tenir compte, quand ils ont besoin d'user de cette
licence. En d'autres termes, ils considèrent comme brève, à l'occa-
sion, une finale en -s, qui, brève de nature, serait régulièrement
longue par position pour un poète de l'époque classique : aiiisi Plaute
dira omnibus modis IHud., 290) et il terminera un sénaire ïambiquc par
occidistls mfi {Bacch., 313], elc.^
201. — Loi d'Ostboir. - La loi d'OsthoJf (cf. ci-dessus, §193) trouve
aussi son application en latin : une forme comme equis atteste en
I , Cni prouva que câvs ^tuîl prviionci CàvJl. poi» tiduH à cav.
i. Prvt-Ute ciUi\ pcmndc •uppourqui? c'«>t» pMnaoïËiie qui ■ pr^cédi U di>parilioii pu» cl vmpic
daiM 11 laiiKiM vulgairo de la praVoniqur non iniliala : sinù 1o mol minîstériaill ■mil île ilcicnir
mintlirium. fr. « mélirr a. aurtil 61* proDonci milllBt4ritim. Vu^oi ud rircllcnt rénuni de lovl»
AmtrieaK Joamnl of Phihiogy, I. XXI, ivS; W\\, I.
). Sur «tte quesllon, Tay. L. Uicit, Z'i lalJn cndoc Mini £\i«feiroii>a»ndMiéi»ï G. Plrit. p. 103
prosodie cl dans La méLjique.
Un IriHiieri dam le Rheiniteka^Hteum. I. L[. p. ÎIO. Daeia^CuiruH eipliulinn, proposée par Th. Birt,
d«lbr#geii<enlificqaiB(PLiiTi,ra;)l.. 41!)). oèmpe (Pu<;ti. Pan.. 151 ; TM,, /"/lo™., 30Î). elï.
-dbï Google
ne CHAHMAIBE COHPAHËE DU GREC ET DU UTIN.
effet que dans le primitif eqnois l'A a été abrégé. Seul equàis pouvait
donner eqnis : en effet, eqnOù aurait donné eqaos, s'il est wai que le
datif singulier eqno vient de eqnili ',
202. — Allon^ment par compensation. — Gomme en grec
(cf. ciM]essus,§ 196], la perte d'une consonne peut entraîner en latin
l'allongement compensatoire de la voyelle précédente (cf. *qn&s-lu8^
[d'où quâsillus] devenu quallus [cf. Virg., Géorg., II, 2i, Ribb.; el voy. Stude-
HDND, Ptaut. vidu!.,fd.,i, p. it gq.]puis quâlos; 'aolienalas devenu anhellus
puisanbdlns;*Texlum [cf. vexillum] devenu Tellum puis ▼dluin;*da8nie-
tum devenu dummetnin [mss de Virgile] puis dûmetum ; tes adjectifs en
-onstis [cf. les adjectifs grecs en -FevT-î, comme j^apiti; p. 'j^api-FîVT-î]
devenue successivement adjectifs en -ôssus et en -ôbub [voy. Bhahbach,
Orrt.,p. aesi), etc. Pour equte, orts, etc., voy. ci-après, §241, 2«, b.
203.— Antres allongrements. — Il y avait d'autres allongements
en latin, mais il nous est souvent difficile de nous en rendre compte.
j' Les plus connus sont naturellement ceux dont les gi'ammairiens
latins nous entretiennent : or, nous savons par eux que
devant les groupes ns, nf, gn, gm toute voyelle brève devenait
longue (cf. LiNDSikï, Ihe Lalin latiguage, p. 136 Sijq.; 13B sqq.).
a) Ainsi les participes présents en -ena, -ans ont au nominatif une
voyelle longue (cf. Piobcs, Gr. lal.. l. IV, 2*5, IS éd. Keil; Pohpudb,
ib., V, 113, 23)', de même les adjectifs en -ena comme clemâm,
pnidfiiiB, etc.', les adverbes numéraux en -iens (cf. Piobus, Gr.
lat., t. IV, stT, 9 Keii)^, le nominatif singulier de dens, gens,
mens, etc. (cf. Bbda, Gr. iai.,i. vu, S30, 15 Keil)*, etc.^.
b) Devant -nf toute voyelle brève devenait longue (cf. In-tero.
cOn-fero, etc., IFEROS, c. l.L., t. vi, d* 19S73).
107, p. ti), «. : aAUËHS (C. I. l. I. II. n< 4SS0),
c. {et. CuuTiin». de ApMiiii, «te. p. 11) ; f pu
an irinieriptioni grenjun oi -em f ngutt par -i]v(. ei. : npaûGriv; (cf. BunnH, dit Orlkofr. lat.
Varier in sriecli. InicKrifUn, p. 1 1 5).
S. Da loiaa du >lir. -Téd. coraoH kyinl «llcilcnt U bri'iU prioiUttde Itrorellc.
S. La brtviU da la TOfrlte ani au1r« cai Ht aUntio par lei langues ronaaei (cf. CD itali«i inile,
T. Dn hnovi Fomana conme l'iUlicu le$o («ce un i fermi] iiriii du lalin tSsni (p. tSnSHB) ■«
participe de tndo (a>ec qn e nuicrL). Tcrba iitiit lui-mime du latin Ulldo n'atlntent pu Kulnnent
qu'en latin la Tavelle e deienail luDgno dcianl le groupe -ng; ellei acuibleul encore prnvier que cet i
long liait le mime timbre qne l'i lalin ordinain {i Tenni) el que ce n'était pai purement et limpltwnt
mi allangemenl. Lduit. (aur. cil., p. iii). auquel j'emprunte celle remarque, aJDUIe cD note: • Lm
4pela t(h)eiuanmB de Brio-aupd;, Scaptei)laU,do Sxaxrri CJt] ou £iianTi]av).ii|, Charaonentoi
de -/ipffivïiOOf ne dnircnt paa par cDDHSqnenl priienler dus -tOt- l'iqoittTent du grec -■r\iT- {a>e« un
e long ourerl), maii doitcnl «lr« plulflt rappruchéi de l'ipel taniir eeiuari par Vtiiim{ipp- HB, îl) :
OCCanliO p. OCCIBio. un lalin, un t long ouieH élail icrît ■«. «. La Térili, c'cat que dai» «a
■wta Iranacriti dn grec le groupe -nS, mbatilut du o-, «et gimplement dntini 1 nonlrer que la njelle
pcicidenle doit ttre pconancie langue [cf. ci-deuuaf 111).
-db,Google
PHONËTIOUE. - OUAMITË DRS VOYELLES. 119
ftEKAHOUi.— Surce poiDl touurois, les grammairiens latins sont moins aTBrm&Ufs*.
Il semble même que, parliculièrement dans les verbes composés, les Latins aient
conservé longtemps aui prépositions lu et cum (con) la brévité qu'elles avaient primi~
tivement el qu'ils lui prdaient d'ailleurs [nous en avons la preuve par la prosodie de
Piaule) dans des formes où le verbe ne commençait pas par un 1 (cf.incedo et ojtncedo)*.
Quoi qu'il en soit, ou peut interpréter la réserve des grammairiens en disant qu'ils ont
peut-être eu égard à certaine prononrialion très répandue de leur temps. Ce qui est
BUT, c'est qu'en osque et en ombrien toute vojelle suivie de nf était bien longue (cT.
annfektaf ^ infectai) et que, d'autre part, Plaute répugne, après un monos^llab*
bref (cf. ci-deasus, S 199}, 4 traiter une syllabe initiale in-, con- devant 1 comme il la
traiterait devant toute autre consonne : ainsi il dit quia ioceditT mais il ne dirait pas
qnî> inferturi
c) Priscien remarque (ii, S3 : mais n'est-ce pas un passage interpolé ?)
que les terminaisons en -gnus, -gna, -gnum sont toujours
précédées d'une voyelle longue : on en a conclu' que le
groupe -{fn- allonge la voyelle précédente, mais c'est une
règle qui semble souffrir d'assez nombreuses exceptions :
ce qu'il faut dire, c'est qu'b une certaine époque toutes
les voyelles toniques furent allongées devant -gn (cf. dignus,
lïgimtii, qui deviennent dignus, Ugnum, etc.*). La loi ainsi
formulée permet de comprendre certains témoignages de gram-
mairiens qui la contrediraient formellement, si on tenait à lui
conserver la portée que certains modernes lui ont donnée'.
d) Quant aux formes dans lesquelles le groupe -gm< allonge la
voyelle précédente (cf. agmen, pigmentam, etc.) elles sont
relativement peu nombreuses. Plusieurs ont été contestées*.
2° Il ne faut pas confondre ce que nous venons de dire des allon-
gements attestés par les grammairiens avec ce qu'on est
convenu d'appeler Yallongement par poiitian : dans l'allonge-
ment par position , c'est la syllabe qui acquiert la valeur d'une
1. Ainil DioitH (Gr. lal., I. I, p. tOS, î éd. Kiitj, parlanl de in- et de COU- deiiDl ■ et 1 dit :
a plerunqia produciuitiiT • (cf. CuBOnm, Gt. lal., t. V. p, 76, S ; et Sihtidi, in i>ona(., ib. t. IT,
p. W, IS: * pter\inyqiie cdiid non obtmanui in btrbatïimos iocarrimui •).
S. Conmie prrate de «Ite tendance du latin, noiu pouTona citer li coniUUtion (vie pu LuHir
(dus, cil., p. 1)7), c'eiti UToirqueduiletliMegd'eiunplndreuéei par Cuiniiiiiaii((te Apiciïiu.elc,]
U eil rare de trouTer (r4ppM d'un apei une lofoUe toiiie de ni.
î. Voy. A. 1Ia*i, Hûifibnchlein (ir die Àtuipraelie der lut. Vokate in ponlioiulangen Silbin,
BeriiB, l«83. Tauleroi> cet ouvrage ne doil pu «Ire luiri arengljuicnt : Giinu, Svbitralf, etc. (dana
l'iirHEdeWinlflGn, I. !OiH(q. ; 539 tqq. ;II, lODiqq.; !7S iqq.^ iîtaqq.;!]!, I3S >qq.: ISt iqq. :
SDTiqq. ; [T. H« aqq.; 411 eqq. ; T, ISS iqq.; !3t aqq. ; 453 tqq.; VI, 117 >qq.}, j a apporU
btaucoop de coneetiona.
4. Il n'ra pas contradictioti mire cette Itri et le traiteoieiàt de ïi dana Ica Janguea ronanee, pujiqii'cn
ei(.,p. >t«q.
a. Touttroia il rate àm cat embarrluanl*. Aina Dimtii, Gr. loi., I. I, p. 470. 9 Ktil, parluld*
eerlaiues claumles métrique! employée* pat Cicéron noua dit que diffnitas ett un anapeala et <ft»
jnitam e>l un Uochée. Cela prouie d'abord qu'il ne lienl pi* compte de la rïgle de pmition et enauita
qu'l lOD «poqua (it' aiècle] le premier I de ^gnïti> arait la Tileur d'un* brère cani» le lecond,
M qui eat bien étonnant, puisque dl{[ porte l'accent tonique cl qoe l'effet de c«l accfnt jutul 1 celui du
graupe gn detrait produire l'allongËmenl.
t. Ver, Lnur, SUD. eif..pp. 139; iSï^er. Clau. Bemm, t. V, p. 1«4.
-dbï Google
lao geumhairf: compauëe du gaec et du latin.
longue', la voyelle demeurant brève dans la prononciation*;
or nous venons de voir que dans les cas cités plus haut la
voyelle, loin de rester brève, devenait bien longue.
Les règles de l'allongement par position sont du domaine de la
prosodie et de la métrique plutôt que de la grammaire.
Nous nous bornerons à faire observer ici que certaines syllabes
considérées comme longues par position contiennent en réalité une
voyelle longue par nature ; c'est le cas, par exemple, pour les parti-
cipes passés passifs des verbes dont le présent est en -go et pour les
mots qui se rattachent à la même formation (cf. lôctor, lëctnm, âctnm,
lictor cités par Aulu-Gblle, n. a., XIT, 3 et IX, e), pour les parfaits de ces
mêmes verbes (cf. réli, Uxi, etc. Piisc. IX, 28), etc. Pour nous guider
dans ces questions délicates nous avons les inscriptions et le témoi-
gnage des grammairiens^.
§ 7. — ËpenthèBe et syncope.
Blbllograpbia. — K. Brughann, OrundrUt, etn.*, Einschiebung von Laulen,
p. 819 sqq. (SS !)49-&53); Haplologie, p. 857 eqq. (S% 985 et 986).
G. Metrh, Griechiachf Grammatik, VocalenlfalluiiK (gg 94-97); prothetische Vocale
(M98-I0ai; Verslûmmelung vocalisclien Auslautes (S 309). — Kvhnbb-Blass, au.<f.
Gramm. der gr. Spraefie, % 13 : Ab-und Autorail der Vokale; Apokope; g 43 : Synkope;
g U : euphonlEche Protbesis der Vokale; g 4Ci: Epenihuse oder Einscnieltung der Vokale.
■^ BnucMANN, Giiechisclie Grammalik, y S8-31 {Hnndbiich de 1. von MQIIerj.
Fr. Stolz, HîsI. Gramm, der lat. Spr., t. I, p. 195 sqq. (gvarabhaktisclie uni! prolbe-
lische Vocale, £3 187-193; S^nbope der Vocale, ss 191-900). — Lindsay, tht Latin tan-
guage : Parasilic vowets p. 145 sqq. (cf. p. 93 eqq., 197 sq. et 70 sq.); syncope,
p. llo sqq.
204. — Ëpenthèse et prothèse : dëOnltion. — Par épenthëse
on entend l'intercalation* d'une voyelle ou même d'une syllabe dans
l'intérieur d'un mot, et par prothèse^l'addition d'une voyelle ou d'une
syllabe au commencement d'un mot.
I. Lb |;riiiiin«irieii Fuiiraiiii, Crainm, lot., t. IV, p. II!, 16 Kril, dlèp»f LimMi, ouc. cil., p. IÎ9.
ndiquf bien If hi» qu'un Bomiin allactaait ï l'allongnuenl pir potilion ; « i;t puU li ilic» et, unum
H!mi> hibst {e.-i-d. la lylJibc tuI I ei drini) : e locilù nt brrrù, uniiir habel tnrpua; ( couonini
a. Voy. Li»ur, aw.
4. ' Inlf rciliiicD « «
(dt Pronom,, p. SCil h.^ ^ _ ^
Irinurik la mol epentbeiis (cF. Sutu-i. ad Verg.. Georg., I, ICi; .Ca., !, 35). Cmame
>, la plui louicnl, pnar cITcl de fadliteT la pronoaclilinn d'un gronpo rie conwnPHi on en deiBcmui ra
qgolqgs >0rlc leatlftwals, lai granmiirieiu grra (cf. CaAHa, Antcd. Oxon.. I. G3, ii) «tilml imaginlS
luui le lenne d'nvantiJÉi:. • aetirm de délier. d'ouTrir ». que ecrliins mndemM lauronl npprant*.
Enlto lea lingublcsH Krienliiusi du l'ciprruioB rojelles sranhhikliquea de 5Fai'iiMaj((i,nici(par lequel
«iprenoni rtaenont le terme A'ipenlIiéK pour dMgner la palalaliulioa ou la labialiaalion d'ine eooMBIW
par une loyelle palitale oD labialf qui Miit (cr. Baiakin, GrundHu*. p. 83} g 9tO).
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — ÉPENTHËSE ET SYNCOPE. 131
L'un et l'autre phénomène sont dus à la même loi, puisque, dans
un cas comme dans l'autre, c'est la voix humaine qui tire du groupe
même de consonnes qu'elle doit prononcer les moyens d'en faire
entendre distinctement tous les éléments'.
Rbharque. — On lionne aussi le nom d'épenthése à l'inler«alalion d'une consonne
dans certains groupée de consonnes : pour le moment nous ne nous occuperons que
(les voyelles i nous ne nous occuperons pas non plus des [ihf^nomènes qui sont liés au
trailement des labiales, des palatales, etc.
205. — L'épenthëse en grec et en latin. — L'épenthèse d'une
voyelle se présente en grec et en latin avec une Tréquence relative.
1" Entre une liquide {ou une nasale] et une ou deux consonnei
répentbèse d'une voyelle est assez rare : on cite en grec
'Ep([t>i; pour 'Epiiiiç (vase altique), SaXocjAtiva (bronze éléen,
cf. Coll., n* 1168) pOur2]âL>[jE.ÙVY| (cf.STa*B.,8, p. 356),<iWvn (cf. Ut.
ulna], TÔpovoç (lacon. et Tarent.) pour TÔpvoç, etc. ; en latin on
ne peut guère citer que quelques formes, mais ce ne sont
peut-être que des fautes d'orthographe individuelles : arimo-
rum pour armorum, ineritia pour inertia, soperastes pour
snperstes, dnU'cia pour dulcia*.
2* Entre une consonne {ou entre un groupe de deux contonnes) et une
liquide {ou une natale), l'épenthèse d'une voyelle, assez rare en
grec, est plus fréquente en latin.
a) En grec, le plus ancien exemple d'une épenthëse de ce genre
se trouve à la fois dans la forme dialectale É€$c;xTixovTa et
dans la forme grecque ËëSofio; : une voyelle s'est développée
entre le groupe bd et le rn du thème primitif 'seèdmo~; plus
tard on rencontre pi^aj/ùç (Hipponax, cité par Hërouen, t. Il, p. 220]
au lieu de ppi-j^oî, enrouement, ;;>ô)ta(Aoî à côlé de tiIox^qç,
TTJxtvôî à côté de ■K-jx.iâ^, ittvuTÔi; (cf. irtTrvCdOsc'.), etc.'; citons
enfin certaines formes comme 'EniSopOfio; (vase attique) pour
«.jWfJhul pf0.1rt«.
rtei. M. W«ii, l. II
1, MS) qu'il
. ™pi„ï.i
.PDl m
«n> où 1
KUD'p
rcnon»
1 . D'iirioun on pcnl conjeel.
.«r .vM quelque .r
■iKIobllIDcr
.m ju..i'
>i=<»lé'
rdiés 1» uni lui lutrct par la p
ro»™ç,.lion.«q«
nais ippdon
.piUlAïM
«'«lie
d'fpïBtbË». Ainsi «ippoMni le
oiDt i»lè co
mmc d*a>
un die
prfçtdi d-up n>»t le
fmoi ptr V
que 1.
roycll. pareil, a on
Irc V uu p »
-.pri.,
3ï«8.f
1, /Km. I.
S. \oj.SaiL-.T^m.Amei:Jc
ib™. o;/>*i(.,t, ïïl
U,p. *73«,
., cM pu
BlLOB.
•m, Gmn
driis.
tu. >,
3. ToDteriHi il «t iDilaM ds
décider <l. d>n> k> .
inols comme
reïJemior
J tiWs,
Uiuiell.
^eslp
• risllfl
OD non : de kux,v4( «t d. m»
(V&;, requcl cit prioi
ilifî
-db,Google
m GRiMÏAlBE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
'ETcîSpojiOî, T«poit^ (Papyrus) pour Tpoiqi, àffripou pour âorpoo
(Papyrus), 'A(rxalotïci6Soupo( (Inscr. Ihessal.) pour 'Adxliiiiciô-
Supoi;, etc.'.
b) En latin, on admet aujourd'hui l'épenlhëse très ancienne d'une
voyelle dans les formations pdcolum (vase dePréneste, C.I.L.,
I, 43), pociUum à côté de poclnm, stabilis dérivé de 'stafii-,
stabulum dérivé de 'itaflo-, etc.* : il semble bien en effet
que poclnm, saeclum, etc., par exemple, soient des formes
primitives' (cf. ci-après, §247, 2°),
A côté de ces épenthèses très anciennes on ne peut signaler dans
le latin proprement dit qu'un petit nombre de fautes d'écriture
représentant des épenthèses d'origine populaire, comme Terebonio
(Inscr. de l'an 2i8 av. J.-C.) pour Trebonio, terans et tarans pour
trans, magisteratns pour magistratus, ciribms pour cribmm, carabro
(cf. ital. calabrone) pour crabro, acharîter pour acriter, celeppere pour
clepere, ganarus pour gnanu, etc*.
RB)iAnouB. — Les épenlhèses de ce genre soni surloul frëquentes dans les mois
empruntés du grec (cf. Acnmo ['Axii.i^1, Alcnmeiui [ ' AXxiti^vii}, Alcainnon ['AXx-
titidv], Tecamesia t1'éx{i.->i9iia1 "*, dracuma [Spay[jiY|], cncinni et cicinns [xùxvot],
guminitinm [cf. Varr., A. R.,I, 51, ifd.Keil], téchioa [TÉ;(vir]], Procioa [Ilpifxvi]],
Aiiadino ['ApiâBïii), etc.*).
206. — La prothèse en grec et en latin. — La prothèse d'une
voyelle est plus fréquente en grec qu'en latin.
I. Dini U luigue néo-grecque, In eisnplM «mt bîi^ pliu ibondtnll.
I. Surcdt» qaeMton, isf. particuLitroiiKiil V. Stou, ohd. cil-, 1. 1, p. lïO «qq. et cl, Limur, eau.
ell., p. I4tl iqq.
S. Cf. l'onArien, qu[ donne ialla — catull, villuf^ vltulos, lafle r= In tabuU, tlaflaitm
:= ItabllUrem, etc. De wéiœ. on hII qa'il rBul Toir dins le lurHie titin -ClO- le laKie laâo-aitiiftrtt
-Uo-, grec -rio-- Toutefoii l'épcnlhèse de l'n dam le falBie eul pour effol de le coadmdre aiec celui
qn'on • dus COr-cn-lum, pir eiemplr, et qui eit double, puiiqu'il le compou de dem BufSm du
diiniiiulifi, ko- et lo-. EnBn pluiUrd. lu CDDfusinn tul encore lugnieolée par 1» eDetide la s]n(»pe qui
r4I1irnèreiit 6 od miniD type dn rormatiom suui diffirCDles que pOClum el porcllU. COI'clnm cl
CUbiclom. elc. (l'OJ. ci-iprii. S SÛB *}.).
4. Touic« eiemples (ont cilèg par Biuaiin, Grundrisi, etc.', p. 813, Pour comprendre le phtoo-
mtoe que trtdubenl m fafoDa d'écrire, il «irai de M rappeler que le rriD;ais emprunluit au nordique I*
5. D'aprÈ» Uiaioa Vici»iin;i, Gramm. Int., 1. 11, p. 8, 1, 7 »q. éd. ffnJ, !a premier qui »e lertil de
la forme greequD TecIDMSB fut le potlB dramatique Juliui Csur Slrabo, œurt en 6fl7 (87 ai. J.-C).
a. F. SiDu, ouu. cil., S l»l (p. !00).
«. To^. F. Stou. duc. cil., % 191 (p. ^OU); Baiioain, Grundrisi*, p. Si3, renioie à Sauiml,
Amer, /ou'-n. of PkiloL, I. XVII, p. iU >q. On trouvera au»i d'utiles renHignimenls dam Liiuii,
DKD. (■■*(., p. 7(1 iq. (dl. 11,5 7Î) ; il eel, par eiemple, >iilr<ro«aiil de eonsUler que les r.recs Hipprimenl Tu
d«Lalin<dan>leuntran9cr>pli0nsd«n)Dt9rD-cumillelcn-cnlll8.-CUla.-C1lIum[cf. AEKMOS
p. Secmnns, AENTAOSp- Leatulus. APBOrSKAA p. Arbnicula, MA2KA0S
p. Hascolnt, nATEPKAOE p- Patercului, nOTPKAA p. PorcuU, etc.)- '"i-
Ecanaia, dit Or/k. tat. Warle}' in gr. ïmehj-iften, pp. 47 et 7K-
-db,Google
PHONÉTIOUE. — ÉPEMHÉSE ET SYNCOPE. 1Î3
1* En grec, quand elle existe, on la rencontre ordinairement
devant un r primitivement initial, plus rarement devant l, m,
n, w (pour le traitement de s initial, vov- ci-après, ¥, Reu.,
p. 124).
La voyelle a alors le timbre de a, de i ou de o.
Ex. : IpEëoç, ténèbres (goth. riqii), épyOpôî (skr. véd. rudhiràt),
ôpûaiid) (cf. lat. nmco), etc. — àï.ii'ç(i) (cf. >iîra, ^mapoç),
AXi-'u : à>Eifu Hesicii. (cf. lat. lino), i'ka.yxxi (cf. Ut.
levis), etc. — àLfj.i\'(iù (cf. lith. mdzu), à)d'^-ft (cf. lith.
miglà), b^v^iv,^ (cf. lat. mingo), etc. — Avsij'tô;, neveu (cf.
lat. nepo»), etc. — iipirn(HoM.) et fispca (crét.)*en regard
de lp<m, rosée (cf. skr. véd. varsài, pluie), SïSva (Hon.) en
regard de tSva, présents àe Bançaiiies, iEi'xoot en regard de
itxoai, vingi. et peut-être oùpavô;, dor. ùpavô{ (d'une
forme conjecturale *ôFopoiv(jç) en regard de l'éolien
d'Asie ôpavot^.
Reharoues. — I. Les formes 'kma, et Xmapôï (en regard d'àXEi^ui), la forme
oii^pY^^H'' (en regard de [/.dpSavTo), etc., permettent de conjecturer (cf. ci-dessus,
p. ISl, n. 1) qu'à l'origine la prothèse se rencontrait ou ne se rencon Irait pas, suivant
que le mot précédent se terminait ou non par un élément qui rendait la prononcialioD
difHcUe.
La fréquence des combinaisons qui avaient rendu la prothèse nécessaire fli croire
dans la suite que l'élément protbélique (aisail partie intégrante du mot*.
II. 11 est parfois très délicat de détailler si ce qu'on appelle prothèse n'appartient
pas plulàl A la racine (cf. âT,^L qu'on fait venir de * xFtiui, skr. véd> vâmi,
mais qui peut aussi se rattacher à une racine ÎF, cf. au, Kuffifr) ou si ce n'est pas
tout au moins un élément signidcatif (cf. èxaTÔv [lat. ceotim], qu'on explique par
une altération de 'kx,i.tit ^ *»çt kmlom, wx Soit moi)'-
Enân, il ne faut pas confondre avec une voyelle proIhéUque l'a qu'on trouve dans
des mots comme âxoiTtjï (cf. xoiTit)), aXa;(^oï (cf. Xc/_o{), ccttoï (cf. ta;), kip6oi, etc.
ou comme àvntpj^ic, etc. Dans les mots du premier groupe l'a représente vraisembla-
blement l'adverbe qui signifiait auHinbls, avec [cf. skr. lam) et dans les mots du second
groupe l'a est celui que les grammairiens appellent J:ciTaTtxâv, inleTuivum' .
I. Cf. encon i,iîîai : oipfjaai B«™,l..
S. 1^ (orau primitiie est iFfooi] : le digimiu iDlarrouliiiDa bsI lombé. cnnini! dira la IDtro
«emplsi, «mtorotnienl aui lois do 1* phonéiique graequ* (cr. ci-iprii, f Ht).
». Voj. Bleui», Gruadrif*, S BSt (p. §î*).
t. Ce qui *e ptsM dam I» Iviguei romuiH pour 11 prolUn d'oM Tojellt palalale (cf. Mitii-LCui,
Dora, fil-., I. I, p. H) dgiul i initiile «ntraT^ pcul naui ranaeignar otilamaDt 1 ce nijol. « Ca phtna-
laminéi pu une ei>iiti>aiw : itpala, Ulai iipalai, maù illa ipata. La xiir'lla protbMiqne a disparu dani
qualquei^nei dei lingual pana»!; mail daiu 1h aulra. alla ail natta altachtoau mol quallaque fdl M
plt« daoi la phrue. >> (Voy. la trad. Rabirt, Paru, H. Wrller.)
5. lof. Y. BiuT. Prid; elt,, § 7». I,
e. VoT. KOant-BuH. ouD. dt., | H, Anm, ï (p. IS7). Mail daaa u raoarqiw 3, KOlrnar a lani
dODt* tort ds Totr dira iSilu et jxci'vo; dei aienplH d'i ppolbMiqua ; In ranMa UJ.u at KEÏva(, au
Uhi d'Mra priaitira, hoI bisii ploUI dea fOrmei raecoanHca. Quoi qu'il «o »il, on lira irac prDflt dasi
tiMt ramarqoa l'UttoIra «br^t^ de Taniploi mp«ïllf de caa TorDat an grec
-db,Google
m GHAMHAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
2* En latin, nous voyons apparaître sur des inscriptions (le la fin du
second siècle de notre ëre' un i (rarement un e) proth^tique
dans des formes commençant par un s suivi d'une consonne
(bc, sm, 8p, st particulièrement) : cette prothèse appartenait
k la prononciation vulgaire* {cf. isciaUs [C. I. L., t. VI, 3, n" 18659],
iscripta IRenib*, Inicr. rom. de VAlijfrie, n° )U75, de 197 ap, J.-C.],
Ismaragdus [c. i. l., vi, 3, n- i9238; xii, n' i97i). isplcatns
[Ephem. epigr., VII, 9, li" 23], ISpirltUS [ibid., V, n" llâO] et espiritom
[ibid., I. IX, n' 6108], IstefaDOS [c. I. L., t. VI, 3, n" 22026], etc.').
Rehaboue. — En grec, on Ironve aussi un ( proUiâlique parliculîérement devant a
suivi d'une ou Je deuK consonnes. Le plus ancien exemple se trouve dans l'impératif
ï-«Oi pour *96( (cf. nvcst. idi) ; d'autres sont vulgaires et se rencontrent assez tard,
notamment dans le grec parlé en Asie Mineure (rf. iar^XTiv, (3Tp9TiiÛTT,f, elc).
Enfln il est vraisemblable que dans les mots îxTÎvof et î/_6û( le groupe xt [/6) est
précédé d'un i prolhétique (et. Rrughan.v, owr. dU, SS9S3; 95t, Anm. 3).
Quant à la forme è^Sé; en r^rd de ^Séï et de y^iZii, elle décèle sans doute un i
prothé tique.
207. — Syncope et apocope : dëOnition. — On entend par
syncope la chute, à l'intérieur d'un mot, d'une voyelle ou d'une syllabe,
chute causée par la rapidité de la prononciation dans certains cas
dont il sera question tout à l'heure ; la chute d'une voyelle ou d'une
syllabe à la fin d'un mot s'appelle ordinairement apocope*.
La syncope syllabique se produit régulièrement quand deux
syllabes qui se suivent commencent l'une et l'autre, soit par la même
consonne (cf. lat. semodius pour semimodius), soit par une consonne
analogue (cf. gr. TtTpa.yjAov pour TtTpctSpa^^fJiov), ou bien quand la
seconde des deux syllabes commence et se termine par la même
consonne {cf. MAàM^io; de *MEXavàv6ioî); c'est un cas particulier de
la dissimilatioD."
Quant à la syncope vocalique, c'est celle qui, dans le latin popu-
laire, par exemple, fait disparaître certaines voyelles atones.
1. Giwaa. Archiv <tc Wirlfllin. 1. 1. p. ÎIS, a nionIr« qw t'tWil 11 uu pur hiurd c< que li voyelle
prolheiique i detiil xtair en litin une origine plus incieune.
prutUin Irèi sncienno et aitme ■nljrlcum ù U enuititulion de la langue, lov. F. Siou, dut. cil.,
g I9î(p. ÎOI).
3. Voy. P. Siou, DHP. ej(..p. lOi, qui miioie pnur pliude ilMuliï Siiiji.iin, ^iiu;ir., etc.. p. 317:
Scnru.iiDi, Yoltttlltaui. cK., I. II. p. aaisqq.: 3i>5 oq.i I. III, p. Ï'I -. Scimiti, Btiirtge 1. hl.
Sprach.-Hii-I Lileralm-lmiulf. p. ITÏj Hitan-LTi», Aaumn. «ramm., (. I, p. Vii.
*. Kngr»e,len»ot av^-nmcii eMtcmpl-.jridan!' lenilrH «Mdeiiîrnenped d'ipocopï! mii» iitoxon»,
eitd^jl dans Ariitolc (cf. PaHr.. ii. g) pnuralgnHiw unetupprenjun de letlrti ou de syllabe* i la nn
(rf. tyOCOpa et syncopa. apocope " apOCOpa). BloonBeld el d'aulne «ii>is par BiiDim
[fi. GrHRdi-Ut*. p. Kâ7) unt propo-^ haplologie ou hafilùiatie, lermc forgé qui n'a d'autre inérile que
5. ^nu1 en parloni ici pour ne paa mn-eeler i l'eicti la quMion do U «yncspe. Hais on ToHqae ea
pntcédé du langage est tniit diflïrt.nL de relui qni cunsisie îi fiupprioivr une syllabe ou uue voyelle aloue eu
-db,Google
PHONÉTIQUE. - ÉPENTHtSE ET SYNCOPE. 1S5
208. — Exemples de syncope en i^rec. — En grec, la syncope
la plus Tréquente est celle qu'on trouve (conformément à la loi ci-
dessus, § 207) dans les mots suivants : àjn-i^opEÛ; pour àu.^ if opiO;,
■r,[i£StjAvov pour ïifAift^Si[ji,v(jv , K(D[jtfa>Si'.§x'TxaXo( pour x<t>[jiuSo^ioi:i(JxaXc;,
wvvajAov pour xivvâfiidiftov, etc. .
En grec moderne la syncope frappe aussi les syllabes atones ou
faiblement accentuées (cf. Six€iC<>i pour Siaëtêâ^u, Sàox(i>>0( pour
SiSctçxaî.oî, dàjJL! pour ir.'jànn, etc.*.
RsuARQUe. — Beaucoup de grammairiens rangent sous le nom de syncope divers
phénomènes que la linguistique eipliqnc aulremenl.
Ainsi ïTtïi ne vient pas de ïo(e)tïi, mais est AU plus vraisemblablemenl à l'anali^ie
de è(m'; ïfivto pour éyivsTO peut s'eipliquer par une formation alhématique; sftpioï
(E^CRVLE, A'jam-, 536) au lieu do Ê6Épi<ie est une forme plus emkirrassanle'.
Ce qui est si^r, c'est que dans le participe ùtv il ne fdul pas voir une forme abrégée
de tiât par apocope, mais bien une contraction. La difliculié que soulèvent les cas
obliques SvTOf, ôvti, etc., disparaît, si l'on admet que de la forme ûv on a tire par
analogie une nouvelle déclinaison*.
209. — Exemples de syncope en latin. — En latin, on trouve,
comme en grec, des syncopes conformes à la loî§ 207 (cf. semodins,
semestris pour semimodius, etc., sambncina pour 'sambucicina,
aatestari pour 'antitestari, debilitare pour 'debilltatare, hereditarius
pour 'hereditatarîus, calamitosDS pour 'calamitatosus, arcubii pour
'arcicnbii, portorinm pour 'portitorium , Restutus de Restitutus,
Dutxix pour nutritrix, etc.)^.
210. — Mais, comme toutes les langues qui ont un accent d'inten-
sité, le latin présente surtout des exemples de la syncope qui consiste
à supprimer dans la prononciation une voyelle non accentuée *.
1. Voj. Bn-omm, oac. ci"*.*, p. 8«0 sq., qai wnioie lui Irâïaui »ii>inL< ; C. Hinii. Griech.
Crnmin.', p. 381: K. Bn-ami^in', Ci: Cramm.'. 7t ; K«nciiiii>,duii]a Z<>;bc/ir</[d« Kuhu, I. XXIX,
f. ia3 : die Briechiiehtn VoMniiuchriflta ihrtr Sprache nack HWfl-nicM {Gulenloh. 1894), p. 8S;
l»i; Scanii, Qutil. epîa (Gatcntoh. I89i), pp. 13; ItlS; iî7; 470; i3i; Fici.Bichtil. dit
GrlKliiscltmPernmei>«amen,tlc..î'td,{GôHiag*a,tm).f, 4; Cnaann. la Dissiaiilalion eonio-
luiKifue, Mi., p. US sqq.; J. Scbmibt, Krilik dit Soomlenth'orùi (Wrinur, I %•)%), p. lOÎ ; Dahiuk».
SUT Ârgic. Bronseiniehr. (Scpirit-Abdr. lus Eruos I), p. 0; Pir, dam Clanical Retiat, t. XI,
p. 90 aqq.
2. Toy. Hmmjiii. BmlàlHng in dit tteiiBiitchi$che Grammatik (Liiptig, IBtli), pp. 153 ; 438 ;
cf. Zî/f.TcAn/IdoKuhn, 1. XXX. p. 3811; I. XXXiri, p. 118 sqq.
mue pouroni pu tBlrn d*Di l'ciinKii de tonlii In tatiaei ciUn par KCmm-Buu, One, cil,,
MptUiDcr aulmncnl quo par une aj-ncope.
ÏOJ. T. U-wr, /Wti,, f i
1, Gramm. AufiMIie (Lci]
d*Di rciamen i
bien pra qu'on
ri'il.'l. p. 881
Bcpoi
ion. la Diitimiltllm coni
«no««îue, ,lc.
■z::
In langn» ixlliqun aytml na accHil d'inlciuilé twi
■focopcs plus tr^quFnli» et plua Tartca du» les paja d
(pu eiciDpIc en Franee et dana nislia du Nord] quo
-dbï Google
196 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU UTIN.
Les conditions dans lesquelles la syncope s'est produite ont varié
aux diverses périodes de la langue ; mais c'est la nature et la place
de l'accent qui ont joué le principal râle. L'articulation de la syllabe
accentuée éûnt très énergique, on comprend que la prononciation
populaire ait fini par sacrifier certaines syllabes atones que seuls
les gens lettrés ou instruits s'efforçaient ou se piquaient de faire
entendre '; mais d'autre part, c'est surtout à partir de l'époque où fut
fixée la nouvelle accentuation latine (cf. ci-dessus, §§ 141 et 144), que
parait s'être développée la tendance populaire à syncoper les syllabes
atones.
On sait qu'en latin la place de l'accent tonique tient à la quantité
de la pénultième; longue, la pénultième attire l'accent; brève, elle
le fait reculer sur l'antépénultième. Mais, avant que cette loi se fût
établie, la langue latine subissait l'influence d'une autre loi qui
frappait d'un accent de force la syllabe initiale de tous les mots : il
y a donc lieu, dans l'histoire des syncopes de la langue latine, de
distinguer celles qui sont dues à l'ancienne loi de celles qui
sont déterminées par la nouvelle.
211. — Syncopes dues aux effets de l'ancienne accentua-
tion latine. — Sous l'iniluence de l'ancienne accentuation latine,
toute voyelle brève suivant la syllabe initiale pouvait être syncopée*.
Ainsi :
i' La seconde syllabe de la préposition ambi (gr. à(içi) disparait
dans les mots anculns (gr. à^fiitnlnç) serviieur (qui a donné
ancilla), anceps (de ancipes [cf. Plaute, Rud., usa] pour 'ambï-
cipes), amplector, etc.
3° La seconde syllabe brève du premier membre d'un composé est
syncopée dans les mots hospes pour 'hostï-pes, princeps pour
primi-ceps (cf. primigesia)^, quindecim (de quinquè et de
decem), Tindemia de 'Tinïdemia, Harpor (C. i. l., i. i, n" iou)
de Marcl-por, etc.
s 11 (p. 177}. touteErns an grumnaîrieii du !■■ iKcIb, TtrmUiu Scaurui {Oramm. I
es, de, ka. pirce que les coDHnues c. d, k l'appelaienl pr«eiiénicnl ce, di, lai
reudr* circonspect! lur U quoUon qus loulèTi ptr ei. L'Opel DcnuliUS et d'uti
in (p. HT, n. 7).
là [p. I7S H|q.), qui donne
>. L'i d» prinvi- eal-il coBUrré dins primï-geilia, parce qiM le groupe mg qui r^ullerail de ■■
lyncop* eti élftoger lu latin 1 C'est i'atis de LindMy : mais n'iuriit^n pu eu 'pringenîa î forme qui
ne Krail pas plu* eitraordinaira phonitiquement que iogtlliqtll. Il laut mieui prendre primigenla
-db,Google
PHONËTIOUE. - ËPENTHÉSE ET SYNCOPE. 137
3* La seconde syllabe brève d'un verbe composé d'une préposition
est supprimée dans perga (pour 'per-régo, cf. petrexi et per-
rectum), porgo' pour *pmrrégo (cf. l'expression exporgere
lumbos dans Pladte [Pieud., pro). 1 ; Épid., 733] et pocula porgite
deztrisdans Virgile [£n.,V][r, 2ii], sans parler des imitations de
Valeuvs Flaccvs [Argon., 11, 656] et de Stace [Theb., VUI. 755])*, OUrgO
pour 'sul)régo, sorpui (Pladte, Capi., 760) à côté de sumipni
(class. sunipDi)', pono pour 'posino, cette pour 'cedïte
('cè-dàte), etc.*.
4° La seconde syllabe brève d'un parfait à redoublement est syn-
copée dans les verbes composés repperi, rettnli, reccidi, etc.,
comme semble l'indiquer la consonne redoublée^.
BnuRQUR. — VarroD nous apprend (de tiny. lai., Vil, 27) que dans l'ancien latin
{C/ianl det Saliens) la S* pera. du plur. de l'impér. de canere élail cante; de même,
nous voyons qu'en osque et en ombrien les formes de r[mpératif f!laien[ aussi syncopées
(cf. ombr. tiila, la(. Bîitito, et osque aelud, lat. agita) : cela élatil, on s'attendrait à
IrouTsr enlaiin plus de traces de ces formes syncopées; or il n'y en a pas.
On explique celte anomalie * par un effet de l'analogie : les formes complètes, comme
canita, etc., auraient iié réiablies sous l'influence de formes comme tiaUte, qui ne
pouvaient être réduites sans se confondre avec celles du singulier (liite, etc.] ou
comme concinite, etc., dans lesquelles ta syllabe soumise à la syncope ne suivait
pas immédiatement la syllabe initiale, ou comme amâts, nonête, andîto, etc., dans
lesquelles la syncope ne pou\'ai[ pas se produire.
C'est aussi l'analogie qui aurait fait rttparalire l'i du sufllie dans les mots en -idiu
(cf. frigidoi, calidna, lalidiu, aridiu, elc.,àcdtéde trigduf, caldui, loldni, ardus''):
on peut admettre en effet que ce sont les formes avidna, Tividns, etc., dans lesquelles
la syncope n'était jamais faite, qui ont réagi sur les autres'.
I. Cf. Fum, |i,)14, 19 Af. nitamck de Pimor : liBtiifùelUat pargam âiuraal pnporrigam.
i. La fonss cluaii{De «t porrijO, 4Ui puait aïoir M tettîl» par inilogi* itH la pirfiil parmi ;
il en ni da mime de innigo ou snbngo. CF. Giohh, LexikoH drr Lot. n'orf/brmtn, ■. t.
a. Compuu inrpitefiioi.. Sut., ii, a, iss), lurpuerat (b<»., Cam., iv, la, îd), lurplre
[LDcUa, II, 31t)at snrptUf (PuuTi, Fa:, 150; JSO; Pan.. SOI; Aii.f.. tin!!).
4. • Cm forma gyncopéea élai«Dl probableoiïnl beaucoup plui fréqueutn diu la premieri tempi qu'k
l'Awqae plua Urdi'c, où la mime kndàDce à la raeompoulion. qui tirait COD-IICrO de COOSeoro,
aa-ItlIB de aisnill, ctr., restituait porrigo. lurripni. etc. La foroifi plui annonnet pnuiaienl
■nDi|ried*Di]'eiprenLonrefriTRfabt(reIerlva: Pum. XVIII, tlBj.uftreapporWe parle fermier
nlrigo, ■ rdtir, griller >>. (W. U. Lubut, the Latin language. p. 178).
}. La aincope • «té readne facile dane ces forraH par l'elTet de la lol>igaal«BCi.deuiu (g 107 et â09)
et en icrlu de laquelle diiptralt une >;llabe luirie d'une autre ayllabe de ton lenblable ou analogue. Il
ot donc panait de uppaaer, comma la renarqua Lindiay (p. ilB), que, dan* des parfaiti où le rodou-
blemol ne H renconln pai, comme escidi (cf. ancien lat. icicidi), COncuni IcAlé de CODcnciUTi
le terbe ^ifiôHu ee riduil à ^i^u arec da cDmpoaéi comme ttnSàïu), iykàl^a. etc.
t. Voj. LmsiT, OHP. cil., p. 170.
7. liM deui pranoncUlions eiiilaleal dani la langue de la conierutioo ; raau Augule tuait da pédan-
titow ceut qui «criiaienl ou pranon;iicnl oalidOS au Iku de caldut, cl. Qvm-, I, S, IB : <c Sed
ADgattu quaqo* in «pislolii ad C. CcurMB uriplii emeodat. quod ii calù/un dicere quant eatdam malit,
DOR quia id non «ît Latioam, led quia dt udimun et, ul ipie Grcco rerbo «gniflca'il, nep[ipi-o>' "
5. Pour lei Boli en -idui qui ont Ireia gyllab», il «1 difScilF da dire ai la sincopt nt du à l'aucirnna
.la nouielle (c[. ci-aprè>]: rn effet, un noi comnc Cilidua mjmM de toute fafnn
-dbï Google
1S8 GRAHMAIHE COMPAREE DU GHEC ET DU LATIN.
5" Dans les diminutifs en -lo, comme ullus et villum, la seconde
syllabe est syncopée, s'il est vrai que ullas est pour 'uno-liu
et TiUum {cf. téb., Ad., 786) pour 'vino-lum'.
6* Les mots grecs empruntés à une période assez ancienne pré-
sentent une syncope due vraisemblablement aux effets de
l'ancien accent latin (cf. Hercules d' "HpaxXîi;, Pollûces de
IIoXuSeùxtiî, calx de yiXiÇ, etc.).
Remarque. — Pour répenthèse que présentent quelques-uns de ces mots, voy. ci-
dessus, g 205.
7° Le traitement de la syllabe -vï, à la seconde place, dans un
grand nombre de mots s'explique soit par une syncope, soit
par la chute du v (devenu w) entre deux voyelles,
a) Il semble bien qu'il y ait eu syncope de l'î dans autumo pour
'avitumo (grec oïu p.'ôF'.u), claudo pour *claTido(cr. clavis),
gaudeo pour 'gavideo (cf. gavîsus et y^fiiiji p. 'yôcFs-Geu),
nautragus pour navifragus, raucus pour ravïcus de ravis,
enrouemcni, auceps pour 'avïceps, etc.
b) Mais il vaut mieux expliquer par la chute de w intervoca-
lique suivie d'une contraction les formes cùria et nûper, par
exemple : la forme volsque covekriu (cf. Zvetaïef, inser. liai.
Iiifcr., «) permet de conjecturer *co(v)iria d'oii 'coiria, coeria,
cûria; de même nuper, qu'on rattache à l'adjectif ouperos*,
suppose un primitif novipems (de noTus et de parc), d'où
'noiperas, 'noepems, nupems.
ftEHAnQUE. — C'est aussi par la chute du w inlervocalique suivie d'une contraction
(cf. ci-dessus, § IS3) qu'on peut expliquer les formes lâbnim pour livabmm (LucR.,
VI, 799i cf. Mab. ViCT., Gr. lai., t. IX, 20 Keil], Utrina pour IBratrina (cf. NoK-,
p. 212, 7 M), nuntitis de aoveatiuB.
8° Enfin les grammairiens latins (cf. Phiscien, ii, p. 30, éd. lUru) nous
apprennent que les adverbes supra, infra, extra, etc., étaient
des formes syncopées de supérâ, inféra, extèrâ, etc.'; ces
syncopes peuvent s'expliquer aussi par les effets de l'accen-
tuation latine.
I. Suirml I.UHir, our. cil., p. 179. en loitaei >vnCD|>én luraicnl rail wnUr leur iajlueiicc lUi
ilioiiaulirt (H -lo ; en d'sulrH tennM, d'osl par anitugic «vtc dllas et Tillum qu'on surail lire
corolla de corônnla. p«riol]a de 'persoDuIa et d«ri>é ampulla de ampora pour amphora
(;r. àjl^opâ. Bcrui. de a|i.sopcu;). Uaii celle asïcrtlon eal tris coiiteiUble. tl esi plus miKintilabla
d'eipliquer la réduelion de ^coronnla. «le-, ù corolla, etc., par U loi bien eonnuo qui. en talin
ïolgaire, fait lumber les «ojelle» pobt'lonii|u« dotant 1 (cf. TeUUB. p. TBtulus, clc,). En d'autres
larmM, It lyncopa Hriil duc ici ■ la tui dnnl il Kn quciliuD ci-aprii, g i<3, i' el il o'f faudrait pu
« eileniirin dei elfels de l'acrentualiim prioiilite.
r. PiicTE, Capi., '18 : recans captnm homiDam nuperum
uur gnpera, 'oï. C. i, L.. 1, i, u- IOI i («pitapbe eu vers éiégiaqut
! voy. r.. 1. L., t. 1, n*]|<S,TaulcFr>i>, eummesuruDe ioicriplion pli
-dbï Google
PriOKÉTIQUi:. - VOVELr.tS et DIPHTOXIIIICS. 190
212. — Syncopes ducs aax effets de la nouTclle acccntaa-
tioti latine. — Si. pour nous (éclairer sur les olfels de la nouvelle
accentuation latine dans la prononciation populaire, nous n'avions
pas les témoignages des anciens, nous pourrions en juger par ce qui
s'est passé dans la formation des mots romans : tandis que les syllabes
latines accentuées sont restées telles en roman ji peu près sans excep-
tion, ce qui prouve l'énergie de l'aceenl latin, les syllabes atones
prononcées plus mollement se sont att'iiiblies et quelquefois même
ont disparu, à l'exception toutefois des syllabes initiales*.
1* L3 protonique btvre est tombée dans des mots comme disciplina
(p. 'discipâllna, cf. discipulus) et figlina (p. figûllna, cf. figu-
lus); primitivement lonifue, mais prée-'di't: d'une àrvvp, elle
s'est d'abord abrégée sous l'influence de la loi des groupes
îambiques initiaux (cf. ci-dessus), puis elle est tombée dans
les composés de facio, comme callacio et oltacio*.
ItEH.tRQue. — Ces eHmplcs apprliennenl A Jn Inn^c kitinc liiiûrairc; niais \a
prosodie de Piaule et les inscriptions nous en font cnnallre d'autres, qui se renccn-
iKiient dans la langue familière ou vulgaire.
E^. : benficinm, malficiniD, benlacta, maltacta rcslilui^s par Ititsrhl d'nprùs d'-s
inscriptions sur lesquelles on lit BENHERENTI, HALDICTT, eic. (cf.
RiTSCKL, Opiisc., Il, 116;. TetTRDDS pour Tetaranna [voy. Index du C. I.
L., t. m, p. ilB9 el cf. sur (les inscriptions grecques OVETI'ANOl^
ou UKTl'ANO-1; enfin les mots italiens cervello, rergogna, bontà,
gridare, etc., supposent les formes Intincs vulgaires 'cerbellnm, *ver-
cnndia, 'bontaUm, *quirtare(= quiritora). etc.'.
2" La poattonique liréce est tombée dans un petit nom()Pe de mots
employés \tar la langue littéraire, comme fermé (p. térimë, cf.
ierè), hortor(à côté de horitur, horitatur employés par Es-mcs,
selon DioBÈDK. tir. Lot., t. I. 382, 2J), jurgo pour jnrigo (PmctbI.
aspris [Vma., En., ir, 319) |)our asperis (cf. asprîtndo, aspretum,
aspredoj, possam pour potë-Bnm*, etc.
(ontatlt dn Bacchanales l,i\-: ISG iv. }.■<:.. C. I. L.. I. I. u> I9fi
gramniairinn k dfmiDdFnt si iJani BUprs '1 ! • ïriim™i 5yi.co|
a'f a pis l>[H-DlllèH il' un S. Hnil pnurquiii ne pu litmptlrr. cmniiir tv Pi'iniuui- HFTHnrr \rt. ^rrnir riT
WsllDin. t. IV, p. *8* m-l. i propM d'une «olre qunliiin. il «t vrii («llr iIm «ilrtrlir» rn -citflr
rMuila i -CtarJ. qu'il y avait à nomo onc doiilili! proaindolinn. l'uiio rapide cl prnpro à la langue
hmilitrc. l'iulre plut p«ée d plui eonfornw H l'iïtyinalngirT Ce fail ei|ilti|Hrull li cntilalmm dr extra
et do «Itari. e niinie il ei]iliqiK la dHiiilenre do caldal el de calidut. V"j. h» Smi^ici, Foneh.
I . l-*ri «l un .rjunifiil rn toteur de la perïiiUnre de l'ipenil de ferre qui Trappiil a rgriginc le*
iTlIalm inilialei. La cbulc in syllibca iniliiln, qugod clic k j>rwluil, dépend Je rjrconitaiic»
i. QviiiTiLiia (I. 6. il) nom apprend que de ion Icnpi on ne dinit plui calcfacsre. Quant i
firâlaciO. il I a mbir l'inllurnce de l'uilagie deu urtm Tomn en laciO. pulH|uc in aa» de Citdh
(de ne mit., t. «9: l:!S; 137) n-iui le pr^MniHil uni» la Tunnr arf aCÎO ; en eiïrt. la première grlIalH}
tlanl longue, on ne peut nippowr le iiir>uic prorciMi» que pnnr CalfaoiO.
-db,Google
130 GnAMHAIItE COMPARI^E: DU GREC ET DU LATIN.
Remabqur. — Mais les exemples sont beaucoup plus nombreux dans la Inn^a
vulgaire (cf. dictum pour digitum [LucrL., 17, 41 ; Vaph. ap. No»., I, 117 M.),
domniu et domna (cf. Geobces. Lei. d. lai. Worlf., s, v. ; C. I. L., l. Il, n" iUJ ;
|. XII, p. 965;, adsT«tiis, «gretnipour 'adgraditus, '«greditns (cf. Paul, ex Fest.,
78, { M ), lamna à cà[i de lamina cl de lammiDa (rr. GKoaCEs, ouc. cilé et fiRAiiB.4<:B,
llûlfihùehlein, elc.,-s. v.), matni pour matUu, de 'maditas, pan. de madao (Peth.,
il, 12; cf. OsTHOFF, ;. Gfsch. d. l'erf., p. 530), marto pour mérita (Inscr. de Préneste
dans Phil. Woch., l. Il, 91), opra pour opéra, de opns (itans E-nniits), virdis pour
viridiB(voï. PnoBi Ari'KND.,p. 19'J, ai.fridampourfrîgidam (C. l.L.l. IV, 129|i,elc.'.
213. — Vapocopc cd ^rcc. — /;'h giw, l'apocope <les syllabes
finales ne se rencontre qu'exception ne llennr ni : k part les formes in
pour svi et i7pô; pour T:pOTÎ, qui sont communes à toute la grécîté, on
ne peut citer d'apocopes que dans certaines prépositions ou parti-
cules proclitiques (par exemple «vi, xarà, iiapi, plus rarement «770,
ÎTCÎ, OjîÔ, TCjpi, x'^fi — et otpa).
Les exemples sont plus ou moins nombreux dans les dialectes
populaires et dans les dialectes littéraires : exceptionnelle dans les
dialectes populaires de llonie et de l'Attique, l'apocope est un peu
moins rare en éolien cl en dorien, mais elle est surtout fréquente
dans le dialecte épique ; enfin les poètes attiques et certains pro-
sateurs ioniens ou même attiques en font un usage restreint*.
Remarquer. — I. I.cs grammairiens noua apprennent que l'apocope de la nnale
entraînait le recul de l'accent (xv, Ss, n^p, etc.)- Seules les formes if elnip demeu-
raient snns changement ; les autres formes aporopto modillaieni, quand il ; avait lieu,
leur consonne finale d'après les règles générales de l'euphonie (ainsi âv devenait au
devant une labiale, ay deviinl une guiiurale, âX devanl X, xaT assimilait sa consonne
linalcâla consonne initiale du mot suivant, si ce n'est que devant un 0 il resiaJi sans
cliangement et que devant une aulre aspirée il se changeait en Ifnue du même ordre
que l'aspira [et. lion., xx€6aXc, xzu[jL«f^a;, xaXXci'^u), xivveûtoeï, xccppt![ou9a,
X3xxf,at, xïBSiJiiii, xsT^avt, xiTOépiEV, xiw TtiSfov, xïic çiXaLpa, etc.)).
II. Dans le dialecte atlique, la langue de ta eonversation aularisait des apocopes
comme vî) A! pourv-Jj ii'i (rf. AniST., Astemb., 779 ; IlÉnoDiE», II, 217 ; 903) et )taD
pour itaùt (cf. EUSTATUE, p. U08).
III. Les inscriptions attiques (cf. Uristebuans, Grainin., elc, p. 17S*) présentent k
partir du quatrième siècle des abréviations comme xiriSi, xaiâ, xaToû; (pour xktx
tî.Sc, xxtà T^, XXT3 TOti(), qu' ne sont pas. proprement des apocopes, mais qui doivent
s'expliquer en vertu de la loi dont nous avons vu les efTets ci-dessus (i 20&).
214. — L'apocope co latin. — L'apocope des syllabes finales est
beaucoup plus ordinaire en latin qu'en grcc^.
rticdtitrciiiciil «'
t. emptuf, p'f
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - ÏOÏELI.KS ET DlPHTO.NdUES. 1H
En effet, l'apocope n'affecte pas seulement en latin la voyelle finale,
comme dans les formes ac pour atqne. nec pour neque (cf. ci-aprt-s,
g 279), ab (cf. gr. iirô), sub (cf. gr. i,T,6) et (cf. gr. Ïti), die, duc, lac
(p. dice, duce, face), mais ellu peut étendre plus loin ses effets.
Ainsi l'histoire de la dérivation latine nous apprend que la termi-
naison de certains mots a été modifiée après l'apocope de la voyelle
finale (cf. ager en regard du grec âypo;, acer en regard du féminin
acris, Arpînâs en regard d'Arpinatis, Samnis en regard de SamuitU,
sors ù c<ïté de sortis IPt.AtTi!, Cmina. ■iso]; civitas, dos, fons, fors, lis,
mons, mors, nox, pars, mots dont le génitif pluriel en -Uum permet-
trait de reconstituer l'ancien nominatif, si l'on n'en avait pas d'autres
témoignages'; anceps pour aacipes [Placte, itiui., uns), prœceps à côté
de priecipes [Plaite. Rud., uiij ; les doublets violens et violentus, fluens
et flusDtum, inquies [abl. s. inquieti, Ani.., uci., ix, 4^] et inquietus,
mansues [ace. mansuem et mansuetem, vov. clorges, i.n[. \vo.-if., s. v.] et
maasuetus, etc.).
ttexAELOUE. — A cùlé de CCS exemples, qui appartiennent ù la langue littéraire,
on en trouve d'autres dans le talin vulgaire, et p:irtii!ulièremcnt des exemples concor^
nant l'apocope de la voyelle finale ft la 3' pcrs. du sing. du parfait (rf. «dnkaut
p. educsTit dans C. I. L.. t. XI, I, n' lOTl, hct p. [«cit, vizt p. TÏzit, cilé.s par
ScHucHAHOT, der Vokal., etc., t. Il, 3tin;'.
g 8. — Assimilation vocaliqne.
Bibliographie. — K. BBt;nuiNN, GrandHss, et
eiues Vocals durcli don Vocal einer Nachbarsilbe, p. f
llitl. Cramm., elc, p. 163(5 l^C).
215. — Assimilation vocalique. — Il peut arriver que deux
voyelles voisines ou séparées l'une de l'aulre, soit par une consonne,
soit par un groupe de consonnes, s'assimilent l'une ii l'autre : l'assimi-
lation est dite régressive ou progressive, suivant que la voyelle assi-
milée précède ou suit celle dont l'influence est prépondérante'.
L'assimilation a lieu le plus souvent entre la voyelle tonique et celle
qui ta suit ou qui la précède; mats cela est vrai surtout en latin.
216.— Assimilation régressive.
1° Kn grec, on trouve surtout dans les inscriptions des formes
comme Tpoçûvto; pour Tpêçtivioî, To:oiiïi pour Tepâv-fl,
1. cr. ce quo dil I>>iki(ii (I, p. i»i. iî) do> T.j
irinci COacOrS, discors, nir., vi'\ ndarhe aui
CUriO, decnrio dériicriiinl <jg formM pfiraili'M n
1 -onus. Cf. Païl. .. Fi... (p. T-i, 1 1 JO ; " Epo-
ioiMw 1 dinbani anllqui, qu« oune epir(unp« diciim
a. •• Fai:i. n Fioi. (p. 411. 10 J/.) ; <• Cenlurion«a
: did^banlur. .
3. C'a* 1. ScnaiDi, dam lu ZeiUthrift d« Kiiu,
l. XXStl. m «|c|., qui le prcmior i allii'i rallcnltin
-db,Google
n GltAMMAIIlE COMPARÉE DU CIIEC ET W LATIN.
Faxiêx [corinlh.] pour 'Exi?-fl [ait.], Ma>>aYxô|/.aî l"'"'^''*'-]
pour MsAaYxô|j.âî, Xay.xin [ait. poster.] pour Xe^ivï), TpeTîtSEiôt;
[bcot.] pn regard de Tp^TTsi^a [atl.], piÇltov pour fl'j6).ioy (cf.
P'jêî-o;), ï'7Ti'7i [ion.] à cûlé de écTiâ', elc.
2" En latin, un e s'est changé en i sous l'innucnce «te l'i suivant
dans les formes ii, iis (p. ei, eU), nihil {p. 'nehilnm), cinis
(cf. gr. xÔMt;), elc. De plus, la tangue vulgaire fournit de nom-
breux exemples comme lacatio pour locatio, clavaca pour
clovaca [cloaca], Tixillum pour Tezillum, butumen pour
bitamen-, etc.
ItEiiA[io[:E. — Les grammairiens no sonl [HS d'aMoriI sur l'esplicalion à donner des
irnies pupugi (''n rrprd du vieux latin pepngij et ttiti (ù cùlË de Btfiti).
217. — Assimilât ion pi'ogri'essivc.
t° En grec, on n'en trouve que quelques exemples isolés sur les
inscriptions, comme lion. 'EpjAÙvocffa pour 'Ep^wvocïiï,
Tau. i;tgiW,ï = i;i€u>7.a, Kw^uxâi (Dél.) pour KuvQiicû,
dEfa-rpov (Inscr. de Gortyne) pour ipoTfov, etc.
2° Kn latin, les cas d'assimilation progressive sont relativement
nombreux, non seulement dans la langue vulgaire (cf. oppo-
dum [h'»cn.] p. oppidum, tonotru p. tonitro, similacra p. sima-
lacra'), mais encore dans la langue classique (cf. anatem,
alacer, calamitas, adagîum [en regard de prodigium], formes
dans lesquelles le second a a été maintenu ou rétaMÎ sous
l'influence de !'a initial; fulguria, fulgurare, suMuria, où le
second u est dû à l'innucnce du premier; hebetem, segetem,
Seneca, neglego, où le premier e a maintenu le second).
Cir.\['ITRE IX
S£MI~VOYELLES GRECQUES ET LATINES*
§ 1 . — La 8emi-T0yelIe y.
Bibliographe. — K. nneuiiANN, r.nmdriss. etc., I. I' gg 901-300 (p. Î70 «l'il cl
gg 30Î-3(H (p. 97R sqq.)— V.IlF.Nnv, l'ydcis, cW.*. S ;IS ù -tl.
KlUBICB-Bnr.s, ausf. Gromm. d. gr. i>pi: t. I. 5S M cl 31 (].. LOI sqil.) - G. CuiilRs,
Gfandzagedogrieck.Elymol.'i- édil., p. GUi. — GlKsB, Mol. Dial-, p. 107 s(|. et 31? si|.
— G. SiKVBii, d'ieeh. Orami». ». SS 2U-2ID.
Kn. Stolz, H/W.l.'mnim. rf-rtot.S/ic, I.I, g IG'i, Ai'p. llU f)|.\ — Usor^w, The laliit
laiiguage, ch. iv, SS 63-06 (p. ST.î sq.^.).
-dbï Google
pnoNtTlyue. — SEHI-VOÏtLLKS. 13J
218. — la 8cml-vo)'cllc y en (çrcc. — Le givc écritpar tlasemî-
voyellc y, qu'elle soit tnlrc deux voyelles ou on diplilongue'.
D'ailleurs en grec la senii-voyclle [mmithe y a été peu 'à peu
éliminée des formes où elle devait se rencontrer, et, quand on la
trouve, c'est dans des formations oii elle s'est développée sous des
inlluences helléniques.
11 faut distinguer trois cas dans l'élude du traitement de la semi-
voyelle y : la semi-voyelle y peut être au commencement ou à l'inté-
rieur d'un mot, et, à l'intérieur d'un mot, elle peut se trouver soit
entre deux voyelles, soit entre consonne et voyelle. II y aura donc
lieu d'étudier : 1° la scmi-voyelle y initiale ; 2° la semi-voyelle y à l'in-
térieur d'un mot entre deux voyelles ; 3° la semi-voyello y à l'intérieur
d'un mot entre consonne et voyelle.
219. — L» scml-voycllcy inhlalc cil e:rcc. ~ Au commence-
ment d'un mot la semi-voyeUc y devient esprit rude en grec*.
Ex. : ^^xp (cf. lat. iecnr que nous écrivons jecur), upo;, an, &px,
saison {cf. ail. 0o^ï),8î,i^, &(cf. skr.yrt-j, sr<î,y<M),4-,-v6ç
(cf. skr.-véd. yj'ui-s), 'j;«i; (lesb. vj/.y.6î -- ûjj,;xe), vous
{skr, yitsniâ-), etc.
Ueuarque. — G>mparé au tatin îiingo el jiigiim le grec ^i\iyVM^j et J^'jyiv preuve
que la langue primitive avait un 'j autre que celui dont il vient d'être question.
Il est difflcile de dire en quoi consistait précisément ta dilTûrcnce entre les deux, du
moins & l'origine.
220. — La scinl-voycllc y intcrvocallquc CD grec. — Entre
deux voyelles la semi-voyclle y disparait en grec.
Es. : Uoi crainte (p. " SFeyoç, cf. Ilom. SeiSu, c.-à-d. 'hlVm, de
' SAFo[y]-a) — TpeE; (labl. de Gortync Tfitç, trois, p.
* Tpiy-Eî, cf. skr. Irây-a/t) -olc; (pour 'itoiiyt;) *£w;jlxi
de ' wy -ci)-;axi (cf. xai-Tat), etc.
Rbiurques. — I. Uans les dialectes Icsbien, chypriote et ôK-^n, y (iJcrit t) persiste
après u.
E-\.: Lesb. ^uiu),Jc produis', [mOuioj, jeiubii». etc. Ctijpr.^ûyr,, El. ^i^wt,i, etc.
Mnis dans les autres dialecte» le groupe ut s'est nkluilb u [cf. Xùu):^ *X<jïci>, etc.),
sauf dans le cas oùl'iaété considéré comme formant une diplitongue avec l'ti précédent
(cf. lacon. uioî Gorivn. ulû;, ion. uK;)*.
furnipi c imiH i-i/n-le-ea-Hi'-) = îaif.pitl rf-pl-j/a = ïitT,. etc.
ciaral rnioDlicn lnupïr6(ji (I«bic'a,«técD,TrMuu).r<'ipritrudr>proTciiint
D g primitif ■ cMt Baturcllrincnl k placr-^ l'i^upril duui [cf. Irab. S[i]1e;. âfvai, rlr.).
1. ni» Aicii, fr. 97, il liuil «dimllre que la nirniB ç-Jti (au lijn de ■ j uisj) > *li! rcfsiie sur l'inaliigin
l>^nP4. lits IclV-ù'clo. .jc
-dbï Google
134 CnAMMAlAE COMPABËK DU GltEC HT DU LATIN.
U. Beaucoup d't intcrvocaliques ne sont pas primitirs.
Les uns sont devenus in[erv(tcaliques grtce à la chuie d'une consonne primitive
{cf. xXoiioi [att- xXiia el kXÉio] de " xXotF-yio [tul. xîiaûaofjLai]), les autres ont éli
maintenus par l'anatogie dnns des formes où ils ne devaient pas être (par en. c'est
l'analogie de SiSoîijiev, etc., qui explique StSofiiv, etc., forme dans laquelle l't devait
tomber régulièrement).
III. Certains diiilecles (ci particulièrement le dialecte attique) ont une tendance à
éliminer It devenu in ter vocal ique par suite de la chute d'une consonne (cf. ci-après,
p. iiO, n. 2)'.
Ex.: viiiç Atl. (cf. nom. vecoç p. *v!Fyoç, skr.-véd. naryd-), to3 ait. (p. *too
de Tcio llom. p. *t05yo), TeXiÛ Alt. (p. Tilti'u) Hom., de ' TfXiOïw),
etc. a. ci-aprèE, %S2i, 5*, llRX.
Toutefois la chute de l'i in ter vocal ique dans ce cas particulier n'est ni régulière ni
•uriout constante : c'est ainsi qu'on rencontre un grand nombre de formes dans les-
quelles l't est ccnservi^, comme dans beaiiecup de verbes en -e(oi et dans les adjectifs
p. tS cl IDIT. ciléi |iarKCBiu>-BLj»,(>HD. tif., t. I, p. I3S,
I. Ccllo Roiirquc an Iralli- qucd'ua eu parliculicr, relui ob le ï int» nociliiiiH! ni lo mie d'oDgnnipc
privîtir. Su), mfmo en riebon de celle règle. OD |>eiil conitiU^r dans «riaii» dïalcclcs nDS lindanee
marqua k ilimlner t cnirc dpui vofcttes (que t uM le premier ou le second él^meul d'une diplitongne,
eboM que l'iïlyawlugiD ai perincl pm tuujnursde distinguer il donl In aneieni, en lent cas. ncia prtoc-
nipaienl pas).
C'est ainsi que le groupe >i ni rrduil n et par VEolirn if '.4 iiV (dan> les iiiDls''AXxaD;, âx(iaa(>
Sf/,aoi,Brfia<if, ici).aoc, (lieaciTtpo;, 'ABavSa [Aixix, tr.<) ; Tmaca..M.,ïS.I], <ïuxàa;(Sim .
Ir. «], [là«|J.ai iSiepii.,rr. iS), par J'/oni™ (dans la forme 'Aftïivâlic [inscr. de U«os, toj. Bichtil.
d' 34; cf. FnnwB, l'o*. d. //end. Dial., p. Î7 «qn.), par l'Jm'ïiie (dius Ilttpaiv;, elc-, "Aer.vSo
d'où 'AS7|v3).
l«0r|O«Ta¥, itiirir,VTai |toy. Ama». o«P. cil.. Il, p. ISS], Ts6r,( Tneota. [M., i9, SI], Ènjiiai
Thou. [/d.. ï«, U]), ptr le Lfiliien {itns latotiiKt iniTialiTtar.aaàiiu, etc.). P" >''("•?>'« (dans In
terininBuifanl«n(«t, ItOï.TTiî. etc., garanliespar lei inseripliuni [Voy. UBitriHA», 0«p. ej|..p.(i 'Jel
par le rainnicril Z de UntostUne ; on remarquera que la cbulo de l't intcriacalique ne s'^ prodoïl que
deiaul *| et (I [ef. ousai le latin poeta, pOBIDl)}, par l'Alli^treneore (dans les mois itda, fui, ataâ.
ïpia [icMt denoi», vpoii, Aamom., Era. fftoii AiiiioM., .tiMi«6(., 681 el 480] en refard de»
moli ioaioni jtoit), fan,, atoir,, vpoi^. dua on p. oi'a, lua [AiigToni., fragm. ii» KocliJ. dans les
dériiét d* E'jgQia eunme l^-^ôatiï;, Y.vtaU. etc.).
Leofop'** ntrMail A t drvatil une royellt par lenoii-elionitix (dans les adjeclirs en toE: ir,, tov
p. iiof, uoii itov, CDDime pdiof, a'^iac, aîco;. /livEat. rie., dans K)i£a(, irliri. n>fav p. nXiio;
Hom.. dans le comparatif de itoiùf [et. clwi M6rod. ; j[).iiov, itUûï, on nli-Jv. fiéo. ititOvoî. njl.
«Viovi, Aec. iiXfava, n),cîjva et nXiu, .%oni. pi, nJtÛvc; et nlfou;. Cén. pi. ultAvuv el iclcjvuv.
Val. pi. «ïfovi. Are. pi. nXiûva;], qurlqurroisdant Irr.'m.-ia poar-iradesadjrctiri en -u; [cf. Sr,).Ea
etOr.Xtat, f,|i{sta elT,[i{i»at. \ixUa. tvpia. iïÉa, jjpavta. flapia, iaaéa. lo-zia, Kici. nlaTjaJ),
par le Lesbiai (dani àîiOia. p. â).T,eEia ;<-r. Tiie'ii;ii.. I3., iO. I; oti lea ma. ont tia], dani n)iai(
p. cXlIst; [AuÉi, /'nism. _*l)), par le Doiien (Jini u'Jieov p. u'Jienv [cf. Sonwoa, fragiu. Jfl]
d'i^iiio, dan* éaiixt p- iaiXtia [et. Eri/iii. U., p. ril, I. tT], dau) 'ytviÏTK dérité do -['yiiov
[e(. SoMiaot, [ragm. 5âJ, dans iSiai Icr, Ericaïami. (mgm. 3t], du» iSta (I >ip£« [Tutoca.. W., ï.
aOj 7. Ï8], dan* U Tonne i,y.lits Irti fr«qoeole cbei AiKuiitna. dans les tvm. àttlta. ùtUi.
lapiBt. dans Ira nnou de tilles 'llpixlca, Nixoipâita, EvVpàTia. Nixdx),ca, 1res ordinaires nir
In inieripliais dorienncs, e'c), par ledialeelo Altiqnt (mn ferment dans l'adjerlif TiXiot el dans le
eonparalir oevlro itltov. mais encore dans quclqaei KmioiBaen fa p. i[a[d. ^p,i»cav aussi fr6qurnt
qn'^liiviiav SOT lei in<wi|iltoni. UiKTinmiis, our. rit., p. IIS '; Bpa«ia f''") dans Piiuaoïi d'iprts
Biu», Anted., 1. 1. p. ÏD; nXaita d'après tes mu. de Xinomo. de /le equetlii, I, U; f,uivta(
dana Piaï., .IKHon. 83 e, d'après le* mss.], dam !« noms propre* lloo-iSeiiv p. IloiriBtuov [v. ail.
noaiBiijuiïl, Aiviâcai de Afyïia [cf. Uimoics. I. II, p. î:k]. 'Aatona^irt,i do"Apno;:iiïoî.elc, ;
»orSuetlietîupIB. tnj-. ïoïB««««a. ZeiUehr.f. «ywn.-lf., 1874. p. «iP : 0. Biuasi. /Inxe de
Philologie, l. JX. p. Si). On trouicra dans KtHsu-fii.i», autf. Gr. d. gr. Spraehi, t. !. p. 137 sqq.
lies détails plus complets sur la queilinn traitée dans celle noie.
-db,Google
PHONÉTIQUE, - SEHI.VOVELLES. 133
321. — Lasemi-voyellej^ entre consonne et voyelle. — Il y a
plusieurs cas à considérer :
1" Si les groupes primilifs ny, ry, wy sont précédés d'un a ou
d'un 0, l'y mouille n, r ou >r et allonge en at, ot la voyelle
précédente.
Ex. : fxîvcii (de "çotvyu), TïXTa-No) (de 'TEXTocvyw), elc. — [toipa
{de '(topya, cf. [tôpoî), ciraipu (de 'uîrapyw), etc. —
«fFiT6ç',àETÔî(de*àFy£TOî,cf.lat.aTis),Sociw(de"Sa!F(.),
plus anciennement 'SaFitiJ, cf. corinth. AiSon'Fuv),
x>ati(j {de *x>xFy(i)), etc.
Bekaboue. — Sur la cliutc de V dans les muis cilés en dt^niivr lieu, vuy. Brl'CHAnn,
Grundriiâ, elc., t. 1', 8 203, p. 182; sur les toimes ittiq el xiiiD au lieu de aîsTOî'
et xXai'ui, voj. ci-dessus, p. 131, n. 1.
2* Dans les groupes evy, epy, wy, ipy, uvy, upy, le i/ s'assimile avec
la consonne précédente, comme on le voit dans le dialecte
lesbien, et, dans les autres dialectes, la chute d'une des
deux consonnes assimilées entraine l'allongement compensa-
toire de c, t, u.
Es. : *xT£v-yw, losb. *t(vv&>, ion. -ait. xTeivu, etc. — 'çOepyw,
lesb. ç6ippu, ion.-att. ^ÔEipu, arcad. çOiîpu, -aiifx, essai
(de 'iCËpyoc, cf. subj. ÎTTixflpïÏTai Isscb. de Gobtïse), etc. —
' x^i-v-yw, lesb. x>.ivv(i>, ion.-att. x^ivu, etc. — *olxTtp-yu,
lesb. OLXTÎppci) (cf. Mkisteb, iJr'fl/. I, ui) ion.-att. oixtipw, etc.
— *ÔTpuv-yw, ion.-att. ÔTp-jnw, etc. — o^oç'js-yu, lesb.
ÔXoçûppci), ion.-att. éXoçvpoiAX!.
3" Le groupe >y se change en >.>. ("k mouillé) dès l'époque primitive.
Ex. : â\icç pour 'àXyo-î (cf. iat. alius, golh. alja), xi),Xo;, beauiû
pour 'xalyo; (cf. skr. kalyas, sain, kalyâiia-s, beau),
criXliiJ pour 'ffriX-yo), c(,yye>.).u pour 'à-j'Y^X-yu, çOWov
pour *çuX-yov (cf. Iat, folinm), etc.
ItEMARQUE. — Les formes du dialecte chypriote alJ.Oï (pour âXXoO cl 'AtceÎXwv
(pour 'AitsXXiov, do * 'AntXviuvj alteslcnt la persistance dans ce dialecte du son X
mouillé.
4° Le groupe cy au commencement d'un mot parait s'être réduit
d'abord à y, puis à une simple aspiration (cf. \i'^r,i et ijv.vc-;,
en regard du skr. syuman- et ayûtû-s).
t. T0]r. Il glrno d'UfctjcIiii» cLlfc par Birams,', (,Vimc/rijj, rlc, 1. I'. p. l»i : giiBtîi; ' iliri;.
1. La forme ailtd( t'ai iraintiniio longlHnps à Athènes ; on lu \nm\e encore ci>n3lainiIKDl «ir Ih
inKriplîoil» de l'époi|oï ïl»»i(|qr (cf. Meisieiri», G', il. «II. Ins':liiif:tn^ p. i~i ').
-db,Google
3IJ (aUMMAIItt COMPAltÉt: UU GREC ET DU LATl.N.
5° Dans l'intéricurd'un mot le groupe sy s'est réduit à y apris une
voyelle brùvc: en d'autres termes, i-jy, o^y, tcy, 'j^y ont donné
les diphtongues at, ot, ei, ut et :çy a donné T.
Ex. : Xi>aio;;,ï'. IIom. pour 'Idaç-yo-iJ-ai, vaiu lloo. pour *vac-y(i>
(cf. inf. aor. vxc-ffïi), etc. — toÎo [Ioh. pour'rocyo, etc. —
ocî-T,9£tapour*â)>iQ{7-ya, optai. EÏTivpour'èç-yvi-ycf.skr,
si/x-m), TÈ>.ii'(i) lIoM. pour 'TtXsc-yw (cf. tô tAo;}, gén.
sing. ifjLSio, è[/.(0, i;«v irow. pour '{[ii-cj'o, etc. Fém,
part, parf, iSuîa Ho«. pour 'iS-jT-ya etc. — itoviu pour
'xOVliJ-y(i) cf. lt!iVl(7-(7a>,ûÇ, XIXOVWTO (AmtiiOL., 9, 128), oîojtai
pour * ôw-yo-jwt! (cf. aor. part. ôiT5i;iEvoî[llo«., OJ., XV,
m] cité par Polïbe, m, 9t), etc.
Reharque. — Certains dialectes ont ri^iluit ù Ce, o, c les diplilongucs at, ot, et
lontil vient d'être question. Vuy. ci-dessus, gSHO, Reu. III.
C° Les explosives suivies de y donnent diverses combinaisons.
A. Si l'explosive est une labiale, l'y devient explosive dentale
du même ordre.
Ex.: yjxléiçTià pour *ya).S7:-y(i) (cf. yaliT:6-i), àcTpà-TU) pour
'i^rpot— -yo) (cf. àirpaînil, etc.
B. Si l'explosive n'est pas une labiale, il y a deux cas k considérer:
l'explosive (non labiale) est sonore ou elle est sourde.
a) Avec une explosive sonore, y donne ^ par combinaison.
Ex. : cTi^w pour ' ffriy-yu (cf. fut. (rriÇw), ai^o;Aa'. Ilom. pour ' ày-
yc-;jixi (cf. styo;, ÔLyto; et àYtcSfO = a^w Alck., fr. 123},
Vii^w pour 'viy-yw (cf. Ualnack, Bftein. Jl/«a., 1882, p. lll)',
■:;e^6ç pour "T:t8-yo-î (cf. 7:o'j(, ï:oS6(), ApTtiCt>> pour
*âpî;aY"y<* (*^f- =^f"='S), Zéûî (lesb. JlivJi, béot, et lacon.
As'jî) pour * Afl-ïi'j-; (skr.-vcd. dyàà j, lat. dies), etc.
p) Avec une explosive sourde, y donne aa tjui en altiquc, en
béotien et en crétois devient tc*.
Ex.: ^îi'^iccd) (ait. ttHttw) pour "TrlâzyM, "^iX-^xyu^ (cf. litb.
plak-ù), îTfiffiTw (ion. îrpïiCTu, att, itîiTTdj) pour
*7:paxy«(d'un adj. "irpaxoç), -^ciov (att.-flTTov) pour *rx-
yov (cf. fiAOL, peu), lliçcuv (ait. iXâTTuv) pour * iXotj^yuv
(cf. ila/ijî, skr, laghù-s), Tapioow {ait. TapiTTu) pour
'T«pa0<i) (cf. xapa^/,), y>,(Ikh;!x (ait. Y^<^TTa) pour
■yloij^ya (cf. ylUf/ti;, liiirbcs d'épis et -{^•<^'/J<i), etc.
-dbï Google
PHO^ÉTIytl■. — SEMI-VOÏELLES. 137
ReMARttUE. — Les groupes primilifs ly, lUy donnaieiil n'guliêruiiienl tu qui «lait
Irailé comme It primiur.
Ainsi Ta tnire toi/ellet nbouliseait t'i 09 on à a en ionien, ù ff en aUii{iie, ù ITS en
Ipsbien et en ilie^salicn, arr en béotien, à tt, Çgh crêtois.
E\. ; T0ff90-î el itioa^î Ho*, ici. irsb. Tisso; cl iriojo;, ati. titOi cl itiffoç,
béct. ÈitoTTOî, crét. osôttoî, ôC'-î) pour * Totyot, * tcotvo;, ~ (jléoooî
el [Atsoç Hoa. (cf. lesli. |Xî«ffo;, ait. jttoûî) pour " ]jiiOv6ç, cf. skr.
mdilhija-f, lai. medini:, etc.
Mais apr^i canionne le groupe Tir ËLiil déji réduil & ff à l'époque préhelléiiique.
Ex.: * irovoec pour *i«vT-ifï, d"où itîoa, 1lom.,att., béot., Tcaîm Icsb-, nâvsi
thess., tril. ; âvovoa enîl. de ' 0^*^''^' i^"* 5yo-j5«), clc.
222. — La scmi-voyclle y en latin. — Le lalin écrivait par i la
se mi- voyelle y. Sur la notation j adoptée par les modernes, voy. ci-
dessus, § 107 (p. 63): quanta la prononciation de cette lettre, il ne
faul pas oublier que c'est celle de y dans le mot yeux.
223. — Lu scmi-voyelIc y Initiale en latin. — Au commence-
ment d'un mot la semi-voyelle y se consene en latin.
Ex. : juvenis, juvencus, juventa, jecur, etc.
neuARQUB. — On a vu ci-dessus (§ 219, Rem.) que te lalin confond avec le y un
aalrcy autjuel le grec répond par Ç k l'initiale (cf. ^u^'jv el jugum;.
224. — La semi-voyelle y intcrvocallque en latin. — Comme
en grec, la semi-voyelle y disparait en latin entre deux voyelles.
Ex. : eo pour '^a (cf. skr. ilya-i, qu'il aille), eum, ea (osque
ion-c) pour '%yom. '«ya (cr. goth. ija c.-à-d. eam), très
pour 'trçyes (cf. skr. trny-aï), pontes (omlir. punie»)
pour 'pontées (cf. paléo-slave pn(y>), aônus et ahenus
(^ombr. uhesnes c.-à-d. aenis) pour 'ayenos (cf.skr. ùyas-,
1er], hornUS pour ' bo-yorinOS, de cette année, de l'année (cf. ail.
3a^t), etc.
Reuarque. — Il ne faut pas confondre le y latin inlervocalique primitif avec le j qui
se rencontre dans certains mots enlre deux voyelles et qui est comme te résidu d'un
groupe de consonnes fondues ensemble '.
Ex. : nujor de * mig-^ôs (cf. mag-nui, gr. uaxpj<;) el mejo de *m«ih-i/o icf. gr.
oH'/.^w), Ole.'.
225. — La semi-voyelle y entre consonne et voyelle. — Entre
consonne et voyelle le y primitif devient i en lalin.
Ex. : médius (cf. skr. màdhya-s), alius (cf. gr. xXXo; pour
'àX-y-oî), salio (cf. grec àXÏ,o;i!t! pour*i>.-yo-[jnct), etc.
-dbï Google
138 CBAHMAIRE COHPAHËE DU GREC ET DU LATIN.
Reharque. — I>ans le mol lodai (pour li andes), le i a éti [railé comme un y
inlervocalique ela disparu. Celle Tormesodea parait avoir pris oaissance ilans la période
comprise entre Piaule et Tt'rcnce : en etTet, Plaute emploie encore >i audei (cr. Pmn.,
751), mais Térence ne connaît que lodei [cl. Andv., SS).
Mais dans la forme iiuiiciam (c'esl-i-dire nonc jam) Irisjilabe chei Piaule, le j est
devenu i vofelle.
§ 2. — La semi-voyelle w.
Bibllographla. — K.'BaUGXANN, Gi-andriu. eic.,l. 1>, %% 33Î'34G (pp. 30& sqq.) et
M350-36«(pp. 3IOsqq.). — V. Henbï, P»*<ï, eic..', SSÏ8 4 41.
KCHNEn-Buss, mat. Gramm. d. gi: Spr., t. I, ^ 16 à 30 (pp. T? sqq.). — G. Ueyeii,
Griech. Gramm.; gSî9-Sll.
Fb. Stolz, HUI. Giamin. der lai. Spi:, t. 1-5 16!i,B(p. 165 sq.). - Lim>say, Tke latm
langtiage, ch. iv, g 68-73 [p. 365 sqq.).
226. — La Beml-voyelle w en ^rec. — Notée en diphtongue
par un u, la semi-voyelle jv est transcrite par le signe F (quand elle
est indépendante) dans les dialectes qui, comme le dorien, ont
conservé le plus fidèlement cette articulation'. Voy. ci-dessus, § 69
(p. 34).'
Dans l'étude du traitement de la semi-voyelle w il faut distinguer
trois cas, comme pour la semi-voyclle y : la semi-voyelle w peut être
au commencement ou à l'intérieur d'un mot, et, à l'intérieur d'un
mot, elle peut se trouver soit entre deux voyelles, soit entre consonne
et voyelle.
227. — La scnii-voycllc w Initiale en ffi^cc. — Au commence-
ment d'un mot la semi-voyelle w s'est maintenue en béotien , en éléen,
et dans d'autres dialectes du groupe dorien, mais s'est perdue on
ionien* et en attique, où elle a été remplacée par l'esprit doux.
Ex. : FîxctTi béot., éléen, pEiKart dor., eïnout ion., att. (cf. lat.
vigintl), — Fitoî tabl. d'Héraclée, Eto; ion. att. (cf. skr.
it'i-iiilsâ-s, qui a trois ans, lat. vetus), etc.
228. — Au commencement d'un mot w devant consonne se maintient
ou disparaît en grec, selon les dialectes.
Ex. : FpTiTà, cliypr., FpxTp* éléen, pTiTpa att. (llom. Ftp^u, lat.
verliam), Fp7);i; Alc>i*n cité par Tryphon, t:x<I. \i^. § 11
(cf. pr,-,-wjii), etc.
I. \.Ut^f,Préri-i.eic..fîi.
dorinii [ef. ci-»pri». S ÎSl. t') le noient p.r p. et. tli*0[ioi = r,îoii«!. PtixaTi = iUooi. pépTOv
= ïpl0V, péTO; = ïro;. p!etïv=!îlÎ¥. de. — Voj. in rimpin pliu numlimii dam KCmilBus,
oan. cil-, I. 1, p. aO{i le, 3, a, a). Quinl H U Iranuripllon du F pT^, ''tii ana liuic qui l'cipliquc
par une eoiiriHluii fula par l« iipicidc rnlro I' d F uu pir uns erreur Jm copiitn qui îg^noraîeut la
3. Sur Ici iDces du dipnuna dini le ditircit liomtriqur, laf. ci-dc»U4, | C9.
-db,Google
PHONÉTIQUE. - SEMUVOVELLES. 139
ReiURQUE. — Dans certains cas, le F s'assimilait sans doule à la consonne suivante.
Ainsi dans le groupe de moU nï/ôç Tt fr,ltiv (Hox., /:., XII, 198) on doit vraisem-
blablement lire TEÎydî tt fp/,Etiv, comme le suggère la scansion du vers Celle hypo-
thèse est d'autant plus plausible que l'assimilation se produit dans l'intérieur d'un mot
(cf. ipf■rfi■r^v et ipptOT|V, lffi\l<i, àjttSppTjT^î' «Ffl"*!) ■ or il est logique de penser
que ta prononciation traitait t(Î/oç tt fïîîtiv comme un mol unique.
Toutefois le dialecte éolien change en pareil cas le F en u, qui forme une diphtongue
avec la voyelle précédente {cf. tîifii-i\v = sfpiyT,v, «ûpr|XTOî = âpfr^x.nç, elc.)'.
C'est une diphtongue semblable qu'on trouve dnns les formes homériques et épiques
aùipua*"* pour à(v)Fipuoiiv, «ùiâ/oi pour «Fià/oi, taXaiùpivoç pour taXiFpivoî,
âitoûpott pour aTcôFpaç, elc.
229. — Lascml-voycllewtntervocallqacengrrcc. — Entre
deux voyelles la semi-voyelle w tombe régulièrement dans les dia-
lectes en ii]*etse maintient dans les dialectes en oi.
Ex. : AiPi arg., ÀtFifiufOu; pamph., A!FciQ((Ati; chypr., Atô; Hoin.,
ion,, att. (cf. skr.-véd. div-âs), — lO-iFoi dial. de Crissa,
TifJLOx).tFT)î chypr., %Wo( Hom., ion., att. (cf. skT.frâvas-,
gloire, paléo-slave nlovo, moi), flacii^Fo; chypr., Pa<jt).r,oî
Hom., etc.
230. — La Beml-voycllewentro consonne et voyelle en grec.
— Il y a un certain nombre de cas particuliers h considérer :
1° Les groupes primitirs nir, iic, Iw ont persisté dans certains
dialectes.
Ex. : ÇivFûî corinth. et corcyr., SpFoi; corcyr., xôpFi arcad.,
xa>Fôî, beau, inscr. du sanctuaire d'Apollon Ptoïos, etc.
Rehakques. — I. Dans le lesbienle F tombait, en pareil cas, purement et simplement,
comme le montrent les fragments des poètes et les incriptions anciennes.
Cependant, d'après les grammairiens el d'après certaines inscriptions de date assez
récente, on voit que dnns le dialecte lesbien les groupes vF et pF donnaient vv et pp.
Cette contradiction, au dire de Brlguann {Gi-undiiu, g 333), s' expliquerait par une
nlfeclatlon des grammairiens qui auraient voulu être plus lesbiens que les Lesbiens eux-
ménics ; de là des formes comme Eévvoî, ^dwa (de fôiv], etc., refaites peut-être par
fausse analogie avec xttvvw, if 9éppw, elc. (dans lesquelles w el pp sont régulière, cf.
ci-dessus, S ^1, 2°).
II. Dansledialecleatliqueon trouve aussi un certain nombredemots dans lesquels le F
est tombé purement et simplement sans laisser de traces (cf. ^cvo^pour 'ÇévFo;, lovatT.
pour * TovF*T«, ÊvExa pour *évFExa, \i.ivot pour * (lovFoç, tivu pour *Ti-vF-iii,
fOxvid pour *iffl9-vF-ii>, opo( pour * opFoî, elc.). Les mots xôpTj ei SipTi méritent une
mention spéciale, car ils fournissent In preuve que dans le dialecte allique la chute du
1. Binvin, f;nin</riw. cIc, 1. 1*. p. 30' coniidèrc iMinnic twul régulier le lFiitciDcii(i]iu! le didcclc
èolioD fut •nlnr au F ta |wr«1 lu cl il oiplii|U« par l'inaucacn de l'analogio lis fornisUani ipprfir,v,
ippiiT\v. tic.
1. Baorduilccudutit il ri«uld'«lrc qunlion cl-dcBui. g îiS, Ra».
-dbï Google
110 G«AMMAl[<li: COMPAKÉE DU GREC ET DU LATI>'.
F est conlemporaine de IVpbqucùù ccdiiilcctc ne ramennil |ilus T) ù S après un p', car
x-ifH est pour * xopFT| [aread. xofFâ, Icsb. xifâ} et Sifr) est pour *3sfFi{lesb. SÉpi
et poster. Siptâ).
111. Au contraire, duns les dialectes ionien, rrétois et aigien, dans ceux de Thùru et
de Cyréne, la cliule du F entraînait l'allongcmcnl par compens-ntion de la voyelle
pr^édente.
Ex. : lOMEK ïîîvoç, YoOvK, sïveKï, jxoOvof, t'vaT&î, tivu, tpOivw, oûpcç, ifi^,
x&ùpY|, S«ip'^, KEi'para, So-jp^{, g(!n. de Sdpu, 'llpi; (cf. éléen "!IpF«
dnns'lIpFsoîoi;), xàX^f, oûX^f (cf- skr. la/^a*, louuanc. lat. ■oIliu),eU:.
— Cretois ■^votoç, xtôpa, Jipoç. — Arc. el Cïb. ÏtÎïo(. ThÉra dSp^p.
2° Le gi'oupe )»rimiLîf yw {ou ic après diphtongue) a en général
tlisparu dans tous les dialectes.
Es. : oloî, seul (cf. chypr. oïlVç, anc. perse au-a-), ttlii, i={, ist
(cf. chypr. aîFtf, lat. aevo-m, goth. aiw-s), Sâ-^p (cf. skr.
dfvôr-f, lato; pour 'XotiFoî (cf. lat. laevo-s),
3° Le groupe primitif dw conservé dans le corinthien AFtivii est
encore attesté par la glose d'Hésychius SiSpoixcii;, orthogi'aphe
barbare pour SeSFoixùî. Mais on grec le groupe 8F s'est réduit
le plus souvent à B (cf. Sû-Stxx et Si; en regard du skr.-vcd.
dvd el dcis, cf. encore stSwç en regard du skr. vidvàn).
llEHAnguE. — Les formes homérigues iSSï'.acv, SifS<|j.Ev, OïouSyÎ^. iSsé^, «iSxp,
'j'joif représentent >raiariiiblablenienl les furnies primUivcs ëSFtittïv, SêSFiiaev,
Oï&EFï^î {pour ' Ot'joKEpiç), àÔFeéç, ëBFïo, oàFoç.
4» Le groupe primitif dltiv s'est réduit à 6.
Es. : ofHôi en regard du skr. Srd!ivû-s^.
S* Le groupe primitif liv a été traité de dilTérentes manières, selon
qu'il était au commencement ou dans l'intérieur d'un mot.
a) Au commencement (ftin mol, le groupe primitif iw est devenu
aa puis a.
Ex. : uixoç et Çfpï-cjaxï.ï (skr. Ivac-, -Ifacas-, peau, couverture),
ci, loi, oô;, ton (cf. skr. tvàm, Iva-s), ctc*.
I. Ukisic diiledo illiquo ronirniil » ii et Ol'ri'î «, comme oii Le ii.il diim le frn.ii.iri viS pour ' viVr,
(rr.l,il.nOTa).'l»i>»xaT-taT" P"'" '-rt¥r,yi,. ri dans û.«, ■»«!» piiur •6111 'Bt,!] 'bT,Vyi'6xfx=
dur. dis |cf. Ï!((0(iai]. I.o m#mc Jiaircio rBiBciiiil «uasitl ï k >prts ( et u, cumaïc on I'» tu pnurln
i. L> ebute do l'i dcrenu i 11 lorvoc clique dam ât[ tl durs î«T,p peiir 'Ja.l-'i'ip ■'cipliquc pir uni l-ii
du diali'Cts altii|Dr, qui rtmtor ott A > drunt in mui vurali^uM f. 1. n [et. '\br,vitt. "Aftiivî fii
rpgard d' 'A1lT,vaÏ0ï ri d'A4rvs(&, xlàïi ri xitt pnur * xXaiFtt, ' xaiFït [dt x.ta,f-jci. xiP.ïti].
iïialHMr * Unira [cr.lal. oiiVBlmrrgifdd* D.aiïdilâlanal'iEicd'naini). OuanlàU r.irmc iti
par un H brrT. rlla rit duo il la néme b-i qui do noiiî raiuil icoiï (cr. ri-diun» p. 131. n. I).
-db,Google
PirONËTIQUt. — SEMI- VOYELLES. UL
bj Dans l'intérieur (ftm mot, le groupe prîmitir iw devient ordinai-
rement aa {tt en attique et en béotien).
Es. : T^TTafEç, quatre, att. (cf. T£TT«p(î béot., Tsç^aps; Honi., te'?-
cïpfi; nouv. ion., TEff-ïEpxMVTx arcail.)'.
Rex.^RQI'E. — Sur 11 chulo (le F dans li> proiipo tF suivi do pa, fiu (rf. tétpast
ri.NDARE, TÉTpiTOÇ, TItCli«VTa ioU. Ct lIOP.), ÏOV. BlILT.llASN, OW. Cil., l. l', S 333
{p. 311).
6" Les groupes prîmitifs ptr, bii\ se réduisent à le, p.
Ex. ; v:Â~'OÎ (de 'vvî-TtF-io-î, cf. vï;-::û-t'.Oî IIom., Amstopti.), ûr:£f-
çfaXo-î (de '-yF-îiXoî, cf. lat. super-Wa de '-/■«•-in*), etc.
Reu.vrque. — l.is rormcs ofi S'' rcnronirc celle combinnison ne «>nt pis Iris
nombreuses.
7° Le groupe primitif Aw donne en grec me.
Ex. : îk;;o; en regard du slir, arcas.
ttEUARQVE. — Sur la forme Ïxxî; conservée par VEI'jmol. Marjn., iîi, 12, voy.
BnuGU.lM.'f, oav. cit., t. l', S 3il, Anm. [p. 312)*. Ijs sivanl linguislc jionse que ro
n'est pis 1i une forme purement grecque.
Pour qw, voy. ci-après, S 23t, î" (p. 143).
8" Le groupe primitif sw est traite de différentes manières scion
qu'il se trouve au commencement ou dans l'intérieur
d'un mot.
a) .-la commencement d'un mol, le groupe sir aboutît à Fh, son
noté par l'espril rude*.
Ex.: Pampb. Vhi, Icsb. F/, ion. att. Ë, ci (lat. se). Fe xi; et
i—Axq, pour sni, ai'-pan^ment , FixaTTo; et Ëxolcto;, cliaque,
chacun, viSù; (cf. skr. svâdus, lat. suavis), héot. FciSiov-
loYO; (nom propre), locr. FiYxir.xiret, Tabl. d'Héraclée
Fs'Ç, ion. att. ïÇ (cf. nouv. kym. clnrerh), elc.
b)Dans rUitêrleur d'un mol, le groupe kii- (devenu sans doute :k'
dans la période préhellénique) tombe, excepté dans le dialecte
lesbien, avec allongement compensatoire de la voyelle brève
précédente.
1, S«r U
luriu^ .
criluiK iri
qo'U*..ehius tilc fii
jwni
•m 9M
„ ,^ rorir
K!Tf
.!, '
-y. Biu».
." OKI'.
,n,-(p,îin.
■i-ttrt,.
52».;-, p
de* grnopm ffAw
cl nw
prûnilib .
dnDl
riiiM
.loi™ par*n »ntorc
quelque peu
inurtaii
IW. TOHlctuU
UB nuit f
™«=W,p,
n rfgird <Ju
I»lm« iïir.p <■
tboHiicn
rtip (cf.
ui. tora-f ;
; MmUt,
(«diquer qu'
ncrmcat ri'u
nnol
Icgmi
.poS*r,
prhni
ïOdin.
iiurocti
ksdiml'fd
Jicn; iMis
h Umbre d
Il l>
qui •uir.
grni
ipc joout
DO Rrtnd
tiiciêmit
groui». T
oy. Br«»:
", o«
'■.'«■(.,
l. I '. S
Jti,
.db,Google
119 GIIAHMAIRE COUPARÉE DU GREC ET DU UTIN'.
Ainsi le mot *vac-Fc-;, habitaiion de dieu, lemple (apparenté au
verbe vatu, habiter, cf. aor. inf. vàc-cai) donne en lesbien
vaOoî, en dor. et on thcssal. vâô(, en ion. vyiôî, en att. vewî,
(cf. ci-dessus, § lâ4, â',b, p); de même à la forme primitive
'at-aFtD^x répondent le lesbien EvwOajrhomérique etl'attiquc
ïïw9a, je suis hal)ilu(5, etc.
231. — La semt-voycllc w en latin. — Le latin n'a pas de signe
spécial pour la semi-voyelle w; il l'écrit par u. L'invention du v est
moderne. Sur la prononciation de cette lettre, voy. ci-dessus,
§ 108 (p. 63).
232. — La seml-voycllc w initiale en latin. — Au commence-
ment d'un mot la semi-voyelle w, notée par v (= n), s'est maintenue
en latin devant une voyelle.
Ex.: Fideo (cf. skr. t^tio), TertO (cf. osquc Fepoopsi', c.-à-d. Versori
[Tpoicatu], ombr. ku-vertu (— convertito), skr. vai'tale [— vertitur]),
708 (cf. skr. vas, vam), vacca (cf. skr. varà, vache).
Rehabqub. — Devant »f'^;' et devant r, l, le w initial tombe en lalin.
Eï. : nrgeo de ' uurj- (cf. iithuan. i-erzin) — radiz pour * lerailic-» (cf. lesb.
ppdrSti [gr. ^fïa], goth. umtirU [ail. SBuqcIJ) — .lorom (cf. eùXtjpx n.
pt., aûXi]pov et âpXT,paHEsYCB., d'un thème 'FXvjpo-), lins (cf. skr.
«l'Ali, taiDc ei liili. vHna, qui supposent en indo-européen * vylnd)*.
233. — La semi-voyelle w Intcrvocallqne en latin. — Entre
deux voyelles la semi-voycHe w s'est partout conservée en latin.
Ex. :noTflm (cf. skr. mva), ovis (cf. skr. avU, gr. ôt; ], avis
(cf. gr. aiFïTOç de ' àFt/tTo-).
Remarques. — l.Dana tui» eLdansinni, qui se rattachent respectivement à l'ancien
latin tovoi, sovos (cf. osque tutad [i^r guâ ablat.], ombr. toutr [^ tni géuit.], gr.
TtF^ï, iKoî, ]i(h. Imas, soins), la semi-voyelle tu n'est pas tombée, mais s'est fondue
avec l'o atone, comme dans denuo pour Aé novo.
II. Toutefois durant la période de son développement le latin a fait subir iliverees
modifications ï la semi-voyelle u'. qumd elle éiail entre deux voyelles ou entre une
diphtongue primitive et une voyelle.
I* A l'époque où l'accentuation primitive du latin faisait encore sentir tous ses eftels
(cf. ci dessus II 144, 210), la voyelle de la syllabe qui suivait l'initiale accentuée
pouvait être syncop<:^e (cf. ci-dessus, % 211) ; il en résultait qu'un V) placé devant
celte voyelle se trouvait, après la syncope, rattaché & la première syllabe et
non plus A la seconde; dans cette nouvelle position, il formait avec la voyelle
qui le précédait une diphtongue en -u.
Ex. : avdlo pour ' iviidio, cantio k cûté de caviUo, gaud«o pour * gavideo, etc.
rtl|)htbct grrc Gmplofé di
-db,Google
PHONÈTIQUIC. — SEM1-V0VE[J.E!>. 113
Muis, si dans sa nouvelle position le a- se trouvait raltoché à une dipblongue en -i, il
« Tondait avec celte diphtongue ou diEparais&aii.
Ex. : len pour ' lai-TB, i c6té de utb, et ■•tas k cûlé de laTitM.
2° Le ic parait être tombé en latin avant l'époque historique dans un certain nombre
déformes comme «•oranm pour ' ■a-Tonam, daoreniD pour 'de-Toraoni,
sol pour * laol, " uwol, ' aawal ' (cf. crH. àFÉXioî transcrit iflÉXioç par
Hesycsius, Kom. îjéXiof, att. r^h^t, golït. lauil, lolril), etc.
3* Des formations rommeDonni (en regard denovsm), motni (en regard de moTSo)
lotus (en regard de lavo*], etc., ont conduit ù ronjectuier des formes intermé-
diaires 'noweno-i, * mowito-i et * lawatos.
Si CCS formes ititermédinires sont exactes, il faut en conclure qu'avant
l'époque historique les groupes ou<r, ovi, awe (et sans doute ati-i) se réduisnient
à 0 en latin devant une consonne, quand e et i ne se trouvaient pas i la
syllabe flnale du mot.
Tout cela est assez incertain'.
Iles de même nature (cf. ci-dcs-tus, S IS2, 1°) et dans
Ex.: latrina, ditîs, ditior, obliseor (cf. Ace. tr., 190; 4S8; Plaute, MiUt,
1359 RM-), lit, ineram, etc.
Comme on trouve aussi les formes pleines laTstrina, divitis, diritior, obliviscor,
si tU, snaveram, etc., c'est un argument de plus en faveur de la théorie des
deux prononciations en usage t Rome, dont il a été question ci-dessus,
S 21i, 4», llBM., p. 127 avec la n. 1.
234. — La seml-voycIIc w cuire consonne et voyelle en
latin. — Comme pour le grec (cf. ci-dessus, § 230), il y a en latin un
certain nombre de cas à considérer.
1° Le groupe primitif kic donne qu en latin.
Ex. : equo-8 anc. lat. (cf. skr. -véd. açvas).
ItEHAHQL'E. — Sur les diverses manières dont ce motaéié écrit à Rome, voy. ci-dessus,
§ 113 (p. 66) et cf. ci-aprés, 8 277, 1°, Hrh. I[I, 2" (p. 185).;
3° Le groupe primitif gkw (italique yjr] a passé k fen latin.
Ex. : feras en regard du grec Wip (cf. Hth. zreris, animal sauvage).
3" Le groupe primitif qw s'est réduit à v en latin.
Ex. : vapor (cf. gr. x«)tvÔ-î, fumée, lith. ficdpas, souffle).
4° Le groupe primitif iw a été traité de différentes manières, selon
qu'il était au commencement ou à l'intérieur d'un mot.
i. Lt changMneDl de« eno d'H' ' sawol en "B«fd i»" ' sawal l'cplique pir l« niUjrc de 1 laliiH :
c'm ùui qu'on a SOlaO, tOlvo pnur IS-InO (cf. le-COrdîa), TOluO, VOWo en ngird du gKC
ïkiti. «te. Cf. L.BA..t, ArfAro de Wœirtliii, t. IX, p. IJ«.
t. Lt Tinne lantai s'eiptiqoc dîna crite hrpothèH par li loi citée ci-ilesuii, I'; on i. m effet,
]Aw(e)tos, 'lavtoi.laatns.
J. Voy. atoamani, oun. eil., I. 1«, p. 318 nq-, qol renioie ù Solkik, SliuHen :iir Ii(iinr«*<ii
ZaïitgrKAicA^r, SIrulioDrg. I8»t(p. Si aqi;.).
-dbï Google
1J4 GIIAMMAinE COMPARÉE DU GREC KT ÙV LATIN.
a) Au commeiicement d'un mot il semble s'être réduit à l s'il est
vrai que tesqua, soliiudes, iti^scrts, doit «Hre rattaché à un primitif
■ livenqva (cf. skr. turcha-, vido).
b) A l'intérieur d'un mot, lu- est devenu, à ce qu'il semble, tn, c'est-
à-dire que le w s'est vocalisé.
Ex. : qnattuor en regard du skr. caWaras, quairp.
5° Le groupe primitif div a été traité de dilférenles manières, selon
qu'il était au commencement ou à l'intérieur d'un mot.
a) Au commencement d'un mot, il est devenu tantiM h et tantôt d.
Ex. : bi-pes, bi-s, bês (de ' bey-eas-) en regard du skr. dii-, etc.
— dienniDin, dimns ù ci^té de biennîum, bimus, etc. '.
Reharol'E. — Il ner.iut pas mtlarhcrâ coite loi les Tormes dcTanden tatin dnideu,
duis {=■ bideiu, bis), dnellnm (^ bellnm), Suelonai C- I. L. , I, H (= BellonB),
dnonoroC. 1.1,., 1,32;— boDoram), dans lesquelles le groupe dn- rcpi éscnle ndèlcm«nt
l'indo-europi'on (/«-.
b) .1 l'inténeur d'un mol, le groupe dw a été traité, à ce qu'il
semble, d'après la nature du son précédent.
Comparez aoavi-s de swàd-wi- (skr. svàdc-i fém.) et molli-s de
moldwi- (skr. wjrft'-t fém.)*.
6' Le groupe primif dhie (devenu àhtr dans l'italique primitif) est
représenté en latin par f au commencement d'un mot et par
-b- à l'intérieur d'un mot.
E\. : fores, forum (gr. Oxipô-; lion., gond d'une porte) et lumbn-s de
'londirox (v. h. ail. hnlin. goth. * (mdiv-, paléo-sIavc
lcdvija)\
7" Dans les groupes ptr, bu- et bhti-, le w a été assimilé à la
consonne précédente et a fmi par faire corps avec vile dans
tous les dialectes italiques.
Ex. : aperio et operio pour"ap-ïrerio,*op-werio (cf. fith. ai-i-eriu,
joovre, u:-venn, je ferme, osque i-eiit, C. -à-d. portam) et les
dérivés de iAc- (forme réduite de la racine iAew-, devenir):
amâ-bam (cf. osque fu-fam, e.-à-d, erant), ama-bo, etc.
da~bi-us, SUper-bu-8 (cf. skr. abhva-, qui est en contradiclion
avec ce qui est, d'où prodigieux, gr. ÛTTfp-çi'xï.Oî excessif).
1 Pcul-
Hir la i>r«w
.iccdu-l
d.„,„
1 Turinn
.-lilk
■>i-c:ic
' ^ UI.C innucr
i««<l"t.»>io«
»!irifiinc:rneffd.
<t>ni r«qi» cl dû) 1'
ombricii
Icrfir-i
)rin>iU[ <
rt«..l« p.r ./ (<r. .
am\a. di-fMC =
= 1». bilidnm'.
a.pTr
mollis II B
.ladc inlc
•mMBi
«donl
clAi'
■moldia(c
r. lallg ™ «i
K>Fd dB HitU».
a. voï.
ur.til..
1.1'. S
3«0^.
ïiï).
itwi.
i mBiniuc >
ur «rduO», qi
,,lr.pp™h.«o«
p.. rt-un. ,
■■rine cfHilpi
uililAir. mah.
■.■1li.,u.
-db,Google
PHONÉnOUE. - NASALES. 1*5
8° Le groupe primitif sw est traité de différentes munièrcs, selon
fiu'il est au commencement ou à rintériour d'un mol,
a) Au commencement d'un mot, le groupe sw est conservé devant
a, e long et t.
Ex. : suâri-s {cf. skr. tvadus, coït. Svadu-ric), etc.
Rbharoub. — Le (groupe inilial iwe devient so- en lalin devant les consonnes (cf.
■orer de' iwetOr, skr. tnàsar-, goth. luii'tlai-, ail. Sc^iltT).
Le groupe initial *>eo devient ao- en taiîn comme qno devient Go [c(. ci-dessus,
(SII3/în, p, eielci-aprés, g 271, 1", Reh. III, 2", p. 185).
Ex. : toniis de ' iwoao- (cf. skr. si'dna-s), mdor el indare d'un l\iime * $vo<d
(cf. V. h. ail. ivtisi, ail. ec^tocig)'.
b) A l'intérieur d'un mot le groupe «w après voyelle se réduit à n
(cf. pruina de * prûwina, siir. prmvà, givre)*.
9° Les groupes primitifs rw, Iw ont donné respectivement ni, lu en
latin (cf. verrex, ion. tifo;, laine, de 'F(pFo;;heIvo-8, v. h. ail.
gelo, jaune, lith. zflvas, verdàlre, qui suppose un primitif ^/i«J-
IVO-s) ',
10* Le traitement du groupe mv n'a pas encore été expliqué
d'une manière satisfaisante dans les mots tennis (skr.
Imtv-x fém., allonge, V. h. ail. dunn-i, ail. bilnil), minno (voy.
SoLMSKN, Sludien, etc., p. 13<{; 153), genua (cf . hom. yj'j'^xàe
* YOvFa), etc.
CHAPITRE X
NASALES ET VIBRANTES
I. — Nasales.
Bibliographie. — K. Brughann, Grundriss, eic, L l', die Nasale (die Nasale
nls (-«Tisonaniei), %% i0~-in<3; 411-115; die Nasale at« Sonanten, §s i31-i3S; 410-llî;
455; i-')"!). — V. liE.NHY, Précis, ete.. Première partie, ch. m.
G. MbïEB, Grieehiiche Grnmmalik' (cli. IV, die Nasale, %t 178-181). — K. Bbugv.ikn,
CrUcliàche Ccomma/iA', §,S 30 el îl [p. 39 sqq.). — K( iineb-Bi..vss, ausf. Gramm. d.
gr. Sprache. S 14 (p. '3).
Fo. ST0L7, Lalein. Grainmalik^, gj 41-45 (p. ÎH5 sq(|.) ; Hisl. Granim. dfr lui. Spi:,
l. I, p. 340 sqq. (Nasale). — LiNDs.iv, The Lalin langwgi; cli. iv SS 73-64 (p. ÎGB sqq.).
1. Dut 1« mail leZ (cf. "«luD lI'.iTTE;, ombr. mfInC
nour. l;ai. chwech). le, libi (rf. osquc ilfri. oiuhr. hi
c.-i-d, si quia), ■itDla('lSinUB(<Hiibr. inin-'llaibulf •lelaHmi->ny<^ili!ii>nc pir«it paj avoir été
An». I;elcr. Wicitmiaii, Z«*McAr.diKiiliii, (. XXIV, p. ^«l'iqq. ; Kiîisc»»' rii., i, XXXI.'p.tlK''
Soum, ibid., I. XXXII. p. î-.l sif.
a. CellBlni fiiMii™eoreWQlirine(rr;U.ir*|mquc..ùwwnt rorm^lMiDMïdiTidOdï'dil-vido,
■«riri d« '«ex-viri, ctr.
a. On allfodrail r^iutiimnonl holvOI en lalin. Biica»«. airr. til.. I *. S 3Ù3. suppose qiiF r« lionl
-dbï Google
146 GRAMMAIRE CUMPAHÊE DU UltEC ET OU LATIN,
i) 1- — Nasales consonnes.
235. — DilTércDccs entre les nasales. — Rapportées à leur
commune origine, les nasales du grec et du latin sont au nombre de
quatre, si Ton tient compte de leur lieu d'articulation : il y a en
effet à distinguer une nasale labiale, une nasale dentale, une nasale
palatale et une nasale vélairc.
Le grec et le latin ont des signes distincts pour noter la nasale
labiale ([t dans (lYirop, m dans mater) et la nasale dentale (v dans
vi'ooc, avdo;, etc.. n dans ne, donuni, etc.) ; ils n'en ont pas pour la
nasale palatale ni pour la nasale vélaire; cela tient à ce qu'en grec
et en latin la nasale suivie d'une consonne s'accommode toujours au
caractère de la consonne qui la suit et que, par conséquent, les signes
[1, m, V, n et Y leur suffisent à noter les nasales dans les diverses posi-
tions où elles peuvent se trouver*: seule la comparaison avec les
autres idiomes de la famille indo-européenne peut permettre de
distinguer à quelle nasale on a véritablement à faire dans chaque cas
particulier,
236. — IVasalc labiale en grec et en latin. — En grec el en
latin la nasale labiale primitive est consenée :
a) Au commencement d'un mot, dans des formes comme jir.T-flfi,
mater, [ij. me (cf. skr. ma, v. irl. mf, gnth. mik), etc.
b) Au milieu d'un mot. dans ^ly^x-, demi. lat. semi (cf. skr. sdml,
V. h. ail. sàmi), -^jiz, jet, senieD (cf. v. h. ail. sàmo), i|t:{i>,
vomo, T^pjix, but. terme, T^p^iuv, limites, lat. teimen, termo
(arcb. pour terminus), etc.
c) A la fin d'un mot, en latin seulement (cf. equam, skr. ayam,
etc.). Voy. ci-après, §238.
237. — Les effets de la loi signalée ci-dessus (§ 23B), en vertu de
laquelle la nasale suivie d'une consonne s'accommode toujours, en
latin comme en grec, au caractère de la consonne qui la suit, se sont
fait sentir dans certaines combinaisons oii la nasale labiale primitive
a cbangé de caractère. Ainsi :
i' Le groupe primitif -ml- est devenu -vt- en grec, -nt- en latin
dans les mots suivants, ppoVTTi, tonnerre (cf. ^pE^u), ylvtQ,
il prit, il saisit (cf. ûy-YÉ[lo;" <rAX«êïi Hëstch. mov. ir\. gemel, chaîne,
lien), ad-ventus (cf. skr. gunlu-s), sentina (cf. lith. semiù],
tantus, qnantDs, etc. (cf. tam, quam),cotitero (p. comtero),etc.
HH( dune analagic pn«ibl» ■»« 16 de b«luS (foraio «cmm. lie holus). «lil du" fmprunl f«l à un
diilccloitiliqul. Oi(lioDctS.il<i>srniont d'un luln svin: et. Omort.Traniael. of Ike A<n. Pliil. Sof.,
t. XXIV, og ; SoLHn. Sl'iflien, Fie., p. 137.
I. Sur la pmnnnciilinn d« nualn cnliUD. Ta;. T». H-iim., f7r. lai. {fd.Kâl). 1. VI. p. 33i; >■••.
Vic:iM.,ift..l. VI, p. ît, I. |i,K,.; M«I. Cpru-.. ib., t. III. p. iSI ; VuKIts. tml. finnnm., 1, J9.
-dbï Google
PHONÉTIOUE. - NASALES. 1«
Le groupe -md- est devenu Qd en latin dans quondam (p. quom-
dam, cf. arch. qnom p. cum), fenmdus (qui est vraisembla-
blement pour 'ferom-do-s'). qnandiu. Teniuido (cf. venum).
euudem, eandem (cf. eum, eam). etc.
Reharoues. — ). Les formes lalinea qui viennent d'Slre ciUes sont ainsi orllio-
graphiées eur les monumenls les plus autorisés; mais le di^sir de conserver aux
mois la rorme que semblait e:iiger l'i-tymologie vraie ou faus.se conduisit les gminmairiens
à enseigner qu'il fallait écrire camtero, vsnndtamen, qnamdiu, aorumdsm', etc.
C'esi peut-jlre la confusion crétSc de ce f»il entre l'orihographo phonétique el l'ortho-
graphe étymologique qui expliquerait le mieux les formi^ ■entsmUaiD, damdniD,
damdani, laciumdei, tuemdam, tuamdaruiii, qmmta, qnamtiuD, tamta, tanitam,
qu'on lit sur l'inscription du C. I. L., 1. 1, n^ZOS',
II. En latin, un p s'est développé entre m el t dans certains cas (comparez unptM,
radamptio et eroo, smiiptnt el inmo, demptu et démo). Ce son p se retrouve aussi
«nire m et 1 dans snmpH, dsmpsi, cl même dans hiemi. Mais, t-indis que dans
biempi la présence du p est insolite, l'analogie de aamptns, demptu a I\\k le p dans
■nmpBi, dempai, etc.*.
2* Le groupe primitif -m»- était devenu -vç- dans le (çrec 'tv( (inscr.
de Gortyne hç, ait. tlç^j, qui est pour 'sems (cf. lat. sem-per,
tout d'un (rail, sans inlerruption), etc. ; il Se modifia de diverses
manières suivant les dialectes (cf. ci-après, J; 241).
En latin le groupe -m.i- est devenu -ns- (cf. con-sero, intrin-
secus (' intrim, cf. intra), etc.
3* I,e groupe primitif -my- est devenu -vy- dans ^ociW, marcher pour
'îxy.yi^ (cf. rac. skr. gam, aller) et ny dans qnoniam (pour
quoni-yam), conjectus, con/ungo, etc.
A- Les groupes primitifs mr, mi ont été traités de diverses manières
en grec et en latin.
A. En grec, il y a deux cas & considérer :
a) A l'intérieur d'un mot, mr et ml sont devenus respectivement
p6p et ^6X, c'est-à-dire que la prononciation a développé
une labiale entre la nasale labiale et la vibrante'.
1. Va;- HoiTos-Siiiu, Amer, /oui-n. o/PAi'-.XV. [Otiq
î. roKOroi filé |i«r CiMioKiH, Gr. lit-, é.l. Ktil, I. VI
ItgiaaM de rumn eamme eomildBIll, taUtUB, etc.. luiii
HtJiur* cnln «lui de m cl de n, p1(i> pr^< <lt^ Il que de m.
1. cm riOMrillli'iD C'DiKK >ou> le nnm de Ltj: Jalia M:
l'applicAlioD de rertaiiiei Ihëories ^raiiiD»Ucalei propre! jk J'
dons lei fumn titta lui piriiMill-il, eu cSel, plu> taisin de
t. Co parfuli nppu-limncpl > d« coiupin^i de amo. qui t'
laminedaDi iHRwpHii quodai» la liople, CFlilIrnl .'. ce q
[|u'ii T ■ entre como, demo, promo, suino et sma.
5. LegMliCcI Ln rai •Aliquns qui derrtieni èlre 'i|i-é;. i
S. CefUine» griphÎH cainnie 'Onpixid etc., pr.iiiienl que
-db,Google
148 GRAMMAIRE COMPARÉE DU RRËC ET DU l.ATI.N.
Ex. : "A-ftëpOTûî, immortel (cf. skr. mftas, mort, mriyate, il meurt, etc.),
(AEdiiftêpta, midi {en regard d'ïi^^^pa), i^^^êXoixa, je suis
venu (cf. prés, pitiiïxu, aor. [i.o>eîv).
Remarque'. — Des formes comme â-SfOTot (pour â-[jL€poTOï), 1-êpEp.ov (pour
* G-|ji,ëpt[jiQv), ^E-^pataéviuv c'es^â^dire «îijLap!J:tv(i)v (à côté de Ë-^nëpoLTixt ' eVuapTai
HÉSïCB.), é-6X(d (pour * î-|x6^<i>), ^tëXuixû; Grauu. (pour ixeuSIuikui;) sont des
dérogations à la loi précédente, mais qui ne peuvent l'infirmer : ce sont en efTel
des formations récentes (cf. Brughann, Gi-undrist, etc., t. )', 9 1001, 5 b, p. S80).
p) Au commencement d'un mot, mr et ml sont devenus respecti-
vement pp- et ^X-.
Ex.: PpOTOî, mortel (ct, skr. mj-las, mort), ^XIttiû, presser an rayon
de miel, eiprimer du miel (en regard de ^Lé\l, [iAiTOî, miel).
B. En latin, il y a aussi deux cas à considérer :
a) Au commencement d'un mot, le groupe primitif mr apparaît sous
la forme tr-.
Ex. : fracés, marc d'olives, fracldus, blet (en regard de marcidus,
fané, gftiê), fremo (cf. gr. ^f(^bi), etc.
p) A l'intérieur d'un mot, le groupe primitif mr apparaît sous la
forme br- (cf. hLbemns [de 'heifrinos, 'heimrinos, gr. yEt|xi-
pivoî], tuiier [d'un primitif ' lumr-, ci. skr. tum-ra-a, gros,
grasl, etc.).
ItEUAROUi!. — Dans les mots qui se sont formés A l'époque où le latin était
constitué, le groupe mr atiLiutit ù mbr (cf. Camlirianus I.nscr. [de caméra] et Inm-
i>ricus en regard du grec B6|i6Xtïî = pSÉÂXai, Mnpups).
Quant à la question de savoir si le groupe primitif -ml' a donné -mpl- en latin dans
des mois comme simphiDi, eitmplnta, tempJiiin (cf. Solxsbn dan^i la Zeitsehr. de
Kuhn, t. XXXIV, p. Il), on ne peut la ri'soudre, à ce qu'il semble, que par l.i négative;
entre m et 1 un b seul aurait pu se développer. Voj. sur oe point délicat Brughann,
GrandWiï, etc., t. I*, p. 310, Anm. *.
238. — La nasale labiale m, qui s'est conservée sans changement
en latin k la fin des mots (cf. eqnoiu, turrim, manuiu, rem,
ferebam, etc.) s'est changée en nasale dentale en grec, dans la même
position (cf. Tcv, Tï)v [skr, lam, tâm, lat. istum, ùtam], 6eûv [cf. skr.
devàm, lat.detun], ïv [pour 'i-L, cf. ci-dessus, 2°], f^ùty, terre, X*<i*^> ne'ge'
[de ' -f^iù^. ' jiiù^, cf. /OïfiïWî, skr. ksâm; lat hiemem, gr. Sûc-
j^ijio;], etc., siptpov [skr. (iWiaram, lat, ferebam], etc.).
t. Les c»> obliqof» ïfloïiîi ^flovi, cit.. ^i^vo;, '^livi. tli"., "ni W pefiilssur le aaniin>lir.
-db,Google
PHONÉTIQUE. - NASAr,ES. ]4tl
239. — Nasale dentale en grec et en latin. — En grec et en
latin, la nasale dentale primitive est conservée :
a) Au commencement d'un mot, dans des formes comme v^o-;, lat.
novo-8 (cf. skr. ndna-s), v^çoç, lat. oebula (cf pkr. nààhas-,
nui^e), lat. ne, ne . . . pas (cf. De-scio, skr. tià, pas], etc.
b) A l'intérieur d'un mot, dans des formes comme Ëvn, le dernier jour de
la lune, lat. seiiex (cf. skr. sanas), ç9ivû9u, — xvlctt^ graisse (lat.
nidor pour *Cnid-), — T:iiTVia. (skr. patni, mallresse), — iv6oç,
fleur (skr. andfias-, herbe), ^flv, ^iivôç (cf, v. h. ail. jan*, oie), lat.
dotluni (cf. skr, dânam, don), etc., — dans le suffixe du participe
-VT-, -nt- (cf. ç^povra, ferentam, skr. bharanlam), dans les
désinences primaires de la 3* personne du plur. (cf. dor.
çf'fOvTt, lat. fentnt, skr. bkaranti), etc.
c) En grec et en latin, dans la préposition iv, in; en grec, Ji la fin
d'un mot, au voc. sing. des thèmes en -n (cf. xûov, chien, skr.
ivan), au locatif sing. des mêmes thèmes (cf. Sôfiev, infin.,
donner, aiiv, loiuours), au nom. sing. des mêmes thèmes (cf.
xûuv, chien), enfin dans certains locatifs comme «[^^iv lesb.,
:n[j»v, Tip.Ev att.
240. — Les effets de la loi g 33S (cf. aussi ci-dessus, § 237) se
reconnaissent dans les combinaisons suivantes :
i" Les groupes primitifs -np-, -nb-, deviennent -^^Ç-, -(lit- en grec,
-mp-, mb- en latin dans les composés t^fixivu, au^ticiTTTu,
etc., izn-pendo, im-probus, im-Jbibo, etc.
2° Le groupe primitif -nm- n'a pas été conservé en grec, oii, dès
l'époque primitive, on rencontre •\x^- (cf.^ff3^yjmaiHoH.,parf.
d'aiiTyijvo(Aai, 7cXy,(i(i£>Yi<; ait. [de tc).tiv et de f/LtJoç], àji^ef^x;
HoM. [cf. âvoc-fAE(£aî att.], i(t-[i^v<i>, etc. '.
I) en est de même en latin où -mm- remplace -nm- primitif (cf.
im-minuo, im-motus, etc. ; gemma pour gen-ma [cf.
gen-ui, de gi-gn-ere]).
3° En grec, le groupe primitif -nw- s'est réduit à v (cf. tivu Hoi-, tÉvw
att,, de *TivFw. skr. cinvati).
4" Al'épenthèseô du groupemr(cf. ci-dessus, §1237,4'', A,») répond,
en gred'épenthèset^du groupe nr (cf. àvïîpôî, génitif de àvrip
à rapprocher de Sp-wi);' âvSfWTtoi; désich., — <r!v8pôî en regard
de <TtvapO(, rapace).
Reharqur. — En latin, te groupe -nr- aboutit à -rr-, comme -n(- â 11 (cf. ci-après, 6')
Ëi. : irrno, corminpo, etc.
■wvlriu, etc., t. |), ; (08,7 (p. SCI), qui rcnroie à Mdciii. dt comonamm in
-dbï Google
150 GRAHMAIKE COMPAfiÉI£ DU GREC ET DU UTIN.
De même en grec, mais assez lard, vp B'assimile en fp [et. aupfintu, de lùv et de
piitToi, etc.)-
S* Le groupe -In- donne -//- (-)>>- en grec, -11- en latin), mais,
tandis que l'assimilation est générale en latin ' (cf. collis en
regard du lith. kâha-t, montagne, peJio, taJIo, etc., pour 'pel no,
* fal-no, etc.), elle n'a été conservée en grec que dans les
dialertes lesbien et thessalien; les autres dialectes réduisent
-XX- k -X- avec allongement compensatoire de la voyelle
brève qui précède (cf. pôXXi lesb., p&uXï) att. [de '^oXvix],
^EXXofJLEvo; thessal-, ^EtX6[X£vo{ béot., fis'AôfXEvo; att., SriXo^uai
dor. [de * poXvofiai, SO-voftoit], à;ciXXa) lesb,, Ft,Xw dor,, elXu
lioM. [de * FeiMdj], oùXo; Hom., crt'pu, de " FoXvo^ skr. uma,
(TTaXXâ Icsb, et thessal., CT-rX-n att., (tts^X» dor., de 'iTTaXvà).
SEHAnQus'. — On trouve en grec un certain nombre de mois dans lesquels le
groupe -\v' semble s'èlre introduit posléiieutvmcnt ù l'époque où s'est produite
l'assimilation signalise ci-dessus, assimilation qui se retrouve dans tous les dialectes.
C'est ainsi du reste que l'analogie deaTÔpvuii-i utopisxi semble avoir produit 'SXvufi!
à côté de à)kÉqai, d'où oXX'j[iii qui est déjà dans Homère et qu'on retrouve dans tous
les dialectes; de même on peut rattacher îXXoi;, fion a ' ïÀvoî du thème *-Éitv- [cf.
palêo-sl. jelen-, cert, liih. eini-t, cerf, gr. Uaçoç), clc-
Ouant aux mots dans lesquels le groupe -Xv- s'est maintenu, ils sont de formation plus
lardiveencore: i[iXvap.xi, qu'on peut rattachera la même racine que tcÉXj;, est dû sans
doute à l'analogie de ax.iZvxy.m. On a le rapport suivant : niXva^si est A iiicXaca ce
que sxfSva;i.ai est à éirxéSx^a.
6" Le groupe -ni- donne -11- on latin (cf. bomnJins de * bomon-lo-s,
diminutif de homo, en regard de homim-culu-s ; aseJJus de
' asen[o]-lo-s, dimin. de asinus; soiUus de ' 8uin[oMo-s dimi-
nutif de snïnus; coroJ7a de * cori)n[o]-la, diminutif de corona ;
maJJuTÎEe pour ' mao-luviEe ; et les composés iiJigo, UJi-
citus, etc.).
Beharoue. — De même en grec, maisassez tard, -vÀ- s'assimile à -XX- (cf. [IuXX£y<u,
de oûv et de Xifu), etc.)'-
241. — Chute de m et de u devant une sirflantc. — 1° L'n grcr,
la nasale dentale et la nasale labiale réduite à n (v) tombent devant une
sifOante (c'est-à-dire devant s et devant = suivi d'une consonne).
Cette loi est contemporaine de celle qui amfcne la chute det devant
a et de celle qui change y, dy, gy en :d.
Ex. : çtpôffOtd, çtpôcO<i)v, ancienne 3' pers. impér. moy. pour
'fjjÉpovcôu, 'çEp&vo9(i)v*, — tt'rx6-zn<i, dans lequel il semble
1 . Du» In mnti Lalini ob il « Koenotrc. le groupe -In-
D'nl pu primilir ; imu ulnB pi
irait (Ire udc
rMuction de -oleilKcf. gr. i).ivii,.i«J b1»imI. oi«. letU
! ulfkt,. ne.) et alaua m r«m*p.
■ i D» ilèmc
•atim»-. Viiy. Bwoii.jîi. r,rundria,tic..\. I>. S*13. Ai
im.(p.3«ll,).
2. Vof. BKMAHS.Crunrfriw, etc., 1. 1', J 408, 3 (p. 35
:s K|.).
3. VoT. KOsck-Blih, b<u(. Gramm. i,t gritch. Spn-r
A-, l. 1. S 6t (P- 26-)-
*. Vg,. G. Ml»., G-iech. Granmalik, V idil.. p. JO
-db,Google
PHONÉTIQUE. - NASALES. 161
qii6 otil- soit pour '8i(i.-(, de la maison, — ij'jtto.'jiç pour
'oôv-flTaffiî, — i;pour ivç (cf. (( tôv à côté de iv(ôpOov, sur
des inscriptions Cretoises'), — dans certains dialectes
doricns les formes en -o?, -iç (pour -o'j(, -âv() de l'ace,
plur. des thèmes en -o et en â (cf. tôç, Otôî, txî, xalcéç,
etc.)*, — de mime les formes -à;, -i; (pour -5cv(, -iv^
plus ancîenn. -«vt-î, -(•iPT-î)du nominatif singulier dans
les mots AEa;, lùipvtT^; thessal., tfpoO-jWf arcad., -.
TtXâ^w pour * Tc^ocvzôM, * Tvla-j-y-ywi — 'Aftïivx^ï pour
* 'A8xv3cvz-8t {cf. oîxô-i-Se), — <hj,'jyoî pour * uuv-zSuyoî '■
Les phénomènes qui viennent d'être signalés sont propres au grec
primitif; quelques-uns se retrouvent dans tous les dialectes, mais la plu-
part ont été modifiés et il y a lieu dès lors d'étudier les variations qu'a
subies le traitement de la nasale devante dans les différents dialectes.
a) La nasale v subsiste devant o + voyelle ou devant a dans
quelques dialectes locaux de CrMe (cf. les dat. plur. mèxK-
Xcivut, [j!.v)vot et les ace. plur. tÔv(, vîtjv;), à Argos (cf. Tàvç),
en Arcadie (cf. 3' p. plur. du subj. xtliouvai) et dans la
Thessalie du Nord (cf. irivia)*.
b) Dans les autres dialectes le groupe -vç a subi diverses modi-
fications.
a) Dans le lesbien, le son t contenu dans a palatalise la nasale,
et après la chute de celle-ci forme une diphtongue en i avec
la voyelle précédente (cf. v/j^i'!:, Ypiçwçi 3° pers. du plur.
pour ' îYOVffi, * ypàçwvflt, les fémin. Taïoa, TroiTtoiua pour
'icavcoc, îrpticovffx, etc., le nom. sing. jî; pour tv^, les ace,
plur. Toi(, Tai; pour * tovç, 'Tavç),
P) Dans les autres dialectes, v est tombé sans laisser de trace après
les voyelles longues, mais avec allongement compensatoire
après les voyelles brèves ; en ce cas, à, X, U sont devenues
a, X, 0; quant aux voyelles e, o, elles ont pris le son fermé
(£1, ou) en ionien et en attique, et le son ouvert i), (■> dans le
dorien sévère*.
Ex. : Ion. att, ■kxco., tA^, ô'.i, Sitxvùda, TtOsïooc, sic, Ttfiii'î,
TUptTCOVua, etc. — Dos. sévèbe : Ttâtffx, T«î, ï)î, lîpsTtwua, -ifioiaai,
fivjiTt, etc.
.j. Sauun. Ztiuchn
i/)dcKiihil, 1. XXXU,
ly. ci-dnwi, 5I9«. ;
)-, BH..rt<:l. ibid..
DD> en euDipIn «m
pour l«q«ll« El u':
1 > pu dsn> NI (un
roy. ci-dHui, p. II!
t.n. 3.
Jy- BnDHArn, Crunrfi
■i«, eK..l. 1'. 1*09.
«1 prob^la <|<i'«iilr<
■slcmuitaiiricte, Vny
.db,Google
152 GRAMMAIRE COMPARÉE DU (IREC ET i)U I.ATI^.
Rehabques. — 1. Le Irailement différent de l'a dans icSitx i-l dans ocX^vr, (pour
* (TEXaa-và) ainsi que dans ï^tjva (pgur * É^avaa) en Ionien et en allique prouve que les
formes wnime irîaï sont anWrîcures à l'époque où l'ionien et l'aitiquc changeaient
en ij un â provenant d'un allongement par compensation, tandis que 5eXT,v-n,
ïip'tjvx, etc., appartiennent à l'époque oii s'était établie celle loi phonétique'.
II. La loi de l'allongement compen sali ire après la chute de la nas.ile a persisté
longtemps, puisqu'on la trouve appliquée dans les formations nouvelles comme
n.-all. {pour ' èoîtevatai, qui d;ins le gr. primitif devait donner
III. C'est seulement à l'époque oïl la loi précilée fut toml)ée en désuétude qu'on put
former des mots comme OÉpfiavan, û'ipivoiç oit., «Xivdiî inscr. d'Épidaurc, etc.,
d'après l'analogie de x.i'la.fa-.t et autres semblables ; de même lu nominatif e^^hiv;,
vep (cf. gén. £l[jiiv6-oî) est de formation relativement récente.
S" En latin, il fatit tlistinguer deux cas :
a) A l'intérieur il'un mot, le groupe as subsiste, sauf devant 1, m,
n, d, V, auquel cas il disparait avec allongement compensa-
toire (cf. ilico pour *in-slic6, d"en-slocd, trà-loquor pour
trans-Ioquor, trâ-muto pour trans-muto, tr&-no, pour txans-
no, trado pour trans-do [cf. C. I. L., 1. 1, n' 198, 1. 54, 58, etc.],
trâ-duco pour trans-duco, trâ-vehor pour trans-vehor, etc.).
b) A la fin d'un mot, le groupe ns se réduit toujours k s avec allon-
gement compensatoire (cf. ei^uôs, ovïs, fnit^tûs, etc., pour
'equons, ' oràis, 'Iructuns, etc.).
Remaboue. — Les formes mosibns, essor, coboI, cogantiont, qu'on Irouve sur
certaines Inscriptions archaïques, prouvent, comme il a été dit ci-dessus (S 132), que
devant ■ la nasale avait un son si faible qu'on piuvail omettre de l'écrire'. Ce fXil
explique aussi qu'on hésite souvent entre les épels vicflDsiinna et vicaiimus, quotieni
et qnoties, piuara et pisare, formonBns et torrooRuB, monstrare et mostrare, etc.
C'est à cette hésitation do l'écriture qu'il faut vraisemblablement attribuer la présinco
de n dans des formes comme ferSDS, amans, etc., qui ne devaient pas l'avoir en vertu
de la loi ci-dessus (2* b)'.
342. — Kasalc palatale et nasale v6laire en ^rec et en
latin. — La nasale palatale et la nasale vclaire ne se rencontrent
dans la langue primitive que devant les consonnes palatales et vélaîres;
c'est une preuve que l'accommodation de la nasale à la consonne qui
la suit (cf. ci-dessus, § 233) existait déjà avant la séparation des
idiomes.
I. NoiM que 1b fomiem d'ïorbtc lomiw ïf-ryia soulètcnl uns difSFulU pirticulîÈrc : c'tsl 1» uiiule qui
mtt el a qui dispsrail. On luilpri dfllo quMlinn plus liftl. ï l'oceMloo do I» fomiilion de ce» «oriiln.
i.\oj. K. Bx-oiiiiiii. Griir<-lriai.pW..I. ■'. p. }iil)(âl<if, 4) H p. aG3 ($ 4l)n. I.b).
3. Il serait put-^lrr plus dufI dédire que si on n? r^criiait pu, c'rsl que diuj li pntDOnriillDii
gn rnlendait m r«alil« une TO)iille nB9.ile pl que I'a<|ilialift ne eimlcnail pa> de Mgae iptciit pour
noter ce tonAi.
t. Ce* f'iraea lont d'ailleurs relili'emnl r<cenl« : te grec çcpuv kriil allrndrc lerent {et. ]r gM.
lerent-ia) : la présence de B eil due ï ranalupe de (nrnie.s comnie iea>, dsOB.
-dbï Google
PHOMÉTHJUE. - NASAl-ES. IM
En grec el en latin, on reconnaîtra une nasale palatale dans les
mots âY/,<<>, ango (rac. atigk-), mingo (rac. meilt-), etc., et une nasale
vélairc dans les mots quinque (skr. panca), unguo (skr. ànjas-), etc.
Remarque. — La nasale palfiiale et la nasale vélaire élaienl confunduea en grec et en
latin sous le nom de nasale gutturale.
Pour représenter le son de la nasale gutturale, les Grecs semblent n'avoir pas employé
tout d'abord d'autre signe que le v : ils écrivaient par exemple àvxupa, Ityii,
tuvyivD), etc. On ne dut imaginer de représenter la nasale gutturale par Y qu'a
l'époque oh ]c y {—g) ûnna le groupe Tp* (rf. uto^voî) et dans le groupe ^I* {cf. «yuloî)
fut devenu une véritable nasale gutturale, phénomène qui répond au changement de
Pv en fiv (cf. «[ivô; [p. * treê-voî] en regard de aÉêojwi) '.
Cette nasale gutturale appelée î^fj^cc par les grammairiens grecs est représentée par D
en tatin*, mais les grammairiens latins ont bien soin de dire que ce n est un n bâtard
{aiiallerinum], tenant le milieu entre le son n et le son g'.
243. — Les modirications subies en grec et en latin par les pala-
tales et par les vélaires primitives ont influencé dans ces deux langues
la nasale palatale et la nasale vélaire. Comme la nasale s'accommode
toujours au caractère de la consonne qui la suit (cf. ci-dessus, §â3S),
on comprend, par exemple, que Vn vélaire du primitif penqc, cinq,
soitdevenu dentale dans le grec comme ^(vte, ctlabiale dans Téolien
::((jt7«, puisque le q primitif était devenu t dans un cas et (a dans
l'autre. Réciproquement un nt ou un n devenait palatal ou vélaire
dans les mots -qnonque, -cun{[ae* (ombr. pumpe), hune (p. 'hom-ce],
clanculum (p. ' clam-cnlum), conqniro (p. ' com-quiro), anculus
(p. ' ambi-quolos [cf. ci-dessus, § 2H , !•], gr, i;7.9i-7toî.oi;), utrun-qne,
utran-que, etc. — io-curro, in-certus, in-gero, etc.
Remarque. — Une nasale palatale ou vél.iiie devant s devient naturellement
dentale el subit dés lors ks modifications dont il a été parlé ci -dessus, % 241.
I. ïoy. e»i. daiH la Zeitiehnd it Kuiin. l, XIIE, p. iH : Ws.ipmi, Mflh. r.r.. I. t, i: :
tL. Btvo^tm.iiia la Sladita de CaHiai, l. IV.p. inj >q.; L. Havii, .l/<<ni. dt In Sor. >ff I.in'j., I. IV.
f. Ht, citta pu K. Bunioin, Griceh. Gramm.*, Sï» (p. ta).
gullunJc nulle. Vof. Viihi cil^'p" P»'—". i- li P' 30 (éJ. Ucrli] ; x It lou iciibil. i|uli.l> >iccHqi>i
<^ lillrra, quni locul ago». cujai torint nulh »t, et rni cumiDunii oL Grccii ri L*<iii>*. ut his lerbis
aggulua, aggtni. agguilû, iggtnnti in «juMiuxti Crcci ri Aeciui noaler hina g acribunl, llii n d jf.
quod ip faoc TeriUlrm videre facile iii>ii «9t. sinilUcr aqcepa, ngeora. o Ln îiitcriplioiia u'olTreat po
d>irirpl« il cette natathn (cf. Ej>h. Bpigr., t. VII, iïg), nili ao eu lrau<e prul-«irT uns trace dan*
r*pcl ager pour agger •\ae pi-fernlml l» mu. «tcc une singulitre pettisl.in'c pour un yen de Luïiiiuj
(i«. f\ Huiler; ef. 11,9). Si Luciliui et ira eonlempirains empInyaicDl ag pour «a, ils aaienl t<>re»>
d'cmplDjer un >.iniple g pour écrire le» mots agger, agg«rO, elc. Voy. Li™jï. our. ei(.i e'.. i, § 10
;p. m.
3. ïoy. NioiDitu ciU par Aviu-Ciu... IV. J.,XIX, 14, J. Ln grsmiraLrirn Uiaiv. Vitrr,r..»r., Caiitm.
laL.I. VI, p. J8. I. i(id. Keil) eiplique qu'a en était de ««me de ta uaulc doaut qu djue les mois
nanipiain et nnintinaiii, tjnanqnam et qttamqnam : le vm de la na^ie était intenuMiaiTC entre
Inwriptior.i L-, ripcl. K V N CQ V AS (C. /. i. l. \, o- 1S4), N ?NC-OT AM (i6., l- IV, n- I SîT).
VNGQTAII('A.,t. X., ■>■ 81 Si), etc.; niaijdaiiidnépei) comme IVHCXI ('4.,l. VIII. n> B«e2).
TCXOR (16..I. Il, n-33iO), grapblequicipliiiMuiisdmilel'ermirdcaoïputPi, qui, dai» iei nm de
Piaule, ont icril noxor par cnnlufinn de c et de 0 {et. Cliui. Aerjev, t. V, p. Mi cl voy. Lixhai, out.
cilf, eh. Il, g «3, p. tS).
4. Dam Ih tpek -qnomque, -cumqae. ntmmqne, atramqne. on xhI rlaireraenl quon a ù
-dbï Google
iM GRAMHAiBK compahée uu chec et du latin.
§ i. — Nasales voyelles.
244. — DéHnUion. — On a vu ci-dessus (§ 56, p. 28) quel sens il
faut attacher à l'expression nasales voyelles, et (§ 62, p. ;)l) quelle
notation on emploie pour les représenter.
La langue primitive indo-européenne avait quatre nasales voyelles,
de même qu'elle possédait quatre nasales consonnes : la nasale-
voyelle palatale et la nasale-voyelle vélaire ne se rencontraient que
devant des palatales ou des vélaires. Enfin il parait vraisemblable
que la langue indo-européenne primitive distinguait, comme dans
les voyelles, des nasales-voyelles brèves et des nasales-voyelles ionjue»'.
Nous ne pouvons pas entrer dans le détail de la théorie, puisque
nous considérons avant tout ici le grec et le latin ; nous nous conten-
terons donc de renvoyer à Bhiomann, Gi'itndriss, etc., 1. 1*, ^ 429 et suiv.
(p. 393 et suivantes).
245. — Transrormadon des nasales-voyelles en grec et en
latin. — Le grec ni le latin n'ont conservé les nasales-voyelles de
la langue indo-européenne primitive, mais ils les ont transformées,
ainsi qu'on va le voir.
i" à'n latin, les nasales-voyelles primitives donnent loujoun une
voyelle e suivie d'une nasale, que l'on représente, selon les
cas, par n ou par m.
Ex. : centu-m (ind.-eur. kmto-m), Inventus, inventio (ind.-eur.
' gmlo, aiid), — decem (ind.-eur. de/cm}, lerentem (ind.-
eur. •bkcrontjn), etc., com-meiitu-s, mens, mentio (ind.-
eur, * mntos partie. * }n>ilis fém. de la racine men, penser),
hominSs (pour ' homin-eus, suif. prim. de l'ace, pi.
-ns), etc.
Rrkabijue. — En laiin, l'« devant une nasale suivie d'une consonne devient i par
Icirei d'une loi phtntïiique particulière.
C'est ce (|iii explique pourquoi en, em, représenlants d'une nasale voyelle primi-
live, se présentent parfois en latin sous la forme in, im.
E:!. : liin-plez, sin-gnlî, etc. (de la racine i,-e. *«m-), im -mortalU [cf *-ii-
mi-lo; immortpl)*, vl-ginti, etc.
i" En grer, il faut distinguer trois cas ;
a) Devant une consonne et à la 6n des mots, les nasales- voyelles
indo-européennes donnent un a.
Ex. : i-xoLTii lj>r.' kmlo-m), xaTOî (pr. 'lij-to-s),r,<f:ai\ (pr, es-ît(at),
5vîf;.a (prim. * -mi.i). iéx.a(pT.' dekm), etc.*
I. Sur trllF qunlioa sp^ialc, loy. di Sii-uiii, .(/curoire lur U lytlème primilifrla roi/, indo-eanp,.
p. ÎÎ9 »qq. ; Oni«rr, Jtorphol. Unltrtmh.. I. IV, p. iv M p. Î8»: Zvr Gath.dti Ptrf.. p. 38T :
-dbï Google
PHONETIQUE. — VIbRANTES OU LIQUIDES. 155
Remarque. — Toul«roiB, quand elle était acceoluée, lu nasale-vojelle (irimilive
semble avoir donné av en grec, même dans le tas dont il vient d'jirc quesiion'.
Ex. : liai ion. (pour ' (î|a-avTi, inclo-cur. * i-nli, skr. s-ânli, ombr. s-enl.).
ffuv-»av (:=ffuv(îev) éWen [pour [ilo-yivT, inclo-cur. »-j-n/).
b) Devant y les nasales-voyelles ri et m donnent av, après quoi le
groupe avy subit le traitement dont il a été question ri-
dessus (§221, i", p. 135).
Ex. : Tt'xTaivoc (p 'xêXTavya, *TexT;i-ya), T[XT«îvw(p. 'tiitTavyu,
TfXTii-yw), fla{vti> (p. fliv-yti), 'Pii-yw, lat. venio)*.
Deharque. — Jlesi vraisemblable que devant u'ianapale-vovelleii donnait aussi av'.
c) Devant une voyelle n et m donnent av et a[i, ce qui semble ' "
indiquer que dès l'époque primitive les voyelles ii et in dans " , *
cette position avaient développé respectivement un »i et un m '^'
après elles (nn, mm). ^ ■
Ex, : Tov-û- (lat. ten-u-i-s) pour *(tm-u-, xTavttv (rac. ktiv-)
pour 'kU\n-(i-nl, à[xo- (rac. spm-) pour jmm-ô-, toilûv
(rac. Ti[/.-) pour (mm-o-n(, elc*.
II. — VraEAKTES ou LIQUIDES '"".,' -■
Bibliographie. — K. Bruhhann, Grund'-isa.^ic.X. V. die Liquids (die Liquidœ als
Consonanlen. Sg 161-404; 471-476 ; 480-163; die Liquidée nls Sonanicn. ^ 4»8'501 \
500-511; 513-515; 5î3-52t;5ï7;6î!t!. — V.HEM«ï./V.ds.elc.'.cl.. III, seit. 4.
G. Meveb, Gritchisckt Grmnmatik (cli. m, die Liquidée. f,5 ISS-ns;. — K. Bnuinl.ïsK,
Gnechisvhe Grammalik', Jg aî-îs. — KÙH.NER-BL.tï^:. aiisf. Oramni. d. gr. Sproche,
Ua(i..73|.
Fa. ST0L7.Hii(. Uram. drr Irit. Spr.. I. 1, \t. 33? siiq. (l-iquidie). - I.jvdsaï, Ibe Latin
laiiguage, ch. iv, y 84-B4 (p. Ï75 sqq.).
^ 1. ~ Vibrantes consonnes.
246. — Vibrantes consonnes en jyfrec et en latin. — On a vu
ci-dessus (g 57, p. 58 sq.) que les sons r et / s'appellent des liquides
ou plutôt des vibrantes.
Les deux vibrantes, qui existaient dans la langue indo-européenne
primitive, sont représentées en grec par p, î>, en lalin parr, I.
nualcioyellf) dans \n hnca conmuDn tXxaas (cf. FixatO, îiamioioi, H d»" lei [armes diil«(al«
iixoTo; Inb. trcwl. , éxovTdSoiaamd. (diéca pirNiiiT», Gr. Dial.. 1.31).
I. Tur. K. VimtKin; Sladin dn Curtiu). t. it. p. 3Di; Oitikff. d«ii< U ZtilKhrifl de KahD.
(. XXIV. p. *10 ii|q. ;.VorpAo/. Unlfri,.t. IV. p. iSO tqi].
i. \c.ï.K.B>i-oii.m.Jfoi-/iA.fnJ«-j.,[.ll,p. IDjsiiq.:^»* vn|.TOiiti«irr.jBrBeKA.(feiPn-/'.,p.(SÎ.
3. Voy. K. htmtaa.UoipSol. fiilrrf., X. M.p. illaq. P>iur IViplinli-n iti fcrBÛt el de la rnmic
pindmriqiic ■(i^&*ai, 'l'J. K. KMKamitu. âua U ZtUtrlirifl de Kulu. I. X\|l', p. ^7» ; \\\. p. It3 -,
Oimnrr, mr GrKh.da Peef., p. Isa.
1. VOIT' K. Bimaaix. Crierk. Gramm.. ii\,*: OiTwi.r. Morphol. fntry^ , I. II, p. 1( sq. M tu
mq. ; I.IV, p. Ϋ!;Î67; 398; K. Ehjhusï, .VorjiA. fnWrJ., l. II. p. liiMM.
-dbï Google
156 IIEIAMMAIKE COMPABÉB DU GKEC ET DU LATIN.
£x. : opiyci), étendre, rego (cf. anc. irl. erig, dresse-toi, golh. uf-rakja,
j'tiire), tp-j-ov (anc, h. ail. werc), res (skr. ràn), çfpw, fero
(cf. armén. berem,anc,. irl, berim, goth. bcàra,s\ir. bharali,
i\ porte), Tpfu, T^i^txù, trembler, rrîssonncr, IremO (cf. litli.
trimii, skr. trasati, il tressaille), àyfôç, ager, (golh. akrs),
ù-nip. super (goth. ufar), etc. — Xs/oç, Jectus (goth. liga,
je suis étendu), ).e'jxÔ:, l>lnn<-, luceo, xïc'nTu, clepo (goth.
hlifa, je pille), lacon. i».â {p. * ÉS>>.a), sL-pe, sella (p.
'sedia, cf. goth. sitl-s), etc.
247. — Modifications sulilcs par les vibrantes. — Le grec et
le latin ont fait subir aux vibrantes primitives, dans certains cas
déterminés, quelques modiRcations dont voici les principales :
i" En grec, on a vu ci-dessus (§ 205, l") que la résonance d'un r
ou parfois d'un / initial développe une voyelle prothétique.
2* En latin, une gutturale ou une labiale suivie de / développe une
ëpenthi-sc labiale intermédiaire' (voy. ci-dessus, § 206, 2°, b).
Ex.: saeclum et sseculum, poploe (arch. cité par Festus, cf.
l'ombr. poplom ace. sing.) et populi, etc.
Sur Il's diverses prononciations de l latin voy. L IIaïet, dans
VA}-ckiD de WœlfHin, t. IX, p. 135 sq.
3° En grec et en latin, mais surtout en latin, on remarque une
tendance h changer IV et 17 de manif;re à éviter te retour de la
même liquide dans deux syllabes ordinairement consécutives'
(dissirtiilalion).
Ex. : ;«p[j.oWtT(u, effrayer (en regard de ji^ôpfxopos, crainte),
xe^aXapyioc, mal de tête (au lieu de xeçaX«î>Yi'oi), etc.
(dissimilation progressive)— yaXaxTiipei; [popul.] au lieu
de joLfanLiriÇii;, ipyscX^o; au lieu d^àX^aX^oç. etc. (dissi-
milation régressive).
Iraglo au lieu de tragro (cf. Arehiv. f. lai. Lex., t. IV, p. 8),
falcnim au lieu de ' fulclum (cf. seeclum), cerealis au
lieu de 'cerearls (dissimilation /îroji'cssit^e), — pelegrinus
(G. I. L., t. III, n" 4222, etc.) au lieu de peregrinus,
lolarii au lieu de lorarii, meletrix (cf. n<<\, , p. 202, 13 ;
318, 6) au lieu de meretriz, telebra (cf. Gt:oiices, s. v.) au
lieu de terebra, etc. (dissimilation régressive).
t. Toj.ï.HiMY. l'récU, elc,',ÈSl, I.B.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — VIBliAXTES OU LIQUIDES. 157
Quelques-uns de ces exemples appartiennent à la meilleure langue :
tels sont en latin cerealis au Heu de 'cerearis [de Ceres) ;
cœraleus au lieu de 'csBlulens (de cœlnm), etc.
Reharoue. — La dissimilaiion (prij^ressive ciu r^ressive] des vibrantes ntnèiii;
parfois dans la prononciation
■) soii la chuie d'un i' ou d'un I.
Ex. ; ûpOç«XTO( pour Bpù-ypaxtoî, OptitTa pour 9p£Tripa, praitigia pour
praitrigÎB, crebeico pour orebresco, Irago pour fragro, crilinin (esp.
o'ifio) pour crilimin, etc. (dissimilalion progi-ettiie). — fst(.(x pour
çpaTpia, îxitafXoi (en regard de îxitXiYiivai), !pïiiXo( pour ' tfXiuXo;
{cf. la Torme access. aXiupot el l'ancien haut atl. blôdi, bibi^), Fabaria
oil le sabin dil Farfài-u», febris de * IrebriB (et. lilh. drebulys), etc.
(dissimilalion régrettice) ;
b] soit la permutation de i--l en t-r.
El. : colnrnna pour 'cornlnni [de comlas) el dans la-prononciaiiin populaire
lerigio pour religio, l«riquia pour reliquia, etc.'.
D'autres phénomËnes sont étudiés dans les ouvrages spéciaux; tt, Gbauhont, la
Dittimilalion ransananftçuf, p. t62 sqq.
4* En grec el en latin, il se produit aussi des cas d'assimilation :
a) C'est ainsi qu'en latin 1 s'assimile une nasale ou un r précédent :
E\. : asellus pour * asen-lo-s (d'asious), stella pour * ster-la
(cf. gr, à-ffTvip, ail. Stem), agelluspour ' ager-los, etc.
b) En grec, les groupes op et Fp deviennent pp à l'intérieur d'un mot
(cf. ïppio-j, etc.); au commencement d'un mol ils se
réduisent à ^ (cf. pt'u de* (rftF(i>,pTiyv'j[i'.de'FpT)YV'j;/[,e te).
Reharques. — 1. Dans les dialectes <le Sicile le gruupe Xt passail à vr [et.
çfvtoiToç, au lieu de fiXtaToç]'.
II, Dans les dialectes crétois X devant consonne prenait un son vélnlre el aboulissail
& w{et. «'jx» en regard de àXx^ ion. ait. et ôtûïioeii rt^rd de riiomériqueOéXYio'].
§ 2. — Vibrantes voyellea.
248. — DC'flnilioD. — On a vu ci-dessus (gS6,p. 28) quel sens il faut
attacher à l'expression vibrantes voyelles et (§ G2, p. 31) quelle nota-
tion on emploie pour les représenter.
I.ia langue primitive indo-européenne avait deux vibrantes voyelles
brèves, r, l et probablement aussi deux vibrantes voyelles longues.
I. Tof. LnnuT, DHF. eif.,ch.ll. ;Ml(p.9;).
1. BHHin. Snfuh'iH, dc.t. I>. ^iJi.l {f. ll«)c»D>>dtre i^ySov (qui u KDcanlrc dinid'iulm
dUl«l« qno relui de U Ricile) comnMUiiB ttrwr eirnalngii)iiiMai-iil diTérsntcdo îJ)i6ov. Cf. Homiaci dani
l« SliditH ât Cnrliui t. X. p. 30 k).
-dbï Google
15S GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU UTI».
249.— Transformation des vibrantes voyelles em grec et
en latin. — Le grec ni le latin n'ont conservé les vibrantes voyelles
de la langue indo-européenne.
1° En grec, il y a plusieurs cas à considérer.
a) Devant consonne j- et / ont donné, à l'intérieur d'un mot,
respectivement pa et ap, Xa. et aX'.
Ex. : SpOLTÔî et Sap-rô;, L^irché (lit. nu-dirtas, écorché, $&psi-(, le fait
d'enlever la peau, skr. di'lis, outre en cuir), xpxoti] et :iapofx,
cœur (anc. irl. cnde), Tp«itï;o[tev Hoh. et TapîTii^asvai Hou.,
TtripTrETO LIoM. (de Tt'pxw, je réjouis, cf. skr. I^pya-ti, il se
rassasie, il est satisfait), xparûî, fort, xpaTepÔ; et xapTtpoç,
xpXTtCTOî et xxpTiTTOt- éol. xpÎTOî, force, ion. y.fi<s<j<iit
(got. kardus, ail. ^tt, peut-être skr. hjrtsnas, lout eniiw,
tout d'une pièce), xacTpàçi (skr, piff-su), dat. pi. de reaTTip,
etc., — l/.'ki'.imt, aor. pass. de hX^iitu, voler, ^al6«itôi;,
mou, tendre (skr. uifdi/âl, Optât, à côté de madhati, il est lus.
il est mou), éiTTaXtai de ittA^û», etc.
b) Les groupes fij, jy donnent respectivement apy, ai-y qui, & leur
tour, sont traités comme on a vu ci-dessus (§3âl).
Ex.: 7;;xip(i) (àcrxtpb)) palpiter, s'apiier convulsivi^menl, de <n:xfyta
(lit, spiriù, indo-eur, 'spr-yô); px^Xu lancer, de 'Pai-yu,
qui vient lui-même de PVyw ('^f- P^-oîi 'rail), etc.
c) Au commencement d'un mot r et ( donnent respectivement
ap et aX :
Ex, : âpXTC{, ours (skr. rksas), ôcpvuuoct, s'eUorcer d'obtenir, d'où
obtenir (skr. piôti), âp(Tï]v, (ïppYiv, mftie, à CiJté de l'ion.
Ëf-TTi-iP (cf. skr. fsa-bha-s, taureau, etc.).
Pour àlçY,, salaire, vov. Bhlgiiaiik, Grundrisu, etc., t. I*, § 509,
4 ^p. 464).
d) A la fin d'un mot ;' donne ap.
Ex.: ocTip, mais, loutetois (v. h. ail. sunlar, indo-eur. sijlf) et les
neutres en -«p, comme -niiap (à côté de 7i[A^pa, {xeinift-
ëpi'a), ôvap, songe (à côté d'ôvtipoç), etc.
1. Od*IciiI« di.cn» »pUM
lion, de CCI «chiD « Mire a ft ap ia tt «1 du» dn iroto comiuo
îjatiSî H î«ptiî, cle., miÉou
V.p. llltm.; KHiKHOo.daiK
Il ZtUtcHrifl âr Kuhn. 1. XXXI, p. 391 iiq. ; Ziun. ^rc*. f. iIbp.
;>A.(.,l. XVt,p.»17-, J..s™„»
t. ATW/i* rffl- SonaiU.«(*™rfe (Wdnnr, 1893). p. JS; Him. /Wojn-
manUcht Forsthuni/fn, (. VII. p.
. MB,cHé)p.rl[. B.«.a™, CHindriM.ïle-, 1. I '. 55(19 [p. «ea(.
-db,Google
PIIO.^ËTIQl'E. - VIHIIANTICS OU LIQUIDES. 1:^9
e) Devant une voyelle r et l donnent otp et oX, ce qui semble
indiquer que, dès l'époque primitive, les vibrantes voyelles
dans cette position avaient développé respectivement un )■ et
un l aprfes elles Or, //). Cf. ci-dessus, g 243, 2°, c.
Ex. : Tcàpoi; (skr. purâ etpuras, avest, para elpai-o, gotli. faur, ail.
t»or, indo-eur. *;>/r-), iSxpïiv de Ei(ip6>(voy. ci-dessus,a),
etc. — x.x\ii, baraque, cabane, huile (voy. B«loii»ns, Grun-
dnss, etc., t. P, § 501), gxiwv (cf. psî.o; et voy. ci-
dessus, b), JffTxî'/jv de ffre^id» (cf. iSipr.v), etc.
Reharouf.s. — I. On n'a point encore réussi à iJémonlrer que les grou|ies fi el ij,
Xi el ik étaient, au m£me titre que pa et ap, Xa el gtX, tes représentants phonétiques
(le [■ et def primitifs. Pour piCn (^^ FBiîSa)en regard (fugoth, wawli, voy. G. Mevsr,
Gr. ffr.', 68 fq.
1i. Les dialectes éuliens ont fait subir à l'a (dans les groupes op, po, oX employés au
lieu de xp p>, aXi le traitement qu'ils lui imposent ordinairement à cAtë des liquides
'et des nasales)'.
K\. : xopTïpà (xdpTspa) au lieu de xspTtpî, yfi-K'm au lieu de ytx'a'zi,
BcooÉwî au lieu de ApioÉuï, xao-îioXïii) au lieu de xatsffTiXùJ.
2° En latin, il y a deux cas à considérer, selon que les vibrantes
voyelles auraient été devant une consonne ou devant une
voyelle.
a) Devant une consonne (comme à la fin d'un mot) les vibrantes
voyelles primitives f l donnent dans les langues italiques or et
ol, qui en latin .■sont traités comme les groupes primitifs or
et ol.
Ex. : varsus^ (osque et ombr. uorsus, 7:X£0aov Fhomtw, skr. vfUtis),
fors et forte {péhgn. forle, c.-à-d. fortuna, skr. bkrli-s),
porca, bande de terre qui Tait saillie entre deux sillons, billon
(niarse et ombr, y>oreu/e(a — porc» Plin., v. bret. rec, v.h.
ail. furuk, ail. ^un^e), portas, porta (cf. gaul. ritu- [dans
Ritu-magus, Augmlo-ritum\. v. h. ail. furt, ail. ^vxi),
cornus et cornum (gr. xpxvoi;, xpxvov, cornouiller). — mollis
(skr. mi-dus), etc.'.
BEilABQUES. -
- 1. Le groupe or
se
réduit à 0
(ou en d'autres termes r
tombe]
devant ■ suivi d'il
me cor
isonne.
ta. icb. «p^o,, Wo
l- ntpoxé; I
u lioi
u de atpan6:,
ipOTiî IhM..
béo'. «1 lieu d
rip.ti,-,
icdpvu'^ Inb. Mot. 1
10 iÉ*U d
iB^ipv..^,. y.
-deuui, p. »0,
S. Sur le ebugi!»
»l d«1
ro en TB <lini
i«riu«, dcchi
r (linguil). ■. t, .e,
r.l»i-«(N;le..inlJ.-
c, 1
&-b(uWti, eli
([.. 143)
qui renroi* i. Sol»c:<
K(S«.
cAlcA/î (SlrïslH
,urg, 1894). p.
IBnqq,
3. C«riiK m IiUe
liogro
opM or «t ol
p«iv<
nt lBd»-«irop«ra
el et 1. il »t pirtni
Ucadf
ilicat da nlroi
1 pnpoi de l
elle « telle [o
rmo Utine eii ce
irlmllifi
HiqnelcIledMl
nltubic. Vo;.
B>D»IA9T, C>-i
««rfrifj, ele..l,I
',6 SU
Anm. 1 (p. iti). Co,
eut à l'xii d'
.-r (.Itorphot. .
V«ltr,ack.. T,
p. III) cl de St,
ILI 10»!
1. 1*0),
SSU.Anm.î
, ne croil pi< c
luc le. groupe» la
iia< ra e
la paiHcnt rtpr^Dli
"r el
1.
-db,Google
160 CItAHMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
El. : potco piur *porsco en regnrd Je prscor (cf. skr. prcchali), toitn* pour
'torttusicr. skr. Irshlâi;, eic.
II. Dans une sylhbc fin île or devient -nr (cf. femiir, jecuT, en regard du grec
i,itxf et -îs^ip).
in. Devant 1 suivi d'une consonne 0 devient n (cf. mniu pour molta, qu'on rattache,
L'oinme mulcare, ù une racine skr. mrc, etc.).
[V. Le groupe primitir ry piiralt avoir donné or dans morîor et d.ins orior, mais les
linguistes ne sont pas d'accord sur ce point'.
b) Devanl une voyelle, f et ( devenus jr et // (cf. ci-dessus, 1", e)
donnent respertivement ar et al.
Ex. : caro (ombr. km-u, portion, gr. xapîivott de MÎ^tù, couper).
saiix (ef, v, irl, sail, gp, kXU-rt, saule), etc.
250. — Vllirantes voyelles longues. — L'indo-européen pos-
sédait des vibrantes longues, qui semblent avoir donné respectivement
en grec ap et pw, uX et X(<> et en latin 6r et râ, âl et là. Devanl une
consonne up et a>X sont devenus op et oX, âr et âl sont devenus ar et
al. Mais la question est trop spéciale pour être traitée ici. Voy.
BKcoBANf., 6V«H*ims, etc., t. I', § Bâ" et §529.
CHAPITRE XI
APOPHONIC VOCALIQUE
Blbllographla. — K. Brugmann, Grimdnss, elc. t. 1>, .«§ 533-5S0 (p. tSi sqq.)>.
— V. II EN H Y, /Vecis, elc.', ch. II, sect. 3(^41-18).
K. aMIG)i\:i^,Giiechisc/ie (li-ammatik, ^ 34 et ïfi. — KCh.nrfi-Blass, autf. Giamm.
liée gr. Spr.,l. 1, SS 36 et S? (p. 162 aqq.). — G. SlEYEli, GiHtchisclie Grammnlik>, %*.
y. Stolï, Hisl. Cramm. dei- lai. Spr., l. I. p. 157 sqq, (Vocnlniilaul). — LinosAï, Ihe
Lalin laiiguage^ cli. iv, Sg 51 sijq. (p. 253 sqq.).
251. — DCnnlUon. — Une racine comme pel-, qu'on trouve dans
le grec itéT-s-'iOxi, voler (cf. skr. pàtati, il vole), apparaît sous la forme
pi- dans le grec nx-i-a^xx (cf. skr. n~pa-pta-l, il vola), où la forme plus
1. h»ma>^. r,ru«di
ri« de 1 T' '
su. 3(i..
167) H dl
■m.uideii
morior ti or
ior H Kriien
,,
pour* marier rt'ari
ior'.i »i ci. nin,
"M morior n orior n'wrd
il» Mr mortnni
leb) :™.
[faut». 1
crmM.doi
i..,l Icy pHmili
friuniimi
Iraili
comme Jc'Mil une «oycHp.
.^litorg.'p.Pl
«moderne
.pwr.ig
nifiqrlM.
folln qu'on dr
signe
« atkui. L. ET
HTTUtdl
1 mut aiina p">
,f dM^er le
= « + 0. ■lui
K «■ 0- (=
i + u).'
BF, d du mot
tridJhi pour
d*«-
([qfr le rtnforccmcnl il
-DU à en », d'ui
. ( en a. [=
=â.ri-«
(=û.,)e.™ao
d'uu r en ir
tcnnM ■yanl In lort do
pTpréMoter coma
l iii<>cantq
ii«do>r>
on.roi«pltltn.fiilrMo
neéi.>os«r.ir.
3. LMlntiia mode
r».l«plu. Ingp.
orltnlsaur
1. qUMtio
1 dire do BnitrnUD, ceni de
Bii-
nouiii, dins In Bril
rmge sur Kunde
ârr imioç
. Spr. do
p. «L«q.;K<
iM»», diu la Zeitir.
Ir. de Kulin, I.
XX\I, p.
JIS iqq.
; BtoiTi
i..dit Haunprohltmt drr J.
irfoff.
la«IMrttfilSeMeith
vfCoiiiuïM, n
.9iJ;S.«
ir»H, du< l<^ lidog. For,th.,
1. III. p. 10*
'qi-
(rf. Hin, d»»l» Mog. For>êh.. 1.
ïll. p. 1
1 39 «qq. ;
l«ï M|q
.; B.V.. du»!
VAmir. J«un
- </
/■ArW,, 1. XÏII, p. iW
! ^r)-
-db,Google
PHONÉTIQUE. ~ APOPHONIE VOCALIQLE. IGI
courte est duc à la syncope de la voyelle sous l'influence du dépla-
cement de l'accent. De même la racine d, aller (cf. gr. ct-si, lat. it,
anc. lat. eit) perd Ve de la diphtongue au participe parfait passif
'i-lô- (skr, -Uà-, gr, -itoî, lat. -itus), où l'accent tombe sur !c suf-
fixe; de même eu est réduit à ti par suite de la perte de l'accent dans
l'indo-eur. "fhiigâ. fuiie fgr. ç>,--/i, lat. fuga) en regard de 'fheûgô, je
fuis (gr. çEÛYu). Tandis que les groupes en, em, er, el, scniblaLIement
réduits, apparaissent devant une voyelle sous la forme n, m, r, l (cf.
gr.yt'-Yvo-jAai, lat. gi-gn-a en regard de y^v-o;, lat. gèn-us), ils pren-
nent devant une consonne, en grec, la forme oc, pa, Xa. (cf. oot-rc; de la
rac. Ç£v-, laire ni^mrir, Sp«Xbt-j lie la rac. Sïpx-, briller, ^tincrlcr) et, en latin,
la forme en, em, or, al (cf. ten-tus, skr. ta-tù~, gr. tï-toî de la rac.
leit, étendre; fors, skr. blir-ti-, vieil irl. èntli, etc., de la racine bher,
parler, etc.). Dans ces exemples' et dans beaucoup d'autres qu'on pour-
rait citer, on distingue donc deux états ou deux degrés d'une même
racine, qu'on peut appeler l'un le degré nonnal{pel-, àheug-,bkey-, etc.)
et l'autre le degré réduit [pi-, bhùg-, bhf-, etc.). Mais en outre, si l'on
compare le grec yÉv-oçet le grec y^-yav a, çôvo; et çktô;, i:éTop,ai et
ïïOTiofJiai, etc., on s'aperçoit qu'une même syllabe dans une même
racine peut prendre une nuance vocalique différente de celle qu'elle
revêt au degré normal. On distingue donc dans les racines un troi-
sième étalon degré qu'on appelle degré fléchi.
On a donné le nom d'apophonie vocalique au phénomène que nous
venons de décrire et qui comprend les trois degrés ci-dessus énumérés.
Parmi les apoplionies, les unes remontent à la période indo-euro-
péenne, les autres se sont développées dans chacune des langues
issues de la langue mëre sous l'influence de lois phonétiques propres
à chaque idiome* ; nous nous occuperons particulièrement des pre-
mières, d'autant que c'est presque exclusivement à celles-là que
l'usage scientifique a restreint le terme d'apophonie.
ItEHASQUE. —Tandis qu'on peut aRlrmer avec certitude que le degré réduit est dû au
changement ou au déplacement de l'accent ù. l'époque primitive', on n'est point arrivé
encore â dégager nettement les lois phonétiques qui déterminent l'allernance des nuances
vocaliques dans le degré normal et dans le degré fléchi ; cela (lent ft ce qu'on n'a rai-
sonné jusqu'ici que sur un trop petit nombre de f-iils certains : il nous manque un tra-
vail préparatoire comprenant tous les exemples d'apophonie vocalique fournis dans les
divers idiomes indo-européens par les racines et par les éléments formatifs, rangés dans
un ordre méthodique et ramenés à certains principes identiques*.
' l'éladcda Luii», </tr A61duI der Wuruliitliert in
■ P. ni ouïe II DU LUD irbontiiquc cl £niilc dd fnnnci
-dbï Google
]63 GRAHMAIHE COMPAHÉE BU GKEC ET DU LATIiN.
252. — La classification des principaux fails d'apophonie en grec
et en latin comprend quatre groupes : en* ell'et, on distingue les syl-
labes suivant qu'à l'état normal elles contiennent un é' isolé ou en
diphtongue, ou bien toute autre voyelle isolée ou en diphtongue, ou
bien une voyelle longue, ou bien enfin une consonne-voyelle (nasale
ou vibrante).
§ 1. — Ëtat normal e.
253. — La voyelle ë en diphtongpie. — Il y a deux cas à consi-
dérer, puisqu'il y a deux diphtongues où figure ë, la diphtongue eij
et la diphtongue eœ, mais l'un et l'autre cas ont, en grec et en latin,
ce caractère commun qu'au degré réduit, ë disparaissant, la semi-
voyelle devient voyelle pour soutenir la syllabe, et qu'au degré fléchi
ë devient ô. C'est ce qu'on voit dans les racines et dans les suffixes.
Ex. :
DE6RË ^OB■AL DEGDË DÉDUIT UEGHË FLËCHI
nK(6-o-;jiai leid-o arch. È-îrifl-ô-f/.ïiv, fid-es iti-irot9-£ foid-usarch.
d'où fido d'uùfœdus
Xtilt-W Ë-XtTC-0-V iî-lOlTt-E
sï8-04 (pour lS-É(iiourPiS£)Tid-eO oT8-« ([lour
FtI$o() Foî^a)
XCT-[£Kl XOiTfi
Jai. cun»
( pour* COI-
•icoX-ey-Eî 'av-èy-és Ttél-i-ç, av-i-s
d'oùMl-e- d'où av-ë-
e; (tco^lsiï} es (avâs)
*péP-(i> d'où p»>TOS 'poF-Kd'où
fju (pcO- po-^ dor.,
(ta) poïl ion.
ïp«o-8o(;, è-pwO-pô-v, 'rub-ro- 'rouf-o-i
rougeur.
m, rub-ru-m d'où rûfua
-tF-ia ïiS-ô-î
d'où -ôSita
254. — La voyelle ë isolée. — Quand la voyelle e est isolée (et
non en diphtongue), elle disparait au degré réduit, pourvu que les
i. Il n'y 1 uKuu npporl edIk ce mol el l'alliqiie ^od. " grcDadiM u,
-db,Google
PHOHÉTIQUE, - APOPHO.NIE VOCAUgiE. 183
consonnes qui s'appuyaient sur elle puissent s'appuyer sur d'autres
voyelles voisines; dans le cas contraire, la voyelle e demeure et le
degré réduit se confond avec le degré normal. A.u degré iléchi,
e devient naturellement o. Voici quelques applications de cette loi
dans les racines et dans les suffixes.
a) Ex. :
DBCRi KoniiAL DBGRË réhi'it oeckë fléchi
Y*»-oî gen-u8 yî-f^-o-ft.a.:, gi-gn-o yt-yov-i
çip-U m-çp-O-î, char qui çop-Ô-î, çop-i
porte deiiï personnes
(le conducleuret le coni-
batlanl).
prec-es, etc. proc-ua
itx-T<p-a Tta-Tp-oç
b) Ex. :
I1ÏUII& NOHHAL ET UEGHÉ HÉUlriT UEGDË FLÉCHI
<ix4jt-To-|iai litoff-v)
Wg-0 tog-a
§ 2. — État normal â, 0.
255. — Difflcultës de la question^ quelques exemples. — On
ne saurait être ici trop circonspect, parce que les exemples sont dou-
teux, pour la raison donnée ci-dessus, p. 162, n. 1. Néanmoins, il est
un certain nombre de cas où l'on peut voir nettement des apophonies
de à et de û.
Ainsi, en grec, l'a de i-^-bi devient, au degré fléchi, â dans le
dor, rrpotT-ay-ô-; ' (ion. att. cTpaTryôî) et m dans ày-WY-Vi (cf. en iat.
âg-Ô et amb-âg-es), l'a de la diphtongue xi dans alO-u, brûler, se réduit
à t dans t6-apo-; (degré réduit) pur, limpide ou léger, etc. V
De même l'o de filoptaci (p. ' ôn-oo-ftat) devient u dans 5tc-»jï-oc
(degré fléchi), etc.
§ 3. — État normal â, 6, ô.
256. — Traitement de l'a. — L'a se réduit à a et se fléchit en ô.
Ex. : ipA-^f dor. (çti-(*Î ion. att.), i^A-ft-h, ç«-v:ô (cf. en Iat. Jâ-ri
et fâ-teor).
1 . Il Bit Trai qu'on p«at » démoder >'il oc Tiiil pu établir plulM U >éric tuiitntt : inpifc-ai-i-i
(drgré normal)' St-a (dtgré ridait). àf-uf-Ti (drgré OtcW). Ce »r>il alon une tpplicatjoo de U lui,
SÏSfl.Toj. Ba»«»in., Cn«A. (;rflni«i.,S ±i. i.
t. Voy. J. SciuiDT, daD> la ZtiHclu-ifl de Kubn, 1. \XV. (i. ÎS iq. ; j<i ; OiTHOrr, Marph. Vnlfnuch.,
l. IV, p. 111; 331 iqi|.; ziir Gesi hiclile dei Ptrf., f. S» i(|.
-db,Google
1G4 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU UTIN.
Reuaroce. — Une forme grwque comme 3Tij(rt (Ahist., ijï-, 59B) rapprochée du
l<kiin ità-tu-o permet de ccnjeclurer un primitif 'st-tù-ui dans lequel la racine appa-
raît au degré ultra-réduit par disparition complète de l'a.
257. — Traitement de 1'^. — Ici le lalin a plus fidèlenripiit que le
grec conservé l'apophonie primitive : ^ (degré normal), à (degré réduit),
ô (degré fléchi).
En effet, si le grec fournit d'assez nombreux exemples conformes
à la loi, pour ce qui est du degré normal et du degré fléchi (cf. ôïJ-
CM et 9«-fAÔ;, îj-ffw et ï-<a-Ax parf. dor. [iiéhofi., dans Éiymol. Magn., p. ne,
1. « sqq.]), c'est seulement en latin qu'on trouve le degré réduit sous
sa forme régulière et primitive (cf. sâ-tus en regard de së-men, etc.).
Le grec a réduit €h B (cf. ^ttù dcTo;, i^stD iTÔç), par imitation du
rapport qu'il voyait entre ïotS[ai dor. et ot^toi; '.
Rexahoue. — L'apophonie étudiée ici est du loul autre nature que celle qu'on obser-
vera dans l'alternance -^ë- (degré normal), -i- {degré fléchi), A l'optatif al hé ma tique
(cf. eVev pour *ês-î-|jLEï [lai. B-I-mns] en regard de e-r»)-! [lat. t-ié-t]).
258. — Traitement de Yô. — La même observation s'applique au
traitement de l'd ; ici encore le latin est, pour ce qui est du degré
réduit, un témoin plus fidèle que le grec de l'apophonie primitive :
ô (degré normal), à (degré réduit), ù (degré fléchi).
En effet, tandis qu'on a en latin dô-nu-m et dâ-tu-s, on a en grec
8û-ff<d et So-TÔ-i;, TîûfiK et 7:o-t6-(i etc., c'est-à-dire qu'en général ô
s'y réduit en ô.
Toutefois, l'a du degré réduit parait s'être conservé même en grec
dans les formes comme Sal-voî, 8i3(-veiî|ti>*.
§4. — Apophonie des consonnes-voyelles.
259. — Traitement des consonnes' voyelles. — On a vn ci-
dessus (g 254) que la voyelle c isolée disparait au degré réduit, sauf
dans le cas oii en disparaissant elle produirait une combinaison de
consonnes impossible à prononcer. Mais, dans les exemples qui ont
clé donnés, Ve était suivi ou précédé d'une consonne quelconque, et
l'on n'a pas envisagé le cas particulier qu'offrent les groupes primi-
tifs em, en, er, au degré normal ; si Ton se rappelle et ce qui a été dit
ci-dessus (§ 254) et aussi ce qu'on a appris des consonnes-voyelles, on
voit qu'étant donnée, par exemple, une racine derk au degré normal,
elle devTa théoriquement se présenter sous la forme dyk au degré
1. Voj. F. H SiDugiLt, MftHoiit. cli.. p. 141 iq. ; K. BiniiKi, Uorph. Vnltn., I. 31; UI,
101 «q.
i. rojr. K. Bicnauii, Slorfh. Ciileri., III. p. Itll sq. ; J. ScHiisi, du» 1* Ztitschrifl de Kuho,
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - APOPHONiE VOCALIQUE. 1115
réduit, et sous la forme dork au degré fléchi : or nous avons en grec
Sépxojtat (degré normal), ë-SpOx-o-v (degré réduit), Sj-SopA-t (degré
fléchi); de même, en suffixe, une syllabe 1er au degré normal devra
se présenter au degré réduit sous la forme /(■ ou sous la forme tr : or,
en grec, en regard de Tra-Wp-tî (degré normal), nous avons rex-Tf-ûv,
mais îra-rpà-ct (degré réduit); de même encore une racine t;ev9- au
degré normal devrait se présenter sous la forme nnd au degré réduit
et sous la forme 7:ov6 au degré fléchi : or nous avons en grec îtiv9-o;
(degré normal), s-Tra9-o-v (degré réduit), irÉ-iiovtl-t (degré fléchi);
enfin une racine sent au degré normal se présentera sous la forme sm
ou sous la forme sm au degré réduit et sous la forme som au degré
fléchi; or, en grec, en regard de é'v (pour 'i^., pour 'wejt) au degré
normal, nous avons (;,ia pour 'c[Ata, mais fi-iraS (degré réduit) et
b-^-6'i pour 'co;ji.-o-î (degré fléchi).
Du rapprochement de tous ces exemples il résulte ceci, à savoir que,
serrée entre deux consonnes au degré réduit, la nasale ou la vibrante
devient voyelle, pour permettre aux consonnes voisines de s'appuyer
sur elle. C'est ce que montrent encore les formes suivantes •{i--^a-y.it
pour 'yt-yj-'j-tv (en regard de yi-yv-o-ftat), 5vo-[Mi(-T)pour'ovo-[iiii(-T)
en regard de vùvu-jav-oi;, /s'.-[/.atvu pour ' ^_6t-[;.av-y(i) de 'yei-\ni-
yw, etc.
C'est, on le voit, un phénomène analogue h celui qu'on peut obser-
ver dans ëXtxov en regard de lefTiu (cf. ci-dessus, § 253) et dans ÉçOyov
en regard de çcÛyu : de même que dans ces formes, après la dispari-
tion de i au degré réduit, y et w se vocalisent pour soutenir la syllabe,
de même ici wi, u, y se vocalisent pour la même raison.
Reuaroue. — On complélera ce qui est dit ici par la lecture des paragraphes ci-dea-
Bus (341 sqq., S4S sqq.) consacres aux nasales et aux vibrantes en grec el en latin. Ici
' tous les exemples ont éié empruntés au grec, parce que les formes 7 sont plus
transparentes qu'en latin,
g 6. — De quelques dérogations aux lois précédentes.
260. — Effets de ranalog;ie. — 1' En grec et en latin (mais en
latin les exemples sont moins nombreux et moins sûrs), l'analogie a
souvent troublé les alternances primitives observées ci-dessus (§§ 253
sqq.). C'est ainsi que le parfait xs-çtuv- 6, au lieu de 'xe-^oijy-t, a
été refait sur çeùytij, çsûÇoj/ai, que la forme homérique ira-T^f-oç au
lieu de irot-Tp-ô; est due à l'analogie de îta-T^p-a et de Ka-Tï'p-tî, qu'à
l'optatif î-î-(«v (§ 257, Rem.) a été remplacé par i-lrrust sur le modèle
de î-tvi-v, E-Ï7i-(, t-ïtj.
2° Quelquefois une même racine présente une double apophonie,
parce que l'élément qui la subissait pouvait être rattaché à une série
aussi bien qu'à une autre.
-dbï Google
16C GRAHMAIRF. COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
C'ost ainsi que, des l'époque primitive, la racine pàk {pàg), reron-
naissable dans le dorien itày-vO-jAi et dans le latin com-pâg-es, a été
confondue avec la racine pM' (p^g) reconnaissable dans le latin pégi,
parce que l'une et l'autre revotaient au degré réduit la forme pâk
ipàg), comme dans le grec hx-j-t) et dans le latin pac-iscor.
Mais c'est surtout dans les idiomes particuliers déjà constitués que
se font sentir ces eft'ets de l'analogie ; ainsi, en grec, la forme |ioctvo-
[tat issue de mn-yo-mai {rac. men) a donné un parfait [t([/,iMa, [utiuva
dû à l'analogie des parfaits tirés de racines ayant un â à l'état normal'.
De même Pindare a vraisemblablement formé le parfait YEyâxot (Olymp.,
Vf, 491, sur ÉVraxï d'après le rapport établi arbitrairement entre y^'y»-
(j»v {pour 'ysYn.uiEv de la rac. y*'»-) et ëotkjaev (de la rac. -ïrâ-). Enfin,
le subjonctif homérique xTEuy.sN en regard de l'indicatif parfait ïxTot-
[jisv {rac, nTsv-) s'explique par une confusion analogue ■.
3" On a vu ci-dessus (S 257) que par imitation du rapport îcTa^uLt :
srdCTii;, le grec avait réduit P k e dans OctÔ;, i-rô; {en regard de $ti(tu,
Tiutù), au lieu de conserver à la voyelle i son traitement primitif au
degré réduit. Il n'est point douteux que ce ne soit à un procédé
analogue qu'on doive attribuer certaines apophonies inattendues ;
comment expliquer, en effet, que l'alternance 'ôfx-vtu-jxi : Ô|i-vù-0L(v
ait été remplacée par celle-ci 5fi.-vO-[it : 5[i-vii-fiiv, sinon par l'effet de
Siiivd-fjLi : îia[A-'và-(jL6v'? De même, c'est d'après le rapport txx-w :
T&x.r.'ia.K qu'on a formé îrviy-u : ■rcvly-ïïvai, tOç-u : -rûç-T^vat *,
CHAPITRE XII
CONSONNES
261. — Division du snjet. — Nous suivrons, pour étudier les
consonnes en grec et en latin, le plan indiqué implicitement ci-des-
sus (g S8, p. 29)^^, c'est-à-dire que nous distinguerons parmi les
conson nés deux grands groupes, les explosives^ ou momenlanêes {labiales,
dentales, palatales, vélaires, labiovélaires), etles fricalives'' ou commues
I. V»;. lî. Bi>in¥>ir<. Uorph. IJnltrt.. III , 1 13.
ï. Voy. K. BUHn»!». itBt\t Zeii>chri[t de Kubn, t. XKIT, SOt; 3:«.
3. Voy. Oificrr, Horph. Vnlm.. 11. 13».
4. V..J. K. Biii;rii.«Ei, Griah. Gra«im. '. g iS, 3.
5. A «ce ci-lte dilfiSfînep qu'iu Imi de donner li prffÉrSBM »m nfittiotit momtnlaJiétu cl conlmuei,
anm idoplo» cninmc plot liglIlBcalJTe 11 diUInctioD taile ntn l« iiplinit/t cl 1« frienlictai ta efTet.
l'uiiFulitïon, Undii quo l« eipnuioni trplotini rt frifalitH snl If mérite d< déwgmr netlnHDt la
Talnir de en caawiiim ui poini ds vur in l'BCHiillqiis.
(. l'na «ipliMite mI une coihdiiii* qu'on prononce «n arrétanl compIMcmnl l'>ir chi»é du lirjni,
7. lue friealitf «lune consonne produilB pirnne fcmKtuf* ineomplèle du Mnil biiccsli lelle que le
-db,Google
PHONÉTIOUE. - CO^SO>■^^ES. 161
(sifflantes Pt spirantes), c'pst-k-diro que, pour examiner les consonnes
tlu grec et du latin, nous partirons du système primitif des consonnes
dans la langue indo-européenne et que nous nousaltaclieronsà suivre
dans les deux langues l'histoire des modifications que l'une et l'autre
lui ont fait subir : procéder ainsi, c'est suivre une méthode plus
scientifique que celle qui consisterait à partir de l'ancienne classifi-
cation des muettes en grec et en latin.
Après avoir considéré les consonnes d'après le lieu d'articulation,
nous les examinerons d'après la façon dont elles s'articulent; en
d'autres termes, nous nous demanderons ce que sont devenues, en
grec et en latin, les sourdes, les sonores et les aspirées '.
262. — CoDBonnes primitives, — De la comparaison des lan-
gues indo-européennes, il résulte que la langue primitive possédait
vingt explosives dont on peut tracer le tableau suivant.
SDUDBES
umta SOURDES
toNon»
UPintEl lONOREt
LABULK8
P
pk
i
bll
Dkntalics
1
th
d
dK
Palatales
k
kk
3
J*
VÉLAIRKS
9
qh
«'
«1.'
LABI0TÉLA1RE8. .
q"
<ft
«•■
g-h'
Quant aux fricalires, elles comprenaient, outre les sifflantes s, sh,
z, zk, une spirante palatale j, le son que le latin note par f et celui
qu'il note par v (consonne).
I. — Explosives,
A. — Explosives considérées <rapr6s leur lieu d'articalatioa.
Bibliographie. — K. Brugmann, Grundriss, etc., l. !•, S^^tp-^O^): ^560-561
(p. 511); S§ 563-561 (|)..il3); || 580-581 (p. 5S8); §§581-589 p. 530); gg 60î-603(p. 549):
g; 6W-60e (p. 550 sqq.); gS 63;(-e34 (p. 571 sq.); %% 635-636 (p. 5:3); gS Wl-BSB
(p.588sqq.); gg 680-667 (p. 587 sijq.). — V. Hf.kry, Précis, etc.*. ch. iv, y 53-67.
K. Brcguann, Grieck-sche Grammalik', gg 31-44. — G. Mever, Griechiache Gramma-
(i*',ch. v, .6§ 18Î-S12. — KChner-Bwss, ausf. Gratnm. der gi: Spr., t. 1, p. 71-73; 142;
147-154; S51 sqq.
F. Stolz, H'V, Giamm. der lai. Spr„ 1. 1, p. 34S-Ï73 (Verschlusslaute). — LLNDS.n-, l/ie
Lalln langunge, ch. iv, gj 85-115 (p. 979 sqq.).
■ M t^foA ci
•, S s», p
lin palalaln corRsprm
-db,Google
163 ORAHMAIRE COMPARËK OU CREC ET DU LATrN.
gl. —Labiales'.
263. — Les labiales en grec. — Si l'on compare les labiales du
grec aux labiales pritnilives, on voit que le grec a conservé la sourde,
la sourde aspirée el la sonore, x, ç (= tc + '), ê.
a] La labiale sourde et la labiale sonore se retrouvent dans les
mots suivants :
Ex. : ïc^TOfjiai, aor. iin6\i.-nt (cf. skr, pala-ti, il vole, aor. a-papta-l,
lat. peto), itXiyM (cf. lat. plecto), àicô (cf. skr. àpa),
Tï'pTCu, TtfiTnôç (cf. skr. larpâya-li, lith, tarpâ), xâiTfoç
(cf. lat. caper), etc. — pûxrflç, mjgissani (cf. skr. buk-
kàra-s, le fait de rugir, lat. bûciDa), ).£i6<<> (cf. lat. lîbâre),
5[A6poi; (cf. skr. ambu, eau), etc.
b) Quant à l'aspirée, il faut remarquer qu'en grec, dès l'époque
préhistorique, l'aspirée sonore et l'aspirée sourde s'étaient confon-
dues. Ainsi le ç* répond à la fois à 6A et à pk.
Ex. : (pelyOvEi • àoyvETtï, Xyipst Hësïcii. (cf. skr. pkalgvas, insignirianl),
eifxfx-(ioy.(x.i, bruire (cf. skr. sphùr-ja-ti, il rrémit), ff(pr,v,
coin {cf. skr. xphyà-s, écl.ii de bois); — (px^^îv (cf. skr. bhaja-
li, il (ail des paris, bhaklâ-m, part, portion, mets), (p^yo) (cf.
skr. bkraja-te, il étincelle, lat. flagro [ci-après, § 264]), ô(i-
ipa>â;, nombril (cf. skr. nâbkila-m, enfoncement du nombril,
lat. umbilicus, v. h. ail. nabolo, ail. ^otict), etc.
Bkharque. — Dans cerlains dialecles. l'ussimilalion a changé le lieu d'articulation
des explosives labiales ; c'est ainsi qu'en tbessalien rt et tO ont remplacé :ct et ic9,
(cr. AcTTivoiioï pour AeitTivaioç, oi TcoXfip/oi" pour of TrtoXfapj'oi, àxrîi pour
ait tàî (=àito tâç], 'ArtôveiToç pour 'Aç9ôïiitO(), et qu'en crétois icT devient tt
(cf. iTti pour tittï, ÏYpïxrait [c-à-d. ■JJ^f'''^"] poi"" Y^ypairTai).
364. — Les labiales en latin. — Le latin a consené la sourde;)
et la sonore b primitives.
Ex. : pater (cf. skr. pilâr-, gr. Tta-rrip), pro-, prô (cf. skr. prà,
gr. wpé), SOpOr (cf. skr. svapi-ti, il don, împjn-î, sommeil,
gr. Oîïvo-î, rac. stvep-, dormir), serpo (cf. skr. sàipa-li, il se
glisse en ramp.-inl, gr. é'pîtu), septem (cf. skr. naptà, gr. éit-
Ti), etc. — dé-jbilia, sans force (cf. skr. bùla-m, force),
traiis (cf. anc. kymr. li-eb, babiiation, Hlh. irobà, maison,
rac, Ireb-, bâilr), hii» (cf. skr. piba-li, il boii), etc.
( . B>labi>l« m Isbiol.bi.I™ mtM foM-ilte uns «pftMÎ.in plui jgilc («oy. Bhsiii^ii, our. riï^, § ÎS),
il pirr<>ii * I [cf. Toïi[iato().
-dbï Google
PIIONËTIQUE. - CONSONNES. 169
Quant aux aspirées, le latin ne les a pas conservées : k l'aspirée
sonore bh il répond par /', qui persiste au commencement des mots,
mais deWent 6 à l'intérieur des mots,
Ex. : /ero (ef. skr. bhàràmi, je porie, gr. çt'pw), fa-i, Aiam, Aitunig
(cf. skr. bkàva-li, il dcvieni, gr. ç'jd», çûiTiç, etc.), irater (cf.
bhràtâ, trêre, gr. çpiTMp, çfiTfif), etc. — ti-M (cf. skr.
tû-bki/am), neZ)ala (cf. skr. nâbhas-, nuée, gr. v£fo;),
aUniS (gr. Ô à>ipô-;, dartre blanche el farineuse), etc.
Rexarques. — ). L'assimilation de la première syllabe A la seconde a allérii en Iniin
lu physionomie de certains mots primitifs en changeant le lieu d'articulation de In
consonne Initiale.
Ex. : qruinqna (cf. osque pumperia, C.-à-d. quJntiUa, gr. irîvTt, skr. pànca, inJ.-
eur. pmq''e), C0([uo (cf. osque Pupidiit, pélign. Popdit*. C.-4-d. Coci-
diui, skr. pacali, gr. :tÉ<roiu, i»ire cuire)'.
11. L'assimilation de la labiale p à la consonne suivante dans luccnrro, luc-
cedo, etc. (pour *Bup-curTO, *inp-cedo, etc.) et de la labiale b dans luggero (pour
'■ub-garo) a changé aussi le lieu d'articulation de l'explosive primitive,
]ll. Dans le laLn vulgaire, la prononciation changea le groupe -pi- en-tt' (rf. Set-
tembrii, C. I. L-, t. 1, n°3S85, et Setebre*, ib., i. XI, 1, n" 4075; SeU]na = Sot-
tima pour Septima, ib., i. VI, 3, n° 3:iS39; obseta, c.-A.-d. 'obaatta, pour obaapta,
Corp. GloM., 1. IV, p. 128, I. 24; obaitiu, c.-à-d. 'obtettoB, pour obBaptni, i6.,
t. tV, p. 129, I. 22; 49; p. 130, I. 4; obnntuB, c.-A-d. 'obnnttiu pour obnuptui, l'i.,
l. IV, p. 129, I. 6)'. C'est le phi^nomène qu'on retrouve en italien (cf. catliro de cipU-
vnm, i-ollo de raptum, ki-UIo de •criptnm, stilt de ■aptem, tollo de tnbtiu, etc.) '.
A l'initiale, celle assimilation s'était d^à quelquefois produite dans le latin primitif
ou même dans l'italique primitif, comme semble l'indiquer le mot tilia en regard du
grec xTtXéâ. Toutefois le groupe pt, ainsi réduit itù l'initiale, subsisuiit m^me en
tête du mot lorsque ce mot faisait partie d'un autre mol comme élément composant e[
que le groupe trouvait à s'appuyer sur des voyelles ; c'est ce qu'on voit dans les formes
pro-pterre (attestée par ['Ambi'Oiîanut, Plaute, Tnic, 2lî6) et proptervii (atteslt^e
par les deux Parisim, Hoa., A. P., v. 233)'.
1- Ceqoi<'»tp>»«pi>nMep
grec, qui, proDooc* d'i
bord n 4- ■, eil deicnu CDJuile une ipirinte (/].
d>ipli,<,er,c-«lqn8l«^n,édi.l
TuitdeTCDub, d'autinl
L que l'nsque el l'omhrien i
™f,»r.ent /diiu celle
potiUon (ef. oique ri/ïi, pilign.
Kfii ta regird de libi
rfe ru irjwd J
rombrlen alfer i^ponduil tu latii
oalbilId>l.->bl.],elc.;
|. En liHiI c:
», ee qu-il h t
e'ettqneleHD/^u'eKpui»».
lipliHirelibitle; qu'il p
Tovieime d'
un ph iUlique
(ind.-eur. pi, ou 64),
le .err. plu. 1
nin. c'osl une spiranla
lueto^lïlin. quelle qd'.
;D uit l'ori
giue, c.inwr.»
r»rlieul.lign bllibiale
juiqii'iii tenpi de l'empiff, pnùq
].R<l.ubli.
lucnn lit Un /rDDte,ciHn/lnoDt;
int lubindei
,11.1e. Cf. s»>
p. iït K)., ril« par K. Bidh.
•nu, Gruudriii.elc, 1.
I', p. Stâ
.. - Pour l>i]
[iresii<m labiotlimlale,
î. Crlle conlradielion mire 1
■oiquc et le Ulin |ier<<iet
de ïnlr que popina est
un terme cnprunlé à
l'oiqiie ou i l'anibrtpn, liDdii qu
BCOqnlliae.lle.r.inioll.tio.
Mapiumiik«do\,>,
,a<ee.tun,.hé[
r pMir M>b
lie i» repporl*
élrniu que le cellique
.»r.ile.»»„l»l.„gue.ildiqu
ei il rsimque primilirp. r
,u,plu,e..
il-LOu'. Gramm. d. rvm. Spr.. I. I, p. Î84.
m. Niui Jahrb. f. PhU.,t. U». p. 709; Aclatoe. phil. Lip:. l. Il, p. 463; Pro-
-dbï Google
GRAMHAinE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
265. — Les dentales en grec. — Des dentales primitives Itt
grec a conservé la sourde i (i), la sonore d (S) et une aspirée 9 qu'on
étudiera à part.
a) La dentale sourde et ta dentale sonore se retrouvent dans les
mots suivants :
E\. : xtiibi (cf. skr. tanô-H, il tend, lat. tenuis, anc. irl. tana, minn,
lith. lenva-s, mince), TfsE<; (cf. skr. trày-as, lat. très, anc.
irl. (ri), rei'TSTai, il vole (cf. skr. pàta-li, il voie, lat. peto),
y.'hjxôt; {cf. skr. snitàs, lat. inclutus), Fixai, txoç (cf. skr.
valsas, lat. vêtus), ç^povra (cf. skr. bhamntam, lat. feren-
tem), etc. — ZixoL (cf. skr. dara, lat. decem), oîSa (cf. skr.
vëda, lat. video), viSû; (cf. skr. siadus, lat. suadeo), [lù,-
8o[iai, amollir par )a cuisson, iLtalBûvw, afDiiblir (cf. skr.
vi-mradali, il amollit), Tt^pSsTat, " pedit » (cf skr. pardale),
ûBpoî, ùSpa, hydre (cf. lith. udra, paléo-sl. rydi'fi, serpent
d'eau), etc.
b) Quant à l'aspirée 6, elle paraît bien répondre à une aspirée
sourde primitive ((A) dans le suffixe -9x de Foïd-Oa (d'où oiifla), en
regard du skr. vét-tha (ind.-eur. 'woyd~tha), mais, en dehors de cet
exemple et de deux ou trois autres moins sûrs, le 6 répond en géné-
ral à une aspirée sonore {dk) primitive.
Ex. : 6ûvti>, s'élancer avec impéliiosilé, 6ùo;, bois qui brûle en répandant un
parfum (cf. skr. dkùmas, lat. fliiDUS), ivâ-frflfia (cf. skr.
dkàman-, Biatui, lat. feci), alBu (cf. skr. édka-t, bois à brû-
ler, lat. «des), m6oî (cf. skr. andhas-, herbe), x)>ù-6i (cf.
skr. çrudhi), ïaf)t (cf. skr. viddki), ipeùBu, rougir, ipu6pÔ;,
rouge (cf. skr. rttdkiras, rouge, lat. mbeo, nibea), ^û6pov,
Xù^fOii, sang mêlé de poussière (cf. lat. pol-lubrum), etc.
Reiurques. — 1. Dans certains dialecte!^, l'a-ssimilation a changé le lieu d'articu-
lation des explosives denlalea; ainsi chez Homère on trouve xiTincae au lieu de
'xaT-Tuioi, x.k'K itiSiov (//., XI, 167) au lieu de xsTiteSfov, xin çiXapa {II., XVI,
106) au lieu de xàt ^oÉXapi ; chei Homère Simuii el en lesbien cnAoi; remplacent
un primitif *iB + 7r<oç. Cf. xâitçaYt ' xatifayt Hésycb., xïGêali Hoji. pour *xaS-
êet^E, xaxxTJat HOM. pour 'xatx^ai (de xxtaxxiui), xaxxiiovTt; Hou. (//., I, 6D6)
loU tlrnologiqunnïiit JilTtnDU ; lun m un cnoiposé ds tOrml (cf. Kili
(. I, p. ST aq.}. duu IniDcl U vaicllc 0 a -Ai. *pri> d#pli«iiipnl di l'i
w ; Luiln Ht pf ut.» Ire ippirmli lu gr« itponlTi;; (rf- Fimcn, dins 1rs ,
I. XT1I, p. aie). .
-dbï Google
PHONÉTIOUE. — CONSONNES.
pour 'xarxEt'ovTef (de xktixii'ii)), xixxti^tiat Hou. et éléen pour *xc
Thessal. pour ':toT xi (ait. itebî ti), Kïx/iu> lesb. pour 'x«T/t(.i. x^yï^v béoi. pour
II. Dans le dialecte éléen, le S devint de bonne heure une spirante : en effet, sur
lies inscriptions d'Ëlëequi remonlenlau v et ménie au vi> siècle av. J.-C., on trouve
3 rempincé par Ç, dans Ci, ïixïia, Fïiïci( ',
III. Un groupe -XX- vient de -SX- dans les mots suivants ; 7rîX).ÛTpov, band» de *iiir
(lue Im roureun s'cnntuluml lulour do< jïml*« [pour *îreS-XutpOv], tXXi lacon., »i(p> (dérivé
de ÏSo;, et. lat. sella, goth. lill-s, ti^tX' p>>«), et peul-élre dans uXXo;, kbiminion, qui
serait pour *&S-Xoï. si on le peut ratlarher k ta même racine que îià-ao-t, Hipeni d'nu*.
IV. De même que S ëiail devenue spiranie dans certains dialectes, de même, déjà
avant l'ère chrétienne, S ne se distinguait plus d'une spirante dans un grand nombre
de dialectes; on continua néanmoins & noter ce son p:ir le ïigne 6, bien que ce carac-
tère ne représentât plus la prononciation réelle. On ne peut considérer les graphies
f ciùv, ^ùavrc; (sur une inscription de Dodone appartenant à un dialecte indéterminé)
que comme une tentative isolée pour représenter ce son nouveau, qui paraissait plus
voisin de f (prononcé /) que de Q.
266. — Les dentales en latin. — Pour la clarté de l'exposition,
nous examinerons d'abord ]e traiteniE^nt que le latin a fait subir à la
sourde et & la sonore dentale primitive, et nous verrons ensuite ce
que sont devenues dans cette langue les aspirées dentales primitives.
<• Le latin a conservé !a sourde primitive dans les mots suivants :
Ex. : tennis (cf. skr. lanô-li, gr. tému), très (cT. skr. trayai,
gr. Tpsïi;, anc. irl. iri), fernDt (ol. skr. bharanti, dor. çf-
povT!, ind.-eur. 'bheronli), etc. (Voyez d'autres exemples
ci-dessus, § 263.)
Remarques. — I. L'assimilation des explosives a fait disparaître dans les mots sui-
vants la dentale sourde primitive (ou non ') que seule l'analyse permet de retrouver.
Ex. : sicCQt en regard de siti-i, Qoccu-I pour 'flodcul (par l'intermédiaire de
'flat-cni) en regard du grec tpXaSEÏv, k dichinr tiec bmii. Iccin»
pour idcirco, qnicquam pour qnidquain^ hoc [c.-ft-d. hocc) pour
'hod-ca, accipio pour 'adcipio, acquiro pour adquiro, ecqoii qui
paraît être pour at quis'', qnlppe pour 'quid-pe, appello pour adpello.
1 . 11 M> vni qur. daiu An inicriptioas plus ri^cnlt». 1? S * rcpiru. mils cela Iwnt i co que, dans
rintefrallf , le i Mail dcrena uiib spirante dani 1« aulm diilfdH auui, lant qu'on laDgïai |li>Dr cela ■
nadiScF l'écrilun, «t que, t Eli>, oo artit cru dcmir » conrirmcr i l'orltangraphe asiléc dan> \f mte de
la Grèce. VoT- Bacmiiia, GruarfiTM, elc, I. l'.p. tii [g II*).
i. Vej. Banmini, OrandriH. etc., t. P. S 5SI, 3 (p. 519).
3. En tITel. la denlale «urde, au II«a d'ilre primilÏTe, peut itre due 1 l'eflat de U loi que Unilea le»
4. Idcirco et^qnidqnamaoDtdea formes rrrailH, et» le bon usage acmble iToir b^itt entre idclrcO
et iCCirCO (toj. Bajiiia.i]i. HUfibiehMn. etc., a. ï.). on peut dire que l'orlhographe correcte ne eon-
niissail pas d'autre Ibrnieqne qaicquaiDel quicqaid.
5. V«ï. Dcuim. JaKrb. f. clan. Phil., (830, p. 139 «q,, citi^ pir K. B»»»»™, Candriji, etc.,
l. I*. p, S3l (S 5*S, )),
-dbï Google
m GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATI^l.
Des Tormes comme lecedoelBaponosont pour*ieccedo(=*iet^fldo, de *s«d-Gado)
et *BêppDDO (=*Bet-poiii>. de ■«d-pono): In nkluriion de ce à c et de pp â p esl due
à I» vovelle ê, qui pr^ède.
II. Le latin des bas temps nous donne la preuve qu'un );roupe -tl- pouvuil passer k
cl [cf. veclus pour vetulu* [ital. recchio], viclui pour vitului, capiclum pour capi-
tulnm, Tormes cilées dans VAppeadix Piobi, éd. Keil, p. 197, 20, el 198, 34] ; re phéno-
mène explique comment le sulUve primitif -fJo- a pu donner -clo- en lalin (cf. piaclnm,
piactiliim. osi|iic takoraklum = lacnua, ombr. pihaklu, c.-à-d. piacalonun) et
comment le verbe f^'^ àvTÀtîva pu donner en latin anclare.
Mais le groupe -tl- se maintenait en italique apr^ i dans l'intérieur d'un mol,
comme on le volt par l'osque petlluir., temple, et par le latin poitolire.
Quant au groupe préitalîgue inilial ail, il aété traité de diverses manières : lantùt il
est demeuré intact, comme dans sUocua (cf. Qtii^T., I, 4, 16; C. I. L., t- V. n* IJgl),
■tloppas el itlJB (cf. Clc, Oral., 46, 156; QiJtNT., I, 4, 16; I.NScn.)'; tanlAt il a i-té
réduit à si, comme dans SL.ITDIE [C. I. L., 1, n* 38, 123-122 av. J..C.), puis à I,
comme dans looui, ilfoo (pour 'in-Bloco). lis, litvs (pour *>tlitn().
III. Tout â fait iso1<^c est la substitution de -cr- à -tr- dans le mot macri pour matri
sur des inscriptions africaines de ta basse époque (cf. H ACRI âTCRONIA pour
HATRl âTTRONIA').
IV. Dans le groupe U suivi d'une voyelle, la sourde t prit la valeur d'un k (écrit
par c) dans la prononciation vulgaire, 1 l'époque oCi l'i devint semi-vojelle, c'est-à-
dire h partir du second si<';cle de notre ère, Comme on le voit par les graphies fautives
nunoini, diiposicio et par les transcriptions grecques 'Ae^vxiavoï (=AiTiuitiaaiu)
et JtfexEiw (=preUo)*.
S* Le latin a consené la sonore primitive dans les mots suivants :
Ex. : decem (cf. skr. daça, gr. lé-/.a.), dico (arcti. deicw, cf. gr. iuix.-
V'j^.i), edo (cf. osque edum, manger, skr, admi, gr. ëS<i»),
scindo (cf. skr. chindanti, ils si'parent, gr. ay(vSa>.[AÔ;, éclat
de bois, copeau aigu, écharde), etc.
Reharques. — I. L'assimilation a fait dispamllre une dentale sonore dans des mois
comme agger (pour "ad-ger) et aggluUno, aggero, etc. Voy. d'autres exemples ci-
dessus, § 266, 1°, Hem. I.
IL A l'initiale, le groupe primitif ifir donne quelquefois b en talin {cL bipai, bii,
bel, bonai. bellni). Pour (fM' = d, voy. ci-ilessus, g 331, 5°, a, p. Itl. On sait que re
double phénomène n'a [<as encore été expliqué d'une manière satisfaisante.
III. L'assimilation a changé -i/'n- en -mm- dans mamma (pour * madmâ, cf. madeo
et le gr. (ilceC^ï), el ce groupe -mm- s'est réduit à m, soit ù l'initiale (cf. matériel en
regard du grec veô-3(i;âT0î). soit après une voyelle longue dan? le corps d'un mot (cf.
ranentnm en r^ard de rado, ramns en rcf:ard de radiz, camentnm en regard de
CBdo, etc.]'.
I. Lm fofir™ icloppus (cf. Pi«.t, 5, IJ], itil. achioppo. el IcUl (C. I. L., I. X, n' IÎ4S). wul
ï. Voj. Uurrii.n, /ncfcj. Si d. S., D.Mfrt, phH. Argitlorat. tel.. I, cil* plr f. StoLt, Hitl.
Gramm. rf. l«l. Spr.. l. I, p. i57 (S 251).
a. ïoï. K. Bituiiini, flw. rf, McAi, GttrlUchafl dfy mufnie/iaftfH, etc., (8»3, p. 41 iq.
t. V<i>. K. BnuoHimi, CrunrfrJu. Mr.. I. 1>, p. S3t iq.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — CONSONNES. l'S
IV. L'assimilation a chnngé -dt- en -U- dans sella (pour * eed-la, cf. lacon. cXXà
en regard de ïoo;}, raUnin en regard de rado, lapillut (d'un thème lapid-), pelluvite
(de la rac. ped-), etc. Après une voyelle lungue, -U- s'esl rfiluil ik 1 ,cf. leligo pour
'sed-lego, et cfBlum, bunn, de c«do). De même, li t'inilialc, r/^ a donné 1-, si longna,
rapproché du golliique laggs, peut être rallachê & un type indo-européen 'dlonghot.
Inversement, l'assimilation a chingé -W- en -U- dans salla \tt. uleni, goth. tatta,
je Hte, lîlh. taldus, uuisonn^), PoUncs) pour *Poldoucei :gr. IIqXuSeùxV);), et sans
doute aussi dans percello en regard de clades.
V. Parfois un simple d apparaît eu latin sous \.-\ forme I, sojl au rommencemenl
d'un mot, soil i l'inlérjeur d'un mol entre dt-ut voyelles, comme dans Ucmma [anc.
lai. dacruma, gr. Sàxpu, anc. brcl. ilatr], lingna [nue. lai. diogna ', golh. luggô,
ail. 3unflt]. léTir [skr. de'âi-, gr. Si-ri:], oleo en reg.ird de odor [gi'. oEjx/J, aoliniD
en regard de eedeo [gr. ËSo;, Mi^gv], uligo t-n rogard de udua, etc. Ce changement
peut être dA, pour lacnima, lolium, etc., ù l'intluencc du dialecte sabin, mnislei tension
de ce phénomène s'explique vraisemblahlcment par ce qu'on appi'lle l'étymologie
populaire : lingna peut avoir été rapproché de lingo, oUo de olanm, etc. '.
VI. Les grammairiens latins ' el les inscriptions ' nous apprennent que dans l'ancien
latin un r remplaçait un d dans les prépositions ar, apar (pour ad, apnd), el les c\em'
pies qu'ils donnent prouvent que le prelixe ar- (pour ad-) était couramment employé
devant t et f (cf. ar-veho, ar-foarunt) '; la langue classique a conservé la forme
arbiter, qu'on retrouve d'ailleurs dans l'ombrien ai-patiati, c'est-à-dire arbilratu.
Quelle est l'origine de ce phénomène? Il parait certain qu'en latin il est dû à une
influence dialectale, puisque les Voisques disaient arpalila ' et les Marses apur pnem '' ;
mais il resterait à expliquer d'oil provient dans ces dialectes le changement de d en r,
et c'est ce qu'on n'a pas encore réussi k faire d'une manière satisfaisante *.
Quant au mot meridiei, au lieu de 'medidiee, qui était l'ancienne forme au témoi-
gnage de Varron (cf. de Ling. Lai., VI, li, il a pctit-étrc subi l'influence du mut menia
(cf. mero mendie dans Pétrcnb, 37, p. 35, I, (d. Biicheler).
3° L'aspirée sonore primitive dit est la seule dont oti retrouve la
trace en latin : devenue ik, puis spirante postdentale dans le
préitalique, elle était vraisemblablement spirante interdentale
laïuj. ■ Ib., t. VI. p. ia. I. 1 : n rj>innuaiDiicni fiiiiu liiliuit liUn-a [I rum <fj tpud
a..!!», Crum/riM. elc., t. 1 ', g 587, 'fi (p. ,^38 sq.), qui cito Co^lv, dins Im Ind„-
thimsea, t. Il, p. 137 sqq. ; Liïw*i, lie Lai. laiig.. p. iSfi iq. ; SiL-rtcii, d>ni io
Vollanllor, t. il, p. tT ; Cici, Kuaro Cunù-ib. alU fitHitl. dfl lai. (H'imr, 1996],
!» arvorSQS c> arvonarins: Piui
riijf., 13a, 7; 138.
S. LT, «u lieu du d, JC Irouie auui dau arger (PniKiis. loc. cil.,
(ef. «al. =r!,;«e. " digue ., e.p. arc™. = parapet .,).
fl. Cf. Vo, Pu«.. Gramm. rf. oit. «mhr. Diat.. 1. I, p. 408.
T. Cf. ZrniîiFr, /tuer. liai, hf., tt* 15.
8. Vny. K. BawiM.m, Grumlna. ele., t. 1', J ÎS7, 7 (p. 5Î4), qui »
Gramm. ■!. lui. Spr., l. 1, p. i33 sq., e( i LisMii, llie lai. Ung.. p. 28
arveho dans Oto», de Bt
p, 33, 1. i] :=aggeri.»ur
db,Google
ni GRAMHAIKK COMPARÉE DU GRIilC ET DU UTIN.
dans le latin primitif, d'où en latin elle a passé ktk l'initiale,
et dans l'intérieur des mots à b (soit devant, soit derrière r)
et k d (devant 1 et après n [voyelle ou semi-voyelle])', alors
que dans Tosque et dans l'ombrien elle est devenue / dans
toutes les positions.
a) On trouve t à l'iniliale des mots suivants, en latin :
Ex. : facio, feci (cf. vhevhaked Inscb. \x IAmiou, osque fakiiad, c.-à-d.
faciat, gr T:-fhn-p, ë-ÔTi-xac, skr. dkàman-), etc.
b) Dans l'intérieur des mots on trouve *) b ou P ) d.
a)Ex. rmber (cf. arch. nibrôm, ombr. rufm, c.-à-d. nibrfls,
gr. Èpu8pô-r, skr. rudkirâs), cri-innim, verte-bra (cf. gr.
iû-ôpov, etc.), Terjbum (cf. goth. waurd, ail. SBott, lith.
vardas, nom), rabeo, mbus (cf. ombr. rofu, c.-à-d. rubôe),
juirao (cf. skr. yôdkali, il se met en mouvemenl), DUbes (cf.
nouv. kymr. nudd, nuée}, ubi (cf. osque puf, ombr. pufe,
skr. kuka pour 'ku-dka), etc.*.
^) Ex. : médius (cf. osque méfiai, c.-à-d. in mediâ, skr. mcidktfa-s),
eedes (cf. skr. édhas, gr. aïtiu), Jido (cf. gr. x(i6w, rac.
ind.-eur. bkeindh-), gaudeo pour 'gavideo (cf. gr, yT,W<i>),
con-do et conditus (à câté de facio, gr. i-^-xa, d'une
rac. dhi-), etc.
§ 3. — Palatales.
267. — Les palatales en ^rec. — Aux palatales de la langue
primitive k, kh, g, gh, le grec répond par ses trois gutturales x, y, y
(voy. ci-après, Rbm. I.)
a) Un k primitif est représenté par x dans les mots suivants :
Ex. : xacpSîa (cf. lat. cor, anc. irl. cride, skr. nrad-dkà-, conflance),
«1X001 (cf. lat. vicesimus, skr. viçati-), ^ÉpKopxi (cf. anc.
irl. derc, œil, skr. dadarça, il vil, drihtoi, vu), etc.
b) Un g primitif est représenté par y dans les mots suivants :
Ex. : YsiJO[/.ai (cf. lat. gustus), ôp^YiD(cf. lat, rego, anc. tri. eiig),
xfpôç (cf- lat. ager, goth. akts, ail. ?l(ter, skr. àjrm,
ind.-eur. 'a-gros), î^ya-t (cf. n. kym. guerg, c.-à-d. etfi-
caz), etc.
I. Var. K, BmiAin, Crum'riii. t[t.. I. I *, g lit (p. 533).
3. Four rciplicitinn ia nota inlri. illIemS, iotimna, qui scmbli-iit conlrrdirt Ti r«gle, to]'.
K. Bhwhaw, Crunilnii. «M., t. I •. ^ 5BV, î, a, Anis. (p. $161. La priKnce de f lU lifu de b dam
intri lienl àcci^uf Ton ■ prn io- |iodr U prépouljon ia, it que, dH Ion. an a traité f commo >i dl«
ciaii iniiiaie (cf. inficio). Quant à infen», infimi», ils ont Hibi l'uaiogw da «xtanis. «cUinni
[m Mgard do extra).
-dbï Google
PaONÉTlQUE. — COHSOiSNES. 175
c) En grec, la sourde aspirée et ia sonore aspirée palatale se sont
confondues et ont donné l'une et l'autre f. La première est
reconnaissable dans ox'^" i'^^- '^^- BCindo, rac. ïnd.-eur.
'skki-d); la seconde, beaucoup moins rare, se retrouve dans
«Xu, t^nir, avoir, fut. a^riuia (cf. goth. sigis, ail. @ieg, skr.
iàhas; force, pouvoir), X">>^1 neige, et yjii^ù-^, hiwr (cf. lat. hiems,
skr. hirnat), ô^oç (cf. lat veho, skr. vahad, il coniluii, rac. înd.-
eur. wegh-, conduire), ayX^ (*^'- ^^^- B^flOi ^^f- ohas-, nécessité,
rac. ind.-eur. angh-), etc.
itEKAROUEs. — I. On sait qu'en grec les palatales et les vélaires proprement dites se
sont confondues pour ne former qu'un groupe de consonnes auxquelles on donne (im>
proprement d'ailleurs) le nom générique de ^llurales. Cependant il y a un cas où la
confusion ne s'est pas faite : tu.' el qtr, en effet, ont étë traités de manière différente ;
tandis que tw donnait «n (réduit à n à l'initiale), qw donnait x (Voy. ci-dessous,
Reu. IV, et ci-dessus, xaicvôt, 9 23i, 3°).
I(. En Cretois, le groupe préhellénique kt, correspondant à la fois k kt ei k ql, a
subi les effets de l'assimilation et a donné tt (et. Aùttioi pour Aûxrioi , ùç -irrét pour
ùftxt6i, nipporubie). De même yS a donné SE (cf. (SS(iiTai pour fy'^^"'!''" ')■
III. Comme on l'a vu ci-dessus (§ 221, 6° B, P), hj, (Ay, gh'j sont devenus q9, tt
(00) dans ^xvauiv, plus long, ctnaoi, plus p/«E icf. ïy/i), tandis que gy devenait 'dj, i|
(cf. âl^ojjiai en regard de kfvài;), cf. ci-dessus, S 221, 6°, B, a, p. 136.
IV. Comme on l'a vu ci-dessus (S230, l<'),ilu>esl devenu ictc réduit t ici l'initiale (cf.
imto;, skr. açeai, et iciaavCai' dor., pouMcr, rac. çra- dans pcâ/ivif, puïnui).
Quant ï f Aid, il est devenu à l'initiale 6 devant les voyelles palatales (cf. 6^p) et Of
devant les autres voyelles (cf. îtai-çioaiu, appinuin soudunemeni').
268. — Les palatales ea latla. — Aux palatales primitives le
latin répond par c, g, h, et f.
a) La palatale sourde notée par k dans la langue italique primitive
et dans l'ancien latin est représentée par c (ou q) en latin (cf,
ci-dessus, g 129).
Ex. : centnm (cf. gr. sxaTÔv, anc. irl. cet, skr. çatam), ce-do donne,
hi-ce (cf. osque ion~c, c.-à-d. eum, gr. kiîvoi;, dor. xv^voi;,
anc. irl. cf, de ce côté-ci, rac. pronom, ind.-eur. ko-, H-),
acaa, acidus (cf. gr. xKpoc, skr. açris, aréie aiguë, rac. ak-,
pointu), octo (cf. gr. DXTo>, skr. açiav), in-clîiiare (cf. gr.
xXfvu, anc. irl. cioeii, oblique, biais, skr. çrayati, il appuie, il
adosse), decem (cf. gr. iéna., skr. dàça), eqaàs arch. pour
eqnas (cf. gr. tnno;, skr. açvat), etc.
1. Vaj. K. Binaxn, Crundriii. ttc. I. r>, $ Mî, 1 (p. 590), qui cite Hocii, dt coHtoBvwn in
(7rmea lingua... ftminaliont, U. 38; 40.
î. Compim »•« le béolien ti j[icà|i«T«, ■ iMpossMiioin », a Si&icnavTot. Cf. BiPo»«ini, Jiurfr.
'/. Toiaiiiai, p. al Kl.
)■ VoT. K. BHMHUia, Cruadriu, etc., I. I>, g 31J (p. 311 tq.}el §«!>!, î (p. 350).
-dbï Google
ne GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET l>U I.ATI.N.
b) La palatale sonore est représentée par g on latin (cf. cî-dessus,
§ m).
Ex, : genns, gigno, ffnatus (cf. gp. yevoç, Yiyv6ij.at, skr. jànas-,
race, ajijanal, il naquii), ffenu (cf. gr. yôvu, skr. jànu),
rë-gis gén. de rei (cf. anc, irl. rlg, c.-à-d. régis, skr,
râjan-, roi), Ago (cf. gr. «yw, anc. irl. agaf, c.-à-d. agant,
skr. (y'a/t, il condiiiO.argrentam, (cf. osquearajefudj e.-à-<I.
argento, gr. àfy^.c, binnc. brillam, dcfyjfc*;, anc. irl. argal,
argonl, skr, arjunas, brillani, hl.iiic comme l'ai^cni)' elc.
c) Quant aux aspirées palatales primitives, elles se sont, dans les
langues italiques, réduites à une seule, kli, plus tard y, d'où
est sortie la spirante h à l'initiale devant une voyelle et à
l'intérieur d'un mot entre deux voyelles,
K\. : iinmus etilomo (cf. osque humuns, c.-à-d. homines, ombr.
homonus, c.-à-d. hominibus, gr. ya.ix.a.i, ù lerrc, gotb, guuia,
honime), mibi (cf, ombr. mehe, skr, mahijam)^ veho (cf.
gr. ôyoî, etc., voy, ci-dessus, §267, c), etc,
d) Mais, aprî'S ou devant une consonne, le y préitalique est devenu
g en lutin.
Ex. : lingo et ligula pour 'liglà(cf. gr. Itiybt, anc. irl. ligim, je
Icchp, skr. lihati, il liche], mingo (cf. gr. ôjiiyiw, skr. me-
hati, il urinp;, etc.
llEuikBQU£5. — 1. L'observation faite ci-dossus (S 267, Reh. I', pour 1c grec, s'ap-
plique aussi au talin ; les pnlutales et les vëlaires propremenl dites s'y sont confondues
pour ne former qu'un groupe de consonnes, les gutturales. Comme en grec aussi, il y a
un cas où la confusion ne s'est pas Taite : itretgui (>nl été Iralliïs de manière différente;
tandis que Jtw donnait qu (cf. queo en regard du skr. çiayalî), qui se réduisait Ji t (cf.
vapor en regard du gr. xa7tv<i; et du lith. kvâpas, wurAe, vapeur).
11. Dans la période archaïque du latin, il semble bien que s'il ï avait une difTérencc
dans la prononcialion entre c de^■ant une voyelle palatale (cf. csnttun) et c devant
toute autre voyelle Vf, catua), cette dilTércnfe devait être très légère '. C'est seulement
dans le latin vulgaire et & une époque relativement récente que se produisit la palatali-
saliun qu'on retrouve dans la plupart des langues romanes {cf. ital. cento, fr, cent)*,
et qui adecta aussi le g^. En tout cas, e'est seulement au vii> siècle de notre ère qu'on
trouve sur les inscriptions PAZE pour PAGE, par exemple (cf. Muratori, n° I9t3,3].
Sans doute, il est exact qu'A une époque plus ancienne le groupe ci {c;/) devant une
pvLcDl t chiquQ ioAtant de TaBrinililion de u devut une «'tyolb, c'r«t. d'auLre pari, que dans iea
IrauKripliuDi grecques demnli IaIiDï. c '^M (dans D'impnrte aueLIp boùfi.tu^ invariablemeDl IriDwrit uarx
(cf. KlINEON pour censtun, KPUSKllNS p
Cilta, ele.
i. Voy. nir celle qucKion parliculitr^ le J<il,rtibencl.l
3. Tdj. Mkvik-LChi, Gra«t«i. ■!. •■om. Spr.. I. I, j.. 3
-dbï Google
PKONÉTIQUE - CONSONNES. 117
vojelle, dans une syllabe non accenluée. Tut confondu avec le groupe 'i' (ly) dans la
mtme position, et que le mot ■otacium, pur exemple, fut écrit lolatium. ïlai^t cela ne
prouve rien pour le c dans des mois comme centum, cîtra*.
III. Dans la lan^e populaire, le (groupe et devient U à t'épcque impériale (cf. lat-
tnca pour lactnca dans l'Édit de Dioclétien, otto pour octo, ital. ol/o, eic. '), et tt se
réduit même parfois à t (cf. Otobria [dans db Rossi, inscr. n° 2BS de l'an 3fi0 ap. l.C]
et antor, antoriUi |C. I. L., (. VIIJ, Ifï3; cf. 1. XII, n° 2Ki de l'an 49t ap. J.-C],
mois censurés dans \' Appendix ûe Probus [p. 198, I. 3il, fil. keil]\
IV. La présence de I dans des mots comme tenu (cf. gr. Srjp], fai, laciet (cf. lith.
ifoke), tuudo, fndi (cf. gr. /ûtpx, run t DlTrude, $hr. Juhati, il nne dana le tua, il Cùl
rorrrude), etc., ne peut s'expliquer que par la confusion de ghw avec s'A" aussi natu-
relle que celle de kw avec q". Quant aux mois folvds (au lieu de helvds, qui existe
aussi) et força, ils semMunt se ratlacher à des racines dans lesquelles les sons ul et tir
représenteraient "( et V primitifs '.
V. L'ancien latin présente dans un certain nombre de mots ! au lieu de b représen-
tant un gh primitif (cf. lolni en regard de holtu, laHottu pour bariolui]. Ces nota-
tions sont dues sans aucun doute à des inQucnces dialectales, puisqu'on retrouve le
phénomène dans le dialecte de Préneste [Foralia, Felena, Ffclei), dans celui de Paie-
ries ifoied, c.-4-d. bodia) et dans celui desSabins [fedut, fasena, finu», c.-ù-d. bsdiu,
huena, Urcoi').
§ 4. — Télaires.
269. — Les vëlaires en grec. — Aux vélaîres primitives q, qh,
g, gh (voy. ci-dessus, p, 167, n. 2)*, le grec répond par x, •{■, y_,
c'est-à-dire que, comme les palatales, les vélaires sont devenues en
grec des gutturales.
a) A la vélaire sourde primitive q le grec répond par m dans les
mots suivants :
Kx. :K«pirôî, fruil (cf. lat. carpo, cueillir, a. 11. -ail. herbisl, ail.
Çtib^, lith. kerpà, je tonds, =; ind.-eur. 'qrpos, fruii),
XtXxivôf, noir, XriXiç, tache (lat. caligo, skr. kâl<u, d'un noir
bleuâtre, noirj, Xf^Xu, je pousse (à terre), je fais aborder, XtXv](
(cf. lat. celox, celer, skr. kàlayali, il pousse), xo>ii)vd;, col-
line (cf. lat. ex-celb, COllis, goth. kallus, rocher, V. isl.
I. Vof. LivHAf, ihe Lat. lanff., p, 85 «t sarlout p. ft7 vqq,
AAein. J/w., I. XIT, p. 4*3. d 1 Giohh 'uui qu'à Biii»<:i f
piUaGium. bratUa, tic.
a. Duu riHIculalHiD du »n. I« rnnureiKul d« lèirn prfcidiiil
4. Sur en quntioiii Irop ipécîilti, lOf . K. Biima», Crunilri']
5. Pour rfipbciIiOD, Toy, K. Bawiim, Grundriti. de., I. I*. ^ GO). 4.
t. ('«a ligua août purement conventionnela : ili lont dnlinit 1 ItRurcr loi diien khi« primilifs qu
permet de rccoiiitilurt tdrenKnl te eonpirùioD d« »ui corrnpcindaiilB (lus les languea îadii-curn
pieuiiH et pirlieiilitreiHDl rn unikrll («>]'. V. Unni. Piécii, etc., S !)T). flous ik puuvani entrer ii
diDi le dfltil de la déiMDitralion ni oitme en donner un réaumt. car te loni 11 d« qurslluni Imp ipt
citit* pour être traitiea dam un Uirs qui l'occupe guriQUI du grec et du lalip. Hinii renTojnns donc
K. BaunaiD, Grandriu, etc., I. ]■, p. SS9 aqq. Hippoloni Hulemcnk qu'on enlend par Yilaircs !<
ceaionne* arliculèei par la partie poilérieure de la langue contre la voile du palaii, tandis que l(
palatal» unt In eouaounei arlienltet par la partie n»;euue de la langue eonlre le palaii.
aaiHH. cour, du oaK n au ut» IPIim^Uqac et Élude <lei lonMi). 12
-dbï Google
L78 GltAHMAlltE COMPAItÉE DU GREC LT DU LATIN.
hatlr, colline, v. sax. holm, colline, lîth. kelli, lever), xxXô;,
beau (cf. skr. kalijas, sain, kabjànas, beau), O^iHT), bolle, coffre
(cf. skr. dhàkâ-s, réceplacle), EiMu dor., je viens, intéa^oi: ion.
att. , venir, iKXvô.;, qui va bien à quelqu'un, c.-à-d. suffisanl (cf.
lith. s<>)ïtu, je prends en allongeant le bras), âyKÙv, courbure (du
bras), coude, to àyXo;, courbure, enfoncement, vallon, ayXiffTpov,
crochet (cf. lat. ancns, anc. irl. acath, hameçon, skr. ankàt,
sinuosité entre le bras et ta hanche, poitrine, sein, et ànkoi, sinuo-
sité), etc.
Bbuahoue. — En grec, x répond aussi k qw primitif (cf. xaicv^;, etc., el vo^. ci-
dessus, % ast, 3").
Mais xy a abouti ft -aa- [cf. Cluipiîoo«|xai, tuiatt d'uno luinHc), C'est ce que nous
avons déjà vu pour le x palattl (ci-dessus, S !67, Rem. I).
b) A la vélaire sonore primitive % répond y dans les mots suivants :
Ex. : '(i^a.^r.i, grue (cf. lat. grus, n. kymr. garait, gaul. tri-gara-
nus,\. h.-all. cranuA, arm. krunk), alY(ip(>>, rassembler, iY^p*.
assemblée, yéfftfx ' 7:o^^x IlEsrcn. tol yx^foLfOL, foule remuante
ou fourmillante (cf. lat. grex, anc. irl. graig, troupe de chevaux,
skr. grâmas, bande, troupe), dTiYf^^i point, piqûre (lat. ia-
stîgâre, goth. ttiks, point du temps, instant, skr. ligmas,
pointu), TÙ i^Tf^^i '^''™^< souillure (cf. skr. âgas-, péi^hé), etc.
Rmahque. — Le groupe yyest devenu -ï- (cf. atiÇo pour 'ïTiYJiu). C'est ce que
nousavons déjà vu ci-dessus (g 321, 6°, B, a) pour y palatal.
c) Quant aux deux aspirées vélaires primitives, la sourde ^Ane parait
avoir laissé en grec que des traces sans importance ' ; seule, la
sonore (gh) se reconnaît dans un assez grand nombre de mots.
Ex. : yjjxtZxvbt, contenir, renfermer (cf. lat. pre-heodo, proda pour
'prai'bedâ, etc.), hy.iy\-n, nuage, nuée (cf. néerl. miggelen,
bruiner, skr. mëgkâx, nuage, arm. meg, iith. migld, nuée), etc.
270. — Les vêlairea en latin. — Aux vélaires primitives, le latin
répond par c, g, h ou g, c'est-à-dire qu'en latin, comme en grec, pala-
tales et vélaires sont devenues des gutturales.
a) La vélaire sourde primitive est représentée par c dans les mots
suivants :
Ex. : i^pio (cf. gr. xiwï) ordîn. au plur., crèche, Jtwim, poignée,
manche, arm. kap, lien, chaîne, lett. kampju, Je liens, je saisis),
Niveo (cf. gr- xof<ù, s'apercevoir, remarquer, comprendre), seCO,
i. Par tiHdiite diiH Ie9 ini>l> xdTX<;(- *^t%y>' " ï»q"'ll»K'. coquille • (cf. lit. COngin*, ikr. fan-
IfSâi, 1 coquin» a, et xa^fil^ai, xaY];âï<di ■ rin lui écltli • (cf. t. h. ill. AiieA, n nMlwri* >, ikr.
fr»aB. kakhali, • ilril-). Vny. DiiHiiiiir, C™i«(Wii, etc., (. 1', | 831, p,5:i.
-dbï Google
PHO\ÉTIQUE. — CONSONNES. 179
sica (cf. V. h. -ail. sega, saga, v, isl. sog, soie), modicus
(cf. le suffixe priinitir -<jo dans l'osque toulko, c.-k-d.
pnblîca, dans le gr, iitirixô^, dans le v. h. -ail, iruolig,
ail. iDuttg, et dans le skr. pargmfikai, strophiqae), etc. '.
b) La vêla ire sonore primitive est représentée par g dans les mots
suivants :
Ex. ; ffrei, gros (voy. ci-dessus, § 2(i9, b), gelu (cf. goth. kalds
ail. toit, paléo-sl. Aa/a, geler, HvutrrmiiD.gemo (cf. gr. Y^yu,
être chai^, aecablO, YÔf.OÇ, charge, cargaison}, te^O (cf. gr. (jTi-
yoî, lith. stôgas), augreo (cf. goth. auka), etc.
c) Quant aux aspirées vélaires primitives, elles donnent lieu en
latin aux mêmes observations que les aspirées palatales primi-
tives (voy. ci-dessus, § 208, c).
Ex. : bosUs (cf. goth. gast-i, élranger). — gradior (cf. skr. grdhyati,
il s'élance hanlimenl [sur quelque chosf]), etc.
§ 5. — LabîoTélaires*.
271. — Défloltlon. — La comparaison des idiomes de la famille
indo-européenne prouve que la langue primitive avait des explosives
labiovélaires, c'est-à-dire des vélaires dont l'articulation s'accompa-
gnait d'un arrondissement des lèvres (g", g" et j'°A) '.
Ces explosives labiovélaires ont subi en grec, comme en latin ainsi
que dans plusieurs dialectes italiques, diverses modifications dont le
tableau ci -dessous donnera d'abord un aperçu général.
IIIM-CUIIOPÉEN
MEC
OSOHE ET «■IIIIIN
LkTIN
Sourde
SOSOKK
AbPIBÂE 80H0BE.
9"^
IC, T, X.
P.8.T
T. ». /.
P. C
b
f
i,!n',»,g
— TraaafonBalloBB dcm lahloTélatrcs e
272. — Division da si^et. — Gomme on le voit par le tableau
ci-dessus, tes labiovélaires primitives sont représentées en grec tantôt
par des labiales*, tantdt par des dentales, tantôt par des gutturales.
«il V iia Lalel-
«itthen, p. lis sq.
:«npagnfc<Con
HB libûl ncllcinnit iKrccplibIc ; dIDi «tui-lt lo phonème libial arnlcnd ik peine.
-db,Google
160 GKAMMAIItE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
273. — Labiovélaires représentées par des labiales.— Voici
les principaux exemples :
1° La labiovélaire sourde est représentée par la labiale sourde ie
devant o, devant les nasales et les vibrantes (voyelles ou
nnes) et enfin devant l, Ik, s.
Ex. : Tcô-esv, doùî (cf. skr. kas, ind.-eur. 'q^o-), leoivif] (cf. avest.
kafna, punition, lith. puo-kainiu, à moitié prix), TrotFECi), itoiita
(cf. skr. dnôli, il assemble, il conslruil), XeÏIEu, Je laisse (cf.
lat. llnqDO, ind.-eur. 'ley-q''ô), îico[jiixi (cf. lat. seqaor,
ind.-eur. 'seq^o-), — ^leutp, ilTcaTOî (cf. lat. jecur, rac.
yfq'^n-t-), wifAiCiç, le nombre cinq (qu'on rattache à un ÇÛ-
miWf penq^iits), ô[i[Aa pour *ôic-(Aa (cf. lilli. ak-i-s, lat.
OCulus), — èlcp[C([tT)v (cf. skr. krlnâmi-, j'achèie), ë-ieli-ro,
il se mut (d'où il fui], iioXo;, pivot (cf. lat. colo, de 'quelo,
inquUiaus), nij^itToç cf. lith. penkias, cinquième), ntirrôî,
ËîTsilix c.-à-d. ï-7Hie-ja (cf. skr. paktàs, cuit), etc.
Rexauoubs. — I. L'analogie a exercé son influence sur certaines formations (cf.
wtvriî [dans Plutabouk al dans VAnlhol.] au lieu de TttjiJtîî, ittvtoJêoXov Lycopbro.n
[cf. îtevTuiëoXoî Arist.] en regard de iCE(ji.iiiûfio>ov Hou., à cause de ittvtt, cf. ci-
après, 3°; de même, c'est à l'analogie de -téXXu) que l'un doit àvx-ToXi^ au lieu de
II. Les diflicultés que soulèvent les formes du nouvel ionien xoaôi el x(S«ot, xoio;
et XMo;, xoTt el xÔTt, xw; el xû; au lieu de itiaot, tidFo;, etc., disparaissent, si l'on
admet l'hypothèse ingénieuse de Brugmann'; selon lui, il y aurait eu à l'origine [dans
le grec primitif) une double série de formes : ■ko-, pour le masculin et le neutre, xâ-
pour le féminin, les unes et les autres conformes aux lois rigoureuses de la phonétique.
Puis les dintecles auraient fait disparaître la diversité des formes, par besoin naturel de
simplification : tes Ioniens auraient ramené ^Q- à xo- par analogie avec xâ (xi]-), les
Doriens et d'autres auraient ramené xâ- à nâ par analogie avec 7:0-.
2° La labiovélaire sonore est représentée par la labiale sonore ^
devant 0, ainsi que devant les nasales et les vibrantes (voyelles
ou consonnes).
acMniraati;iM(l>3ciit-ili
. pMpiiinepourtuùiiw.
' CclU modiaolion ni donc bien i
«lurcllt.
1)0
PiAffi.
on causait
tH libioiAl^riM «Ht
■r dc> DéUir
« (m
p><h>r.l«>)
i M cfatogcincnl CDn.i.lo uiiiqucnenl
: !■ labiiiiuli
on Clt :
riméo.
nui ciif ».
cbingfiuat (!« ijilrioi']
.ire» ta doBlda dr
11» p.l.
..U
■eulo cipJi
mlioii plaiBib
le di « dccDier ctungcmi
■nt, c'«l «■«, d,.u
Ll e. i, 1» q-
, «"P"
■Mit it'tn
us, par uMimil
lolioD, d» piULIa I^HliMin. ol qu'niitiilc, p.
m wdtp.
end*.
|»ltUI» 1
dcfE.iun l. d.OcUa, le
timbra de II pol.Ult
1 ]>bi.1i»i dilRrg pn> >
(iUlon.l
ilé ai pri»qu<
, lu mfta*. » V„i. P. l-iB., Éluib, mr U's et
onéUjut
UurÈ
j/B^rara. 5 3
+3 (p. I5Î).
1. ÏOJ,
. CnrchiKht Grauiomlii
. i'*dit„|a5. i-, «
! (p. il).
t. V..,.
G-'Irehitcie OrammaHÈ
, l"MH,,p. ai. Don:
i il S- édAInn
gJS, »
kum.
[p. SllJ, .
» U'idI. un:
hrpolhÈw, PB pfopo« une «utn.
-db,Google
PHONÉTIQUE. - CONSOSiSES. 161
Ex. : PoS; (cf. skr. gàu-t, bnuf), ^o^t), jet (cf. v. h.-all. qttellan,
s'élancer en jet, ail. quetleit), Èps6oç (cf. goth. riqU, li-nébres),
pV-TÔç, piTKt, pïtvw (cf. skr. gatàs, gachàmi, lat. venio,
de laracine(ï"'em, aller), y.>ixù<i.xi, désirer comme femme, recher-
cher en mariage, de '[IVS pOUP 'Pv«-, femme (cf. V. irl. mtlâ,
de la femme, skr. gnâ-, femme d'un dieu, ind.-eur. g^nâ-*},
ffipivôç pour '<ïi6voî, participe de atti(i[i.xi (cf. skr. tyaj-,
part, lyaktâi), ^iftptlxnui), ppu-rnf (cf. skr. gimâs, dévoré,
englouli, ind.-eur. j"r-), — pi>,>.(i),p!tXtîv,pX'^v«i (ind.-eur.
g"}-, g'I-y rac. g'^eU), pôXlofjioc. losb., poûXofiai ait. (rac,
REHAnotKS. — I. Des formes comme ^i'i^, vii (cf. lui. vivos, golh. qiiii, viruii),
^i^C. arc, ^ix, Tiolnm, sont exiraordinaïres : on n'a point encore réussi à expliquer
d'une manière satisfais^) nie pourquoi l'on y trouve p (el non ^J devant i '.
II. Une forme comme SoX^ôc \ [iiiQtpa HÉsvcBii's, au heu de 'floX^o;, est une
forme récente faite sur le modèle de SiX^ù;, miricc.
3* La labiovélaire aspirée est représentée par un ç devant la voyelle o
et devant les nasales et les vibrantes (consonnes ou voyelles)
Ex. : 9ÔV0;, meurtre, tpxTÔ^ IIAstch., tué, •Kitça.'za.x , il est tué, ÉTïECpvov
ils tuaient, en regard du présent 9eivw (cf. lat. of-fendo,
V. irl. yonim, je blesse, je tue, skr. han/i, il frappe, înd.-eur.
gWeit-), VT,(pii>, élre sobre (moy. h.-all. nuoklum, ail.
nil|j(|tern), ôcçpacivoiiat, fut. ôiT<ppr,ffOfiai (cf. lat. fragrare,
skr. jighraii, ils senlenl, 3' sïng. ghrôti, part, gkrâlas).
374. — Labiovélaires représentées par des dentales. —
Voici les principaux exemples :
1* Dans presque tous les dialectes, la labiovélaire sourde est repré-
sentée par T devant les voyelles palatales e et i*.
Ex. :x['(cf. lat. -çué, skr. ca), -Cfo Hou., de qui? ô-Tet'â, inscr. de
Gortyne (att. imoix], xêtrx^ti ait., xéiiifiç ion. (cf. lith.
keturï), 'Ké•^x^ (cf. lat. quinque), — tU, qui? (cf. lal. quisî),
ttiiî, paiement, chAlimeni (cf. skf. apa-cili-s, rémtinéralionl,
en regard de tcoivâ (e(. ci-dessus, § 213, 1').
I. Tof. OttMTT, dantln^er/icAri/IdeKiiJui. I. ÏXVt, 3ÎB; K. BamMunr, Gnindriit, tic, t. r',
p. î90;S(iij.n», dmitaZflfKA'iTïdeKiiho, I. XXIX. p. tOÎ sq,
1. Voy. Biiniiiini dtf par ei Siuuiaa, Mimoire. tic. p. ifiS ; Fia, dans k> Brilrwgt df Bcitm-
befger, I. n. p. 111 u).; Fi. Bl.«é, Blirin. Mus., l. XXXVr, p. (HO.
9. Cf. J. ScHiKT dani Ja Z(iïicAn/I da Kuhn, t. XXT. ISÏ ; 101: OtTDorr. Horphol. Unlrrivch..
I.iy.p. I7Î iq. ; K. Biom.™, iiirf., l. IV, p. 41 0 «q, Dao» la 1" Milion dr «on flrunrfnij, Dfugmann
rfproduil l'tiplietlioa noDvelli qu'il a donnte Ae es pbèniHtièiM dii» le* BeriehU sbrr itie Verkandlun-
gen der kimigl. iKcluilckrn GinlUckafl drr Wiitmarliapfa su l>ipsis, I89S, p, it «qq., naii il la
dteril pluUll qu'il a'to doDiia 1h raium.
-dbï Google
I8i CllàHMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIH.
REyAROUES. ~- 1. La forme Iheasalienne xi; (au lieu Je t«) soulève une difficulté
assez grave ; il semble bien qu'on ne puisse l'expliquer qu'en la rattachant à un thème
préhellénique dans lequel la labialisation aurait ilispani ; mais la question est contro-
Quant fi lit, Torme chvpricniie pour Tft, elle s'explique par la loi S 282, Reh. II.
II. L'analogie a maintenu n dans des cas où la toi précédente Terait attendre t.
Ex. : eiciai d'après 'éitoiiiai, Xti'iiti d'après ieino), liKoç d'après ï'itoî, «11 dor.
au lieu de'-tsi d'après le thème ito-, nÉTTapt;, TtÉTpaTOï béol., nivupi;
lesb-, d'après tiévtb '.
2" Dans presque tous les dialectes', la labiovélaire sonore est
représentée par un S devant une voyelle palatale.
Ex. : SeX^pû^, utérus, àSeXçô;, Trère utérin, frère, Zù.<fa.^, cochon de lait
(cf. lat. VOlva, vulva, skr, gârbhas, ïcnlre, flanc [de la mère]),
StiXofwti locr., 5ï)Xo(/^i dor. (p. * 86)>-vo-[*a( , Ind.-eur.
g^el-no-mai), en regard de l'ait, poùXofioti, vouloir), etc.
Reharoue. — L'analogie a, dans un assez grand nombre de cas, contrarié l'action
de cette loi phonétique ; c'est ainsi que ^(Xof a subi l'influence de pîXXia et de ftoX^,
qu'ôëïXdf a été refait sur oëoUf, que at€o|ji.ai, ai^o[tt(la, aiSovrai, ont déterminé la
flexion oiëcai [at€7|], acëeTai, aÉ€«sOi, etc., que ffCcvvu^ti* et aSésiti ont subi l'in-
fluence de aëùaai, etc.
S° La labiovélaire aspirée est représentée par l> devant la voyelle e.
Ex. : 6s(v(i), frapper (ind.-eur. rac. 'g"hen-), 66pjy,ô(, chaud, 6ïpOÇ,
été (cf. lat. fonnus, skr. ghat-mâs, ardeur), 6^a(iaiï6ai [Hfis.,
fr., 9; PiNDiiiE, Nfm., 5, 10], implorer, TtCiX'j6t(JTCÇ [Callim., Ccr.,
i8], très d(?sirable, d'où très cher, en regard de irÔOoç, désir
[pour 'ço^o;] (cf. anc. perse jadiijàmiij, je prie, rac,
g^hedh-), etc.
I. Cet. d. WisietiKliafîfià, ISflS, p. 3î >qq.
xi-nxpti, ntwpe;, de, ns daÎTenl pu l'iipliqDM'
Eixit l«b., ntîcFxt Ibesial., nOTaiio)i(i7<iT(d béol., ïd n^rd de l'itt. TtïvBi. -icr,),ui, <■ >u lob ■,
SippH., llitXl-trTpoilSoi; I>«dI. «n regard d> Tf,).t ion., Ilivae-j; biol. en regard da l'ion. TeverJc
[if. ïivÎTK, n rrianH, goarmond », Ul, COndîre)), il «mblo bien qu'il ttillo recrninailni aiec Ba-o-
■iss(C™nrfr(ij. di., 1. 1', S Gi«, p. Ï9i iq.) que réolien, l« chypricn el rarcadicn doiienl èlrc aépa-
ré> des Mitrct dialectes pour le trailenieDl de la latùavéiains Hurde primilire. Sam dmitr, cet dialectea
dnnnaienl dans la prODOncialion ujio laleur aiseï grande an pbonème labial accompagnanl l'eiploilTe
culendre. Toulefois, dans Ira dialFclM du groupa éolicn. on IrouTC an» t dcraot In T0]relle> palatales,
cadisu prési-nleol un cerlsb oombrodé Formn'où Von at. S comina en ionien et eii aUique (cl. Til>!-
çiïu) et ti en eypriole, imiTEtÉin). t((, iirîiH.ovuf [= MCJi!i),avTi(). en »rc»dien). Auwi 1» pro-
blème esl-il as«i compliqu*. Vuv. lei conjeclurta de Souisiir dans 1* Zfihrhr. de Kahn, l, XXXIV,
■n (ef .
1 [>ubj.) Iheasal., pe,i4,uy<,î béol.
Uilùf^t locr. — ^ilfnii led>.. pe^k^îvot btel. .
mregarddeetXfEvot a(l.. indiquent
<esse séparaient uni doute dea lultea dialcelci poi
-db,Google
PHONÉTIQUE. - CONSONNES. 183
Rehasoub. — L'analogie a substilué ip à 6 duns cerUines formes.
El. : vff it et ytlfsi d'après vt^guivoï et visa (cf. golh. «nat'ii, ail. €^nH, rac.
»ne»s"A-)i ^''T* d'après 7|i^ûv, de aiçivw.
275. — Labiovélaires représentées par des ^atturalcs. —
Dans certains cas, les labiovélaires de la langue indo-européenne pri-
mitive étaient devenues des vélaires pures et simples à l'époque pré-
hellénique; c'est ce qui explique que le grec en ait fait des gut-
turales.
1* Les groupes primitifs indo-européens q'^ij, t/'^ij, g'^hy se sont
confondus en grec avec les groupes primitifs qij, gij, gliy et
kij, gy, gky*, qui étaient déjà, les uns et les autres, soumis
au même traitement.
Ex. : TciaObi, faire cuire, à côté do itixTÔï et d't;;i<]'ix (cf. lat.
coctUB, coxi, skr. pakléu, de la rac. peij"-, faire cuire), Xt<r-
Oii>,u,(v' iÔLiJbi'^fi Héstchiis, à C(>té de Xeiiuo) [voy. ci-dessus,
§263, i'], (làWJdiv, iX«TTCi)v, moindre, de iXayvç[voy. ci-
dessous, 2°], k côté de i'Xa.ofi<; [cf. v. h. -ail. lungar, vif,
rapide), — viÇw, laver, à côlé de /ypvi'f, ;^/pvt6-o(, eau pour
se laver les mains [v. irl. nechl, propre, skr, niklàs, lavr], Çvi,
ilvii[ind.-eur. th. 'g^'y.-ye-], à côté de pto;, etc.
2* La labialisation a disparu devant et après u.
a) Elle a disparu devant u.
Ex. : lïX'iXaÇ, jeune chien (cf. norvég, sAt-aMra, japper sans cesse, lith.
skalikai, chien de chasse qui donne continuellement de la voit),
Y'jv^, femme, à côté de [tviofuti (cf. ci-dessus, § 273, 2'),
èX^X'^ç, peiii (cf. skr. laghua, léger, rapide), à côté d'iXaçpoî.
Rehahque. — Ittns les formes ottui Gorlyn., îtOî Sophb., /V-. 91, ïitut Dodone, la
présence de n, au lieu de x, esl due k l'analogie du thème Tto-.
Pour P des mois poîîî et èxaTOftSii, loy. Bloodfield, Amer. Or. Soc. Vroettd.,
M. 189i, p. CXXIIi sqq., cilé par Brughann, Grundrii», etc., t. 1 ', p. 5S5.
b) Elle a disparu après u.
Ex. ;>ÛKO£, loup (cf. goth. v'ulfs, skr. t-rAffs), X'JxXo; (cf. angl,-
sax. hweol, roue), (pEÛ^u, fuir, aor. Ir^vf^i (cf. lat. fuglo,
ind.-eur, 'Ô/ieuy"-, bheug"-*), etc.
1. Odi tu ri-d(«utqMx)(
r*pr*««t.Di
l k§ n îjr) dopiK 55 (e'- liàiTOuv, SiopT,cr50i«n),
qu,v,
* î (ïf-
KotW. M rrgwd d. i-pd;. ,1 ,
ttIÇu poar
•oTir-ï")-
S. Sur 1« ruoDi rpi-on * da
cml» qui 1
pir ODC
-db,Google
\èt CRAHHAIltE COHPAnËE DU GREC ET DU UTIN.
ReuABQUEs. — I. L'u du mot grec vûÇ esl le seul indice qu'on ait de la présence
dans ce mot de la labiovélaire primitive q"', en effet le latin nox, le vieil irlandais
innochl, «itc nuit-ii. ie golh. nahli{al\. Wat^t), le skr. nalilit, etc., en ont perdu la
trace; mais, en même temiis, aucune de ces tangues ne fournit d'argument contre la
solidité de l'hypothèse.
II. Sur les dirficullfe spéciales que soulève le mot îvu^, gén. ôvuyot, meis. grilTi. en
regard du latin nngnis et des autres mots analogues de la famille indo-européenne, voy.
Bbuchann, Gmndrits, etc., t. 1*, p. 596, Anm, 3.
b. - Tra«alorMiatloBa dea laMoT«lalr«a cm Intla.
276. — Observations préliminaires. — De la comparaison faite
entre les divers dialectes italiques, il résulte que les labiovélaires pri-
mitives ont âù être traitées à l'époque préitalique comme les pala-
tales + IV. Toutefois, devant les voyelles (u excepté), le latin se sépare
des autres idiomes italiques pour des raisons encore mal connues.
277. — Lablovëlairea devant voyelles, sauf u. — Devant toutes
les voyelles, sauf u, le latin répond par qu à la labiovélaire sourde
primitive, par gr (dans le groupe -ngv-) et ordinairement par y à la
labiovélaire sonore primitive, enfin par gv (dans le groupe -ngr-), par
Y à l'intérieur d'un mot et par f au commencement d'un mot à la
labiovélaire aspirée primitive.
1° Le latin répond par qo à la labiovélaire sourde primitive devant
toutes les voyelles (sauf u), tandis que l'osque et l'ombrien y
répondent par p.
Ex. : quo, qum, qu&m, guis, qui (cf. gr. no-, osque put, qui. pai,
pae, laquelle, paam accus., laquelle, pxd, c.-à-d. quid, ombr.
poi, poei, qui, pafe, c.-à-d. quas, pi*, c.-à-d. qais),
-que, et (cf. ombr. -pe, osque -p, gr. t(], guattnor, quatre
(cf. osque petiropert, quatre fois, ombr. pelurpunm, e.-à-d.
quadnipedibiis, gr. ion. ■zlmt^n; [voy. ci-dessus, §274,
1']}, \mqua, linguit (cf. gr. >tiru [voy. ci-dessus, § 273,
i°]), seguor, seguiminî (cf. gr. Ër;o,uiai [voy. ci-dessus,
§273, i»]), etc.
llEHARQUES. — I. On a vu ci-dessus, % !64, Rem. I, que dans les mots suivants le
groupe qn initial était dil & l'assimilation d'un p primitif initial â un groupe qn médial.
E\. : vainque [cf. gr. icévTt], coqao pour ' qnaqno (cf. gr. nÉtJ'ai, lUn min), etc.
II. M. Louis Havct a démontré [Reine dtPhilol., t. XX, p. "73 sqq.) que le groupe
qu pouvant faire position (cf. Lucrèce, IV, 12S : crasiaque conveniant liqnidis at
liquida crauii] ^uivaloit A un groupe de deux consonnes (qr) '.
I . r^ ptaAniHiièDe m pcnUU dim U l«n^fl populhir», pQÎHqn», dua W ven Att poMn chr4(tfiu, on
Iriwt iqna compl* poor un trochée (iqua), mtii pniWlM pronorçiil-nn acqua coitim» l'iniliqne
non > aciiia •. Vn;, Viuiin, dam lu Ron>an. FurseSiiOBfn di VollniEJlcr, t. TU, p.' î«4.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CONSONNES. 1B&
III. On a TU ci>de$sus, K 113 ei 129, qoe dans certains cas qn était devenu o.
Ce changement se produil dans les condiiions suivantes :
1, devant ip, et
E^. ; colo pour '(pialo, en regard deinqulinoi (cf. gr. l-7rXeto, voy. ci-dessus,
S i^3, 1°), — coqnopour *<[aeqiio(i:r. ci-dessus, Reh. I), — combretnm,
)oac((k gnnds«pè«). pour * quemfratiun * (cl. liih. tiendrai plur., «pè»
ds roKtui, d'un thème prîmilif hwendkro-).
2* Le groupe qu5- était passé à c&- dès la p<!riode primitive du laUn *.
El. : coins (c(. gr. ndlo;, piToi. rac. g'el-), coUnin {et. goih. hali, ail. ÇoIB,
du thème germanique primitif *yirolêo-, qu'on railacheà la mfime racine
q'el), CMnnm et oonira en regard de in-^lnira, jocnr [cf. gr. '^itap,
voy. ci-dessus, g 213, 1»)'.
On sait que ce fut au vin* siècle de Rome que ifai-, co- Ait assourdi en cfi-, d'où les
formes lincnnt, -lacni pour -aeiinoi, mm pour ifnoni, -cnmqna pour -qaomqna.
Comme de aiqnoi on avait fait aacm, de même de eqaos on Bt acot '. Puis, au il* siècle
de notre ère, les théories );rjmmali cales qui proscrivaient les prétendues anomalies avant
^té appliquées rigoureusement', on imagina de former sur aifiii un nominaltf eqnni,
sur loqnitnr et reUnqnit les pluriels loqnniitiir et relinqwiiit, etc., qui, pour les an-
ciens Romains, eussent été des barbarismes'.
2" Le latin répond à la labiovélaire sonore primitive devant voyelle
(sauf devant tt), soit par gv, soîl par T, tandis que l'osque et
l'ombrien y répondent par A,
a) Le latin y répond par gv aprt^s un n.
Ex. :tui£ruo, nnffuen (cf. ombr. umiu [c.-à-d. anguito] pour
'omm[e]-tod, ancien, 'ombetôd, anc. irl. xmb, beurre, v. h.-
all. ancho, beurre), inguVQ (cf. %T. àSr.v, paléo-sl. okkuen,
gonDé, bouffl)^
roH dut ïyfi. Vp. Vaf. L. a<>iT, ArcAindi Walfflio, 1. IX, p. I3tf.
! Iî*,'i*(p. IM).
décrira 'cod, *COni, •cotfd- wpmdmt COttidte, COUdîe. C. 1. L., I. V, d- 531. IS, Hc, toj.
GinuK. Lat. Wortforme:!, i. t.), nn i «crii qnod, quom, qtlDt, d'ip^^ (piB, qua, qull, (le.
Da mina l'analogM do lluquO, llliqilil, etc., a remplacé I» farinM 'lincont. seCDIltOr par
linqnoDt, aequaDtar; celle do coqni a impos* Im graphira coquoi, coqnom, au lion de cocoa,
COCOm. aie.
s. Tc^. h. Baant, Jie Gulluralen, tlt-, p. S3 aqq., cilé par F. Stdu, tal. Grainmalik, t* édil.,
p. ÏS9 (f. U, c).
S. Tof. tficitieamt It traité itTMLnt LoKvt, de orlhoçraphia, daoa la loaa TU daa Grammaliri
-db,Google
liia GRAHMAIRfi: COHPiRËE DU GREC ET DU UTIN.
b) Partout ailleurs il y répond par t.
Ex. : reoio (cf. osquc kumbened, c.-à-d. cooTénît, ombr. ientat,
c.-à-d. Tenerit, gr. pai'vw [voy. ci-dessus, § 273, 2*]),
Tivos (cf. osque bivm, c.-à-d. vivi, gr. Pi'oç), vem (cf.
ombp, benu, c.-à-d. Terubns, v. irl. bir, piquant, pique),
vonre (cf. gr. pop4 [voy. ci-dessus, § 273, S'I), TOlfire (cf.
gr. poXï] [voy. ci-dessus, § 273, 2°]}, uva pour 'ugwà (cf.
lith. uga, baie, grain), etc.
Reuahques. — ]. Les mois où Je latin présente un b, làoù l'on attendrait un v, sont
des mots empruntas à l'osque ou à l'ombrien.
Ex.:b3i (et. osque Bmianud, c.-A-d. Bovîano, ombr. bue, c.-&-d. bove,
gr. poD(*, etc.'.
II. Après n, le groupe lalin -gu6 a subi les mêmes transformations que qa^ (cf. ci-
dessus, S 271, 1", Rem. III, 2°), c'est-à-dire que, par exemple, la 3' personne du pluriel
du présent nngno, qui était ' ongont à l'époque préhistorique, a été successivement nn-
gnont, nnguut et nngnuiit*.
3' Devant voyelle (sauf devant u), le latin répond à la labiovélaire
aspirée primitive de diverses manières, tandis que l'ombrien et
l'osque y répondent toujours par f.
a) Le latin y répond pargr après un n.
Ex. : ninguit à côté de nivem (cf. gr. vfça ace, neige, v. irl.
fnigid, il tombe des gouttes, il pleut, goth. snaiws, ail. Si^mt),
angnis (cf. v. irl. escung, anguille, lith. angix, serpent), etc.
ReharoiJB. — L'observation faite ci-dessus (3*, Reu. Il), à propos de tingnoiit, s'ap-
plique aussi A ningaont, ningunt (Lixhèce, II, 621), etc.
b) 11 y répond parv à l'intérieur d'un mot.
Ex. : niFem à cdté de ningnit (voy. ci-dessus, a), coniFeo à côté
de nictare (cf. goth. kneiwan, se baisser, rac. kneig^h-),
toveo (ind.-eur. ' dhog'keyô), etc.
c) 11 y répond par t au commencement d'un mot.
Ex. : ftnnus et ftnrafl (cf. gr. 9tp[iôç [voy. ci-dessus, §274, 3*]),
ot-/endo, de-fendo (ind.-eur. ' g^hen-dko), i^veo, fausttu
(cf. ombr. foner, c.-à-d. taveotes), etc.
I. Vof. d'iulrot riruplM, nm m coBln'tndt, din> K. Bii<;aiAn, Gmnanii, fie.. I. I'. 3 M3,
p. OOO. qui «nroie iDW 1 Ciei, du» In fimdie. delta B. Aeead. dti Lineei, t. Ht. p. 30Î «qq.
t. CauiBe 'lincont • ianai wiCMuiTCiiiml UliqUOIIt, linGVDt «t UliqilUnt. Voy. BiiviAn,
-dbï Google
PHOMËTIOUE. - CONSONNES. 187
278. — Lablovélalres devant congoones. — La question n'est
pas entièrement résolue, mais voici quelques points qui paraissent
acquis :
1" Devant t et devant i, ainsi que devant n, r, l et y consonne,
les labiovéiaires primitives sont représentées par de simples
gutturales en latin.
Ex. : coctus, coxi pour 'coc-si, en regard de coquo (voy. ci-dessus,
§ 277, i° Reu. I et m, 1*), insectiones (cité par Avld-Gelu,
xvil[, 9, 11), Nciis, in-sezit pour 'insecsit (~ dixerit), à
côté de ïuseque (cf. gr. èv^icu, aor. opl, hiaitoi, v, îrl.
insce, discours, rac. seq"'-, faire voir, monirer, informer), fllîxum
en regard de liquor, etc.', — tàgmm de 'teq"tiom (cf.
insece], agnus de 'ag^nos (mais voy. ci-après 2°, Beh.),
— grayiB (cf. gr. Papûç, goth. kaùrm, skr. gurûs, lourd),
grandis (cf. gr. ^pCv6Û0[/.aE Ahistofh., Nu^es, 362, se ren^rger,
faire le fler, le dédaigneux, dérivé de ^pÉvQoi;, sorlc d'oiseau aqua-
tique), migrare (cl. gr. i^ieiètù, changer de place, i|*£Ù<ïailOai
passer de l'autre càU, àp.oiFâ COfinth., échange), — assecla et
assecnla* deasseqnor, £rlatifi(cf. gr.^àXavo;). — socinsde
'tocwjos dérivé de sequor, collicise dérivé de liqueo, dali-
cite en regard de laqueas^, etc.
2" L'aspirée labiovélaire primitive devant r est devenue I au com-
mencement et g au milieu des mots.
Ex. ift-agrare (cf. gr. ôoçpocivofiat [voy. ci-dessus, § 273, 3°])*,
EBger, gén. egrri (cf. gr. xiT/Oi, infamie on laideur repous-
Remabque. — Peul-èlre le mot agniis {cf. ci-dessus, 1») doit- il Mrc rattaché à un
thème indo-européen og'hno- : en ce cas, il y aurait lieu de compléter la loi prOcitée
en disant que l'aspirée labiovélaire primitive s'est réduite !\ g en latin non seulement
devant r, mais encore devant n, k l'intérieur d'un mol.
3" Les labiovéiaires sont devenues de simples gutturales en latin
après la syncope des voyelles qui les soutenaient. C'est ainsi
qu'on explique le changement de neçue et d'atgue en nec et
en ac devant consonne*.
1. Dans «rIaiD» f.,
,^„tmf.tom
.ma quintm (iM> r*nrd d'
c quinqUB), toulo trace de la
lattio-
t«l.i»pFlDHivt>dbp<
im. U forme Qulnctius no pmuie ri™,
C . pu j *l™ rétabli p« ,
gif ..« quinqua.
t. D.>»auecula,
l'n «1 UK tfti
b.p. lîS.
3. 11 rut «dmcllrc 1
ditanl d'uno (prK|Uf oi
i. 11 Ha>bl. q.>n da
ni tragrare oi
1 lit UM romation i n!d<}til>lcaii
D( twptrable l celle qi»
iprt-
r« iof pafvoiuii, il le coi
npoK
podr
•4t(, r.™«faiblodQ
Ihtfne •àJw-, (
:cr. lai! odorM de -ep.[
} i. ureh,. C«M«MAa(* d.
ïO[iai
5. To). BaDoi.m, i
V!i„e.
rachapm. HS7, p. 31-, 3
«. D« Drfoie, Klor l
Iragniuin.lcn»!
1 CnnCtni «fait pour • cB
nquit
01, utienneacDl'co-eni
luo-,
-db,Google
188 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU UT1.1.
279. — LnbtoTélalres devant et après u. — Devant u, la labia-
lisation a fini par disparaitre dans les langues italiques et aussi en latin.
Ex. : çuercus en regard de (jnerguetum, arcus en regard de
argui gén. (cf. Lucbècb, V, 526; Cic, de nal. dtor., III. 51, M),
d'ar^uites sagillaires (cf. Paul, tx Fbst., p. IS, 32, Thewrea'k de
Pomr) et d'arq'uiteneiis (cf. Ace., ir., sa), lacnnar à côté
de laguear, oe-cubi, si-cubi, oun-cubi, ne-cunde, ne-
cuter, etc. (cf. skr. kuka, ind.-eur. *q^u-)*, etc.
Rehauque. — Après u, la Inbialisaticn s'est perdue aussi i ce qu'il semble, mais la
question esllropspëciale: vojeî les résultats donnas pnrK-BBUCBANS, Grundrim, etc.',
i 667, p. eOi.
B. — Explosives considérées d'après leur degré d'articulation.
Bibliographie. — K, Urucuann, Gi'undrûi, t. l*[(]ie Vcrschiussiaute nnchihrer
Articultttionsan), gS 738-747 (p. 651 sqq.) et S8 751-773 (p. 6M sqq,).
G. Meyer, Grit'hUche Grammalik*, g 197.— K. BnuCHANN, Ûriechiêclie Grammalik*,
U ^1-35 (Anikulationsart ilei- VerschlusElauie), p. iW sqq-
F. Stolz, Lai. Cramm.', p. 588 sqq. — W. .M. Lind.iay, Ihe Lalin langiiage, ch. IV,
S 95-98 (p. 379 sqq.).
280. — Observation grCnëralc. — Si l'on considère leur degré
d'articulation (cf. ci-dessus, g 60, p. 30, n. b), on peut classer les
explosives en ténues (ou fortes), en moyennes (ou douces) et en aspirées.
Or, sous rinfluencc de certaines lois qu'il s'agit de dégager, il peut
arriver et il arrive que les ténues deviennent moyennes et que les aspi-
rées perdent leur aspiration, ou inversement.
Nous allons étudier en grec, puis en latin, les principaux faits qui
se rattachent à cette question.
RBMABQtiE. — Mais, d'abord, un .iverlissement est nécessaire. Nous nous servirons
de prérérence des termes consacrés par la grammaire grecque et par la grammaire
latine, c'est-à-dire que, conservant aux aipiriea le nom que tout le monde leur donne,
noua désignerons les Tories par le mot ttniiet (n, t, x, — p, t, c] et les douces par le
mol moijeiinei (p, 5, fi — b, d, c) '.
Celte classillcation, il ne faut pas l'oublier, est tout ft Ibit indépendante de celle qui
?tc.. Toy. Zl-uti, dam ks Bfriehie d. btrhm. GesdUchafl
. i« dcai cliiin Ae idikII», cellra qu'oo fiiil eulrndro irrc
m (Sanà. x i^i nid«a » ou « a^pïrdi ") et crlin qu'on Fiil rDlmilrc uiu upinlion ('l'iïi.
* Pi ?> S ^tiiml dixrniHs an conlinua ('oj, ci-dcnoa,
" il Pl«f« ■
«t pi» l*nuei qiH In upirtci ». tûv [liv i|(i),iôv ioTi Bauvrepa, tûï Si Baffimv i|"Wt«P«- " I"'
pcllrat. L« Ulini ont Iriduil do groe Ih tcmn corrrtpanduU levés, medlB, BSpar», bim que
votabnlit apjtd Lalinos, p. M sqq.
-db,Google
PHONËTIQUE. -~ CONSONNES. 18fl
divise les explosives en sourdes el en sonores'. Mais il 7 a avantage à substiUier les
mots Uauet et moyennes aui termes foiie$ et doueei, ne serait-ce que pour éviter de
conroniJre malgré soi les fortes avec les sonores, et les douces avec les sourdes, ce qui
arrive souvent aux débutants préoccupés, à tort, de chercher un rapport entr« ces mois-
I. - Grec.
281. — Les ténacs, — Bien que les ténues primitives se maintien-
nent en général sans changement en grec (cf. icx-rôp, père, en regard
du sanscrit pità, W, en regard du sanscrit ca, etc.), elles se sont
modifiées parfois sous l'influence de sons voisins.
Une tenue s'est changée en tenue aspirée :
a) Dans les groupes As, ps, comme le prouvent les graphies XS, «tS
employées par divers alphabets locaux pour représenter les sons notés
plus tard par Ç et iji*.
Rbmarques. — 1. Ce changement de ténue en ténue nspirée s'est même produit
quelquefois dans les groupes <jk et me devenus en certains pa];s grecs a/ et aif far une
sorte d'assimilation régressive [et. uia/o;, pécule, queue dn fcuiiiM, di» tmiu, à c6lé de
[l'iKOi [e(. Vo\A.vx,Onomatl., 6, 9i], Xtafo<;, \at, au lieu de X-'nco;, ao6vZ-Aoi inscr.
ait. au lieu de vicovSuXof, àafipxyoi att. au lieu de iaitifi-joi, la-^y^i et non *iv-
TH(en regard de ûitoifft^Qî [cf. ^t^-riiî, »ctiuo de boire], etc.).
II. Il ne ftLutpas confondre les faits de la remarque précédente avec les exemples dans
lesquels 9y^ et 00 s'eipliquenl pir une métathése propre à la langue attique vulgaire
(cf. S;(evoxXîjt p. XaiwoiikTfi ^= SivûxXtîî, ËYf«Tçiv pour Éypi'Jitv, etc.).
b) Dans le groupe km réduit à kkn (/v) par la chute de la siftiante
(cf. âr/yri, balla du blé, pour * i.7i.'î-i%, en regard du chypr.
àxoT-Tx, orge, du lat. acus, aceru et du goth. ahs, épi^).
c) Devant l'esprit rude, reste d'une ancienne sifflante : en pareil
cas, l'aspiration est reportée sur la ténue.
Ex, : xaAi^bi pour xxt -|- t^u, ii^ufa-iita pour jtc -|- ùçiivci), etc.
Rbhasques. — 1. Ce passage de la ténue à l'aspirée devant une voyelle aspirée se
produit aussi dans les crases.
■a »iil In IDOT'B
u« (*, d, oit.) et 1.
Ih («nun (p.
s«i.ir*».{p*. M.
■ >piré« ■» •'«
xou>p>gnc d »uc>ii
n unoritè gMlllr,
î. Dut le t'raljrte, p. ill n, Plalun appelle le a une Idlre qui proroqno l'upirilioD : ypâ^f^ Jtvii,-
3. A dlfaul d'iuln preuTr, le f_ de â^VT{ surirul à dércler h ehote d'une ■nclen» liniuile. Sur
la cbu;;tnient da Uddci « upirMa dans ecrtùnt dùleclei et particulièmiml dan* la ditltle iltiiiBe
on conMlIcn ■•ec proAl neeciiH dam 1« Sfurfie» de CnHiui, I. I, ï. «î uv\-, Ciariti, Grimrfjfljf,
de. S' M., p. SDO >qq. ; von »■■ UChii., Bber die Atpiraliaa der Ttaxei Bar Nal. und llq. im
Zend H. Grieeh., Leipiig, le;} ; G. Hmi, GriecbtKKt Crammalik, g iOt aqq., >• éd., p. Ï80 aqq.
-dbï Google
GRAMMAIRE COMPARÉE DU GHEC ET DU LATIN.
cuoTiç, )Ft5:t(i>ç, pour xal ooa, xa! Bfftrç,
, OoiiiiTiov pour To [(jLîtTiM, elc.
Mais ces crases ne sont ordinairea que chez tes poètes.
II. Quelquefois même, dans certains dialectes, particulièrement dans le dialecte
atliquc, l'action de l'esprit rude' se Tait sentir sur une eiplosive précédente, séparée
de l'esprit rude par une voyelle, ou sur une vibrante p précédente, qui, à son tour,
change la lénue précédente en ténue aspirée.
E\. : içiopxéoj Inscr. dor. (cf. C. I. G., n' 1688, I. 9; DiTTENBEnccH, Si/ll.,
n» ni , 69 ; 18 ; n" 388,6) de 'emhopKéu» (cf. oaxoç, Hmmtj, bÙOiSt,!,
(|iii M compiiit «n toi (de «ûtâï et de àStîv, àvSavEiv}*, ffcvfi et ion.
ffaup-fj, gurdc, de 'Ttf<)-bf&, f pOûSoï, qui «I CD roule, qui eat (wHi, de 'vftr-
o6o(, TÉftpnnt^v, quadrige, de *TBTp-iirJtO'*. Cf. ci-après, 307, 1°, Reh. VI.
III. Contrairement aux lois de la dissimilation consonanlique (cf. cj-après, g 322 sq.],
il n'est pas rare de rencontrer dans dilTérenls dialectes des formes comme celles-ci :
El. ; 'Av%{i.oxoi au lieu d' 'AvtiXoyo;, Ni]^ip)((i)v au lieu de Nixipyiuv, ♦«-
fxio; au lieu de Iliijiipaiot (dïal. ait.'). — Otjjujvoooï au lieu de tiu-i-
vofloç [dial. de Styra), etc.
diOit au lieu de BÉti;, 6E|it!o6oxXiîf au lieu de 8c]jiiffToxX^; (dial. att.!.
— X^^P'î *" ''^'' ^^ >;"''?'(. ^*« * *"'« (<!'»'■ il'Oropos), etc.
Ces divers exemples montrent que dans certaines prononciations dialectales, l'aspira-
tion d'une ténue aspirée pouvait changer une ténue en aspirée, non seulement si la ténue
et la ténue aspirée se trouvaient dans deux syllabes voisines, mais même si elles se
trouvaient dans deux syllat>es séparées l'une de l'autre par une autre syllabe.
IV. C'est évidemment la même loi qui a maintenu dans l'ancien dialecte crétois des
formes comme SidiBOai*, 6i8^i, OlSej^lévu)!, ÔiOtTUi, etc., a quelquefois rétabli dans
d'autres dialectes les anciennes ténues aspirées changées en simples ténues par dissimi-
lation (cf. &ri6<ï, luiio, BU lieu de trfl(i, Kvtdc9Y| au lieu de àvtTtO'ri [dial. atl.], —
$(6iuv au lieu de tltCOuv [béot.], etc.) et enlin a fait aspirer l'initiale de mots comme
&pi6[jL(i{ au lieu de àpiO^jLd;, lyoi au lien de Ëyu, etc. (inscripl. ait. du vi* et du
V siècle)*.
V. L'analogie a joué aussi un rÛle dans le changement en ténues aspirées de certaines
ténues primitives. C'est ce qu'on voit dans les formes àXiifio (cf. Xi'na et le skr. llm-
pâli), SéYo[,iai (en regard de SJxo(ji.xi ion. dor. lesb.) et dans les parfaits comme
StStixa (de Ëifxvufii), etc.'.
I. Oh plui eiMlemnit, de l'upinliaa eiigltot cotre dnii Toyell» (ia]r. ci'iprte, ,; 3117, I*}.
iiilo ]« upiralkiiu, 0 + a l'est mntricl* r^gnllireiunl en u. d'où U furme «ùtiiÎJit cilèc par
Aruumi'i dikoli. de pronomine, p. 351, I. Tonleruii. l'iunieii d'Hérodote prtoote UHi la fome
aûSxSr.ï (et. H»». VI, Hi). maù on Hi( quo l'bnirn d'Btrndi'li n'cii pas alKulument pur (toy. ci-
deniH, § 17, p. SO).
3. CnfuriHaH rancooIrenL aar lei iDKriptiom aUiquadu vi' d du r< titclo; ello detknneDt piu>
rarei 1 partir du ir". Voy, Mtunauii, ouf. cilr, î* éd.. p. "9 sq.
*. Pour U groupe -M- dani celle forme, roy. ei-aprd, g 306. !*. Ria. 1. Uait ce qu'il faut
*lhl-lhi-mHct. cl-tfria, % 3ÎS).
S. Sur celte qunUun ipéFlale, toy. K. BatMiin. GriKiilie/te Gramn.*, p. 73, n. I. qui conbat
l'opiaionda Miiinaain, Mil. Aii>Hl«cAaK,ie8e, p. iSl et de G. MtTt; Gnech. Gramm., 1* td.,
f. Oanorr, iiir GtKhiehlt da FirftkU, p. Î84 sqq. ; K. Bauo».
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — CONSONNES. 101
282. — Devant toute consonne sonore, une ténue se changeait en
ffioyenne dans l'indo-européen ' : cette loi a continué d'être appliquée
en grec, comme le prouvent les formes iirî-ëS-oti (cf. skr, upa-bdâ,
triîpignemenl, d'une racine perf-) Pinb., lendemain de fCle', ûCëiXXttv Hom.
(ri., XIX, 80) pour ûitoÊcélitw, Tcl^Y^'''^ ^^ rcWstw, xXtCSiov en regard de
xloirri*, etc.; c'est une loi analogue*, qui explique TTry-^y-iti en
regard de icœoootXoç {p. ' itait-yatlo-ç), (tty-vu-fii en regard du skr.
miç-rà-, mélangé, etc.
En dehors de ces deux cas, le changement de la ténue en moyenne
ne se trouve que dans des formations nouvelles, soumises à l'influence
de l'analogie (cf. x(x5>e6ûî messén. en regard de x^tTr-, voler, wpvT(T.v,
ôpy-yT) en regard de ôpyx-, creuser, fouir, etc.)'.
Mais il y a des cas où il est difficile de dire si le changement de la
ténue en moyenne est dû à la loi phonétique ou aux effets de l'ana-
logie. C'est notamment le cas pour t^yocvov (en regard de rô*»} et
pour ^UCii*.
Remarques. — I. Le dialecie pamphylien présente un exemple remarquable <le l'in-
fluence d'une nasale sur la ténue qui la suit, dans la graphie (v]S^ pour vt.
Ex. : néSe, cinq (atl. nivTt), cÎYtoSi, qu'ih condniHni [dor. âytuvTi), elc.
II. Sur le (railemcnl du grouie primitif iiu initial, qui, en grec, aboutit à (W-, d'où tr-,
Toy. ci-dessus, S 230, S", a (p. 140) et sur le Iraitemenl du groupe primilif Iw médial,
qui devient cto {tt en attique et en béotien), voy. ci-dessus, % 230, 5», b (p. lil).
Quant à la forme chypriole iri'î, qui correspond à riç, on i'eiplique aujourd'hui par
la transformation en epiranle du groupe préheilénique l"' substitut de l'indo-euro-
féen 9"*.
283. — Les ténues aspirées. — Les ténues aspirées de l'indo-
européen se sont maintenues en grec.
Ex. : (i<pccpccYfo[i.a(t, hom., pétiller (cf. skr. spkûrja-li, il pStille),
OfÂot^, escabeau (cf. skr. pkàlaka-m, planche, marchepied),
Branù, 1. IX, p. ISO iqo
comUIA 1« cITeLa dtoi l'im.- — --
ï. Vaj. K. Btnuiuii, Gritthii,. -..-, -
da PirfikU. p. ïe*tqq. ; G. llii««, firiw*. Cm™™., *
WiiHiun du» Ica BtUrtgt de BcurRborgtr,
- qoe In dialMlH chyp'*''* »' pimptiTlien "''
a. antidriti. tic, 1. I', S 40S, »•, p, JOi iq.
BtMii», CruarfrtM.tlc.. 1. 1'. g 0S«, 3 (p. S»«) el S 7J). d
-dbï Google
m GltAHHAlRE COMPARÉE DU GIIEC ET DU LATIN.
oîo8a, lu sais (cf. skr. véltka), cx^Cw. j» rends (cf. skr.
chinâtti, il fend), cçâliofioti, je trébuche, je me lrom(ie (cf. skr.
ikkalale, il trébuche)', etc.
RBHAnoUB. — Les lénuee aspirées primitives s'élant, dès l'époque prélieilénique,
confondues en grec avec les moyennes aspirées, c'est seulement à propos de celles-ci
que nous étudierons les transformations que les unes et les autres ont subies dans les
différents dialectes (voy. ci-après, gg 38S et suiv.).
2S4. — Lca moyennes. — On a vu ct-dessus que les moyennes
de l'indo-européen se sont conservées en grec. Mais, dans la suite des
temps, certains dialectes ont plus ou moins altéré la prononciation
de ces consonnes.
1* Ainsi les moyennes sont devenues parfois des spirantes sonores.
a) Par exemple, ^ est passé à u dans le laconien et dans l'éléen,
même avant l'époque romaine, comme le prouve la tran-
scription du F par ^ dans ces dialectes (voy. ci-dessus, p. 138,
n.â); en attîque, c'est seulement au commencement de l'ère
chrétienne que le ^ devint une spirante (cf. ci-dessus, § 9S,
p.S3)'.
b) Le S était devenu une spirante en éléen dès le vr ou le v* siècle
av. J.-G. (cf. ci-dessus, §9S, p.S3); en attique le même chan-
gement de prononciation se produisit au commencement de
l'ère chrétienne.
c) Le Y était devenu une spirante (j) dès le second siècle avant
notre ère (voy. ci-dessus, g 05, p. Si et cf. Fn. Blabs, ueèer die
Ausiprache des GriechUcken, 3' édit., p. 107).
On sait que cette prononciation du ^, du S et du y est celle du
grec moderne.
i' D'autre part, les moyennes se sont changées en ténues :
a) Dans des formations comme Çfvo( (préhell. 'kiken- pour 'gzken-,
c'est-à-dire *ghs-en-*), qui sont communes à toute la grécité,
et dans lesquelles la moyenne primitive se trouve placée
devant une consonne sans sonorité (cf. ci-dessus, §382).
ItEHAHOUB. — Des formes comme ÇiûSui el Çiux-ttÎ! (en regard de ^tâfvu\i.i et de
Çoyiï), etc., ne sont pas pour 'Cfuy-ffiu, *Ceuy-TOç, etc. : la ténue x eVislail déjà dans
ces formes à l'époque préhell é nique ; de même itcaa't est pour 'itot-ffi [ff. skr. paUii),
p. IBO iq. 1<A H Irnnis UDt biMiofnpiH» dt'Uill^) tl UocLiin, on Iht Irralmtnt of original Itard
aipiralet, A»itr. JaurH. of Phil.. VIM, i07 iqq. (iniU 11 (héorie do Hoallm ni coolulalilc, toj. K.
Bimii-n. Gritch. Gnmm., X*M., p. $1).
t. Toy. Hiiiiiu..., Gramm. Jtr Ali. Iiuehrifltn. 1- M., p. flO.
i. Vn}« duu BomiAin, CrxmfriH, clc.t. l'.^OI»!. 715, la julieciUon de odlc Mjmoiog».
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CONSONNES. 193
et non pas pour *îto3-ci (rf. ci-après, S 389, i", p. 199 el voy. K. Brlgmann, GrundrUs,
elc, l. 1*, g696, p. 623)'.
b) Dans la prononciation populaire de certains mots comme Mmi-
K>r,î pour M£yaxï.viç, KXa'jxuv pour rja'Jxdiv, tÔTu pour
OOTW, qu'il donne, Tu(v)Tipf(i)î pour TwSipfuç, cIc*.
On voit que cette prononciation vicieuse tenait à un fait d'assi-
milation qu'explique la place des deux consonnes, à l'initiale
de deux syllabes voisines.
3" Les moyennes se sont changées en aspirées dans un cas sur
lequel nous renseignent les inscriptions attiques: une graphie
comme 0V60I (Inscr. de 373 av. J.-C.) pour oùX' ot,
rapprochée de la forme oùôitî (nouvel attique; Anmote) pour
oùS' il;, wtiii (cf. oùSt-iAi'a), prouve qu'un S pouvait se changer
en 6, quand, par suite de l'élision de la voyelle finale qui le
suivait d'abord, il se trouvait en contact avec une voyelle initiale
frappée de l'esprit rude. On voit ce qui se passait en pareil
cas : l'explosive perdait sa sonorité et l'aspiration qui suivait
était reportée sur elle^
De même une orthographe comme 5 y' iipwî ne pouvait pas
répondre à la prononciation que réclame la phonétique : on
attendrait ôjf^ïipwî, comme on a oyOef^*.
4* Le groupe indo-européen zd s'est conservé en grec (cf. ci-aprts,
§ 309); mais tandis que le lesbien le transcrit par a%, les autres
dialectes le représentent par X, (cf. ô^o;, branche, lesb. ÔtSo;,
goth. att-$, ail. Slft, ind. -eur. 'oido-i).
nBXARQUE. — Le dialMie atiîque traite ce groupe zd comme le groupe irf issu du d-j
(et. ci-dessus, 5 221, 6* D, a, p. 136) et lea représente l'un et l'outre par la lettre ï.
5' Sur le groupe W issu de SX cf. ci-dessus, § 26S, Rem. III, p. 171.
285. — Les moyennee aspirées. — Dfes l'époque préhellénique
tes moyennes aspirées de l'indo-européen s'étaient confondues avec
les ténues aspirées : en d'autres termes, bh, dh, gk, gh, ont été traitées
comme ph, ih, kh, qh^.
I. Sur aae pirliculjrilé du It pronopcûtïiHi bèoli«Diw aide 1> pronoiitiatH-D cr^loiie ilgniléc par
KcTxgci {Quatt, gr., !, p. Î93 t) cl par B^jchiin, r»). G. Huma, Grixh. Gramta., t* éd., p. S03
OlBl.AniD.).
3. EitDpl» «iipnint«> 1 KuiKJiiia {dit Crinh. VatemMcIv-iflen ihrir Spracht Mch taKfraaehl.
f. mtq.-.iU; ZrilKhriflâc Kcus, I. XIXiU, p. iSG «iq.]. pir K. Bai.-i;iAn, Crnndriii, etc., t. I,
g 135, p. «3(.
J. Suivant CriiTiri, nramliBse, rlc, 5' éd., p. 5ÎI iqq. et Fici. dyiii la Zeitithift do Kvbn.
mtrairiqiw, d'uwmo'cnnernuplric. HaiiBaïaïAim, r7ri>fA. r,>nm»i.,V iA.,f. gj dinlcsle la vairur
de leur D|w»n.
*. Vni. Bai»»!*, Gr. Gr. •, p. 5i el Grundriu. ele., l. I>, 5 :îS ( p. ii^).
-dbï Google
194 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GRBC ET DU UTIN.
Ex. : <psf<i) (cf. skr. èkara-li, il porte) [lioBô-ç, salaire (cf. skr.
midkâ-), Ej^w (cf. skr. sakalê), Bd'vu, frapper, <pôvoç, meurtre
(cf. skr. kân-li, ii frappe, 3^ p. pi. ghit-ànti), etc.'.
Remarques. — I. Asseï souvent en grec l'analogie a substitué une mo^'enne à une
ténue aspirée préheliénique.
Ex. : xaTa-XÉYfiCvoî Hom-, Od-, XXII, 19S [en regani de lÉ/oç) — xpuC^^oojtii
ait. (en regard de xpùça), etc. *.
11. Pour le groupe -;({ii- dans les mois comme |jie)iiopu/<xGv« (Hox., Od., XIII, t3S),
de (iOpùaou), Icindro «n noir, Doircir, tichcr. àxa/[lÉvo;, aiguii^, elC, VOy. KÛHNEK-BlaSS,
au$fùhrliche Gramm. der griech. Sprache, % 63, 2 (p. 263).
286. — Traitement des aspirées en grec. ~ On retrouve en
grec la trace d'une loi qui régissait le traitement des aspirées dans la
langue primitive indo-européenne et qu'on peut formuler ainsi :
Les aspirées n'étaient possibles que devant des phonèmes sonores^
(voyelles pures, voyelles nasales, liquides) ; elles ne pouvaient se
rencontrer ni devant (, d, ni devant », z.
De ce principe il résulte :
a) Que devant des aspirées les aspirées perdaient leur aspiration *.
Ex. : Tc^TtETÔi (pour 't:ï-7ui6-ôi*), de ic/notOa.
h) Que, quand une aspirée se trouvait devant tes consonnes non
aspirées, t ou s, ou devant un groupe de consonnes non
aspirées, comme sk, si, l'aspiration de la consonne passait à
la dernière consonne du groupe.
Ex. : icaccxw (en regard de itaOïiv, racine q"'entk-), îff^cLxnç, qui
est tout à Tait en dehors, k l'exlrémité (de egzgho- p. 'eghs-qo-,
dérivé de èÇ), etc.
Bbharqi;b. — Toulefois, de nombreux exemples montrent que dès le principe les
effets de cette loi furent contrariés par l'action de l'analogie.
C'est ainsi qu'en grec l'analogie des désinences en -to a changé *'ù;(0o en (uxto
(cf. Ëuj^DjXKi), — que l'analc^ie du suffixe -ri- a amené le changement de 'tiuo^i-; en
I., Grandrii
1. Voy. OiTsorr, eiir Getekichlt dei Ptrfekii (p. Ses tq. ; 317), cité pirBuniNAiiii, Grutidriu, «le,
t. I', p, S35,
3. Nmd ne diipnioni pu Hl frinïaii dea tTrnin coniiiii>d« que l'ilismiod > formis poor oppruer la
Sonortaule lui Gertuiclilaiile. Ifs Soaoï-Iaule compreDDFnt Ici tioai qui ne l'tccnnipagiifat d'iacna
bruit d'eiplMion on ds (roltemcnt. comme les Toyclln a, i. In Duala et Itgliquld» ud Tibnnln. La
GerguKhUute, m contraire. compreaDCDl l« ciplosie* 1 cl d liaii que Ici eiwtiuucK, :, qui Knl, lei
■ne* dn brviti pun, les autres des bruits Iccompagnés de frolteneiita. Selon que le* groupca rie pho-
ntmca doni Q lienl d'élre qootiDn aonl ateompignéi ou non d'une >ibn(iaa gl«(tale on dit qu'ila sont
»imo™»{«i«i"(Ao/i)oBaourdi(j(ir»nilM),Vnï. Bacuin. Grvndnst, tU.,t. 1«, g 3* (p.SB).
i. Pour Ici Imnn crMoius do l'inscription do Carljnc, où aï est représenté par -M-. •«f. ri.
aprt.. p. UJ, n. î «, pour les cicmplca, cl. C. «ma, Grieel,. CraniiB., 3* *di(., p. 351 (g S6»).
9. D'où *;vp<'''^i'> '"I- ci-*prtB, g iS9. I* (p. IVS).
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — CO\SOSNES. lOS
itiiati-;, que jO, /H, «0 onlété changés en jtt.xT, m, dans des furmes comme foiCTÔî,
Iiuiii4(cr. foÇ(iu), iv-t>rtiiç, iinBpportabU)(rf. !)(»"), 5-ltufftOç, in.p^n^lfiLlf (ct.TrtuÔojXaii),
d'après l'analc^e dunEnrôï, d'itiaTOï, etc.
En dehors de ces formes communes A. tn tangue grecque, il en est d'autres propres
& certains dialectes, oii l'on retrouve les mêmes eflets de l'annlogie. Telle est en éléen
la forme niffxu (au lieu de nivyiu) duc à l'analogie de toxu, de Xiaxu> et d'autres
semblables. Telle est en atliquc et dans quelques dialectes la forme ixTo;. m drhon (en
r^ard de la forme locr. ÈyOïiî [cf. dial. d'Ejiiilaure É/Sm, ë/Qoi] de 'rgidhot ^ 'tgha-
los), due A l'analf^ie de ÈvtÔï.
287. — Les aspirées du grec primitif se sont maintenues longtemps
intactes dans les divers dialectes. Mais c'est surtout le dialecte attique
qui les a conservées le plus longtemps; cela n'a rien d'étonnant, si
l'on songe à la prédilection des Athéniens pour les sons aspirés.
Les Grecs installés en Egj'ptc après la conqui^te d'Alexandre se
montrèrent aussi conservateurs très fidèles des sons primitifs ç, fl, -^,
puisque nous avons la preuve qu'au second siècle de notre ère
ç, 9, -^ étaient encore (à l'exception du 0 dans le groupe 6i-) pro-
noncés comme des ténues aspirées'.
Mais avec le temps la prononciation se modifia et peu à peu les
aspirées devinrent des spirantes.
Certaines notations, où f est représenté par tcç, 9 par tO, -^ par x;^,
peuvent nous renseigner sur la manière dont s'est fait ce changement.
Ex. : tTA'jIttfli llts.,fragm. m, 2; 5; Inscr. de Délos {nuU. dctx>rr. hell.
t VII, 109, I. 2i: 26; etc.), X^ICfo; Hésiode.
TÎT^, TiTÔtûd), titScç de la racine 9ïi (cf. ri^ro) ; IIÎtBoç
bourg de l'Attique (cf. c. i. A) t. m, ioi2; i962), etc.
ÔHX^î Pi"»-! O/., 6, 2l; oXX^w PiND., 01., 2, 74; Calum-, Hymne à
Jupiter, 23; ÔHX'i ^ité par Suidas; iaxx^w, («XX^l chez les
Tragiques; xaKxâ^(i)HËsTCH.(âci)Ié de xaj^à^w) ; vuxxàttatç ■
vû^a; lICsicH.; 9a.lf(,y^jfmTan Beïkkk, Anccd., 302, 23; Pollix,
Onom., 10, 192 (de cxxo; et de ûçxfvu); Sï^oxxOki Insch. de
Samos (dans CAi'Bii,i)c/cc/us, etc.*, n" sio, l. 26); [iemlixxxofa
sur deux inscriptions d'Aphrodisias (c. i., n" 2173 b, 7 ; d, 2);
imyijii'^xtix. sur une inscription de Cos (cf. Cader, Oe/ccto'.c te,
161, 60), etc.*.
£n effet, des exemples précédents^ on peut conclure, non pas
seulement que dans certains cas la prononciation des aspirées était
1. voy. H« (d.
Min
hd^maui.
che Fonchangen. VI, p. H4 sqq.), cîU pu K. Biito..m,
Cniiidriu. «c, (.
1*. p. 1
«empli
ti», GrieeS. (îrom™., | ilO, 3- *J. (p. 2s; iq.).
3. On peol r 'i"
.ulrr ce
:u< que G. Ha
TiK, Crise*. Cramnt., § Ht) (p. Ï8«l, cmprHnlo k W. Huiit,
». l'.
p 65. C*M»<
Ht fail «marquer que l'ïllDngtmcnl d'une sjjibs brin doiaul
UDS upir«e [wrinrl
de CDD
ijec tarer que d
>m l> pronontulLoo l'upiric étui pticàdôc de la linuc torrct-
p.„d„^._
K..:fiV((=
ojtfi;
) Ho.., ;/., ■
Kll, i09 ; HiBosAi. rr. ifl ; A..i.., (.1* par le «ni. d'A.i«.,
-db,Google
106 GRAHHAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU UTIN.
en quelque sorte renforcée ', mais encore que l'aspiration de la ténue
était assez prolongée pour que l'on entendit une fricative : en d'autres
termes, f {c'est-à-dire p + h) aboutissait à pf, ô (c'est-à-dire t -\- h), k
uh (= l -j- ik anglais), et enfin •/;_ (c'est-à-dire k + h), à kch (= k
+ c^ allemand). Puis ce qui restait de l'explosive primitive s'assimila à
la fricative (comme on le voit dans les graphies où 99, dO, ^ repré-
sentent Ttç, tA, sty, cf. Saççû, "ApîtO^oî, pixX"*î' ^'*'*' ^* ^^^1^ chacun
de ces sons aboutit à une spirante soit labiale, soit dentale, soit
gutturale.
Mais, si l'on voit assez bien comment les aspirées primitives du
grec ont pu devenir des spirantes, il est souvent assez malaisé de
déterminer pour chaque dialecte à quelle époque précise ce chan-
gement s'est accompli.
Pour cette question spéciale, il suffira de renvoyer à CMster, Gi-ieeh.
Gramm., % 211, 3° édition, p. 288 sq.
Rbharque. — Cependant il y a quelques faits qu'on peut énoncer ici. Ainsi :
1* Les manuscrits qui nous ont conservé la LgiUlrala d'Aristophane et ceux qui
contiennent les fragments d'Alcman représentent par 3 le son du 6 :
a) A Vinitiatt devant une voyelle (cf. aidî pour ftidç, mi [Aixuan] pour fltâ, val
tÙ Oiw, oui. ptr In DiOHures [AlCUAn] , 9xX(X<tao|itÉSs ISCI IALOCAn] puur
OcElia90;;icSoua2, mallmac dcli mer, elC.
b) A l'Mérieur d'un mol entre deux voyelles [cf. loT|Xt [Alcman] pour iOnjxt,
àfxaoi; [Arist., LijtitO:] pour ii'(xH6(, etc.), ou après un p (cf. jtapiTt>o(
[AmsT. Lys.] pour itaf Bivoç, elc.)'.
Il est plus que douteux que les Laconiens aient adopté ceUe notation avant une date
relativement récente : car on ne la trouve sur aucune des inscriptions antérieures à l'ère
chrétienne. Toutefois, il est proirable qu'à l'époque d'Aristophane, les Laconiens, tout en
employant toujours lecaraclèreO, lut donnaient la prononciation du (A anglais, son que
les autres Grecs i-endaient par a, fiiule de mieux, quand ils transcrivaient des mots
laconiens.
2° La sulislilulion de f à 6 dans certains dialectes est la preuve que dans ces dia-
lectes le 6 après avoir pris le son du Ik anglais Otait p.issé k f (cf. en béotien
Bio-fE9TO{, sur des inscriptions de Dodone ^lOï pour âio;, fùu pour Oùii>,
chez Alcman [frag. 2^] (foivâ pour Ooi'vTj, fcsiin, buHiusi, etc.); en même
PJWiii, 71 ï ; Ztfjpii) (=ZEiiçup[r,) Ho«., O/., VII, IIS; mtfu-jcrxtii (^= itiicfa-jintiu)
Hoï., /;., X, t7i* ; SUJ ; cli. ; x«|)-iîal»î (= xKp-iiprto;) Bo«.. li.. XXil, *«» ;
eiXoaôfOv Amstoh., Asi., 3T1 ; fxiâxlccdve; ëschili, Ckiffh., lOiï ; nal'jÇ'ovov
C. Me;» bil ronurqufr qiw ]« gru ipii »-^, tO. jtj rfpféspulïnt xx, Tt, mt, nul d'«ulria indiCM do
l'ilTricilMn, c>r li doubi» canvmnc tlail sipiréc.
Grcci l'uugp fUil d'4>rrir« par la liiioe rarmp''n<i*nlc la première de dcui aipictei do ntiDC nniro
caiiatculit». Vny. Ktnsia-BuM, nui/'. C,r.d.gT. Spr., ^ e«, Ti«", I.
1. Vny. notuia dai» In Si«iH-h de Curtii», 1. 1. v B9.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — CONSONNtlS. 197
tempe la notaLon de ^ pir ^ est une preuve direrle que, dans ces dtalecies,
ç avait cessé de représenter pA, else prononçait /"',
Il ne faut pas confondre les fuils dont 11 vient d'tUe question avec ceux que pré-
tentenl les formes fr^p', frfiiot du dialecte tkilien, en regard des formes ordinaires du
(;rec, Or^p et â'rjpît.v. Dans fi,f 'et dans son dérivé ^Tipt'^v) le ^ tcprrscnte te tmitcmeut
que le dialecte éolicn a fait subir à la consonne primitive.
3" Les dialectes bOotien, éléen, lucrlen et ttiessalicn repri-^uieni par or le groupe
rf (cf. içiJtxÉtmi béol., XuoioTii> élécn, 'ikioTot locr., ^cetcsioticv Ihessal-,
etc.), mais conservent le S, quand H est isolé Ipar exemple dans ^tif,
tXùQrjV, etc.). Celle différence de notation prouve que, sauf dêtns le cas où
il élait précédé de 4, 0 avait dans ces dialectes la prononciation du th an-
glais : en cITet, c'est parce que 0 isolé avait la valeur du Ib anglais qu'on
éprouvait le besoin de noter jiar t le son do l'explosive maintenu par le o
précédent'.
288. — En grec, doux syllabes consécutives n« pouvant commencer
par une aspirée, la première péril régulièrement son aspiration^.
Ex.:itj%i-aHxi (pour "çuO^ffOai, ind.-eur. 'bhudhe-), iccflw
(cf. lat. lido), àfjLiceXci) au lieu d' *i[iÇÈ;^w, xiBnp.i (de
'dhi-dkc-mi), 'etiBnt au lieu d' 'iHi^r.t, tptxôî gén, de
Opt;, etc.^
On trouve sur les inscriptions une foule d'exemples qui montrent
i quel point les divers dialectes obsenaient celte loi'.
Remarque. — Cette loi de dissimilation des nspirées, générale et d'une application si
constante en grec, a cependant été contrariée par d'autres lois.
1° La milaUièie a modillé la forme de mots comme àixf l'o-xu pour à|xni«/(0 (noter
aussi l'inDuenco de l'analogie des composés de k'x'^x-), d'impératifs comme
a<ô9T[Ti pour *oiu-rr|-Oi ^ '5bi8i]9i Isans doute sous l'influence du thème
ffojOr,-, qu'on a dans ïoni^v et dans 5(l^9*iival)^ etc.
I . Voj. ). ScuiiDT duu It Ztilsehrip do KnbD, I. XXÏ
î. ncUc fome toliennc h rdrouT» ebn Uaiiti, II., 1
3. Tar- Uhr», Griech. Di<l.. I. Î3l,cit« par K. B«i
Su» doulc, diii> ce dialecte, en Irooïc m et VTp in lieu de flv cl ï6p (cf. TvaTÛv i>. SyniTiÔv. SvTpw-
irov pour SvSpmtftv) ; mab peul-*ln) l'igil-il dui cet cei-lï du iiuugc de Ih à (, et mi^ri Bjn-Hic»
{die Iniehrifl ton Gorty», p. 34 eq.) cl F. Bli» {Autiprarht, etc.. 3* U., p. I lU), il rcite encore i
uToirti eS('l«D>Sit4H(dpiiuriiSi<iSta, diuTifl BufaTipi; pmir tù; eufaTipac) repriiciite dcni f A
Gorl;ng ou trouTe iiilii [«tti; où tt repr6«nle oc et liB II, qui est pour tSj (= rSi) 5i- Vofti lea
eienplHduH G. Nit», Gritek. Gram-a., § 3«9.
t. Celle ti>i ciulfl ■dw en Hn>erit.
S. incite lgl d» diaiLnilUion , trie incienoe en grec, est eepcndeot p«tl*rieuro i l'époque où le groupe
primitir grec iAj ■ perdu khi «pirnUon, coirmo le preuio la cornpiralit ûiatrtuv i eût* du auperlilif
taK"""'' "• ■i*™' •"• "' pM'Sric"" i r*poque uù les groupes *j. !s ont remplacé dans le grec pri-
BÎIiYlea grOBpet JDdo-europ^a gili, dcli, comme le prouient, par eicmple, le futur 6pÉEo(nai i cùl* do
Tpax*"' '"floilif diffaaoSai, « implorer > i rùté de niflod • déeir», etc. Voj. K. Biiouid, Crun-
Bi. : latcrlpl. Attiqaa: Ilcoaipjpet pour 4(i>9f dpo;, 'AyiEirf^pau pour 'Av6c(r;épou> etc. ;
Inieripl. Delph, el Lacan. : 'Exiçulo; pour 'EjtiîuXiî-
On eoniulteea lar ce pnnl le Iraiail de Scacui dîne la Zriliehrifl de Kuha, 1. XXIII, 3SC aqq. Cf.
-dbï Google
196 GRAHUAIRE COMPAHÉE DU GREC ET DU LATIN.
2° L'atsimilation i-égre»»ire a changé Tïifli'ç, unie, en irfiU (inscr. all.)t elc.
3° Enfln dans cerlainet foitnalians relativement réccnlta on a plutôt song^ à res-
pecter dans le diirivé la Torme même du primitif, qu'à suivre des rèf^Fea dont
d'ailleurs on ne comprenait plus la valeur. C'est ainsi que de yj.(-> on a tiré
ÈyùOvjv, contrairement au principe qui était appliqué dans «TtOT|V, de a/'tv on
a tiré o/_ï6ï|xev, alors qu'on disait irxeOpiï, etc.'.
289. — Combinaleons de consonnes. — On a déjà rencontré
dans les observations faites précédemment un certain nombre
d'exemples qui permettent d'attribuer pour cause à certaines modifi-
cations dans la manière d'articuler les consonnes telle ou telle combi-
naison où se trouve engagée telle ou telle consonne. C'est ainsi
qu'on a vu ci-dessus l'action du y sur les gutturales et les dentales,
dans les groupes Ay, khy, ti, ihi, gy, dy : dès l'époque préhellénique,
ky et kky donnent une spirante prolongée, d'oii en attique tt, en
Cretois ee, en ionien ai (cf. § 221, 6°, B, p, p. 136); de même, les
groupes tij, tky donnent régulièrement t«, qui, après consonne et à
l'initiale, devenait a, mais qui, entre voyelles, aboutissait b na el k a
en ionien, à i en attique, etc. {cf. § 221, 6°, Rem., p. 137); enfin le
traitement de yy et de dy a été étudié ci-dessus (cf. § 221, 6*, A, a,
p. 136).
Il reste maintenant à considérer d'autres combinaisons dont on
n'a pu parler encore et qui ont modifié la façon dont les consonnes
étaient articulées.
1° Il est établi par la comparaison des langues indo-européennes'
que les consonnes t devant (, tb et d devant d, dk, deve-
naient fricatives, soit (V, tlk, d'd, d'dk. Ces sons de l'indo-
européen étaient représentés dans le grec primitif par tt, fA,
zS. <iO.
Ex. : K-[OTo(, devenu Invisible (cf. skr. vittàs, trouvé, connu, v. b. ail.
yiw'mo, ail. geloi^, de la racine weid-), â-naoroî, qui est
à jeun (de 7uaTîO(A»i), ïote,ïous savez (de oîSa), etc.
oÎŒ6a,tu sais (cf. skr. fe((An),^o6rî (forme prim. ' e-swàl'lhfs),
tu t'es n^joui (de fi^oy-Xi), etc.
[iai^âç (dor. (ix(j5ô(), soin, poitrine (cf. skr. mêdanam), etc.
|i,xo6ô; (forme accessoire de (ist^ôç), sein, ïo6i (impér.
d' oloa), sache (cf. anc. lith. vei:id, vois), itiTHoBi, aie confiance
(impér. de itéiroiOot, cf. ci-dessus, § 286, a, p. 194).
I.QoilqntoBilnlniiili
I «1 onii ittilf , maû doDi actioni fn jeu. Ajnû le nol Bis
pnU choi PindWD ptrT(S(iic M en locricn par (l(fl)iiS(
Il pip le principe qui
-dbï Google
PRONËTIQUE. — CONSONNES. IM
2° Les dentales indo-européennes t, d suivies d'une sifflante ont,
dès l'époque préhellénique, été assimilées à la sifflante, quand
le groupe Tormé par la dentale et la sifflante était précédé ou
suivi d'une consonne {cf. ~ms- pour -n(ï- et -«n- pour -/«n-,
par exemple); puis les deux sifflantes ainsi obtenues ont été
réduites à une seule (d'oii m, sn, par exemple).
Ex. : Cretois ^iXlovcn (= Att. ^iXXovri) pour '^sù.\ovx-ai, loc.
plur. du participe flâî^^wv, — Cretois ïfficevcFa {= Att,
ï<nritoa) pour ' è-ffïttVT-Oa (de unéipSu, offrir des libalions},
— Ion. vî[tepOK pour 'àfiept-Oac (de âj^jpSo), dépouiller), —
Att., etc., vu?(' pour *wx-toi, loc. plur. de vûxt-ïî, nuits,
— Alt., etc., lîôoxw pour '■na.xaX'^ (cf- taOsîv, voy. ci-
dessus, g 386, h, p. 194), etc.'.
3* Dès l'époque préhellénique, les gutturales k, g sont tombées en
grec devant i -|- A en vertu du principe de dissimilation.
£x. : Uvxu, rendre semblable, pour * Pi-FtX-9Xci) (cf. ëoixct), Jkâoxu,
crier, pour *iax-ffxw (cf. ^awîv), Si'oxo;, disque, pour 'Sîx-
oxo-f (cf. Sixtïv).
4* Entre voyelles, les groupes indo-européens fi et thh étaient
devenus ti à l'époque préhellénique. Ce groupe préhellénique
TU a subi dans les divers dialectes les mêmes modifications
qu'on a vues ci-dessus pour tc issu de ly, ihtj et dky (cf. §331,
6", Rem., p. 137).
Ex. : Hom. 8à«<ra<ieai, Att. litsa.<Aa.i, Crét. SâTTa69ai etSiîiaeoti,
aor. de ^KTJOfj^ixi, partager, — Lesb. iSiKanaa, Atl. iSi'xatra,
Crét, iSixa^x, aor, de Stxctilci) , juger. — fiéot. xontTTà(iivo(,
Att. ■x.o^itjm, aor. de xo[y.f'î^w, prendre soin, — Hom. TCOffct,
Att. Ttoffi, loc. plur. de ttoS-, pied, etc.*.
S" Devant les nasales, les explosives se sont changées en nasales.
a) Ainsi les groupes helléniques i:|a, ^^, y|a dans lesquels l'explo-
sive représentait un q"' indo-européen, ont tous été réduits
à n(t.
Ex. : Ô[t|xoc, œil, pour *ès-[ia(cf. ôit-ùima), Itltififioei, parf. moyen
de ).t(7Cfi>, laisser, x^xa[:L^ai, je suis courité, pour ' xixa^.[.i-[^izt
de * xs)ta[tiT-(i.ati {cf. 3* p. sing, xixxj^iTc-Tai) , TiTpt|A(tai,
parf. moy. de rpiÊd), brover, Y'Yp»{Ji[Jtoti, parf. passif de
YfcÈfu, écrire, ij/xiiitoç, sable, pour * ij/aipfi.o-ç (cf. il/acçapéî,
rûdait en petits morceaux et <]jr,oo;, caillou).
I. Tijy. il'aulrHciiHBpIndiluBiuiiini. (;i-i<Ti(r''/H. cit., 1. \*.% 743. p. 0!».
i. Vor. K. BKoaim, cir,,!.!', g '«3, |>. Seo ic]. Ft cf. ci-dosin. ^ ÏB4, 3-, a, Kiir. (p. 193).
-dbï Google
300 GltAHMAIBE COMPARÉE DU GREC ET DU UTIN.
Reharque. — Le groupe ^v est devenu ^t (cf. asjxvDï, participe de <si^o\i.iu, rénim;
|jivio(ii.a[i recbtrdier en mtriigt, en regard du béolien ^olv^).
b) Les groupes préhelléniques -yii-, -gm- sont devenus -nn-, -nm-
(cf. ci-dessus, § 235).
Ex. : Y'T^o;-^»'-! t'o™!»''". ctu^vÔî, liaïssaWe, iy^ii-ç, cassure, — IçSry-
H»! (cf. 2' pers. sing. ïçOeyÇai, 3' sing. tçfleyiCTai) de
if^ifyOMU, proférer un son, — iX^Xtyy.xi (cf. 2' pers. sing.
slrii(Y^«!, etc.), de ile-j^ùi, convaincre '.
neiiARQiiES. — I. Le groupe préhellénique -nn- a quelquefois élu noté par vv.
El. : (sur des vases alliques) "Afciwïi ("Apiivii) pour 'A^iiyvi\— Gortyn. :
YtWôfj^evov.
Sur les inscripiions uniques, on le trouve aussi noté par ffy (cf. 'A^yvoûoioç)'.
On sait qu'Jk partir de l'an 300 av. J.-C. ce groupe est noté par un v simple sur les
inscriptions aitiques (cf. fliointi) et que celle noiallon se Irouve en dorien (fi'vojMii,
Yivûaxio), en thessalien (Yivuj^Évay) et en béotien (yivioù^tvov). Ce fait donne à penser
que dans le cours des temps, ici un peu plus Idl et là. un peu plus tard, te son H(vélaire)
a disparu devant n en laissant comme trace de son existence antérieure l'allongement
compensatoire de la syllabe précédente (cf. Tlvofiia!)- Voy. K, Bhughann, Gi-undiitt. etc.,
t. I *, S 116, 2 à la fin, p. 661.
II. Dans quelques formes dialertilcs isolées, %^ est passé à v^jl, puis à |ji.v.
Ex. ; Alt. ^tii-^-tt^ ft cûté del'ion. (uad-B(jiï|'.
6" Le changement de -n- en -ci- s'explique par un fait de pronon-
ciation rapide qui, dès l'époque préhellénique, changea la
voyelle i en semi-voyelle y devant les voyelles et produisit
l'assibilation.
Ex. : Tîloôoioî, riche, dérivé de tcXoOtoç, richesse, àvE'j'iô;, neveu, en
regard du latin nepti-s, çi<7[0< et fa^tuv, génitifs ioniens
du çxTt-ç, bruil, rumeur.
nBHARQUES. — \. En vertu de la loi, la désinence Tt <de la 3* pers. du sing. des
vcrlws en ui) se cliangeait naluretiemeni en m quand le mot suivant commençait par
une voyelle, et l'on avait Tf(lT,ai, elc.*. L'anatogie étendit les effets de celte loi A. toutes
les formes primitivement en ti, même devant une consonne, Cest ainsi que l'or
^iaiî, ^iffiv d'après yàsioç, ti^t^m Taùta d'après TiOtiat aôti, clc.
II. Les inscriptions (cf. BoxXîit ^ Bi&xXîjc) cl cerlninos scansions comme Oi&J (~],
NeoîtT(iXt[*o( (-- " -), ypCaiio (- -), ^ofi-tfi {" '), etc., prouvent que dans
prononciation rapide t pouvait, comme i, ne plus compter pour une syllat». Cela étant,
I . mk ding xinauuat (cf. ci.dma>, a)i -unii- <
t. Vo.. K. Bic'oiiuw, GruadriH. île-, t. 1», S 7.
p. 3;S iqq.
3. ïoï. K. BiUHAini. Grumlnti, ele., i. I», 5 MB, 7, Ann. î, p. 381.
*. C'ctl de la intme hçon que l'sipljqiM la [orme tCxnoi « 'inil • .Qunt i 1« fome ïoti.
■ing. de iljiC, elle • canierti U dIMnenee ti. non p» parce qat li groupe en Miit en qudqi
indinoliibip, «n pircc que, li clJe iiiil abouti i iaet . elle ae aérait coarundi» nrK la 1* |
■iusulicr. Vof. K. Baueam, GrHBil.iu, et'., 1. I', f. 7i:, Ad<d.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CO^SOM^ES. Ml
on peat s'expliquer la rormation du futur second itC9aîj[iizi <le ut'nTtu : l'aoriste dorien
l-Ktttii donne A penser qu'il Taut partir d'une larme 'ntréouii, laquelle avait abouti à
Tctaiop-at d'ofi n(ffo-j[^ii, pir suite d'un phénomène analogue à celui qui vient d'être
décrit dans la pn^cédenle remarque. De mËmc ta présence de a dans te gânilif f xoeo;
s'expliquerait par la forme pi'imitive '^stioî = *<f«T(lï]o; '.
TU. Le <r substitut du t a subi dans divers dialectes les modifications que ces mêmes
dialectes faisaient subir au a primitif après voyelle.
En laconien, en argien et en cbyprîote, il s'est changé en aspiration {cf. Lacon.
AîvTjhfiî, nrg. Bijjtohfa [ail. ir^^oiix], chypr. ff'jviiai, 3* pers. du plur. p. *çfO'
■vsiowi', etc.
Dana le dialecte d'Éi-étrie, il s'est changé en p (cf. Ttafa-p*iWptv Krr,piâç).
IV. Enfin dans quelques dialectes t, devenu y devant voyelle, a modifié un S précé-
dent: de lik les graphies 0 ou simplement Ç.
Ex.: Phoc. Zi!)¥Ù[»ioî] , Segesl. }lf(tis-cti.^vr„ chypr. xopÇiâ {= ait. xap-
Sfoi)", eic.
11. — Latin.
290. — Les ténues. — Los ténues primitives se sont conservées k
l'époque préitalique et se retrouvent en latin {cf. pater, gr. lîotTfip, etc.).
Hais conformément à une loi naturelle dont les effets se retrouvent
dans toutes les langues de la famille indo-européenne, les ténues se
changent en moyennes devant des moyennes. Les exemples sont trop
connus pour qu'il soit nécessaire de les rappeler, mais il en est comme
ab-dnco, ob-duco, 8ub-dnco (en regard de ap-«rio, op-«rio, saper),
qui sont intéressants parce que la substitution de la moyenne à la
ténue dans ces mots-là s'est opérée à la suite d'une syncope (cf. "ap[o]-
ct le grec ijré, 'op[i]- et le grec éiri, s-up[o]- et le grec ûtto) *.
Remarque. — Il semble, à première vue, qu'une loi phonétique propre au latin' ail
amené le changement d'une ténue en ténue aspirée dans des mois comme palchar,
■epalchmin, dracchns, Ijmpha, etc. Mais ce sont là bien plutôt do vériu-ibles fautes
d'orthogriphe dont la cause est facile à découvrir. Quand on se fui décidé à Itome à
représenter les caractères grecs ç, /_, 0 non plus par p, c, t (cf. ci-dessus, S 106), mais
par ph, cb, Ui, on fut entraîné à étendre l'usage de ces signes d'abord k des mots qui
n'avaient rien de grec, mais qu'une élymologic superficielle rattachait au grec, comme
pnlcro- rapproché de Tin'X'iyfO'Jiel limpa rapproché de viJ^^T|, puis à d'autres formes
pour lesquelles on n'avait point cette excuse.
291. — Le groupe préitalique ss, substitut du groupe indo-européen
u, s'est réduit ii s en latin après les voyelles longues, les liquides et
les nasales ainsi que devant les consonnes.
I. Vur. K. BuniOD, Ba-iekle d. tmchi. G.d. WïaKiucA., iSI>(), p. «Siqq. ; Gi-undriu, <4e., I. I<
% 7*7, p. »»i; cf. ifcid., g HB, p. iil.
3. V»^ K. BiMiisn, Beriehlt d. axhi. G. d. Wùjcnich., 1B3 i, p. 10 tq. ; Grundr.Mi, fie., 1. 1*.
S7t7,ï Ufio (p. eoi).
i. Sur bibo lu ligu do *pi-bO (cf. ikr. pibali), par a»iniiUliiui régrcssirr, to;. ci-ipr(«, g îî\, I*.
tuliD ((. XXXlll.p. 3»6), npioba
-dbï Google
ÎOl GltiHHAlRE COUPABËG DU GREC ET DU LATIN.
Ex. : C0Dcassi((le coocotio) mais suâsi (de suadeo,cr. gr. -n^ojxai),
Tiso (cf. video, vidi, — rac. weid~), — arsi (de ardeo), —
cena, ancien latin cesna (cf, osque JCerssnau, c,-à.d.
ceoia, d'une forme primitive 'qerisnâ), scâla (de''skanUlà,
(cf. scando). — pés (cf. gén. ped-is), noritâs (cf. gén.
noTitât-is), con-cors (cf. gén. concord-is), lereiu (cf. gén.
ferent-is), etc.
RBUAnguEs. — I. La rédjction «le «m â i après une voyelle brève ne fui opérée en
latin qu'assez lard (cf. chez Piaule mileu' pour 'milets).
II. Le lolin a. rMuit de m^me & ss puis à ■ le groupe /* non primitif, mais provenant
du rapprochement de t el de i à la suite d'une syncope',
Ex. : pOBsniD (de 'pol-tom, v. lat. poUs sum, pote lam), pars (de ' parli-a),
mêaa (de 'menli-s), damnâd (pour damnatoa), nox (tiré du gén. 'nocl-ei
ou 'noct-os).
III. De mfme que le latin a réduit II A u, il .a tiré ff de pf et de If.
Ëx.:ottero (pour *opfero), snffodio (pour *inpfodio), offidna (du composé
'op[']-ficina), affero (pour *aUero).
Au contraire, les groupes la (= x) et ps sont demeurés inlaets devant les vojelleB et
dans des formes comme saxtns, •ztendo, deztsr, absUneo, obstmdo, etc., jusqu'à
l'époque impériale'.
292. — Le groupe indo-européen -/'(- (cf. ci-dessus § 289, 1") réduit
à -M- en préitalique, sauf devant r, est représenté par 8 en latin après
les voyelles longues, les liquides et les nasales.
Ex. : otisesffus (de sedeo, p. *'S€d-ius, 'gei'ius), ûsua (de utor),
csBsns (de csBdo), snâsum (de suadeo), vorsus (de verto),
per-culms (en regard de per-cello, composé de '-celdô,
cf. ciddes), scansum (de scando}.
Rbhaboue. — L'analogie de eat et de estU (du vert>e anm) explique pourquoi l'on a
èat, èitia au lieu de *ii, Sais (du vert>e ado, mugcr). De même l'analogie de gsatnsel
d'autres formes semblables a créé le participe comaatns à cAIé de la forme phonétique-
ment r^liére c
El. : Àuiiilaria, t. 939 : milëi iopransos nitat, m» censst dari-
Quanl i il pronoDCialioB dt ett a, limplo «ilutitut d* sa. ïII« dilTinil de ti prononiSitinn d« g primiUr,
eonime on p«iil le conclu™ dt ccrtiinn fornin biïmfn ptr VAppeiidix Prolii tt du» ioqnclln an X
fUll wbililu« d'une luinlère (taWft Ii I. rMuclUin do 18 {ri. App. Prabi. f. I «T. IS : Dliltta non
milexip. ISS, is : ariei, non arlaxi p- m. 4-»:poples, noa poplex: locnploi non
10CnpleX)-CeUorwlo>elil)urd« ioicriplioni (cf. 11ILBX. dtoiC. I. L., VI, 37; UiT, 3549;
I. En ptrclt eu, l'oiqiio d rombrirn CDDscrTral rt. cr. K. B»iii>mi, Gmnilriis, «le, I. I', $ TSl
(p, BSÏ «t.).
i. • TilBÎt pour TÎXit n'inl pu nn! nr iMinKriplioi» cbrillciinci (cf. C. I. L., t. X. o* 4S4I1},
nak ]g pim tncicn ciempls du SS pour z u rroconln probibloninl Hir l'^pitaphc d'un caïklicr lr«iTi<«
iï CalivgBt el qui ne piriK pu Htc poitérinm bu rtfmc de Néron ITE]SS ILLO (cT. Arekh de
WcrlCIlin. t. VIII, p. âfl9). » V/. Liuhat, duc. cil/, p. 107 (S lïS].
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CONSONNES. 903-
Inversement, l'analogie a remplacé par -■-(-M-) le groupe régulier -tt- dans cenani
(pour 'cenitnB, cf. osque an-cmilo, c.-à-d. Inceua), dans pilunm (de pluo), àc6lé
de pUltua, dans hauanm (de haoïio), à cdté de hanittun.
293. — Au contraire, le groupe indo-européen ftr s'est réduit
à-str-.
Ex. : asseatriz à cùté d'assessor, pedestris en regard de pedites.
ReharQUE. — Le groupe -/'-t produit durant l'évolution des langues italiques, est
demeuré sans changement, « ce n'est qu'en latin après une voyelle longue il a élË
réduilft -t- [cf. ci-après, S 296):
El. : attnli pour adtali, cstts (de *cfd[à]te, plur. impér. do ca-do), mattiu
(de 'mad[i\lo-»), v. lai. ad-gretng (cf. ci-tlessus, 3 (09], c.-à-d. adgrattnt
(de '-gred[i\to-i), fortote {Ae'fei-lotle pour fn-lôd-U).
294. — Ténaes et moyeanes aspirées. — Les ténues aspirées
et les moyennes aspirées se sont confondues en ténues aspirées à
l'époque préitalique.
1' Sauf après s, les ténues aspirées préitaliques sont devenues des
spirantes, c'est-à-dire que les sons primitifs indo-européens
ph, tk, kh, qk, q''k aussi bien que bh, dk,gh, gh, g'"h ont abouti
respectivement à f, tk anglais, ^ (c^ allemand), y^ et j^. De
plus, à l'époque préitalique, -j^ initial est devenu A devant une
voyelle, comme il est devenu h entre voyelles. Enfin, tandis
que, en règle générale, l'osque et l'ombrien ne sont pas allés
plus loin, le latin a changé en moyennes les spirantes
médialesV
a) Ténues aspirées préilaliques représentant des ténues aspirées primi-
tires. — Bien que pour l'initiale les exemples ne soient pas
très sûrs, on peut citer cependant Mmns {cf. v. h. ail. kamo,
hameçon), iïillô, (of. V. b. ail. fallan, ail. fallcn ou angl.-sax.
dwellan, arrêler, ^rer, gr. ^ 6o>£fô-ç, trouble, embrouillé, confus),
fides, corde à boyau (à rapprocher peut-être du gr. <;<piSv], boyau,
corde i boyau, rac. ind.-eur. phid- et tpkid-).
Au milieu d'un mot on trouve, par exemple, conglus en regard
du skr. çankhas, du gr. xô-^o-; et du lette senie, coquillage.
b) Ténues aspirées préitaliques remplaçant des moyennes aspirées
primitives. — Les exemples sont plus sûrs : /ero (en regard du
skr. bhdra-ti), ftlâre, tèier (en regard du skr. dkàya-ti), Artniu
(en regard du skr. gharmà^s), bomo (en regard du golh. gunta),
mihi (en regard du skr. mâhyam).
-dbï Google
SOI GRAMMAIRE COHPABÉE DU GllEC ET DU LATIN.
RSHARQUBS I. A l'inli^rieur d'un mot, les sptranles sourdes issues des tenues
aspirées primitives se sont changées en explcsives sonores. Pour Ui>i, vov. ci-dessus,
9 2Gi [p. 169, n. 1); pour rutrn-m, voy. ci-dessus, g 266, 3°, b, a (p. m) ; pour
liugo, vo;. ci-(lc^sns, S 268, c {p. 176) : pour ninguit, vov. ci-dessus, g 277, 3", a,
(p. 186), etc.
II. A l'inlûrieur d'un mol -A- est tomli4 en lalin après t.
Ex. : prada pour *prai-heda (cl. prehendo), mejo pour 'meiho (forme primilivo
'meigliâ], ft côté de mingo.
Quant aux formes bîmiu (de 'bi-himoi) el Dêmô (de *De-bsiDi)), ei!es s'expliquent
pir une contraction postérieure A la chute de b ' .
III. Pour des formes comme lolut (= holua] cl fostis {= hoatis), où i ust subsiitui^
à h, voy. CL-dessus, p. m (S 268, d, Rem. V).
2° Après s, les ténues aspirées préilaliqucs sont devenues des
tenues.
a) Ténues aspirées préUaUques représentant des ténues aspirées primi-
tives.
Ex. : vidisti (cf. shr. vêtlha, gr. oïuOa), sperno {cf. skr. sphurafi,
il fait un mouvement brusque, gr. o^ufô-v, cheville du pied,
talon, pied), SCindo (cf. gr. oyiÇù)).
b) Ténues aspirées préilaliques remplaçant des moyennes aspirées
primitives. — Les groupes indo-européens d'ail et didk sont
devenus en préitalique ::dk, d'où slh et en latin st.
Ex. : cnsfôs (en regard du goth. huzd, asile, retraite, cf. gr. xitSOctv,
ce qui suppose une racine indo-européenne kud'dk-,
pour 'kudk-dh, en vertu de la loi, § 286), caatas (en
regard du grec xaOapô-î, pur), basta (en regard duv. irl.
tris-gat''im, je transperce, gOth. gazd-s, action d'enfoncer,
cf. iVr. â-gadhita, étreint), — aatus etœstas (en regard du
vieux germanique Aistomôdius, v. h, ail. gan-eista^ étin-
celles, d'une forme primitive * aidzdlt- ~ 'aidhs-t-, ef. skr.
édhas-, gr. uùOoî).
Reuarque. — Les formes jnsius (rac. yeudlt-) et greuni (cf. goth. gridi-) sont des
formes refaites sur celles dans lesquelles -BS-, -s- représentent le groupe indc-europécn
Au contraire, fisns et divisui, de même que tïsiu, contiennent, non pas le sufDxc
indo-européen -lo-, mais le sulÏÏie -lo-*.
t. Li coeiistFDca en laLin de nihil ri do uil, d*mihi ri ds mi, de prehendo cl do prendo, d«
TChement *i do TamcDs. ds cobara n de cors, de prabibeo <ni>nuHr. de FliBiD)fi de prabeo
de prohibée rt de prOb«0 (Pi»"). CIc,. repr(iriitcilrui|.reiionciilioD9. l'une lenle. l'iutre précipi-
lit. Il T ■ IJ ■"> phi^iMinf'nc analogue û celui qu'un Iroucedam ditior icOitde diTitior. dam datas
-db,Google
PHONÉTIQUE. - CONSONNES. 905
295. — Les moyennes. — Les moyennes indo-européennes se
sont, en règle générale, maintenues sans changement d'articulation
dans les langues italiques et par conséquent en latin.
Ex. ; datas (cf. Sotô-;). ffenns (cf. y^vo;), rtflr-is gén. (cf. skp.
ràjan-), etc.
296. — Toutefois, la loi | 284, 2°, a, qui fait sentir aussi ses effets
dans les langues italiques, a changé les moyennes en ténues.
Ex. : joncta-s (cf. skr. yuktâ-s, gr. ^(uxtô-î. \iih.jûnkta-i, indo-
eur, 'juqfô-s), jntixi (cf. lith. falur juithiu), en regard de
inga-m, du skr. yugâ-m, du gr. X,'j'i6t et du lilh.
junga-s, etc.*.
Rbmabouk. — On peut ïoir une applicalion de celle lui dans la formalioii des parfaits
nxi [rac. iregk-), niDiit (rac. ineig"'h), nnpsi {rac. mevbh-), puisque les groupes g:li,
b:h nboutisseni régulièrement à ksh (*»)■ P*^ (p«)- Mais il est possible aussi que, comme
Tacti»,lectua,nuptuii), ce soient des rormalions nouvelles (cr. K.Brit.mann, GmndHst,
etc., t. I', § 159, p. 610, cr. S 700, p. 621). De même pour jnisi (rac. •jeiidh-), di-TÛi
(rac. liM-) : on peul se demanilcr si ■■ (i) provient du groupe indo-européen (/:A par -
l'intermédiaire de Isk, la, ou si is (■) s"e:(plique par l'anatt^ie des formes dans les-
quelles rélymologle retrouve le groupe primitif /s (cf. ri-dessus, g 291).
297. — Cette loi trouve encore son application non seulement
dans des formes composées de ad (comme attuli, assero [pour *ad-Mro,
'at-sero], accipio, appelle, etc.), (cf. ci-dessus, § 266, i°, Rem. I), mais
naturellement aussi dans dus mots où le changement de la moyenne
en ténue se produit à la suite d'une syncope (cf., outre mattus et
cette déjà cités, §293, RKiJ.},lemot prœco.qui se rattache à * prai-d[i]c«
par l'intermédiaire d'une forme 'praiccô*.
298. — Le groupe primitif dij est devenu >jij, d'où y = j (cf.JoT-is,
skr. dr/a«-s, pejor [de 'ped~>jôs, d'où 'peyyôn, cf. pessiinns], ba^nlas
[d'un présent *6a(/j/ô, cf. gr, pociTriîiu, porter], caja, gourdin et ca/are,
rosser [de 'caidyâ-, d'où 'cayyâ-, cf. csedo]).
Peut-être gy est-il aussi devenu ijy, d'où y — j dans le latin major
I. r*ltcloi»fl* dOolTiriéeeu litiii par de fauBW «inlogics. Aio«. «u rirud'écriro optioeo, qui cil
*técoiitormealiplKiii61i<ideol»UproiiuBd»lLun('oi'. (Kmiiin. I, 7, 7: - S«iin(l»ni cpim * till«Min
ratio poidl um idbi» audiant p), on a icril ObtineO, probiblmicnt ptr iDilogic *•« Ob-SO- De
nto» «iribli rt «CriitOr. rurm" fauUra, lu lini d« Scripsi, SCriplor, .■«pliquont par riB-
flucBcc de SCribO- Bnllo Inrlhogfaphe de orbï, au Iku de UTpS, a «* dilcrminéc par la prègeuca
du b dans le reilo du la déclinaBOn du mol. Cnt 1 Varron qu ..u doit U règle pratique en verlu do
laquelle le* Moii qui ont on b an gtollif d liveiil avoir le nnoiinalif en bB, landit que iei non» qoi ont
un p an («nilir doivent afoirlonominalil en -ps (ainsi plebs, plobil, urbs , UFibis, nara PelopS.
Pefopis, tf. m. Suiaui, Cr. Ja(..t. Vil, p. Î7, ll.W. ATcI; Va.«o», dt iinj. lai.. X, S*, eilii
par W. Lim«*t, (*e Latin langHage. cli. Il, %iO. p. VD). CtUe règle, applicalbn pure et ^mpledu
principe de l'anBloeie (el que l'entendait Varron, n'a jamais Ut universellemenl ad..p«o ! elle était, comme
noui l-aTODiJJI, on eonlradietiona.ec la prononcialioB.
" Il Minble bien que le laliu ait chaog* rfr en Ir («f- Xmtn [Kminin de Ueter) en regard de iRdet,
alrôx en regard de odium, utris (gén. de UtBF, - outre n] en regard du gr« 66pfa, CÎtriI-l
Mrprun(*dagr«x«pO(). Voy. r-o«jiivM:<daniila Zni«Art/i' de Ku'jb, t. XXXII, p. 5fli sqq. rite par
K. Bamiu), GruadriH, etc., t. I', 5 701, a, p. 878.
-dbï Google
306 nnAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
{àemagyôs, cf. inagis) etdans ajo (en regan) de ad-aginm, de prodigiam
et deazare, nommer]'.
299. — Combinaisons de consonnes. — Dès l'époque préita-
lique, k et p étaient tombés devant s suivi d'une consonne, et g, b,
devants suivi d'une consonne. On constate donc naturellement le fait
en latin. C'est ainsi que :
!• Le groupe hk est représenté par se et le groupe Aï(, par st.
Ex. : posco pour 'porc-sco {cf. ombr. peperscusl, c.-à-d. precatns
erit, d'une racine prek-), misceo (d'une racine meik-).
disco pour 'dicsco et plus anciennement 'di-tc-sco, cf. le
parf. didici), sescenti en regard de sez, etc. — Sestios
(cf. falisque i'exîo, osque Seirrtî, ombr. sestenlasiaru,
c.-à-d. sextantariamm), en regard du latin sex; illastrïs
pour * io-loncs-tri-s (cf. lat. Inceo), etc.
Quant aux groupes ksn, kam, ksi, ksw, qui, à l'époque préilalique,
devaient donner respectivement sn, sm, sl,iw, ils ont de plus
perdu s en latin.
Ex. : lima (cf. à Préneste loma [G. I. L, t. , I, n* US], représentant le
préitalique' lousnà pour 'loucs-nà, la brillante), Sâlli (de
'secmoi), arauea (de 'aracsn-, cf. gr. àpi^vï), voy. ci-
dessus, § 281, b, p. 189), sub-temen (de '-lecsmen, cf.
tex&), semenstria (de secsmensiris, cf. sez), &Ja (de
'acstà, cf. axilla), sériri {i\ii ' secs-viroi, cf. sex).
S' Le groupe psp est représenté par sp; le groupe pik, par se; le
groupe pst, par st.
Ex. lasporto, — sosdpio, sneqae, oscen, — oatenio, susfiiieo
a^tnlit, etc.
Quant aux groupes ))ï»jetpjt»'qui, àl'époque préitalique, devaient
respectivement donner sm et sw, ils se sont réduits en latin
à m, V.
Rx. : amitto (p. 'as~mitio), sûmo (p. * su[p]-s[e]mô), — arolare
(p. *a!ivolare), sfirsnm (de 'suvorsum, venant lui-même de
' susvorsum).
Rbhaiiqub.— Les groupes cic, cit, psc, pst qu'on trouve en lalin tcomme dans
certaines langues italiques) ne sont point primitifs : ils proviennent soit d'analogies, suit
de syncopes.
Ainsi on a. refait sur s«> les mots lescenti, feztvi et Seztius, sur al» et sur obi*,
les mots aliscado, abstioeo, obicenuf, obsevri», obsto, et c'est la syncope de l't dans
*dtxit(e)ro-s qui a produit la forme dozter.
). Voj. K. Rkc'».». Grundri,,, cit.. t. P. g :r,B. I. (p. f.î).
i. Obi H Irouis dciaul an t dans Ira [ormn comme oblUnat cl Obllnidlllt citict pu Fiant,
-dbï Google
PIEONÉTHÎUE. — CONSONNES. SOI
3° Les groapesgzd,bsd,etc., qui devaient donner id, etc., à l'époque
préitalique, ont perdu le : en latin.
Ex. : sedecim (de 'sez~d-, cf. MX) et les composés de ez, comme
ë-do, ë-bilM, etc.'.
300. — A l'initiale, les groupes ks, ps, dans lesquels la ténue
remplace souvent une moyenne, se sont réduits à s en latin comme
dans les langues italiques.
Ex. : B-vib, s-aper (dans lesquels le premier élément représente
ex, cf. gr. éÇ-Ù7ctp$ï), B-en-ti-B, fpine et sen-tu-s, plein de
ron»^ (cf. gr. ^ai'vu, égratigner), SÏtn-S, moisissure, rouille,
décrépitude (cf. gr. çOiciî, consomplioii), SitO-S, placo, établi
(cf. gr. KTi'dt^.élablissemeni, ronda(ioii), sabulum (d'une forme
préitalique 'psaflo-m, cf. gr, ^iy.^i(ii, sable, de * (J/aç;AC-,
en regard de "{^yoî, peiit caillou), etc.
301. — Devant les nasales, les explosives avaient subi, à l'époque
préitalique, diverses modifications qui se retrouvent en latin ou qui
ont été poussées plus loin dans celle langue.
1° Les groupes indo-européens -p»-, -bn-^, -bhn- ont été réduits à
•mn-.
Ex. : somiliu à cdté de sopor (cf. skr. svapnas, sommeil, songe),
damuam (cf. gr. Sxnàvd, dispense), Sajmiium (d'un radical
préitalique 'Haphn-, cf. osque Saflnim = Samoinm ou
Samoitinm) à côté de Sabinns, etc.
De même les groupes indo-européens -pm-, -bhm- ont été
réduits à -mm-, qui, en latin, après voyelle longue a
abouti à -m-.
Ex. : summiis en regard de super, rûmeotnm en regard de rûpi,
glûma, glume, baiie, en regard de glubo, sarmentuin en
regard de SarpO, lalllcr, émonder, decermina, rameaux retran-
cbés, rebuts, en regard de decerpo.
2° Les groupes indo-européens -tn-, -dm- ont été réduits à -nn-, et
le groupe -dm- à -mm-. De plus, en latin, après voyelle longue,
-(m- est devenu n et -mm- est devenu m.
1. C'.ït p
..r^>p1ic
rilion de «Ile :
l»iqut
:lapr«p»ilioD*.
aiîrtd
uile i 'a: dct.nl
d.g.h tboDiil i i m
utiD (cr. A divo, d
. -«[J].- drito)
U (
iiroio litiee i, i
lui ital
l phon«liq««»nl
eiplMITH K
H»mct
1,»,
■ reçu per la sg
ilcane
mploi plu> tl«Hl,
.-.ppliqo. J
.a iiuL
il ii K rtacom
»rque
deiu In eu oi
rnrpM <l«
S. Lcgro
opo-;in.
dcviil èlrc |HU
(liitiD
.rou>e le mol litii
n UMbaUnin (=pré-
1 !• «TA'
»/»«,). -
«Mibcu -, >pp>r«.tt a scapui, " i
luppirl
.. Vor. K. Bm.
■ iiw, Gmnârhi, elc.
-db,Google
308 CHiHMAinE COHPARËt; DU GREC ET DU LATIN.
Ex. : penna pour pel-na (cf. gr. it^T-c-{jLoc! , v. cimbr. etn, oiseau),
mâiiâre, de 'mad-nare (cf. mad-eo), mercennarius on
regard de merces, mercedis.
3° De même que p et t devant nasales étaient devenus b et d, de
même k entre voyelle et nasale a dû se changer en moyenne
dès l'époque préitalique.
Ex. : siflrnum de 'seifnom (cf. in-seqne), difflius (qu'on rattache
à dece-t ou k la racine deik-, monirer), se^rmentam (de
secare), etc.
REHAiiQUes. — I. En latin, à l'iniliule, le groupe primitir tn- devenu gn- s'est
confondu avec le primilif gn : de plus, dans certains cas, ce go s'est réduit A n.
Es. :giiî)niB clDitor(cr. golh. hneiii-an, «■ p<'n<:h«r, de la rac. hieif/^h-). nidoren
regard du gr. xvÎsï [de 'hvît-j-), fgm*o g™»», gnatni et DStUS (et.
ganni), gnoaco et nosco, gnaruset uaros.
Au milieu d'un mol et après voyelle, -gn- provenant soit do -kn-, soit de -gn- était
représenté dans le latin primilir par -nn-, groupe devant lequel la voyelle e se chan-
geait en ..
El. t (in primilir} : BigDvm {rt. inss^tt, etc. — cf. ci-dessus, 3»]. — {gn primitiO :
lignnm (de legore).
Après une voyelle longue -an- était réduit h n (cf. frùnUcor en regard de tnigei,
finis en regard du leite beiga, fin et du lith. pa-baigà, rm).
II. De même qu'au milieu d'un mol -in- et -gn- s'étaient confondus, de même
-im-el -gm- ont abouti à -gm- en latin, comme dans les langues italiques.
Ex.: {'km- primitiO: sagmentoBi (voy. ci-dessus, 3°), etc. — (-pm-primitif) :
tgmtn en regard de ago,etc.
Après une voyelle longue le groupe -7171- s'est réduit à-m-'.
El. : lomeii (en l'égard de luceo). «saineD (en regard de amliâ-geij con-tamina
(en regard de con-tagium), imnan (en regard de ango).
m. Sur T provenant de gw^ g"' et g^h indo-européens dans penio, nirem, etc.,
ïoy. ci-desBus, g 277, 2* bet 3" b (p. 1E6}.
IV. Au second siècle de notre ère, le b latin inlervccalique (substitut de£, hh et dit
indo-europ.j a été parfois transformé en spirante par la prononciation populaire. De là
des graphies comme qnirus au lieu de qnibnt, cibea au lieu de citm, etc. *.
II. — CoNTINtrES ou SPIRAÎJTE8.
Bibliographie. — K. BntJGilANN : Grundrist, etc., t. I*, g 81S-0i3 (Die Reibclaulo
[Spiranlen]l,pp. 7«-"0j.
302. — Continues primitives. — La langue primitive indo-
européenne possédait comme consonnes continues, outre w dont nous
avons parlé ci-dessus (^ 230 et 234), deux spirantes dentales ou
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — CONSONKES. ÏC9
sirOantes, l'une sourde, s, l'autre sonore, z, une spirante palatale j et
V d'autres phonèmes plus problématiques qu'il est permis de négli);er
ici »', Nous n'étudierons donc que le traitement des deux spiranles
dentales et de la spirante palatale en grec et en latin.
§ 1. — Spiranles dentales.
303. — Division du ai^et. — Les deu\ spiranles dentales « et =
de la langue indo-européenne primitive se sont maintenues, dans
certains eas bien déterminés, en grec et en latin; dans d'autres cas
elles se sont modifiées. Maintenues, elles sont représentées en grée
par une seule lettre, le t, qui est sourde, sauf devant les moyennes et
devant ;y., auquel cas elle devient sonore et se prononce ï*. La même
observation s'applique d'ailleurs à o, quand celte consonne, au lieu
de représenter le s primitif, est le produit de combinaisons posté-
rieures du langage.
Remarque. — Quelques dialectes représentent par -w- le son s devant consonne (cf.
au. â|iiffffTa[C. 1. A.I, 9,2tl],yf3.-^iavi9.t [C. I. A. [1,320, 19],1>éot. ' AvaiXanxiZaç
[C. 1. f5H],lhe3S. Ala(r/(viioi;[Gi-ieeh.DiaUlcl-Iniehnft.,S26], elc-*). 11 e»t cerlain
qu'en écrivnnl ainsi on ne se préoccupait nullement de représenter \'s sourde : la preuve,
c'eal que le mfme système servait à représenCer le son de 2 (et. Aivaôov [C. I- A. Il,
Adil., S2. c, Ï2] el xâ(r9|i,ou [C. I., 1308]). Le plus probable, c'est que dans la pronon-
ciation il y avait, en pareil cas, une sorte de reprise sur le son a ',
304. — Maintenues, les deux spirantes dentales s el z sont repré-
sentées en latin par s; pour l'emploi du signe s, voy. ci-dessus, i) 104.
305. — Traitement de s en isrec et en latin. — Les deux
spirantes dentales s el z n'étant pas demeurées toujours intactes dans
l'évolution des langues de la famille indo-européenne, il y aura lieu
naturellement d'étudier successivement les cas oii elles se sont main-
tenues et les cas où elles ont subi des modifications en grec et en
latin.
306. — Maintien de a en g^rec et en latin.
i° Le grec el le latin ne sont pleinement d'accord que pour main-
tenir s final.
Ex. : tnxo-Ç) lat. eqao-s, eqnn-s (skr. aya-s), y^'voç, lat. genus,
îfEptÇ, lat. ferebas(cf. sks. abkara-s), etc.
I. Tor. V. L-.«,, P™,. de, 5 07 (5- Mil., p 7«).
î. Db lu I» graphin IleXoiîïixiii, itpiîÉiwrn(, Z|ivpv», ij-rj^tïm ('^'' *■■ >■■'•". Gnech. Gramia.,
Sîi*. ï* éd., p. JOi sq. ; f, Bla», Aasspraclie. eK,, 3' éd., p. 89) *l lo puMgi! do : t p duisiertiii»
diciteit* (cf. tn Ihesai. 6top£iit(o;< « cM6 de etiiEoio; [tipï-i6top — nioT-iiuiî Hhtoi.. to
crél'iB K&puQ; pnur x^^tLOf, etc.. to;. Wki(schl-h, de rhotacismOt p. ii sqq. cil<^ par K. BiuaHi?^,
Gr. Cn,«„.'.m).
1. VoT. G. Uinii, Griecli, Oramm.. !• Mit., 9 H''. p- 30t.
♦.Toy, MiiiTti. iHdog. ForKhungen, IV, I8i iqq. ; C. Hiiia, GiieeS. Granim.', 30* jq.
-db,Google
SJO GRAMXAllŒ COMPAREE DU GR£C ET l)U UT(,V.
HEHABouBâ. — 1. Touterois dans le diulecte d'Élée -ç final est passé à -p par l'in-
termédiaire lie z.
Ex. : a' Tip [iaîto, aï Tip THÙra, opnp tôxi [I. A. 109), Toîp FaXtfotî [J. A.,
110], Torp M«vtivii«i, Tjp 5s FpïTpaç Èvivti», maig tîç àiicpaî, tï;
xaTniiTiinoç, tiî OTiioiv, elc. [I. A. H9], Toïp /aXaSffoip xai, mais tu;
ffulifnj II. A. 113], etc.
Comme on le voit par les exemples ci-dessus, qui appartiennent au dialecte éléen
ancien, c'est seulement dans les formes monosyllabiques des pronoms et de l'article ot
toujours devant une consonne (>x F, S t, x y), jamais devant une voyelle, que « final y
est remplacé par f. Dans les inscriptions d'une date plus récente i final est remplacé
aussi par p dans les subslantirs et devant une voyelle (cf. G. Meïrr, Griech. Gramm.',
g 226, p. 306 sq.). Conslnter le fait, c'est mettre sur la \oie d'une explication trèa
probable du phénomène : on peut admettre, en elTet, que dés l'époque préhistorique, s se
prononçait : devant une consonne sonore, d'où le passage à ^{tîi Se ^ tît St = Tip
Se), phénomène qui se sera ensuite généralisé par voie d'analogie dans le dialecte éléen.
II. Dans le dialecte laconien, le rholacisme n'appiralt que dans les inscriptions posté-
rieures a l'ère chrétienne [vov. G. Meyeb, G*'. Gramm.', p. 306 sq. et cf. MULLBNStEPB?(,
Dinerl. philol. Argenloralensn, VI, 184 sq). Pour le rhotacisme dans le dialecte de
Théra et d'autres pays, voy. Caubb, Deltcluf, etc.', au n" 1*1 ; G. Meyeh, oup. cil.,
p. 307).
III. On a vu ci-dessus (g 133, p. 75), le traitement de i final en latin, i. l'époque
archaïque.
Ailleurs le grec et le latin se séparent assez souvent, le latin étant en
général sur ce point plus conservateur que le grec, ainsi qu'on va le voir.
2° £n grec et en latin, la spirante dentale « est, en règle générale,
maintenue devant une explosive sourde, à l'initiale comme
à l'intérieur d'un mot (a); mais le latin conserve aussi l's, à
l'initiale, devant les voyelles et les semi-voyelles (b).
a^ Ex. : a~a.iftù, palpiter, s'agiter convulsivement, lat. BpsrUO, écarlcr,
rejeter (cf. skr. sphurati, il repousse du pied, v. h. ail. sporo,
éperon, aiguillon, lith. spiiiù, je repousse du pied), tturspo;, lat.
vesper, T,o-Ta.i, il est assis (cf. skr. àste), OTaTo;, lat, status,
(OTt, il est, lat. eat {cf. skr. ds/i), Y^yvtJoxw, iat. nosco,
j'apprends ù connaître, 'ty(^<ù, Tendre, lat. SCÙdO (cf. goth.
skaida, ail. ii^ f^fibe), Oxâv^ix^ov, obstacle pour faire tomber,
marcheltc, lat. Scando, monter, s'élever (cf. skr. tkàndati, il
saute), £^b>v, essieu, lat. axis, otpzX^OfJLXi, trébucher, s'égarer
(cf. skr. skalate, il fait un faux pas'), etc.
b) Ex. : snnt (cf. ombr. sent, skr. s-ânti) sibi, snns pour 'suo-s
= *ïOfo-ï (cf. osque «/'«(, c.-à-d. mbi, suvad,c.-k-d. sna),
sedeo (cf. ombr. sesmt, c.-à-d. aedarît, skr. sadat-, siège.
golh, sitan, être assis), etc. — siem d'où sim (cf. skr. tyàm
ou sUjàm), snavis (cf. skr. ivadm), soror de 'iwesôr (cf.
skr. scasar-, sœur), etc.
I. Le lu ji lallo ■ uni autre origine, cr. ci-dïwu. %i9i, I', a (p. Ï03).
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CO^'SO^NES.
t assimilé A la
Ex. : béot. ïtTE ^ Ï«TI (C-à-lI. ËÇ T«), ju«qu'à ce que (cf. ïtTIU pour ÏOTù), qu'il
webe'), Ôsrt6oTi),à= 0l:ia9iiTi>i, »eicho(pro;ir. qu[ ]u« m liqueur do demèn) ;
lacon. K-TTâsC i,vi'Vrrfii HÉSYCH-, âNxop = àvxà;, ouln eo cuir;crét-
(j.ÉTT(f, jiuqu'à, à cAté de (JiiaTot (arcad. (j>-é<tt'), et beaucoup de mois
où Obtient la place, soit de (tO (comme dans TcpôOOot, ^^p-nOâixi], soit de or
(comme dans ÏÔOavTi pour ïiTTdVTi, 3« p. plur. dor. de ioTr|iJii). Pour SB
aj lieu de tS etyi-au lieu dexf, voy. ci-après, gg 309 et 310*.
II. On a vu ci-dessus (S 289, i") que let groupes prë helléniques /» et dzh intervoca-
liques avaient donné ta, qui, dans la plupart des dialectes, élait devenu -ss- ou -a-.
Rappelons ici que -ts- a donné -Tt- en béotien et -tt- ou -ï- en crélois. Ainsi la forme
homérique SxvsavOai est représentée en Cretois par ScÎttxQOxi ou Sî^ocSai et la forme
attique xa[jii<ix[ji<vo4 est représentée en béotien par xoiMTtàjjuvo;.
III. la règle ci-dessus {% 306, 2°, a) souffre en grec une exception qu'on expliquera
par une des lois qui régissent le traitement des consonnes en groupes (voy. ci-après,
g 314, 6").
3" En grec et en /afin, le groupe médiat -ss-est, dans certaines condi*
tiens, demeuré intact, mais ici le latin s'est montré, en somme,
plus conservateur que le grec.
A) Ainsi, dans cerlaim dialectes grecs on constate bien la persistance
après voyelle de -ss- sous la forme -ce- (cf. liom. cl^EOoa, aor.
de '^tatù, ^ébi, bouillonner, iTÙ.îaaoL aor. de *T(le<7-y(i», TeXt'w,
Unir, accomplir, ËoffEToti, en regard de ésti, il csi; lesb. rs'kiaaxi,
îaaotra.1, elc. ; thess. i<j<JOfi.ivâv, etc. ; béot. tMoOxi, accomplir;
dial. d'Héracl. laa^za\, futur; dîa). d'Archimède, itrocÎTott,
futur; loc, plur. hom. et lesb. aTï)6«roi, de ffriîôoç, poitrine;
hom. lesb. thess. béot. delph. et mégar. ^àiiT-iaot, etc.), mais,
dès l'époque homérique, ce groupe tendait à se réduire & -a-
(cf. les doublets ICO ffct et nocî, îittuai et ë^ïesev^}, et dans le
dialecte attique la réduction est générale et régulière
{cf. STrtïffa, IffOvTKi, liçtsn).
D'autre part, après consonne, la réduction de -ss- (-es-) à -9- est
générale dans tous les dialectes grecs (cf. loc. pi. att. [iTiçî, crét. ^r,t<si,
c.-à-d. '(jivivc-ci en regard dugén.lesb. [xW-oî, qui est pour *|A-:nvff-oî,
lat. mens-is; aor. T/puacôoct, c.-à-d. 'Ttpff-aauôai, de Tip50[xai, se
dessécher, rac. ters-, etc.).
I. Id I* V u'nt p« prinUir, Diilirepréienle (. cf. ci-deuui, g iSS, !■.
ï. Cf. K. BiMii.ni, CrHnrfriM.clc, 5B**(p. 74Î).
a. L^tEwIogui d«« dnnbteli coomiQ nXiwcn M xtXicrat dtQi levquHg nu IroaTait lintAt -ffcr- *t
«rmdsgiquc. Ct. Scnut, duu U Zeilwhripit Kuhn, t. XKXl'ir, li's sqq.
-dbï Google
91S GRAMMAIRE COHPAHËE DU GHEC ET DU UT[N.
Rbhabque. — Le IwOlien montre qu'avant la constitution des divers dialectes, le
groupe préhellénique -is- ne se conFondait pas avec les groupes U etly. En efTet, tandis
que le dialecte béotien conserve intact le groupe -tt-, il représente par tt (cf. ci'
dessus, 1°, Reh- I), le groupe /«, comme il fait pour legroupe fy (cf. ci-dessus, % S21,
6«, REa.,p. 137).
Toutefois la réduction de -9«- à -a- a fini par s'étendre même k des formes dans
lesquelles le groupe représentait U et ly ou Ihy (cf. ci-dessus, g 221, 6° Reh,, p. 131).
B) En latin, au contraire, le groupe -ss-' subsiste après voyelle
brève (cf. gessi, parfait de gero, p. ' geso, cassus, vain, de cado,
miAsus, part, de mitto), mais se réduit à -s- après voyelle
longue (cf. hansi àe' haussai, en regard de hans-tiu, qoeeso de
" qvaii-sô, etc.).
4» En grec, les groupes primitifs -rs- Is- se sont maintenus dans
beaucoup de dialectes ; le lalin qui les avait sans doute primi-
tivement conservés (puisqu'on trouve -rs' en ombrien*), les a
remplacés par -rr-, -11-.
a) En grec, on trouve -po- {la lettre p représentant /• ou r primitifs)
dans les formes dialectales suivantes :
Ex. :Le$b. d^pso;, tiom. Bipaoi, audace, hom. É-xepoa, aor. de
xciph), tondre, raser; I^GpOiv' ituifi-ri-i JTéstcii. ; mpom, aor. de
Spvufti, ewiter; ion. et crét. tpOTiv, liom. «pWDV, mile;
hom. ôpO0-6ùf)i, porte élevée sur une oh plusieurs marches, ion.
xÔpOv], tempe, etc.
Reuahiji'e. — En attique et dans quelques autres dialectes -si- est devenu -pp- (cf.
OÔpftOf. «pp^iV, Ôppûî, croupion, xopp^l. Itmpp],
Quant ùdes formes de locatif plur. comme fT,Topa[, ^r,pa(, etc., elles sont dues à
l'influence de l'analogie ou pluCût au Iresoin de retrouver dans ces formes l'Indice -m
du locatif pluriel'.
P) En grec, on trouve -Xa- dans les formes suivantes ;
Ex. : Hom. xAoat, pousser; iXoai, iiXaan, pelotonner, rouler, tIXoov,
sillon de démarcation, extrémité d'un champ (en regard de tAo;,
extrémité), etC,
Hemabque. — Les exemples sur lesquels on pourrait s'appuvcr sont trop peu nom-
breux pour qu'on ose décider si -1).- est sorti do -X»-, comme -p p- est sorti de -po-.
Sur l'hypothèse de Wackbbnacel (dans la Ze««cftir/ï de Kuhn, t. XXIX, p. ISl sqq-),
hypoUiése admise par Solusen, ibid., t. HWX, 352 sqq.; XXX, 600 sq. ; XXXIV,
452 sq. ; Intlog. FoncA-, VII, H sqq. ; Johansson, Zrilsckrift de Kuhn, XXX, 430 sq. ;
Kretschueh, ibid., XXXI, it3; SiiuuLZE, Qiiwat. epicm, 96; FnoEHDE, dans les Beilrxge
de Bezzenhcrgcr, t. XX, 221 sqq., voyei les observations de K. Brugmann, Griind-
rju, etc., t. I^ S S4G, Anm. (p. 74i sq.}.
ï. Sur 'II-, cf. TOI Flihti. Osk.-Umbr. Gramm., I. l,p. Mi.
1. L> mttilfaiH -f,a,a- qu'on olurrtB dam In tumin Bpoiaù;, Bp4ao{ (ù cùté do tifav(, 6âpin><).
tpoMii kdUé de TBpoi;. ■ dcuiccWion » (c(. Tip»o|iai, ■ »de<i4cliar •), ele., a'Hl pis plmoilr»-
ordiDiirt qua oelleqai k produit dtni Innoln oh -gipo- rrpréBcnlo ;a. Cf. ci-dOHut, g 14*. l*, &•
-db,Google
PHONÉTIQUE. — CONSONNES. Î13
y) En latin, Èes groupes -r»-, -U- sont devenus -rz-, -Iz-, d'où -IT-,
Es. : terreo (cf. ombr. lursitu, c.-à-d. terreto, gr, ËTEpifv
içôênTEv ilÉsïcB., rac, Cers-), tarrens (cf. ombr. fnrsio,
c.-à-d. fairea), torreo en regard detostus pour 'tors-io-s
(cf. gr. tifoofAcii, se dessécher), erro (cf. goth. airzen, V.
h. al), trri, ail. irte), ferre de 'ferse (cf. eg-se), etc. —
coiinm (cf. goth. hais, génitif hahii, ail. ÇqIô), veJie de
'veUe, etc.
Rehabqub. — En lalin, à la On des mois, les groupes -r»-, 4i- onl d'abord Hé
Irail^ comme i l'intérieur d'un mol, mais de -rr, -11 ils onl été réduits i -r,-l.
El. : T«r [pour *teri) complé dans Piaule comme long et prononcé twr {et.
lerrnncins), par (pour 'puir= 'pan), ag«r {pour 'ogen-= 'agen
i\"agi-o>), «cer (pour 'acerr = acei-ni''aciia), — famul (de 'famel,
oeqae famtl, préit. 'faml[o]-t), etc.
S" En lalin, la spirante i s'est maintenue à l'intérieur d'un mot dans
les groupes -mi- et -n«- i]ui se sont confondus en -ns- dt'S
l'époque préitalîque.
Ex. : con-sero pour *coin-sero (cf. ci-dessus, g 237, 2°, p. 147),
cejiseo (cf. osquo centaum, c.-à-d. cansere), menais
(cf. omb. menziic, c.-k-d. mense), etc.
Reharoubs. — !- En grec, les groupes prlmilifs nt», nt devant vo^felle onl subi dés
l'époque préhelléoique des modiO l'a lions donl on trouvera le détail ci-aprés, 10°.
Mais le groupe -niy- subsistait dans le grec primitif, comme le prouvent les formes
vfoouai (pour Ni-vtr-yo-ij:!!). »""> "«■"'> «venir (rac. ne»-), TTTistrui et atl. ittiftni,
piler, celle-ci refaiia apparemment sur des présents comme itimsto, itittia, au lieu
de 'icrtvui pour 'ittiva-yca (cf. ial. piiuia}'.
II. Sur le traitement en grec du groupe initial êy-, voy. ci'dcssus, S 22i, 4", p. ISS.
Toutefois la régie donnée en cet endroit ne paraît pas tout à fait absolue, puisque dans
certains cas »y- initial semble avoir donné a (o)-, atl. t[t)-: comparez en effet votM.pvHr
«a crible, avec i'atl. Sii-ttoÉu), el voy. G. Meyer, Alban. Sludîen, UT, 41 sq., qui rap-
proche de sdd) l'albanais soi, je p«*so »u crible, forme tirée de 'lya-s.
6" En grec, le groupe initial un- (mais cf. ci-après, § 307, S') s'est
maintenu dans quelques mots comme ojXEpSaWoî, redoutable
(cf. V. h. ail. smerzo, douleur). 0[li\7], doloire (cf. V. h. ail. smid,
forgeron), Ojiî»p6ç (à côté de (iixpôî), pelil (v. h. ail. smdki, faible,
petit, rac. snie[i]k-], opi^u, aor. «lA-j-pivai (cf. m. h. ail. tmouch,
fumée, vapeur, angl.-sax. sméocan, fumer, lit. smàugiu, je serre à la
gorge).
-dbï Google
su GIIAXHAJRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
Remarque. — Ce groupe initial devait exister à Ttipoque prëitalique, comme le
prouve l'ombrien sniuriiniï,c.-à-<l. ad murGÎm(!)'. En latin, on ne trouve un-quedans
des mois d'origine grecque, où il a la valeur de zm-,
307. — HodIflcatioDS de a en grec. — Le grec et le latin n'ayant
pas modifié de même façon la spîrante dentale primitive s, il y a
intérêt à étudier séparément les deux langues.
i' A finiliale devant voyelle et à l'intérieur d'un mot entre voyelles,
s est devenu A (esprit rude) en grec*. Mais tandis qu'à l'ini-
tiale l'esprit rude s'est en général maintenu, il a disparu à
l'intérieur d'un mot',
Ex. : ô, te (cf. skr. sa, goth. sa), à[/.û4, n'importe comment (cf. skr.
iama-, goth. sum-s), îffmpi, placer {lat. SÎSto), ûî, porc (lat.
8Û-8, V. h. ail. sa), etc. — Hom, ^a, ait. rt, j'étais (cf. skr.
âsam et le duel ^œ-tov), ■(é■^to^ (cf. skr, jàtuu-as, lat.
generis), çepe«i, çEpTi (r.(. skr. bhâra-se), etc.
Rbmarques. — I. Avant mSme la période historique de l'hellénisme, h (l'esprit rude)
s'était aflïibli en esprit doux dans le lesbien, l'éléen, dans quelques dialectes crétois,
comme celui de Gorlyne, par exemple, enfin dans l'ionien d'Asie^ Hais dans les autres
dialecteset particulièrement dans le dinlecte altique, l'esprit rude s'est maintenu, sauf
dans les cas oft, comme on va le voir, la phonétique s'opposait & ce qu'il persistât.
11. Dès la période primitive de l'hellénisme, A-d'esprit rude) s'est perdu, quand il se
trouvait une aspirée ou k au commencement de la syllabe qui le suivait immédiatement
ou presque immédiatement.
Ex.: I)^it), j'ai, jï poMjiio. pour *iy_tij(cf. ïïto), ï-o/o-y, en regard du skr. tâ-ha-lê,
il lubjugur, il nwl U luiii sur, ï-OJ^Io pOur 'l-^'/Vt A côté d'ï-ffTTHiii, â-0oÔ9t,
rjuni) (cf. skr. tadhryona, m agisual niKinblF], — â'SfXfÔi;, trtn (skr.
tà-garbhyaa,-ai du piemcssiii, a-Xo^Of, qui parligs !■ couche (cf. 3-TCa^, anaHule
ha], âfjLaOo-;, «hje (cf. v. b. ail. lant), ^ScOXov, >iig«, k cdté de tSoï,
skr. sadas', ei»^, «[Ao-Sev, dcnimporio où (A tt\ê de â;uù;). auot, «c, pour
*«0ho(, qui est lui-même pour *ha.uhOî (cr. lilh. tausa-t, «e), tic.'.
1. Voj. ion PiAiTTA, Oik.-Uniir. Grammalik, 1. *S9.
tioiistuonirnnn cl «rgkiinei. Voj. lur cille qnnlioD KCuh-Blah, bui/. Gf. ia\ ffr. Spr., % 13,
Lt l'hell^isH. Il 7 ■ donc lieu de nguilcr ù put
qui H Hml produit* 1 l'époquo hiitoriquc, comne,
par «umpls, la «inimsioii il« « noo primitir, t l'iuilialo, «n crp''»'* '^ *>■ punpbjlicn dini )■
prépmition ûv =: ouv cl le iriinlicD de l'upirstion inlartonliqiM r«iipls;anl un o nnii priinilir dii»
cerliliiM rormes ticoolentiH cnnuno Aivijhja;, ivhijïtibaic.
4. Sur l'Hprit rude, •oy. le Iraïul do ka, Tacai, der Spirilul tuprr im GrUtliiicIten, Slrail>Dnr|.
tseti, cl cf. KDrih-Buh. asif, Gr. der jr. Sjir.,t, ii, p. 11)1 u{H.
i, Vojf. K. Bninaini, Grunâriu, etc., t. I', g SSO, 1, a (p. TU), à qui Knl empninléi cea eiemplc*
de dIfivinilalioD. GerlaiDH iakeriplions appartenaol à dcï dialcctca qui ont, en gènâral, ntiatena fer^
mènent rKKpiralÎDn. numlrenl que la divimilation pouTail le produire m^ine dani dea cae qui ne h rctt-
coDlrenlpaa dam lo grec liltériirc. Col ainii. par tinnpie, qu'on loil le* rormoi do l'article (6, J], ou A. ot,
-db,Google
PHONÉTIQUE. — COSSOPiHES. S15
III. On a vu ci-dessus (| !SS, Rsii.), que la loi de dissimilation des aspirées était
contrariée par d'autres lois. La même observation s'applique à Ja dissimilation de
reprit rude. En efTet, l'esprit rude a été rétabli dans certaines formes.
1* Par atsimitalion rtgrettiie (cf. Ë/ii>, sur les inscriptions altiques du vi* et du i*
siècle av. J.-C., au lieu de ï/_io), 'A(ppoSfTT| au lieu de 'Afpo3(r>i, ipiO(iiJ( au lieu de
àpi6;xô{, Itfitau lieu de 'ihtpof, etc.).
2° Par analogie, vraie nu fausse (cf. à(i.'i4iv au lieu d'â;ji,o{liv d'après âfjioù et à,ijLw4,
ifiiîvai, d'après Ervai, rac. te-, à-Op<ioi au lieu d'à-^pdai d'après a-icivTs;, h\ii-^wtoi,
oXd-ypuooî d'après oXo(, etc.)'.
IV. La chute de 9 intervocalique avait lieu aussi après un a représentant un n pri-
mitif, comme le prouvent les formes SaYJvcii, ipprcndn, à-Sa-/,;, ignonni, en regard de Sr^via
de *dante*', skr. da»-rà-i, qui optn dH nincln, dâaai-, «w «ubtil (indo-eur. 'dnt-,
V. Le 0' inlervocalique, qu'on rencontre 1res souvent dans les formes du grec histo-
rique, ne procède jamais d'un a intervocalique primitif. Ou bien il s'explique soit par la
réduction du groupe -it- (cf. \t.iai>i pour [tiftaoi), soit par l'assibilaiion du t devant i
(cf. fûnti ^ *<fiJTiî). ou bien il est dil à l'influence de l'analogie (cf. Xuoio, ÏXusa et
tous les futurs ou aoristes de même nature, dans lesquels le maintien de v s'explique
par l'analogie de formes comme Xti^J-u, ËXeÇi, etc., dans lesquelles le a s'est r^liè-
rement conservé).
VI. A l'époque où Ion entendait le h intervocalique {réduction de « primitif), cet A se
déplacail, quand il se trouvait en létede Iadeu:iième syllabe, pour atTec 1er ta voyelle ini-
tiale du mol (cf. hom.att. Up-i-î, thessal.béol. dor. lapo-ç, mcH, de *ihipi>-, ihïpo, skr.
Uhirâl, Tigounui, floriMuit ; hom. ait. cûii). flunbcr, puwr *ii feu, de *Euhu), lat. ûro^l
ou bien pour changer en ténue aspirée une ténue précédente (cf. iffopXDï de'i-ni'
hopxoï, cppoùSo; de ':tpo-hsSc;, etc., voy. ci-dessus, § 381, c, Rem. Il, p. 190).
2° A rinillaU, te groupe sie- aboutit à Fh (cf. ci-(]€ssus. § 230, 8", a,
p. 141)*, puis à l'esprit rude {cf. 'Fhoi.Foï, oï, de 'sieoy, etc.).
C'est par dtssiinilation (cf. ci-dessus, 1°, Rem. Il) qu'on a eu àks
avant la période historique de rhcllénisme des formes comme 'Fifloç,
(ait. ï5o() pour *Fh£6oî, etc.
Remaroue. — Toutefois le groupe initial ïu'- parait avoir abouti à « dans des mots
comme ffxX^ï, faou1c(cf. v. h.M.ivellan),<tiiii, ailpnce, v. h. all.tic'ijrn, ail. ftf|llieigEn,
1. Inicncf
DHil l'ctprit doai t r«npl>c«
r«prii™i.«
.u> l'ii
lOunici! de 1'
■ntlo^a (cf. av<rrt.fi-(.
•.•w.dor-,.
J'«prt»
«Co-(, «v«lio-(). D'.i
lllrar>t'*>»logH*, c
, ui»] «lion tart ttHidor.
C'»l linû qo.
. (P»"'
e<iiiug«r HulriMiil le eu dnnt nou!
1 oceuponi «f
. « u».nrQl) |-.™l«g» .
roBpl«i»il
l'«prit
ibAc par l'oipril d.a
II, Hil ]'<«pril
d«n
p.r r«prit
rudo dwit d«. fnm» qui
toBilf lilH i VKUon de
1. loi do diBÎU.
lillliol
id«i».pir<ti.
cf. dnr. iiiiî. tll.T.iielf,
. «-■. V [Af
■].d-»prt.ùlUc. iu(ï.
,.l .»i. - l,kr. i,.
.(H d'aprii In forum ds
1. r.ci» U:
eoir .; d.u. 1. di.l. d'H*f.cl*c ixToS [l.l
iD OCtO] d'â|
.pW i^i -, dor. lvT(.
M. .toi [.kr.
. t-4ali
] d'.prt. £«( [Ar. .i^-l,].
I. Saren
r«n>«
ci «.r d-.ulr«. plu.
. K. Bi>u»»>i
1. Crundriil, clc, 1.1».
p. 7tS.
S.AiMil't
•ptiqo.
a. Va- ''fî''
p-Hir
•Mi,|- -i-hi
-, ne. «-. iU6,ir,s de
•i-h.n-, cf.
, Ut. sequor, oii. v..
ndriu. t. i«.
p. TtScll. 11, p. 891.
de « gl
roDpo Fh *l»il Irt. roi
J%\a d* ATu'dT
FF, c
»HtlDCl0 B»l
ilre chei Uomirc «OT^pi
V. Sur crtle qnctl
L™ diliclc, re,. K»
TKIIH. ZeilK
hrifî
de Kahn, (,
XXXI. *U«|.; F-a-o.,
-db,Google
16 GRAMMAIRE COHPAKËE W GREC ET t)U LATIN.
3° A Cinitiale, le groupe sy- aboutit comme iw- à une simple aspi-
ration (voy. ci-dessus, § 221 , 4°, p. 135),
4° A l'initiale, les groupes sr-, si-, étaient devenus à l'époque préhel-
lénique rr-, II-', qui, dans les dialectes, se sont réduits
respectivement à r- (p) et à l- (X).
Kx. : piat, couler, ^oaî, Hois, inscr, corcyr. PH0FAI2I (de larac.
sreu-), pni^iiù, humer (cf. lith. srebiù), — XxSeîv, prendre,
égin. AHABON, ait. AHABETO'S (cf. le parf.
s'O.nifx, qui indique que la forme primitive était *o>x6-),
XciCu, faire couler, verser goutte à gouUe (cf. Iiom. Ôçp«
XXefiJ'avTe, V. Irl, sliab, génitif slebe, montagne'), etc.
ItsuAROUE. — L'analt^ie a inliocluit à l'Intérieur de certaines formations ncuveltes
les groupes -ap- ou -XX-, qui primilivement no se rencontraient qu'à l'initiale (cf. ï-pptov,
hom. Ë-XXa6t, xaTS-ppiu», hom. â-XXTjxT!.; [deX^f'^'*""'' Pour *ffXiiY<o, cf. v. h. a.
ilach, mm.liabr]). Mais après qu'A l'initiate les groupes pf-et XX- se furent réduits à ^
el à X-, celle même réduction se fit ii l'intérieur des mots (cf. hom. xoXXi-poo;, & câté
de xaXii-ppooî, Î-XtjY», etc.).
En r^gle générale, le grec semble, à l'inliSrieur d'un mol, employer plutôt -pp- que -p-,
tandis qu'il préfère -X- à -XX- : c'est ainsi qu'en allique on ne trouve d'une part que
ï-pp«i et d'autre part que I-XocSe. Cela lient sans doute 1 ce qu'il j avait à cdté de
mois commençant par ■/- une foule d'autres mots commençant par l- simple'.
S* .4 riniiiale, les groupes primitifs sm-* tn~ s'assimilent respecti-
vement en mm-, nn-, qui ont abouti à (jl, v.
Ex. : ii£iS'?,iTai, sourire (cf. bom. çiXc-llllitS-Àî, skr. smaija-te, il
sourit); jietpoj;:at, recevoir une part, [totpa, sort, lot (cf. hom.
xxTà [Xixotpav, s-nii'ipE, iî-ixixopoî, dor. sjxiiôpavTf
TiTtiJj^aciv, rac. smer-, comme l'indique xxTftopoç"
Sû(7Trivoî HÉsïcit., qui est pour 'xïT-cjtopoï''), [lia, une
r:^ 'c;t-ia. fera, de 'setn-, un; — viça, ÂCC, neige (cf.
hom, ùç T£ wtçxSeç, àyi-wiçoî, ail. ©t^nee, angl, snow],
vï(ù, vï)Qw, nier (cf. hom, ë-vvsov, £Û-wt,toç, skr. mâvan-,
lien, corde, v. irl. snim, chose filée, fils), vi'u (futur vEÛiT<i|Aai),
nager, flotter, Via * imfTi- AoC'^WVEÇ, Ë-W'j6!'* ' éxf}fUVTO
llÉsicK, (cf. skr. (nau-(i).
Btil'-rge do B™™l»rKB-. t. XIX, ÎS3 «|q. ; G. Hiv», Alb. «W.. Tll. S3 «|.,dl*. p.r K. B.™
™,
Cri.iidrt«, de. l. l-, p. 7*S.
1. On Iraui-e encore ehe< Homire do Iracesde riellUle entière (ïf. nipl II ppioî, {iiX«a ppiov
St.
l).T,Eiiïï, Me). Voy. K. B«»..«,, Gn.»rfrù., «t., l. I«, J 8J3 b, p. T49.
j. Cf. U Kl»» d'Uéirchini Xldi- iiJtp> àe' i\i G&up (rràïïi.
3. Vbt. K. B»ia»A^. rtrum/w™. etc.. 1. 1', § «5Î. b. p. 7i9 «i.
t. Ce groupe iniliai sm- s'nt pourtant mainlpnu dam i|iieh|ge> nutta, pour d» raiwDi cnrnrf
peu
clairea. V.iy. fi^dcum», S 108, S'.
-db,Google
PIIONÉTIIJUE. - CONSONNES. SI?
Reuarque. — Aprts qu'à l'iniiiale les groupes mm-, nu- se furenl réduits à ji- v-,
le même dédoublement se produisit régulièrement aussi 4 l'intérieur des mots, sous
l'influence des mois qui commençnient par [ji- et par v- {cf. hom. èici-uti5iîo*(, aivd-
uopoî, ait. i-mi5iaffa, comnie ÈTri-aiviu, l-|i.ivov |de [aévm] — cvfu», comme
c-vi(i.ov [de viijHo])'-
6" A rintérieur de» mots, le groupe -»w- après voyelle est devenu
-zw-, puis est tombé, sauf en lesbien (cf. lesb. vaQo-ç, dor.
thess. viô-(, ion, vtiô-î, att. vî(i-ç d'un primitif 'vaiFo-;, et
voy. ci-dessus, §230, 8°, b, p. 141).
7° De môme, à rinlérieur den mots, le groupe -sy~ après voyelle
brève est devenu -zy-, qui s'est réduit à-i/- (cf. hom. iiî^aiotiat
p. 'itlctzyofjiai, et voy. cî-dessus, §221, S*, p. 136}.
8" A rinlérieur des mots, les groupes -«r-, -*/- étaient à l'époque
préhellénique devenus -zr-, -zl-, doù sont sortis -pp-, -W-,
plus tard réduits à -p-, -V, avec allongement compensatoire ^.
Ex. : Ion. TfTpaiN, craintir, peureux, pour 'Tpaff-pwv, rac, très-, Ift-
(cf. Tpf«-oai),!pi-î, src-en-riel, halo lunaire, de Fiijpi- (cf.skr.
i>iï/iai/a-, étendue, espace environnant), aCpiO-v, au matin, de
' iK'îff-p-to- (cf. skr. us-râ-s, matinal), — îX»Oi, sois clément,
de '■îi-ff>.x-Ot, lesb. D.>.aôi de *<ri-rta-9t, rac. sel-,
Op«uXô-(, cassant, fragile, de 'Opayu-^o- (cf, gr. 6pxu<r-TÔ-î,
lat. frûs-tn-m)^.
Rbuarque. — On trouve dans le dialecte Cretois des groupes de mots comme tU
Xï, pourTiï X% etc., et des composés comme tXXciVtii pour *t[x](i-Xt[Tr«), i[j.!piXieYfu
pour 'à[*(piff-A(Y<^ (cf. à|ji.»io-GïjTéo>),etc. Ces diverses formes prouvent que là où l'eu-
phonie amenait l'assimilation de s ù X, le groupe XX subsistait. Le dialecte attique ne
connaît pas cette loi (cf. Sùo-Xumî, SJs-Xïxtoî) '.
9" A l'intérieur des mois, les groupes -sm-, -su- sont devenus -zm-,
-zn-, d'où (tfji, w, groupes qui subsistent en lesbien et en
thcssahen, mais se réduisent à p: et à v avec allongement
compensatoire dans les autres dialectes.
1. Tu^ K. Biu:i»:ii, Orunéna. e\e.. t. 1', S 8jî, c. p. 7S0.
t. La ilulo -U- ni counii en iMbicn. pcut-4tre en tlin»l>(n : cl. le l«b. ^AXiei r«p«nijin( in
biotiem et 1 l'ioa. ][40ilol, IteoD. >;^Xl«i. ' ni»' >, >kr. M-iiurd-, laliiarifa-. Uuut i la rume
■UiqM jdioi, elle rcnrcrmo una lortc d'ipophonic (i lu lioa de t) qa'on IrwiTo dam d'autraa mois
fDcarr, miM don! l'ari^ne n'eil paa clairr. Va;. K. Budb^oi, Grumlrin. etc.. I. I>. § iU, Ann.
(p. H*), quiRanri«*Bt (ravaiiideK>ir»:«ii. ZeiUckrifl it Kuhp, t. XXXI, S7S «|q. ; tS»; dit
Griethiiehtii Vaiemntehripen. etc., p. IJi tqq. ; Binltilang rn dit Gaeliiehie dtr gr. Sp.. p. 147
•q.l Cduir. Brifrz^de BnwabcFgcr, t. XVIII. li3;BmTii. dit Ifaaptpnibtenit da- indog . Laui-
Uhn fil SeliUlf!urr, p. Ili i^. ; tStiixtt. Mém. dt la Soeù'i^ diling., t. n, p. Iq,
3. Vof. K. BanoiR. Grumirjii, elc.. I. 1*, S Soi, b. et Souiax, dau la ZeUickrift do Kuha,
I. IXIX, 348 aq.; lïO >q. (eil4 par K. Bairaim, Cr. Grnmmalik. 1* td.. p. S3).
4. Va;. K. BiDjim, Gtmvleia, etc. t. M, % Sî3, b, p. 7.>] iq. Sur la queaUon de UToir d a
-dbï Google
GDAMMAIRE COMPARÉE DU GDEC ET DU UTIN.
Ex. : Lesb. thess. ({ttti, je suis, ion. att. e({1(, dor. vi)xt' (cf. skr.
àsmi), lesb. «(tftE, thessal. ix)ji)jU, nous (ace), ion. ait.
r|Juîï, dor. «tit'ï, nous (nom.); cf. skr. asmâ-; lesb.
FiHltoc, ion. (Ijia, vêtement (cf. skr. vàsmart-), att. ■nltsv,
nous étions (cf. skr. âsma), att. ^û^k, ceinture, de '<^(iiff-{£K
(cf. lith. jiwmw, ceinture), — lesb. çâtWo-C, ion. fpaitvô-ç,
att. contr. çivo-d bnllnni, dor. *ifcvivoî, de *ça.Fio-voî,
lesb. ce).ivv4, att. «XtÎvyi, lune, de *oi>»ff-vâ, — ion.
att. EÎjJlotfTat, c'est l'arrél du destin, de * oi-oftapTat, Ti(top£{,
sans participation, de * al*(r[/.opt( (cf. ci-dessus, S°).
Rehakqiiks. — I. Là où l'on rencontre -v(ji- dans la péric de historique du grec, on se
trouve en présence soit d'un groupe issu de -Itm- (cf. xx<ijj.opOï. ci-dessus. S*), soit
d'une rorniBtion analogique (cf. l9|/.tv, nov» wmniM, au lieu d'ti^Év, à cause de iati,
Kwofxcn, i« luii ceint pour ÏCioiisi, à cause il'K*«tt«0'-
II. L'observation Taile ci-dessus à propos de afx- s'applique aussi à un groupe -*av-
qui Tut réduit à -vv- par l'inlermédiaire de -in, et qu'on peut conjecturer d'aprte la
graphie ly v:^iuiv (inscriptions) : le f ne s'explique ici que comme résidu de "jt, le a
de la préposition 'ixç étant prononcé t devant v. Cela étant, on comprend que des
formes comme 'iruTWO', '^Xitovo- aient donné xûvvo-;, pXtvvo-(, par l'intermédiaire
de*)tuivo-ï, * pX(ivo-4. A la place de l'ion. ((vu[i(, je n>(ii(pour 'Fiwvtxi), l'analogie
de csO'fivat, -fj[iif (tarai, etc., créa un nouveau vert)c 'àavu|*i,d'uù tvvujjit. De même
l'analogie de i^(usOy,vai créa un *!|<i>avu;jL(, d'où Çu)vvu(xi, etc.
Le même procédé se retrouve dans le juxtaposé I1(XcniivvYia<iï pour ntXo7toï-vY,fftî
(= néXonot v7Jso{], dans les graphies comme toùv vd^touï [inscr. de Delphes), pour
Toù; y6jxùui, Tov vâ|Xou; pour TÔ; vé^o^jç*.
i(f A Cinlérieur tfun mot devant voyelle, les grotipes -tns-, -uï-
étaient devenus dès l'époque préhellénique -mz-, -nz-, d'où
-[:L[A-, -VM-, groupes qui subsistent en lesbien et en thessalien,
mais se réduisent à -^- et à -v- avec allongement compensa-
toire dans les autres dialectes.
Ex. : Lesb. ëvt^fta, ion. att. cvciiiot, dor. ËvTifto., aoriste sigma-
tique de v^fjKD, partager; ùlAoi;, épaule, de "(ôftffo-, Ind.-eur.
'ômt- (cf. skr. axas, épaule); éol. èi7C(i.[J.xd(o; (Tii£ocii.),qui se
trouve sur les épaules, de "ô[t(r- ; lesb, tfitvva, ion. att.
£|AEtVa, dor. ïftTiVa, aor. sigmatique de [tfMU, demeurer;
ion. att. XvftytL, ûçtiVoc', aor. sigmatiques de q>ocivb>,
montrer, dçocivu, tisser; gén. lon. att. j^viV-ôç, dor. j^âV-Oî,
de l'oie (cf. skr. ha''sàs, lat. anser, v. h. ail. gnm, ail.
@anS); gén, lesb. fi.îiw-o(, thess. fteiw-Ô;, ion. att. dor.
(£r,v-ô;, du mois, de *[Ar,v<t-o;, lat. tnensi-s), etc.
1 . Deni
ccll» pwutinD. ei-rleinj dielMln doBi
•lleo
r d'une
wn««, 1
i'nl-i-dirc d* I, .•
ODixe
ï^'^L..
l.gr.pl.H,:^.Vei.«i-M.r*.,
BalMin de tomtpondanct
htlUni
,«...m.
U..
[il« pu
' K. Bin
>..>.,.
, aniHdrill,
^..
3. U (orne Donr. illiq» ùf Svai,
il U pr^ne« de l'& Veipliqae pir la
■ti lieu
de Oçiivai.
Ml H
■ndi.
^Ikiled'
•pr*. X,
.pcè-p.
.Tp5>,
II, leiivat,
elï..
-db,Google
PHOKÉTIQUE. - COHSONNES. Slt
11 'Sur la chute de i entre consonnes, voy. ci-après, §314, 6*.
308. — Hodlflcallons de s en latin. — La spirante dentale
primitive a a. subi en latin les modifications suivantes :
1* A l'intérieur des mots i entre voyelles était passé à z. Ce son
persiste en osque (où il est noté soit par *, soit par s), en
pélignien (où il est noté par s) et aussi dans d'autres dialectes
sabelliens. Mais en ombrien et en latin : aboutit à IV lingual ' :
c'est ce qu'on appelle le rhotacisme de Vi intervocalique*.
Ex. : ero', osque ezam, ombr. erom, être (cf. skr. â$a-l, qu'il soit),
starem, forem, juTarem (cf. es-sem), aoristes sigma-
tiques, en regard de l'osque certsazel, ils seront d'avjg, fvtxd,
c.-à-d. foret, pélign. uptaseier, c.-à-d. operaretnr,
furent, c.-à-d. emnt, etc.; eqnanun, en regard de
l'osque egmazum, c.-à-d. rerum (cf. skr. tâtâmy hom.
6e«uv, etc.), HorU, gén. de flos (cf. osque Fiumai,
c.-à-d. Flora), etc.
Rbhakoues. — t. En latin, le groupe inédial -ly- a donné tanlât -ai-el lanlAt -il-. On
trODTe d'une pnrt viaBini, les substaniirs en -ésiiu, -Iiios, •ftiinf et les formes di>-
fango, ditinnctiu, etc., d'autre pnri les formes avec r comme Tiaritu, Papirioi,
Etniria, Vanerini, etc. D'après ërughann [Gi-undriaa, etc., t. l', S S76, 1, p. 763),
cette ditr^rence de traitement tient à une diFTirence de degré dans la rapidité de la pro-
nonciation, le y ayant lantAt la valeur d'une consonne et tanlAt la vateurd'une voyelle:
ainsi viatlnj était la forme rapide, viarini, In forme lente (cf. en grec xXoùsco; et
icioiJTioç, ci-dessus, S 289, 6").
II. En latin, legroupemédial -tic-, dont on n'apas d'e.temples dans les autres langues
it&liqaeg, est reconnaiseable dans le mot proina, quisupposeun primitif 'pnawina, d'oii
' pruîuiinn, puis 'pruuihia, enfin pniina; ici aussi, on le voit, le « a donné un t en
latin, puis te groupe iu> s'est réduit à n après voyelle. Cf. ci-dessus, 9 231, S°, b,
p. 145.
Devant-iir- les consonnes tombent, cf. >iviri,trivebor (voy. ci-dessus, p. I4S, n.2}.
2° En latin, le groupe sr devient fr, par l'intennédiaire de thr (= 6r,
Q = tk anglais); mais tandis que fr- demeure à l'initiale, il
devient -br- à l'intérieur d'un mot,
Ex. :frigU8*, froid, gr. pEyo;, gelùe, de '«rîyoï (cf. iette slregele, coulée
de glace): fragum, fraise, gr. pxÇ, gén. p%YÔ;, grain de raisin,
I. D« 1 ù r, il d'f * qg« li dilHrcDie en [Mmblolfoeiil d« il iangnt. Va;, y. Him. Pi-^cit, ttc..
|B». i (S-Mil.,p. 8«).
î. L* rhotiOHDS I (cfacit »D éioluli^ dèïi'u 11* ir. nnlrctn; dliu In (onn» nrcliiiTqim qu'on
iHHiTc du! Fralui ou lillrun, lo > in)*rro«»Nqoe doit «« pronnnct i.
3- tjt futur nt lï lulrjonelif prjmilir '«sa, conmal'ibdHiae UfomaboDériqueZa), tll. u lubj. dcil[tf,
4, Surltpclil Dombrf da iBolê dut |gM|Dïla «n Iroaig 1 l'inliiil* nu lMudetr(fi. rigeo 1 càU de
friODI, Hiinen ; Anmo et Boaia, ru. irti-, <■ couler >), to^. K. Biuim, Grundriu. Me,
«. I', |§JS, Anm-, p. 7«Uq.
-dbï Google
Sao GRAMMAIRE COHPADÉE OU GREC ET DU UTIN.
raisin; fretum, bouillonnement de la mer, V. h. ail. tlredan,
bouillonner, etc. — COQ-SOJbrmUS, cousin, de ' con-swesr-ino-s,
parent par la sceur (sfesof), CGreiini-m, eerveJte, de ceras-ro-
ou^ eeres-ro- [cf. skr. ïiraï-, lèie), foaeJbri-s, de * funes-ri-t
(cf. funeris [gén. de fanas], et funes-tas), etc.
3* Les groupes préitaliques itn, sn, si, se sont réduits k m, a, 1, par
l'intermédiaire de zm, zn, zl'. A l'intérieur des mots la dispa-
rition de s(z) a entraîné un allongement par compensation.
Ex. : {A finiliale) miras, i^tonnant (cf. skr. smmja-le, il rit), DBX,
il nage (cf. ombr. mala,c,-'A-A. umecta,skr. snâ-f i, il nage),
nnnis, gr. mu6-î, bru (cf. skr. mushâ-t v. h. ail. snut-, belle-
fille), nubo, épouser (cf. V. sl. snubiti, aimer, prétendre à la
main de ...); iazus et iangaeo (cf. gr. â-).î.r,xToç, qui ne
cesse pas, crét. XaySffat, lAcher, relâcher, V. h. ail. ilach,ninv,
tâche), Jabricas, glissant (cf. goth. sliupan, glisser), Jîma,
lime (cf. V. h. al', s/îm, ail. €d|)Ieini, de la racine s/ei-, Sire
lisse, onclueuï), etc.
^x.:{àïintérieur dun mot) : piimos, premier (cf. pélîgn. prismu,
c.-à-d. Rrima, et le lat. pris-cus), ômen, arch. osmaa
(v*Ra.), pour 'oH'is-meii (voy. cî-dessus, § 433, Rem. Il,
3' et cf. gr. ôiofjLix!, je crois, de ' oFur-yo-), dimoveo pour
'dismoveo; — cânas, blanc pour ' easno-s (cf. pélign.
casnar, vieillard, lat. cascu-S, homme très vieux, angl.-ssx.
kasu, gris-brun); fanam, icmple pour ' fas-no-m (cf. osque
^miam, C.-à-d. templum, ombr. femaf-e,t..-^-A. intem-
plum), aénoB, d'airain \iQ*iv' akemo-i (cf. ombrien a/ietnet,
c.-à-d. aenis), degûno, goitier jk pour ' de.gusno (cf.
de-gu8-to, rac, geus-), dîmimero pour 'dis-numero"^; —
mûJas pour 'mtu-/o- (cf. alb. mnakk, mulet), Aare7iu8 pour
' Auses-lio-s (cf. aarôra), pâJâri (cf. v, h, ail. ftuôn,
chercher çâ et là), diJQO pour 'dis-luo, etc.
Rehaboubs. — 1. Dana certains cas, ti^ grcupes -sm-, sn-, -il- étaient précédés
dune consonne, qui est tombée.
a)W»m, H.n, N.i.
El. : inin-a pour 'im-mo-a (cf. v. irl. m, Jnsou» pour *r'nï-), tri-mnto (pour
trau-Buto], tri-tnitto (pour trans-mitto, cf. ci-dessus S S*<< S", a), —
CÔflU-bilUn pour 'con-»niibiom (cf. v. si. tnubili, umcr. reibrrchcr m m*-
nag«), tri-no (pour trans no; ; — ihuu et Uiam, >il (pour 'analo-m,
d'une racine on, »h>icr, cf. v. sl. a'cliali, «mir, «hilcr upe odeur); tri-
loqaor pour trant-loquor, ruonlcr duo boul à laulrr.
t. PiHir l« ilade inlcmidiurc :ui. cl., pu cunpie, I» lurma ■rctulquo inrenit, lUrompiH,
tttvin d»prè» un pr««..l 'lasmo ds •j>i[p]i-'rlwo,
i. Dini In furinn BaUn pour latiS-nO, Viditl, abin poar TÎdei'D», abil-ms, ii loyelti prini.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CONS0>NES. 881
b) [p] »m.
Ex. : sûmo pour * tu\p]f-[e]mo , imitto pour 'aa-millo, de 'aprmilto.
c)[*]m, [i].n, l*W.
El . : ■ëmaïutrû de ' nci-metalrit, — liai de 'le.crnoi, — Ua de ' actlà (cf. ■zilla),
lùoa de * louct-nà (cf. prénesl. loiaa). Voy. ci-dessus, g 299, p, 206.
d] {i\im pour tsm.
Ei.:râiiiiii siLns doute de 'reltmot {et. gr. iptT-]ji^f et lat. TBIBESMOS, C. I.
L.,l. I, n" 1S5).
a) [nt]il pour niai.
Ex. : aeUa pour Ucanltld (cf. icaudo).
b) [f«]in pour rlin.
Ex. : cSna, arch. cesna pour 'cennâ, plus anc. 'eerltnd (osquc tartsnai*, forme
priniit. *qerl-»nA, cf. skr. karl-, coupor, diviacren fi\i.).
C) Vk\>l.
Ex, ; Baa-teiaill, eMuit-miin de *man-iers-lo-, plus anc. 'man-lerct-lo- (cf. t«r-
g«o).
III. Les groupes tm, sn, si sout sortis aussi, dans certains cas, de tlm, iln, stl.
Ex. : poD)«ritim (de ' posl-meriom. ' poi-merioin) i pomeridianns' de 'poit-meri-
(ji'anui, poi-meridianui'); pone de 'poil-ne {cl. osque puttmat, potmom,
ombr. putlnaiaf, putnae»); Ufco de *in->toco-, plus anc. 'en-sllocôd
(cf. ci-dessus, g 2ti, 2°, a, p. 152).
IV. Sur te trailement du groupe pr^iLilique rin, voy. K. Brughanh, Grundriu, etc.,
t. l',§8n, p. 763 sq.
i° Sur le traitement en latin des groupes italiques n, U, voy.
ci-dessus, § 306, 4°, y {p. 213).
S* Le groupe médial -sf- propre aux langues italiques est devenu
-U- en latin.
Ex. : dif/ëro pour 'da-fero, di/fîcilis pour 'dh-fadlis.
6° Enfin, la spirante dentale primitive t est tombée dans un
certain nombre de formes, dont on ne peut pas toujours
refaire l'histoire.
a) -wqu- s'est réduit à -nqu- dans inquam et inqniô pour 'in-iquam
ci' in-squiô d'une rac. seq" (cf. le lat. In-sexit, gr. tvi-dits).
b) Ipse est pour 'w-pse (cf. eum-pse,ea-p8e);T0pte, c.-à-d. vos ipsî
est pour 'vôs-pte.
I. u roFincputMieridianuam uns Came nnur.
1. CeUa loroie ni iDrli<|Déii par Cictrim lOral., 47, IS?) coaoM priKribli à poitmaridiamiS
{et. TiL. Lon.. p. 7«. 3* M. X«jl).
-dbï Google
331 GHAMMAIRE COMPARÉE DU GREO ET DU LATIN.
c) La dissimilation progressive a réduit à p, t, c les groupes ip, si,
se au commencement de la syllabe du radical dans les formes
redoublées.
Ex. : spopondi (de 'spe-spondaï), stetî (de 'sle-slai), scicidi (de
'sce-scidai).
309. — Maintien de z en g:ree. — On a vu ci-dessus (g 303) que
la spirante dentale sonore s s'est conservée en grec devant les
moyennes jusque pendant la période bistorique de l'hellénisme. Ce
son était ordinairement noté par c devant b et </, plus tard (à partir
du IV" siècle avant J.-C.) il fut noté par ^ (cf. ■Kft^tfuvhi, IleXxÏYtMv).
Quant à zd, il est écrit ai dans l'éolien d'Asie et ^ ailleurs.
Ex. : oêî'vvufit, éteindre,— i^LiOycù, mêler {cf. rac. mezff-, ploni^r, skr.
tnâjja-li, il plonge, il enronce, lat. mergo, mergas, litb.
mazgùli, laver) — SÇo;, rameau, lesb. uoSoi; (cf. arm. ost,
goth. asl's), ôÇù), torréller, àÇ«Wo-i;, desséché, sec (cf.
tchèque et v. pol. ozd, louraille k sécher le mail], ôÇo-ï,
compagnon, aide, c.-à-d. 'ô-zôo-ç, compagnon de roulo , 'AÔt:~
votÇt, ïers Athènes pOur * 'A6ivavz-St .
Rrharques. — I. Sur aa pour a = z, cf. ci-dessus, g 303, Reh. ; on trouve
même ^Z, c'est-fr-dire tid au lieu de J^ (et. &t6<s!^otoi) ; sur pS issu de zS en thés-
salien, voy. ci-deasus, p. S09, n. 2.
II- Dans certains dialectes el pirliculiërcmenl en atlique, iS fut réduit postérieure'
ment à z.
Au contraire, en béotien, en laconien, en crélols^Gortjne), en mégarien et en éléen,
X fui assimilé à S, d'où SS (cf. ci-desaus iS issu de dy, S 221, 6<>, B, a, p. (36).
Ex, : 5BS«uoV Siipdv. Aîxtovcï, Hésych. (en regard d'àC«Woç)i Gortyn. fSSi-»!-
TCH pour iz-Siirjtai, plus anc. 't-.'i-Sii]Tai (Èit-SiT]Tai), toîS S^, itaTpôS
SdvTOî, etc.
Pareillement, en Cretois, z-j aboutit à tt (cf. itftf^tuxtLi = •nfttyt^tti et irpciycu-
tai [y ^ YT"] pour icpinrytutaf, ïy^ovoï, dcKcndini, de Ïoyovoï [béot.] pour 'iyz-
Yovoç [Ïx-Yovûç]).
Ces faits sont du même ordre que ceux dont il a été question ei-dessus, 3 3oe,
2" ItEM. I [p. 211), relativement au changement de ot en rr et de 9k en xx {l>éot. Ëtt»
p. ÉffTt, lacon. i>tX5p ^= àiiixii).
310. — Hodlflcatlons de z en grec. — Les modifications du son
z en grec sont toutes antérieures à la période historique de l'hellé-
nisme.
1° Bien que dans le groupe fLy on voie dans certains cas le premier
Y disparaître (cf. béot. ïa-^ovoç* = ' iyz-^o'taq), il n'en est
pas moins vrai que d'ordinaire le z tombait entre consonnes.
1. Tof. W. ScKui, Quxil.epki, p. *»7<q.; Jbbaxmoii, Indog. Forschanstn, Ht, IM «q-. cité»
pir X. Biuuiitxn, Griiniirt». etc., I, I', ^ Ki, p, T5S.
1. Lt rormo ji, rtducllim il« ifi dmnl f, K rctroDT* derut S et ^ «a IbcHiIlca, m béolno, etc.
(cf. ircid. loîooii pour ïti Sooid-
-db,Google
I'HO^ÉTIOUE. - COSS0>Ni;S. 3^3
Ex. : ^tibi, « pedo », de *^z^[[s](i», d'une rac. pezd- (cf. petit
russien bzdUy^ tchèque bzd'tti, lat. pedo [pour *pe;dô],
moy. h. ail. vist, ail. O^ift, slovtne pezdetx); inscr. att. ly
iiié; (= 'tyz Aiôî), iy po'Aîiî (= 'iyz pouXr,;), ày
PapYTiTridiv, îy SaxTÔluv (— 'ifi [c.-à-d. ï'Çj SaxTÛXfciv).
â" Devant les moyennes aspirées primitives, la spirante i est devenue
sourde comme elles et en même temps qu'elles.
Ex. : ÈpiêEQ^t de Ipiëc^, ténèbres, fxto^ôf, salaire (cf. skr. m\dkâm^
prix dn wmbal, lutte, goth. tnizdô, salaire), îoSi, sois (gath-
avest. zdi), i-o/Q-t, etc.
RnAHOUE. ~ La rédaction du groupe primitif iJ*t/A à aO est unhil du même ordre
(cf. ci-dessus, S2S9, 1°}'.
3il. — Traitement do ' en latin. — A l'époque préitalique, la
spirante : demeurait intacte devant les moyennes primitives. Mais
1° En latin zg a donné rg (cf. mergo et mergma en regard du skr.
mâjja-ti, il enfonce, il plonge, madgâ-i, sorie d'oiseau aquatique, littl.
mazgôli, laver, rac. mezg-, plonger).
Toutefois, 'dii-gero a donné digero par analogie avec didnco, etc.,
cf. ci-après, 2°.
3° En latin, zd est devenu d avec allongement compensatoire, pro-
bablement à l'époque oii les groupes -zm-, -zn-, -zl-, issus des
groupes préitaliques -sm-, -m-, -si-, ont subi la réduction dont
il a été question ci-dessus, §308, 3% p. 220*.
Ex. : nîdns pour "nizdo-s (cf. skr. ttidas, lieu de repos, arm. nUt,
s^our, V. irl. net, v. h. ail. nesl, ail. 91eft, réseau, filet, de
jii-, enl)as, et de la rac. serf-, èire assis); pedo pour 'peïrfo
(cf. Slovène pezdeti), didnco pour 'diz-douco, trSdecim
pour ' trez-decim, )ûdex pour ' jouz-dex, quidam pour
'fuù-rfom, Idem pour 'iz-dem^, etc.
Reuaroub. — Devant td {réduit à d) une consonne est tombée dans les formes tra-
((nca pour ' Irani-douco, lâ-tfeciin pour ' Kgz-decim, etc. (cf. ci-dessus, p. SZOsq.).
3° Le : du groupe rzd est tombé dans hordeum (cf. v. h. ail. gersta,
ail. @erftC, oi^), tordus, grive (cf. lith. strazdas, grive).
4' Sur andio pour * awiz-dto, cf. ci-dessus §333, Riu. Il, 1°. La
chute de Vi après aw a produit un groupe 'awzd dans lequel
t. Snr 06 = oO «I cr«lat> (cf. /[ï^AtEIl), loir ci-dRaui. S 30e, î', Rm. [(p. 11!).
ï. Vo]r. K, BaiUMtm, Grundria, elc, t. I", §e8î, 1 fp. 738).
3. C'mI l'uiilagie da prononil quia r«Ubll ■ dus dt* ronuncnoiiiitildeill, notB. lingul. (cf. Ci<:.,
Oral.. 47, 197) écrit eifdem du» la iotcripUoni (cf. C. I. L., i, S7d : 577, 1. «. II. Il : tiSS,
pluriel Uf-dem.
-dbï Google
m GRAMMAIBE COMPARÉE DU VIIEO ET DU LATIN.
le z esl tombé. La formation des mots undecim, underiginti
s'explique d'une semblable manière : la chute de o dans le
thème itrimilif oi»[o]z-d- a donné naissance à un groupe -nzd-
dans lequel le : est tombé.
5° Le groupe indo-européen zdk a donné si en préitalique, d'où 8t
en latin (cf. œstas et testas, ci-dessus, §394, S*, b, p. 904).
On conjecture que zbk, zgh ont donné également sp, sk,
d'où sp, se en latin'.
^ 2. — La spirante palatale j.
312. — Traitement de la spirante palatale en grec. —
Au lieu que le latin confond y et j à l'initiale (cf. ci-dessus, §223,
Rbu.*), le grec a maintenu soigneusement la différence qu'il y a entre
ces deux sons ; au premier il répond par l'esprit rude, au second il
répond par dj- (i^-).
Ex. : Ç'JYÔv {cf. skr. tpigà-m, lai. jugu-m, goth. juky lîth. jûngas,
joug), ÇuTTÔi;, ceint (cf. av. yâUa-, ceini), Çfoi, bouillir, bouil-
lonner (cf. skr. )/dsyaH, il bouillonne, v. h. ail. iesan, écumer).
Çltxf, n. pi. épeaiilro, f.iCt-Çoo(, qui produit du froment (rf.
skr, ydra-s, froment, oi^e), etc.
ItEHARQUES. — 1. Dons un ou deux mots le grec répond par xt, yji au grcupe ky
d'autres langues, de même qu'il répond par xt, yi à kt, dans quelques mots. Ce rap-
prochement permet de conjecturer qu'en indo-européen le groupe ky était kj (d'où xt)
et que le groupe yi avait pour origine, dans ces mots-Ift, un groupe primitif ghj.
Ex. : iKTlvoç, miUn, bB»«rd {cf. skr. i A^rna->, liglc, riacon, avesl. taèno[=:* $yaenô],
«igle'j, — yHi: et i/fltî, hifr (cf. skr. h<jài, n. perse, di, dig, bior), etc.
II. Sur reiisicnce problématique de la spirante palatale / à l'intérieur des motsentre
ïOïelles, voj. Kobsch, Anseiger fur indogei-mam'tche Spivch- und Allertumikunde,
t. VII, SI; FOHTUHATOV, Bei/ratjede Bezzenberger, t. XXII, ISO sq., cités par K. Brug-
MAHH, Givndnu, etc., t. 1 ', S 92a, Anm. 3, p. 795.
m. — Lois coupléukntaibes belatites au traitbuent
DES C0N60HNBS
Bibllographl*. — K. Brugun;*, Grundria», etc., I. 1*. :utn combinalmitrhen
Laulwandel (S yîl-lOOO, p. 795-675); SaUphonelik [§§ J001-103S, p. 875-9*4;.
313. — Observation généraMe. — De même qu'on a étudié ci-
dessus, à la suite des voyelles (cf. p. 96 sqq.), les diverses modifi-
cations que font subir à celles-ci la rencontre de certains sons, la
redaoïln utmliDgntKk U fiimitlginda-ruro|i«*Diic, nuf pcul-4lro
I. cr. K. B*ci>i>n, Ci-iindri», etc., t.l*, ^S;, i, p. ISS^^Dia, p. 7tl(.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - COSSO.N^ES. 3î5
place qu'elles occupent dans un mot, etc., il convient maintenant de
considérer les consonnes grecques et latines dans les diverses positions
ou combinaisons qui peuvent les modifier.
On s déjà vu ci-dessus, notamment k propos de consonnes envi-
sagées d'après la nature de leurs articulations, quelques-uns des
effets produits sur telle ou telle consonne (explosive ou continue) par
la place qu'elle occupe dans tel ou tel groupe de sons. Dans les
paragraphes qui vont suivre on reviendra sur quelques-uns de ces
faits pour en donner une vue d'ensemble, mais on insistera de
préférence sur les phénomènes qui n'ont pas encore pu être expli-
qués par les lois précédemment étudiées.
314. — Dédoublement de consonnes. — En vertu du prin-
cipe de moindre elfort, les consonnes redoublées sont réduites à une
seule, quand elles se trouvent dans une position telle que l'allége-
ment du groupe paraisse nécessaire.
1* Le groupe -»- était réduit à -«- devant consonne dès l'époque
indo-européenne*.
Cette réduction se retrouve naturellement en grec et en latin.
Ex. ; oOOTTiVOî (de 'dus-î(â-), malheureux (quelqu'un pour qui loul va
mal), Sùo^KTTo; (p. ma-T/^-, ditllcite à Tendre), tUxt, il était
(p. *i<7-çxï, de la rac. ei-, être)*, lîioj^ci) {p. 'itacti^ci), de
'îrotT-ffxw), ô(l(ppaivofi.ot! [p. *Ô5ff?pa(vo{jtoti, de orc-çpai-
vojiatt, forme prim. odz-g''hi-, cf. lat, odor), tcùvvoc o
rcpdtxTÔî llfsïCH. (p. 'jtydvo-, iruffovo-, JcuTirvo-, ci-dessus,
S 307, 9', Rek. n, p. 218), etc. — distô (p. 'dis-iiô)
dificindo (p. * dis-scindo), aspicio (p. 'as'Speào, anc.
'alspecio ^:= 'ad specio), de même ascendo, astO (en
regard de assero = 'atsero), etc.
Mais dans ces deux langues ce n'est pas le seul groupe de
consonnes redoublées qui devant consonne soit réduit à une
seule consonne :
Ex. : HoHËiiE ximtut, il tua (p. 'xocx-XTavi =: 'naT-xTswt, cf.
%axx{(ovTE;) ; — AgnoBCO pour 'ag-gnosco (cf. aggero),
hordeum (p. 'horrdeo-m, anc. ' horzdeo-m), disco de
'ditcsco (cf. dîdicij, par l'intermédiaire de 'diccsco d'où
*dicsco, pergo de 'per-r[e\go (cf. perrexi), etc.
2° £n grec et en lalin, les consonnes redoublées se réduisent & une
consonne simple après consonne'.
t. a. K.B»fai..«, firiiBrfri... de. l. I',g8l8, 1 (p. "Il «(.}; 5 Ml (p. 8»3 ~iq,).
d-ciHi>pln. c-Ht » que maiilHnt In inurripllona où nn Ut TIlZTHAHî; lf--nA (nT,)iii;),
TOrETPATHrOri!(p.T6Ù4<rip«nitoiic),EIi:THAHN(p. i!îffrV,>îiï). «le.
1. LarMuction de -(((- ii4l- nmun<* i la pètioila ioda^unipieiuie.
hdmii. □ut'. DU fliic ET DU LUDi (PI>Dii^lli|uc ct Ëtiult i!» («ino). 15
-db,Google
S!ii GRAMMAlilE COMPARÉE UU CnEC ET DU I.ATIX.
Ex.: Crét. [tvjvtji, att. |AT,oi (de 'y.rivi-ai), rtfOxiôxi (de 'Tspc-ça-
c9ai, cf. cMessus, g 3fl(i, 3°, A, p. 2H}, vu?.' (de 'vywc.
= \uxT-oi, cf. vûxT-M, rniils), crét. PïA&vOt (att. ^i).-
iouc) pour * pa>.).ovT-i7i {c(. pâWovT-i;), ctfjitpaxt pour
*à;jL!pT(Jai aor, sijçm. de àjA^pSu, priver, frustrer; thessal.
■îtocuoûc (ait. iu20x), toute (de 'ïC!xv(Tcot — nocvTya, cf. ci-
dessus, p. 131, p) Kac(ji.i|/6s, ar(iu<5(do'xajjiXTyo-î); crét. xàp-
T(i)v (<le 'xiprrwv), dor, :tâpp(i»v (de "xxpccwv), en regard
de l'ion, xp/ccwv, plus fort (de 'xpt-r-yMv') ; crét. reÉvroî,
cinqHiLine (de ' TtEVTTo; 3^ îrt;xTrroî, cf. cl-dessus, § 263, b.
Rem., p. 168), — cœlestl-s (de *cxUxi-ti-f, • qui in cwio
siaiioncm haliet »), terre-8tri-8 (de ' terre-sl-tri-s); Tor^u-s
et versu-s (p. 'rorssus — veri'tus, cf. Terl-ô), perculsu-s,
sénsu-s, Ticensimus, arsi parf. de ardeo (cf. ci-dessus,
§ 291 ) ; exilium de exsUiam, exolvo de ezsolvo, sarmen-
tum (de ' narmmento- ^ 'xai-pmenlo-, cf. sarpo, lailler,
(^monder, ci-dessus, § 301, 1"), etc.
3° En lal'in. les consonnes redoublées se réduisent à une consonne
simple après voyelle longue et après diphtongue : c'est le
cas "pour -ss- = i.-eur. -m-, -Is-, ou -('(,'" pour sn = dn,
"'pour mm = préit. pm, p/Kn.'-pour mm = (fm,"'pour U
= dl, " pour d'autres groupes où entrait d.
a) Ex. : hansi, qasBSO (cf. ci-dessus, § 306, 3°, B, p. 212), — divifli,
TÎSU8, divîsus, fîsus (cf. ci-dessus, §294, 2", Rex.], ~
snâsum, ûsus, ceesus (ci-dessus, g 292).
b) Ex. : minâre (cf. ci-dessus, g 301 , 2»).
c) Ëx. : rûJnentnm, glûma (cf. ci-dessus, g 301, T).
d) Ex. : rôjnentnm, etc. (cf. ci-dessus, § 266, 2', Rem. IV, p. 1"2}.
e) Ex. : sêiigopour *seUle<}0 = «ed-lego, etc . (cf. ci-dessus, g 266, 2',
Rem.IV, p. 173).
Remarque. — Toulefois -U- subsiste quand il provient de -ni- irt. luIUiu,
coroila, elc, ci-dessus, S 310, 6", p. tSO).
I) Ex. : sepono pour 'xeppom = sctpono (d. ci-dessus, § 266, !•,
Rem. I, p. 172); — fertôïe pour 'fciiollc = ' ferlodle
(cf. ci-dessus, S 293, Rem.); — sêcedopour * seceedo = sed-
redo [et. ci-dessus, g266, 1°, Rem. I, p. 172); — abl. hflce,
hoc, quoqaampour ' ItOcce =, 'Iwdce, 'quOcquam = 'quûd-
i/tiam; — prœco pour 'praicco, pi. anc. 'praid[i]cô(c(. ci-
dessus, g 297).
-dbï Google
4* Kti grec et en latin, les consonnes redoublées se réduisent à une
consonne simple à la fin et au commencement des mots.
a) A la fin des mots, le groupe -ss (quelle qu'en soit l'origine) se
réduit à s en grec et à b en latin.
Ex. :;xûç, rat(p.*(iuiT-ç), Ç'j-j'âç, fuïnnl.cvîliîfp, ' (fvyx(ji=^' if\jyefc-i;,
gén. çuYiS-oç), — mus, ml (p. 'mm-s'j, es, lues (p. *e.«
^ ' ensi, cf. hom. (151)1 miles, «"Mai (p. milesx
— mileu), etc.
Rehahoi'ES. — I. En Min, les formes p»ri, t«r«IU dérivciil de 'piina .= '/mi^/ï),
*feren$$ {= ' fti-ent$) et tombeni aussi sous k loi § 31*, 2» el 3° ; de mfnie pour les
nioUpit [p. 'peu = 'l'eu), noTitii [p. 'naiilatt = 'noi-ilâht) ei autres semblables.
II. En lali'n, le groupe Bnol -m n'est pas le seul qui soil soumis à celle loi : un a vu
ci-tlessus(S 308, 4° y, Bex-, p. 213) le Iraitemenl de-n- nnal dans ter l'p. " feir = ' Ifi-ê),
p«r [p. 'parr = 'pm-t, '. C'est un fait du même ordre que pn<scnle le nom. ace. 11 .
hoc p. * hocc := * hod-ee t-indis qu'à Tablai, liâc = hàd-re la rédurlion <le -ce li -c
s'explique par la loi g 31t, 3°.
b) Au commencement des mots, la loi ne se trouve réellement
appliquée qu'en grec'.
Que, dans le grec primitif et dans certains dialectes, divers mots
aient eu, à l'initiale, dos consonnes redoublées réduites
ensuite à une consonne simple, c'est ce que montrent les
exemples suivants.
R\. : II0H. <TEÙt, il poussa, il chassa ^devant lui, , à côlé de Ôte aiiCo-iro,
(-«OEue de 'y.ytu- (cf. ci-dessus, § 221 , 6°, B, p, p. 136), —
Hou. OTi<i.a., signe (de '6yà;/a) à côté de l'hom. •Uaitui (de
*fw8yoî, cf. ibid., Reu., p. 13"î), — oixo;, bouclier h
côté de çtpt-cffxxYiî (cf. ci-dessus, § 230, S", a), — dor.
nïjjia, possession, kcAté du béot. Ta «nitjiaTa (cf. ci-dessus,
p. l'S, n. 2), — jSeci), couler, à cAté de Hoa. ^ù.ea. pp^oii,
xKTa-pp^u de la rac, «»■<■«■-, Xyi^u, cejser, à crtté de Hom.
5t( XXïi^ïiEv, à.-'il-fix.roç de la rac. slëg- (cf. ci-dessus,
S 307, 4», Rbm.), — itiipojxat, recevoir une pari, k côté de
MoH. xccTx py.oïpKv, l-ity-ofi de la rac. smei--, viciât, ace,
neige, à côté de Hou. ôî Ts NviçiSfç, àYît-vviçoî, de la rac.
mig"k- (cf. ci-dessus, § 307, 5", p. 216), — Hom. Fô-(
(t= FhÔ(), lat. anus, à crtté de Hom. ^xTs'p! FFû de tfo-
\ . La turatt on. mile» "ol mcor* »(lMlé« diiu le U(ln «rch.înur, ■ l'intiriciir d^nnc phruo
parlé. ^ us, 4*, k r^luïro ^ Sa, mjlei ; de mtme au connDcnFCmcDl d< i phrisci diYinl cnnHinnr, c-n
Tcriudelilvi. £311, I*. Ce wnl en rormci rMuiloqiii, E^^llix#«. sonldctwiiH ki Mul«r«gulitn»
nlitlB duiiqiic. Vof. K. Bima^sn, Oruiulriu, tle.. I. I >, S StS {p. SU).
i. L'ciplicMiaB ilriDnti (ri-dnms. a. I pour la rMudion ds-M û ■ à U fln dn molseia ri milMI
rmd CMnpIc aiuii de la rMurlian de -rr à r dim In nol9 ter d p*r.
3. f:iant dunif que iioui ne nno^ wf «pnns ici que rlu grpc cl du lalin.
-dbï Google
as GDAMMAEKE COMPAIIËE DU GREC ET DU LATIN.
(cf. ci-dessus, §230, 8°, a), — ^r,7vuii,t, briser, k côté de Ho».
itlyôi Tï pp^iSeiv, a-fpTixTOî de Fotiy- (cf. ci-dessus, § 428),
— béot, et lacon. Asû-î pour Aosûî (cf. ci-dessus, § 221 ,
6°, B, a), crét. T-rviva (cf. ci-dessus, § 221, 6°, B, P)'.
REUAnOUE. — Peul-éire faul-il voir une application de celte loi dans les mots latins
longu* pour 'dlongos (comparé A. aella [lOur ^iedla) et matorÎM pour 'dmalen'ei
(comparé à mamma de 'madma) '.
5° E'n grec et surtout en lalin, les consonnes redoublées se
réduisent à une consonne simple à l'intérieur d'un mot après
voyelle, quelle que soit la quantité de cette voyelle, quand la
prononciation subit un temps d'arrêt devant ces consonnes.
A) è'h grec, le pbénomène se produit dans divers dialectes pour le
groupe ce (représentant ss, U, ty, dhij înd.-eur.) réduit à u.
Ex. : Att. ItCktaa. en regard rie lion. ÉT^taca (cf. ci-dessus, § 306,
3°, À, p. 211), ^ctoctcOat en regard de Hov. SâcsavQcct
(cf. ci-dessus, §289, 4°, p. 199), [/.^ooç en regard de Hou.
fA^ffff0i;(cf.ci-dessus,§221,6°, B, p, Rb»., p. 137)*.
B) En latin, ce dédoublement de consonnes redoublées se produit
après voyelle brève, à la fin de la première syllabe de
mots composés d'au moins trois syllabes, quand la deuxième
syllabe est longue.
Ex. : maioilla pour * mammilla (cf. mamma), omitto pour
omtnillo (i= o6m?fJo),caiDillllS,jejne garçon issu d'uneramillc
irréprochable et comme tel assistant le prêtre dans les cérémonies
sacrées (probablement p. 'cammillos — cadmillos, cf. skr.
çad-, se distinguer, briller, Pindare XlJtaSi/.^iiO-;, brillant), ofella
en regard de offa, pQsillus, tout petit (de taille), probabl.
pour 'pussillos, plus anc. 'puis- (cf. pu-tu-S, petit garçon),
vacillo en regard de vaccillo, Brîtanni en regard de
Brittanni, cnrùlis, dérivé de cnmi-s, farina, dérivé de
lar, gén, farr-is*.
6° En grec, un a (provenant soit de s soit de z ind.-eur.) est tombé
entre consonnes dans les groupes dont le dernier élément
n'est issu nî d'un y ni d'un !t'*.
a>.
I.SurcMfiib, toy. K. B»i.o«i>n, «™nrfrfjj, fie, 1. 1", S943(p. 8li) el et. 16. M»^ *:5iOÏ.I
î.ïoy. K. Bntroiin, Griindriti, tXe., 1, 1', M*», p- SIS.
Toi
ï. Voj. d'agtrn «empln du» W. LiiM.i, Iki Latin language, ch. 11, § 13» (ronriBion et tingic
i i<nublo IcIlM- in Utin). p. 111 aq., il cf. K. B«n»>R<, (huiidriu. ele.,t. l'.^flti (f. US sq.).
ulcroii In dfm dcrnim cirnipin dt^ par nous (cumlja et farina) sonl ti^li 1 culiou d'iprti
L. H«ir, .Vé,«. Soc. Li»q.. l. VI. p. lOU.
1*
t. On . va ci-d«u9 (g iS», Z') qi» du» le» groupM %a%, tTi. jt^, Tt^f. cM non point Id ,. nù>
prciniïre conionne du groupa qui diiparilt. et cMicisu»(S ÏBO, ♦•) quo diDi le groupe i<r +
iwiiot, le T s'avjinik i a pnar rirmrr aa, qoi H rMnil >> a. Vov. K. B:uiii.ii:i, Crimdnu, ck ,
-db,Google
PHONÉTIQUE. — CONSONNES. Sî9
Ex. : [[on. l(«iXTO, il se mêlait, de 'ijidxdro (cf. (jAtiÇot), ion. att.
tXTii'vu, flendre, de 'iiw-TîivM, va toQ de *iitî xoij, locr.
iyflôç, en dehors, de *eg:dkos (en regard de ÈçyaTOi;, de
'ei/ijAu-)', — att. ÎXTZi^nç, à six pieds, de "jxij-îKÏioî, tx
TcoSûv (cf. béot. é(T-;v>i4»xiXTn'), — inf. parf. moy. ittxîï-
^ôai, Y'YP*?^*' ^^ "îCEJcXixiôai, ' vEYpatTî'rtoci (cf. 7;>cx<>),
iresser, ypâçti), écrire) en regard de 0(dô<r6xi, — iimicf^an
de ç-ifpti», semer, iuTiiôai de itt(Î.>.w, envoyer, etc.
3i5. — Doublement de consonnes. — Il arrive quelquefois
dans la prononciation que la voix, au lieu de s'arrêter avant une
consonne placée entre voyelles, s'arrête sur la consonne. Il se produit
alors un effort qui entraine le douLlement de la consonne.
l'En grec, dans divers dialectes, il peut arriver, surtout après
voyelle longue ou diphtongue, qu'une consonne soit écrite
deux fois.
Les exemples assez nombreux sur les inscriptions
permettent de conjecturer que ce fait de prononciation était
plus répandu que ne le laisserait croire la tradition littéraire.
Ex. : Inscr. att. nâXXiiv, MtXXâvj^pcttvoî, vaûXXov, oïfifAOi, inscr.
d'Imbros fi^uppoi = ic^upoi, de Tcos BàXXoKrcav, béol.
Xaippuvfcc, thess. pociijiiîov {cf. dor. fAv5;j.a), Ak(1^x-
Tptioi; (dor. Aijxi-mp), llo»., //., IV, i33 .- 7îo>,u;tàjijiovoi;
(dor, ïcà|Aa)'.
Remarque. — Ce fait de pronancialion ne se produil pas seulement dans l'iniérieur
des mois, mais encore entre les éli^menis d'un mol composi^ et aussi entre deux mots A
l'intérieur d'une phrase.
Ex. : Inscr. .itl. SuWÔvTi (= ïùv&vTi), ùaaxytayf^y (= iiii7.yoiyr,v), crél. (Gor-
tyne) auwii (= ouv7,l, tiw îjuivav, corinlh., etc., owt(lT|ï(, Samos
ùivv âv, T|W i/iu*, btot. ffouveitiwsuovTiov ',
2° En lalin, le phénomène se rencontre assez souvent, après voyelle
longue, mais entraîne, en pareil cas, une altération dans la
quantité de la voyelle.
I. L'anilogle de îxllfvu. ixf Jpu a iniliwnci In rarmn «tminc in-
mii) «rliim dii[i!cln (ibc«il., btel., uetâ. et cypr-, cr^t'iH) ont
groupe pboDéliqurmrDl régulier é«- (cf. th™. ia-xixpf^ttv), pii
canfiniics {c(. Ibnul. ia-6£[iEv, b^t. crél. 1( tûv. ircmd. la-ntpiaxi).
p. 75*.
î. I.'>lliqi» jxiaiiua • wiie n, ni une rormiliaD doutcIIf, de même ntiure que i
S. On reirirquera que dam toui co eiemplii le doublement porte eur une librenle
Irouie quelque chnte d'untlogue, breu qiio le radeublemcllt ne tnil pu bomi ani Tibre
(cf. n. h. >ll. himmcl, rfounn-, galM, en regud du moj. b. ell. himtl. rfonrr, ffo/«).
t. Vof . G. Hii», ilriteh. Granm.. g !M (3' M. p. 177 iq.): K. Bewit.n, Giur
|S17, p. Î17.
(«Xi»,.
m lieu iia-taliit.
doaal lei guLluril
«l). Vo]
>. K. Booeo.!», hc.
-db,Google
3^0 GIIAXMAIRË COMPARKt: DU Gltl-C ET Dtl LATIN.
£x. : cappa et cûpa, cuve, Jûppiter et Jupiter, muttire et
mûtire, parier entre sus dents, liUara et lltera, lettre (inscr.
LEITERA-). mitto, envoyer, en regard de MITAT de
l'inscription de Duenos, muccus et mfkCDS, morve, bucca
et b&ca, raviié comprise entre les joues, narrare et nârare
(Varr.), parricida et pâricitla, aiJaciniri et àiucinâri,
extravagiici' (cf. gr. ->iXeô-; égare], aiJinm et ftiiam, ail sau-
vage (cf. halare, ci-tlessus, g 30fi, 3'- Rb«- I- P- 220),
Illico l't ilit», siir-le-champ (cf. ci-dos3us, g 308, 3',
Rbjt. m, p. 221), etc.'.
346. — On observe encore le même phénomène de doublement
avant et après les consonnes; en pareil cas, la prononciation faisait
entendre un son prolongé paraissant partagé en deux par une
diminution de l'intensité au milieu, suivie d'une reprise'.
1" Fn grec, le dialecte thessalien présente des exemples remar-
quables de doublement avant )a semi-voyelle >/ issue de i.
Ex. : t55iâii, gén. t:ôXX!oî, riocvnavvtiç, xpoÇ(Wi[Qt'j],:îpoÇiwio!jv.
Rehauques. — I. On observe le même phénomène dans tt (pour t) devant p sur
l'inscription de Gorlyne (cf. àXXiixpioî).
II. Sur le doublement de s (^ « ou :) dans des formes comme if.aatoç, xiaa\t.aç,
etc., voy. ci-dessus, § 303, Reu. (p. 209).
2° £■« lalin, on trouve sur les inscriptions quelques exemples isolés
(cf. suppremis, agffro, Mattrona) qu'il convient peut-être d'at-
tribuer à l'ignorance des lapicides, d'autant qu'on voit ceuK-ci
hésiter entre la consonne simple et la consonne double*.
317. — Êpcnthèse de consonnes. — Assez souvent, quand
une nasale est suiWe d'une consonne, la prononciation du groupe
développe entre les deux consonnes un son intermédiaire, que les
langues notent diversement.
rOn a vu ci-dessus (§237, 4°, A, a, p. 147 et §240, i', p. itô)
l'origine des groupes {iêp, tj,ÊX, vSp en grec.
2° En latin, non seulement on trouve quelques exemples d'épen-
thèses entre nasale et vibrante (cf. Cambrianu» [c. l. L., t. X,
n. lioï]), mais encore on observe l'épenthèse dune labiale
entre nasale et sifflante (cf. dempsi) ou entre nasale et dentale
(cf. emptus).
I. LIV, HK >q.. rtpour In laiigitfs rooium. iiii ron obwnc qur-lqui cbo« de wnbllblr. à Xmm IStt,
BoMaH. Ilnimnialik, t. I, iîn. On troutcri aaEsl 4n mucignnnrnti InUmunti «ir l'uugi MiTi, m
|l*r«il e», 1 Hi.iw, cl lur la iottriiK art gn'oiai.intiHdiai Vf. Lmur, llie LnlinlangHagr, eh. ii,g no
(«wtuHon ot single tIMl diHihIc letler in Latin), p. 1(3 «1^.
î. VDf. P. P,s.ï, ÉlHilt,Ht..iir.i{f. -,i): K. Bi><nii.>n. Grmiria. île, (. I>. $ 31 (P' *' oq)'
ï. r.t. Sbilhhk, .lu»;»'., etc., m Bqii., Hina-LCii», Gramm. drr roman. SprBtk., I. 38*;
Sini.r, Hi'l. r.rnmm.ilfrInl.Spr., I. KÎJjq., eilél par K. Bunim. «ri.«rfi-(M, etc., I. I', p. 11».
-dbï Google
l'HONÉTiQUE. - (;o^'so^^Ea. bsi
318. — Palatallsation de conRonncs. — Le voisinage d'une
voyelle palatale (ordinairement i ou y, plus rarement e) peut produire
sur une consonne ou un groupe de consonnes une action parliculil-re
dont l'efTet est appelé palatalisation. En d'autres termes, une voyelle
palatale placée') soit après, ") soit avant une consonne produit des
palataiisations dont les exemples suivants donneront une idée pour
le grec et pour le latin.
a) Ex.: îry aboutit à irc (cf. yotXt'ircujCi-dessus, gââliô", A,p. 136);
— Ty. 6y donnent aa (cf. tiooijoi; et (téoooç, ci-dessus,
§ 221 , t>°, B, p, Resm. , p. 13") ; — 8y aboutit à Ç (cf. TieÇôç,
ci-dessus, § 221, 6°, B, a, p. 136); — ti et Si s'assibilent,
d'où ot et Çt (cf. 7:\aûatoç, cypr. xopÇia, ci-dessus,
§289, 6°, p. 200); — yy aboutit à Ç (cf. àÇo;*»'.. ci-
dessus, g 221, H", B, a, p. 136);— les labiovélaires
indo-européennes tf"\ g'", g"'h devant voyelles palatales
donnent en grec t, 5, 8 (cf. Tirrapî;, SeXçû-ç, %iiiw,
ci-dessus, §274, 1°. 2° et 3', p. 181 sq.)'; — Sur la
palatalisation de 1 devant ces voyelles palatales, voy.
ceier, porcl/ia, stabUis et cf. l. itAvur, Areinv iio Wœirnin,
I. IX, p. 133 sq; enfin sur le changement de fi en ki
devant voyelles en latin, voy. ci-dessus, t; 26K, d, Reu. Il,
p. 176 sq.
b) Ex. : Pamphyl. Mh!;i>r,Ti = MsyiV/iT:, béot. imm -.- syév, tarent.
ô)>(o( = ôi.!yo( (cf. ci-dessus, % 284, c).
. 319. — Labisilsatlon des coiibodiicb. — Une consonne suivie
d'un son labial peut être labialisée.
\° C'est ainsi i^u'en grec les sons primi tifs indo-européens -Ak'-,!;^»'-
ont passé à -i:::-, y- (cf. E;tî:o; et ;îaiçxfî<;<i>, ci-dessus, §230,
7", p. 141 et n, 3); on sait, d'autre part, que dans certains mots
un ;:, un ^ et un 9 représentent les sons q'", g'", g"'h labialisés
dès l'époque indo-européenne (cf. ci-dessus, §273, p. 180 sq.).
1" En latin, il y a plusieurs cas à considérer :
a) La prononciation de 1 était iniluencée par la voyelle suivante
(cf. IIaïet, loc. eil.); de là un / labio-vélaire devant des
voyelles non palatales («, 0, etc.), comme on le voit dans les
mots lioiDS de 'helos. 'porcoios (porculos) de porcelof, etc.
b) Le changement de c en o devant c et qu dans jocur (à cdté de
jecnr), coquo (de ' queguO), etc., révèle netlement que, dans
CCS formes, c et qu avaient une articulation labiale.
l. Cosl rncoro un e., de piljljlitili.n .|u'..n ol,«r.e dtai le cliBn^rinml clo y en splraiilc j que
-dbï Google
23i GRAMMAIRE COMPARÉE OU GREC ET DU LATIN.
c) Devant w et u, l'indo-eur. gh donne f en latin (cf. feras, de
ghtco- et lando, ci-dessus, § 268, d, Rem. IV, p. 177).
320. — Hoalllement. — Le mouillenient présuppose la palatali-
sation d'une consonne sous l'influence d'une voyelle palatale t subsé-
quente. Cet élément 1 incorporé à la consonne s'en dégage et vient,
par une sorte d'anticipation, former avec la voyelle précédente une
diphtongue en i.
En grec, le mouîllement se produit fréquemment quand la voyelle
qui précède la consonne est brève (cf. çxi'vu, «TCotipd», fioîpot, *jù.0L:Fiù
:= att. x7.ai(i), ci-dessus, §221, 1°, avec la Rb».).
Sur le groupe iy qui se change en W (cf. ci-dessus, § 221, 3', avec
la Rbu.)
32i. — ABsimilalIon. — On ne reviendra pas sur les divers cas
d'assimilation dont il a été déjà traité à propos des consonnes consi-
dérées soit d'après leur lieu d'articulation (§§ 263 sqq,), soit d'après le
degré de leur articulation (^ 280 sqq.].
Mais l'assimilation n'exerce pas seulement son action sur des
consonnes voisines : elle a des efi'ets plus étendus.
1* Ainsi, l'on a déjà vu (ci-dessus, § 284, 2°, b) qu'en grec la pronon-
ciation populaire assimilait la consonne initiale d'une syllabe
à celle qui était en tête de la syllabe suivante [assimilalton
régressive), et qu'en latin les formes qatcque, coquo, quer-
quetum ne s'exphquaient pas autrement que par les efi'ets de
l'assimilation régressive (cf. ci-dessus, § 264, Rbh. I, p. 169);
de même le mot barba (en regard du v. h. ail. bai'i) suppose
une forme primitive ' farba; le verbe bibo est pour 'pibo
(cf. ci-dessus, § 264), etc., dans le latin vulgaire on trouve
berbex (ital. berbice, fr. '< brebis '>) de verbez (au lieu de vervez,
par dissimilation).
Reuaboub. — Les exemples d 'assimila lion régressive sonl beaucoup plus nombreux
encore dans tes langues romanes, oi) l'action de la prononciation populaire n'a éti^ con-
trariée qu'assez tard par les prescriptions des grammairiens. Voy. Meyer-Lubbeb,
Cramm. dtr i-omanUchen Sprochen, l. I, p. *18 sq. ; 5i2; el Grtindriii der l'Oman.
Philologie de Grceber, I, S3i sq., cité par K. Bhl'GHANN, Griindriii, etc., t. l', p. SiB.
2" L'assimilation progressive a changé une moyenne en ténue dans
les mots KwiaKptTxi (p. 'xwXayptTtti), inscr. Tu(v)tipïci)(
{p. TuvSàpeuî), — une ténue en moyenne dans le crétois
'AyaY^ÙTia (p. 'A-(a.x\\nii>), — une ténue en aspirée dans les
mots QiBti (inscr. att. p. ésTtç), SifiwSoxXTj; (inscr. atl. p.
©E(At<7Tox>,7i(), etc.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. — CONSONNES. 333
322. — Dlsslmilalion. — La dissimilatJon est le contraire de
l'assimilation; mais, comme l'assimilation, c'est un procédé naturel
du langage. Tandis que l'assimilation s'explique par la tendance
qu'ont naturellement deux sons voisins à se rapprocher, à emprunter
une partie de leurs caractères respectifs, la dissimilation consiste à
rendre plus marquées les différences que, pour une raison ou pour
une autre, on croit reconnaître entre deux sons voisins et, dans les cas
les plus ordinaires, h éviter le concours de deux syllabes contenant
le même son'.
Comme l'assimilation, la dissimilation est dite régressive ou pro-
gressive ; régressive, quand le premier son est inRuencé par le second ;
progressive, quand le second son est influencé par le premier. Ce qui
détermine l'un ou l'autre phénomène, c'est le degré de Torce des sons
en concurrence : le plus fort subsiste, tandis que le plus faible est
dissimilé. Le son maintenu doit ce que l'on appelle sa force soit à sa
place dans certains groupes de sons déterminés, soit au voisinage
de l'accent, soit à d'autres raisons'.
La dissimilation peut se produire entre deux consonnes voisines,
mais on n'en cite guère d'exemples que dans les langues modernes^.
M. Louis Havet (uém. de ta Soc. de Ling.. \l, 31) cite en latin germen pour
'genmen (cf. skr. jànma et carmen pour ' catimen (cf. canere). Mais le
plus souvent la dissimilation a lieu entre deux sons qui ne sont pas
consécutifs, comme pour éviter ainsi la trop fréquente répétition du
même phonème.
La dissimilation peut être totale ou partielle, mais elle est généra-
lement partielle, le langage se contentant le plus souvent de remplacer
le phonème attaqué par le phonème le plus voisin que possède la
langue. La dissimilation ne peut être totale que si le phonème dissi-
milé ou bien appartient à un groupe de consonnes précédant ou
suivant (dans une même syllabe) les éléments vocaliques, ou bien
termine une syllabe et précède la coupe*.
Des deux langues dont nous nous occupons ici, le grec ne
possède guère de dissimilations qu'à la basse époque, et le latin n'offre
que peu de faits bien clairs.
333. — Dissimilation des vibrantes ou liquides. — La
t. Va,. R. Kaiiinii cl K. H.TH. Veriprtchta u. VrrUtm (Slullgarl, l»9') ciU pu K. Bimmini,
Grundnn.rtc.. t. I«, § 07* (p. asu).
}. Par oumplc, diu le romilque x).éfT7it, de xi^itctit. vb la prsmièrc dn d«ui ciplMiici ronié-
cutitM deiienl rricatirr, dtm Im anti illminda Oéfi •• bitat •, fcd^g ■ sii >, gudH) ■ nuird ■>,
pour laquda la pnmoncialuHi ■ pKtqua coraplitcmcal remplace l'ancicons Iricaliic (on, stxs. /kl>) m
cipliMiti (oib. stki, fuki), tic. Voi. PiuiPiMi, Éludtturla ehangemenu pkonètiqua.tl^., % 498,
p. lOD.
4. Vol- M. GaiiiiHr, OHC. cité. p. I« tq.
DigitizsdbyGOO'^le
331 GIIAMMAIRE COMPAIIËE DU GIIEC HT DU LATIN.
dissimilation de deux r ou de deux t a été déjà étudiée ci-dessus,
§241, p. 15*)) ; régressive dans i^^ti.'kéoç (p. *i>,YaXso()etdansc»raleu3
(p. 'cwluletis), etc. , elle est progressive dans itopjioiOTTw {cf. [tôpftopo;),
fraglo (p. fragro), etc.
324. — Ulssimllation des nasales. — Les cas les plus
fréquents sont les suivants (la dissimilatîon des nasales est presque
toujours régressive) :
1" » — n devient/ — u,
Ex. : XâpvxÇ = vipvaÇ, coffn-, Ax€ûvïitoç {à côté de NaSowïiîîoi;,
V. perse XabunaUa).
i" n — m devient / — m, particulièrement quand m est encore
suivi de n.
Ex. : X'j[i-*ô-ç, (iitiudé (probablement pour 'vujxvo-ç, cf, skr.
nagnà-).
3° m — m devient v, f — m.
Ex. : formica, gr. [ji.ûp[/.Y]Ç, formido, gr. [iop[jiû,/brma de 'mortf'kmà
ou 'tniy"bm(},gr. [xopyv]'.
325. — Dissimiiation des explosives et des spirantes. —
La dissimiiation des explosives et des spirantes est. en général, assez
rare.
Pourtant il y a en grec (et aussi en sanskrit) un exemple remar-
quable de ce genre de dissimiiation, c'est la loi en vertu de laquelle
une explosive aspirée se change en explosive simple quand la
syllabe suivante commence par une aspirée (cf. ci-dessus, g 288).
Ex. : TÎÔ-flf/.i pour "OiOtijm, Tpix°S P'*"'* *^f'/.^'îi iitûÔÈTo pour
'sçuOeto, etc.
326. — Chute des liquides par dissimiiation. — On a vu
ci-dessus (§ 247, Rek., a) que la dissimiiation régressive ou progressive
des vibrantes pouvait amener la cliute d'un i' ou d'un I.
327. — Chute des explosives par dissimiiation. — Indépen-
damment de la chute de la premii^re gutturale dans les groupes ftsA,
gzg (of. ^tSxTxh) = "Si-.SaxTZW, posco — 'pt)rsco= 'porrsco, ci-dessus,
§ 289, 3° et § 299, 1"), oliule dont la cause doit être cherchée dans la
dissimiiation, indépendamment aussi de la dissimiiation que présentent
les mots pXicçvijAOî pour 'piaîrç-ijiïjjLO-, asporto pour ' aps-porio, etc.
(cf. ci-dessus, g 299, 2"), il y a en grec et en latin d'assez fréquents
exemples de la chute d'une consonne explosive ") soit par dissimi-
iation régressive, ") soit par dissimiiation progressive,
l. V..[ K. Bi.oiAKS. (irnndriM, clp.. I.I'.f *ia, Anin.(p. 3ti'.>).
-dbï Google
PHO.NÉTIQUK. -- CONSONNES. S35
a) Ex. : TCiiTÎÏt), cracher, pour 'tctotîÎ^w {cf. ■k-tW), s-jXTiov pour
TîTuîtTio^, oçaTOç pour (ttocitô; {cf. att. XacipiapâTTi, béot.
2pGTuî.>tî'), Sareçii pour "t'ançù, et quelques formes redou-
blées comme tx.rn^%i (= xfxTnjtxi), sYpa;x;xai (= yiypajji-
[iai}< iSXi'iTrixd (= PtêXiiTT]*»). — obsetrii (— obstetrii),
segestrnm et segestre {en regard d« i-zifo.'rrfM), nntie de paille,
siliqna (pour 'sciliqua), ensse, piusse; silez (pour 'scilir-) en
regard de calx (cf. paléo-slave skala), etc.
b) Ex. : iy/iojrx, béol, i-yiinyti {= iff.yftyjx, cf. dor. iYôtyoya),
parfait de avd), conduire; ^ô^îtoî ^ péXêtTOî, fumier; inscr. de
vases 6«^hOgioî, c'est-à-dire exl9ûêio( (cf. ci-dessus, § 320),
pour Tot>Oû€io(, — conquiniflco pour ' roinjtieniisco (cf. parf.
conqaexi), etc.
328. — Chute desspiraDtes pardlssImlIsUon. — Les exemple.^
les plus remarquables do la chute des spirantes par dissimilation
régressive sont en grec xo-<rxu^[ixTia, rognures de cuir, ««-«^tivStÇ,
poireau, Ka-UTcàiTi, fleur de farine, et en latin qui-squitis, loui rc qui tombe
d'un arbre, branches, feuilles mortes, d'oU rebut, lie, pcut-dtrc aussi turdUS,
prive (p. 'tur:dos, plus anc, 'xturzdO'X, cf. lîtii. stràdzdnsy.
Quant aux exemples de chute de spirantes par dissimilation progres-
sive, ils sont moins nombreux.
Inconnu dans le grec ancien, le phénomène se présente en latin
dans tes parfaits à redoublemenl spo-pondi (de spondeo), ate-ti (de
sto), sci-cidi (de iKindo).
339. — Chute de l'esprit rude par dissimilation. — Il suffira
de renvoyer à ce qui a été dit ci-dessus des formes KuOï'dftat (p. 'pku-
thesthai, § 288), 'pÉhopsî (topt;) pour 'Fhtbopeç (§ 307, 2"), Ë/w
(p. 'kekho, ri-dessus. S 307, 1°, Rem. II).
330. — Métathëse. — On appelle imHaihèsp, la transposition de
deux sons ou le transfert d'un son d'une place à une autre.
Gomme l'assimilation et la dissimilation, la métatbëse, qui a avec
ces phénomènes un rapport assez étroit, parait avoir sa cause dans
ces erreurs de langage dont nous disons communément que la langue
nom a fourché^ et qui s'expliquent par la tendance, naturelle à tout
sujet parlant, k simplifier les groupes de sons et à rendre là pronon-
ciation plus aisée.
Quoi qu'il en soit, il y a deux espèces principales de métathèses.
Ou biendeuxsons consécutifs prennent la place l'un de l'autre, comme
I. T«T W.Scvui, tiàll. GeIckrI. Anxign; 1890, p. Hlu[.. cMfae K. Biii>ia<i, «Fniufi-Hi.ilr.,
I. I*,f080,p. nS5.
S. Toy, K. to™«»Jm, Grumlnit. ttt.. I.
S. ïojr. PitL, Printipirn dtr Sprachi/eie,
-db,Google
336 CAAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
dans le français vulgaire ask pour axe et dans l'anglo-saxon fix en
regard du v. h. ail. fisc. Ou bien deux sons qui ne se suivent pas
immédiatement prennent la place l'un de l'autre : en pareil cas, la
métathëse est soit simple, soit réciproque : elle est simple dans des
mots comme cocodrillns pour crocodilns, où le son est transporté
simplement à un endroit autre que celui où il se trouvait d'abord;
elle est réciproque dans des mois comme porfices pour forpices où
deux sons échangent leur place dans le mot. Quand la mélathèse est
simple, le son peut conserver son ancienne place dans le mot, tout en
étant en mémo temps, soit avancé, soit reculé, comme dans le latin
pristrinum (de pistrinnm], où l'r placé indûment dans la première
syllabe est néanmoins maintenu en même temps à sa véritable
place (cf. encore crocodritlus de crocodilns, où l'r, placé indûment
dans la troisième syllabe, demeure en même temps dans la première) '.
REH.tROCES. — I. Dans la mâlalhèso simple le di-'plafcment du son est orilinniremenl
régrcssir, ei de mime dans la métuhèse réciproque, c'ei^l le plus souvent le son éloigné
qui détermine le changemcnl r on le prononce pir anticipation et il prend la place du
son que l'on reprend ensuite.
11. Il csi souvent 1res difficile do décider si lel ou lel mol, ofi l'on croit voir un
exemple de mâiathèse, ne s'explique pas plulôt par une action de l'anali^ie- En tout casi
l'analt^ie explique des mslalhi'ses comme ff«i(lT,Ti pour 'auitrfii (=; *5io1/|6i) : il est
clnir que la forme a été détcrmimje par Èa<ûEii]v, aiafliù, cic. De même, si l'on a dit
sacrolafftu (lai. vulg.), au lieu du aarcofagni, c'est que l'on a rapproché indûment
de sacrum te premier élément du mot'.
331. — HétathèBe de sons consécutifs. — Nous avons déjà
vu ci-dessus (§ 281, a, Reu. Il) des exemples de métathëse empruntés
au dialecte attique vulgaire, dans lequel (r/., «ç remplacentsouvent/jr. ç<7
(cf. SxEvoxXvîî — X«vo-^>.'Àç, c.-à-d. — 2ivox)>f,<;, sùoxayfo? pour eJ^i-
[iÊVOî, otfrj-/-h pour <l'jyh, typctoçev pour ËyfaJ/iv), Quelques autres dia-
lectes présentent dos phénomènes semblables (cf. éol. dor. cnti^of
pour Çiçoî, éol. ohe'vo-ç pour Çevo-;, éol, totî'XJt&v pour 4'^>!&m, bracelet,
éol. OïtocXiî pour ij/aXt'c, ciseaux').
De même, dans les langues italiques on trouve sp, se au lieu de pi,
X. Cette faute est fréquente dans les inscriptions latines de date
récente (cf. ISPE p. ipse, SVMSPERAT p. sumpserat) et à l'initiale
des mots empruntés comme Spyche, spallere, spitacns, mais elle se
i.II y
bwm dsni h rréliHi ve|iavr,fi pour
vtojmvfa.
d-d>ord pi
reproduite des iKDt élringen et de*
>n> iniolilH, puii p»r» quD ers mi.ts np lont omploïM i
d'aluni que par dd petit nombre de
pcrunnn,
"î.'v«i.
KariKHHii. ZeiUt/infl rie Kuiin, t. XXIX, 4Î)I tqq. ;
thriflea a
ir^Sprachf nacft iin((rnH)i(, p. 180 sq..cilt pir K. Bh
aminT, Gnndriii, de., t. 1 •. g Stt.
-db,Google
rencontre aussi dans certains mots d'usage courant dont elle explique
la Tormation (cT. vespa [v. bret. gnoki, v. h. ail. ivaf>e, lith. rapsd, rac.
webh-], ascia [gr. à^twi, goth. aqizi, all.^{t, hacht], Tiscos ou viacam
[gp- 'Soîj. g"')-
Une des métathl-ses les plus ordinaires dans les diverses langues
est celle que présentent les mots 'AçopStTT, pour 'A9poSiT>i (crét.
'A(^opS(Ta) et tarpessita pour trapesita : devant une consonne, une
voyelle suivie ou précédée d'une liquide forme un groupe très
instable.
Ex. : xopTxçoî pour xpÔTxçoî, xopxoSeiioî pour xpoxôSitXc;,
TiOspfi.^-*oi; pourT66piy.;A^voî, etc.— corcodilu8(p.cn>co-
dilus], interpertor (p. interpretor), corcotarins (p. croco-
tarins), intrepella (p. interpella), etc.
D'autres inétaltiîrscs s'expliquent par la répugnance que les organes
de tel ou tel peuple éprouvent pour certaines combinaisons de sons.
Dans le grec tîxtu, entrenilrer (p. 'ri-TX6>, cf. TSitiiv), M. L. Havet' voit
l'elfet d'une tendance à détruire te groupe instable formé par t et une
autre consonne. Le mot XixTuloî est peut-être pouf *XctT-x-u^o-ç,
forme primitive diji-qo- (cf. m, h. ail. :inl, v. isl. lindr, v. h. ail.
zinko)^, etc.
332. — HCtathëse de sons non consécullfs. — Gomme on
l'a vu ci-dessus (g 330), la métathèse, en pareil cas, entraîne ou
n'entraine pas la suppression du son déplacé.
i' Il arrive souvent que le son est maintenu à son ancienne place,
en même temps qu'il est avancé ou reculé.
C'est ce qu'on voit, par exemple, dans des métathtises fégremces
(comme &upo-xXîYxXiS£î [p. H\jfQ-xt-(xy.i^îç] , barreaux, inpxTr,p [p . ffrciTnp],
siatére. t).-iFipT0Ûpy/;7(v [p. ïKrnçùfyr.'jft] et pristrinum [p. pistrioum],
tronitm [p. tonitrn], podragra cf. v. espagn. podraga [p. podagra]) ou
progresnices (comme crocodrillus [p. crocodilns]).
Enfin c'est ce qu'on observe en grec dans des cas de déplacement
de l'aspiration (déplacement i-êgnssif dans iytù p. é^w, 'Ic^iaô-i;
p. 'IçOfjLÔç, àpi6jj.oç p. âptftfAOî, Ispoç p. 'hibspoî = *ihspo(, Brfiiç
p. TTiOf;, cpxpO/vc p. îToipOivï, 'Av9f>.o/o; p. 'Avt['Xo;(o; ou pro-
gremf dans ©e'fliç p. ©m;, ;^oOpiî p- /.o"pU) et en latin vulgaire
dans des cas d'anticipation de d (cf. vinginti p. viginti) ou de X
(cf. xeru = sexta).
2* Mais il peut arriver aussi que la mctalhèse entraine la sup-
pression du son à la place qu'il occupait d'abord.
-dbï Google
Ï38 RRAUMAinE COMPAKËE DU GREC ET DU LATIN.
C'est ce qu'on voit parUculîtrement dans les métalhèses de liquides
(cf. att. xxTpojtTOV p. xiTCTTTpov, miroir.Ô'jpO-xXiyxtSEîp. OofO-xiyxWStç,
barreaux, Stkac. dpi<po( p. dt'cppoç, siège & deux ptancs, Héhxcl. Tpxipof p.
Taçpoî, fosse, Dodon. inscr, ©pedîTwTûv p. ©iCTcpwTûv, — pristlnnin
p. pistrinnin, Prancatius [inscr. des bas temps] p. Pancratios [mélaih.
régressicex]; — èyxÔTpiïçoç en regard de xfôraipoç, tempe, 6î8pixxiim
p. 6piSa:c('<iD, laiiuc, — cocodrillus p. crocodilus, tadro p. trado, coâcJa
p. cJoaca, interpetri [cf. ital. inleiyetre] p. interpreti [mètatk. pi-ogret-
lires]) OU, en grec, dans les métathjjses d'autres phonèmes, particuUJi-
rement de h (cf. çirv-o, p. iti^r,, crèche, ^ûtioî p. Ilûôioî, Xxkxaç
p. KccXj^aî, *iTT(i>v à côté de ITiTOsyc, âfx-Çi'cj^t» p. iy.K\T/ia [métalh.
r^gressifeu], — Kapi9aîG( p. Xapiraioç, H.x'ky^niwot p. XotixTiSôviot
[métalh. progressives]).
333. — Enfin les cas d'échanges entre deux sons qui no se suivent
pas immédiatement sont assez fréquents en grec et en latin vulgaires'.
E\. : â|y.'.OfE(i) p. àpt9;ji.é<i> mmpicr, End. §qXe(J10; p- ftôXtSo;, plomb,
cxt7:T0[Aai, fpier, guellcr, <nco7;cb), examiner (en reg. du lat.
'specio) influencé peut-être par tnctf-, regarder (cf. 600-
ffXÔo;),âpTO)tÔiTO(, boulanger (en reg, du Uth. Ae/JÙ, je boulange
~ peq"^- [gr. itt'ffcw]), FopiitftÇ (cf. pôp|taÇ, pûpjjiaÇllÉsTCH.),
fourmi pour *p.opFstÇ cf. fAÛpy.TiS, elc,
lerîquis (cf. vénit. leriquia) pour reliquise, colamns
pour 'coruliius (cf. comlns), padulem (cf. ital. padule)
pour paludetn, latronicium (cf. ital. ladroneccio) influencé
peut-Ctre par latronem (p. latrocinium), superlicium pour
Bupercilium, lapidicina pour lapicidinsa, omidicium pour
homicidium, lalliva pour favilla, forpices et de là porfîces
pour forcipes, displicina pour disciplina, tanpister pour
tantisper*.
334. — Lois des fiDalcs et des initiales. — Le traitement des
consonnes n'est point iniluencé seulement par les lois dont on a vu
ci-dessus l'exposé (^ 314 sqq.); il dépend encore de la place que les
consonnes occupent soit ù la lin soit au commencement d'un groupe
de mots. Nous disons d'un groupe de motx, car ce serait une erreur
absolue de considérer la division du langage en mots comme la seule
d«ii wni lociliqiiH prrn<ln 11 plue l'un de i'iulH (cf. gr. Mi<uXt,v)j p. MvTtXlivii. |ii,(atù}l
!>' )iuSTi),r,. X niorcnu de gigia inuti id cuillfr -. Cnid. 'laxuvSo-Tpd^o; p. ' ITaKivBo-ipdso; ■
ioKr. lyT||iaai p. ÎYâiiT.at [iiinurBcd pu fflM-'I- 1**' *"'k- Btupilk p. itipulal. Ti>]r. K. Baniim.
firanrfriH. rlf., l. I», SSfO.p. 8"5; Waciiim,«i., /«(icAri/I do Kuhn, l. XXX111. »: II.
i. TojT. K, Bmhiiiir, CcunrfriM, «Ic.t. I*. S IIOO, p. 87*. Il y adncBsoiiil m» difflcils dai^re
■i In rormoa du bu l«lia où h imconlniil Att métilbtHi de ec gruro nnl m rdrllcinrnl «nplnj^ci va à
te font de «mptn fiutn impulibki tu l>picidf. Toj. SfBixTT.n, Arfliir de Wa-llDin, t. X, p. H «]. et
-dbï Google
PIEONËTIQUIC. — CO.^S0N^ES. S39
naturelle au point de vue de la phonétique: les mots ne sont jamais
isolés, sauf dans des cas exceptionnels (comme, par exemple, quand
il s'agit d'interjections ou de termes ayant la valeur d'interjections);
dans la parole ils ne sont jamais séparés, même par des temps d'arrêt
très courts'.
La division naturelle du langage dépend des conditions mêmes
dans lesquelles il se forme. Les sons du langage étant produits par
l'air qui est chassé des poumons, on ne peut en émettre, à la suite les
uns des autres, qu'autant que dure la provision d'air. Cette provision
épuisée, il se produit un arrêt dans l'émission des sons et cet arrêt
sépare les sons qui l'ont précédé de ceux qui le suivront. Mais cette
condition physique n'est pas la seule : autrement les groupes de
mots qu'on peut émettre sans reprendre haleine seraient sensiblement
égaux et de même les arrêts seraient d'égale durée. Des causes
intellectuelles et morales viennent modifier les conditions physiques
de l'émission des sons. Sans parler ici des émotions de l'âme qui ont
leur contre-coup dans le langage et qui retardent ou précipitent le
débit, on peut dire qu'avant tout la longueur des groupes de mots
émis dépend de la nécessité 0(1 nous sommes de nous faire comprendre;
or nous ne sommes sûrs de nous faire enlendre que si nous nous con-
tentons d'émettre une série de sons servant à exprimer une idée
simple, c'esl-à-dire d'énoncer une phrase relativement courte; de
plus, les intervalles entre les séries de sons doivent être proportionnés
à l'importance du changement dans les idées^
De tout ce qui précède, il résulte que certains changements phoné-
tiques ont été et sont encore déterminés par la place que les mots
occupent soit à la fin, soit au milieu, soit enfin au début d'une phrase,
le mot phrase étant entendu comme il vient d'être dit. De plus, il va
de soi que ces changements sont plus profonds à l'intérieur d'une
phrase et même devant une pause légère qu'au commencement et k la
tin, puisque l'organe de la parole est plus facilement influencé par les
sons consécutifs qu'il doit émettre sans arrêt appréciable que par
ceux qu'il fait entendre soit au moment oîi il entre en action, soit au
moment 0(1 il s'arrête. Ces considérations, qui s'appliquent à toutes
. 1« msU.
mab ud pni dol
iMnalioD «mi pi
l.n .too •nilmcDl
iln'yajantii
■»».,„..n.r»rq™M.di
1,™ p., «.«1
lî, qurll* qu-fii soi
l ■■ »lcu<
r loïiquf, M ré,,^ â .
Si r™ pro.uof.it
(Icrui noi
.. une plir»» en
ogoe qai i»UH
ni iocoonuc, noai au
«« l».i!^cn a
j..l,Kr l« »a< ..
■ce rtM«iii
lude 1* pt». min.
ilùuw,
. Oj UoilHIlt ]« KHI
rcrioni.
do
ruBlrieloRiqur. iài
,i«r 1. pbrau
■tcc d'»ul
phrun ds 1* mémo la:
Bguc ; meore r
-,l.a p™b.Wf qu. .
iolrc divlii
rùlpu
«•eleiticn
<i écrivent 1> 1
ir lanEUC natcrw
jUî. . ■
/?/«* »r fe, rha„g>
m^Uphonfli.
,N«, de..5 IBti.p
,.,vét.
igÙ! 7,al«r.
d,. U,«.j«g, |P.ri., I8TB),S n»: H. !
i-i.r. A primer 0/
'Pkonttic
[Oiford, ie»0),!!ï
l)i-95
■,A.Hit>db,
«^
-db,Google
340 CRANMAlttE COMPAHÉE DU CKEC ET DU LATIN.
les langues, rendent compte de certains phénomènes dont on va
indiquer ou rappeler les plus importants.
335. — Consonnes finales. — On enseigne que des consonnes
qui, à l'époque indo-européenne, pouvaient terminer un mot, les
seules qui demeurent intactes sont, en grec, r, n, t ou s (cf. x^rep,
■Ki~av, Sô[jiEV, Tiç ËçtpE, TÎÇ St = T!Z ^é), et en latin, r, /, m, n, s (cf.
pater, sol, ferebatn, nomen, corpus). Gela est vrai, si l'on considère le
grec et le latin dans les textes que les littératures grecque et latine
nous font connaître. Mais si, à l'aide de la comparaison des langues
et de l'étude des formes dialectales ou vulgaires, on cherche l'origine
et on suit l'histoire de ces consonnes finales, on s'aperçoit que
presque toutes ou bien ne sont pas primitives ou sont sujettes à
certaines modifications qui les altèrent.
i' Ainsi on a vu ci-dessus que p final et r final ne représentaient
pas toujours un r primitif, mais que dans certains cas ils
étaient issus de r (cf. g 249, 1- d ; 2% a, p. 158 sq.}.
De plus, f- hnal, quelle qu'en soit l'origine, ne demeure pas
toujours intact.
En grec, dans le dialecte de Gortyne il s'assimilait à 8- (cf. «viiS
Sv).
3° La nasale v ne représente pas partout un n primitif.
a) On a vu ci-dessus (§ 238, p. 148) qu'à la Un d'un mot la nasale
primitive m, au lieu de subsister, comme en latin, se change
en V. Ce changement qui, probablement, ne se produisait
d'abord que devant une dentale, par assimilation, est ensuite
devenu la règle.
b) Le V final (représentant -m ou -n ind.-eur.) pouvait élre doublé
devant voyelle (cf. inscr. ^vv «v, ci>dessu8, § 313, Rem.),
parce que le son nasal se trouvait diminué puis augmenté de
manière à ce qu'il parût partagé entre la syllabe précédente
et la syllabe suivante.
c) On trouve souvent v final assimilé à une liquide ou un «- (cf.
inacr. if 'FôSc]), t\ Aa)uSai'[;.ovi, riX Xiôov, â( Socjjt^, tô^
c'jfAnxvTuv, etc.). Ces assimilations, le purisme grammatical les
a bannies de l'écriture, parce que les grammairiens ont consi-
déré les mots comme des groupes isolés les uns des autres; et
cependant elles ne sont pas d'autre nature et n'ont pas d'autre
cause que celles dont on trouve la présence toute naturelle à
l'intérieur des mots(cf. cuppïiY^ùjAi, xapp-nci'oc, cùWoy'^î, ffy<r«i-
Ti'ov, icaiTcuâiïi , etc.).
-dbï Google
PHONÉTIOUE. - CONSONNES. Wl
d) De plus, devant une explosive le -v final était réduit et s'accom-
modait k l'articulation de l'explosive (cf. inscr. fAi-j'i^n t(
p. ft.iyilrct Te, même phénomène que dans 'Atx>«tti
p. 'ATotXivTïi, ci-dessus, § 282, Rek. (p. 191); ty^i. otXiv, y^y
wti..., etc.),
e) Devant consonne -vç se réduisait à -a (cf. crét. ràç xxSwtixvî,
mais Tàv; i>.eu8ïpovç') absolument comme dans l'intérieur d'un
mot (cf. «oTos p. 'xEvffTo-;).
Si cette loi de la finale -v; ne s'est pas généralisée en grec,
cela tient à certains faits dont il a été question ci-dessus,
§2il.
3" On a vu ci-dessus (g 131, p. 73) qu'en latin, -m final (quelle
qu'en fût l'origine*) était souvent omis dans l'écriture, à
l'époque archaïque. C'est qu'en effet, dès l'époque préhisto-
rique, la nasale était. fortement réduite à la fin d'une syllabe
faiblement accentuée; après la détente de la voyelle on
n'entendait qu'une explosion labiale incomplète. C'est ce qui
explique l'élision des finales en -m chez les poètes (cf.
lémi[m] âcûànt) et les formes comme datuiri au lieu de
datnm iri, animadvertere pour animum adTertere, etc.
i" En grec, la spîrante sourde finale -( représente souvent -u
(soit primitif, soit substitut de -ts), absolument comme
dans l'intérieur des mots (comparez y.^i p. '[jluit-;, veôtyi;
p. *vtFoTocc-î := v(FoTàT-ç, etc, à ninacOai ^ TtàocacOoe!
p. ' notTfjacflaî, etc.).
Elle peut représenter aussi le groupe final -x; devant un x-
(cf. J; KOtvôv, î; xuiilç*); mais devant toute autre consonne
c'est le -; qui disparaissait k l'époque prcbellénique, comme
le prouvent les formes îx îtôSiç en regard de eÇ dEvSpi^, ix rûv
en regard de i^ aùrùv. Toutefois les effets de l'analogie ont
modifié cette loi : ici c'est le x qui a prédominé (cf. att. èx
xocKoG, au lieu de é( xaxoO) ; ailleurs c'est le î (cf. Ihess.
î; Toùv, béot. i; t<Sv, au lieu de tx tûv, arcad. ïdTiictv, au
lieu de ËXTiistv, etc.)*.
Rekahoue. — Dans le dialecte de Chypre où, dès la périotle préhellénique, le a inler-
VMalique était deTenu une simple aspiration h {c(. ^pvÉïuV, ci-dessus, S 289, Reh. III,
1. Toj. ei-desHi., p. ll[i,B. 3 et 5 i4l. p. 150 »q.
î. Poorlnfin»les-emrcpréMnl»iil.;i, toj-, d-rieMus, §i.
3. Dimui groopïi de motj, -x; m Irsili fommc il peull'
Îexit,l.ci.d™n.,gll4j.
4. En Altique. tx K lr«u>« a,imc devint k> conunno
■d'unmot(ef. biiol, iff-xv
e'*liil pUiiai one muiiifc
, etc., t. l'.p, »0K.
«<K^l,M. COUP. DU «U a W >..Tn< (Plw„«ll<nc Cl ËlUdC J
ei rncnc».
10
-db,Google
sa GIIAHMA1RE COHPAHÉE DU GREC ET DU LATIN.
p. 201], on trouve le même changement <ln 9 Dnal en A à l'intérieur d'une phrase
(cf. tS ùy-fifiov & côté de tSç tùywXîî).
S° On a vu ci-dessus [% 133, p. 15) qu'en latin -s final (quelle qu'en
fût l'origine) était souvent omis dans l'écriture à l'époque
archaïque et ne faisait pas position chez les poètes. Si l'on se
reporte à ce qui a été dit ci-dessus {§ 308, 2", 3- et 5' ; § 311 , 2")
de l'assimilation de i {= » ou ;} à certaines consonnes {m-,
n-, l-, r- d-, /■-) dans l'intérieur d'un mot, on sera peut-être
amené à conclure que les mêmes effets se produisaient entre
deux mots : de même que osmen donnait omeo, de même
Comelioa major pouvait donner Comelio major; puisque ' nizdos
donnait nidus, Comelioz deîcit pouvait donner Comelio deicit;
enfin Comelio fecit suppose Comelio ffecit (cf. differo p. 'dis-
(ero); on comprend que ce traitement de -s se soit propagé,
par analogie, jusqu'au moment où la décomposition de ces
finales fut arrêtée dans la langue littéraire par les prescriptions
des grammairiens.
()• Pour le traitement de <j et de s représentant : voy. ci-dessus,
§ 3U9 et § 3IS.
336. — Engnc, les explosives tombaient toutes à la fin des phrases
ou devant une pause (cf. sçspt [skr. à-bharat], çt'pri {{>.' bherfi-(\, dor.
Tjî, il était [skr. as, ind.-eur. *ft-l], 3° pers. plur.icptpov [skr. à-bkaran
k côté de bhàranli]; nom. sing. ffpuv [= ''pspuvT], béot. $i).Xit
[= '4>t>lïiT], Ti, âXlo' [lat, qui-d, aliu-d], niif , cœur [p. 'xrpX, cf. x.otf-
8(a]; voc. iraî [gén. rraiS-ôç], TÔpdvvi [gén. Tjpavvi'-Soî] ; 3* p. s, ïstu
[lat. estôd, este]; hom. n. xpï, orge [p. 'xpiÔ, cf. xpi^]; voc. yûvoc.
[gén. Y(jvocix-o;] , «va, chef [gén. âvaXT-Oç]; û— ô-Spot, en dessous, d'un air
sombre [rac. * -Spax, cf. Sif)iO|<ian], yàla, lait [gén. -(i\it7.frit^) , etc.
L'analogie a propagé ces formes dans toutes les positions où elles
pouvaient se trouver, et elles sont devenues la règle, même ailleurs
qu'à la fin des phrases ou devant une pause.
ItEHAHQl'BS- — I. Quant aux formes comme ËfiiYtv (3* p. pi. p. 'io.iYï,vt), lyv^v
[p. 'iy'"^^'') ù ^^^ desquelles on peut citer encore t'hom. (iiivOvjv et le crét. 6i«XiYï|V,
elles s'expliquent par la loi d'OsthoCf (cf. ci-dessus, S 193, p. 112).
11. Les explosives qui sont devenues finales par apocope ont subi en grec devant con*
tonne diverses transformations dues à l'aclion de l'assimilation régressive : ou bien
leur articulation a changé de degré (cf. xiiS St, xaSSûaai, û€-€îXXtiv, â6-6aXEv,
moytnne» au lieu de lénuet) ; ou bien leur lieu d'articulation a été déplacé (cf. xix
1. Il«t rciMduit la ItngiH IwmiriqiiB dti fuciBM comme {iu[= 'oKii! Ti], £icncd;= [•oWBitut)
qni Duiu rrpréKDtinl uns p^Hodi où U loi qui détermina ]■ chute im eiplosim flnil« d'MiïI p»
■mnirt g^niralï^^, ft où. plr CDii>(i|iKat, oq Ih Iriilail dini l'iDlérifBr dc> plirun conronnèotînl aui
io<> g«ntr*lM de l'iaimilatiim.
-dbï Google
PHONÉTIQUE. - CONSO.N.SES. aJ3
xipitXf,(, itoxx( ihes$.il. p. *Trbt xî [au. «piî ti), «XKfjTTTio, iwx-Ypaij'afJiïvoiç
(hessal. Igullufalci au lifu de denlalet],— xàn Ttavtà;, xinirtot [labiaUi au lieu de
déniait»], kttS.n.heasa\.r= un rS; comme Attti'vatof au lieu de Atntivaîo; [dentale
au lieu de labiale]), ou bien elles ont changé à la fois le lieu et le degré de leur arli-
tulalion (cf. xàv tovu, xiyYpafi [gulluiale aa lieu de dentale, moyenne au lieu de la
ténue], — xiëëaXc [labiale au lieu de dentale, moyenne au lieu de lénue], ou bien
enfln elles se sont accommodées soii à une nasale (cf. xxv v6^u,'1, xxvvtûoa;, xiu
fijov, y.a^'J.ti\ai}, soit à une vibrante (cf. xip fdoip, xip fi o(, xsppiÇcuoa, — xù
x7Cïp'>iv, KâXXmav), soit A un F subséquent [r(. Hésiode xxui^ut p. 'xkF-Fci^iiç :=
*xoitFaî«iî).
337. — A'« /a(iH, -t final est tombé d'abord devant une pausL'
derrière r, c, s, puis la chute du t après ces consonnes est devenue la
règle (cf. sem-per, tantis-per en regard de l'osque petiro-pert, quain;
fiiia; Mannar, dans le chant di-s Arvales, vocatif [' Mar] répété de 'Mûri,
cf. gén.Marti8;iecur [skr. y<ilii-ty\ lac p. 'lad [cf. lact-is]; posp.post,
qui toutefois est la seule forme classique.
338. — Le -d final persiste en latin après voyelle brève (cf id, quod,
sed, ad, etc.): dernière voyelle longue il est tombé dès l'époque
archaïque devant une pause*; <levant consonne, il s'est d'abord
assimilé, puis la consonne double ainsi formée s'est dédoublée (cf. sëligo
et sepono à ci^té de sëd-itio, ci dessus, i^ 2C6, t, Reu. IV, p. 173 et
g 314, 3°, e, p. 226). Puis la disparition du -d finai après voyelle longue
est devenue la règle.
339. — Consonnes initiales. — Il reste peu de chose à ajouter
aux observations déjà présentées ci-dessus (^ 2K9, 299 et 314, 4*).
Rappelons simplement que des groupes de sons, qui, à l'intérieur
d'une phrase, se rencontrent à l'initiale d'un mot, sont réduits à une
seule consonne au début d'une phrase. On a vu «ûu en regard de ÔTt
MiOaiTo, etc.; en latin on observe des réductions dues à la même
cause, et ces réductions, qui devaient se produire uniquement au com-
mencement d'une phrase, se sont généralisées, parce que le langage
s'est habitué à attribuer par excellence à la forme réduite du mot, le
sens qui appartenait à l'origine aux diverses formes pos^bles de ce
mot. Ainsi tl- s'est réduit à 1- (cf. latns, porii', ci-dessus, ^ S66, 1°,
Rbm, II, p. 172); dl- est devenu 1- peut-être par l'intermédiaire de 11-
(cf. longus, ci-dessus, § 266, 2", Rem. IV, p. 173); gn- est devenu n-
(cf. natus, ci-dessus, § 301, 3°, Rkm. I, p. 208) ; le groupe italique sU-
qui maintenait le t au commencement d'une phrase (cf. stlïs, d'ob
sclis) l'a perdu après certains groupes de sons dans l'intérieur d'une
phrase, d'où »/- réduit ensuite àl-(cf. ci-après) dans lis, procès: le même
I. La p«nlituKO ds -t ilun Li (urmc teit ni dus iraitembltbtelIKDt i. rtclioD de l'inilogie
fgmn pmniltin da U 1* p«n. da iing. d '
S. On lit nr Ih iaicripinni «rchilquR
snntôd, eôd, sententiid, tid, etc.)
-dbï Google
Sli GHAUHAIHIC CUHPAHÉË DU GREC ET DU LATIN.
processus explique que ' splien ait abouti à lien, rate; s- est tombé
devant m, n, 1 (cf. Dire, laxus, etc., ci-dessus, § 308, 3°, p. 320) peut-
être même aussi devant r, s'il est vrai que rigeo puisse s'expliquer
comme on l'a dit ci-dessus (§ 308, 2°, p. 2(9) ; pt est devenu t (cr. tilia,
§ 264, Rem. Ill, p. 169); qw est devenu T {cf. rapor, ci-dessus, § 234,
3', p. 143); enfin dm- s'est réduit à m- (cf. materies, ci-dessus, § 314,
4', BBii.,p. 228.)
FIS DE LA PHONETIQUli:
-dbï Google
DEUXIÈME PARTIE
ÉTUDE DES FORMES
INTRODUCTION
MÉTHODE A SUIVRE POUR L'ÉTUDE DES FORMES
340. — «•■ree». — Il j a quatre sources oii Ton peut puiser les éléments dune élude
des formes grecques et latines :
1* Les grammairiens anciens ;
2° Les inscriptions ;
3* Les textes des poètes ;
4' Les textes des prosateurs.
3H. — ClrwnMMlrieaa sreea. — La grammaire Tut longtemps en Grèce une branche
de la philosophie : les sophistes, Platon et Arislote, s'en occupèrent à l'occasion, mais
ce furent surtout les stoïciens qui en donnèrent la théorie'. Avec la fondation de la
hibliothèque d'Aleiandrie commence une pdriode oii la grammaire se sépare tout ï fait
de la philosophie. Les premiers travaux portèrent sur le texte d'Homère; tels furent
ceux de Zénodote d'Ëphèse, premier bibliothécaire d'Alexandrie, qui vivait vers 2S0 av.
J,-C, et d'Aristophane de Byzance, cinquième bibliothécaire {vers 2O0], Son successeur,
Aristarque de Samothrace {né vers 222, mort vers ISO av, J.C.) ne s'occupa pas seule-
ment du texte d Homère et des poètes comme Pindare, Aristophane et les Tragiques,
mais il fut encore le fondateur d'une école de grammairiens qui se continua jusque dans
les premiers siècles de l'empire. Aux disciples d'Aristarque (al 'Apiorip/sin) s'oppo-
sèrent bieniflt les disciples de Craies {oî KpiXfii-tiioi). Cratès, né i Mallos, en Cilicie,
contemporain d' Aristarque, mais plus jeune que lui et bibliothécaire à Pergame, avait
fondé en effet une école de grammairiens rivale de celle d'Aristarque. Nous n'avons
des travaux des uns et des autres que de courts fragments conservés par les grammai-
riens postérieurs ou par les scoliastes*.
Le plus illustre représentant de l'école d'Aristarque, Den^s le Thrace, né vers ttO
av. J.-C, enseignait <omedu temps de Pompéeel avait composé un traité de grammaire
(té^vi) Ypai^iMiTix:^). Un ouvrage portant ce titre nous est bien parvenu sous le nom de
Denys, mais on doute qu'il soit vraiment de lui'. Un autre grammairien, Dracon deSlra-
lonicée, qui vivait peu après Aristarque, paraît avoir appartenu aussi à son école; mais
le li-aiU tur Iti milre» drt poélet grec; traité qui porte son nom et qui se trouve dans
l'édition de Tzeiiès donnée pnr Hermann. est une compilation de beaucoup postérieure.
l.TOT.ur n ujfl l'oBiraga de Stiuttbil, âeieA.'rAte der SprachwiHenicha/l bii de» Grieclitn u.
lammt, Berlin, Da««Icr, 18»].
1. C'atUcu pour It* flAomil de Zinodole, pour Ih ),i|tt; d'AriMophaDa [donl la frlEnKali ont Ht
reneillia at pabliti par Nanck, 1848), ponr Aristarque (cr. l'ourragc do Lohra, de Ariilarchi iliutiii
BonierUi$, IS33; f M., IseS: 3- «d., moi ohingtneMi, IS8G}. Quant & Cralis da Xalloi. on do
eonBiil que le litre de tti ouiragca; par ei. {idpBuai; 'liiàSo; xoii 'Olwxatiai on neurLiTrci,
coiwMnUirM lar Héiiode, Euripide ol Arbtopbauc; Tof. la aoDographie de Wai-juhi-ii. tSSO.
3, Tdj. le tome II dei Aiutdola do BekliBr, ol ri. CuHura, Den^i te Thract (daui VAanaairt di
i'Aitoeiation dei Éluda grteqtia, 1877).
-dbï Google
Sie GnAMMAIRE COMPAIŒE DU GlIEC ET DU LATI.N.
Tous ces grammairiens nous sonl en somme peu omnus et l'on peut en dire aulani
de Trvphon qui vivail A l'ëpoque d'Auguste et dont nous avons quelques fragments
publias dans VAmmonioi de ValckenaCr et seulement deuv petits traités complets itiBr,
U'ittoç et icEpî ^^i'lt<ùt'. Mais nous sommes moins dépourvus pour ceux qui suivent.
De Hœris l'Aliicisle qui vivait vers l'époque d'Hadrien nous avons les Xt^ti; 'ATtixûy
x«l 'EXXtîviuï xati ffT*i/EÎt.v (éd. I. Bekker, Berlin, 1833). D'ApoUonios Dyscoie,
coiilemporain d'Antonin le Pieux, nous avons conservé quatre traités: iccfi àv-cuvu^j^fiiï,
lecpl tjt'.ppij^n.itiov, 7t«pl ffuvSÉa(ji.ci>¥ et Ttspï ouvtïîïiùî (celui-ci en quatre livres). Ces
traités, édités d'abord par 1. Bekker*, ont élé réimprimés dans le tome premier des
Grammalici giteci*. Le fils d'Apollonios. X.\\as Herodianus, avait composé sous Harc-
Aurële une foule d'ouvrages de grammaire, entre autres iin traité en vingt livres, icipi
xaOoXixTJç TtpomuSfoiî. Les fragments de ces divers ouvrages ont élé réunis et édités
p.ir A. Lenti qui, de plus, a e,s.suyé de reconstituer la doctrine d'Hérodien à l'aide de ses
abràviateure, Arcadios d'Anlioche, Etienne de Byzance, ChiBroboscos, Théognosie, etc. *.
A la même époque vivait Phrynichos de Bilhynie ; de tous ses ouvrages il ne nous reste
qu'une ixX(.Y''l f^jULiTiiiv xal ovûiiâToiv 'Attixdiv', précieuse pour la connaissance du
dialecte attique, et une a^EpictiXT) ^r^ipaoxEuv^ '. Sous Commode, le grammairien Julius
Poltux (HoXuStÙKTit), originaire de NaukratJs en %yple, professeur de rhétorique à
Athènes, avait publié un 'Ovt.uiortxov en dix livres, ouvrage fait sans crillque et sans
soin, mais utile pour nous à cause des renseignements qu'il renferme çà et là sur la langue
et les antiquités grecques''. Plus précieux encore est le livredu grammairien ValeiiusHar-
pocraUon, dont ladate est incertaine, puisque pour les uns il vivait dans la seconde moitié
du deuxième siècle, tandis que pour les autres il serait né au troisième et même au
quatrième siècle. Quoi qu'il en soit, il nous a laissé sous le nom de AeÇix^v tù>v Sïxk
^r,T0p(0V des renseignements non seulement sur les personnes ou sur les circonstances
qu'il nous fout connaître pour comprendre certains discours, mais encore sur te sens
des expressions juridiques, le toutnbrégé et coordonné d'après des ouvrages aujourd'hui
perdus'. Nous n'avons rien conservé d' Arcadios qui vivait un peu après Hérodien et qui
nvail composé de nombreux travaux de grammaire. L'ouvrage qui nous est parvenu
sous son nom n'est pas de lui ; Preller l'attribue à Theodosios ; c'est un traité d'accen-
tuation {ïtipi tûvtov) en vingt livres, extrait du travail analogue d'Hérodien*. Ammo-
iiios d'Alexandrie, grammairien de la Qn du quatrième siècle, nous a laissé une sorte
de traité des synonymes, Tutp'i àjioiwv xs'i Siatpopwv Xiïewv". Hesyctiios (ou Hésychius,
d'Alexandrie vivait peut-être à la Qn du quatrième siècle", mais d'autres le placent
l>eaucoup plus tard. Il nous est parvenu sous son nom un rerueil de gloses fort impor-
tant malgré les inlerpolaiinns qui le gâtent". L'époque où vivait le grammainen
Theodosios n'est pas moins incertaine; ses sioiywT'''^' xavôvtî ont élé publiés dans
le tome deuxième des Antcdola de Bekker. Georges Chœroboscos ou Tecbnicos avait
composé sur rel ouvrage un commentaire que nous possédons : il vivait au quatrième
I.Êciilèt p«T>oi> VclKo, li
S5Î.
3. lUpl âvTuvu[iIa;,«d.
I. BcVkcr
: ntpl in<
pptllliTUV, Bek
kw, Antcdola grxc
n. 11.
5J7- Ois ; jtBol irjviSiau.(iiv,
ibid.. pp
. (77-3
iD: ^Tipli
tl^ïTiïSUÎ, éd.
1. Bokkor, l»IT.
î. R. S««m.. et G. l«ua
., foi-piu
1, fur. 1. Lcip>ig.
Toub
1879. U doeirinc d-ApollouiD
Il IK^mlo
udiéc p>p
K. E<u», Àpollt
mi«i Dycok. Piris,
le, Ldp;
lig. TeiibD<
I. Ëdilé par C. A. t.olH4:k c
1 pu- Bulhcrbrd c»
1. VùJ. BiH», Asrcdota,
1. 1, p. 1
-7t.
7. U. G. I)»».r, Uirtif.
tiitm
1, Berlin, 1
8(8.
H. Vay. l'édillDD do G. Dixd
'•«1. (18
il), colle
do 1. B»»*!!
\i-i3) o< colle <lo G.
Uiudorr,
K. iid.daG. DindorT. Lci|)U|
s. im;
là ocUo do
M. ScUniiJI, I8C
10. Ëd.einllinledaL. C.
ml'cI g.
U.Suinsi
Ii(i8ii).
ii.a. fl. rf. A., a, flî.
-dbï Google
MÉTHODE POUB LËTUDE DES FOHMES. 94-7
ou au cinquième siècle'. On a cru pouvoir placer après le cinquième siècle le grammai-
rien Philémon donl nous avons un Xiîuôv ttyyaXoytx.hv, mais il n'est peul-èlre pas
antérieur de beaucoup ù VElymologicum magnum'. Quant à Siephanos {ou Etienne) de
Byiance, il vivait ceriaineraeni vers 610 sous llëraclius; c'est le dernier représentant
de l'école astronomique d'Alexandrie ; c'était aussi un gi'ographe, mais ses fOvtxx'
intéressent aussi la grammaire. A la même époque qu'Etienne vivait Jean d'Aie.'iandrie
surnommé Pbiloponos ou Grammaticos. On a sous son nom deux traités abrégés
d'Hérodien, ouv«yioyti tûv irpo; 5[î(popov injusiiiav 3'.ïçopco( Tovoujxtvwv Xt^tuv'
et Tovixà ■Ko.f'XfiiXfiMtx^. Beaucoup plus lard, au neuvième siècle, Phoiios, patriarche
de Conslanlinople et ancien précepteur de l'empereur Léon VI, composa deux ouvrages
qui sont du plus grand intérêt pour la connaissance de l'antiquité grecque. Le premier
(pifiXiftÔT^xY] OU MupidêtêiîJî)' contient la description des 280 ouvrages qu'il avait lus
durant son ambassade en Assyrie; souvent il ne se conlente pas d'une sèche notice,
mais il donne des extraits plus ou moins longs de livres perdus aujourd'hui. Le second
(Xt^Eitiv iTuvgLYdiYï)}^ est un glossaire par ordre Alphabétique des orateurs et des histo-
riens grecs. Malheureusement II nous est parvenu mutilé par endroits et défiguré aussi
par des additions postérieures. Le grammairien Theognoste est aussi du neuvième
siècle; ses xccvdvt; abrégés d'Hérodien sont publiés dans le tome àeaxième da Anecdota
Oxonieniia de Cramer. Vient ensuite l'ouvrage connu sous le nom A'Elymologkum
magnum, qui semble avoir été composé vei-s l'an 990* par un grammairien inconnu. Ce
travail de lexicographie a vraisemblablement précédé celui de Suidas dont on ne connaît
pas exactement la date, mais qu'on peut & coup sOr placer avant l'époque oili vivait
Euslaihe. Suidas nous a laissé un lexique composé à l'aide de glossaires plus anciens,
de scolies (surtout du scollasle d'Aristophane] et de traités grammaticaux perdus. Ce
lexique est par endroits aussi biographique, ce qui le rend précieux, malgré des erreurs
Cormelles, non seulement pourlegrammairlen mais aussi )iour le philologue*. Eustilhe,
archevêque de Thessa Ionique, mort en 1198, nous a laissé, sous le litre de ttipekSc'XocI
lî; Tvjv '0|jLr,pou 'Oèùs^siav xctl 'IXixSa, un commentaire d'Homère, précieux en ce
sens qu'il a été puisé à des sources anciennes aujourd'hui perdues'". Nous avons de
Zonaras, mort après 1118, une auvfiym'j^ XÉ;tiDV assez utile ". De même Grégoire de
Corinlhe, qui vivait vers IISO, a laissé un traité, ntpl SiaXÉXTuv, qu'on consulte avec
fruit". Au douzième siècle aussi, le poète Jean Tzelzès avait composé un commentaire
explicalir de VUiade {i%^^^'yt^ali 'IXiiBoç), où l'on trouve des renseignements plus ou
moins complets et exacts sur la langue et les formes'*. Enfin l'on peut encore citer
parmi les grammairiens grecs : Thomas Magister (Theodoulos), vers 13)0, auteur
d'ovOjiiTuv 'A-tTiitûv ÉxXofat'*; Manuel Moschopoulos, dans la deuxième moitié du
treizième ou du quatorzième siècle'", Theodoros Gazés (Tliéodore Gaza) deThessalonique,
mort en 1478, auteur d'une Tpti(Xu.iTtK->] eîffiif"Y'^' Imprimée à Venise en 1495 et très
I . £d. GiitbKi, Oirotd, I sii.
î. L'ourrifedePbilJnwD ■ m tàMfti Fr. Ounn, Bcrtlu, \»H.
l.Ëd. Ueiiiïkï. i%W.
t. Ëd. EgMoiir. isss,
5. Éd. G. Dindorf. L»piig. lS«i.
s. td.l. Bïkkcr. IS!4.
7. Éd. Niber, MU.
H. fid. GaiiTord, OtTord, ISiB.
9.£d. BernhinlT(Hilt<. l8a(-tSoJ)ct I. Bckker (Bsrlin. ISSI).
10. Éd. princep), l«na. IS41; «d. Slillbiiuii, Lo|>iig, ISi}-ls»e.
II. Éd. riUmun. Lcipiig, ISOS.
li. Ëd. 5«lwrer, Uipiig, 1811.
13. Éd. G. Henuuin. Lnpiig, ISI4. Cf . la InmiM III cl IV ia Anecdota Oxonimtia cl lu Unw I dn
iatedota Pariiiemia de Crtmer.
14. Éd. RilMbl (Uallf . IS3l)elB«k(SuignhiiiKD, IS3t).
15. Tor. TilH, Lcipiiget PnpK. ISll, In Anecdola da BidunuiD. da BoisHuiidp, 1« Grégoire de
CoriBi/ieàt Sàuittr. <lc.
-dbï Google
iiif GRàMMàlRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
ri^pandue à cette Époque. Tous ces grammairiens s'occupant presque exclusivement des
formes nous rournissenl des renseignements tr^s précieux, surtout quand ils les puisent
aux sources anciennes'. Tout ce qu'ils ont de bon ou & peu près a passé dans le 7Ae-
sourut d'Henri Estienne, que les travaux de Guillaume et de Louis Dinilorf ont encore
perfectionné et enrichi.
342. — InserlptloMa grecqueB. — Mais Si utiles que soient ces divers témoignages,
ils le cèdent naturellement à ceux que nous donnent les inscriptions; les travaux qui
durant ces dernières années ont contribué le plus A redresser les erreurs tradition-
nelles sur les formes sont fondés sur les inscriptions'.
343. — lH«N«>erlu frcca. — Là où le témoignage des inscriptions et celui des
grammairiens nous font défaut, nous ne pouvons que recourir aux textes des auteurs,
mais ici il faut éire d'une prudence extrême et se rappeler d'abord que les poètes
sont d'une plus grande autorité que les prosateurs. En effet, les formes employées par
les poètes sont garanties par le mètre*.
Pour ce qui est des prosateurs on pourra les utiliser, mais A condition qu'ils noua
aient été transmis par de bons manuscrits. Ainsi le Paritinui A de Platon est une
autorité pour le dialecte attlque, parce qu'il a conservé des formes attestées par les
inscriptions et les grammairiens, comme SaffiXfjf, tjxtixovi, «Éitcotiii, etc. Mais beau-
coup d'autres donnent des formes qu'on sait ne pas être atiiques, et dès lors il ne faut
tenir aucun compte de leurs leçons, pour ce qui est des formes*.
344.— CmmnMilrieMaladBii. — Le premier des grammairiens latins dont nousayons
conservé des fragments importants est M. Terentius Varro, élÉve de L. jGlius Slilo. Des
vingt-cinq livres dont se composait son traité dt Lingua I.al(na dédié k Septumius et à
fïcéron, il nous reste les livres VAX, monument précieux de la science gramma-
licale des Latins A l'époque de Océron ; malheureusement ce fragment même est mutilé
1. li> Hronl blan pli» eoimnodH l einiauKcr qiutid icrt Itrniinéo U caUe«tii>n pnbliée ckei Tnibofr
p(p ScIiDeidsr «I l'blig.
3. Corpui inieriflioHHni grtcafum {C. I. G.), pubtit 1 Berlin, ISi»-IST7 — Kincainn. Kvnu rt
t l 4; I. lit. 1 al 3 ; t. IV tiupplén.). 1-3. — tnieripùmei çrmt* anliqaiaimm prMttr allittu in
Atllta rr/wrfoj (U. pu- B. nauu., Berlin, ISSÎ). — H. Couir, Sammluiç âer frietlittthtit DialekI-
• luehripeH it. I, Gnetliiigi», IBSt; I. H, Gnlling., ISBÏ-«!,I. ni, Gott.. IS8«-eS ; I. iV, Indei, ea
S* M., Llipi., ISÏ3.— Aneienl Gretk initriptloiu in tht Brilltk Xumm, I. I lAUiqw], piibl. par
Uicu, IST4; t. Il [i:t«« «olral» d Rplcnlrionalf, Filoponfcw], publ. par Nivigx. IB81; t. 111, I
[PncDC, Iuok]. Ï IRphèsc). palA. par Hicu, UNS, ISÏO; t. IV, t [Cnidf, HatkarouM, BraneUd*;
publ. par G. Hinscnriui, IBDl. — Imeripliona Grrem SKÎl'r H IMtt (Bcrlia. ISSO). — L«
naurrtk* inKripliaas aoni publia» à mcsnro qn'on In d«ci>uTrc par l"Af>r,vaiov, le BalltUn dr
eorrapondana hellénique nlln 3tiU/ieïlungefi des anhKetog. Initiluts.
a. Lei poMea atliqiiH, par otcmple, garanlisicnl l'eiactiluda do Idla on Idle foriK nm. tauB celt. <n
poDrrait juger (Dipeclr. Hall ici mime, quand an inioqiu leur aularilf, il Taul UMr de certaine! prfcau-
{par le dactyle au»i, oiaii itec certaines rnlridiona, cf. G. Dtn>aar, de Melril, au> p»>d> hnpilr*
[remplicé quelqueluit par le prar^leuHiiatique;) ; cnfln que. cbei les Iragiquei, l'aoepetle psI admis à
l'aecaiioD au premier pied et aui quutre pJeJa suiTtuli quand il it^* ^''"' '""■' V^f"-
4. Celte doctrine est la aeula qui puioa noua ueltrc à l'abri dm erreurs. Voiei lea rituMats prideui
deceltcnMbiKtodanslp9lravauidcCoiiT, Varir leeliona, A'ooz Ircfionri, etc. (recueil) d'arliclMpabliia
dani la ifnemo'i/ne); et. KivTOi, Ai-fio; 'Ep|t?i;, Lejde, I8CI1 d nilr.-- N. Wicnuiti. Cur» epïçra-
phict ad Grammmknm Orrmm lApoeliu êcxnKOi perilnenlet, iseï, — (Unt, Qatslionei epigra-
phinm de dialeelt Allica relailiorr (Oitlaa, Studien. I. VIII, 1S7S). — B. ViiHaaninD, Lapîdam
de diateelo Alliea leslimonin, llirecbt, l§ftO. — 0. BiHim, Itetiue di phihlogie, t. V, 1*1 aqq. ;
(. IX. p. *t K|q. — A, tel BiKaaa, arlictca dana la ZeiUehrifl fîlr OymnatialreieH (Thttttac\eii
der Qlliiche» t'oriamlekn, IS7*, p. ei«i 1»7T, p. 1; iSSÎ, p. I»i), etc.), et dana le Jahret-
berieht de» phil. Vtnini de Berlin. Vof. enBn lea inlroductions muea par Scbaui en t«te de aes
dneraea «diltona de llalon (chei TaBCbnili), le Thucydide de Siul (cbei Teabner. a'M canHunlaire
en latin); Vin Uiawiaui, Sludia Thnrudiflea, ISS9: Siiai. Qniiulonti grammalitB ad Thueydiirm
ptrlinnlei. I' Mil., Teubner. ISS*.
-dbï Google
MÉTHODE POUR L'ÉTUDE DES FORMES. 3J9
en quelques-unes de ses parties et gftid par des interpolations en beaucoup d'autres'.
Jules César avait composé, sous le titre de de Analogia, un traité en deux livres dédié aussi
àCieéron; il y rappelait les lois qui, d'après les idées reçues à l'époque, devaient régler
la forme et la flexion des muts. 11 ne nous en reste que quelques débris*. Dans tes cha-
pitres XLV à ILViii de VOrator, Cicéron a cité un cerlain nombre de formes latines
qui nous éclairent sur quelques points de li dérivation et de la flexion. Enfin, A l'époque
d'Auguste, M. Verrius Flaccus, précepteur de Gaius et de Lucius, petiis-cnfants de
l'empereur, avait sous le titre de de Verbonim signi/tcalu, composé une sorte de travail
lexicographique que l'abrégé de Festus a malheureusement fait périr'. L'époque où
vécut Sex. Pompontus Festus est incertaine, mnis on est porté à admettre qu'il appar-
tenait â In seconde moitié du deuxième siècle ap. J.-C. Son abrégé du travail de
Verrius Flaccua comprenait vingt livres qui ne nous sont pas non plus parvenus en
entier. En effet, Festus a été abrégé à son tour par Paul Diacre, contemporain de Char-
lemagne, et comme il arrive toujours en pareil cas, l'abrégé a fait négliger l'original.
Tandis que nous possédons tout l'ouvrage de Paul Diacre, il ne nous reste de l'Œuvrede
Festus que les neuf derniers cahiers [qaalemiones) du coilex Famesianut [ms. du oniième
siècle aujourd'hui à Naples) commençant au milieu de la lettre M ; les sept premiers
cahiers avaient déjà disparu en 1417, et, parmi les neuf qui restent, trois (cah. Vlll, X
et XVI) ne nous sont parvenus que par des copies faites au quinzième siècle'.
.Mais & partir du premier siècle de notre ère, les travaux de grammaire latine se
niulliplient. Contemporain de Néron, le grammairien SI. Valerius Probus avait produit
une œuvre considérable. Non content de donner des éditions de Vii^ile, d'Horace, de
Lucrèce, de Térence et de Perse', il s'était occupé du vieux latin et avait laissé un
grand nombre d'observations qui furent éditées après sa mort. .Vous n'en avons que
des extraits faits plus tard', ce qui leur âte presque toute valeur. Quant à l'ouvrage
connu sous le nom à'Appendix Frobi, il lui a été faussement attribué sur la foi d'un
seul manuscrit (le UonlepeMulania 306]. Le nom de Probus était resté comme celui d'un
grammairien modèle, et les copistes ne paraissent pas s'être fait faute de s'en servir pour
un certain nombred'ouvrages de grammairedoni les auteurs ne leur étaient pas indiqués.
A peu près k la même époque que Valerius Probus, Pline l'Ancien, dont l'activité
littéraire infatigable ne trouvait pas à s'employer sans danger dans les dernières années
du principal de Néron, s'était tourné vers les questions de grammaire et avait composé
un traité {duhii termonU libri octo], dans lequel il se proposait de mettre un terme aux
hésitations de l'usage relativement à l'emploi des formes du lalin^. Ce traité est perdu ;
''mais, au troisième siècle, C. Julius Romanus s'en servit pour composer ses ouvrages,
qui ont passé en grande partie dans Van gi-ammalica de Cliarisius' : il nous est donc
possible de reconstituer i peu prés l'œuvre grammaticale de Pline'. C'est gr&ce aussi A
l. Édillou d* L. SriHiir, (Berlin, ISiS). d*0. HFu» (I^ipiig. 1833) ^ e«lt«-cl ■ Krii de nind^lo ù
f.. EaaEii(Pv>>, I337t; mis tt plu> inporUole Ht «llo d'A. Spimni. (Bcrtin. 1885).
t. Voy. NirTBilHT, éd. de Ciur (leiT). p. 753; Dm», éd. de C«w (III. p. lii). Sur lei doctrinci
KFUBowliutiw de Cé$ir, lof. F. Saïuni, dt C, Julio Crsare gmmmalico {H«IJo, I §83) ; l« frigmoiil»
CDiHenéiuDtàIap>gel3.
i.Lndébr» quieo reelmloDl tli recueillii ptr 0. MOlJer du» son idilioa de Pestas (pr«^., p. un).
f. Vay. l'édilioD d'O. HCuu (I83S ; î' éd., Lfipi.. I8§D} et celte de TuMwim dm Posoa. — Sur
Fali dt wrbemm iignificationt liMa gimilionà (K/iaigiborg. !««<) et BiiTiiniiix (Verriaiiiàcle
Fortehungen, Breelia. 1887, duu Im Bml. Athaadl., t. I, l'Ii'r.).
S. Voy. K. ScuR, Gachichie der rUmitchea Lillrratur, § 177 (Butdbuch d'Uin lan Kailcr,
IT" B^bukd. p. 431).
8. VoT. l'idit. deltiiL, CromnKMfei/afini. I. IV, pp. 3,47. IV3. 207.
;. Vui. aur U dwlrioe de Fliuc. Si^hlitii. dt Pliaii ili^dih grammalità (HordhiuKD. IS«3|.
nerriMBir, Journal of PhiMogy (l. XV, p. 101) tt Dimn», Zvr Ftexiamkhre da Uterm Plinint
(Symb.pbiti>l. B»uiver»..p. fl*7).
S. Voj. Fiwi, de C.JuUq Bomaiio Charini amlare (FltcLeiaee, Jahrb. Sapplenw^th. XTIII. 587 iqq.).
». Vo]r. SuWTTxtLLii, De C. Pliai Seeutidi litrii grammalitii (fierol. DiBert., IB5S}i Haunui,
Otutiliimi Chariiiaim {Btrmti, 11, 139 eluir.); W. Bien. Aelignù, etc., Tenboer, iHH.
-dbï Google
350 GRAMMAIRE COMPAREE DU GREC ET DU LATIN.
Charisius que nous connaissons la doclrine de Q. Remmius Palœmon, le premier <iui
composa une vérilablc grammaire latine ei dont l'influence fut longtemps sans rivale.
Q. Remmius Palœmon' florissait en l'an 47 de notre ère. Rien qu'on trouve dans Quin-
tiiien (liv. I"", chnp. iv à vu) des renseignements précieux pour la grammaire, il fout
aller jusqu'à l'époque de Trajan pour rencontrer de véritables grammairiens de valeur,
Velius Longus et peut-ftre aussi Flavius Caper. Sous le nom de Veiius Longns, il ne
nous est parvenu qu'un traita de orlhographin*. Quant 1 Flavius Caper, il avait composé
deux traités de grammaire, l'un intitulé de lingua Latina ou de lalinilute, l'autre Lihri
dubii geneiii {ou $ei-monit), dans lesquels ont largement puisé Charisius et PrJscien.
Nous avons sous son nom deui petits ouvrages de Oi-lhogi-aphia et de Verbi» dabii*,
mais, selon toute vraisemblance, ce ne sont que de maigres extraits de ses grands
ouvrages^. Sous Trajan ou sous Hadrien, Ctescllius Vindex avait écrit une sorte de
lexique par ordre aJphabétique, Slromateu* ou Leetione» aaliquw, dont d'importants
fragments nous ont été conservés par les grammairiens postérieurs*. Mais le plus
céli^bre des grammairiens de cette époque fut Q. Terentius Scaurus; il vivait sous
Hadrien, et, outre des commentaires sur Plaute, Virgile et Horace, il avait laissé une
grammaire latine : nous n'avons que deux extraits de ce dernier ouvrage, l'un nous est
parvenu sous le litre de de Orlhogeapkia* , l'autre traite des adverbes, des préposi-
tions, etc.'. L'ouvrage d'Aulu-Gelle {Soctei Allicm en vingt livres)^ louche à tout; il
n'est donc point étonnant qu'il s'j trouve des renseignements utiles et intéressants sur
la grammaire latine*. On peut dire qu'avec Aulu-Gelle commence la mode des extraits ou
des abrégé, mode qui a causé tant de dommages a.ui œuvres originales et en a tait perdre
un si grand nombre. La grammaire n'échappe pas â la loi commune; au troisième et au
quatrième siècle, c'est à peine s'il y a quelques travaux originaux et personnels : on se
borne ï abréger les grammairiens antérieurs. Ainsi, à la fin du troisième siècle, Nonius
Marcellus compose, en faisant de nombreux emprunts à Aulu-Gelle et aux écrivains anté-
rieurs, une compendiosa doclriiia, sorte de recueil d'expressions et de termes antiques
rangés quelquefois par ordre alphabétique . La science de N'onius n'est que superficielle,
sa critique est nulle, mais les citations qu'il fait des anciens écrivains sont très nom-
breuses et nous apprennent bien des choses sur la langue latine*. Vers le milieu du
quatrième siècle, le grammairien -rhéteur C. Marias Victorinus rédige une art grantma-
liea en quatre livres dont le premier seulement traite vraiment de questions de graro-
maire, les trois autres étant consacrés â peu près exclusivement i la métrique'*. A la
même époque que lui, .Elius Donatus extrait des travaux antérieurs une grammaire {w*
grammaliea) dont les principes ont servi de fondement & la grammaire latine de tout le
moyen âge et d'une partie des temps modernes. Cette grammaire nous est parvenue
sous deux formes ; la première, abrégée [art mi'nor). ne traite que des partiesdu discours";
I. Vny. Haikiuu., •/« Q. «eaiiiiU Paltnianii libHi Br"""""!'''' (Lf'V'g' <««')** Fm». o»- cifti.
i. Vof. KiiL. GratHMalIci lalinl, I. VII. p. 4«: Km, OtMirt. i'm V<fium ZoRfnm (Uille. ISTTJ.
1. \af. Khl, aramm. lai.. I, >II, pp. 9Î «I l«Ti Kdl, ihid., vri, p. KS ; F. Oitin. dt Flari»
Capro H Agnrcio grammalifii (GiHsen, 1!*li)i W. Cmhhi, PhiMogai. t. XVIII, p. i»5; W. Bua-
uu, lat. Orihaer., p. t).
t. Voy. KiiL, Gr. Iali«i. t. VII. pp. IJ», iOi, im-. I. Bhtikkiih. de (irllU fomibni {iUD),
. Cr.'laL.t. VM. p. 11. I Sp.'i». t.
. Four Im diverto qnolioi» nlalivn k Scum»,
t7 ; F. BCuitiu, aheiH. Jfm.. I. XXÏI V, p. Î48.
jJKcH, (l'-Vifrii Vide
s. Voy.
». V«y.
Km, Gr, ,
K>iL. er. 1
!al.,t. VM,p. Il, 1 Sp.i
tal.. t. VII. p. i». 3 à p. :
t»,i.
vof. Km,
op.ci;..t.^
fll.p.l;W.Bi.
f'V.,p.
T. Db »
• U.« nom
S. Voy.
Védil. rtc U. U»Ti (Leipiig
, Ig53).
«. ^it.
let Ho(h(Bil<,
I»lî), d.I
.. Ouicl
d-Oaion (0
iiford. is»;
i. «Ile-ci iDith»'
ri^).
10. ÊAU
:. di>» K-il
r. VI, p.
I.Voy
(1U1I., is
7l,pr..gr.«(»<lo«inei»«
d'«*).
II. ta.
lï, pp. 3
35-l«<
-db,Google
MÉTHODE POUR I.ÉTUDE DES FORMES. Î5l
la seconde, plus complète, est divisée en trois livrea'. CeUe grammaire a élé commenlée
BU qualrième siècle par M. Servius Honoraliis, miseiconiribulion, au cinquième siècle
probablement, par Qedonius ei Consentius, commentée enAn, au cinquième ou au
sixième siècle, par Pompeius. Tous ces travaux nous sont parvenus'. A la seconde
moitié du quatrième siècle appartiennent deux grammairiens célèbres, Charisius el
Diomède. Flavius Sosipaler Charisius avait composé une grammaire en cinq livres,
compilation utile des meilItHircs grammaires ant«rjeures; nous l'avons conservée presque
entièrement'. Quant ù Diomède, nous avons de lui une grammaire [art grammalica]
en trois livres dont le fond parait avoir été emprunté i M. Valerius Probus*. A la Un du
quatrième siècle, en 395, le grammairien Arusianus Messius composa un recueil alpha-
bétique de substantifs, d'adjectifs, de prépositions et de verbes qui admettent diverses
constructions avec des exemptes empruntés à Virgile, à Sallusle, à Térence et à Qcéron
(Ejrempla eloculionum w f'ergilio, Salluilîa, Ttrenlio, Cicrront, tligetla per tilleras) .
Enfin c'est aussi au quatrième siècle que L. MUller rapporte les divers ouvrages de
grammaire qui nous sont parvenus sous le nom de Probus'.
Dans les siècles suivants on ne trouve guère ù citer, comme réellement importants,
que les travaux de Priscien, grammairien contemporain de l'empereur Anaslase et qui
enseignait la grammaire A Constant in opie à la fin du cinquième et au commencement
du sixième siècle. Ses dix-huit livres à'inilifuliom geammaticattê sont pour nous le
plus précieux de tous les monuments''. Après lui, on peut encore citer un traité de
FI. Mt^nus Aurelius Cassîodorus. Cet homme d'Êlat illustre était aussi un historien et
un savant; il nous a laissé un traité de Orthographia*. Après lui, il ne nous reste plus
guère à citer qu'Isidore, évéque de Sévillc, et Reda. Le premier, écrivain infatigable, qui
virait de 570 & 636 environ, nous a laissé vingt livres d'éIymol(^ieB et d'origines (E/jf-
moloi/iarum [origintira] lit/ri XX); les onic derniers sont entièrement consacrés à la
langue et malgré bien des fautes, malgré bien des erreurs dues k l'ignorance ou à
l'inintelligence de l'auteur, ils ont rendu et rendront encore de grands services à ceux
qui sauront les consulter". Quant ù Beda, prêtre mort en 73j, il a composé un certain
nombre de traités de grammaire, surtout d'après Doiiat, Charisius et Diomède ; on y
trouve quelques renseignements utiles'".
Tous les grammairiens que nous venons de riter et d'autres encore ont été réunis
d'abord par Putsch (Hanovre, 1603), puis par Lindemann {Leipzig, 1831-1B40) ; mais
ces deux collections, dont la seconde d'ailleurs est inachevée, ont été dépassées par la
belle édition de Keil commencée en 185fi chez Teubner, i Leipzig, et qui comprend sept
volumes. Le Supplément, publié par Hagen sous le litre A'Anecdola Hfirelica (1810),
renferme certains grammairiens du mnyen Age.
1. tdn. <lui Kiii., Gmmm. 1
!iii.,i. IV, pp. 3»;-*ei.
in aritm Danali (duu KkiL. Gr. M., l. IV, pp. 400
-U8). — f.
Ifdonii
an (iluu KiiL, Gr. M., t. V, p.
, »: tt.ibul., p. J). — &>iiHiilii art (dam ItniL. 6'r.
, 3M,
rf. iftirf..p. aî4).-P«n>pqn.,
, pp. ÎS-3li
).
1. Éd. d»o. KiiL, Sr. io(., l.
1. p. 1 «\q.
t. Éd. duiiK..i, Gr. /o(..l.
T, p. ï»8. Voï- Siïïi, lie Probo, p. ISO,
S. Édil. du» KiiL, fil', lot..
1. VII, p. 4(9. Vor. Suiiiau, StMl. cril. Schol. l
Ou», Beilf., 1. Il, p. 3(9 ; Va
a DH Boni, Spee. lill..., tum nppenrlict <l« Aruê,
l'a».' Voiii
plU (\aarnlua, 1845).
t. CoMoH™ (duu Kcil, ûr. .
lai.. 1. IV, p. 3); Ar, Probi ou Valicana (dii» Ko
i1, op. cit..
1. IV,
p. 47). Ino Bou.clfc! rwtnsioii
duei W. Hfreu. Tant de pardlrc dam l'ArcA/i. i
it Wœiniin,
l. XI.
d'iprèi la nctuiion du H. HcrIi.
H. Éd. dam Keil, Gr. lai., t. VII, p. 1*3.
et IV (Rome, 1797-1801), «produile par l'ilihé UigQc, Palrolofl.V,
10. Ëdit. dana Kiii, Or. lai.. 1. Vil', pp. ÎÎ7-!«1.
-dbï Google
25! GRAMHAtRE COMPARÉE DU GREC ET DU IjlTIN.
346. — I»«crlpilo»B latlnea. — pour compléter et rectifier lea renseîgnemenls
donnés par toua ces grammairiens, nous avons les inscriptions; il fout consulter le
Corpus Inseriplionvm lalinarvm publié par les soins de l'Académie des sciences de
Berlin (particulièrement le tome I"", Intcriplîones aitliqm'itima ad C. Catan't morlem,
S' édil., 1893, par Th. Mommsen); Ritscbl, Pritrm LalinilalU mtmumenla epigraphica
(Berlin, 1862); TH. Hohhsen, Aei Gealm diri Aiigutli {BeTVm, 1865; reproduit dans
le lome 111 du Corput); Th. Mohhsen, lasci: i-egni Ncapolilani Lalinte, Leipzig,
1852; VEphemerit epigraphica (recueil destiné i. compléter le Cof^iu») ; L. ItKHIEB,
Intei-ipliojit romaines de l'Algérie (1B55); De Rossi, Ituer. chrietiatue urbi* Itomse
teptimo saculo aaiiquiore» ; Oiie[J.i-IIbnze:(, Inaeriplionet latina (pour celtes qui n'ont
pas encore été éditées dans le Corpu*). Les particularités les plus intéressantes qui se
rencontrent dans les inscriptions latines ont été recueillies par Willmanns dans sis
Erempla ineeriplioiwm Lalinaram,
Tous ces travaux ont été mis à profli par Nei;e dans son ouvraj^ Laleinische Foitnen-
/(Ai-edont la troisième ëdilion est confiée aux soins de M. Wagener'.
Rkuahodk. -
- Bien qiio
cet auvr
ago soit parfait cr
1 son genre, i
1 ne dispcntera pria
liinoa. c-
eat-t'dirfl nui ins.
criplion
t et!
.|>I graunniairien., e
u'eil pas înntlls
d'iodiq^r"
l.oigi
(DUTcnl. Ainsi.
quand ila i
■s Irouïi
,ntnnpr6«.ncodo
doui'oi
doldiitjpclions
d< sens cbi
t(c-e>lloca<paur
■or(ei
;rxipeclo, exprclo;t
il>lieDD«nM>nl
«p grandi
ompta d,
:lls*c<:ardeii
il trop au principe di
par siomi'io. d<
inontaiti, if, d.', rf;
i.-caqii
ne iTOOve p-ère
iif'S"""''"'
maistciirarcnicn
p. dei.
dtii; lea formoa ii.
ont ilé inlroda
gramina
de l'a
n»logi.:d«mènio.o
1 inlroduil 1
a forn.o
In >1» ab
lo l'élïmologie. ol. i
de fnnlai.i,
). ils don
■enco
àuDo manvaboori
GOrrobortet psr le tdinoignago dus inscriplloos. parce que les Ibéorio* grammaticales ont influence
les toiles des grammairiens on que les insciïpliona qnelle était la Traie prononciation on la Traie
oithographo, Xculoroi) it ne Teut pas oublier que loi poMes ont introduit certaines Tornei
parlicullAres, toit qu'ils do aient eu besoin pour faire lo Tors, soit pour d'aulrea raison*.
346.— BlaaiiacriiB. — En latin, comme en grec, nous aurons recours au téraoignaf^
des manuscrits, et ici nous sommes plus Tavorisés que pour te grec ; car pour un certain
nombre d'auteui^ latins nous avons des manuscrits antérieurs au septième siècle, nous en
avons mfme du quatrième siècle, tandis que les manuscrits grecs Eont pour la plupart
beaucoup plus récents. Quoi qu'il en soit, tes manuscrits ont, en latin comme en grec,
une autorité limitée en niaiière de formes : ils contiennent en effet un mélange de
l'orthographe de l'auteur avec celle du copiste. Ils ont une grande autorité, quand ils
ont conservé des formes anciennes ; ils n'en ont aucune, quand ils donnent des formes
qui ne sont pas celles qu'a drt en>plover l'auteur, chose qu'on peut démontrer par
d'autres témoignages.
La question de l'orthographe latine est bien plus avancée que celle de l'orthographe
grecque ; tandis qu'il n'y a pas de traité d'orth<^raphe grecque, nous avons un excellent
traité d'orthographe latine d il à W. Brambach. L'orlht^raplie que nous conservent
encore certaines éditions publiées en France n'est pas bonne et doit être réformée; elle
vient du moyen &ge et s'est perpétuée, parce que les premières éditions des auteurs
latins reproduisirent sans y rien changer l'orihographe des manuscrits du quiniiéme
siècle. La réforme serait facile, car elle ne porte guère que sur une soliantaine de mots*.
I. Berlin. Caliary.
-dbï Google
DÉa.lNAISON NOMINALE.
CHAPITRE PREMIER
DÉCLINAISON NOMINALE
BlbUagrapU». — K. Bruchanm, Grmidru), elc., I. Il, 3S 181-104 (p. 510-730). —
V. He.Nhv, Pi-écû de Grammaire comparée du grte et du lolin, 5" éd., p. 198 sqq. —
Lko Mkver, Gedrmngta Vei'gleichung der gr. und lai. DecVtnation, I86Î. — Ed. Audouin,
de la Dêclinaiion dant Uê langue* indo-européennes. Parie, Ktincksieck, 1898.
K, Bhugmann, Grieekische Grammatik. 3* éii. (1900), B 150-275 (p. IBO-WO). —
G. Mkyer, Grieth. Gramm.. 3* édil., %% 310-38S (p. 10J-4B6J. — KChner-Blass, auif.
Gramm. der grieck. Sprache, t. 1. g 159 Cp- 355-5"9j.
HBRr.ueT, die Eniwicklung der lai. FormenbilduHg, p. 7 «qq. — F. BuECDELKn,
Grundriês der lai. Decl. (1866), nouv. éd. publ. par Wi^dekilde, 1879. — L. H.Wkt,
Précisée la déclinaison latine (trad. de l'ouv. précéd.), 1675. — KChner, au*/*. Gi-amm.
der lat Spr., t. 1, p. Mi wjq. — Stolz, laS. Gramm.. 3* éd. (1900), p. 106-193.
347. — DëcliiiBieoa primitive. — La déclinaison grecque et
la déclinaison latine n'ont pas consen'é tous les cas que comprenait
la déclinaison indo-européenne primitive.
i' Celte déclinaison primitive possédait, au singulier, sept cas :
Nominatif,
Génitif,
Accusatif,
Locatif,
Ablatif (trois formes),
Datif.
Instrumental (deui tomies).
11 faut ajouter le vocatif qui n'est pas un cas, mais une sorte
d'interjection, ne jouant aucun rôle grammatical dans la proposition'.
S" Au duel, la déclinaison primitive n'avait que trois cas :
. Nominatif-accusatif,
Datif-ablatif-inslrumental,
Génitif-locatif.
'A" Au plwiet, la déclinaison primitive possédait si\ cas :
Nominatif, 1 Datif-ablatif*,
Accusatif, Instrumental,
Locatif, I Génitif.
Remarque. — Ainsi qu'on le vuil, au pluriel, il n'y a\-ail pas de vM^lif ; le datif et
l'ablatif se coofondaîenl, et il n'ï avait qu'une forme d'instrumental.
1. Voj. K. Bicoiun, CrunJciM, tk., 1. 11. 5 JBÎ. I' (p. 70« sq.).
-dbï Google
!51 GRAMMAIRE COMPARÉE DU (iREC ET DU LATIN.
348. — Déclinaison en grrec et en latin. — Le grec n'a
conservé, au singulier, que quatre cas :
Nominatif, 1 Génitif,
Accusatif, I Datif,
plus le vocatif qui, comme nous l'avons déjà dit, n'est pas un cas.
Le latin a conservé en outre l'ablatif.
Au pluriel, le grec et le latin n'ont que quatre cas. Dans les deux
langues, le vocatif pluriel se confond, pour la forme, avec le nomi-
natif; quant à l'ablatif latin, il n'a pas au pluriel une forme différente
de celle du datif.
el le latin ont ronservû quelques re&b^ Am c:is ilisimrus ilnns
[s isolés que nous aurons A examiner.
349. — Bd duel. — Le latin a perdu le duel.
Le grec l'a eonsené, mais certains dialectes ne l'emploient pas, et
dans d'autres il a disparu très vite.
Les seuls dialectes qui connaissent le duel sont : le dialecte homr-
rique, le dialecte attique, le dialecte béolien. Très rare dans les dialectes
doriens, oii il se perd de bonne beure, le duel ne se rencontre jamais
dans le nouveau diakcli; ionien^ ni dans tous les autres dialectes.
Enfin il faut noter que, même dans le dialecte atttquc, le duel
disparaît assez vite de l'usage.
350. — Division des déclinaisons. — On divise les déclinaisons
d'aprës la terminaison du radical'.
Le radical peut se terminer soit par une roiuoime soit par une
voyelle (ou diphtongue).
Il n'y a donc tbéoriqucment que dfux «léelinaisons : la déclinaison
des radicaux terminés par une consonne et la déclinaison des radicaux
terminés par une voyelle. Mais, dans la pratique,
1° La déclinaison des radicaux terminés par une consonne com-
prend en outre la déclinaison des radicaux terminés par -u
ou par -I, c'estrà-dire qu'elle englobe la troisième déclinaison
du grec et du latin, ainsi que la quatrième déclinaison latine.
2» La déclinaison des radicaux terminés par une voyelle com-
prend deux catégories :
a) La déclinaison des radicaux en -a, embrassant la première décli-
naison grecque et latine, ainsi que la cinquième déclinaison
latine.
b) La déclinaison des radicaux en -o, correspondant à la deuxième
déclinaison du grec et du latin.
-dbï Google
ltËCU.NA[SOM NOMINALE. iàh
I. — SiNOUUER.
§ i. — NomiDatil des radicaux en consonne.
A. — Grec.
351. — Nominatif caractérisé par -ç. — Beaucoup de radicaux
en consonne, masculins ou Téininins, ont un nominatif caractérisé par
un -ç(voy. ci-après, §352)'.
Mais le neutre de ces radicaux et des radicaux en -i et en -v est
caractérisé par l'absence de toute désinence.
Ex. : l^fi, habile ;r,Sû,agré.ible;Yx).a, 1ait;{j^^t, mal: |xi^xv, noir; TiO^'y,
plnçani; "pfpov*, porlani; tv, un ; r,T:xf* , fiiie;yivoî, race, etc.
352. — Dans les noms masculins et féminins pourvus d'une dési-
nence, la rencontre de la désinence -ç avec la consonne finale du
radical amène ordinairement certaines niodilications dans la forme
du mot. Ainsi :
i" Dans les mots dont le radical est terminé par une laèiate, la
labiale combinée avec le -ç donne un tp.
Ex. : Ti çXtfJ' (= ' çX(ê-î), la veine, 7) ),a0.àt[<, l'ouragraii.
3° Dans les mots dont le radical est terminé par une tjuiiurale,
la gutturale combinée avec le -ç donne un Ç.
Ev. : ô çûiaÇ (;= 'çuXxx-i;), le garde, ïj [iiijTiÇ, le fouet.
3° Dans les mots dont le radical est terminé par une dentale,
la dentale s'assimile à t, puis lu groupe » se réduit à ç.
Ex. : -J) xaxÔTDî (— *X6Ot0TST-î, xnx.fjTâ.'t-ç), la méchancelê; ô (h^C
ouvrier, aerviieur à gages {;= *&tiT ■(=; *6riff-(), — Ô çuy^Çi ''«^"^
(=:'(f^yxZ-i=^'if^'(a.t-i^ çvyaff-î), — v] àcnuiÇ, lu bouclier
(= *à<ntiS-( = 'àffitiT-; = iffwiff-(), — ■») xôpuç, casque
(^= 'jtopw8-î, *xopUT-ï, xopuo-ç). elc-
nEVAnouEs — ]. Noter que le dédoublemenl de -m- n'amène pas d'allongement
compensatoire .
Eï. : Xi[ii.TtaÇ, flanibnu (p. *i«|iitaS-;, * Xa[jnt«S-î).
11. Le nominatif ^ Sxjjixp (cf. Hou., II., XIV, 503; Od., iV, 126|, i'«pouM, vient
du radical *Si|jiapT- ; le grec, à l'exception du dialecte dorien, ne supporte pas deux
consonnes 4 la Ra d'un mot. Le nominatif S3[/.ap; cité par HérodJen (l, Si6, 7) est une
fortnaiion postérieure,
UBdébrndiid«n>ÔD>lriliriad,-eur.''(0- (cV d-^rti.'M^'. <*)'
î. Pnat'ïiStvt-, •etpov-t". «le. (cf. d-ilem«,5 336). La forme» itliquea niv *l iit4v, »ii regird
do,(„i«5v.ldeanSv chei HomSrc (cf. /(., I, «01 ; XX. 15fl. .!«.) »nl due. > l'.Ddogie dti iukuIui
-dbï Google
956 GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
353. — Dans les radicaux eo dentale précédée de nasale (-«(-),
le nominatif est, en grec, sigmatique partout sauf dans les participes
de forme thématique et dans quelques substantifs isolés (ci-apri;s,
§386).
a) Ainsi les radicaux de participes présents (tiSM-, etc.), et
aoristes {Hh-r-, etc.), ont un nominatif en -iv^* dans le
dialecte crétois (cf. xaToc6£vç, Inscr. de Goriyne), en -r,; dans le
dialecte dorien (cf. xuTaXu^axuOi^ç, TaM. d'Héracléc, l, 56), en
-ei; dans les dialectes ionien et attique, dans le dialecte de la
Grèce septentrionale et dans le nouveau dorien (cf. ti6c£(,
xaTaOeiç, etc., et voy. ci-dessus,^ 196, 3»; 241).
b) De même les radicaux de participes présents (^i^ôvt-) et aoristes
(SôvT-), ont un nominatif en -ù; dans le dialecte dorien
(cf Siûûî, 8(jl)(, etc.), et en -ovî dans les dialectes ionien et
altique (cf. SiSoûi, Soôç, etc.).
c) Les participes présents comme tuAwi (p. 'Seixvuvt-;) et aoristes
sigmatiques comme Xvscc; (p. * Xusav-r-;) appartiennent à la
même formation.
d) Enfin on rangera dans la même catégorie les adjectifs à suffixe
-FevT-, comme /apUiï (rad. j^apicvT-), TrXotJtoùç (rad. t;\x-
xô(VT-), etc., et l'adjectif -nS^ (p. "itav-r;, rad. Ttctvr-).
ItEHABQL'Es. — I. Certaines rormee de parUcipes, de subsianlifs ou d'adjectifs sont en
-âï, 'lï, au lieu d'élreen -â{, -(i; (cf. STJiiaï, HÉs., Théog., 521 ; n^à^âf et Aiaf cliei
Alchak, fi:, 68; ■fjxpUt, Ti^u-iJE;, ai'itOtTdïï, àsTtpc>£; chei Rhia^os, cilé par HÉao-
DIEH, II, 6n, 33; en tbessalien fîisfytHi ^ eûe^y^tiC;, partie, de fûipyt'CËil^i =
tùtffttià [cf. CoLLiTZ, 361, B, 9]). Cette abréviation de la llnate était régulière devant
une consonne (cf. (( tov p. fv; tiv et xtoriç p. 'xevffToç, 'xïuttoî, de x»yt-t(0, ci-
dessus, S 335, 2*, fl, p. 241] ; elle a été ensuite généralisée.
II. Le substantif alliquc àS&ûç, dem (rad. ôSovt-), se rattache à la même fornui-
lion que les participes SiSoû; et Soù;, Toutefois, l'on trouve le nominatif ôSwv cliei
IUrodotb [\1, 107) el cbez Hippochate; nuter aussi le composé xuvôSuiv, au lieu de
xuviSBooç, cbei ËPJCiiARHB, /!■. 9.
354. — Nominatir sans -ç ou nomlnatir à allongrement. —
Les radicaux en consonne qui ne présentent pas de -ç comme indice
du nominatif singulier sont en général caractérisés par un allonge-
ment de la finale.
355. — Radicaux terminés par une nasale. — D y a ici
plusieurs cas à considérer :
i' Les radicaux en -(lov-, ~fj.ii- (cf. ^afftuv, £x[j.uv, notn^v) et en
-OV-, -IV- (cf. ÎCÎTtUV, TtEuv, «ÛffUV, T^XTUV, TlpTlV, âpffVlV,
-dbï Google
bÉCUNAISON NOMINALE. 357
çp^flv, elc.) présentent trois états dès l'origine (cf. ci-dessus,
§ Î5J) : une forme forte {-mon-, -mên-, -on-, -en); une forme
moyenne {-mon-, -men-, -on-, -en) et une forme faible ou
réduite {-mn-, -n-).
La forme forte se reconnait au nominatif singulier formé sans
SuftlKe -ï (cf. KXJIUV, 1tOl[t1^V, ît^TUtùV, çpi^v).
La forme moyenne se reconnait aux cas obliques (cf. Kxfiovx,
Roi^vot, — w^Trova, çpévat)'.
Enfin la forme faible se reconnait : a) dans les substantifs et dans
les verbes dérivés comme «of^wi, T:oî(tviov, jcoijtottvû), etc. ;
b) dans quelques flexions comme ofamv (p, 'çpv-uiv), etc.
IUharoub. — Sur le nominaiir [^ÉXaç (du rnd. î*«).«v-], vov. ci-aprts, S 339, 3"
{p. 262).
3° Dans deux radicaux primitivement terminés en -m-*, le nomi-
natif singulier est caractérisé par l'allongement de la finale.
Ex. ; /_9<iv, lurre; ^W*'*'' "'''^^■
Les formes moyennes '^^oj^ et 'ytri^.- ont été remplacées aux
cas obliques par ^Ocv- et yiov-, sous l'influence de l'analogie
du nominatif.
3* Les comparatifs en -uv sont caractérisés aussi par l'allongement
de la finale du nominatif.
Ex. : pi^Tiuv, i^9i(i>v, (tii'ïwv (= '(iiy-ywv), etc.'.
356. — Radicaux terminas par -nt-. — Les radicaux en -nt-
sont caractérisés en grec par le simple allongement, quand le groupe
est précédé de la voyelle thématique -o-* (cf. ci-après, § 468). C'est
le cas, par conséquent, pour tous les participes présents, futurs
ou aoristes seconds actifs de la conjugaison thématique.
Ex. : çfpwv (gén. ç^povroç), porinni.
^ûcuv (gén.?,ûffOVT0(), (kvant déJier.
■S«V (gén. iSÔVXOî), ayant vu, etc., etc.
et pour des substantifs comme yjpttv (gén. yifovxoi), vieillard'.
(cr ][(i[iiâv. ^iiiiAvoc ; 'EXX'»!». — 'E).Xïiïo(, fie).
3. Sur l( rurmalion de tn comparalitg lt> «Ta ij«iwureDl partage. Voj. K. Bicuim, Zeilschrifl du
Kuhn, I. XXIV. p. 5* K|q.; /. Scum, ibid., t. XXVI, p. 37T <qq.; D.^bukii, Gramm. u. tlym.
SlHd., I, it; K. BBCoiAini. Oruailnu, rtc., I. II, p. 401 sqq. ; Jonisiin, danj la Beilriçe de
BciienlMrpr. t. XVIII, 50; TinniTiii. dtiu U Ze'fieAri/) da Kuhn, I. XXXIII, p.sai iqq., dléi par
G. HiiH, Griich. GmiRm., 3'«d., M'A. P-4II).
4. nraupqnn qut dau Iito-Jï pour '{[-Jo-vt<. t'a fùl p*rlî« de la ricine.
3. Sclno K. Bamiiini, Orutidriit, etc., t. U. § l«8, p. 535 aq., on doit tuir dam c« rurmatiou
-dbï Google
958 CHAMHAIHE COMPAREE DU GREC ET DU UTIN.
Rekahouk. — Pour les nombreux radicaux en -ni- qui ne rentrent pas danà rctw
catégorie, voy. ci-ilessus, S 353, p. SSG.
357. — Radicaux tcrmlDés par -r- '. — Les radicaux terminés
en grec par la vibrante ~f- ont, en règle générale, un nominatif
singulier caractérisé par l'allongement de la Hnale.
Ex.: p,lÎTl)p, mère; OOTl^p, dispensateur i pY;Tb>p, orateur.
ilE^iABQUEd. — I. Dana les noms de parenté à suflixe -tt,9-, le sufli^e se présente
sous la rorme forie au nominaiif (gr. TcaT^p), sous la forme moyenne k l'accusaiif {c(.
mxipx) et sous la forme réduite à divei'S cas obliques {et. Tcatp-ii, itatfiis
p. *:cxTp-<ti). Par conséquent, la flexion de ces noms, si elle était phonétiquement
régulière, devrait èlre conforme an type suivant : (sing. : itat^^p, natta, jcattpi,
■KXTfit, ^ratpi, — Duel : itarip*, * itsTfOiv, — Plur. ; itaTtpïç, miTïpat, satf lûv
[HoH., Od., IV, 681; VIII, 245J, niTpi<;t). Mais l'influence de l'analogie et l'insiincl
qui pousse le langage A établir l'unirormité ICi où il devrait y avoir diversité, a, d'une
pari, donné naiss:ince A certaines formations comme notTcpo; (HoM. el dial. Ihessal.),
Tcattpi [é[i.) eliEiripiuv (dial. ail.) modelées sur nxTÉpi, TCïTipG^ et, d'autre part,
refait certains cas comme duYXTpa (HOM.), Aûfarpt; (Hou., H., IX, I4t), OÙYSTpa;
(ép.) modelés sur TtaTpi, iufxtfi.
II. Le suffîie des noms d'agoni en -TT|p-, -luip' se présente aussi sous trois formes :
la forme forte qui caractérise le nominatif singulier et qui, dans presque tous ces mots,
a passé A tous les cas (cf SoT^p, ace. SsTfJpi, Jauiieui, elc. ; [t-'f^aTtap, ace. \tr^vî»px,
couMiiicr prudcDi, etc.) ; la forme moyenne qui se trouve, par exempte, aux cas obliques
du mol SiuTup, Ace. SuiTOpx, etc., domifur), et dans un dérivé comme ffurtcipz
{p. 'vtuTtpyx) ; la forme faible qu'on reconnaît, par ciemple, dans un dérivé comme
<^àXTpia, elc.
III. Les substantifs o t/wp, mg dei dicai, et & xtXuip (EuR-, Andr., 103:!), nia,
njaion, De soni point encore expliqués : ils gardent -<u- dans toute la déclinaison ; mais
(;(à>p fa il aussi A l'accusalir î/_ù> (cf. Hou., //., V, 416), comme si le nominatif
élail * ix*"!-
Le neutre Tb niXiap, prodige, momire, ne se rencontre qu'au nominaiif et à l'arcusatif-
Tels sont encore tô aAup, lu buiin (Hou., Escbyle, Sopa.), ri iéXSwp, le »ulw<i(Hoii.,
HÉS.), TÙ TÉx^iup, le tigao (Hou.).
IV. Le Bubslanlif 6, ■/] [tàpru;, Wnioin, gén. [iapTupoç, suppose un nominatif
* [ucpTupf devenu (<.îptuï par dissimilalion progressive, comme le dal. plur. * piiptup-
mv a donné pLxpTuviv. Le nominaiif (xâpTup est postérieur (cf. Hérodi&n, I, 46; 236;
BuUttin de corr. httl., X, 241).
Sur tes formes Cretoises (Gortyne, Lj'klos] |Xx(Tupï, pLattupoiv, voy. K. Brl'gman.i.
Grundria, etc., 1. 1 ', S 416, 1, b, Anm. (p. 43S); il suppose que p est devenu X ou
plutôt l palatal, lequel a donné i.
iiculrn
ÏÎ(10Ï. Bîov, de
., cl iH
,.
« ïa[l
■ InUruit it .
.. .. Kiuiv.gtu-.^cooduilà toi
pari ici pe< muculi
n> fiFKOv
, iiaioi
, IB-iv
»K«ddcfip
ai, \vati. te^v. D'Bulrc pari, l'cmpl
eadJreUriounibst
>-ur,d»
parlieipc* tiiW:
. a «dir M [
et. i (Ui).uv « lo rutor, l-iienir .]
.. Uiii
« rolonlien • ■
raciliié la
. [ormaliu
n dm
Tipulv, »•»
complcr qiK ™iH inilogie l'ol pru
:l-*lre d
oal>l.^ de eelle qii
l'en detai
1 «laUlir
*oc»lib xvov.
, ea((u>v {-^n rogirddu ««m. xiuv.
JiC^u,
Od'uoeparlet le
™alirïip«,(p.'
;e
d'utre part.
OuiDl «Il HibU.i«if ),iuï, qui do.-.
lit avoir
V -11. M
lelDem), il
a dA 1 il (orme de »n Domiiwtir 4'tt
duu 11 eilégorie d« radiu
1. UmuIi
Fidical Icrmioe m groc par 1 • It n.
iminilif.
caraeWris* p»r -; 1
et. i ai.-
« X leirl
-db,Google
DÉCLINAISON NOMINALE. Ïj9
V. Sur ie mol 3à[ju(p, voy. ci-dessiis, S 3S2, Rek. H. Quant à [^àxctp, biBoheungi, il
rentre dans la règle Rénéralc ; c'pst la forme employée par SOLO.f (cf. Stodée, Floiil. ,
98, 21) et psr DiPHFLE (cf Cléue.nt d'Aleiandhie, SIrom., Vil, p. 844) ; le nominatif
(j^ixapï (Alcm.), est une formatioii analogique.
VI. Sur /Ei'p, voy. ci-après, S îï9, 6°, p- 363.
368. — Radicaux terminés par -a-. — Il j' a plusieurs catégories
de noms à distinguer :
i" Les noms neutres en -oç n'ont pas de désinence au nominatif.
Ex. : TbyévQi, race: to Ti'fitvoç, pnfuijili! siicn'p, etc.
Reharque. — Le nomjnaiif présente, par rapport au\ autres cas, une apoplionie qui
Ee retrouve dans d'autres lances de la branche européenne. Mais dans les composés, le
redkal se présente sous la forme -t;. Enlln, on trouve deux fois un nominatif Tijxivtï
sur une inscription de Mégalopolis (cf. Recueil de Le Bas, 331 li, 31 ; 42; .
i" Les noms masculins et féminins en -ei- ont, au nominatif singu-
lier, la forme -r,i avec allongement, mais le neutre -a est
semblable au radical.
Ex. : fùytvi^ç, bien né, noble (masc. et fém.), rjytvéç (neutre), etc.
Uemaroues. — I. A cette catégorie appartiennent les noms en-xÀéTiç[=-xXtF»ii-).
lu ont ceci de particulier que dans le dialecte aitique, ia contraction de tfj (ti, tii) ne
paraît pas obligatoire.
E\. : 'IIf«xXéT,( [EUR., lier. ,2lù], ntpixXt-r)C (AmST. Acharn.,513), 'Itpcx^tT,;
(Ah., Paix, 1057), So(poxX«T|ï (Ar., Oit., 100; Greit., 781), S.tioiù.iyfi
(AR-, Gren., 81; Tkum., 169), *[Î>&kXéï,î 'Ar,, Theam., i69i.
Ce sont \k des exemptes empruntés aux poêles. Touiefuis en prose, A part les adjectifs
comme axXiT,;, qui ne sont jamais contractés, il ne semble pas qu'on évite la contrac-
tion, au contraire : ainsi le recueil des inscriptions attiques contient environ une
douzaine d'exemples de mots en -xJkÉvj;, comme 'W^xvCktr^i, MtvtxXiT,ï, etc., tandis
qu'il offre un nombre considérable de noms en -xXi^;'.
Dans les dialectes autres que le dialecte attiquc, la déclinaison de ces mêmes noms
présente trop de particularités pour qu'on puisse les énumérer ici. Voyez Kvb:4er-Buiss,
auaf. Gramm.iler gr. Sprackt, % 124 (p. 43isqq.).
Il- Sur les noms propres thcssatiens ou béotiens en -xXéceï, -xXtx;, voy. Klhnbr-
Blass, aiuf. Gramia. der gi; Spi-ache, p. 50t sq. ; Meister, die griecli. Dialekie, I.
2GS; 303; Fice-Bechtel, die gr. Feraonemamen, etc., p. 169.
111. Sur le nom propre 'AfT.t, voy. ci-après, % 365, Rem. III ;p. 271).
3° Les noms neutres en -an n'ont pas de désinence au nominatif*.
Ex. : yiipat, vieillesse. i'Aé-r:3.^, abri. T^p^ï, prodige.
aAa;, éclat. cùSx<;, sol. ^po'îi corne.
fftpAaf, escabeau. pp^TOtç, idole(enbois). Sï|Aaç, stature.
'. Gramn,. dtr
Sr.Sp,:.% \Î3, *nni. 6, p, 413 mj.
Sur 11 lom
■. ZeiUehrifl it Kubn, 1. XXtX, p. t
1- Fin, dani \n Btiirrge ilr Brirci
.b^gcr, ..
-db,Google
!60 CrtAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
Sétcocî, coupe. AÛ%i, toison. Xe'waî, rocher.
vt'pa;, récompense, xv^cpxç, obscurité. néfxç, terme.
v^êa;,craintereligieuse. xp^x;, chair. ^î^^i^ obscurité.
Behahol'E. — La. plupart de ces noms sont poétiques et Bont inusités ailleurs qu'au
nominatif et à l'accusatir*.
4* Il est permis peut-être de voir un radical neutre en — .ç dans
le mot 9^[i.iî employé, soit comme indéclinable (cf. Escutlb,
Shp;j/.,33j :iiT6(i-fl Hy.ii >.^ytti;), soit en composition (cf.Pi.iM»K,
l'ylh., 5, 38 : OsjAlTXp^WV, qui gouverne avec justice] *.
S" Les deux radicaux yiou- (p. 'aùscc-, cf. lat. aorora), aurore, et
otiW-, pudeur, présentent aussi un allongement au nominatif
(cf. lesb. a'ju;, dor. iw;, homér. rw; et aiSû;, att, aiSwç)'.
Remarque. — Il est vraisemblable que primitivement \'-o- ne se trouvai! qu'au
nominatif et à l'accusatiretque la flexion était T,u>f, 'rjOia, *r|to;,etc. (cf. J. Scbhidt,
ZeiUckrift de Kuhn, XXV, 2i]*; plus tard, l'analt^e étendit l'o à tous les cas et l'on
déclina T,û;, ■/]<«, îoùç {p. 'ï]Oit-oî, ïjO-ot), T,or (p. 'tiou-i, 'tiO-iI — «ÎSiôç, «iSG
ip. *aiSo5-a, 'a!6o-a;, «iîoOî (p. 'atSes-oî, 'aiSo-oîJ, *iS6Î(p. '*i5off-i, 'aiSt-i).
K. BhmiuRi dmi l> Zeilichrifl de Kiiha, I. XXIV, p. \j ; J. SmninT, dit Pluraibitdungen drr r'ndof
Heutra, p. STS ; Duniuuii, Gramm. K. etfm. Sludiea, p. H iqq. Kùi on n'a pt> pu jiHqu'ici cipliqw
lu ripporl qui piriit tàiler «Qln c« raoli et 1« dodu neuln» en -o; cl en -tir-- Sur «Ui qD«li«i
tDf, lHabKriilionid«G. Hiiii, Gnech. Grammalik, 3<édît..p. tll.
I . Tdulcrul) quclquFi-uiu ont une dicliniiiion conplilo «1 suiirnt l'un dH Iroii modMei d-dnmui :
Blngnllar.
,Vo;«. Vie. Aee. -ripai. Mpa;. «pi';.
Crn. Tfpi»;. xip&To; ri E^u;. (* Kfsï-a;) xpiu:<
Air. tépaii. xJpKti cl xépx. (*xptS-i) xpia.
Doel.
A'oJii. Voe. Ace. TJp«T« rt tipi. XÉp«T« d xipa. Cxpia-al xpiS.
Gfn. TtpiTuveltipûv. KCpituv. (* xpfi-uvJxfMSï.
Bal. tipavKv)' xlpa(ii(v). xpioai^v).
Sur iinlcurdn l^oignign qui ont ptmiii de dreucr e» Imii l;pn rie dédiatÙMB. loj, Ki'cam-
Bli». aiu/. a. ifer. ST. Spr., Hil, Anm. 1,p. 113; S 1*3 «* Ado. i, 3, p. tïO iqq. Qnain d»
■ulMtintiri cHti g ISS, 3*, cl qui dctraicnt K décliner nur tÔ xpia;. il Hroip, td Pp(Tn( ■ ridole •,
qu'iDi CM obliques ils ml un t >u lieu de > [cf. géii. ^pét*»:. Eocuili, SuppL, SOS ; Dit. ppf-rtl.
Eicimt, Shmi., J5S! Plur. ^uiD. cl Acr. ^plTtn, Euuiu, SH;ip)., 403 ; faiTr, EKn.. 5f;i(, «3. etc.
flpiiiuv, Ekh,, .ïe/K, B"; Sappl.. rH: — Plur. Nom. Ace., xiûsi. Hou. [cF. Utim., ïn, l»3j :
l>jil.,sûirri. Uoa., fM..iII, 33; — G«n.clD>l., ouSmc. oCS(T et aSfti, Bm. et pnMa épique»: —
ata., xvisou;. A»».. AiHnAJ,, iVL [à eùlâ de «vifiu:, Uaa,, (M.. XVin, ITO] ; Dil., xvjuE.
AmmL.. 7. 133 [ic<ït6de %<,{fi. Xis., C|lr.. IV. 1, l.t; U^ll.. VII. I. m]]. T.,y. KCuer.-BitK.
OU". cjY.. p. 13i. Ou Iniuie de'io*mc chei Hérodote "ripa;. ïip4o;, — iif«i, tipwç, — xipi;,
x^eo;.
i. Voy. DmiLUDi, Grautii. u.ilgm. Slmlica. p. !il.
3, Bn sUique. la furoK honériqu» j^û; ejt rcpr£wnléo par {u(, qui tuil U décliniÎHB dile alUquc.
-dbï Google
DÉCLINAISON NOMINALE. SOI
L'accusalir atù' qui suppose *ai«iTa, 'aiaxra, se rallache à la même déclinaison,
tandis que lu nominatif lîûv apparlienlft un autre radical.
Le locatif sans désinence aUf(dor.)p- 'aiFi;et le locatif avec désinence <thl (Hou.)
p. * aiFco-t, toujoun, se rattachent à un radical en -ta- .
6* Knfîii, les nominatifs masculins en -u; (neutr. -o;), des parti-
cipes parfaits appartiennent peut-être* aux radicaux terminés
en -i qui subissent l'allongement au nominatif.
Ex. : eiSùç, sachant (neutre i!8ô(), etc.
359. — Partlcularit£s. — Certaines formes de nominatifs pré-
sentent des particularités intéressantes.
1° Quelques substantifs masculins ou féminins ont un nominatif
à cumul, c'est-à-dire caractérisé à la fois par l'allongement
et par le -; final.
Ex : V) x^<>>7;T]Ç (gén. olXu'cx-oï), le renard.
Remaroue. — A celte catégorie appartient le mol ô noùf {gén. noBoï), pied, dont tt
déclinaison primitive n'a pas encore pu être reconstituée d'une manière satisfaisante*.
On est d'accord sur un point, c'est que la forme dorienne niù; [cf. siâç" itoii ÛJtb
Atupiïuiv HÉsvcH.j est ta réduction de 'x<ot-î=: 'itioS-ç (cf. ace. irdÔ-a) et que la
forme attique noù; est une corruption étrange'. Peut-être le paradigme primitif était-il ;
nom. îtiûî. Ace. 'itcûSa, génit. 'jmSÔï (cf. skr. pal, padam, padâà), d'od l'analogie
aurait tiré d'atwrd ic<uï, * itùiSx, tuoS^^ ei enfin W)t, mSc, v«SJ;.
L'o des cas obliques a contaminé le nominatif dans des formations comme ii<j;, Tf f-
noî, etc. (cf. Ttéç (Hébodie:*, I, i03]; àEXWiro; [Hoa., 7i., VJII. f09] ; iprinoî [HoM.,
//.,IX, 505]; Tpfcoç [HOK.,;;. XXII, 164]; «pTiiioç etTeTpaTroç, cr.:i. [cf. COMPA-
RETTi, LfggidiGoil..p. 262]: Ttif' ttoÛî. Aixiuveî IIésych.).
I. EmplDit pu Eubila (cf. Biiiu, Aaied.. l, p. SG3 «I Ami», M. d« TAm/iA., i. 350).
3. tl at dilBcUe da recomtniin 1( O^iinn priinili'a de «• moli. Vuy. K. Bimim, Zeiliehri/X d«
Kulm. I. XXiV, p, OS sqq. ; ). Scurnin. ibU., t. XSVI, p. 3Ϋ aqq. ; W. Soujui, ibUI.. I. XXTU.
94' K\<\. ; BintiKU».!, îbid., t. XXIS, p. US utq. et parlic. p. S17 ; Jou»hw, Britrmge de Bcvni-
bfrgfr, t. XVili, p. 40 aqq. ; K. BiiUAin. Gnmdriu, pie., 1, U, p. 41Û iqq.; eiUs par G. Hitia,
et u degri rMnit -uo-. Li Coraie eo -Fd9- h ircoiiuil dam ct£6; fiinilrr) ; la KirnM en -For- dam
l'ace. iliiTa et dui> te r»Ie d« la Oeiioa an -i- ; 1> forme en -Fcv-, dani lr> Kninlai en lîa (el. dur.
ippiT'I'- inwiTtltinî», ifftïXîta, a^ia-^a-faytSa, noui, au. ftfoïtta. à partir du 3* nièels av.
J.-C.]. rtmiiiins doiil le rapport xnt 1c KnlaiD en -u{a est diffidle à indiquer (er. loalero» G. Havia.
Beilrtefe da Beiianbcrger. V, i4i ; I. ScmioT, Zeiltchrlfi ds Kuhn, XXÏI, 314); onBn la torme -uo-
M renonait dana ISuîs pour * Fiivaia (cf. alir. Ttdud). Mail il Be rennri pat de et qui précMe la
preuTC (bu!ue que let participei dn parfait eu -imm- ai«ll aubi ralloDgtmcnl au noniiialir : eet fomtei
pim'tBl parfailcmeot proienit da -woi-i. Quelle qu'en loit l'orïgine, U longue du nominatif a pau6 InilA-
uenl dau cerlaiBH bmea boméiiquM eonme flaSaàiTK, ^ifÛTa, T(ftvT|(d:oc> <l<- On eipliqurra par
u« m«(aUit>a quanliutjrc (cf. cLdeiH», f 194. 1% b. C. p. Il3)let lOnn» alliquca teOviÙ(, -eÛTO;
{i-t. Stem.. Ch.. tSÎ; Aa»r.,Ol't.. 47«i Ln,, \l[, \H:3A: Si; Dm., III. 3: \tt., ina»., Vit, 4. 1»;
ff.ll , Y. 4, ». etc.). LcfteiiainTteviùoa, qeiicreneontredanaleDouvd alliqiic(ef. L».. XXXV, 31 ;
Du., XL, 11, el ÉTri*. pulérieura] t'eiplîque Hmi par l'anal, >gi« du uomlualir maKulio.
3. Viif. J. ScHiin, Zeiltekrifl de Kiiho. t. IXV, p. 13 sq., d'une pari, cl. d'autre pari, K. BaoO'
■lin. ilorphol. Unteriach., III. Ii4>q.
4. Ell« reste encore hieipliqulie ; ni l'bypotlrtie de Souitn (cf. ZàUckrift 6e Kuhu. l. IXIIL. %i«\. ni
eella de BunariaLS (ef. Am. joirrn. of. fhil., L SU, 3) r.e eonl Mlitrii^otei. Peul-élrs pourtant
Solmen »t-il plua prèa que BloonBeld de la ttril^, en wpposant que c'e^l l'o ferma dr noSÀt qui a
-db,Google
963 grammaire: comparée du ghec et du latin.
2* Dans le substantif xûwv, chien (cf. skr. çvà), dont l'accusatif primitif
devait être '^c'juva (cf.skr.fcitncun}, l'analogie des cas obliques
à forme faible (cf. xuvéç, skr. çunas), a contaminé toute la
déclinaison, sauf le nominatif singulier (cf. x'j>x, xûvcf,
xûvot;, etc.).
De môme, c'esl la forme faible qui a prédominé dans la décli-
naison du mot âpr.v (cf. C. I. A., I, 4, 122; Inscr. de Gos,
CoLUTï, 3638, 9; crét. Fafr;v, Compapetti, etc., p. 12 sq.; PnmmcBi's,
dansBekker, Anecd., 1,7; Ecstathe, //., 49, 28; 799, 38;0</.,ie27, la),
acc. Kpvx, gén. àpvôç, etc.
3" L'adjectif -/.{kii a été traité comme un participe en -vt-, pour ce
qui est de la formation du nominatif; aux autres cas, c'est le
radical en -v- qui reparait. Il en est de même de l'adjectif
'và\±i, mais pour celui-ci nous avons quelques exemples d'un
radical xiXavT- (cf. Hipponai. fr-, la : tî -rcji Tiî.avTi BovnxXu
«yv^xTiffaç ; Antimuchos, cité par Cikkroboscos [dans HAromeii, a(.
j.ent:, ll,S281 : oï Si TÔv nhmxidavxx xaTi'ffTUYov'). Il est vraisem-
blable que si ce mot a passé dans la catégorie des radicaux
en -V-, cela tient d'abord à la forme de son nominatif et aussi
au sens d'adjectif qu'il avait pris avant même que le verbe
dont il faisait partie eût disparu*.
4° Dans les radicaux en -iv-, les nominatifs en t; (cf. SiXçiç, Sala-
[Atç, p(ç [C I. A., n, 835, 89] ôiç [Hom., od., viii, 45]) paraissent
avoir plus d'antiquité que les nominatifs en -Iv (cf. SiXçiv,
I!a^a;y.iv, fit [ÔJOpfW, xaiTippiV Fusders Pétrie, Papyri, XIX, I, H;
xvitl. I, 7;xx, 1, 10] et H'vt). Toutefois, selon M. Brugmann^, une
partie de ces radicaux en -\i- sont des formes faibles de radi-
caux primitifs en -iVn-, -ton-.
5" Bien que dans les radicaux en nasale, le nominatif soit le plus
souvent caractérisé par l'allongement de la Anale, on trouve
cependant quelques formes sigmatiques comme xtsî(, peiftne
(rad. XT(v-), (l((dor. rî), un(rad. sem-), etc.
Rehaboces. — I. Mais le Inconien x^irfi qu'on lit Bur une inscription de dite asseï
récente (cf. C- 1. 1464) esl une formation nouvelle de nominalif pour ûpaviv, Ipar^v :
on Tolt cette forme reparaître dans le mot àppv,; sur un Papyrus de Paris du iv* siècle
I. V..I. G. Uni», GWrcA. Cra»im.,a*éd., p. 40».
î. SurUquiutlti-SidcUfliiila dam -tàU; (Tu«i.. 11,4: AniiDi. Pal, IX, 37») tt dut |lÛ.S;
(nM»H ciU pir IIinsMii. n, «IT, ii), •SI. ci-don», S 3S1. d. Bm. I.
3. Vny. K. Bnrniim, KrknifWH.ctc,, I. II, 331, ciM piP G. Kttn. Grieek. Grtmm. 3> M., p. 40».
4. Viiy. Wiuii,!, Zauberpopym, p. 40, 1. 361 ; 170. cilC p«r C. Mm», Grinh. Oramtu . »' M.,
p. 40$, il qui Mit rcmin|uo (•■ mipruill^.
-db,Google
UËCLINAISON NOMlKALt'. 903
II. On a vu ci-dessus (p. 9IS, ll}°)qae laforme primilivedu mol fi.TJv, mois, ËUit'ti.Tivï
(cf. gén- lesb- |*.îivvOî [-= *(i-iivff-0!], ail. it.y^1ii). Le radical (tïjV- a été lire Je» cas
obliques'.
On explique de même la déclinaison de /liv, );V|Voî, ois : le génitif dorien yivdî
(ÈPICHAHHR, /V. (03) suppose un primitif */Sv(t-Oî, '/«yvoï Ivoy. ci-dcssus, p. 218,
0* Le substanlif T] ^ti'p, la main, Tait exception à la règle générale^
qui a été donnée ci-dessus de la formation du nominatif sin-
gulier dans les radicaux en vibrante.
Le nominatif yéfi (Tihochëon. fr. 9) ne doit pas être considéré comme
primitif, bien que théoriquement il semble que cette forme rende
compte des nominatifs dorien yr.f, ionien et attique ytif, par la chute
du i final suivie d'un allongement compensatoire de )a voyelle précé-
dente. Si l'hypothèse que nous repoussons était exacte, on aurait
dans yifi un nominatif féminin sans désinence et sans allongement,
ce qui est sans exemple. Il vaut mieux partir d'un radical y(pî-, gén.
■■/IfdOî, d'où 'jfippOÎ, X^'P°î (Aw»*»! /"•■■ 32; cf. Hkhodiin, II, 643, 20), yi^fôi
(ait,)*; sur ce génitif, on a formé le nominatif yr.f (dor.), ytif (ion.-
att.). D'autre part, le locatif pluriel ytfii-ai aboutissant à y^tfti (cf. ci-
dessus, § 314, 2°), il s'en est dégagé un radical ytf-, sur lequel on a
formé ytfôi; (Hou., et ïambographes), yifo. (inscr. crét., cf. Bull, de
coi-map. hell., III, 293). y/f<ii (Amst., Guèpei, 1193), et auquel il faut Vrai-
semblablement rattacher aussi le nominatif yi^^ de Timocréon^.
I. L« ruriBH )Mtf (<>«f. [d'B|iriï In SchnI. in Vit.. UX, 117; tt EutTAim. p. Il 74, !0].i^(.
[d'iprteleiincr., c[. Him», Dial.. I, iii], l'ea. [cf. A»cu<m, fe.,a; Uiwhiok, il, glJ.nouD. a»,
irf. PuTV, Timir, 30. c; Crufjrk. te», e], i/w. uifiii^ [<l'ip'^>«>nKr' do Cilchédvo cL de Corcin]}.
et |«ii|f (dur. iRwre [d'aprti Ici Ubki d'Utracl^j) Hippownl unniHiiiniiUr*|uv(. qu'un ptnl eipliqim
comm on > itài icpSUC' ei-<)«"», S 3!i3. Rii. t. U rorme tUcnnc |M^; (Couiti. I Mt. 13) «t
dm à t'inaloglD : le ripporl [tiivii; : Zt,vJ( ■ fait iliblir le rippiiH Zïùc : |uû( {et. SnutBx,
ZefUeArr/ldeKubn, I. SXIX, ti, làft fit G. )twtm»,Grieth. Gramm.. 3-M.. |3li,p. tOf).
î. L'icéiuiiir pluriel yiva; [AnaoL. Pjl.. Vn. S4S) nipposa une d^linaiHHi posl^rieure, -/y,v,
-fitii, elc. [lur itotiiTi». ni>i[iivo(. cf. ei-dma», S in, !•).
' I. CoiiDiieiccpUoD*,ilhulugi»IeriDuintp[T|p;(ALCiiAX d'apr^l £'V»'- V.. p. «US, S4, cf. Ht».
EiD, II, p. %âi, 30) et SàXaeclËTiisiiiHBTiAKci. p. 5ÏI. 3). Four |tdixBp(, to;. ci-doiui. S 357,
K». V, cl pour tâiMipE , ei-deMm, g 3Si, 3'. Bii. U. Eufln. pour [lafiup ; (fr*l), '"î. ci-dHou»,
5 3»1, Ru.lV.
ï4vtl>. Aâxwvif, BtiiïH.. ircid. çSt.puv [Cahj
|d'»pri« les gnmaurieiii]. de). Taj. Mr x'fp- ''•tn«»'cei'i iftutnnfi ae budd. i. iiii
Uomin, Gritck.Dial., I, Ut; 11, 33t; Sounii. Jn;etfer /: inile^ni. £pnicA-iinif Jhirftinii
l,il,eiI«ipirG. HiTu, GWeeA. CnMni.. 3- id.. S SS (p. lit); cr. $3l8<p. 4I().
S. Li Oeikin dlique ][ï(p. ^lEpa. JKP'^t- Z^'P^ îfiEpiC* ï<CP>t' ^iipuiv. ïdpi. noolre
forme ^itp- ■ tté prise indAmeiit punr K railinl. sêiili. Le dtlif pluriel y^ep al cl lé gruilif-di
-/fpoEv roql eiceptioB.
-db,Google
GRAMMAIRE COMPARÉE DU GREC ET DU LATIN.
360.— Nominattr caractérisé par -8.~ En latin, comme en
grec, la désinence Au nominatif singulier dans les radicaux à consonne
est souvent -s pour le masculin et pour le féminin.
Ex, : prîncep-S, premier.
dux (p. duc-s), guide, chef.
Mais le neutre est caractérisé par l'absence de toute désinence.
Ex. : lac (p. lac-t), laii. marmor, marbre.
Beharque. — Dans les radicaux d'a4jectirs el de participes présents en -ttt-, le latin a
assimilé le nominaiit neutre au nominatif masculin-féminin.
Ex. : pnideni, ugr, ^tM-. I«r«iu, portuii, «ic.
361. — Dans les noms masculins et féminins, la rencontre de la
désinence -s avec la consonne finale du radical, amène ordinairement
certaines modiRcations dans la forme du mot.
1° Dans les mots dont le radical se termine par une gutturale, la
gutturale combinée avec la désinence -8 forme un -x.
Ex. : Yox (ffên. Toc-is), voix ; lex {gén. leg-is), loi, etc.
2° Dans les mots dont le radical est terminé par une dentale, la
dentale s'assimile à s, puis le groupe -88 se réduit k s.
Ex. : pietâfl* (p. 'pielâC-s, 'pietas-s). pim.
ségés (p. 'segël-s, 'segei-s), moisson.
TÎrtuS {p. 'drtUl'S, 'i-irlut-s), vertu.
mercës (p. ' mercfid-x, 'merces-s), salairr.
lapis (p. 'lapïd-s, 'lajih-s). j-ùTn-.
Remarques. — 1. Dans les mots dont Ip radical ost terminé par une dentale. In
voyelle pré-désinentielle n'est allongée (après réduction rie -si- à -«-) que dans les mots
monosyllabiques (tAi). Quant aux mots en -iâs, eonimc abiéi, arifli et puiél, l'alion-
);emeni est dA & l'analogie des mois en -fil. -ëtis, comme raqnifit.
1. Nul» mToni cra bieD taire d'sipoKr i pirt l« fiiU propm >u latin, pour iritcr laut» eoafuHon:
b il «>t ûé dg h r«parlsr tut p*r>gnptin oiï II est Inilj d« rarma correspondaDtn propm m gtte.
î. Lci redlciui Mirinti «Il une Inngne à U BB*t« : nep4t-, lOCnplât- . platit- (cl l«i radicani m
t-, rf. dr>r. -T&T-). «irtnt- (Tt In ridicim rn -tût ). nflrcëd-, CDltSd-, palttd-. QiwlqDiH
limai en -Ut- fl oii -tût- » prfwnifiil auwi K«n li firme -tali-, -lUtî -, r1',.ii d« gfml.t, pluriH
nmr ciTÎtBtniii c ciTitalinin, ric.
-dbï Google
DËCLiNAISON NOMINALE. «S
II. Le SDbsUntit miles, «idii, est pour 'miless, de *aiil-*t-s; de mStne pedes, qui
n k pied, ruUuin, est pour 'psdess, de 'ped-eVs.
Aux cas autres que le nominatif, l'e du suDixe, étant alone, permute en 1.
Ex- : Ace. mil-ilr^iD, g^n. mil-it-û, eic
C'est un phénomène semblable qui se produit dans des mots comme :
cnlsba {gin. cnlib-ii], céiilMiurr.
princsp-i (^^n. princip-ii), pnniîn'.
Le mol utoepa, qui est formé comme priacepa, devrait avoir aux ras autres que
le nominaiif, un radical ancip-. Ce radical n'existe pas. Le mol se décline comme si
le nominatif était aucipe*, forme qui se rencontre dans Piaute, Rudent, 115S. CT.
Cbahisius (88, 2; 120, 14) et Priscien (Vl!,i6).
III. Pour les adjectifs e( i>articipes en -eoa, voj. ci-aprés, 3*, Rrh.
3* Dans les mots dont le radical est terminé par une dentale
précédée de D, la dentale disparaît.
Ex. : Stan-S (p. 'tla-nt-s), se tenant.
den-S (p. *rf-n/-î'), dent.
Bmaboue. — L'analogie deces moisaentralné le latin à former des participes comme :
amans, uirani, delens, déinUsui, ler«iu, porUnt, andieni, «couuni.
En grec, on a vu (ci-dessus, S 3S6] que les participes appartenant à la même cal^orie
sont simplement caractérisés par l'allongement.
El. : çépwv (pour *^if-o-vT).
Ce qui prouve que dans un mot comme lerens, le groupe Qnal -m n'est pas primitif,
c'est que, s'il l'eût été, il n'aurait pas pu subsister. En effet, en pareil cas, D tombe
toujours ei la voyelle qui précède est allongée par compensation.
Ex. :('roiin-9), roiïa; ('equSn-e), equda; (*maiiâD-s), manQi.
4° Dans les mots dont le radical est terminé par une nasale, la
nasale disparaît quelquefois avec allongement compensatoire.
Ex. : saDgnl6 ( pour sangnin-s).
Rbhahql'E. — Toutefois, il faut remarquer que les exemples de Lucrèce (IV, IDil),
de Virgile, d'Ovide, et de Lucain qu'on alloue pour justifier celle explication du nomi-
natif languit ne prouvent pas grend'chose.
En effet, Il est bien vrai que dans ces passages -ï» est long, mais c'est toujours au
temps fort*.
362. — Nominatir à allongremcnt. — Comme en grec, beaucoup
de substantifs dont le radical est terminé par une consonne ont un
nominatif caractérisé par l'allongement de la finale,
I. D* la ruina ed (mugM). wu u Forme rUoile. le nlllie -al Mul nn nlBie priniire.
1. reaMIn le usminatir saitgnil e>t-il lonl limpIniinU uiw rornitUnB DOuTelle, l'il «*l irai que le
noi arcliaTqut (aUQUan linil Un ciiniid^rf comniF la lome primiliTe {cl. en grée JiJkf 1; en regard de
-db,Google
!C0 r.HAMXAlKK rOMPAKËE Dl GltEC ET IHl UT)N.
1° Dans presque tous les radicaux en nnsale le nominatif est
caractérisé par railongement. C'est absolument certain pour
les radicaux en -on-.
Ex. : leô, lion {gén. leon-is],
sermd, conversation [gén. sermOD-is), etc.
Et l'on remarquera de plus ici qu'au nominatif le -n final n'existe
pas. Sur ce point, le latin se sépare encore du grec, qui conser\'e
la nasale.
Ex. : X'J{i)V, rhicn; £x|ji.<i>v, enrlumn ^rf. ci-dessus, 3 3o."i, 1°).
Il est difficile de donner l'explication de ce phénomène'. Remar-
quons toutefois que ceci parait f-tre une tendance propre au latin,
puisque dans les mots grecs en uv (gén. umo;) qui sont latinisés, le v
ne laisse pas de trace icf. ApoUo, Zeno, Harpago).
Rehahoues. — ]. Le substanlir hienu piùsenle une anomalie au nominalif : si l'on
compare le tspe grec corresponde! nt, /iuiv i~-- * /iiuu.), on voit qje l's de hian-a est
dû à l'analogie des radicaux terminus par -■ au nominatif.
Démarquons de plus, que phonOtîqucnjcnt hiems aurait dû aboutir à *hieu$, ' hiei
[ci-dessus, |g 237, S"; 211,2°, b) ; 1o maintien de m est dû à l'analogie des cas obliques.
II. Les mots en -4 '-on) pnïsenlenl pour la plupart aux cas autres que le nominatif
des altérations de radical qui s'expliquent aisément*. Ainsi pour caro, cluiir, ei pour
homo, bomine.
lA déclinaison de car» (radical car-on-) devrait être :
Ace. *caron-emou*car«D-em, dut. car-ni, gfn. carn-ii.
Nom. 'hemo ;cr. nemop. *ii«-bemo), ^^ri. 'bamenos, i/ii/. 'hemanei, ace. hamo-
nem (cf. Paul, es Pest., p. 100, 51 Mais l'analogie des formes fléchies bomiaiB (de
'hemenni) et bomini (de 'hemenei. a détermina le changement de homonam
(p. * hamonem) en bominem il une époque où d'ailleurs le nominatif était depuis long-
temps devenu homo scus l'influence de l'O qui avait remplacé l'a dans les formes fléchies
de la racine.
111. Les substantifs en -do, -go et -tndo ont la forme fuible à tous les ras.
Au contraire, les noms propres en ô et quelques noms communs ont la forme forte
il tous les cas (cf. Turbo, gén. Turbonii [à cAlé de tnrbo, turblnfs), ninbo, gén.
nnboDii, ctr.)^
2' Les radicaux en -en- sont très rares en latin. Le mot lien, rate
{gm. liénis), est le seul qui ait conservé l'allongement du
nominatif.
I . H. UcDrjr dil qDO lo lilia piriil rciir^uiilcr un tltt plus iirimllif circgre (quo le grtc) du noininatir
indo-«urapf«i. Le irii nominatif KTiil 'ax)iwrl l'il icrall rt\eaa i U Bntlt pir ualogte de u pr«irnce
■ui eu obliqiKt (fi^cjf. tic, p. lis. n. I). Plaa biul p. ST. Il tit pliu ■fârmalir. CtH l« t)rp« bOmO
qui. d'^irit lui. reSMo Adèlcmnil l'incicn nnnilDilir iDda-europ^m.
t. a. 1. ScHisT, ZtiUthrip d* KuliD, (. ÏXllI, p. Hi7.
ï. Sur 1« nom) de penoDoe en -fi, Onia. tôt. Fitm, Artkie de WnlTIlin, t. 5e »in.\ V. Hini.
-dbï Google
DÉCLINAISON NOMINALE. SffJ
Les autres l'ont perdu, probablement par analoftie avec le nomi-
natif des noms neutres.
Ex. : pectén, peigne {^én. pectinis), eir.
Les mots en -6 (-on) eux-mêmes ont fini par abréger la finale, mais
ce phénomène est dA k l'action des pot;tes. Abré(;é d'abord dans
des mots de forme ïambique comme hdmô, léo, etc., en vertu de
la loi des mots ou groupes ïambiques, ou dans des mots de forme
crétique (méntifi, Fdllïd, etc.), qui, comme tels, ne pouvaient pas
entrer dans des vers hexamètres', l'ô final finit, sous l'empire, par être
communément prononcé bref, et, au quatrième siècle, le grammai-
rien Diomède dit qu'il est ridicule de prononcer 6*.
3° Dans les radicaux terminés par un -r, l'allongement qui devait
exister primitivement au nominatif a disparu en latin, parce
que le latin a pour loi d'abréger les finales en -r. Seuls les
monosyllabes (ex. par, fur) ont consené cet allongement.
Mais il reste des exemples de la quantité primitive chez Plaute
(cf. \V. LiMisAY, Ihc Latin language, p. ïll, 2';,
Quant à domitAr chez Virgile En., xil. :>~>o;, comme la syllabe -tor est
au temps fort, l'exemple ne prouve rien. Enfin patér al'e bref partout.
i" Les radicaux terminés par un 1, sont peu nombreux, mais
intéressants : comme 1 final abrège la voyelle qui précède,
il n'y a plus aucune trace de la forme primitive du nominatif.
Seul le monosyllabe adl, soleil, semble la rappeler, mais ce
n'est qu'une apparence : la longue s'explique par la forme
primitive du mot (cf. ci-dessus, § 233, Rbh. II, 2", p. 143).
Beharole. — La forme grecque éiX; autorise peut-iUrc â rrsllluer pour le latin lal,
wl, la série suivante * lala, ' >all [d. ci-(ti>ssiis, S 306, i" y, p. 2IJ), d'où Ml.
S" Tous les radicaux à finale s ont ou ont eu un nominatif caracté-
risé par l'allongement. Ce sont :
a) Les noms masculins ou féminins en -os-, -es-,
Ex.: ilôs, flcar. Bedfi8(cf. gr. ïSoî), si6ge.
mô8, cQuiumf. plebës (cf. gr. nV/.Oot?), peuple.
rÔS, ros<:e. pabèB {cî.lui:avtxiit>i, ZcilickrifldeKutia,
hoDÔB, honneur. t. X\X, 486 sqq.).
arbÔS, nrbre, odfis (cf. gr. al6o;), édiltre.
etc. moles (cf. moles-tus), masse.
ItEHAnoiiEs. — I. I.es noms comme G«r«s*, honoi, pnlTii, dont le nominatif est
I. Oa IrOD» hamd (Pui.-i>. Linici); 1«6, i VtpouM cIusHiog; mentid (Un., 5<>f., I, i. 91);
OTidt fB[ii<ii« Pollii. Ha*l, Cnrïô, mi» lun nemô {Uei.. xv. doo).
1. Voj. LmuiT, lA; Lalln laitgun/it. p. iDT «(.
1. OB|>«n»qae CarSI («iinine Tenni] àtùl primiLimMBl un nooi abslrtil untgrareditinnln^.
-db,Google
GRAMHArRE COMPARÉE OU GfiEC ET DU UTIN.
Ei.:Ceres, gén. Cerer-ia.
honoi, gén. hoDor-il.
pnlTia, gén. pulver-û.
11. Peur les noms en -o>, il est nrrivé que les autres cas ont réagi sur le nominatif,
si bien que la lerminnlson en -OS s'est ordinairemenl changée en -or.
Les monosyllabes moi, cauiunr, Qoi, ncur. ros, ntte, sont restés sans changement
au nomjnatir; il en est de même de lepoi, KTi«, agHoimi, Quant à bonoi, houinir, il
semble bien qu'ù l'époque classique il soit plus employé que honor'.
Mais les autres mots comme coloi, couleur. laboi, fsligue, Invail, odoi, pwtnin, etc., ne
Be rencontrent plus qu'à l'époque archaïque.
Enlln arbos, ttbtr. est poétique.
b) Les comparatifs comme major, melior, etc., dans lesquels le
nominatir primitif 'mo/os a été refait d'après l'analogie des
cas obIii|ues (cf. majorem p. ' majosem, ci-dessus, g 308, \*,
p. 219).
c) Les adjectifs en -er {-ea) comme degener (cf. gr. tùyfVTiç) dans
lesquels le nominatif primitif ' degenes a été refait sur les cas
obliques (cf. degeseris p. 'r/et/efieiù, etc.).
Rbharoue. — [)ans ces adjectifs en -er comme dans les compariitifs en ~or, la finale
s'est abrégée pour In même raison que dans patfr (cf ci-dessus, g 362, Z'''.
d) Les substantifs en -ijs (gén. -eris), comme cinis, pnlvis et Tomis.
Reuaroue. — Li Itnalc de ces substaiilirs a àti s'abréger aa nominatif par analogie
avec les nominatifs des radicaux en -i, mais on trouve encore pulTÎB dans Ennius (cité
par NoNius, p. Sn) et dans Vinciu! {En. , 1, t18).
Sur le changement de ï en e au\ cas obliques, vov. ci-dessus, S (t1, Reh. 1,
1-, p. 87.
%2. — nominatif des radicanx ad -i-, en -u- et en diphtongue
en grec et en latinV
363.— Nomiaatir singulier des radicaux en -i-. — b]n grec
comme en latin, les radicaux en -i- ont un nominatif sigmalique.
Ex. : Itôil-î, ville; avi-S, nise.-iu, etc.
Mais, au point do vue de la déclinaison, il faut distinguer ceux qui
sont en -î- long et ceux qui sont en -l- bref. Les premiers gardent -h
à tous les cas, si ce n'est que la longue s'abroge devant les désinences
hm
lOBKlit encore 1
lur le mcnuinri
•ld'*ncjrc(n. ÎO).
.. N.c. Lot. F„rr
r.«.fcAi^, 1. 10
lulviott Inrornndu
lir<^ i>n^ «Ire court
«lé U eu pour 1o no
-db,Google
DËCLINAiSON NOMINALE. 969
commençant par une voyelle ; les seconds ont une forme plus pleine
(et/-) devant les désinences commençant par une voyelle.
Ex. : '7co>(y-, 'avey, elc.
Rbh^roues. — 1. En grec et en latin le radical en -i- long ne se rencontre réelle-
ment' que dans un mot, ïç icf. i-fi)i Tî-i*.
II. [I y a eu en grec